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AG/1246

LES APPELS CONSOLIDÉS COMME OUTIL PRIVILÉGIÉ DE PLANIFICATION ET DE COORDINATION DE L’ASSISTANCE HUMANITAIRE PRONÉS À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

26/11/2001
Communiqué de presse
AG/1246


Assemblée générale

63ème séance plénière – après-midi


LES APPELS CONSOLIDÉS COMME OUTIL PRIVILÉGIÉ DE PLANIFICATION ET DE COORDINATION DE L’ASSISTANCE HUMANITAIRE PRONÉS À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


L’Assemblée générale qui a tenu cet après-midi sa première séance consacrée au renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et des secours d’urgence en cas de catastrophe fournis par les Nations Unies a entendu de nombreux orateurs prôner les appels consolidés (CAP) comme un outil privilégié de planification stratégique et comme moyen d’améliorer la coordination de l’assistance humanitaire.  Alors que le représentant de la Norvège s’est déclaré fervent partisan du processus des appels consolidés, le représentant de la Belgique, qui s'exprimait au nom de l'Union européenne et des pays associés à l'Union, a estimé qu’une approche holistique devrait désormais être privilégiée lors de crises futures.  Il a indiqué, à l'instar de nombreux autres pays, le montant de la contribution que l'Union s'était engagée à verser en réponse à l'appel d'urgence lancé aux donateurs par le Secrétaire général en faveur de l'aide humanitaire en Afghanistan et a précisé que l'Union était, de loin, le principal contributeur de l'aide humanitaire, avec une contribution à hauteur de 47,6% du total de l'aide humanitaire publique en 2000 soit un peu plus d'un milliard et demi d'euros. 


Cependant des intervenants ont insisté pour que l'actualité en Afghanistan ne fasse pas oublier les autres situations d'urgence dans le monde, l'accent a également été mis sur la baisse continue des contributions au processus d’appels consolidés.  Le représentant du Japon a notamment appelé la communauté internationale à apporter le financement nécessaire à la réalisation des objectifs de CAP 2002, un projet que vient de lancer le Secrétaire général et qui vise à réunir 2,5 milliards de dollars destinés à 33 millions de personnes dans 18 pays.  La nécessité de mettre en place des mécanismes notamment financiers qui assureraient la transition entre l'assistance humanitaire et le relèvement à long terme a été à plusieurs reprises soulignée.  Enfin de nombreux intervenants ont insisté sur l'importance de la question de la sécurité du personnel humanitaire, la prise en compte des mesures en faveur de la sécurité dans le cadre du budget ordinaire de l'ONU ayant été jugé nécessaire pour qu'elles puissent bénéficier d'un financement adéquat et prévisible. 


Outre les représentants de pays déjà cités, ont pris la parole au cours de cette séance les délégués de la Grèce, de la Turquie, du Tadjikistan, des Bahamas, de la Norvège, de l’Egypte, de l’Ukraine, de la Chine, des Etats-Unis, du Brésil, de l’Argentine, de la République de Corée, du Mexique, de Panama et du Canada.


L'Assemblée poursuivra son examen de cette question demain à 15 heures.  Elle se réunira demain matin à 10 heures pour examiner la question intitulée «Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les Etats-Unis d'Amérique».


RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES, Y COMPRIS L’ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE


Le rapport du Secrétaire général sur la sécurité du personnel humanitaire et protection du personnel des Nations Unies (A/56/384 et Corr.1) indique que la sécurité des agents humanitaires doit être l’objectif premier du système de gestion de la sécurité de l’Organisation.  Il est par conséquent indispensable de redoubler d’efforts pour prévenir les actes de violence perpétrés à l’encontre des agents humanitaires et, lorsqu’ils se produisent, de traduire leurs auteurs en justice.  Le personnel humanitaire doit disposer des moyens de réduire les risques qu’il court.  Dans ce contexte, il est précisé que chacun a des obligations à assumer.  Les Etats Membres doivent s’assurer que les mandats des opérations prévoient des moyens suffisants pour que les organisations puissent mener à bien leur mission en toute sécurité.  Ils doivent aussi insister pour que soit mis en place un système de coordination de la sécurité.  Le rapport souligne la responsabilité des organismes des Nations Unies et l’indispensable amélioration de la collaboration interinstitutions à établir en harmonisant la gestion de la sécurité.  Il préconise une conception de la gestion de la sécurité selon laquelle la sécurité doit faire partie intégrante de chaque opération.  Les hauts responsables sont en outre appelés à sensibiliser chaque membre du personnel aux questions de sécurité et à recevoir une formation en la matière.  De même, la nomination d’un coordonnateur permanent pour les questions de sécurité ayant rang de Sous-secrétaire général est préconisée.  Enfin, les Etats Membres sont encouragés à promouvoir un dialogue transparent avec les communautés touchées et les parties en conflit en vue d’obtenir le respect des principes humanitaires et de permettre ainsi au personnel humanitaire d’exécuter, en toute sécurité, les programmes dont il est chargé.


Renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par l’Organisation des Nations Unies


Le rapport sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par les Nations Unies (A/56/95) est l’occasion pour le Secrétaire général de rendre compte tous les ans à L’Assemblée et au Conseil économique et social de la coordination de l’aide humanitaire conformément à la résolution 46/182 de l’Assemblée générale.  Il illustre certains des nouveaux problèmes humanitaires ainsi que les possibilités nouvelles apparues depuis.


Dans une vue d’ensemble, le Secrétaire général souligne la meilleure perception par de la communauté mondiale des situations d’urgence humanitaire avec pour conséquence des interventions plus rapides.  Il fait également remarquer l’extension des activités demandées aux personnels humanitaires ainsi que les dangers croissants qui les entourent.  Le niveau de violence perpétrée contre des civils, indique-t-il aussi, a atteint des proportions effroyables. Il demeure en outre très difficile d’avoir accès aux populations vulnérables et de les aider. Par ailleurs, au cours de la décennie écoulée, le rapport note une croissance exponentielle du nombre des catastrophes.  Il estime que, du fait de la complexité et du nombre croissant des situations d’urgence humanitaire survenues au cours des 10 dernières années, il reste de nombreuses difficultés à surmonter en matière de coordination de l’assistance humanitaire. 


Après avoir dressé la liste des catastrophes naturelles qui ont frappé certaines régions en 2000-2001, le Secrétaire général a souligné l’intensification des situations d’urgence complexe, résultant des conflits et souvent aggravés par des catastrophes naturelles. La tendance caractérisant ces situations demeure globalement peu encourageante même si, dans quelques cas, comme en République démocratique du Congo ou au Soudan, les besoins humanitaires ont diminué à la suite du rapatriement de certains réfugiés.  Concernant la coordination et la réaction en cas de crise humanitaire, le Secrétaire général a rappelé les conclusions du Conseil économique et social sur la nécessité de renforcer les stratégies de prévention et d’améliorer la coordination entre les différents organes de l’ONU. D’autres questions clefs ont été encore abordées, telles que la protection des civils qui sont devenus les principales victimes dans les conflits, le déplacement interne des personnes auquel l’aide humanitaire des Nations Unies était loin de répondre en 2001, et la différenciation des sexes: on méconnaît trop, assure le Secrétaire général, le rôle important joué par les femmes en matière de solution et de gestion des conflits et de réconciliation.


Au chapitre des progrès réalisés dans le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et des obstacles rencontrés, le Secrétaire général indique que les mécanismes régionaux ont commencé à jouer un rôle important dans la coordination de l’action face aux catastrophes et aux situations d’urgence complexes, mais ces mécanismes n’ont, selon lui, pas encore pleinement réalisé leur potentiel.  Les techniques se sont améliorées, de même que la gestion de l’information, mais l’ensemble des instances humanitaires commence seulement à en tirer parti, a indiqué le Secrétaire général.


L’accès aux populations est l’une des difficultés majeures des opérations humanitaires, en particulier dans les situations d’urgence complexe, a-t-il poursuivi.  Parmi les autres enjeux de l’aide humanitaire, ajoute-t-il, figurent la sûreté et sécurité du personnel ainsi que l’économie de guerre, telle que les stupéfiants, le trafic d’armes ou le détournement des secours humanitaires.


Le Secrétaire général a conclu en laissant entendre que les instruments et les mécanismes qu’avait créés l’Assemblée générale dans sa résolution 46/182 se sont révélés efficaces durant la  décennie écoulée,  mais ils gagneraient à être renforcés ou améliorés.  Il a ensuite fait part d’une série de recommandations à l’intention de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social afin de renforcer la coordination de l’assistance humanitaire, concernant l’action préventive, la préparation et l’intervention en cas de catastrophes naturelles et enfin les groupes ayant des besoins particuliers.


Le rapport du Secrétaire général sur la coopération internationale en matière d’aide humanitaire à la suite de catastrophes naturelles : de la phase des secours à celle de l’aide au développement (A/56/307) est l'occasion pour le Secrétaire général de formuler des recommandations visant à accroître les capacités de l'Organisation des Nations Unies à atténuer les conséquences des catastrophes naturelles.  Le constat de départ est la vulnérabilité croissante des collectivités aux risques naturels, surtout dans les pays en développement.  La répétition des inondations ou de la sécheresse, et les problèmes qui en résultent, particulièrement en Afrique australe et dans la corne de l'Afrique, ne laissent pas suffisamment de répit entre deux épisodes pour que l'action de reconstruction et de réhabilitation produise des effets.  Le Secrétaire général a indiqué que l'aide humanitaire, bien que généreuse,


n'a pas été consacrée aux causes mêmes de la vulnérabilité.  Les organismes des Nations Unies ont prévenu qu'il faudra s'employer à améliorer la préparation des interventions et, surtout, à réduire les risques qui peuvent se poser à plus long terme, notamment à prévenir les catastrophes et à en atténuer les effets.  Citant différents organismes engagés dans ces secteurs parmi lesquels figurent le Bureau de coordination des affaires humanitaires et ses différents groupes, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Secrétaire général a préconisé l'adoption de mesures à long terme ainsi qu'une réflexion sur la prévention, celle-ci étant déterminante pour passer de la phase de secours à la phase de développement.  Ces mesures à long terme s'imposent afin d'atténuer les effets des catastrophes, et en particulier de réduire la vulnérabilité aux risques naturels.


Il a rappelé l'établissement de Bureaux de conseillers régionaux pour les interventions en cas de catastrophe en Amérique du Sud, en Asie et dans le Pacifique, ainsi que le renforcement les bureaux existants et la création de nouveaux en Afrique et en Asie.  Les conseillers en question doivent appuyer les équipes régionales des Nations Unies à planifier les interventions, diriger les missions de coordination de l'action en cas de catastrophes et organiser des réunions de travail sur les enseignements tirés des opérations sur place.  Le PNUD a également créé des postes de conseiller régional pour les interventions en cas de catastrophes, le but étant de répondre aux besoins, en premier lieu, de l'Afrique,.de l'Amérique latine, de l'Asie et de l'Europe de l'Est. 


Il a par ailleurs souligné les efforts déployés afin de mettre sur pied un dispositif interorganisations de dimension mondiale afin d'améliorer les capacités d'intervention, de prévention des catastrophes et de réduction de la vulnérabilité aux risques naturels, avant d'appeler à l'élaboration d'un inventaire des moyens de prévention des catastrophes existants.  Il est recommandé que la Stratégie internationale de prévention des catastrophes, en collaboration avec le Bureau de coordination des affaires humanitaires, le PNUD et d'autres partenaires, en soit l'instigateur et tienne l'Assemblée générale informée des progrès faits en la matière.


Projet de résolution (A/56/L.14)


Aux termes de la résolution concernant les secours d’urgence en cas de catastrophes, l’Assemblée générale noterait avec satisfaction les progrès accomplis par les Gouvernements de la Turquie et de la Grèce, en coopération avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires du Secrétariat, pour constituer un groupe commun hélleno-turc d’intervention en cas de catastrophe qui sera opérationnel dans l’avenir proche et n’aura pas d’incidences financières sur le budget-programme de l’Organisation des Nations Unies.


L’Assemblée générale prierait le Secrétaire général, par l’intermédiaire du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, de poursuivre ses travaux sur les modalités selon lesquelles le système des Nations Unies pourra faire appel au groupe d’intervention en cas de catastrophes.  L’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de lui présenter, à sa cinquante-septième session, un rapport sur l’application de la présente résolution.


Assistance économique spéciale à certains pays ou régions


Le rapport du Secrétaire général sur l’assistance et coopération internationales en faveur de l’alliance pour le développement durable de l’Amérique centrale (A/56/158) contient une description des activités de coopération internationale conduites par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et d'autres organes des Nations Unies d'août 1999 à avril 2001.  Le rapport indique que seule la solution des problèmes politiques, économiques, sociaux et écologiques dont souffre la société permettrait de sauvegarder les acquis et de garantir une paix ferme et durable dans la région.  Au niveau macroéconomique, on constate que le produit intérieur brut moyen de la région a progressé au taux annuel de 2,8% contre 4,5% en 1999 et 5,2% en 1998.  Ce ralentissement est imputable au ralentissement de l'économie costaricienne; à la baisse de la progression des exportations régionales alors que les importations de marchandises ont progressé; à l'augmentation des cours du pétrole et, surtout, à la politique économique qui a eu pour effet de freiner l'augmentation de la demande intérieure.  Le rapport souligne en outre que la persistance de déficits budgétaires et le haut niveau de la dette intérieure de certains pays constituent une lourde charge pour les finances publiques. 


L’Assemblée générale avait demandé à la communauté internationale de continuer de soutenir les efforts des gouvernements de la région et avait en particulier prié le PNUD de s’employer sans relâche à mobiliser les ressources nécessaires pour rendre viable la nouvelle stratégie de développement intégré en Amérique centrale.  Pour ce faire, le programme sous-régional de coopération lancé par le PNUD portait sur trois grands domaines d'action: la paix et la gestion démocratiques des affaires publiques, le développement économique et social, le développement durable et l'environnement.  Au niveau régional, le projet du PNUD a permis de continuer d'assurer un suivi systématique du développement humain et de l'intégration en Amérique centrale, de renforcer les institutions démocratiques, d'améliorer la sûreté publique, de favoriser la démobilisation et la réinsertion des combattants démobilisés et d'encourager la décentralisation des pouvoirs locaux.  Au niveau national, les organismes des Nations Unies ont permis d'oeuvrer au consensus et à la consolidation de la paix dans le but de s'attaquer aux causes des conflits.  Le rapport précise que la réduction de la vulnérabilité sociale et écologique est le but de la reconstruction de la région.  De même, la lutte contre le sida constitue un thème interinstitutions important.  Enfin, le rapport souligne la constitution prochaine du Fonds centraméricain pour le développement durable (FOCADES) destiné à créer un système de couloirs pour protéger la diversité biologique, à atténuer les effets du changement climatiques et à promouvoir un développement durable des populations.


Le rapport du Secrétaire général relatif à l’Assistance pour la reconstruction et le développement à Djibouti (A/56/264) a été établi pour donner suite aux résolutions 48/198, 50/58 F, 51/30 E, 52/169 K, 53/1 J, et 54/96 C de l'Assemblée générale et décrit brièvement les progrès réalisés dans l'application de la plus récente de ces résolutions.  Djibouti, qui possède des frontières communes avec l'Éthiopie, l'Érythrée et la Somalie, connaît une situation sociale précaire en raison des insuffisances du système d'enseignement et de formation et des carences des services de santé. Les indicateurs économiques du pays sont en baisse depuis quelques années et le revenu par habitant a considérablement diminué ces cinq dernières années.


Les problèmes de développement que connaît Djibouti proviennent avant tout de la crise économique résultant des troubles civils et des changements intervenus sur la scène internationale et dans la sous-région. En outre, la fréquence des situations d'urgence (sécheresses, inondations, épidémies, etc.) la destruction massive du cheptel, la disparition des points d'eau, et la désorganisation des services de santé et d'éducation résultant du conflit ont sensiblement accru les besoins d'aide humanitaire et de secours d'urgence dans l'ensemble du pays.


Le Secrétaire général demeure résolu à faire appliquer les résolutions susmentionnées et engage la communauté internationale à apporter une aide financière qui lui permette de fournir l'assistance technique nécessaire à la réalisation des programmes socioéconomiques qu'il faut mener d'urgence pour la reconstruction et le développement de Djibouti.


Le rapport du Secrétaire général sur l’Assistance spéciale pour le redressement économique et la reconstruction de la République démocratique du Congo (A/56/269) décrit l’assistance financière et matérielle fournie par le système des Nations Unies à la République démocratique du Congo (RDC) dans le cadre du processus de relèvement économique, fait suite à la résolution 55/166 de l’Assemblée générale en date du 14 décembre 2000.  La RDC, avec une superficie de 2 345 000 kilomètres carrés, forme le troisième pays le plus étendu de l’Afrique. Partageant ses frontières avec neuf autres pays, sa population doit avoir dépassé 52 millions d’habitants fin 2000, dont 6 millions vivent dans la capitale Kinshasa.


La poursuite de la guerre en l’an 2000, pour la troisième année consécutive a rendu dramatique la situation socio-économique de la population.  Le rapport fait état d'une situation économique qui s'est fortement dégradée depuis 1997, marquée par un taux annuel moyen d'inflation de 212% et un accroissement exponentiel du rythme de formation des liquidités intérieures.  Cette décroissance économique a gravement affecté une situation sociale et humanitaire marquée par un faible pourcentage des dépenses publiques dans le domaine social, une chute des dépenses de santé, un taux de mortalité infantile très élevé, pour une espérance de vie dépassant à peine 52 ans.  Investi le 25 janvier 2001, le général-major Joseph Kabila a assuré la communauté internationale de favoriser le déploiement de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) établi par la résolution 1279 (2000) et qui a été prorogée jusqu’à juin 2002 par la résolution 1355 (2001).  1,7 millions de personnes auraient péri des conséquences de la guerre, dont 600 000 enfants de moins de 5 ans, et en juin 2001 on comptait 2,1 millions de déplacés.  Aujourd’hui plus que jamais, la RDC traverse une crise multidimensionnelle profonde qui s’inscrit dans un contexte régional.


L’an 2001 est caractérisé par une volonté d’expansion de l’espace humanitaire, facilité par la décision du Président Joseph Kabila d’autoriser le libre accès des humanitaires auprès des plus vulnérables, mais aussi d’obtenir le départ des forces armées étrangères.  La mise en place d’un cadre de paix et d’un processus de sortie de crise se heurte déjà à un problème grave de financement  extérieur vu l’attentisme persistant de la plupart des donateurs.  Il est appelé à mettre l’accent sur des actions ciblées comme la réinsertion des déplacés, la réintégration des anciens combattants, la lutte contre le sida et la réfection des institutions sociales de base (hôpitaux, écoles, routes vicinales), dans le cadre d’une stratégie globale de lutte contre la pauvreté.


Le rapport du Secrétaire général sur les secours humanitaires et aide au relèvement et au développement au Timor oriental (A/56/338) est présenté conformément à la résolution 55/172 portant sur l’évolution de la situation, suite à la mise en place de l’Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental (ATNUTO).  Le Secrétaire général indique que si la phase d’urgence immédiate et de crise humanitaire était terminée, le Timor oriental devait encore faire face aux tâches de relèvement, de reconstruction et de renforcement de la capacité.  L’ATNUTO s’attache maintenant à planifier le développement à moyen et long terme.  Parallèlement, les initiatives de réconciliation ont deux objectifs clefs : encourager les réfugiés à revenir du Timor occidentale et, grâce à la réconciliation, garantir la sécurité à long terme du Timor oriental, à travers notamment le désarmement et la dissolution des milices.  Des progrès ont été faits dans la mise en place d’une nouvelle administration civile dans le domaine du recrutement, des installations et de l’équipement des fonctionnaires, dans le domaine de la santé, l’éducation, la sécurité, la justice, l’agriculture et les infrastructures en général, pour aboutir à la mise en place d’une fonction publique véritablement opérationnelle gérée par du personnel local.  Les progrès réalisés dans tous les domaines de la transition dépendent de l’évolution de la situation en matière de sécurité et la diplomatie contribue à l’instauration d’un climat de sécurité qui favorise le développement économique et social.  Depuis le dernier rapport du Secrétaire général, la structure administrative nécessaire aux forces armées a été mise en place, et grâce aux donateurs un certain nombre d’activités de grande portée axées sur le développement ont abouti.


La situation du Timor oriental, conclut le rapport, s’est améliorée de façon spectaculaire : la situation en matière de sécurité est stable, l’intégration des Timorais à l’ATNUTO est en bonne voie et l’action humanitaire a cédé sa place au relèvement et au développement.  Cependant, la stabilité demeure fragile et c’est pourquoi le Secrétaire général appelle la communauté internationale à assurer un soutien continu au Timor oriental, afin qu’il accède à l’indépendance dans les meilleures conditions et encourage les Etats Membres à maintenir leur aide de façon à ce que les investissements consentis jusqu’à présent portent tous leurs fruits.


Le rapport du Secrétaire général sur l'assistance humanitaire à la République fédérale de Yougoslavie (A/56/361) offre au Secrétaire général l’occasion de faire le point sur l'application de la résolution 55/169 de l'Assemblée générale pour la période allant du 1er juillet au 15 juillet 2001 en République fédérale de Yougoslavie, constituée par les Républiques de Serbie et du Monténégro.  La situation dans la province du Kosovo fait l'objet de paragraphes distincts du rapport.  Il aborde successivement les aspects relatifs à la situation humanitaire et socioéconomique, aux droits de l'homme, à l'assistance fournie par les Nations Unies et ses partenaires ainsi que l'aide fournie par les Etats Membres.


Le changement radical du contexte politique intérieur et international pour la République fédérale de Yougoslavie renforce les chances de remédier aux causes sous-jacentes des problèmes humanitaires.  Du point de vue socioéconomique, le rapport mentionne la dégradation qui s'est opérée au cours des 10 dernières années altérant la capacité des services publics, notamment la santé, l'éducation et la protection sociale.  Le déclin de l'agriculture se poursuit, aggravé par la sécheresse.  Il note cependant que des progrès considérables ont été réalisés dans


les services publics essentiels au Kosovo et que la situation des droits de l'homme s'est beaucoup améliorée même si les actes de violence et de discrimination à l’encontre de groupes ethniques continuent.  Au chapitre de l’assistance fournie par l’Organisation figurent notamment la préparation pour l’hiver, l’aide alimentaire, la santé, l’eau et l’assainissement, l’éducation et la protection de l’enfance, les dommages causés à l’environnement, l’action antimines et les droits de l’homme.


Le rapport du Secrétaire général sur l’assistance humanitaire à la Somalie et soutien au relèvement économique et social du pays (A/56/389) indique qu’en dépit des conditions d’intervention malaisées qui règnent en Somalie, les organismes du système des Nations Unies sont parvenus à atteindre plusieurs des objectifs énumérés dans l’Appel global interinstitutions des Nations Unies en faveur de la Somalie pour 2001.  Dans le domaine de la sécurité alimentaire et du développement rural, le Programme alimentaire mondial a davantage axé son aide sur la notion de rémunération alimentaire du travail et sur l’assistance sociale.  L’UNICEF, l’UNESCO, le PNUD, le HCR et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en particulier avec les ONG et les collectivités locales, ont mené d’importantes actions dans les domaines de la santé, de la nutrition, de l’assainissement de l’eau, de l’éducation, des droits de l’homme et de l’égalité entre les sexes, du retour volontaire, de la réinsertion initiale des Somaliens rapatriés et de la protection civile.


Cependant, le rapport souligne l’importance d’une intensification de l’action de la communauté internationale en faveur de la Somalie qui demeure un des pays les plus pauvres de la planète.  La pauvreté est ancrée sur la stratification économique historique, la destruction des avoirs de base des ménages, l’absence de services sociaux et de la désaffection des producteurs vis-à-vis de la base des ressources productives nationales.  Les mesures prises doivent par conséquent s’étendre à la promotion des droits de l’homme et au rétablissement des droits sociaux économiques.  Le rapport recommande que les femmes soient encouragées à occuper une place de plus en plus importante dans la prise de décision.  Il faut également appuyerle rôle croissant de la société civile et des médias.  Enfin, le rapport souligne les avantages d’une démarche intégrant les aspects liés aux institutions et à l’aide permettant aux organisations humanitaires d’accéder au pays dans la neutralité.


Le rapport du Secrétaire général sur l’aide humanitaire à la République du Soudan (A/56/412) est l’occasion pour le Secrétaire général de faire le point sur la situation d’urgence dans les régions touchées par le conflit et sur le redressement et le relèvement du pays, en application du paragraphe 15 de la résolution 54/96J de l’Assemblée générale.  Il contient un examen de la situation actuelle au Soudan et décrit l’aide humanitaire fournie par l’Organisation des Nations Unies et les organismes qui lui sont associés.


La situation actuelle au Soudan, rappelle le Secrétaire général, est toujours marquée par un conflit armé qui continue de menacer les mécanismes déjà fragiles de survie dans les communautés.  Les opérations humanitaires, y compris l’opération Survie, continuent de sauver des vies et satisfaire les besoins prioritaires de subsistance.  Le Soudan, poursuit le Secrétaire général, s’est révélé être un des lieux les plus dangereux pour le personnel humanitaire, la série de cessez-le-feu ayant été suspendue en juillet 2000.  Au nombre des


problèmes évoqués figurent notamment celui des personnes déplacées, l’amélioration de la communication et un renforcement de la collaboration et de la coordination entre les ONG, les secours alimentaires qui continuent de sauver des vies humaines et aussi l’assistance non alimentaire.  Le Secrétaire général indique, par ailleurs, qu’il faudra disposer d’urgence d’un financement supplémentaire si l’on veut satisfaire les besoins humanitaires des communautés les plus vulnérables.  Si l’aide humanitaire se borne au mieux à ralentir la détérioration générale de la situation, seul un accord de paix négocié et durable entre les parties, appuyé par les accords locaux et régionaux et la communauté internationale tout entière, permettra de résoudre le problème, conclut le rapport.


Le rapport du Secrétaire général sur l’assistance d’urgence pour le rétablissement de la paix et de la normalité au Tadjikistan et le relèvement de ce pays (A/56/470) indique qu’après les élections parlementaires et la mise en place de nouvelles structures gouvernementales, la sécurité s’est considérablement améliorée dans l’ensemble au cours de l’année écoulée, quoique restant précaire.  On n’a enregistré des progrès modestes que dans les secteurs sociaux et économiques du pays.  Toutefois, la persistance de la sécheresse et l’absence de possibilités génératrices de revenus font que le Tadjikistan reste l’un des pays les plus pauvres du monde.  Le rapport rappelle en outre que si la plupart des programmes des Nations Unies pour le Tadjikistan, réunis dans l’Appel global 2001, visent à faire face aux conséquences de la sécheresse et autres besoins urgents, d’autres programmes ont pour but d’assurer un passage sans heurts de la phase de secours à celle de relèvement, puis à celle du développement durable. 


La réponse des donateurs à l’Appel global de 2001 est jugée décevante car des secteurs entiers, comme la santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement continuent à manquer gravement de financements.  De plus, le rapport indique que la persistance de la sécheresse, l’influence du trafic de drogues, la situation politique régionale et l’instabilité politique sont autant de raisons puissantes pour que l’on continue à aider le Tadjikistan.  Dans ce contexte, un appel est lancé en conclusion pour que tous les donateurs apportent une aide accrue sur le plan humanitaire et sur celui du développement.


Projets de résolution (A/56/L.15 et L.16)


      Aux termes du projet de résolution concernant l'assistance internationale d'urgence pour le rétablissement de la paix et de la normalité au Tadjikistan et le relèvement du pays, l'Assemblée générale engagerait les Etats Membres et les autres parties concernées à continuer d'aider à faire face aux besoins humanitaires pressants du Tadjikistan, et à offrir leur appui au pays en vue du relèvement après le conflit et de la relance de son économie.


L'Assemblée générale demanderait au Secrétaire général de continuer à réévaluer toutes les activités d'aide humanitaire des Nations Unies au Tadjikistan en vue d'élaborer une stratégie humanitaire commune qui vienne à l'appui des opérations de secours et de relèvement durant la période de transition entre la phase des secours et celle du développement, l'accent étant mis en particulier sur la promotion de l'autonomie et du développement durable.


L'Assemblée générale prierait le Secrétaire général de continuer à suivre la situation humanitaire au Tadjikistan et de lui rendre compte, à sa cinquante-septième session, des progrès accomplis dans l'application de la présente résolution.


L'Assemblée générale déciderait d'examiner la question de la situation au Tadjikistan à sa cinquante-septième session au titre de la question intitulée “Renforcement de la coordination de l'aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournie par l'Organisation des Nations Unies, y compris l'assistance économique spéciale”.


Aux termes du projet de résolution concernant l'assistance d'urgence au Belize, l'Assemblée générale prierait instamment les Etats membres de concourir d'urgence, avec générosité, aux efforts d'assistance, de relèvement et de reconstruction du pays.


L'Assemblée générale prierait le Secrétaire général, agissant en collaboration avec les instituions financières internationales et les organes et organismes des Nations Unies, d'aider le Gouvernement bélizien à déterminer ses besoins à moyen et à long terme et à mobiliser des ressources, et d'apporter son concours aux efforts de relèvement et de reconstruction des régions sinistrées. L'Assemblée générale demanderait au Secrétaire général de prendre toutes les mesures voulues pour continuer à mobiliser et à coordonner l'assistance humanitaire des institutions spécialisées et autres organes et organismes des Nations Unies afin de seconder le Gouvernement bélizien dans ses efforts.


Renforcement de la coopération internationale et coordination des efforts déployés pour étudier et atténuer le plus possible les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl


Le rapport du Secrétaire générale sur la recherche de la plus grande efficacité possible de l’action internationale entreprise pour étudier, atténuer et minimiser les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl (A/56/447) est présenté conformément à la résolution 54/97 de l'Assemblée générale qui a demandé au Secrétaire général de lui présenter, à sa cinquante-sixième session, un rapport présentant un bilan détaillé de la suite qui aurait été donnée à sa résolution et des idées de mesures novatrices à prendre pour que l'action menée par la communauté internationale pour faire face à la catastrophe de Tchernobyl soit aussi efficace que possible.  Le rapport présente les activités entreprises par les fonds, programmes et institutions spécialisées des Nations Unies au cours des deux dernières années pour accroître l'efficacité de cette action.


Après avoir analysé la situation au Bélarus, en Ukraine, en Fédération de Russie 15 ans après l'accident et rappelé que des gens continuent de vivre dans l'ombre de Tchernobyl, le Secrétaire général a mentionné le caractère interdépendant des problèmes, notamment la contamination de l'environnement, les risques sanitaires et le déclin économique directement liés à l'accident de Tchernobyl. L'assistance internationale s'est concentrée entre autres domaines sur la santé avec l'action du Fonds des Nations Unie pour l'enfance ( UNICEF) et la réadaptation sociopsychologique grâce aux centres communautaires de réadaptation psychologique et sociale lancés par l'organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).  Outre l'évocation du travail de sensibilisation aux conséquences de Tchernobyl, le rapport fait état des efforts entrepris par les organismes des Nations Unies pour aider les victimes de la catastrophe de Tchernobyl continuent d'achopper sur les problèmes de l'insuffisance des ressources.  L'aide au développement, la rationalisation des mécanismes internationaux de coordination ainsi qu'une nouvelle série d'initiatives ont pour but de contribuer au retour progressif de la vie à la normale pour la majorité des habitants sur une période de 10 ans.


Participation de volontaires, les «Casques blancs» aux opérations de secours humanitaires et aux activités de relèvement et de coopération technique pour le développement entreprises par l’Organisation des Nations Unies


Dans son rapport sur la participation de volontaires, les Casques blancs, aux opérations de secours humanitaires et de relèvement de l’ONU (A/56/308), le Secrétaire général rappelle que l’Assemblée avait décidé, par l’adoption d’une série de résolutions dont la dernière, la résolution 54/99 du 8 décembre 1999, d’encourager l’utilisation des moyens offerts par le projet «Casques blancs».  Ce projet, créé par le Gouvernement argentin, repose sur la notion d’équipes de réserve, qualifiées et préalablement désignées, de volontaires nationaux qui puissent être mises à la disposition du Secrétaire général en vue d’apporter un appui immédiat aux activités de secours, de relèvement, de reconstruction et de développement menées dans le cadre du système des Nations Unies.


Le rapport rend compte des activités menées, entre juillet 1999 et juillet 2001, par l’entremise de la Commission des Casques blancs pour l’Argentine  dans le cadre de son partenariat avec les Volontaires des Nations Unies.  Les Casques blancs sont notamment intervenus, dans ce cadre, dans les opérations d’assistance au Mozambique à la suite des inondations de mars 2000, à San Salvador après le tremblement de terre du début de 2001 ou encore dans la mise en œuvre d’un projet d’aménagement urbain et de systèmes d’information géographique en Palestine.


Il est indiqué qu’un nombre croissant d’Etats Membres serait disposé à créer un corps de volontaires nationaux ou à le renforcer à l’appui du Projet des Casques blancs.  Pour permettre au Programme des Volontaires des Nations Unies, à la Commission des Casques blancs et aux gouvernements participants de mieux tirer parti de l’expérience acquise dans le cadre de ce projet et pour que cette expérience puisse servir à d’autres Etats Membres, il est souhaitable que de nouvelles contributions soient versées au compte spécial des Volontaires des Nations Unies, conclut le rapport.


Assistance au peuple palestinien


Le rapport du Secrétaire général relatif à l’Assistance au peuple palestinien (A/56/123 – E/2001/97) soumis en application de la résolution 55/173 de l’Assemblée générale couvre la période allant de juin 2000 à mai 2001.  Il fait le point aussi bien sur l’aide des Nations Unies en territoire palestinien avant le déclenchement du conflit (de juin à septembre 2000) que sur les mesures prises pour faire face à la nouvelle situation depuis octobre 2000.


Après la signature de la Déclaration de principes sur des arrangements intérimaires d’autonomie, en 1993, le territoire palestinien occupé est devenu l’un des plus gros bénéficiaires d’aide par habitant dans le monde, ce qui a facilité son développement.  Les activités entreprises par les Nations Unies en termes d’aide au développement au cours de la période allant de juin à septembre 2000, couvrent des domaines comme les infrastructures et la gestion des ressources naturelles, le renforcement des capacités institutionnelles, la mise en valeur des ressources humaines et développement social, les aides au développement bien sûr dans le secteur productif en général (industrie, tourisme, agriculture et autres activités génératrices de revenu).


L’évolution de la crise, depuis octobre 2000, a brutalement changé la nature des priorités, et a entraîné une réorientation des activités du système des Nations Unies.  Dans le domaine humanitaire, une équipe spéciale humanitaire a été mise en place en date du 3 octobre 2000, pour les secours d’urgence, présidée par le coordonnateur spécial des Nations Unies dans le territoire palestinien occupé, comprenant des représentants de l’Autorité palestinienne, du système des Nations Unies et de la communauté des donateurs. Son objectif étant d’établir des mécanismes de coordination pour satisfaire les besoins les plus urgents dans le domaine de la santé suite à la crise.


Aux termes de son rapport, le Secrétaire général regrettant les graves conséquences de ce conflit prolongé, exhorte la communauté internationale à fournir les ressources nécessaires pour la mise en oeuvre des programmes d’assistance au peuple palestinien, en demandant très instamment aux parties de mettre un terme au cycle actuel de violence et à reprendre un processus politique réel fondé sur la base des résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité, et d’insister sur l’importance d’une action immédiate en vue de rendre leur viabilité à l’économie et aux institutions palestiniennes et débouchant sur une paix et une réconciliation durable.


Déclarations


M. ELIAS GOUNARIS (Grèce), présentant la résolution L.14 concernant les secours en cas d’urgence, a rappelé que l’idée de constituer un groupe commun helléno-turc d’intervention en cas de catastrophe est née à la suite des souffrances des victimes des tremblements de terre dévastateurs qui ont frappé consécutivement la Turquie et la Grèce en 1999.  Concernant les aspects opérationnels du Groupe, celui-ci sera en charge de la recherche et du secours urbain, des opérations de secours, des soins médicaux d’urgence, de l’expertise technique.


La Grèce et la Turquie, a-t-il ajouté, en collaborant étroitement  avec le Bureau de coordination des affaires humanitaires à Genève, ont participé à une série de réunions visant à définir les modalités opérationnelles pour l’utilisation du groupe.  La Grèce, a-t-il conclu, voudrait réitérer sa décision de partager les coûts opérationnels de cette unité avec la Turquie et espère que cette résolution sera adoptée par consensus.


M. ÜMIT PAMIR (Turquie), présentant conjointement avec la Grèce la résolution A/56/L.14 sur les secours d’urgence en cas de catastrophe, a déclaré que les catastrophes naturelles ne connaissaient pas de frontières et que la vitesse des destructions et les effets dévastateurs de ces désastres dépassaient les capacités de secours d’une nation donnée.  C’est pourquoi, la Grèce et la Turquie ont décidé à la lumière de leurs expériences de former une unité de secours conjointe et de mettre en commun leurs compétences pour faire profiter les autres de cette coopération, a-t-il ajouté.  Il a également souligné que cette résolution faisait suite à la résolution 54/30 adoptée le 2 novembre 1999 qui a été ainsi complétée des expériences accumulées depuis. 


Par ailleurs, il a précisé que cette unité conjointe était en totale collaboration avec le Bureau des affaires humanitaires de l'Organisation des Nations Unies et que son objectif est de renforcer les accords et les arrangements des Nations Unies dans le domaine des secours d’urgence.  Cette Unité qui comprend


un nombre égal de membres des deux pays va mettre en oeuvre ses expériences sur la base de budgets nationaux sans intervention financière de la part des Nations Unies, a-t-il précisé.  Le représentant a également décrit les actions de cette coopération qui se traduisent, entre autre, par la tenue de deux exercices annuels sur le terrain, l’évaluation des opérations qui ne sont pas limités géographiquement, en pleine collaboration avec les organismes de l'Organisation des Nations Unies.  En conclusion, il a remercié les Nations Unies de leur appui très précieux en ce qui concerne la formation de cette unité et a invité les États Membres à apporter leur soutien au projet de résolution. 


Mme LYUDMILA LAPSHINA (Tadjikistan) a présenté les principales dispositions du projet de résolution concernant l'assistance internationale d'urgence pour le rétablissement de la paix et de la normalité au Tadjikistan et le relèvement du pays.  Elle a exprimé le souhait que le projet de résolution soit adopté par consensus.


M. ANTHONY CHARLES ROLLE (Bahamas), présentant la résolution L.16 concernant l’assistance d’urgence au Belize et s’exprimant au nom du groupe de la communauté des Caraïbes (CARICOM) a indiqué que la résolution fait état de la dévastation et des dégâts causés par l’ouragan Iris le 8 octobre 2001, ainsi que des déplacements de milliers de personnes ainsi que des conséquences écologiques négatives.  Il a demandé à l’Assemblée d’adopter par consensus cette résolution L.16.


M. STEPHANE DE LOECKER (Belgique), s'exprimant au nom de l'Union européenne, des pays d'Europe centrale et orientale associés et des pays associés, a rappelé que c'était à l'initiative de l'Union européenne que le point "Renforcement de la coordination de l'assistance humanitaire d'urgence fournie par l'ONU" avait été inscrit sur l’ordre du jour de l'Assemblée générale, il y a exactement dix ans, et a fait observer que l'actualité des dernières semaines, démontrait une fois encore l'importance et la nécessité d'une coordination efficace des actions humanitaires conduites par la communauté internationale.  Les événements de ces derniers mois n'ont fait qu'aggraver la situation déjà catastrophique de l'Afghanistan, depuis quelque temps déjà fort dépendant de l'aide de la communauté internationale.  L'Union européenne espère que l'approche intégrée lors de la mise sur pied d'opérations de maintien ou de rétablissement de la paix en synergie avec les activités humanitaires, utilisée pour la première fois en Afghanistan, sera privilégiée lors de crises futures.  L’alerte lancée aux pays donateurs à l'occasion de la crise afghane, a le mérite d'avoir pu mobiliser en très peu de temps la communauté internationale.  L'Union européenne a répondu présente en apportant plus de 320 millions d'euros.


Le représentant a réaffirmé toute l'importance de la résolution 46/182 de l'Assemblée générale comme étape fondamentale dans les efforts de la communauté internationale pour améliorer l'efficacité des opérations humanitaires.  Il a encouragé toutes les organisations humanitaires à participer activement au processus d'Appels consolidés interagences (CAP) qui sont devenus, dans certains cas, de vrais documents stratégiques acceptés par toute la communauté internationale.  L'Union européenne, a-t-il précisé, est de loin le principal contributeur de l'aide humanitaire, avec une contribution à hauteur de 47,6% du total de l'aide humanitaire publique en 2000 soit  un peu plus d'un milliard et demi d'euros.  L'Union européenne entend poursuivre et même renforcer sa contribution au travail des Nations Unies.  Le Conseil Développement a pris,


le 31 mai dernier, plusieurs décisions dans ce sens.  Il a également reconnu l'importance d'un financement plus prévisible et plus souple dans ses modalités et a insisté sur la nécessité d'un dialogue politique plus systématique entre l'Union européenne et les Nations Unies.


Évoquant le sort des réfugiés et des personnes déplacées, le représentant a estimé que l'ampleur et la diversité des besoins humanitaires de ces populations requièrent une action coordonnée.  Il a appuyé la mise en place d'une petite unité au sein du Bureau de la Coordination des affaires humanitaires afin d'augmenter l'efficacité et la coordination des réponses aux besoins des personnes déplacées.  Une des principales difficultés auxquelles est confrontée l'action humanitaire est celle de la sécurité du personnel, a-t-il déclaré par ailleurs.  L'Union européenne réitère donc son appel à toutes les parties concernées à remplir leurs obligations de manière inconditionnelle afin que l'aide puisse être acheminée dans le respect du droit humanitaire international.  Elle réaffirme que les mesures en faveur de la sécurité devraient se concevoir dans le cadre du budget ordinaire pour que soit assuré un financement adéquat et prévisible.  


M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a indiqué que la Norvège continue d’être un fervent partisan du processus des appels consolidés (CAP) comme moyen d’améliorer la coordination de l’assistance humanitaire, de stimuler la prise de conscience et comme outil de planification stratégique.  Il a été difficile, a-t-il ajouté, de répondre à certaines conditions stipulées dans des appels et le rapport fait état d’une tendance constante à la baisse de la satisfaction des besoins, ce qui est paradoxal car cela veut dire que plus on s’efforce d’améliorer les appels consolidés moins ils suscitent de réponses favorables.  Les Nations Unies doivent travailler plus étroitement avec les ONG et les organisations humanitaires comme la Croix-Rouge.  Le renforcement des réseaux et des organisations locales sont en outre importants.  Trop d’exemples ont montré que les crises se perpétuent lorsque la Communauté internationale cesse de s’en préoccuper.  Il faudrait accorder plus d’attention à la période qui s’écoule entre la réception de l’aide humanitaire et l’arrivée d’une aide à plus long terme, a-t-il suggéré.  L’année prochaine, la Norvège affectera des ressources à ce type de projets, a-t-il annoncé. 


Il est inquiétant, a poursuivi le représentant, que même les objectifs financiers immédiats minimums du Bureau de la Coordination des affaires humanitaires (OCHA), soient loin d’être atteints.  Il a indiqué que la Norvège considère le problème des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays comme l’un des défis principaux de notre époque et nous demandons aux Nations Unies de renforcer leur rôle à cet égard.  Concernant l’accès aux plus vulnérables, le représentant a estimé que la première responsabilité incombe aux pays affectés eux-mêmes.  Les pays hôtes doivent garantir la sécurité des travailleurs humanitaires nationaux et internationaux.  Il est inadmissible que cette sécurité soit négligée.  Les responsables doivent être traduits en justice.  En outre, l’assistance humanitaire n’est pas une solution en soi.  Elle ne peut se substituer à l’action politique.  Il faut agir en amont des catastrophes, a-t-il ajouté, en prévention, car cela est moins coûteux que la réparation.  Les Nations Unies sont bien mieux équipées aujourd’hui qu’il y a dix ans.  Les efforts faits dans l’assistance humanitaire ont porté quelques fruits, a-t-il conclu.


M. IHAB GAMALELDIN (Egypte) a appelé la communauté internationale à faire face aux conséquences des catastrophes naturelles comme elle le fait à la suite des conflits.  Il a également observé que bien que le nombre de conflits entre États avait diminué, les guerres intestines faisant de nombreuses victimes avaient augmenté.  Il a demandé des mesures de protection appropriées pour le personnel humanitaire et a proposé que tout crime contre le personnel humanitaire soit considéré comme une atteinte à la paix et la sécurité internationales et comme un crime contre l’humanité.  En ce qui concerne l’accès aux populations civiles à l’intérieur d’un pays, le représentant a estimé que celui-ci devait être assuré conformément aux règles juridiques, en accord avec le pays concerné et dans le respect de sa souveraineté.  L’assistance humanitaire ne peut s’accompagner d’activités autres pouvant menacer l’intégrité du pays touché et son indépendance politique, c’est pourquoi nous ne sommes pas d’accord que n’importe quelle ONG puisse apporter n’importe quelle aide dans n’importe quel pays sans l’accord préalable de ce pays, a-t-il ajouté.  A ce sujet, le représentant a demandé à l’Assemblée générale de s’acquitter de son rôle pour les mesures à prendre et d’impliquer les petits pays comme les grands, pour que soient respecter le droit des civils et qu’ils ne puissent être utilisés comme des boucs émissaires. 


Par ailleurs, il a demandé à la communauté internationale de faire répondre aux urgences humanitaires auxquelles les civils palestiniens ont à faire face et de les protéger des pratiques qu’ils subissent de la part de l’État d’Israël.  A cet égard, il a exprimé ses remerciements aux pays donateurs pour leur soutien en faveur du retour de la paix en Palestine, de la reconstruction de l’économie et des infrastructures palestiniennes.  Le représentant a également demandé à l'Organisation des Nations Unies de faire connaître à l’Assemblée générale ses activités en ce qui concerne les personnes déplacées et quelles étaient les mesures qu’elle comptait prendre à cet égard.  En conclusion, le représentant égyptien a fait part de son soutien au projet de résolution présenté conjointement par la Grèce et la Turquie sur le Secours d’urgence en cas de catastrophe, ainsi qu’au rôle premier de l'Organisation des Nations Unies pour la coordination des actions humanitaires, avant de faire sienne la proposition du Secrétaire général de transférer 10 milliards de dollars sur un Fonds spécial pour soutenir les activités humanitaires. 


M. YUKIO SATO (Japon) a indiqué que son gouvernement avait d'ores et déjà commencé à étendre aux pays voisins de l'Afghanistan tels que le Pakistan, ses programmes de coopération économique d'urgence qui incluent l'assistance aux réfugiés afghans.  Il s'est également engagé, en réponse à l'Appel aux donateurs lancé par le Secrétaire général, à fournir 120 millions de dollars pour soutenir les actions de secours aux réfugiés et aux personnes déplacées, a-t-il précisé.  Du point de vue du Gouvernement japonais, il est essentiel, pour le succès des efforts d'aide humanitaire en Afghanistan, d'assurer la sécurité du personnel.  Il demande donc à toutes les forces afghanes d'assurer la sécurité et la liberté de mouvements du personnel humanitaire.  La coopération des pays voisins est également essentielle pour le transit des fournitures de secours humanitaires en Afghanistan, a-t-il poursuivi.  Il est donc nécessaire que la communauté internationale renforce son assistance aux pays voisins.  Il est enfin important que ces efforts d'assistance humanitaire soient suivis d'une assistance au relèvement et à la reconstruction du pays.  C'est pour cette raison qu'après la réunion organisée de concert avec le Gouvernement des Etats-Unis sur l'aide à la reconstruction, le Gouvernement japonais a l'intention de réunir au Japon au début de janvier une Conférence au niveau ministériel sur la reconstruction de l'Afghanistan début janvier.


Le représentant a fait observer que les besoins d'aide humanitaire se font sentir, de façon grave et urgente, ailleurs qu'en Afghanistan, comme en témoigne le projet CAP 2002 lancé par le Secrétaire général, quelques heures auparavant, projet qui vise à réunir 2,5 milliards de dollars destinés à 33 millions de personnes dans 18 pays.  Il est de la responsabilité de la communauté internationale de collecter  es fonds nécessaires aux activités humanitaires dans des régions telles que l'Afrique de l'Ouest, la Corne de l'Afrique, la région des Grands lacs, le Nord-Caucase, l'Europe du Sud-Est et certaines régions d'Asie, a-t-il déclaré.  Il a également insisté sur les besoins d’aide humanitaire à la suite de catastrophes naturelles et a indiqué que son gouvernement appuyait l'installation, par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, d'un bureau de secours qui rassemble et fait circuler en 24 heures des informations sur les situations d'urgence humanitaires dans le monde entier.


Mme CHOKILA LYER, (Secrétaire des affaires étrangères au Ministère des affaires extérieures d’Inde), a indiqué que malgré son peu de ressources, l’Inde a annoncé une assistance économique et des médicaments pour les besoins des nécessiteux d’Afghanistan.  Elle a aussi annoncé  l’intention de son pays de débloquer une ligne de crédit de 100 millions  pour la reconstruction après le conflit.  En tant que voisin de l’Afghanistan, nous sommes prêts à faire plus et déploierons tous nos efforts pour apporter une paix durable, la stabilité et le développement de l’Afghanistan, a-t-elle ajouté.  Les contributions au processus d’appels consolidés ne font que diminuer, a fait par ailleurs remarquer la représentante.  Il est impérieux de s’assurer que soient fournies des ressources adéquates, qui devraient néanmoins venir en sus des maigres ressources pour le développement et non pas puiser dedans.  L’assistance au développement diminue les besoins en assistance d’urgence, a-t-elle indiqué.  Son pays, a-t-elle souligné, s’est félicité de l’intention de l’OCHA de mener une analyse pour identifier le déséquilibre parmi les pays donateurs.  Nous estimons que les mécanismes multilatéraux sont des voix appropriées, a-t-elle ajouté.  La représentante s’est également dit consciente de la nécessité d’intégrer une approche à plus long terme dans la réponse aux crises humanitaires, notamment par des mécanismes de financement de la transition entre les secours et le développement.  L’accès pour les travailleurs humanitaires aux populations touchées est un élément essentiel.  A notre avis, a-t-elle poursuivi, il est impératif de conserver la distinction entre les aspects humanitaires et le maintien de la paix des Nations Unies si l’on veut que la confiance envers les  Nations Unies en matière humanitaire se maintienne.  L’assistance humanitaire ne peut pas être fournie de manière suivie sous les feux de la guerre, a-t-elle fait remarquer.  La question des personnes déplacées reste litigieuse.  Les principes concernant le déplacement de ces personnes n’ont pas été approuvés par tous les gouvernements.  L’assistance humanitaire, a-t-elle conclu, doit être régie par des principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité dans le plein respect de la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’unité nationale des Etats.


M. IHOR SAGACH (Ukraine) a déclaré que les rapports préparés par le Secrétaire général au sujet de l’assistance humanitaire mettaient en évidence la nécessité d’une coopération renforcée dans ce domaine qui tienne également compte de la nécessité d’une assistance économique.  A cet égard, il a souscrit sans réserve aux recommandations faites pour surmonter les conséquences persistantes de la catastrophe de Tchernobyl.  Il a également appelé à une augmentation de l’assistance du PNUD, de l’Unicef et des autres partenaires dans la lutte contre les conséquences de cette catastrophe.  Il a rappelé que 3,5 millions de personnes avaient été touchées par cette catastrophe et que 6 milliards de dollars avaient


déjà été consacrés à en atténuer les conséquences.  Malheureusement, a-t-il ajouté, le chapitre de cette catastrophe est loin d’être clos.  Il s’est également félicité des progrès réalisés en matière de coopération dans les opérations et dans l’élaboration d’une véritable stratégie des Nations Unies pour faire face aux conséquences des catastrophes ainsi qu’à leurs multiples facettes.  Par ailleurs, le représentant a déclaré que son Gouvernement était pleinement conscient de ses responsabilités et c’est pour cela qu’il s’est résolu à la clôture de la centrale nucléaire de Tchernobyl le 15 décembre 2000, décision qui a été très difficile à prendre sur le plan économique et social. 


Il a également déclaré que la portée de la conséquence à long terme dépassait de loin les frontières de l’Ukraine et c’est pourquoi il s’est félicité du plan lancé en juillet 2000 entre le PNUD et l’Ukraine, grâce au financement des Etats-Unis pour mener une étude sur les conséquences environnementales.  Nous sommes extrêmement reconnaissants à la communauté des bailleurs de fonds et des ONG pour le soutien apporté, mais aussi aux Nations Unies pour leur rôle de coordonnateur, a-t-il ajouté.  S’agissant des conflits dans les Balkans, il a évoqué les graves conséquences économiques sur l’Ukraine, la fin des échanges commerciaux, les pertes subies par le secteur des transports fluviaux.  A cet égard, il a demandé le soutien de la Communauté internationale pour assurer le développement économique de la région et pour permettre la relance complète de la navigation sur le Danube.


M. SHEN GUOFANG (Chine) a estimé qu’en matière d’aide humanitaire, les Nations Unies et la communauté internationale doivent respecter les principes de la Charte tels que la neutralité, la justice, le respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale.  Les Institutions des Nations Unies et les autres organisations régionales doivent faire leur travail dans le cadre de leurs responsabilités car, sans le respect de ces principes, il est très difficile pour les efforts d’aide humanitaire d’atteindre les résultats escomptés.  Pire encore, d’autres catastrophes humanitaires peuvent surgir du non-respect de ces principes, a poursuivi le représentant.  Il a ajouté que l’expérience de ces dix 10 dernières années a montré que l’aide humanitaire ne peut pas prendre la place de l’action politique.  En effet, sans efforts diplomatiques et politiques coordonnés, il est impossible de trouver des solutions appropriées aux crises dans de nombreux cas.  Le Chine estime par conséquent qu’en matière d’aide humanitaire, la communauté internationale doit avant tout tenter d’éradiquer les causes des crises humanitaires afin d’éviter qu’elles se reproduisent.  Le représentant a en outre fait remarquer que la résolution 46/182 a montré son efficacité ces dix dernières années et a exprimé l’espoir qu’elle sera suivie par la communauté internationale.  Enfin, M. Guofang a indiqué que son pays croit en l’efficacité de l’Initiative des casques blancs et a souhaité son renforcement.


M. SICHAN SIV (Etats-Unis) a souligné en avant les besoins d'une aide humanitaire à l'Afghanistan qui soit réelle et bien coordonnée ainsi que le rôle central que doivent continuer à jouer les Nations Unies dans ce processus.  Il a insisté également sur le rôle central que doivent assumer les Afghans dans la reconstruction de leur société et a encouragé la diaspora afghane à apporter une contribution économique significative.  Pendant ce processus de reconstruction, a-t-il poursuivi, la sécurité du personnel humanitaire doit être assurée et les Nations Unies, les organisations internationales, les donateurs et les organisations non gouvernementales doivent pouvoir accéder, en toute sécurité,


aux personnes affectées.  Les mines doivent être éliminées pour que les réfugiés et les personnes déplacées puissent retourner chez eux.  Les écoles doivent être réouvertes et accessibles aux étudiants de toutes origines ethniques.  Les systèmes de soins médicaux doivent être rétablis ; enfin l'agriculture doit figurer tout en haut de la liste des priorités de la reconstruction.


Même si l'actualité reste tournée vers l'Afghanistan, il n'en faut pas pour autant oublier les autres situations d'urgence humanitaires dans le monde, a-t-il déclaré.  Les Etats-Unis considèrent, à cet égard, que l'accès aux populations vulnérables est d'une importance capitale et estiment que le Coordonnateur des secours d'urgence doit pouvoir négocier un  meilleur accès à ces populations.  Il a également exprimé l'appui de son pays au renforcement du rôle du Comité permanent interinstitutions ainsi qu'à l'élargissement des attributions du Fonds central autorenouvelable d'urgence de façon à inclure l'aide humanitaire dans les cas de catastrophes naturelles.  Il a encouragé les gouvernements à devenir donateurs.  Il a indiqué que son Gouvernement maintenait son engagement en faveur des secours aux victimes des catastrophes naturelles et des efforts de réduction des effets de ces catastrophes et a apporté son appui aux objectifs de la Stratégie internationale pour la réduction des catastrophes naturelles définie par le Secrétaire général.


M. GELSON FONSECA (Brésil) a réaffirmé l’importance, au niveau politique, de la résolution 46/182 qui reste le cadre privilégié des activités humanitaires des Nations Unies.  Il est également indispensable d’instaurer des mesures de confiance afin de faciliter l’aide humanitaire.  De même, le Brésil estime qu’il faut favoriser les échanges de vues entre le Secrétariat, l’ECOSOC et les autres organes des Nations Unies.  Le représentant a également estimé qu’il faut améliorer les performances dans les domaines de la prévention, de la coordination et de la protection.  En effet, la prévention a un rôle important à jouer en ce qu’elle implique la construction de piliers solides pour une société pacifique à travers la coopération pour le développement, l’éradication de la pauvreté et le renforcement de la primauté du droit.  Dans ce contexte, le rapport du Secrétaire général sur la prévention des conflits armés est une importante contribution dans la mesure où il est favorable à une coordination entre les différents organes des Nations Unies, favorisant ainsi des synergies et la coopération. 


En ce qui concerne la protection, le représentant a insisté sur la question essentielle de l’accès du personnel humanitaire aux populations dans le besoin et la responsabilité des États, de garantir la sécurité du personnel humanitaire ainsi que celle des personnes déplacées à l’intérieur de leurs frontières.  Les États sont les premiers responsables de la fourniture de l’aide humanitaire à leurs ressortissants, a-t-il poursuivi.  Cependant, s’ils en sont incapables, ils doivent respecter leurs obligations internationales et assurer un accès sécurisé au personnel humanitaire.  Le représentant a en outre appelé au respect des recommandations visant à renforcer la gestion du système de sécurité des Nations Unies.  A cet égard, il a précisé que son pays a notamment ratifié en 1994 la Convention sur la sécurité du personnel de l’ONU et du personnel associé.  En ce qui concerne les personnes déplacées à l’intérieur de leurs frontières, le Brésil encourage le travail du Représentant spécial du Secrétaire général visant à établir un dialogue entre les gouvernements afin de constituer un cadre local de protection de ces personnes.  Enfin, M. Fonseca a souhaité une augmentation des contributions des donateurs.


M. ROBERTO LAPERCHE (Argentine) a exprimé son accord avec le rapport du Secrétaire général qui stipule que les casques blancs sont des équipes de volontaires qualifiés, identifiés et entraînés au préalable qui agissent comme un outil à la disposition des Nations Unies et qui permettent de déployer immédiatement les activités de secours, de relèvement de reconstruction et de développement.  C’est dans ce contexte que l’Argentine présentera un projet de résolution sur l’Initiative des casques blancs devant cette Assemblée générale, a-t-il précisé.  Le  représentant a rappelé que son gouvernement est en accord avec cette Initiative et qu’elle mérite le soutien de la communauté internationale.  De même, il a estimé qu’il serait opportun que la société civile participe aux activités des Nations Unies car cette participation peut être renforcée et cimentée par la présence des casques blancs.  Le projet de résolution attribuera aux États Membres, grâce au renforcement des mécanismes de consultation, la responsabilité de la conduite politique de cet instrument de coopération, a poursuivi le représentant.  Il a ajouté que ce projet de résolution comprend la perspective régionale du MERCOSUR sur l’Initiative des casques blancs.  Cette perspective permet d’améliorer l’efficacité des efforts communs et d’augmenter les ressources humaines disponibles au niveau régional.  Enfin, le représentant a regretté les conditions difficiles en matière de sécurité rencontrées par le personnel humanitaire sur le terrain.


M. SUN JOUN-YUNG (République de Corée) a estimé que face à la croissance du nombre et de l’échelle des catastrophes naturelles, il est indispensable d’adopter des stratégies de prévention qui minimisent les risques et les conséquences de ces catastrophes.  Une des stratégies possibles est de renforcer les systèmes de mise en garde par la promotion du partage de l’information aux niveaux régional et national, ainsi que par le renforcement de la sensibilisation et de la responsabilité des organismes régionaux dans leurs réponses humanitaires.  À cet égard, il a souligné les progrès significatifs réalisés par l’Organisation mondiale de la santé et par l’organisation de la santé panaméricaine dans le domaine du développement de réponses efficaces aux catastrophes en Amérique et dans les Caraïbes et il a appuyé la proposition du Secrétaire général visant à établir un mécanisme régional de coordination des catastrophes en Asie.  Dans le cas des situations d’urgence complexes, le représentant a estimé que des efforts plus importants sont requis.  En effet, afin de prévenir l’extension des crises humanitaires, il est important d’adopter une stratégie intégrée qui couvre toutes les phases de l’action, des réponses urgentes au relèvement après les conflits. 


Le représentant a en outre indiqué qu’une attention particulière doit être accordée au problème des personnes déplacées à l’intérieur des frontières de leur pays en particulier les femmes et les enfants.  À cet égard, la communauté internationale doit établir une «culture de protection» fondée sur le droit humanitaire international.  Cette culture de protection doit également se manifester déployée en faveur des travailleurs humanitaires et, dans ce contexte, la Corée se félicite de l’adoption d’une résolution qui reconnaît le besoin de tenir compte de la sécurité du personnel sur le terrain.  En ce qui concerne l’Afghanistan, le représentant a souhaité que la communauté internationale adopte une approche globale qui comporte des éléments fondamentaux à mettre en œuvre tels que, notamment, des plans coordonnés et efficaces, la sécurité des travailleurs humanitaires, une perspective sexospécifique ainsi qu’une coordination entre les acteurs du maintien de la paix et les acteurs politiques et humanitaires.  En effet, la Corée estime que la clef du succès des opérations humanitaires réside dans les efforts coordonnés de tous les acteurs fondés sur une volonté politique et un soutien des États Membres.


M. JOSE RAMON LORENZO (Mexique) a appuyé les termes de la résolution 46/182 qui représentent, selon lui, un plan d’action et une norme de conduite pour le déploiement de la solidarité et de la coopération internationales.  Ce type d’assistance doit être conforme aux principes de neutralité, d’impartialité, de souveraineté, d’intégrité territoriale et d’unité nationale des États, conformément aux principes de la Charte.  L’assistance humanitaire, a poursuivi le représentant, doit appuyer le développement sur le long terme et, après l’étape initiale de secours, la coopération et l’appui de la communauté internationale doivent être poursuivis avec la même intensité.  L’étape du relèvement doit constituer une opportunité pour reconstruire et améliorer les institutions détruites et les services interrompus par les conflits.  Les Nations Unies ont dans ce contexte un rôle essentiel à jouer dans la coordination des efforts de la communauté internationale.  Le représentant, a en outre, indiqué qu’il est préférable de prévenir les conflits et que, pour ce faire, il faut favoriser le développement durable.  Face à la vulnérabilité des pays en développement aux catastrophes naturelles, le représentant a souhaité que l’assistance humanitaire contribue à réduire de façon efficace leur impact sur les populations.  Dans ce contexte, le Mexique estime que la communauté internationale doit promouvoir une meilleure capacité de réponse et l’adoption de mesures qui permettent de réduire les risques sur le long terme.  Enfin, le représentant a réitéré la préoccupation de sa délégation face au problème de la sécurité des travailleurs humanitaires qui constitue un élément central de l’efficacité de l’aide humanitaire.


M. RAMON A. MORALES (Panama) a déclaré que la question du développement durable est au centre des préoccupations des États d’Amérique centrale.  Il s’est félicité de l’étude approfondie menée par les Nations Unies en Amérique centrale et a reconnu la grande valeur du rapport A/56/158 du Secrétaire général qu’il a qualifié de document irréprochable.  Il a fait part des priorités de son pays et de ses efforts en vue d’une plus grande harmonisation des politiques macroéconomiques en Amérique centrale.  Il a également attiré l’attention sur les activités du Centre de prévention des catastrophes naturelles dans la région qui a permis de venir en aide à de nombreux États afin d’atténuer les conséquences négatives de plusieurs catastrophes.  En conclusion, il a évoqué les différents programmes régionaux et sous-régionaux qui selon lui se sont avérés être des produits efficaces en matière de coopération et d’aide à d’autres pays et a souligné le caractère indispensable des Nations Unies et des autres pays pour obtenir le développement durable voulu. 


M. PAUL HEINBECKER (Canada) a déclaré que l’environnement dans lequel les opérations humanitaires étaient entreprises avait considérablement changé en étendue et en complexité au cours de la dernière décennie.  Qu’il s’agisse de responsabilité d’État, d’engagement international, de prévention, de coordination, de coopération et du transit des secours au développement, il n’est pas un seul jour où ces questions ne soient au centre des actions internationales en réponse aux crises humanitaires dans le monde entier.  A cet égard, il a précisé que bien que la résolution 46/182 décrit le meilleur des scénarios, la réalité à laquelle nous sommes confrontés sur le terrain est souvent différente.  C’est pourquoi, il faut, fort des expériences des dix dernières années, examiner les trois défis qui apparaissent de manière constante : la coordination, les ressources et enfin la volonté des États d’assumer leurs responsabilités à l’égard des populations touchées.  Il a ainsi évoqué les problèmes de coordination qui résultent de luttes intestines entre les organismes ou encore de la multiplicité des acteurs sur le


terrain, ce qui peut avoir des conséquences dévastatrices.  A cet égard, il a cité en exemple les récentes mesures prises par le coordonnateur de la réponse d’urgence en Afghanistan et notamment la rapidité avec laquelle ont été désignés les centres de liaison régionaux.  En ce qui concerne les ressources à fournir, il s’est réjoui de la décision du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) de commencer une étude à ce sujet dès l’année prochaine. 


Par ailleurs, il a évoqué les problèmes que rencontrent les pays pour répondre aux besoins des populations touchées et le rôle de la communauté internationale lorsque cette réponse n’est pas possible.  A cet égard, il a appelé la communauté internationale à jouer un rôle plus important en aidant les autorités à assumer leurs responsabilités et de lancer, d’organiser et mettre en oeuvre l’aide humanitaire.  Il a également souligné le problème de la diminution de la sécurité pour le personnel humanitaire et a regretté que cette question n’ait trouvé aucune solution cette année.  Il s’est néanmoins réjoui de la décision de la Sixième Commission, de former un Groupe de travail pour étudier les recommandations du Secrétaire général sur le renforcement de la protection juridique du personnel des Nations Unies et du personnel associé.  En conclusion, le représentant canadien a observé que certaines mesures importantes avaient mis longtemps à se concrétiser  et qu’il était essentiel, par conséquent, de rappeler que la protection et l’aide apportées aux populations civiles constituent l’objectif final de la résolution 46/182. 


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