AG/SHC/515

IL FAUT INVESTIR DANS L'EDUCATION DES JEUNES, VECTEUR IMPORTANT DU DEVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA PAIX, OBSERVENT LES DELEGATIONS

09/10/2001
Communiqué de presse
AG/SHC/515


Troisième Commission

4e séance – matin


IL FAUT INVESTIR DANS L'EDUCATION DES JEUNES, VECTEUR IMPORTANT DU

DEVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA PAIX, OBSERVENT LES DELEGATIONS


«Les jeunes sont un vecteur d'espoir pour la fondation d'un monde en paix», a déclaré, ce matin, la représentante de la jeunesse australienne qui s'est adressée à la Troisième Commission, lors du débat général consacré aux questions relatives au développement social.  De nombreuses délégations se sont félicitées de l'adoption de la Stratégie pour le renforcement de la capacité d'action de la jeunesse, lors du Forum mondial qui s'est tenu à Dakar du 6 au 10 août dernier.  Cette stratégie, qui vient renforcer le Plan d'action de Braga (1998), identifie des domaines d'action prioritaires pour créer les conditions optimales de développement et de promotion de la jeunesse.  Le représentant du Sénégal a notamment mentionné l'éducation et les nouvelles technologies de l'information et de la communication, l'emploi des jeunes, la santé et la lutte contre le VIH/sida, l'intégration sociale des jeunes et l'amélioration de la condition des femmes et des petites filles. 


Quelque 130 millions d'enfants n'ont pas accès à une éducation de base et les deux tiers d'entre eux sont des filles.  «Les communautés dans lesquelles grandissent ces enfants sont privées d'une base solide pour le développement», s'est alarmée la représentante de la jeunesse norvégienne.  Les délégations ont souligné le rôle clef des jeunes dans le développement social et ont demandé à l'ONU de renforcer son action en leur faveur, notamment en associant les organisations de jeunes à la préparation du Forum mondial.   


Devant la détérioration de la situation des jeunes dans le monde, notamment dans les pays en développement où ils sont confrontés à la pauvreté, au chômage, aux épidémies, à l'analphabétisme, au travail des enfants et aux conflits armés, le représentant du Conseil de la jeunesse danoise a appelé la communauté internationale à respecter ses engagements et à réaliser ses objectifs concernant l'aide publique au développement (APD).  Il a également souhaité que des études soient menées sur l'impact de l'APD sur les jeunes.  À cet égard, la représentante de l'Ouganda a espéré que les efforts de l'UNESCO en matière d'éducation se traduiront aux niveaux national et régional et auront des répercussions positives sur l'éradication de la pauvreté qui reste l'un des plus grands obstacles au développement social. 


Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Soudan, Chili, Algérie, Brésil, Danemark, Ukraine, Ouganda, Norvège, Sénégal, Australie, Nigéria, Russie, Qatar et Pakistan.  Des membres de l'Organisation internationale du travail et du Fonds des Nations Unies pour la population ont également pris part aux débats. 


La Commission poursuivra l'examen de ce point cet après-midi à 15 heures. 


Suite du débat général


MME ILHAM I. M. AHMED (Soudan) s'est associée à la déclaration faite par l'Iran au nom du Groupe des 77 et de la Chine pour rappeler que les nouvelles directives visaient, entre autres, à favoriser le développement social en éradiquant la pauvreté tout en limitant les effets néfastes de la mondialisation.  Elle s'est inquiétée du fait que de nombreux pays n'enregistrent pas de progrès en ce qui concerne l'éradication de la pauvreté.  En outre, elle s'est déclarée préoccupée par la baisse constante de l'aide publique au développement (APD) et par le fait que les objectifs fixés pour 2015 de réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans une pauvreté extrême ne pourront pas être atteints.  Partant, elle a estimé qu’il fallait continuer à prendre des mesures pour alléger le fardeau de la dette et surtout pour réformer l'architecture financière mondiale.  Il importe de permettre aux pays en développement de participer pleinement au commerce mondial, notamment en favorisant leur accès au marché et en renforçant leurs infrastructures.  Pour cela, elle a demandé à la communauté internationale d'apporter les ressources nécessaires pour mettre en place un système propice au développement social.  La représentante a également souligné les effets délétères des sanctions unilatérales. 


La représentante a ensuite fait part des programmes mis en place dans son pays pour assurer le développement des communautés rurales, notamment les petits agriculteurs.  En outre, l'État a mis en œuvre des programmes pour la jeunesse et la promotion de l'éducation à tous les niveaux.  Elle a indiqué que son pays se félicitait de la perspective de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement, avant d'indiquer que son pays s'attachait à promouvoir l'intégration des handicapés, à renforcer la famille. 


Prenant la parole au nom du Groupe de Rio, M. JUAN GABRIEL VALDES (Chili), a rappelé que les pays membres du Groupe participaient activement aux travaux préparatoires de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement, qui se tiendra à Madrid en avril prochain.  Nous pensons, a-t-il dit, que la collaboration et le dialogue permettront d'adopter un plan d'action concret et efficace en faveur des personnes âgées.  Dans les pays en développement, a-t-il observé, le développement pour tous et l'élimination de la pauvreté ne sont pas du tout concrétisés.  Parfois, le financement nécessaire aux retraites n'existe pas et la qualité des services sociaux pour les personnes âgées laisse à désirer.  Les personnes âgées vivent plus longtemps, mais bien souvent sans les ressources nécessaires pour leur permettre de vivre en toute indépendance; elles deviennent alors un fardeau pour leur entourage. Dans les zones rurales, notamment, les personnes âgées doivent travailler, au-delà de ce qu'elles devraient, pour faire vivre leurs familles lorsque leurs ressources sont réduites. Phénomène plus récent, les migrations, accentuées par la mondialisation, privent les personnes âgées du soutien des membres plus jeunes de leurs familles et les obligent souvent à s'occuper des enfants.


Il est bien établi que les personnes âgées peuvent mener des vies productives.  Le prolongement de la durée de vie ouvre de nouveaux horizons. Pour que ces possibilités puissent se concrétiser, il faut créer un contexte propice et concrétiser les efforts en vue d'éliminer la pauvreté et permettre aux personnes âgées de vieillir dans la dignité. Il faudra tenir compte de leurs difficultés, et tirer partie de leurs contributions, a conclu le représentant.


MME DALILA SAMAH (Algérie) a expliqué que le thème du vieillissement fait partie des priorités de ce nouveau millénaire et que ce phénomène concerne surtout les pays développés, mais qu’il commence à être également connu dans les pays en développement.  Toutefois, les effets du vieillissement seront autrement ressentis dans les pays en développement, et en particulier en Afrique, car ils ne disposent pas des mêmes ressources humaines et matérielles.  À cet égard, elle a estimé que la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement constituait une opportunité idéale pour les pays en développement pour prendre non seulement la mesure du phénomène mais également pour la prise en charge de préoccupations qui leur sont propres dans le nouveau Plan mondial actuellement en préparation.  À ce propos, elle a jugé souhaitable que le document ait une structure claire qui facilitera sa mise en oeuvre.  Observant que la question des personnes âgées recueille jusqu'à présent un consensus au sein de l'Organisation, la représentante a indiqué qu'il faudrait éviter d'introduire à l'occasion des préparatifs de cet événement des concepts controversés ou contraires aux lois, ou bien encore des valeurs morales et religieuses de nombre de pays tels que ceux de «l'approche au développement basée sur les droits» ou l'euthanasie. 


La représentante a ensuite présenté les mesures adoptées par son pays pour assurer la prise en charge des personnes handicapées, notamment dans les domaines de la formation à distance, du renforcement des services économiques et des moyens d'existence par la création de microentreprises, la santé, la communication, etc.  Abordant enfin le projet de directives visant à créer un environnement propice au développement des coopératives, la représentante a fait part de plusieurs suggestions portant, notamment, sur la création au niveau de la FAO d'une structure qui serait chargée de fournir un soutien technico-administratif aux pays en développement pour les aider à asseoir un mouvement coopératif viable; la mise en place d'un Fonds international pour le développement du mouvement coopératif; la création sous les auspices de l'ONU d'un institut international de la Coopérative dont l'objectif serait de diffuser la culture coopérative dans le monde entier.  Elle a également recommandé l'organisation tous les 5 ans, sous l'égide de l'ONU, d'un congrès mondial des présidents de coopératives. 


MME MARIA L. R. VIOTTI (Brésil) a indiqué qu’au Brésil, un système de retraites a été mis en place pour les personnes de plus de 67 ans qui ne peuvent satisfaire à leurs propres besoins.  Le Brésil fournit aussi des aides aux personnes handicapées.  La représentante a rappelé par ailleurs l'existence de deux grands projets sur la jeunesse, projets en cours d'exécution; l'un de ces projets a consisté à former 10 000 agents pour la jeunesse pour aider leur communauté, pendant au moins six mois. Cela permet la création de 40 installations sur tout le territoire du Brésil, dotées entre autres d'un accès à Internet.


M. HOLGER KALLEHAUGE (Danemark) a loué la qualité du règlement des Nations Unies pour l'égalité des chances des personnes handicapées et a fait part des efforts de son pays pour assurer son utilisation.  Il a ensuite rappelé que son pays avait accueilli en novembre 2000 la Conférence nordique sur le développement de la coopération sur les questions relatives aux personnes handicapées, à l'issue de laquelle les ministres présents se sont engagés à attirer l'attention des Nations Unies, de la Banque mondiale, de l'Union européenne, et d'autres partenaires du développement sur la question des personnes handicapées.  Il a

détaillé diverses actions de son pays visant notamment les enfants handicapés, en collaboration avec l'UNICEF et l'UNESCO, ou menées dans le cadre de programmes bilatéraux au Népal et en Ouganda.  Il a ensuite informé la Commission des progrès accomplis sur cette question lors de la Conférence d'Almasa à laquelle le Rapporteur spécial des Nations Unies pour les personnes handicapées, M. Bengt Lindqvist, a participé.  Le représentant a ensuite passé la parole à un délégué de la jeunesse danoise. 


M. JEPPE NYBO JORGENSEN, Membre du Conseil de la jeunesse danoise, comprenant les raisons qui ont conduit les Nations Unies à repousser la tenue de la Session extraordinaire sur les enfants, a demandé à ce qu'elle soit programmée pour un futur proche et conserve le format initial.  Il a ensuite rappelé quelques faits concernant la jeunesse, notamment la pauvreté des jeunes, les risques liés au VIH/sida, et la nécessité de les faire participer aux décisions qui les concernent.  Dans la mesure où les conditions de vie des jeunes dépendent de leur lieu de naissance, il a appelé la communauté internationale à respecter ses engagements et à réaliser ses objectifs concernant l'aide publique au développement.  Il a également souhaité que des études soient menées sur l'impact de l'APD sur les jeunes.  Dans la même optique, il a souhaité qu'une plus grande attention soit portée aux jeunes dans l'élaboration du rapport sur le développement humain établi par le PNUD. 


MME DINA P. NESKOROZHANA (Ukraine) a observé que les objectifs fixés par les nouvelles directives pour le développement social n'ont pas été atteints et qu'il fallait construire une nouvelle architecture financière mondiale en vue de réduire les disparités qui séparent les riches des pauvres.  Il convient également que les États s'acquittent de leurs responsabilités concernant le développement social et adoptent les politiques appropriées pour éradiquer la pauvreté, favoriser l'accès aux services sociaux de base et assurer la protection sociale des groupes vulnérables et défavorisés.  Elle a ensuite fait part des mesures adoptées par son pays pour traduire dans les faits les recommandations internationales.  À cet égard, elle a précisé que l'éradication de la pauvreté était au cœur des programmes de son pays qui s'attache à promouvoir une politique de plein emploi, à assurer le respect des droits constitutionnels de ses citoyens et à améliorer le système de protection sociale. 


Toutefois, a observé la représentante, en dépit de ses efforts persévérants, l'Ukraine fait face à de grandes difficultés.  Elle a fait part notamment de la crise financière qui avait frappé son pays et des mesures prises pour rétablir la stabilité de l'économie et restructurer les entreprises.  La représentante a néanmoins regretté que son pays ne reçoive pas d'appui suffisant de la part de la communauté internationale.  À cet égard, elle a rappelé que les nouvelles initiatives pour le développement social proposaient des mesures spécifiques pour les pays en transition, notamment un soutien des institutions financières internationales.  Elle a estimé qu’il fallait aider les pays en transition à surmonter les obstacles à leur participation à l'économie mondiale, notamment en abaissant les barrières douanières et en assurant la transparence et l'obligation redditionnelle des institutions financières.  Elle a également demandé aux Nations Unies de renforcer son action dans le domaine du développement social. 

MME CATHERINE OTITI (Ouganda), a précisé que l'équité était une exception plutôt que la norme. L'Ouganda a confirmé sa volonté d'éduquer sa population jeune. La représentante a notamment mentionné les efforts de l'UNESCO pour renforcer les capacités du pays en matière d'éducation.  S'agissant des personnes handicapées, l'Ouganda s'est dit impatient de voir ce qui peut être fait, notamment pour les enfants.  L'Ouganda a bénéficié de l'appui du Fonds volontaire pour atteindre ses objectifs, et cela a permis, par exemple, diverses acquisitions et la mise en place de nouvelles activités, entre autres dans le domaine de la surdité.  L'Ouganda remercie les pays donateurs, en particulier le Danemark.


En ce qui concerne le vieillissement, l’Ouganda se félicite que l'Espagne organise la Deuxième assemblée mondiale sur le sujet.  La représentante a souligné l'importance pivot de la famille et l'importance des efforts dans ce domaine.


MME ANNE BEATHE KRISTIANSEN (Norvège) en qualité de représentante de la jeunesse, a insisté sur le potentiel que représentent les jeunes, notamment dans la lutte contre l'injustice et la pauvreté.  Ainsi, il importe que le système des Nations Unies et les États Membres travaillent à l'émancipation des jeunes et facilitent leur participation à l'élaboration des politiques nationales.  Elle a également appelé les États Membres à appliquer la stratégie pour l'émancipation des jeunes établie lors du Forum de la jeunesse, qui s'est tenu à Dakar en août dernier.  Rappelant que la délégation de son pays à l'Assemblée générale compte des représentants de la jeunesse depuis plus de 30 ans, elle a encouragé les États Membres à faire de même et à prendre en compte la voix des jeunes.  Elle s'est déclarée convaincue que la participation des jeunes est nécessaire si l'on veut parvenir à un développement durable et juste, qui se fonde sur la société civile.  En outre, la participation des jeunes aux conférences des Nations Unies les incitera à considérer l'Organisation comme une tribune nécessaire pour agir. 


En conclusion, la représentante a insisté sur la nécessité d'investir dans l'éducation des jeunes qui est sans doute l'un des facteurs les plus importants du développement.  Elle s'est inquiétée du fait que quelque 130 millions d'enfants n'aient pas accès à une éducation de base et que les deux tiers d'entre eux sont des filles.  Les communautés dans lesquelles grandissent ces enfants sont privées d'une base solide pour le développement. 


M. PAPA LOUIS FALL (Sénégal) a d'abord évoqué le succès éclatant du Forum Mondial de la Jeunesse du Système des Nations Unies.  Le Forum, qui s'est tenu à Dakar au mois d'août dernier, a adopté un important document, la Stratégie de Dakar pour le renforcement de la capacité d'action des jeunes.  Le document identifie, a précisé le représentant,  des domaines d'action prioritaires sur lesquels la communauté internationale est invitée à agir: éducation et nouvelles technologies, emploi de jeunes, santé et lutte contre le sida, situation des jeunes femmes et des petites filles, notamment.  Les délégués au Forum ont exprimé leurs graves inquiétudes devant la détérioration continue de la situation des jeunes dans le monde, et leurs préoccupations face aux violations massives des droits de l'homme ou l'exclusion dont sont victimes les jeunes affectés et infectés par le VIH/sida.

Dans une annexe au document Stratégie de Dakar, le Forum a exhorté les Etats Membres à mettre en oeuvre les engagements déjà souscrits lors de la 26ème session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au sida.  En matière d'emploi, le Forum a suggéré la création d'un Fonds pour l'éducation et les technologies de l'information et de l'éducation. Le Forum a appuyé l'initiative du Secrétaire général pour la création d'un Réseau sur l'emploi des jeunes. Le Sénégal, a insisté le représentant, souhaite que la Stratégie de Dakar puisse être examinée et entérinée par l'ONU. Le document s'inscrit dans le droit fil du Programme d'action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà.


MME KIRSTEN HAGON (Australie) a mis l'accent sur la nécessité d'assurer la participation des jeunes aux processus de prise de décisions.  Avant d’énumérer les mesures prises par son Gouvernement, elle a attiré l'attention de la Commission sur le Programme d'action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà.  La politique australienne pour la jeunesse accorde la priorité à la communication et s'attache à améliorer l'image des jeunes.  Le Gouvernement a également mis en place certains services spécifiques à l'intention des jeunes, ainsi qu'un site Internet et divers centres d'information.  Parlant ensuite des moyens divers par lesquels les États Membres peuvent favoriser la participation des jeunes, elle a suggéré que ceux-ci incluent des représentants de la jeunesse dans leurs délégations auprès des Nations Unies et a ajouté que son pays avait tiré grand bénéfice des idées et des suggestions faites par les jeunes à cette occasion. 


La représentante s'est ensuite félicitée des perspectives offertes par le Forum mondial de la jeunesse qui permet d'échanger des idées sur les questions qui affectent les jeunes et leur donne l'occasion de faire entendre leur voix.  Estimant que la section des Nations Unies chargée des questions de la jeunesse doit avoir la responsabilité première de préparer ce Forum, elle a cependant recommandé que les organisations de jeunes puissent aussi y prendre une part active.  Les gouvernements devraient, pour leur part, prêter toute l'attention voulue aux résultats du Forum.  En dernier lieu, la représentante a appelé la communauté internationale à régler les problèmes urgents comme la pauvreté, les conflits, le manque d'éducation, qui affectent les jeunes et sapent les fondements des sociétés.  S'inquiétant des conséquences dévastatrices des conflits armés sur les jeunes, elle a fait valoir que les jeunes peuvent aussi être un vecteur d'espoir pour une société en de paix et un avenir sans violence. 


M. ARTHUR C.I. MBANEFO (Nigéria) a évoqué la détérioration des services sociaux dans les pays les moins avancés et estimé que l'émergence des démocraties n'a pas permis une meilleure répartition des richesses.  Dans le domaine du commerce international, par exemple, la libéralisation n'a pas influencé à la baisse le niveau de chômage, tandis que les disparités croissantes ont exacerbé les inégalités à l'intérieur des pays.  Nombreux sont encore les défis que les gouvernements ont à relever.  Soixante-dix pays accusent des retards considérables dans l’éradication de la pauvreté d'ici à 2015, surtout en Afrique.


Le Gouvernement du Nigéria s'est lancé dans l'élimination de la pauvreté.  Il a mis en place un plan de réduction sur cinq ans. Le Conseil national d'élimination de la pauvreté met en oeuvre des politiques sur le sujet.  La tâche que nous avons devant nous, a indiqué le représentant, est énorme.  L'ampleur des ressources nécessaires dépasse les ressources mobilisables sur le plan national. Le Nigéria accueille donc volontiers les investissements étrangers dans les secteurs agricole et industriel.  L'amélioration de la qualité de la vie pour les jeunes est aussi une priorité, et il faut encourager les jeunes à participer à la vie productive.  Dans le domaine de la santé, une campagne a été lancée sur le VIH/sida.  Un projet a notamment été lancé pour le traitement de 10 000 adultes.  La Banque populaire et la Banque communautaire du Nigéria permettent à des jeunes de se lancer dans la création d'entreprises.  Le Nigéria continue par ailleurs à accueillir les services du bénévolat, le volontariat étant une contribution importante dans l'économie et à travailler sur des programmes d'intégration des handicapés.


M. DMITRY V. KNYAZHINSKIY (Fédération de Russie) s'est inquiété des retards technologiques qui entravent le développement de nombreux pays.  Il a mis l'accent sur l'éradication de la pauvreté, élément essentiel du développement, et a insisté sur le fait qu'il importe d'assurer le suivi des grandes conférences et de veiller à ce que les engagements pris soient respectés.  S'appuyant sur les nouvelles initiatives pour le développement social, le Gouvernement russe consacre désormais une plus large part de son budget à l'éducation qu'à la défense et s'emploie à mettre en oeuvre des politiques de développement social visant notamment à réduire la pauvreté et à relever les salaires.  À cet égard, il a fait valoir que les revenus de la population russe augmentent constamment depuis 3 ans. 


Le représentant a ensuite fait part de l'attachement de son pays à la famille et a indiqué que celui-ci soutenait le projet visant à célébrer en 2004 le dixième anniversaire de l'Année internationale de la famille.  Il s'est aussi félicité de la prochaine tenue à Madrid de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement.  À cet égard, il a demandé à ce que les travaux concernant l'élaboration d'un plan d'action s'achèvent rapidement. 


M. ABDULLAH E. S. AL-SULAITI (Qatar) a déclaré que la lutte contre la pauvreté ne doit pas se faire uniquement par des moyens économiques.  Il a exprimé sa frustration devant tant de pauvreté et la désintégration sociale dans le monde.  Si le sous-développement progresse dans le monde, c’est à cause notamment d'un prix trop bas des matières premières et d'une réduction de l'APD.  Le délégué a exhorté la communauté internationale à s’attaquer à la pauvreté par des moyens efficaces, avec l’appui des Nations Unies.  Il est indispensable, a ajouté le représentant, que les pays en développement accèdent aux marchés des pays développés.


Le Qatar dépense de grandes sommes d’argent pour améliorer ses infrastructures et pour la formation professionnelle de même que pour l'intégration des femmes dans le processus de développement et l'éducation pour tous ceux qui ont des besoins particuliers.  Le pays a également accordé une importance particulière à la famille, comme en témoigne la création du Haut Conseil aux affaires de la famille.  Ce Conseil a proposé des lois en faveur de la famille et des programmes pour les femmes, les enfants, et les personnes âgées.  Dans ce domaine justement, le représentant a noté que l'Année internationale a permis de mieux faire comprendre les difficultés des personnes âgées. Les mesures visant à assurer l'élimination de la pauvreté doivent prendre en compte les personnes âgées, et notamment les femmes âgées.  La Conférence sur le vieillissement en Espagne devrait permettre d'établir les stratégies mondiales sur cette question.  Pour parvenir au développement durable, a conclu le représentant, il faudrait la participation de toutes les couches de la société.

M. MASSOD KHALID (Pakistan), s'associant à la déclaration prononcée par l'Iran au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s'est inquiété des inégalités croissantes entre les pays et au sein d'entre eux, ainsi que de la marginalisation, de l'exclusion, des épidémies telles que le VIH/sida et le paludisme qui entravent la marche du progrès.  Il a observé que la possibilité de réaliser des progrès significatifs est barrée par le fardeau de la dette, les flux financiers et l'accès inégal aux marchés.  Il importe donc que les Nations Unies et la communauté internationale renforcent leurs efforts en vue de régler ces problèmes par des moyens pacifiques.  De la même manière des mesures doivent être prises pour compenser les effets néfastes de la mondialisation.  Pour ce faire, il faut s'atteler à mettre en place un environnement mondial propice au développement social.  Il convient d'établir une synergie entre les engagements nationaux et internationaux qui demande une forte coopération internationale.  Les pays riches doivent consacrer une partie de leurs richesses à la réduction de la pauvreté, a-t-il insisté avant de faire part des mesures prises par son pays.  Ainsi le Pakistan a réduit la part de son budget consacré à la défense et mis en place des programmes en faveur de l'emploi, du développement des régions rurales, de l'éducation et de la protection sociale.  Le représentant a également présenté les mesures adoptées pour renforcer la démocratisation, notamment lors des élections des autorités locales en août 2001. 


En dernier lieu, le représentant a fait part de ses inquiétudes concernant les milliers de réfugiés afghans qui affluent aux frontières du Pakistan.  Le Pakistan qui accueille de nombreux réfugiés depuis 10 ans risque de voir leur nombre augmenter de plus 1,5 million, a-t-il déclaré, demandant à la communauté internationale d'aider son pays à faire face à cette catastrophe humanitaire. 


M. GARETH HOWELL, Organisation internationale du travail (OIT), a indiqué que le monde doit mieux tenir compte des intérêts économiques de l'ensemble de la planète.  Si, dans plusieurs parties du monde, les revenus augmentent, il y a aussi des inégalités sociales et économiques flagrantes et des exclusions.  L'OIT cherche à marier les droits sur le lieu du travail, le dialogue et la protection sociale, avec pour objectif la croissance et le développement.  Le mois prochain, l'OIT convoquera à Genève un Forum mondial sur l'emploi.  Ce Forum tentera de placer l'emploi dans des conditions décentes au cœur de la politique sociale et économique, aux échelons national et international.  En outre, l'OIT travaille en étroite collaboration avec la Banque mondiale pour mettre en place des stratégies de réduction de la pauvreté.  


L'OIT a continué à promouvoir des programmes concernant toutes les étapes de la vie. S'agissant des handicapés, dix nouveaux pays entre 1999 et 2001 ont ratifié la Convention sur l'emploi des personnes handicapées.  Les programmes de l'OIT ont aussi favorisé le travail des femmes et des enfants handicapés, notamment en Bosnie-Herzégovine et à Gaza.  Le chômage des jeunes touche plus de 70 millions d’entre eux dans le monde. En juillet dernier, un groupe travaillant sur l'emploi des jeunes s'est réuni pour définir des thèmes prioritaires, dont l'égalité des chances, l'entreprenariat ou l'importance de l'investissement dans l'éducation et la formation. Dans le domaine du vieillissement dans le monde du travail, le représentant a mentionné la recommandation 162 de l'OIT qui cherche à protéger les droits des personnes âgées.  Des mesures sont nécessaires pour

s'assurer que les travailleurs âgés participent le plus possible à la vie économique.  La transition entre la vie active et la retraite doit faire l'objet de promotions, a-t-il dit.  Il faut par ailleurs améliorer les systèmes de sécurité sociale. Dans des pays en développement, ce sont souvent les grands-mères qui s'occupent des enfants dont les parents sont décédés des suites du VIH/sida.  Elles font vivre des familles sans avoir d'emploi, de moyens financiers ou de protection sociale.  Il faut, a dit l'OIT, répondre aux défis de la mondialisation de façon cohérente.


M. RICHARD LEETE, Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), s'est félicité du fait que les questions relatives à la population et à son vieillissement figurent en bonne place parmi les préoccupations de la communauté internationale.  En effet, le vieillissement de la population est un phénomène qui mérite l'attention de tous puisque aujourd’hui les personnes de 60 ans représentent une personne sur 10 et qu'elles représenteront une personne sur 8 en 2020.  Si ce phénomène touche principalement les pays développés, il convient de prêter attention à l'évolution rapide de la structure de la population dans les pays développés.  De fait un plus grand nombre de personnes âgées vivent dans les pays en développement: en 2000, 350 millions de personnes âgées de 60 ans vivaient dans les pays en développement contre 225 millions dans les pays développés.  Face à cette évolution, il importe d'adopter des mesures appropriées prenant en compte la nécessité de fournir une formation et une éducation sur le vieillissement dès le plus jeune âge.  Il faut également reconnaître le rôle joué par les personnes âgées, notamment les femmes, dans les soins apportés aux enfants orphelins du VIH/sida.  Il convient de prendre des mesures pour réduire la violence à l'encontre des personnes âgées et pour leur fournir une protection sociale convenable. 


Le représentant a ensuite expliqué l'approche adoptée par le FNUAP et sa participation aux préparatifs de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement.  Ainsi le FNUAP a convoqué un groupe d'experts internationaux pour la fin du mois et travaille en collaboration avec le Programme des Nations Unies sur le vieillissement et HelpAge International.  À ce titre, il s'est félicité des progrès réalisés dans l'élaboration du projet de Stratégie internationale d'action sur le vieillissement pour 2002. 


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