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AG/1253

LE RÈGLEMENT DU CONFLIT AU MOYEN-ORIENT EST TRIBUTAIRE DE L'ÉDIFICATION D'UN ÉTAT PALESTINIEN, ESTIMENT LES DÉLÉGUÉS À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

30/11/2001
Communiqué de presse
AG/1253


Assemblée générale

70ème séance plénière – matin


LE RÈGLEMENT DU CONFLIT AU MOYEN-ORIENT EST TRIBUTAIRE DE L'ÉDIFICATION D'UN ÉTAT PALESTINIEN, ESTIMENT LES DÉLÉGUÉS À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


La situation humanitaire des réfugiés dans

les territoires palestiniens occupés sujet de graves préoccupations


La situation humanitaire des réfugiés dans les territoires palestiniens occupés est un sujet de graves préoccupations par la majorité des délégations qui se sont exprimées ce matin dans le cadre du débat de l'Assemblée générale relatif à la question de Palestine.  Le représentant de la Tunisie, à cet égard, a manifesté son inquiétude face à l'appauvrissement de la population palestinienne aggravé par la politique de restriction pratiquée par Israël et ce, en violation de la quatrième Convention de Genève de 1949 sur la protection des civils et de leurs biens en cas de conflits armés.  Pour le représentant de l’Indonésie, Israël ne peut plus longtemps ignorer les décisions internationales qui exigent son retrait des territoires arabes occupés.  Devant l’attitude intransigeante d’Israël, sa politique dilatoire et la brutalité de la répression de la résistance palestinienne, de nombreuses délégations ont appelé les Nations Unies et en particulier le Conseil de sécurité à assumer pleinement leurs responsabilités.


Plusieurs intervenants ont également souligné les conséquences de la situation politique, économique et humanitaire non seulement dans les territoires occupés de Palestine mais également dans toute la région du Moyen-Orient, dont l'examen de la situation a été entamé ce matin.  La responsabilité d'Israël dans les conflits du Moyen-Orient a été une nouvelle fois désignée et, selon le représentant de l'Arabie saoudite, le règlement de cette question est tributaire de l'édification d'un État palestinien indépendant et du respect, par Israël, des frontières libanaises telles qu'elles existaient le 4 juin 1967.  Le représentant de la Syrie a particulièrement insisté sur certaines pratiques israéliennes qui ont pour objectif de priver les Arabes des territoires occupés de toute source de revenu et de les réduire à la misère.


Le Président de l'Assemblée générale a indiqué pour sa part que les décisions sur les résolutions relatives à la question de Palestine seront prises le lundi 3 décembre et que la date de clôture de la cinquante-sixième session de l'Assemblée générale est remise au vendredi 21 septembre.


Les délégations suivantes se sont exprimées dans le cadre de l'examen de la situation de Palestine : Chine, Bangladesh, Burkina Faso, Yémen, Nigéria, Chypre, Ukraine et Émirats arabes unis.


Ont pris la parole sur la situation au Moyen-Orient les délégués des pays suivants: Egypte, Inde, Norvège, Bélarus, Koweït et République arabe syrienne.


L'Assemblée générale reprendra ses travaux cet après-midi à 15 heures.


QUESTION DE PALESTINE


Documentation


Vous trouverez la documentation sur ce point dans notre communiqué de presse AG/1252 du 29 novembre 2001.


Déclarations


M. SHEN GUOFANG (Chine) a regretté la recrudescence du conflit entre les Palestiniens et les Israéliens qui continue de faire de nombreuses victimes innocentes et de provoquer la destruction de propriétés, du côté palestinien en particulier.  Il a également déploré les effets de ce conflit dans toute la région et les conséquences de son évolution récente sur la paix dans le monde.  La Chine a néanmoins noté avec satisfaction les efforts positifs que les parties concernées déploient pour atténuer l’escalade du conflit et pour la reprise des pourparlers de paix mais elle regrette que la violence entre les Palestiniens et les Israéliens n’ait pas cessé et que la situation se soit même détériorée.  C’est pourquoi, a poursuivi le représentant, il faut que la communauté internationale et les parties intéressées tirent les leçons de cette situation.  À cet égard, le Conseil de sécurité a un rôle central à jouer et doit agir de façon résolue afin de mettre un terme à la tension dans cette région le plus tôt possible et de faire respecter les dispositions et engagements formulés en matière de protection des civils dans les conflits armés. 


M. Guofang a en outre appelé les deux parties à mettre en oeuvre les accords existants, à répondre aux efforts de médiation déployés par la communauté internationale et à retourner à la table des négociations.  Il a également souhaité que les parties qui ont une influence sur la situation jouent un rôle positif dans la reprise des pourparlers.  Enfin, il a précisé qu’au coeur de la situation au Moyen-Orient réside la question de Palestine.  En effet, sans une restauration des droits nationaux légitimes des Palestiniens, dont celui de disposer d’un État indépendant, il sera impossible de parvenir à une solution équitable, juste et durable au Moyen-Orient.


M. OTHMAN JERANDI (Indonésie) a indiqué que les grands espoirs suscités par la Conférence de Madrid et les nombreux accords de paix se sont dissipés et la rhétorique sur le papier ne peut apporter d’améliorations tangibles pour les personnes vivant dans les territoires occupés.  Il a ajouté que la situation dans les territoires devenait incontrôlable et s’est inquiété du recours à la force militaire brutale pour réprimer les protestations palestiniennes contre l’occupation.  Il a regretté que le Conseil de sécurité n’ait pas été en mesure d’agir de façon tangible en décidant par exemple de l’envoi d’observateurs internationaux dans les territoires occupés pour protéger les civils palestiniens sous occupation israélienne et maintenir la paix et la sécurité.  Il est indéfendable que les demandes exprimées dans la résolution  S-5/1 soient ignorées alors que la puissance occupante viole la quatrième Convention de Genève.  Il n’y a pas d’autre alternative pour les parties que de chercher à restaurer le calme dans les territoires occupés et créer ainsi un environnement propice aux négociations de paix, a-t-il poursuivi.  Ce devrait être une priorité pour la communauté internationale. 


Une paix durable, a-t-il indiqué, doit être réalisée dans le cadre de la légalité internationale.  Il a estimé que les accords de Charm el-Cheikh et de Taba, bien que de petite envergure, étaient des étapes importantes, et que le rapport Mitchell offrait des recommandations pratiques pour revenir aux négociations de paix.  Les efforts de la communauté internationale sont vitaux pour mettre fin au conflit, a conclu le représentant, qui a noté la déclaration des Etats-Unis qui souhaitent s’acheminer vers deux Etats.


M. JOHN DE SARAM (Sri Lanka) a réitéré le soutien de son pays à la résistance du peuple palestinien sous la direction de Yasser Arafat et à ses aspirations légitimes de créer un État palestinien dont les droits inaliénables sont respectés.  Il a également déclaré que l'Organisation des Nations Unies avait la principale responsabilité de maintenir l’attention internationale sur la situation des Palestiniens et à cet égard, il s’est félicité du contenu du rapport du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien sur la situation préoccupante qui règne dans les territoires occupés.  Il a dénoncé cette tragédie qui a abouti à trop de souffrance et de douleur, à la mort et à des destructions sans fin. 


Le représentant a demandé à Israël de respecter les dispositions de la quatrième Convention de Genève et de cesser immédiatement ses atteintes à la liberté de mouvement des personnes et des biens et l’utilisation abusive et disproportionnée de la force militaire imposant pratiquement aux territoires occupés un état de siège.  Il a également évoqué la situation désespérée des réfugiés dans les camps et a demandé une reprise des négociations sur la base des recommandations formulées dans le cadre du rapport Mitchell.  En conclusion, il a formé le voeu que le processus de dialogue puisse reprendre au plus vite afin que tous les États de la région puissent vivre ensemble dans la sécurité et dans la paix et dans le respect de frontières reconnues au niveau international. 


M. OTHMAN JERANDI (Tunisie) a indiqué que la dégradation de la situation dans les territoires occupés est une source de préoccupation constante pour la Tunisie et a regretté de ne pouvoir constater aucune détente dans la situation malgré les efforts de la communauté internationale.  Il a dénoncé l'escalade de la violence attisée par les autorités israéliennes au mépris des résolutions pertinentes des Nations Unies et a dénoncé la politique d'agression et l'utilisation de la force militaire qui cible des civils et des dirigeants pour des assassinats ciblés ainsi que pour la liquidation physique des personnes en violation du droit humanitaire et de la quatrième Convention de Genève sur la protection des civils et de leurs biens dans les conflits armés.  Le représentant a, en outre, souligné les incidences négatives de la situation actuelle sur la situation économique et humanitaire, les lourdes pertes économiques, la montée du chômage, de la pauvreté et des privations qui entraînent des tragédies humaines. 


La Tunisie rappelle également sa condamnation des attaques incessantes des Israéliens contre des innocents palestiniens et l'appui qu'elle apporte à la juste cause du peuple palestinien dans son effort légitime pour recouvrer ses droits inaliénables. Dans ce contexte, la situation critique dans cette région du monde exige que les Nations Unies assument leurs responsabilités.  Le représentant a par conséquent souhaité que la communauté internationale redouble d'efforts pour faire en sorte qu'Israël reconnaisse les droits légitimes du peuple palestinien, le principe "terre contre paix" et le retrait inconditionnel des territoires occupés.  Enfin, il a salué la position des États-Unis qui appuient la création d'un État palestinien et a exprimé l'espoir qu'elle se traduise par des initiatives pratiques et concrètes.

M. ABDUL MANNAN (Bangladesh) a indiqué que sa délégation était atterrée par la récente réoccupation agressive des villes et villages palestiniens qui a exacerbé la situation déjà instable au Moyen-Orient.  La communauté internationale, a-t-il fait remarquer, a condamné vigoureusement cette attitude et demandé qu’Israël retire ses troupes, sans plus tarder, des zones sous autorité palestinienne de façon à permettre le rétablissement d’un climat de confiance propice à la paix.  Il a demandé à nouveau qu’Israël procède à un retrait total et immédiat de ses troupes et revienne aux positions qu’elles occupaient avant septembre 2000.


La présente situation au Moyen-Orient exige que la communauté internationale remette le processus de paix sur les rails, a-t-il poursuivi.  Le Bangladesh appuie totalement les recommandations du rapport Mitchell et du plan Tenet dont les mesures sont susceptibles de rétablir la confiance et de restaurer le dialogue.  Le représentant a estimé que la situation dans le Golan syrien n’était pas très différente et a demandé à Israël de revenir à la raison et de mettre fin à son occupation du Golan syrien et du Sud-Liban.  Il a réaffirmé le soutien total de son pays aux droits inaliénables du peuple palestinien y compris celui d’établir un Etat indépendant dont Jérusalem serait la capitale et a réaffirmé la responsabilité permanente des Nations Unies au Moyen-Orient jusqu’à ce qu’une solution juste, durable et complète soit trouvée.


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a rappelé que tout règlement global, juste et durable de la question palestinienne doit s'appuyer sur l'observation stricte des résolutions pertinentes des Nations Unies.  Il a souhaité notamment qu'Israël respecte les frontières de 1967, que les États de la région puissent vivre en paix à l'intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues et que l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien soit reconnu.  Dans ce contexte, le représentant s'est félicité de l'investissement de la communauté internationale en vue d'aider à la réalisation de ces principes.  Cependant, il a regretté que les lueurs d'espoir suscitées par le processus de paix en 1993 et les actions décisives qui ont suivi se soient vite dissipées.  Les nombreux actes de provocation et les manifestations de désespoir tels que les attentats-suicide traduisent en effet l'ampleur de la dégradation d'ensemble du processus de paix.  


M. Kafando a également regretté que le principe "terre contre paix", qui constitue l'une des pierres angulaires dans le règlement de la question palestinienne, reste lettre morte, de même que les résolutions-clefs 242 et 338 du Conseil de sécurité.  Il a fait remarquer, à cet égard, que la question de Palestine ne se résoudra pas par la force des armes mais par la seule négociation.  Dans cette optique, les Accords d'Oslo et de Wye River ne doivent pas être relégués aux oubliettes mais retrouver leur vigueur dans le cadre de la relance du processus de paix et les Nations Unies, à cet égard, doivent assumer leurs responsabilités.


M. ABDUL-DAYEM MUBAREZ (Yémen) a indiqué que le problème du Moyen-Orient est devenu le véritable test de la crédibilité des Nations Unies.  Il a ajouté que les destructions parmi les Palestiniens montrent que la politique de la force et de l’occupation continue de sévir aujourd’hui malgré la mutation des relations internationales.  Le problème palestinien persiste et le processus de paix n’a pas abouti.  Israël s’est livré à une campagne de désinformation en s’appuyant sur des arguments sécuritaires et la légitime défense.  Or aujourd’hui, a poursuivi


le représentant, les pays de la région ont accepté l’existence d’Israël qui n’a plus d’autres justifications, mais qui n’a pas intégré les mutations internationales et est animé d’une véritable frénésie expansionniste, par rapport aux terres palestiniennes et aux autres territoires arabes.  Et ainsi, la politique expansionniste et terroriste se poursuit.


Il faut que cesse l’occupation israélienne des territoires palestiniens et arabes, a-t-il affirmé, reconnaissant toutefois une lueur d’espoir dans la déclaration du Président Bush sur la nécessité de mettre fin à l’occupation en préparation de la création d’un Etat palestinien.  Il a indiqué que le Yémen se félicite de cette nouvelle orientation américaine et souhaite qu’elle soit suivie dans les faits dans le cadre d’un calendrier précis pour éviter les manoeuvres israéliennes. Les Palestiniens devraient être autorisés à déterminer leur propre destin, a-t-il conclu.


M. A. ADEKANYE (Nigéria) a exprimé sa conviction qu’il y avait toujours une lueur d’espoir pour une paix et une stabilité au Moyen-Orient malgré la gravité exceptionnelle de la situation dans les territoires occupés.  Il s’est félicité de l’engagement du Secrétaire général à propos de ce dossier et s’est dit confiant de voir appliquées dans un délai proche les recommandations du rapport Mitchell, surtout à un moment où se dégage un consensus sur la création d’un État palestinien.  A cet égard, la déclaration faite par le Président américain Georges Bush le 10 novembre dernier autorise tous les espoirs, a-t-il déclaré.


Par ailleurs, le représentant a demandé à la communauté internationale d’apporter un soutien humanitaire, social et économique conséquent à la région.  Car, comme l’a mis en évidence le rapport du Secrétaire général, la situation conflictuelle a contribué à augmenter le niveau de pauvreté, de misère et de souffrance au sein de la population.  Il a aussi exhorté la communauté internationale et tout particulièrement les institutions de Bretton Woods à redoubler d’efforts pour la reconstruction de l’économie palestinienne.  Le Nigéria, a-t-il conclu, fera tout ce qui est en son pouvoir pour apporter son soutien à la restauration de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient. 


M. SOTOS ZACKHEOS (Chypre) a indiqué que toutes les parties concernées ainsi que la communauté internationale dans son ensemble devraient considérer avec le plus grand sérieux et la plus grande urgence la réalité tragique du conflit.  Il a appelé au maximum de retenue puisqu’il a été démontré que tout recours à la violence ne produit pas de résultats tangibles mais au contraire aggrave une situation déjà tendue.  Le problème palestinien est au coeur du conflit du Moyen-Orient et, si la communauté internationale ne réglait pas ce problème, elle ne peut espérer parvenir à une solution globale et durable dans cette région sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité.  Il a estimé inadmissible l’acquisition de territoires par la guerre et a déclaré le soutien de sa délégation au droit de chaque Etat, y compris Israël, de vivre en sécurité à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues.  Nous répétons notre appui aux droits inaliénables du peuple palestinien, y compris à son droit à la création de son propre Etat et exprimons notre opposition à la confiscation des territoires des Palestiniens, à la restriction de leurs mouvements, à la destruction délibérée de leurs propriétés ainsi qu’aux exécutions extrajudiciaires, a-t-il indiqué.


La stature internationale des Etats-Unis et son influence sur les deux parties peuvent permettre de sortir de l’impasse, a-t-il déclaré.  Chypre avait pour sa modeste part essayé d’apporter sa contribution à la reprise du dialogue.  L’incapacité de la communauté internationale à mettre fin à la situation inacceptable qui prévaut au Moyen-Orient ébranle la crédibilité du système de sécurité collective, a estimé le représentant, qui a également exprimé le soutien de son pays à la mise en oeuvre immédiate, globale et non-sélective du rapport Mitchell.  Nous adhérons totalement à la position de l’Union européenne et des autres membres de la communauté internationale concernant le besoin d’établir un mécanisme de contrôle pour soutenir la mise en oeuvre des recommandations de ce rapport.  Il s’est aussi félicité de la mise en oeuvre de la résolution 425 et du retrait des troupes israéliennes du Liban l’année dernière et s’est à nouveau prononcé en faveur du retrait des troupes israéliennes des territoires du Golan syrien.  Les forces de modération devraient être renforcées et les extrémistes isolés.  Les actes de terrorisme ne devraient être tolérés sous aucun prétexte, a conclu le représentant.


M. IGHOR SAGACH (Ukraine) a indiqué que l’Ukraine était préoccupée par la situation critique de la région.  Nous avons été choqués, a-t-il ajouté, par la série d’actes de violence sanglants durant les derniers mois et plus récemment.  Il a estimé qu’il fallait prendre des mesures urgentes, et qu’il n’y avait aucune excuse au recours excessif à la force contre les Palestiniens et la réoccupation de certains de leurs territoires et a indiqué que la pratique des assassinats extrajudiciaires ainsi que les raids dévastateurs dans le territoire occupé doivent cesser.  Nous en appelons aux Palestiniens, a-t-il poursuivi, pour qu’ils contrôlent les éléments radicaux afin de faire cesser la pratique horrible des attentats-suicides à l’explosif et les attaques terroristes.  Nous pensons que le rapport Mitchell et le plan Tenet constituent une base solide pour résoudre la crise, le processus de paix devant se fonder sur les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité.


La seule solution au problème palestinien réside dans l’établissement d’un Etat souverain de Palestine, a-t-il poursuivi.  Il a ajouté qu’il est évident que l’accord final de paix entre Israël et la Palestine doit stipuler des garanties pour l’Etat d’Israël de vivre en paix et en sécurité à l’intérieur de frontières reconnues internationalement.  Le meilleur moyen pour Israël de garantir sa sécurité, a-t-il indiqué, est de développer ses relations mutuellement bénéfiques dans tous les domaines et son intégration économique avec les autres Etats de la région.  Le représentant a estimé que les Nations Unies devaient rester le principal garant de la légitimité internationale concernant la question de Palestine, et s’est prononcé en faveur d’un rôle plus actif du Conseil de sécurité.  L’Ukraine, a-t-il conclu, a récemment offert ses bons offices pour accueillir sur son territoire les deux parties afin qu’elles reprennent les négociations. 


M. ABDULAZIZ BIN NASSER AL-SHAMSI (Émirats arabes unis) a indiqué que la situation inhumaine en Palestine ne peut se perpétuer à l'heure de la mondialisation, des droits de l'homme et de la démocratie.  Il a posé la question de savoir s'il est raisonnable que la communauté internationale se contente d'adopter des résolutions qui sont autant de mesures inefficaces pour mettre fin à la politique dangereuse d'Israël.  Pour le représentant l'Intifada n'est qu'une réaction naturelle nationale et l'expression du refus de la souffrance et de l’humiliation quotidiennes imposées par l'État d'Israël.  Il a également


regretté qu'à l'heure où la partie palestinienne fait des concessions politiques importantes pour prouver sa bonne foi dans l'établissement de la paix dans la région, le Gouvernement israélien continue sa politique d'agression, ses actes d'hostilité, le bouclage des frontières dans le but de poursuivre sa politique expansionniste. 


Le représentant a également fait remarquer que tout observateur averti peut prendre conscience de la mauvaise foi d'Israël qui veut modifier la démographie et le caractère religieux des territoires occupés.  Il s'est dit très préoccupé par l'indifférence du Conseil de sécurité face à cette situation alors que d'autres points sont examinés plus à fond et en priorité.  Il faut par conséquent que le Conseil fasse preuve de justice et adopte des mesures pour la protection du peuple palestinien et engage la communauté internationale à contraindre Israël de se retirer complètement des territoires occupés.  Enfin, il s'est réjoui de la position des États-Unis relative à la création d'un État palestinien et a exhorté Israël à se soumettre à ses obligations juridiques jusqu'au règlement global de la question qui ne pourra avoir lieu sans le respect du principe "terre contre paix".


LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT


Dans son rapport sur la situation au Moyen-Orient (A/56/480), le Secrétaire général transmet les informations qu’il a reçues du Bélarus, du Danemark, d’Israël, du Japon et du Portugal sur les mesures prises ou envisagées par ces pays en application de la résolution 55/50 de l’Assemblée générale qui traite du transfert par certains Etats de leur mission diplomatique à Jérusalem en violation de la résolution 478 (1980) du Conseil de sécurité ainsi que de la résolution 55/51 par laquelle l’Assemblée générale a exigé une fois de plus, qu’Israël se retire de tout le Golan syrien jusqu’à la ligne du 4 juin 1967.


Dans leur réponse, les autorités israéliennes indiquent qu’Israël a voté contre ces résolutions et que celles-ci traduisent un manque d’objectivité qui compromet l’essentiel de ce qui a été convenu entre les parties à savoir que seules des négociations bilatérales directes conduiront à l’instauration d’une paix juste et durable dans la région.


Le rapport du Secrétaire général sur la question de Palestine (A/56/642), a été présenté dans notre communiqué de presse AG/1252 du 29 novembre.


Projets de résolution (A/56/L.23, A/56/L.24)


Aux termes de la résolution intitulée «Jérusalem» (A/56/L.23), l'Assemblée générale considèrerait que la décision prise par Israël d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration à la ville sainte de Jérusalem est illégale et, de ce fait, nulle et non avenue et sans validité aucune.  Elle demanderait à nouveau aux États qui ont transféré leur mission diplomatique à Jérusalem au mépris de la résolution 478 (1980) du Conseil de sécurité, de se conformer aux dispositions des résolutions applicables de l’Organisation des Nations Unies, conformément à la Charte des Nations Unies.  Enfin, l'Assemblée générale prierait le Secrétaire général de lui rendre compte à sa cinquante-septième session de l’application de la présente résolution.


Aux termes de la résolution intitulée «Le Golan syrien» (A/56/L.24), l'Assemblée générale soulignerait que la construction de colonies de peuplement et les activités menées par Israël dans le Golan syrien occupé depuis 1967 sont illégales.  Elle déclarerait également que la décision du 14 décembre 1981 par laquelle Israël a imposé ses lois, sa juridiction et son administration au Golan syrien occupé est nulle et non avenue et sans validité aucune, comme le Conseil de sécurité l’a confirmé dans sa résolution 497 (1981).  L’Assemblée générale demanderait, par ailleurs, à Israël de reprendre les pourparlers dans les voies de négociation avec la République arabe syrienne et exigerait son retrait de tout le Golan syrien jusqu’à la ligne du 4 juin 1967 en application des résolutions pertinentes. Enfin, l'Assemblée générale prierait le Secrétaire général de lui rendre compte à sa cinquante-septième session de l’application de la présente résolution.


Déclarations


M. AHMED ABOUL GHEIT (Egypte) a présenté les projets de résolution A/56/L.23 concernant Jérusalem et A/56/L.24 concernant le Golan syrien.  Dans la première résolution, l’Assemblée générale constaterait que la décision d’Israël concernant la ville sainte de Jérusalem est nulle et non avenue.  La seconde affirmerait l’illégalité de l’occupation israélienne du Golan syrien.


Le représentant s’exprimerait ensuite au sujet de la situation au Moyen-Orient, a estimé que pour arriver à une paix juste et globale, il faut qu’Israël ne se borne pas à faire des discours sur la paix tout en bloquant son instauration.  Israël, a-t-il poursuivi, doit s’abstenir de prendre toute mesure contraire aux engagements souscrits et de contrer toute perspective réelle de paix.  La trêve de plus de 20 ans entre Israël et l’Egypte se fonde sur la mise en oeuvre de la résolution 242, la terre contre la paix.  Ce règlement est devenu un précédent, a-t-il fait remarquer.  L’Egypte doit donc assumer une responsabilité spéciale.  Il faut appliquer les principes du retrait total d’Israël des territoires occupés, la conclusion d’un accord sur les arrangements de sécurité avec le consentement des deux parties, l’établissement de relations normales, pacifiques et de bon voisinage.  Il a rappelé que la résolution 242 constitue un tout et ne peut être mise en oeuvre de façon sélective.  Le retrait des territoires occupés par la force doit se faire.  Tous les territoires occupés doivent être libérés, a-t-il précisé car c’est le seul principe qui mène vers une paix juste et durable. 


Concernant la position de l’Egypte sur le Golan syrien, il a rappelé que son pays appuie les droits des Syriens à récupérer l’intégralité des territoires du Golan occupé ainsi que les droits du Liban de récupérer les territoires des fermes de Shabaa.  L’Egypte continue d’appeler à la constitution d’une zone du Moyen-orient exempte d’armes nucléaires et a regretté le refus d’Israël concernant des arrangements relatifs à ses installations nucléaires.


M. CHOKILA IYER (Inde) a déclaré que le retrait d’Israël du Sud Liban l’an dernier a laissé augurer des progrès dans d’autres domaines et l’aboutissement à une paix et à une tranquillité durables dans toute la région.  C’est pourquoi, il faut regretter la reprise des affrontements depuis septembre 2000.  Il est évident qu’une paix durable au Moyen-Orient n’interviendra que sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et du respect du principe de «terre pour la paix».  S’agissant de la question du statut de Jérusalem, elle ne peut être résolue que sur la base des négociations de Madrid de 1991 et des Accords d'Oslo de 1993. 

Pour le représentant la seconde Intifada est le produit de l’humiliation et du désespoir du peuple palestinien qui réclame qu’une attention particulière soit accordée d’urgence au Moyen-Orient en général et à la situation palestinienne en particulier.  La communauté internationale doit faire face à ses responsabilités et les parties concernées par ce conflit doivent réaffirmer leur engagement en faveur d’une solution pacifique de leurs différends dans le cadre de négociations pacifiques.  Le représentant a déclaré qu’il était persuadé qu’il n’y a pas de solution militaire à ce conflit et que la violence doit être condamnée. 


M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a fait observer que la violence, le terrorisme et l’action militaire s’étaient une fois de plus avérés des moyens inefficaces pour résoudre le conflit du Moyen-Orient.  Il n’est pas besoin de chercher de nouvelles façons d’en finir avec la violence, a-t-il ajouté.  La solution a été très bien esquissée par le Comité Mitchell et le plan Tenet.  Leurs recommandations doivent maintenant être suivies d’effet sans plus tarder.  Les recommandations Mitchell ont été conçues comme un ensemble et c’est comme cela qu’elles doivent être prises en compte, a-t-il précisé, ajoutant que son pays était également favorable à la mise en place d’un mécanisme de surveillance auquel son pays est prêt à participer.


Les tentatives de reprendre les négociations ont échoué faute d’avoir fixé des objectifs clairs à ces négociations, a déclaré le représentant.  La Norvège demande aux parties de reconnaître les objectifs suivants aux négociations sur le statut final : pour les Palestiniens, la fin de l’occupation de leurs territoires et la création d’un Etat viable et démocratique conformément aux résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité; pour les Israéliens le droit de vivre en paix à l’intérieur de frontières reconnues internationalement.  Faisant observer que l’économie palestinienne était en récession, l’Autorité palestinienne en faillite, les services publics en voie d’effondrement et les effets de cette crise sur la population incalculables, il a affirmé que la Norvège restait engagée dans son rôle de Président du Comité spécial de liaison pour l’assistance aux Palestiniens et continuera à lever des fonds pour le peuple et l’Autorité palestiniens.


M. SERGEI LING (Bélarus) s'est dit préoccupé par les conséquences de l'arrêt du processus de paix et a rejeté le recours à la violence qui porte atteinte aux droits des peuples à vivre sur leurs terres.  Le représentant a en outre estimé qu'une paix globale, juste et durable n'est possible que par le respect des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité, notamment du principe de "la terre contre la paix".  Il a également indiqué que la pierre angulaire du règlement du conflit réside dans l’exercice du droit du peuple palestinien à l'autodétermination qui doit se traduire notamment par la création d'un Etat indépendant. 


L'étape actuelle, a poursuivi le représentant, peut être décisive pour sortir de l'impasse et c'est pourquoi il faut que les parties qui ont une influence sur les acteurs  agissent dans le sens de la paix.  Dans ce contexte, il s'est félicité de la nouvelle approche des États-Unis et a souhaité que la dynamique actuelle soit préservée et les efforts pour la paix appuyés.  Il faut également renforcer la responsabilité des organismes internationaux pour la recherche d'une solution pacifique.  À cet égard, le rôle des Nations Unies doit être réaffirmé et l’Organisation  doit assumer ses responsabilités.  Enfin, le représentant s'est dit convaincu que la reprise du processus de paix est la seule voie pour parvenir à un règlement des conflits du Moyen-Orient.


M. BADER MOHAMMAD E. AL-AWDI (Koweït) a indiqué qu’il est clair que l’occupation par Israël de territoires étrangers est la première source de tension dans la région et il n’exclut pas que d’autres défis assombrissent l’horizon tant le ressentiment du peuple palestinien est profond.  Le processus de restauration de la confiance constitue une priorité, a-t-il ajouté, car la question de Palestine est au coeur du conflit israélo-arabe et la paix ne sera pas durable si l’on ne tient pas compte des droits inaliénables du peuple palestinien.  Il a appelé au retrait israélien des territoires palestiniens, à Israël de mettre en oeuvre les accords signés avec l’Autorité palestinienne et a souhaité qu’une pression soit exercée sur Israël par tous les moyens afin que cessent les meurtres délibérés d’innocents Palestiniens.  Il s’agit d’une violation du droit humanitaire international, des résolutions du Conseil de sécurité et des Conventions de Genève relatives à la protection des civils en temps de guerre et de conflits armés, a-t-il fait observer.  Le représentant a, en outre, demandé au Conseil de sécurité d’envoyer une force de sécurité pour protéger les civils palestiniens.


Pour ce qui le concerne, le Koweït continuera à accorder un appui humanitaire au peuple palestinien dans les territoires occupés et s’est félicité de la nouvelle approche des Etats-Unis.  Il a appelé l’Union européenne et la Fédération de Russie à poursuivre les efforts entrepris.  Le Gouvernement israélien exploite la situation de façon négative; il détruit les biens des citoyens syriens dans le Golan et y a augmenté sa politique d’installation de colonies de peuplement, a-t-il conclu.


M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a regretté que malgré tous les efforts aucune évolution n’ait été observée depuis les négociations de Madrid en 1991.  Il a mis en doute la réelle volonté d’Israël d’arriver à une paix durable conformément aux résolutions des Nations Unies.  Il a également dénoncé ce qu’il a appelé les tactiques dilatoires et les tentatives d’Israël d’éviter tout véritable dialogue sur le retrait de ses forces du Golan syrien ainsi que du Sud-Liban.  A cet égard, il a demandé à la communauté internationale de tout mettre en oeuvre afin de garantir le retrait des Israéliens du plateau du Golan pour que la Syrie puisse retrouver ses frontières du 4 juin 1967. Dans le même ordre d’idées, il a demandé que cessent les implantations de colonies de peuplement, dont le nombre s’élève à 40, en violation de toutes les résolutions et pactes internationaux.


Le représentant a, par ailleurs, attiré l’attention sur la politique israélienne consistant à détruire les centres urbains, à tarir les sources d’eau potable et à détruire tous les moyens de revenus des Arabes syriens du Golan.  Les personnes expulsées en 1967 attendent toujours de pouvoir revenir sur leurs terres et dans leurs foyers et la paix ne peut pas aller de pair avec des démonstrations de force, a-t-il ajouté.  Il a également appelé les Nations Unies et l’Union européenne à tout mettre en oeuvre pour aboutir à un véritable processus de paix dans le cadre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  M. Mekdad a également demandé à la communauté internationale de condamner le terrorisme d’Etat pratiqué par Israël, notamment les assassinats ciblés, un phénomène inconnu dans toute la région avant la création d’Israël.  A cet égard, il a regretté qu’Israël n’ait jamais été tenu pour responsable de ses crimes et considère l’Intifada comme le seul moyen pour les Palestiniens de se défendre.  En ce qui concerne le Liban, il a précisé que les forces d’occupation israéliennes y ont tué des milliers de civils libanais et détruit les infrastructures libanaises.  En conclusion, il a réaffirmé que la résistance était légitime face à la poursuite de l’occupation israélienne. 


M. SAEED AL-JOMAE (Arabie saoudite) a estimé que le règlement de la question du Moyen-Orient est tributaire du règlement de la question palestinienne qui passe elle-même par l'édification d'un État palestinien indépendant et le retrait d'Israël des territoires occupés.  Le représentant a réitéré son appel aux États concernés par le processus de paix afin qu'ils appuient les efforts visant à mettre fin aux effusions de sang et à contraindre Israël à respecter les résolutions internationales. 


Le représentant a, en outre, manifesté son inquiétude face au refus d'Israël de respecter le traité de non-prolifération nucléaire, ce qui représente une menace pour la sécurité de la région.  Dans ce contexte, il a rappelé le rejet, par son pays, de la politique des deux poids et deux mesures qui exclut Israël de l'obligation d'adhérer à ce traité. Enfin, il a estimé que les tensions de la région n'ont pas d'autre cause que le refus d’Israël de respecter le droit international et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité qui supposent notamment un retrait immédiat d'Israël du Golan syrien et du Sud-Liban.  À cet égard, la communauté internationale a un rôle essentiel à jouer, a-t-il conclu.


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