AG/DSI/296

LA PREMIERE COMMISSION SOULIGNE L’URGENCE DE PROGRESSER DANS LE DESARMEMENT ET LA NON-PROLIFERATION POUR CONTRIBUER A L’ACTION CONTRE LE TERRORISME

06/11/2001
Communiqué de presse
AG/DSI/296


Première Commission

24e séance – après-midi


LA PREMIERE COMMISSION SOULIGNE L’URGENCE DE PROGRESSER DANS LE DESARMEMENT ET LA NON-PROLIFERATION POUR CONTRIBUER A L’ACTION CONTRE LE TERRORISME


Elle achève les travaux de sa cinquante-sixième session

au cours de laquelle elle a adopté 45 projets de résolution


La Commission du désarmement et de la sécurité internationale a achevé cet après-midi sa cinquante-sixième session en adoptant sans vote un projet de résolution intitulé “Coopération multilatérale dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération et action mondiale contre le terrorisme” élaboré par son Président, M. André Erdös (Hongrie).  Par ce texte, la Commission demande à l’Assemblée générale de réaffirmer que le multilatéralisme compte parmi les principes directeurs qui doivent régir les négociations menées dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération et de souligner qu’il est urgent de progresser dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération afin de contribuer à l’action mondiale contre le terrorisme.


Dans son discours de clôture, le Président de la Commission a indiqué que les attaques terroristes du 11 septembre ont fait prendre conscience aux membres de la Commission que, conformément à leur mandat, ils devaient répondre avec sérieux et diligence aux exigences dictées par l’actualité et redoubler d’efforts pour que de vraies mesures de désarmement et de non-prolifération soient prises.  Le Président a exprimé son appréciation aux délégations pour avoir adopté sans vote le projet de résolution sur la coopération multilatérale contre le terrorisme, qui, aux yeux du monde extérieur, doit être interprété comme une manifestation d’un consensus international sur la nécessité de fournir une réponse commune aux défis du XXIème siècle à travers des efforts multilatéraux.


Les représentants des pays suivants ont fait des déclarations et expliqué leur position: Soudan, au nom du Groupe des Etats d’Afrique, Jordanie (au nom des pays membres de la Ligue des Etats arabes), Cuba, Belgique, au nom de l’Union européenne et des Etats associés et Venezuela.


La Commission, qui avait entamé ses travaux le 8 octobre dernier, a recommandé à la plénière 45 projets de résolution ainsi que 6 décisions qui portent aussi bien sur les armes de destruction massive que sur les armes classiques.  Parmi ces projets de résolution figurent ceux relatifs au Traité d'interdiction complète des essais nucléaires; à la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction; à l'application de la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l'emploi d'armes chimiques et sur leur destruction; à la mise en œuvre de la Convention sur l'interdiction de l'emploi du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction; au Traité sur la non-

prolifération des armes nucléaires; à la Convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination. 


La Commission a adopté plusieurs projets de résolution relatifs au désarmement et à la non-prolifération nucléaires, soulignant notamment l'importance de lancer des négociations sur un traité d'interdiction des matières fissiles à des fins d'armes nucléaires. 

La Commission a également adopté un projet de résolution portant sur le commerce illicite d'armes légères sous tous ses aspects et en particulier sur l'application du Programme d'action adopté lors de la Conférence que les Nations Unies ont tenue à New York du 9 au 20 juillet 2001 sur cette question.



Adoption d’un projet de résolution


Aux termes du projet de résolution intitulé  “La coopération multilatérale dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération et action mondiale contre le terrorisme” (A/C.1/56/L.49/Rev.1), adopté sans vote, l’Assemblée générale, considérant le lien étroit qui existe entre le terrorisme international et le trafic d’armes et le transfert illégal de matières nucléaires, chimiques, biologiques et autres présentant un danger mortel et notant avec préoccupation l’absence de progrès suffisants dans la diplomatie multilatérale du désarmement, réaffirmerait que le multilatéralisme compte parmi les principes directeurs qui doivent régir les négociations menées dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération en vue de maintenir et de renforcer les normes universelles et d’en élargir la portée. 


Elle soulignerait qu’il est urgent de progresser dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération afin d’aider à préserver la paix et la sécurité internationales et de contribuer à l’action mondiale contre le terrorisme.  L’Assemblée générale demanderait à tous les Etats Membres de renouveler et d’honorer leurs engagements individuels et collectifs en faveur de la coopération multilatérale en tant qu’important moyen de poursuivre et de réaliser leurs objectifs communs dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération. 


Déclaration générale


Le représentant du Soudan, a, au nom du Groupe des Etats d’Afrique, estimé que les efforts de compromis du Président ont permis de préserver l’esprit de la Première Commission.  Il a également rendu hommage au Président pour avoir repris certaines des idées du Groupe des Etats d’Afrique. Nous soulignons le principe selon lequel toute révision peut être faite avant l’adoption du texte.  Le Groupe des Etats d’Afrique a toujours été soucieux de faire preuve de souplesse lors des négociations au sein de la Première Commission.  Nous tenons à apporter une réponse commune aux efforts de non-prolifération et de désarmement qui sont des questions cruciales pour la survie de l’humanité.


Explications de position


Le représentant de la Jordanie, a appuyé, au nom des pays membres de la Ligue des Etats arabes, l’esprit du projet de résolution.  Nous nous trouvons dans une ère qui exige une réaffirmation de la coopération multilatérale dans le domaine de la non-prolifération et du désarmement ainsi que de l’action mondiale contre le terrorisme.  Nous nous joignons donc au consensus bien que nous ayons certaines réserves sur le contenu même du projet et la manière dont il a été examiné.  Toute résolution doit pouvoir faire l’objet de négociations et ne pas être présentée comme “ à prendre ou à laisser”.  Nos réserves sont limitées au premier paragraphe du dispositif.  La référence au fait que le “multilatéralisme compte parmi les principes directeurs” n’est pas justifiée.  Le projet aurait dû mentionner catégoriquement la nécessité de l’adhésion de tous les Etats aux traités relatifs au désarmement et à la non-prolifération sans discrimination aucune. Le fait de ne pas mentionner cette expression aura des incidences négatives sur le processus de désarmement.


Déclaration de clôture du Président de la Commission 


M. ANDRE ERDOS (Hongrie), a rappelé que les travaux de la Première Commission se sont déroulés au lendemain des attaques terroristes du 11 septembre qui ont fait prendre conscience aux participants de la Commission des risques que font peser les armes classiques et les armes de destruction massive sur les populations civiles innocentes.  Dès le début de nos travaux, il est apparu clairement que, conformément à notre mandat, nous devions répondre avec sérieux et diligence aux exigences dictées par l’actualité et redoubler d’efforts pour que de vraies mesures de désarmement et de non-prolifération soient prises.


Dans l’ensemble, nos travaux, qui ont été menés dans une atmosphère constructive et parfois tendue, ont donné des résultats. Nous avons adopté 45 projets de résolution et 6 projets de décision dont 26 l’ont été sans vote.  Je suis confiant, a précisé le Président, que la volonté politique de faire plus et mieux trouvera un écho dans vos capitales respectives.  J’exprime également mon appréciation aux délégations pour avoir adopté sans vote le projet de résolution sur la coopération multilatérale contre le terrorisme, qui, aux yeux du monde extérieur, doit être interprété comme une manifestation d’un consensus international sur la nécessité de fournir une réponse commune aux défis du XXIème siècle à travers des efforts multilatéraux.


Le représentant de Cuba a apporté son soutien au projet de résolution, considérant qu’il est important que la Première Commission se prononce en faveur de la coopération internationale dans le domaine du désarmement et de la lutte contre le terrorisme. Rappelant qu’il n’y a pas de texte idéal, il a noté que le projet de résolution ne rende pas compte des préoccupations de certaines délégations. Il a rappelé que sa délégation avait fait des propositions d’amendements dont certains ont été retenus, notamment, dans le préambule, celui par lequel les buts et principes de la Charte sont rappelés, et celui ajoutant l’énumération de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale relatives au terrorisme.  Il a regretté que le projet n’insiste pas suffisamment sur le rôle central qui revient à l’Assemblée générale des Nations Unies dans la lutte contre le terrorisme et sur la nécessité d’œuvrer à l’élimination complète des armes nucléaires. 


Le représentant de la Belgique, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a rappelé qu’aucun projet n’est sans défaut. Le texte représente un dénominateur commun et est équilibré. Il reflète assez bien la position de l’Union.


Le représentant du Venezuela a tenu à exprimer sa satisfaction suite à l’adoption du projet de résolution qui traduit la volonté des Etats Membres d’appuyer la cause du désarmement et de la lutte contre le terrorisme.  Il a jugé qu’en effet les problèmes actuels exigent une réaction collective et les Nations Unies sont le cadre opportun pour cette recherche.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.