AG/DSI/276

LES ACTES TERRORISTES DU 11 SEPTEMBRE MONTRENT LA NECESSITE D’UN NOUVEAU CONCEPT DE SECURITE FONDE SUR UNE COOPERATION INTERNATIONALE ACCRUE

09/10/2001
Communiqué de presse
AG/DSI/276


Première Commission

4e séance – après-midi


LES ACTES TERRORISTES DU 11 SEPTEMBRE MONTRENT LA NECESSITE D’UN NOUVEAU CONCEPT DE SECURITE FONDE SUR UNE COOPERATION INTERNATIONALE ACCRUE


La nécessité de définir un nouveau concept de sécurité fondé sur une coopération internationale accrue, notamment dans les domaines du contrôle des armements et du désarmement, a été soulignée cet après-midi au cours du débat général de la Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission).  “Les attaques terroristes ont montré les limites d’un système de défense antimissile du type ligne Maginot face à une telle menace, système qui ne peut que générer un sentiment de sécurité fallacieux, la méfiance entre les Etats et des conséquences négatives pour la sécurité internationale” a estimé le représentant de la Chine. 


La crainte de voir le Traité sur la limitation des systèmes de missiles antimissile balistiques (ABM) remis en cause a été soulignée à de nombreuses reprises, en particulier par le représentant du Brésil qui a demandé aux Etats nucléaires de s’abstenir de tout acte pouvant affaiblir le Traité et contribuer ainsi à la relance de la course aux armements.  Estimant que la sécurité internationale passait par l’élimination totale de toutes les armes de destruction massive, il a mis en garde contre l’argument par lequel certains Etats justifieraient leur volonté de conserver indéfiniment ce type d’armes par le seul risque que des groupes terroristes ne puissent en posséder.


Le représentant du Myanmar, s’exprimant au nom des pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a pour sa part souligné l’importance des zones exemptes d’armes nucléaires dans le processus de désarmement, sur le modèle de celle qui a été créée en Asie du Sud-Est, en 1997, par le Traité de Bangkok.  Soulignant que la Chine avait annoncé en 1999 qu’elle comptait adhérer au Protocole additionnel à ce Traité relatif aux garanties de sécurité accordées par les Etats nucléaires, le représentant a exhorté les autres Etats nucléaires à en faire de même afin de renforcer les mesures de confiance dans ce domaine. 


S’agissant du commerce illicite et de la prolifération des armes légères, les représentants du Mali et de la Colombie, qui a présidé la Conférence de juillet dernier, ont annoncé qu’ils présenteraient chacun un projet de résolution, ces textes portant respectivement sur l’assistance aux Etats pour l’arrêt de la circulation illicite et la collecte des armes légères et sur des propositions relatives à la convocation d’une conférence de suivi et aux mesures à prendre au sein des Etats et de la société civile afin de mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre du Programme d’action. 


Les délégations suivantes se sont exprimées au cours du débat : Myanmar (au nom des pays membres de l’ASEAN, Pérou, Colombie, Bangladesh, Uruguay, Algérie, Chine, Brésil, Mongolie, Malte, Argentine, Mali, République islamique d’Iran.  Le représentant de l’Iraq a exercé son droit de réponse.


Le débat général de la Première Commission se poursuivra demain, mercredi 10 octobre, à partir de 15 heures. 


DEBAT GENERAL SUR TOUS LES POINTS RELATIFS AU DESARMEMENT ET A LA SECURITE INTERNATIONALE


M. U KYAW TINT SWE (Myanmar), s’exprimant au nom des membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a rappelé les initiatives prises, au sein de l’Association pour promouvoir le désarmement nucléaire.  Il a notamment insisté sur deux projets de résolution, présentés par le Myanmar et coparrainés par l’ANASE, demandant notamment aux Etats disposant de l’arme nucléaire de mettre un terme au perfectionnement, à la mise au point, à la fabrication et au stockage d'ogives nucléaires et de leurs vecteurs et de les désactiver.  Il a souligné l’importance d’une adhésion universelle au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) d’une part et au Traité de non-prolifération (TNP).  A ce titre, il a souhaité que les Etats respectent les engagements pris lors de la Conférence d’examen des Etats parties au TNP de mai 2000 et en particulier l’engagement pris par les Etats disposant de l’arme nucléaire de respecter et de renforcer le Traité ABM sur la limitation des systèmes antimissile balistiques.  S’agissant des négociations sur la mise en œuvre d’un protocole de vérification se rapportant à la Convention sur l’interdiction des armes biologiques, le représentant a estimé que la cinquième Conférence d’examen de la Convention qui aura lieu en novembre 2001 devrait permettre au Groupe ad hoc de parvenir à un texte consensuel. 


Abordant le thème des armes légères, il a regretté que la Conférence tenue en juillet dernier ne soit pas parvenue à un consensus sur la question de l’interdiction de la détention de ce type d’armes par les particuliers ainsi que sur celle de leur transfert à des entités non étatiques.  Il a rappelé ensuite que les Etats membres de l’ANASE avaient créé, par le Traité de Bangkok, une zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud-Est et que la Chine avait annoncé en 1999 qu’elle comptait adhérer au Protocole additionnel à ce Traité relatif aux Etats disposant de l’arme nucléaire.  Il a estimé qu’une telle initiative était encourageante et exhorté les Etats disposant de l’arme nucléaire à se joindre aux Traités sur la création de zones exemptes d’armes nucléaires afin de renforcer les mesures de confiance. 


M. OSWALDO DE RIVERO (Pérou), rappelant que son pays a été victime du terrorisme pendant une décennie, a expliqué que ce fléau, qui a fait au Pérou plus de 25 000 victimes, est lié au trafic illicite des armes légères.  Le Programme d’action adopté par la Conférence sur le trafic illicite des armes légères offre l’occasion de combattre efficacement  la violence terroriste qui ne connaît pas de frontières et viole les droits fondamentaux de la personne humaine.  Le Pérou s’est engagé totalement en faveur de la Convention d’Ottawa, a poursuivi le représentant.  Le 13 septembre, nous avons achevé la destruction des 321 000 mines antipersonnel qui constituaient l’arsenal péruvien.  Nous reconnaissons également le rôle crucial que joue le Registre des Nations Unies sur les armes classiques.  Nous sommes fermement convaincus que la limitation des armements dans toutes les régions du monde constitue le seul moyen efficace de parvenir à la prévention des conflits.  Notre Président a proposé de limiter les dépenses militaires et d’allouer les fonds ainsi dégagés à la lutte contre la pauvreté.  En effet, les indices de pauvreté de notre sous-région sont parmi les plus élevés dans le monde.  Nous avons entrepris l’élaboration d’un registre d’armements avec le Chili et nous souhaitons étendre cette initiative à d’autres pays de la région.


M. CAMILO REYES (Colombie) a appelé les Etats Membres à adhérer d’urgence aux 12 conventions antiterroristes et à mettre en œuvre la résolution 1373 du Conseil de sécurité afin de lutter contre le terrorisme international, ajoutant que la Première Commission devait contribuer à la prévention de ce fléau et au combat à son encontre.  Il a estimé par ailleurs que les Conventions sur l’interdiction des armes biologiques et des armes chimiques devaient faire l’objet d’une adhésion universelle afin que ce type d’armes ne puissent tomber dans les mains de terroristes.  Il a souhaité que le Groupe ad hoc se mette rapidement d’accord sur le protocole de vérification à la Convention sur les armes biologiques. Il a mis l’accent sur la nécessité de parvenir à l’adhésion et à la ratification universelles du Traité de non-prolifération et du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires afin que la communauté internationale progresse dans les domaines du désarmement nucléaire.  Il a ajouté que l’élimination totale des armes nucléaires est le meilleur moyen de parvenir à la paix et à la sécurité internationales avant de regretter que la Conférence du désarmement n’ait pas progressé dans ce domaine.


Il a poursuivi en soulignant deux points à l’ordre du jour des travaux de la Commission et qui sont essentiels pour la Colombie, d’une part la Convention d’Ottawa sur les mines terrestres antipersonnel et d’autre part le Programme d’action sur la lutte contre le commerce illicite et la prolifération des armes légères.  M. Reyes a souhaité que le Programme d’action soit désormais mis en œuvre par les Etats Membres aux plans national, régional et mondial, notamment en matière d’assistance internationale à certains Etats.  Il a ajouté qu’un projet de résolution serait soumis prochainement par sa délégation, celle de l’Afrique du Sud et celle du Japon, sur cette question. 


Ce projet de résolution, a-t-il précisé, reprend certains éléments du Programme d’action, propose de convoquer une conférence de suivi et lance un appel aux Etats et à la société civile leur demandant de prendre les mesures nécessaires afin de mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre du programme. 


M. SHAMEEM AHSAN (Bangladesh) a souhaité que les événements tragiques qui ont frappé le pays hôte le mois dernier servent de catalyseur pour renforcer la coopération entre Etats Membres sur les questions les plus sensibles du désarmement.  Il a noté que certains faits, l’année dernière, avaient pu faire espérer certains progrès, en particulier lors de la tenue de la Conférence d’examen des Etats parties au Traité de non-prolifération, mais a regretté les obstacles que connaît la Conférence du désarmement pour établir son programme de travail et établir un organe subsidiaire pour traiter du désarmement nucléaire.  Réaffirmant la nécessité de parvenir à un accord sur une convention d’interdiction de la production de matières fissiles à des fins d’armement ainsi que sur celle de préserver le Traité ABM afin d’assurer un désarmement progressif, il a mis en garde contre des décisions de nature à déstabiliser les accords en vigueur.  S’agissant du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN), le représentant a rappelé que le Bangladesh l’avait d’ores et déjà signé et ratifié et que son entrée en vigueur renforcerait la viabilité du TNP.  Il a estimé qu’en tant que pays moins avancé, le Bangladesh devait bénéficier de l’assistance d’autres Etats parties afin de pouvoir mettre en œuvre les mesures préconisées.  Il a assuré par ailleurs que son pays allait mettre en œuvre le Programme d’action sur les armes légères.


M. Ahsan a poursuivi en insistant sur l’importance de promouvoir des mesures de confiance au niveau régional en matière de désarmement.  A ce titre, il a insisté sur la nécessité de renforcer les centres régionaux des Nations Unies pour la paix et le désarmement et a souhaité que le Centre pour l’Asie et le Pacifique soit installé à Katmandou.  Le Gouvernement du Népal s’est engagé à couvrir les frais du centre, a fait observer le représentant avant de plaider en faveur d’une réduction des dépenses en armements et de suggérer que les ressources ainsi dégagées servent à financer les efforts des pays en développement. 


M. FELIPE PAOLILLO (Uruguay) a déclaré que les attaques terroristes du 11 septembre dernier, même si elles n’ont pas fait usage d’armes de destruction massive, ont montré toutefois le danger qu’il y a à maintenir des arsenaux nucléaires, biologiques ou chimiques.  Nous devons désormais exercer un contrôle strict sur les mouvements de telles armes.  La communauté internationale doit renforcer ses liens de coopération pour : éviter que les installations et matériel nucléaires ne soient utilisés à des fins criminelles; empêcher le détournement des déchets nucléaires, élaborer de nouvelles technologies afin de prévenir tout accident nucléaire et améliorer la sécurité du transport des matières radioactives.  Il faut identifier dès maintenant des mesures de désarmement nucléaire.  Nous jugeons inacceptables les excuses avancées par certains Etats pour ne pas adhérer à certains traités. Le multilatéralisme est indispensable pour relever les nouveaux défis auxquels nous sommes confrontés et la Conférence du désarmement doit pouvoir jouer son rôle d’instance multilatérale de négociations, a ajouté le représentant.  Nous ne pouvons pas nous contenter de mécanismes informels.  Au cours des derniers mois, le Gouvernement de l’Uruguay a ratifié le CTBT et la Convention d’Ottawa, a ajouté M. Paolillo. 


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a souligné que les résultats encourageants obtenus au cours de la dernière décennie, et dont témoigne la conclusion d’une série de Traités aussi bien multilatéraux que bilatéraux, sont venus imprimer une impulsion et conférer un rôle réel au processus du désarmement.  Il a cité notamment les acquis de START I et II, de la Convention sur les armes chimiques, du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN), ou encore de la 6ème Conférence d’examen des Etats parties au Traité de non-prolifération (TNP).  Le représentant a toutefois ajouté que la communauté internationale  ne parviendrait au désarmement général et complet que si l’engagement pris par les Etats nucléaires à éliminer totalement leurs arsenaux nucléaires commençait à se matérialiser et à se concrétiser.  Il a souhaité à ce titre que soit réactivée la Conférence du désarmement et estimé que le respect du Traité ABM ne pouvait que consolider le processus de désarmement.  Il a observé que l’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires, notamment en Aise du Sud-Est et en Afrique, ont considérablement réduit les risques de la prolifération nucléaire et contribué à renforcer la paix et la sécurité internationales.  Il s’est dit préoccupé par l’absence de progrès concernant la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient et a considéré que la concrétisation de cet objectif dépend, à l’évidence, de l’acceptation par Israël, seul pays au niveau de cette région à ne pas être partie au TNP, de la nécessité d’éliminer ses armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive dont il dispose et de soumettre ses installations nucléaires aux garanties généralisées de l’AIEA.


Il a souligné que l’Algérie avait fait preuve de son ferme engagement en faveur du désarmement en procédant, en décembre 2000, à la ratification de deux conventions, l’une portant sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques ou à toxines et sur leur destruction, et l’autre sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction.  Il a ajouté que l’Algérie souhaite ratifier le TICEN dans un avenir proche.  S’agissant du Programme d’action adopté lors de la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères, le représentant a estimé qu’il a jeté les bases d’une coopération internationale et balisé la voie à l’action commune et solidaire en vue d’éradiquer ce fléau, principale source d’approvisionnement du terrorisme et des zones de conflit. 


M. HU XIAODI (Chine) a déclaré que les attaques terroristes du 11 septembre dernier ont mis en évidence la nécessité d’un nouveau concept de sécurité fondé sur la coopération internationale.  Le contrôle des armements et le désarmement correspondent bien à cette nécessité.  Il est désormais essentiel de renforcer l’intégrité et l’autorité des systèmes juridiques internationaux.  Les attaques terroristes ont montré les limites d’un système de défense antimissile du type ligne Maginot face à la menace terroriste.  Un tel système ne peut que générer un sentiment de sécurité fallacieux, la méfiance entre les Etats et des conséquences négatives pour la sécurité internationale.  Nous appelons donc le pays concerné à mettre un terme au développement et au déploiement d’un système de défense antimissile. 


Notre approche doit privilégier la coopération plutôt que l’affrontement ainsi que l’établissement de normes unifiées.  Il est impératif de respecter et d’améliorer les instruments juridiques internationaux dans le domaine de la non-prolifération.  Nous regrettons à cet égard, qu’après sept ans de négociations, l’approche de base du protocole de vérification à la Convention sur les armes biologique ait été rejetée.  Pour parvenir à maîtriser la prolifération des missiles, il est également important d’élaborer un mécanisme multilatéral non discriminatoire.  Le représentant a par ailleurs exprimé sa préoccupation face aux risques de militarisation de l’espace.  La communauté internationale doit lancer des négociations sur un instrument juridiquement contraignant au niveau international qui protège l’espace extra-atmosphérique de la menace de la guerre.  La Conférence du désarmement à Genève est l’endroit idoine pour mener de telles négociations.  


Les mesures de désarmement doivent être irréversibles et vérifiables et elles doivent donc être menées dans un cadre juridiquement contraignant.  Les Etats dotés de l’arme nucléaire doivent abandonner l’état d’esprit datant de l’ère de la guerre froide et réajuster leurs stratégies nucléaires offensives en renonçant à l’option de l’usage en premier de l’arme nucléaire.  Nous renouvelons notre appel demandant que les cinq Etats dotés de l’arme nucléaire s’engagent à ne jamais faire usage en premier de l’arme nucléaire contre l’un d’entre eux et  s’engagent aussi juridiquement à ne pas faire usage de l’arme nucléaire contre les Etats qui n’en sont pas dotés.  Le représentant s’est par ailleurs dit en faveur de négociations sur un traité d’interdiction des matières fissiles.  Nous sommes également disposés à négocier un accord sur les garanties de sécurité en faveur des Etats qui ne sont pas dotés de l’arme nucléaire qui viserait l’interdiction de l’emploi en premier de l’arme nucléaire, le retrait des armes nucléaires qui se trouvent dans un état tiers et l’abandon des politiques favorisant “le parapluie nucléaire” et le partage des technologies nucléaires.


S’agissant des armes chimiques, le représentant a évoqué les larges quantités de ce type d’armes abandonnées par le Japon sur le territoire chinois.  Des progrès ont été réalisés pour ce qui est de la destruction de ces armes chimiques abandonnées mais ils ne répondent pas aux exigences de la Convention sur les armes chimiques.  Nous souhaitons que le pays concerné mette au point un programme général de destruction le plus rapidement possible.  S’agissant des armes de petit calibre, le représentant a indiqué que son Gouvernement envisageait de ratifier le protocole sur les armes à feu de la Convention des Nations Unies contre le crime transnational organisé.


M. ANTONIO JOSE GUERREIRO (Brésil) a regretté le manque de progrès dans les négociations multilatérales relatives au désarmement qui se manifeste notamment dans le blocage persistant des travaux de la Conférence du désarmement.  Tout en reconnaissant que certains pays avaient pris des initiatives unilatérales ou passé des accords bilatéraux de réduction de leurs arsenaux nucléaires, il a estimé que seule une approche multilatérale permettrait de garantir la sécurité et la durabilité du processus.  Le représentant a considéré que seule une élimination totale des armes de destruction massive permettrait de se prémunir contre le danger qu’elles constituent et a ajouté que, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, il est important de renforcer les contrôles sur les armes de destruction massive et de mettre en œuvre des régimes de non-prolifération.  Il a mis en garde contre l’argument par lequel certains Etats justifieraient leur volonté de conserver indéfiniment des armes de destruction massive par le risque que des groupes terroristes n’en possèdent.  Le représentant a ensuite demandé aux Etats Membres de respecter les engagements pris lors de la Conférence d’examen des Etats parties au Traité de non-prolifération, de mai 2000, et regretté le manque de volonté politique pour leur donner suite.  Il a estimé que la création de zones exemptes d’armes nucléaires renforce les efforts en faveur de la non-prolifération et que ces zones devraient être étendues géographiquement.  Il a également demandé aux Etats de s’abstenir de tout acte pouvant remettre en cause le Traité ABM et contribuer à la relance de la course aux armements.  Le représentant a souhaité que la prochaine Conférence en vue de faciliter l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) soit l’occasion de parvenir au renforcement du moratoire actuel.  Il a déploré l’absence de consensus sur le protocole de vérification à la Convention sur l’interdiction des armes biologiques et estimé qu’on ne peut plus ignorer la menace que ces armes posent.  Abordant la question du commerce illicite et de la prolifération des armes légères, le représentant s’est félicité des progrès réalisés avec l’adoption du Programme d’action mais a déploré le fait que des mesures n’aient pas été adoptées concernant l’interdiction de la détention privée d’armes et la fourniture d’armes à des entités non étatiques.  Concernant les mines antipersonnel, il a assuré que le Brésil était déterminé à mettre en œuvre la Convention d’Ottawa et qu’il avait déployé des opérations d’assistance au déminage dans des pays comme l’Angola. 


M. JARGALSAIKHANY ENKHSAIKHAN (Mongolie) a appelé les Etats qui ne l’avaient pas encore fait à adhérer aux instruments internationaux de promotion du désarmement et de la non-prolifération des armes nucléaires, notamment le CTBT/TICEN et à mettre en œuvre les engagements pris lors de la Conférence d’examen du TNP.  Il a également appelé les parties au Traité ABM à s’abstenir de toutes mesures qui mineraient l’esprit de ce traité.  Il a demandé instamment à la Conférence du désarmement de lancer des négociations sur un traité d’interdiction des matières fissiles.  Dans l’intervalle, il a demandé l’instauration d’un moratoire de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires ainsi que l’établissement d’un registre consignant les stocks d’armes de ce type.  Regrettant l’échec des négociations sur un protocole de vérification à la Convention sur les armes biologiques, il a précisé que la crédibilité de tout accord de désarmement et de non-prolifération dépend de l’efficacité des régimes de vérification.  Il a par ailleurs souligné l’importance qu’il y a à fournir des assurances de sécurité aux Etats qui ne sont pas dotés de l’arme nucléaire.


Evoquant les attentats terroristes du 11 septembre dernier, le représentant a estimé qu’il était vital de promouvoir une plus grande coopération afin d’améliorer la protection physique des matières nucléaires, de lutter contre le trafic illicite de ces dernières et d’autres sources radioactives et d’améliorer la sécurité des usines nucléaires.  Nous demandons instamment à la communauté internationale de finaliser le projet de convention contre le terrorisme nucléaire ainsi que la convention générale sur le terrorisme international et d’accélérer l’entrée en vigueur de la Convention contre le crime transnational organisé.


Il a soutenu la consolidation des zones exemptes d’armes nucléaires et la création de nouvelles zones de ce type qui  constituent à ses yeux des facteurs importants permettant de renforcer les régimes de non-prolifération ainsi que la stabilité et la sécurité régionales. L’institutionnalisation du statut d’Etat exempt d’armes nucléaires de la Mongolie constituerait une mesure importante de renforcement de la confiance et de la non-prolifération dans la région, a-t-il précisé.  S’agissant du trafic d’armes légères, il a regretté que la conférence qui s’est tenue en juillet dernier ne soit pas parvenue à un accord sur le contrôle de la détention privée d’armes légères à des fins militaires ainsi que sur leur transfert à des acteurs non étatiques.


M. JULIAN VASSALLO (Malte) a rappelé que son pays avait déposé, le 23 juillet 2001, les instruments de ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN), contribuant ainsi au processus de désarmement nucléaire.  Il a ensuite déclaré que Malte avait ratifié le 7 mai 2001 la Convention d’Ottawa sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction et a salué la contribution des Etats parties à la Convention et de la société civile à la lutte contre ce fléau.  Il a souhaité que l’unité dont a témoigné la communauté internationale après les événements du 11 septembre permette au débat sur le désarmement de progresser. 


M. LUIS ENRIQUE CAPPAGLI (Argentine), évoquant les attentats terroristes du 11 septembre dernier, a demandé l’intensification des échanges d’informations sur le trafic d’armes et de matières dangereuses ainsi que sur la détention d’armes de destruction massive par des groupes terroristes.  Nous soutenons plus que jamais que l’universalité des instruments juridiques doit être l’objectif de cette première décennie du XXIème siècle.  L’intensification des capacités techniques des régimes de contrôle, l’établissement de normes communes pour les matières à usage polyvalent et l’adaptation des procédures de lutte contre la prolifération des armes aux cadres juridiques de chaque pays ont également été identifiés comme des priorités.  Le représentant a également demandé le lancement immédiat de négociations sur un traité d’interdiction des matières fissiles.  Il a regretté que les négociations sur le protocole de vérification à la Convention sur les armes biologiques n’aient pas abouti.  S’agissant du contrôle de la technologie missilière, il a appuyé le projet de code de conduite international en la matière.  Evoquant les résultats de la Conférence sur les armes légères, il a souhaité que l’on développe les critères internationaux relatifs aux transferts d’armes et à la localisation des transferts illicites.  Il est fondamental de mettre en œuvre des mécanismes de coordination afin d’harmoniser les normes et accroître l’efficacité des procédures, a-t-il ajouté.


M. CHEICKNA KEITA (Mali) a déclaré que les attaques terroristes du 11 septembre prouvent une fois de plus qu’il nous appartient d’élaborer de nouveaux concepts garantissant la sécurité internationale.  Abordant la question du microdésarmement, le représentant a fait part des initiatives développées dans son pays dans le cadre de projets de récupération des armes légères en échange du financement d’activités économiques en faveur de personnes ayant rendu leurs armes.  Il a souhaité l’implication des pays voisins du Mali pour assurer le succès de ces initiatives avant d’évoquer la récente reconduction, pour une période de trois ans, du Moratoire  sur l’importation, l’exportation et la fabrication d’armes légères signé à Abuja le 31 octobre 1998 par les Chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).  Il a annoncé que le Mali présentera à cette session un projet de résolution sur l’assistance aux Etats pour l’arrêt de la circulation illicite et la collecte des armes légères et de petit calibre.  Rappelant que le Mali avait accueilli, en décembre 2000, la Conférence ministérielle africaine sur la prolifération des armes légères à l’issue de laquelle a été adoptée la Déclaration de Bamako, il s’est félicité du fait que la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères se soit inspirée de ce document.  Il a estimé que la maîtrise et le contrôle du commerce illicite des armes légères sont essentiels et requièrent la vigilance et l’engagement ferme de la communauté internationale. 


Abordant la question du désarmement nucléaire, le représentant a réaffirmé l’attachement du Mali au Traité de Pelindaba instituant une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique et salué la tenue le mois prochain à Dakar d’un atelier sur la coopération internationale et les procédures nationales d’application et de ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) à l’intention des Etats d’Afrique de l’Ouest et du Centre.


M. HADI NEJAD HOSSEINIAN (République islamique d’Iran) a souligné la nécessité de progresser dans l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient.  La politique rigide d’Israël, qui refuse de s’engager à ne pas employer et à ne pas développer des armes nucléaires, fait obstacle à la création d’une zone de ce type dans la région.  La politique israélienne est l’unique source de tensions et de conflit dans la région et ses capacités nucléaires sont à l’origine de la terreur, de l’instabilité et de l’insécurité que nous connaissons.  Evoquant les risques d’une attaque terroriste à l’arme biologique, le représentant a souligné que le point de départ de toute lutte contre le bioterrorisme est l’adhésion universelle à la Convention sur les armes biologiques.  L’échec des négociations portant sur un protocole de vérification à la Convention en raison de l’opposition des Etats-Unis est une source de préoccupation.  Nous souhaitons que le Gouvernement américain revoie sa position compte tenu de la situation actuelle. 


La Convention sur les armes chimiques n’a pas non plus atteint un caractère universel.  D’autres part, nous estimons que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques devrait disposer de plus de ressources et de moyens logistiques supplémentaires afin de venir en aide aux peuples qui seraient victimes d’une attaque à l’arme chimique.  S’agissant de la question des missiles, le représentant a indiqué que le Groupe d’experts chargé d’établir un rapport sur cette question avait identifié les principaux éléments de leur étude.  Il est admis de tous aujourd’hui que l’établissement de normes et de directives universelles peuvent être efficaces si elles sont négociées au niveau multilatéral, a-t-il ajouté.  Ce groupe d’experts gouvernementaux constitue donc un mécanisme adéquat.


Droit de réponse


Le représentant de l’Iraq, répondant à la déclaration faite par le représentant de la Belgique, au nom de l’Union européenne, a indiqué que son pays n’a pas de programme nucléaire clandestin et qu’il a placé ses installations sous le système de garanties de l’AIEA.  Le rapport  de l’AIEA de 1997 soumis au Conseil de sécurité précise que les activités de vérification entreprises par ses équipes donnent une image claire des activités et capacités techniques du programme nucléaire iraquien.  Le rapport indique également que rien ne prouve que l’Iraq est capable de produire des armes nucléaires.  En février 1998 et pour la deuxième année consécutive, l’équipe de l’AIEA s’est rendue dans notre pays avec notre pleine coopération.  L’équipe a pu vérifier les installation et matières nucléaires qui relèvent du système de garanties de l’Agence.  Nous avons respecté toutes nos obligations en vertu de la résolution 687 du Conseil de sécurité. 


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