AG/DSI/278

PRESERVATION DU TRAITE ABM ET MORATOIRE SUR LA MILITARISATION DE L’ESPACE EVOQUES PAR LA FEDERATION DE RUSSIE

11/10/2001
Communiqué de presse
AG/DSI/278


Première Commission

6e séance – matin


PRESERVATION DU TRAITE ABM ET MORATOIRE SUR LA MILITARISATION

DE L’ESPACE EVOQUES PAR LA FEDERATION DE RUSSIE


Le Vice-Ministre russe des affaires étrangères, M. Sergey A. Ordzhonikdze a souligné ce matin, au cours du débat général de la Commission du désarmement et de la sécurité internationale la nécessité de renforcer et de préserver le Traité ABM, gage de stabilité stratégique.  Il a indiqué que sa délégation allait présenter cette année encore, conjointement avec la Chine et le Bélarus, un projet de résolution en ce sens.  Le Vice-Ministre a mis en garde contre des initiatives de nature à remettre en cause le traité et a énoncé un certain nombre de propositions visant à éviter une reprise de la courses aux armements dans l’espace extra-atmosphérique.  Il a rappelé la proposition de son pays de décréter un moratoire sur le déploiement d’armes dans l’espace en attendant de parvenir à un accord définitif.  Parmi les propositions visant à contribuer au désarmement nucléaire, conformément aux conclusions de la Conférence d’examen des Etats partie au TNP de mai 2000, il a rappelé que la Fédération de Russie avait proposé récemment de ramener le nombre de ses ogives nucléaires et ceux des Etats-Unis à 1500 d’ici à 2008.


Pour sa part, le Vice-Ministre des affaires étrangères du Bélarus, M. Alesandr Sychov, appuyé par le représentant de l’Afrique du Sud, a insisté sur le maintien du Traité ABM qui constitue selon lui une garantie de la poursuite du processus de désarmement et s’est inquiété des conséquences qu’avait la mise au point d’un système national de défense antimissile.  Evoquant les mesures de confiance que les Etats nucléaires devraient adopter pour sécuriser les pays qui, comme le Bélarus en 1997, ont renoncé définitivement à posséder des armes nucléaires, le Vice-Ministre a plaidé en faveur de la création d’une zone exempte de ces armes en Europe centrale et orientale.


Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Belarus, Nouvelle-Zélande, Equateur, Cuba, Afrique du Sud, Soudan, Venezuela, République arabe syrienne, Viet Nam et Fédération de Russie.  L’Observateur de la Suisse a pris la parole.


La Commission poursuivra son débat général cet après-midi, à 15 heures. 


M. ALESANDR SYCHOV, Vice-Ministre des affaires étrangères du Bélarus, a déclaré que la tragédie du 11 septembre a clairement montré quels sont les nouveaux défis du XXIème siècle et souligné les liens entre la sécurité internationale, le désarmement et le terrorisme.  Il a estimé qu’il est nécessaire d’assurer un strict contrôle des stocks d’armes de destruction massive et classiques. Les Etats doivent honorer leurs obligations en matière de désarmement, notamment par la mise en œuvre de la Convention sur l’interdiction des armes biologiques et de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques.  Il a rappelé que la Conférence des Parties au TNP de mai 2000 avait clairement défini les étapes à respecter à court terme pour réaliser le désarmement nucléaire et a souhaité que la Conférence de facilitation de l’entrée en vigueur du TICEN qui se tiendra en novembre 2001 permette de réelles avancées.  Rappelant que le Bélarus est un Etat qui a volontairement renoncé aux armes nucléaires, M. Sychov a souhaité que des garanties claires soient apportées aux Etats non nucléaires.  Il a ajouté que le Bélarus respecte les dispositions du Traité sur les Forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), estimant que ce traité a joué un rôle significatif dans le maintien de la sécurité internationale.  Le Vice-Ministre a ensuite fait observer que son pays qui est membre, depuis 2000, du Groupe des pays fournisseurs d’énergie nucléaire respecte les normes de contrôle des exportations internationales. 


Il a déclaré que le maintien du Traité ABM est une garantie de la sécurité internationale et de la poursuite du processus de désarmement et s’est inquiété des conséquences de la mise au point d’un système national de défense antimissiles qui déstabiliserait les fondements du processus actuel.  Il a souhaité ensuite que la Conférence du désarmement se penche sur le projet de Traité d’interdiction de l’utilisation de matières fissiles à des fins militaires.  Il s’est prononcé en faveur d’une zone exempte d’armes nucléaires en Europe centrale et orientale et a assuré que le Bélarus est déterminé à coopérer avec les autres Etats de la région à cette fin. 


Abordant le Traité sur les forces classiques en Europe, il a souligné que, conformément aux dispositions du traité, le Bélarus a éliminé près de 10% de ses armements lourds et a rappelé que son pays a ratifié en 2001 le Traité Ciels Ouverts.  Il s’est prononcé ensuite en faveur de davantage de transparence dans la gestion des stocks d’armes et les dépenses militaires afin de renforcer la confiance entre les Etats.  Il a précisé que le Bélarus fournit régulièrement des données au Registre des armes classiques des Nations Unies avant d’encourager le renforcement de démarches bilatérales et multilatérales pour renforcer la confiance.  Il s’est engagé ensuite à ce que le Bélarus se conforme au Programme d’action adopté en juillet dernier sur la lutte contre le commerce illicite des armes légères.  S’agissant de la Convention d’Ottawa, il a rappelé que son pays ne fabrique pas de mines antipersonnel et s’est joint en 1995 au moratoire sur les exportations de mines antipersonnel qui a été prolongé par le Bélarus jusqu’en 2002.  Il a cependant souligné que, en raison de ressources financières et technologiques insuffisantes, le Bélarus ne pouvait, à l’étape actuelle, se joindre à la Convention mais a assuré qu’il est disposé à le faire et à apporter  sa coopération à des programmes de déminage et de destruction des stocks. 


M. CLIVE WALLACE PEARSON (Nouvelle-Zélande) a fait part de son pessimisme quant à la situation actuelle en matière de désarmement et de contrôle des armements citant comme raisons principales: l’absence d’indices indiquant une entrée en vigueur prochaine du CTBT/TICEN, l’échec des négociations sur un protocole de vérification à la Convention sur les armes biologiques; l’impasse sur le démarrage  de négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes ou d’autres engins explosifs nucléaires; l’incapacité de la Conférence du désarmement de traiter du désarmement nucléaire; le statut de la Convention sur les armes chimiques qui n’a pas atteint un caractère universel;  et le fait que le processus START semble être arrêté.  Développant chacun des points susmentionnés, le représentant a défendu le projet de protocole à la Convention sur les armes biologiques en expliquant que des mesures unilatérales et plurilatérales comme des programmes de biodéfense sont essentielles et conformes à la mise en oeuvre de la Convention. 


L’assertion selon laquelle la Conférence du désarmement est un organe de négociations multilatéral est  fausse, a-t-il ajouté.  Il n’est pas logique de croire qu’un nombre limité de pays est en mesure de déterminer les priorités et les résultats de négociations globales.  La Conférence du désarmement devrait être ouverte à tous les pays qui ont à cœur le désarmement et la non-prolifération.  Il est également regrettable de constater que l’impasse prolongée des travaux de la Conférence ne semble pas préoccuper certaines capitales.  La priorité devrait être d’établir des organes subsidiaires qui auraient soin de déterminer leur programme de travail et les modalités de leur mandat.  Le représentant a par ailleurs soulevé d’autres questions comme l’importance du mandat de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), en particulier pour ce qui est de la sécurité des matières radioactives; la nécessité de renforcer la volonté politique pour mettre en œuvre les résultats de la Conférence d’examen du TNP et accélérer l’entrée en vigueur du CTBT/TICEN.


S’agissant des armes classiques, le représentant a regretté que le Programme d’action de la Conférence sur le trafic illicite des armes légères n’ait pas été en mesure d’inclure les questions liées à certains aspects du commerce légal qui ont des répercussions sur le trafic illicite ainsi que celle de la fourniture de ce type d’armes à des entités non étatiques.  Pour ce qui est de la Convention d’Ottawa, il a relevé que 50 pays n’y avaient pas adhéré et que le Traité n’avait pas testé ses procédures d’établissement des faits et de clarification dans des cas de violation de ses dispositions.  Il faudra également rester déterminé à fournir sur le long terme une aide aux victimes des mines et à faciliter leur réintégration dans la société.  Nous sommes par ailleurs en faveur d’un instrument juridiquement contraignant sur les engins de guerre non-explosés qui devrait être ouvert à la signature avant la tenue de la prochaine conférence d’examen de la Convention sur certaines armes classiques.


M. MARIO ALEMAN (Equateur) a fait observer que le champ d’activité des Nations Unies s’est étendu, en particulier depuis les nouvelles menaces apparues lors des attaques terroristes du 11 septembre.  Il a proposé de réfléchir aux origines du problème et de se pencher sur le potentiel de destruction existant aujourd’hui dans le monde.  Il a rappelé les impératifs du désarmement nucléaire, de la non-prolifération, du contrôle des armements et de la lutte contre le trafic des armes légères qui incombent à la Première Commission.  L’Equateur est en faveur du respect rigoureux des instruments de désarmement et de contrôle des armements existants et est parti au TNP et au Traité de Tlatelolco sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Amérique latine.  Le représentant a rappelé également que l’Equateur a présidé au mois d’août la Conférence du désarmement dont, à son avis, les travaux ne pourraient reprendre que si la volonté politique est manifeste. 


Il a ajouté que si les conflits étaient effectivement réglés par des voies pacifiques et la négociation, il n’y aurait plus aucune raison de reprendre une nouvelle course aux armements dont les coûts et les risques sont immenses. Il a mis en garde contre une reprise des essais nucléaires.  Il a insisté sur l’impératif de régler les trafics, le blanchiment d’argent et les conflits conformément au droit international.  Le représentant a ensuite estimé qu’une des voies pour résoudre ces problèmes réside dans la promotion de la justice sociale et du développement et ainsi dans la consolidation de la démocratie.  Le représentant a ensuite évoqué le commerce illicite des armes légères qui est une menace à la sécurité et a souhaité que les Etats s’emploient à appliquer rigoureusement le Programme d’action adopté par la Conférence sur le sujet.  Par ailleurs, il a ajouté que l’Equateur est fier d’avoir participé à la Conférence de Managua et d’avoir éliminé toutes ses mines antipersonnel conformément à la Convention d’Ottawa.  S’agissant des nouvelles approches stratégiques en cours de débat, il a estimé qu’elles risquent d’exacerber les tensions internationales au lieu d’encourager les Etats à respecter leurs engagements pris notamment lors la Conférence d’examen des Etats parties au TNP de mai 2000.


M. ORLANDO REQUEIJO (Cuba) a estimé que les actions militaires en Afghanistan ne feront qu’accélérer la spirale de la violence et causer  la mort de civils innocents.  Il est préférable d’organiser une coalition internationale de lutte contre le terrorisme qui serait placée sous l’égide de l’ONU.   Le représentant a précisé que l’Assemblée nationale populaire de Cuba a décidé de ratifier les 12 conventions internationales de lutte contre le terrorisme.  Seules les Nations Unies peuvent apporter une légitimité à long terme à cette lutte.  Le représentant a par ailleurs fait part de son pessimisme quant à la situation actuelle en matière de désarmement à la lumière notamment de la suprématie militaire d’une superpuissance et l’augmentation des dépenses d’armement dans le monde.  “A quel moment prendrons-nous des mesures réelles pour mettre un terme aux dépenses d’armement exponentielles de certains et à quel moment allons-nous élaborer un accord international pour éliminer les armes nucléaires? “ s’est-il demandé. 


Le temps a passé et nous n’avons toujours pas pris de mesures concrètes permettant d’honorer les engagements pris lors de la Conférence d’examen du TNP, a regretté le représentant.  Nous sommes également préoccupés par l’approche unilatérale adoptée par le nouveau gouvernement d’une superpuissance.  L’instauration d’un système antimissile constitue une violation du Traité ABM et ouvre la porte à la relance d’une course aux armements, y compris dans l’espace.  Le travail du Groupe d’experts sur la question des missiles est une étape importante vers l’examen objectif de cette question.  Le représentant a regretté l’échec des négociations sur un protocole de vérification à la Convention sur les armes biologiques en raison de l’opposition des Etats-Unis.  La seule manière de renforcer la lutte contre ce type d’armes est de mener des négociations multilatérales et non-discriminatoires.  Le représentant s’est dit préoccupé par l’impasse des travaux de la Conférence du désarmement en raison de la position rigide de certains pays au risque de saper la crédibilité de cet organe.  S’agissant de la Conférence sur le trafic illicite des armes légères, il a dit ne pas pouvoir ignorer que le programme d’action comporte des limites importantes en raison encore une fois des intérêts étriqués de certains pays. 


M. SIPHO GEORGE NENE (Afrique du Sud) a souligné l’importance d’un partenariat multilatéral en matière de désarmement et regretté qu’au cours de l’année 2001, des occasions de progresser dans ce domaine aient été manquées.  Il a rappelé que la Conférence des Parties chargée de l’examen du TNP, avait permis d’adopter 13 mesures devant contribuer, à terme, à l’élimination totale des arsenaux nucléaires et au désarmement.  Exigeant le respect de ces mesures, il a ensuite salué les efforts des Etats-Unis et de l’URSS en vue de la réduction de leurs arsenaux mais s’est inquiété des risques d’abandon du Traité ABM, mettant en garde contre une reprise de la course aux armements.  Il a ensuite estimé que le Programme d’action adopté par la Conférence sur le commerce illicite des armes légères fournit le cadre d’une action mondiale pour lutter contre ce fléau mais a souhaité que les questions de la détention d’armes par des particuliers et de la fourniture d’armes à des entités non étatiques fassent l’objet d’un examen approfondi dans le cadre du suivi.  S’agissant de la Convention d’Ottawa, M. Nene a salué les progrès enregistrés lors de la Conférence de Managua, le mois dernier, et a estimé que le partenariat entre société civile et gouvernements était renforcé par la mise en place du mécanisme de suivi.  Il a ajouté que la création d’une unité de soutien à la mise en œuvre des dispositions de la convention à Genève est un élément qui aidera les pays les plus touchés, notamment en matière de collecte d’informations. 


Le représentant a poursuivi en regrettant que les négociations du Groupe ad hoc sur la création d’un protocole de vérification à la Convention sur l’interdiction des armes biologiques n’aient pas abouti, ajoutant que ces armes constituent une menace sérieuse pour la stabilité mondiale.  Il s’est en revanche félicité du nombre croissant des Etats parties à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques et a salué l’intention de la Fédération de Russie de détruire ses stocks conformément aux dispositions de la Convention.  Il a insisté ensuite sur la Convention sur certaines armes classiques et souhaité qu’elle soit renforcée et que sa portée soit étendue.  S’agissant des mines terrestres, il a recommandé le renforcement de la détection, des opérations de destruction et autres mesures de nature à prévenir les dangers que posent ces armes classiques.  Constatant les obstacles qui entravent les travaux de la Conférence du désarmement, M. Nene a fait observer qu’ils résultaient du fait que les mécanismes chargés du désarmement ne reflètent plus les réalités contemporaines.  Il a recommandé une réévaluation des méthodes de travail, de la participation, et des implications financières, notamment au sein de la Commission du désarmement. 


M. ELFATIH MOHAMED AHMED ERWA (Soudan) a évoqué le contexte tragique dans lequel la Commission se réunit et il a condamné sans réserve les actes odieux de terrorisme du 11 septembre.  Il est nécessaire désormais de parvenir au désarmement sous toutes ses formes.  La communauté internationale doit renforcer ses priorités en matière d’élimination des armes de destruction massive comme l’avait recommandé la Session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement en 1998.  Nous appuyons la convocation d’une conférence internationale sur le désarmement nucléaire.  S’agissant de la Conférence sur le trafic illicite des armes légères, le représentant a regretté que son Programme d’action ne comprenne aucun engagement de pas exporter ce type d’armes aux entités non étatiques.  Le fait que cette disposition n’ait pas trouvé sa place dans le Document final pourrait encourager le transfert de ce type d’armes en Afrique, et en particulier aux groupes rebelles et aux terroristes.  Le représentant a fait part de ses préoccupations pour ce qui est de la transparence dans le domaine des armes nucléaires.  Le Registre des armes classiques des Nations Unies devrait inclure les armes de destruction massive pour tenir compte de la situation au Moyen-orient où Israël utilise ce type d’armes contre des civils innocents.

M. MILOS ALCALAY (Venezuela) a déclaré que les attaques terroristes du 11 septembre ont redéfini les enjeux de la sécurité à l’échelle mondiale.  Il a exhorté les Etats Membres à conjuguer leurs efforts pour résoudre les conflits par des moyens pacifiques et protéger l’humanité face à la menace que constituent les armes de destruction massive.  Il a ajouté que le maintien de la sécurité internationale est un domaine multisectoriel qui exige davantage de volonté politique, regrettant que ce ne soit pas toujours le cas en ce qui concerne les questions de désarmement.  Il a déclaré que le Venezuela a intégré, en 1999, dans sa Constitution l’obligation de contribuer au désarmement et a rappelé ensuite la proposition faite hier à Genève, par le Président Hugo Chavez, pour que les Etats réduisent de 50% leurs dépenses militaires pour les réinvestir dans le développement.  Il a ensuite défendu la transparence dans les acquisitions d’armes et appuyé le Registre des armes classiques des Nations Unies.  S’agissant du TICEN, il a expliqué que son pays a pris du retard dans le processus d’adhésion en raison de réformes internes mais a assuré qu’il demeure une priorité pour sa politique étrangère.  Il a également suggéré la création d’un instrument contraignant pour éviter que les Etats nucléaires n’utilisent des armes nucléaires contre des Etats non nucléaires et qui sont partie au TNP.


Abordant la question du commerce illicite des armes légères, il s’est félicité du Programme d’action adopté en juillet et a appelé à une coopération accrue pour son application.  M. Alcalay a ensuite salué les progrès enregistrés dans le domaine de la lutte contre les mines antipersonnel suite à l’adoption de la Convention d’Ottawa.  Il a estimé que les contributions financières sont essentielles pour réaliser les programmes de déminage dans les pays en développement qui ont accédé à la Convention.  Il a enfin souhaité que la Convention sur l’interdiction des armes biologiques soit renforcée, notamment par la mise en œuvre d’un protocole de vérification. 


M. CHRISTIAN FAESSLER (Observateur de la Suisse) a estimé que la question centrale est de savoir comment la non-prolifération, la maîtrise des armements et le désarmement peuvent contribuer à la lutte contre les nouvelles menaces telles que le terrorisme international.  Il a regretté que pour la troisième année consécutive la Conférence du désarmement a clos ses travaux sans même que des négociations aient pu être entamées.  Un pas important serait de reprendre les négociations sur l’arrêt de la production de matières fissiles à des fins militaires et la vérification internationale des installations de production et des stocks de matières fissiles.  Le représentant a par ailleurs appelé à une adhésion universelle à la Convention sur les armes chimiques.  Ce type d’armes constitue non seulement un danger pour l’environnement et les populations mais également une source d’approvisionnement  pour les terroristes.  C’est la raison pour laquelle, le Gouvernement suisse envisage de renforcer de manière significative sa contribution à la destruction des stocks d’armes chimiques de la Fédération de Russie.  En plus, dans le cadre de l’OIAC, la Suisse met à la disposition des populations civiles affectées du matériel de protection et des laboratoires de campagne pour le cas où des incidents chimiques devaient avoir lieu. La menace biologique est aujourd’hui plus que jamais un problème clef.   Nous devons utiliser tous les moyens possibles, y compris un protocole de vérification à la Conventions sur les armes biologiques pour éviter que de telles armes ne tombent entre les mains de groupes terroristes. 


M. MILAD ATIEH (République arabe syrienne) a demandé l’élimination de toutes les armes de destruction massive avec le concours de tous les Etats Membres des Nations Unies.  Il nous faut refuser un système fondé sur la politique de deux poids-deux mesures et rejeter les tentatives de manipulation du destin des peuples en se servant de certaines appellations.  Au moment où certains refusent le droit à l’autodétermination à un peuple, l’on permet à d’autres d’accumuler des armes légères et des armes de destruction massive.  Nous tenons à la création d’une zone dénucléarisée au Moyen-Orient.  Nous sommes  préoccupés par les obstacles érigés par Israël à la création d’une telle zone.  En campant sur ses positions, Israël sape la crédibilité et l’universalité du TNP.  Nous estimons que la création d’une telle zone exige l’adhésion d’Israël au TNP, la soumission de ses installations au système de garanties de l’AIEA et la destruction de son arsenal nucléaire.  Les Nations Unies constituent le cadre adéquat de négociations d’une telle zone.  Nous souscrivons par ailleurs à la convocation dans les plus brefs délais d’une quatrième session spéciale de l’Assemblée générale consacrée au désarmement.  S’agissant de la transparence des armements, nous estimons nécessaire que les Etats Membres des Nations Unies tiennent compte des préoccupations des Etats arabes et notamment de la situation actuelle au Moyen-Orient.


M. HOANG HUY CHUNG (Viet Nam) a estimé, qu’à la lumière des attaques terroristes, le débat devrait être axé sur l’élimination totale des armes de destruction massive, en particulier les armes nucléaires et biologiques.  Les réalités de notre monde contemporain ont montré les limites des politiques qui reposent sur la dissuasion nucléaire et la possession d’importants arsenaux nucléaires.  L’un des moyens de parvenir à cet objectif est de convoquer une conférence internationale pour identifier les voies et moyens d’éliminer les armes de destruction massive.  Le représentant a regretté que les Etats parties au TNP n’aient pas mis en œuvre l’article VI du Document final de la Conférence d’examen de mai 2000 qui porte sur l’élimination des arsenaux nucléaires.  Nous notons également les conséquences négatives des efforts visant à déployer un système de défense antimissile ainsi que le développement de technologies militaires applicables à l’espace.  Le représentant a rappelé que son pays a élaboré, au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) un document de travail contenant 10 mesures devant mener au désarmement nucléaire.  Nous souhaitons que la  Commission du désarmement adopte ces mesures lors de sa prochaine session.  Le représentant a par ailleurs regretté l’échec des négociations sur un protocole de vérification à la Convention sur les armes biologiques.


M. SERGEY A. ORDZHONIKIDZE, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a rappelé que la communauté internationale devait entreprendre des efforts collectifs pour renforcer et se conformer aux accords existants.  Il a ajouté que le dernier siècle a été marqué par les guerres et les évolutions technologiques qui ont conduit à la course aux armements avant de parvenir, dans les dernières années, à l’établissement d’un concept mondial de la sécurité collective fondé sur la coopération entre les Etats.  Il a reconnu que beaucoup restait à faire dans le domaine du désarmement afin de parvenir à une paix solide et a rappelé que la Fédération de Russie a ratifié le Traité START II, le Traité ABM et le TICEN, confirmant ainsi sa détermination à respecter ses engagements.  Il a apporté son soutien aux conclusions de la Conférence d’examen des Etats parties au TNP de mai 2000 et rappelé que la Russie avait proposé, récemment, de ramener le nombre d’ogives nucléaires respectif des Etats-Unis et de la Fédération de Russie à 1500 d’ici à 2008.  Il a fait observer que l’accord START I prévoyait pour 2001, un nombre maximal de 6000 ogives pour les missiles nucléaires à longue portée avant de souligner que son pays attend en la matière une réponse positive des Etats-Unis dans le cadre du dialogue intensif sur les questions des armements stratégiques offensifs et défensifs.  Il a poursuivi en mentionnant les efforts de son pays pour renforcer le dialogue entre les membres permanents du Conseil de sécurité afin de parvenir à un consensus sur les questions stratégiques et de débloquer le processus de désarmement.  Il a ensuite déclaré que le Traité ABM demeure une garantie de stabilité stratégique et annoncé que sa délégation soumettrait, conjointement avec la Chine et le Bélarus, un projet de résolution sur la sauvegarde et le renforcement du Traité ABM.  Il a souhaité que les mesures de nature à remettre en cause ce Traité et menacer la stabilité internationale soient évitées.  Il a, à ce titre, énoncé un certain nombre de propositions visant à éviter une reprise de la course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique, notamment en déclarant un moratoire sur le déploiement d’armes dans l’espace en attendant de parvenir à un accord définitif.  Il a ensuite annoncé que la Fédération de Russie allait soumettre un projet de résolution sur les progrès de la téléinformatique dans le contexte de la sécurité internationale afin de prévenir les menaces dans ce domaine.  Le Vice-Ministre a poursuivi en soulignant que la Fédération de Russie avait levé, en décembre 2000, ses réserves sur le Protocole de Genève de 1925 sur l’interdiction des armes chimiques et biologiques dans le contexte de la guerre.  Il s’est félicité ensuite des progrès enregistrés vers l’adhésion universelle à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques.  Abordant la question de la Convention sur certaines armes classiques et ses protocoles, il a assuré que son pays est prêt à en promouvoir l’application.  Il a enfin estimé que les Etats Membres devaient réactiver et soutenir les travaux de la Conférence du désarmement.


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