L'ASSEMBLEE GENERALE REELIT M. KLAUS TOPFER DIRECTEUR EXECUTIF DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR L'ENVIRONNEMENT
Communiqué de presse AG/1244 |
Assemblée générale
61e séance – après-midi
L'ASSEMBLEE GENERALE REELIT M. KLAUS TOPFER DIRECTEUR EXECUTIF DU PROGRAMME
DES NATIONS UNIES POUR L'ENVIRONNEMENT
Elle adopte une résolution relative à la zone de paix et de coopération de l'Atlantique Sud et proclame 2002 Année des Nations Unies du patrimoine culturel
L'Assemblée générale a réélu, cet après-midi, M. Klaus Töpfer, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement. M. Klaus Töpfer (Allemagne) a été réélu à ce poste sur proposition du Secrétaire général pour un mandat de quatre ans allant du 1er février 2002 au 31 janvier 2006. M. Klaus Töpfer, qui occupe ces fonctions depuis le 1er février 1998, a vu son engagement en faveur des activités environnementales au sein du système des Nations Unies salué par le représentant du Nigéria qui a également souligné son rôle en faveur de la vulgarisation de la dimension environnementale dans le domaine du développement durable.
L'Assemblée générale a également adopté, telle qu'oralement amendée, par 93 voix pour, et deux abstentions (Etats-Unis et Singapour), une résolution concernant la zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud. Son paragraphe 8 qui invite les Etats membres à continuer de s'efforcer d'aboutir à une réglementation appropriée du transport par mer des déchets radioactifs ou toxiques, a fait l'objet d'un vote séparé et a été adopté par 86 voix pour, une voix contre (Etats-Unis) et une abstention (Singapour). Aux termes de cette résolution, l'Assemblée réaffirme également qu'il importe que les États membres contribuent par tous les moyens dont ils disposent à l’instauration d’une paix réelle et durable en Angola, et répète à cet égard que la situation en Angola tient essentiellement à ce que l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola, sous la direction de Jonas Savimbi, ne s’est pas acquittée des obligations que lui imposent les Accords de paix, le Protocole de Lusaka et les résolutions du Conseil de sécurité en la matière.
Dans une explication de vote, le représentant des Etats-Unis a observé que la définition des zones de paix portait atteinte à la liberté de navigation et au droit collectif d’autodéfense qui sont garantis par le droit international et que le paragraphe 8 suppose que le mécanisme de régulation du transport maritime des déchets radioactifs n’est pas adéquat ce qui contredit les conclusions de l’Organisation internationale du transport maritime et de l’AIEA. Le représentant de la France a également exprimé des réserves au cours d'une explication après le vote. Se sont exprimés dans le cadre du débat sur cette question les représentants des pays suivants: Argentine, Brésil et Nigéria.
L'Assemblée générale a également adopté une résolution concernant l’Année des Nations Unies pour le patrimoine culturel, 2002, par laquelle elle proclame l’année 2002 Année des Nations Unies pour le patrimoine culturel. Les représentants de l'Egypte, du Canada, de l'Italie, du Japon et de l'Ukraine se sont exprimés sur cette question.
L'Assemblée générale a par ailleurs conclu son examen de la question de l'assistance antimines en entendant les délégués du Cambodge, de la Zambie et de la Suisse.
L’Assemblée générale examinera lundi 26 novembre, à 10 heures, le rapport du Tribunal pénal sur l'ex-Yougoslavie.
ASSISTANCE A L’ACTION ANTIMINES
Déclarations
M. SUN SUON (Cambodge) a rappelé que trois décennies de conflit avaient laissé des populations innocentes, en particulier des femmes et des enfants, confrontées aux conséquences de millions de mines terrestres et de munitions non explosées qui sont toujours enfouies dans le sol du Cambodge. Etant un des pays les plus lourdement touchés par la pollution des mines, le Cambodge a poursuivi ses efforts pour réduire le nombre des accidents qu’elles entraînent. Depuis ses débuts en 1992, le Centre antimines cambodgien, une des plus larges institutions de déminage à la réputation nationale et internationale, s’efforce de créer une dynamique susceptible de maintenir la confiance du Gouvernement et des pays donateurs. Avec des objectifs renouvelés pour 2000 et sa devise « Sauver des vies et aider au développement du Cambodge », le Centre s’efforce d’améliorer son efficacité, sa transparence et sa productivité. Ses actions en matière de sensibilisation aux mines et de déminage ont eu pour résultat une baisse significative du nombre de victimes des mines qui est tombé de 200 par mois en 1996 à 80 en 2000.
Le représentant a indiqué qu’en raison de la suspension de l’aide extérieure, le Centre s’était engagé dans un processus de réforme générale et douloureuse. Ces efforts, qui ont inclus une décentralisation de ses institutions, ont eu pour résultat le lancement de plusieurs projets bilatéraux parrainés par des pays donateurs et des organisations telles que le Fonds de contributions du PNUD, a-t-il expliqué. Le Centre a également créé, l’an dernier, l’Autorité cambodgienne chargée du déminage et de l’assistance aux victimes qui gère, coordonne et régule l’action antimines. Prenant part aux efforts internationaux, le Cambodge a envoyé une équipe de démineurs au Kosovo.
En dépit des progrès réalisés, nous pensons que les mines terrestres continuent à représenter une grave menace pour l’humanité et une entrave au développement, a-t-il conclu. Le Cambodge lance en conséquence un appel à la communauté internationale pour qu’elle continue à s’efforcer de régler ce problème humanitaire.
M. ANDEBRHAN WELDEGIORGIS (Erythrée) a fait observer que l'expérience de son pays dans la zone de sécurité provisoire, au cours de la seconde moitié de cette année, attestait de l'importance du concept de plan de réponse d'urgence prenant en compte les besoins immédiats des populations locales, des organismes d'aide et des forces de maintien de la paix, concept préconisé par le Secrétaire général. A la suite de la signature de l'Accord mettant fin aux hostilités entre l'Erythrée et l'Ethiopie, le 18 juin 2000 et des résolutions du Conseil de sécurité qui ont suivi demandant aux deux pays de faciliter l'assistance à l'action antimines en coordination avec les Nations Unies, a-t-il expliqué, des opérations antimines ont été lancées sur la base d'une enquête rapide sur les mines terrestres. Pour répondre aux besoins urgents liés au retour rapide et sûr d'environ un quart de million de personnes déplacées à l'intérieur du pays, le programme de réponse rapide s'est concentré sur le déminage, la sensibilisation aux mines et la formation. Des progrès importants ont été accomplis. L'obstacle majeur à de
nouvelles évolutions reste le refus de l'Ethiopie de fournir à la Mission des Nations Unies en Ethiopie et en Erythrée (MINUEE) des informations utilisables sur le terrain concernant les champs de mines, en dépit de l'obligation qui lui en est faite au titre de l'article 8 de l'Accord, a-t-il poursuivi. Cela a pour résultat que les champs de mines créés par l'Ethiopie dans la zone provisoire de sécurité font payer un prix élevé en termes de vies humaine et de destructions de biens et cela inclut le personnel et les véhicules de la MINUEE.
Il existe aujourd'hui deux millions de mines terrestres et de munitions non explosées en Erythrée, un pays de 3,5 millions de personnes ce qui équivaut presque à une mine terrestre par personne, un des plus hauts niveaux de pollution par habitant du monde. Conformément avec notre politique nationale d'autosuffisance, nous souhaitons nous approprier le programme de déminage et en fixer les priorités, moyennant quoi nous travaillons en étroite coopération avec nos partenaires internationaux pour développer la capacité institutionnelle qui permettra à l'Erythrée de se débarrasser de ses mines terrestres et munitions non explosées.
M. MWELWA C. MUSAMBACHIME (Zambie) a indiqué que son pays, après des consultations exhaustives, a créé le Centre zambien d’action antimines qui est devenu opérationnel en août 2001 et qu’il développe actuellement des programmes humanitaires de déminage, de formation et de sensibilisation. Il s’est félicité du rapport présenté par le Secrétaire général qui propose des initiatives très pertinentes en ce qui concerne les stratégies à adopter. Il a néanmoins regretté que le rapport donne la priorité aux pays les plus infestés alors que l’expérience de la Zambie montre que même la simple suspicion de la présence de mines dans une région condamne totalement le développement de cette région. Le représentant a estimé, dans ce contexte, que les mines représentaient un problème non seulement humanitaire mais aussi économique et qu’il faudrait l’envisager sous cet angle. En effet, en Zambie, les zones potentiellement contaminées n’ont aucune chance de développement socioéconomique. Pour que les actions antimines soient couronnées de succès, il faut en outre que les initiatives prises par la communauté internationale trouvent des soutiens financiers, humains et matériels supplémentaires.
Le représentant a également indiqué que son Gouvernement a mené des études pour déterminer quelles sont les zones potentiellement contaminées. La Zambie est en outre activement engagée dans l’action antimines et appuie les comités et les conventions qui s’y réfèrent. Enfin, le représentant a exprimé l’espoir que cette action permettra de libérer les zones fertiles de son pays qui ne peuvent être exploitées.
M. JENÖ C.A STAEHELIN, Observateur permanent de la Suisse, a déclaré que l'action antimines avait obtenu ces dernières années des succès notables sur le plan international grâce à l’effort de la communauté internationale pour éliminer des mines antipersonnel. Il a regretté que, malgré ces progrès, des millions de mines restent enfouies et qu'il ne se passait pas de jour sans que des hommes, des femmes et des enfants ne soient victimes, ce qui témoigne de l'étendue du travail qui reste à mener. Il s'est également félicité du rapport du Secrétaire général sur l'assistance à l'action antimines qui témoigne du passage d'un mode d'action
réactif à une véritable approche stratégique plus systématique à l'échelon national et international. Dans le même ordre d'idées, il a pris connaissance avec satisfaction de la stratégie générale pour la période 2001-2005 qu'il a définie comme ambitieuse mais raisonnable. En ce qui concerne l'information, il a proposé que le Service de l'action antimines se concentre sur l'interconnexion de banques de données et de systèmes d'information existants comme le Système de gestion de l'information pour l'action antimines.
Le représentant de la Suisse a, par ailleurs, évoqué la création du Centre international de Déminage humanitaire de Genève qui fournit une aide notable aux Nations Unies dans les domaines de la recherche et de l'assistance opérationnelle. Il a également déclaré que son pays apportait son appui à des projets dans les Balkans (Kosovo, Croatie, Bosnie et Albanie), ainsi qu'en Afrique (Mozambique, Soudan et Erythrée) dans l'objectif de permettre aux autorités nationales de développer d'une manière autonome et engagée, leurs propres moyens d'action. De plus, la Suisse a adopté une approche mettant clairement l'accent sur la dimension socioéconomique qui s'intègre dans les programmes de reconstruction, de développement et de consolidation d'une paix durable dans les pays touchés, a encore ajouté Jenö Staehelin. En conclusion, il a rappelé que son pays intervenait activement au niveau de la destruction des stocks et qu'il continuerait de jouer un rôle actif en ce domaine, en sa qualité de corapporteur du Comité permanent sur la destruction des stocks dans le cadre de la Convention d'interdiction des mines antipersonnel.
Droits de réponse
Le représentant du Royaume-Uni a souhaité répondre au représentant de l’Argentine à propos des Iles Falkland. Il a bien noté la référence à l’échange de note entre les deux Gouvernements qui a eu lieu cette année dans lequel ils ont fait état de leurs intentions de mener une étude de faisabilité concernant les mines antipersonnel. Mais il a exprimé son désaccord avec la référence à la souveraineté sur l’Ile.
Le représentant de l'Ethiopie se félicite du rôle joué par les Nations Unies dans le domaine de l'action antimines. Il a indiqué qu'en tant que pays affecté par les mines et voisin de l'Erythrée, il était également demandeur d'une assistance antimines et que, contrairement aux allégations du représentant de l’Erythrée, son pays avait fourni toutes les informations dont il disposait y compris les cartes des champs de mines.
Elections aux sièges devenus vacants dans les organes subsidiaires et autres élections: élection du Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement : note du Secrétaire général (A/56/516)
M. OLUSEGUN AKINSANYA (Nigéria) a félicité M. Klaus Topfer pour sa réélection en tant que Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement. Il a particulièrement salué son engagement dans la promotion d’une coopération internationale, dans l’application des normes et des accords internationaux et dans l’observation de cette application. Il a en outre salué son engagement dans la promotion du renforcement de la coordination des activités environnementales au sein du système des Nations Unies et dans l’intégration de la dimension environnementale dans les questions relatives au développement durable.
ZONE DE PAIX ET DE COOPÉRATION DE L’ATLANTIQUE SUD
Le rapport du Secrétaire général (A/56/454 et Add.1) fait suite à la résolution 54/49 intitulée «Zone de paix et de coopération dans l’Atlantique Sud» par laquelle l’Assemblée générale avait prié le Secrétaire général de continuer de prêter aux États Membres de la zone toute l’assistance qu’ils pourraient demander dans le cadre de leur action commune visant à mettre en oeuvre la déclaration instituant une zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud. Conformément à la résolution 41/11 du 27 octobre 1986, le Secrétaire général a adressé une note verbale datée du 16 mai 2001 aux gouvernements des États Membres pour leur demander de lui communiquer leurs vues sur l’application de la déclaration susmentionnée, ainsi qu’une lettre datée du 16 mai également adressée aux organisations et organismes compétents des Nations Unies pour leur demander de communiquer avant le 31 juillet 2001 les informations et données qu’il conviendrait de refléter dans le rapport du Secrétaire général. La partie II du rapport contient les réponses obtenues de la part d’États (Afrique du Sud, Argentine, Gambie, République dominicaine et Brésil) et la partie III reprend les informations communiquées par les organismes des Nations Unies (Département des affaires de désarmement, Département de l’information, Bureau des Nations Unies pour le contrôle des drogues et la prévention du crime, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel).
Projet de résolution (A/56/L.12)
Aux termes de la résolution concernant la Zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud, l’Assemblée générale réaffirmerait que les questions de la paix et de la sécurité et les questions de développement sont interdépendantes et inséparables, et que la coopération entre les États de la région en vue de la paix et du développement favorisera la réalisation des objectifs de cette zone de paix.
L’Assemblée générale réaffirmerait également l’importance que les États membres contribuent par tous les moyens dont ils disposent à l’instauration d’une paix réelle et durable en Angola, et répète à cet égard que la situation en Angola tient essentiellement à ce que l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola, sous la direction de Jonas Savimbi, ne s’est pas acquittée des obligations que lui imposent les Accords de paix, le Protocole de Lusaka et les résolutions du Conseil de sécurité en la matière.
L’Assemblée générale déciderait l’inscription à l’ordre du jour provisoire de sa cinquante-huitième session la question intitulée «Zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud».
Déclarations
M. ARNOLDO M. LISTRE (Argentine), présentant le projet de résolution L.12 sur la zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud, a déclaré qu’il fallait ajouter le Cameroun et l’Angola à la liste des coauteurs. Les pays africains et d’Amérique latine de l’Atlantique Sud avaient, a-t-il expliqué, pris l’initiative dès 1985 de renforcer leur coopération afin d’atteindre des objectifs communs en matière de développement économique et social, de protection de l’environnement de la faune et de la flore marines, mais aussi de la préservation de la paix dans la région. Il a rappelé qu’aux termes de la résolution, l’Assemblée serait appelée à réaffirmer que les questions de la paix et de la sécurité et les questions de développement étaient interdépendantes et inséparables. Il a également évoqué la volonté des États de la zone Atlantique Sud de réaffirmer le caractère de zone exempte d’armes nucléaires de cette région et la volonté commune de lutter contre le trafic de stupéfiants et le commerce illicite des armes légères.
Le représentant de l’Argentine a également indiqué que les objectifs de paix et de coopération dans la région ne pouvaient être atteints que si les institutions démocratiques et représentatives sont vraiment opérationnelles et si elles respectent les droits de l’homme et les libertés fondamentales. Il a également souligné la question sensible du transport de matières irradiées et de déchets nucléaires et a souligné l’importance de respecter les règlements internationaux élaborés à ce sujet par l’Organisation maritime internationale et l’Agence internationale de l’énergie atomique. En conclusion, il a demandé aux délégations présentes d’adresser leur soutien aux nobles objectifs des États de la zone de l’Atlantique Sud en appuyant le projet de résolution susmentionné.
M. LUIZ TUPY CALDAS DE MOURA (Brésil) a indiqué que la zone de paix et de coopération de l'Atlantique Sud est un instrument qui offre aux Etats Membres des mécanismes permettant de mieux coordonner leurs actions en abordant les problèmes communs. Les domaines prioritaires pour lesquels la zone pourrait montrer tout son potentiel, a-t-il ajouté, sont la dénucléarisation de la région, la protection de l’environnement marin, la coopération dans la lutte contre le trafic de drogue et le trafic illicite d’armes légères. Il ne fait aucun doute, a-t-il poursuivi, que la dénucléarisation complète de la région de l’Atlantique Sud est un objectif accessible. Le Brésil, a indiqué le représentant, comprend que la création de nouveaux mécanismes sur le problème du droit de la mer apporterait, dans le cadre des Nations Unies, une contribution positive à la prévention d’accidents et à la promotion d’échanges d’informations et de la coopération. Pour atteindre ses objectifs, a-t-il indiqué, la zone de paix et de coopération de l'Atlantique Sud a besoin du soutien continu du système des Nations Unies, y compris du Programme des Nations Unies pour le développement et des institutions financières internationales. La zone, a-t-il conclu, agit comme un catalyseur dans la promotion du dialogue et de la coopération parmi les pays de la côte atlantique d’Afrique de l’Ouest et d’Amérique du Sud.
M. OLUSEGUN AKINSANYA, Directeur au Ministère des affaires étrangères du Nigéria, a indiqué que le Nigéria restait très attaché aux objectifs de la zone de paix et de coopération de l'Atlantique Sud et que sa priorité en ce qui concerne la zone, résidait dans les domaines de la paix et de la sécurité, du trafic illicite des petites armes et armes légères, la coopération dans la lutte contre le trafic de drogues et les délits y afférents, la protection des ressources marines et de l'environnement côtier, la protection du commerce extérieur ainsi que la coopération économique. Il a rappelé que les Etats Membres ont établi, par les Traités de Pelindaba pour la région africaine et de Tlatelolco pour la région de l'Amérique latine et des Caraïbes, des zones exemptes d'armes nucléaires. Tous les Etats Membres de la zone ont également souscrit au Traité pour la non-prolifération des armes nucléaires. Il a toutefois exprimé sa préoccupation face aux incidences croissantes du transport de déchets et matières radioactives qui constitue une menace pour la vie marine des Etats côtiers et l'écosystème de toute la région. Il a lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle respecte le désir des pays de la zone de maintenir celle-ci exempte d'armes et de matières nucléaires.
Le ministre a souligné l'engagement de son pays en faveur de la paix et de la coopération régionales et a rappelé son engagement dans les efforts déployés pour mettre un terme aux conflits au Liberia et en Sierra Leone. Il a regretté que des conflits se poursuivent dans de nombreuses régions du monde mais n'en a pas moins noté que le processus de paix et de stabilité en Afrique progressait. Il s'est déclaré également encouragé par les évolutions récentes au Burundi. Il a indiqué l'intention de son pays d'intensifier ses efforts pour éliminer le trafic illicite et la prolifération des petites armes et des armes légères dans la région et a apporté son appui à l'appel du Secrétaire général demandant aux Etats Membres de la zone d'examiner les initiatives visant à mettre en œuvre le Programme d'action visant à éliminer les petites armes. Dans le domaine de la lutte contre le trafic de drogues, le Ministre a indiqué que des plans de contrôle des drogues, basés sur l'échange de données et des opérations transfrontalières, avaient été mis en place dans la sous-région d'Afrique de l'Ouest. Il a par ailleurs insisté sur les besoins d'intégration Sud-Sud des institutions socioéconomiques de façon à amortir les effets de la crise financière qu'elles subissent.
Explications de vote
Le représentant des États-Unis a indiqué que cette résolution contient des éléments positifs, notamment ceux concernant le trafic de stupéfiants et d’armes légères. Toutefois la définition des zones de paix porte atteinte à la liberté de navigation et au droit collectif d’autodéfense qui sont garantis par le droit international. Le représentant a précisé que son pays est particulièrement inquiet au sujet du paragraphe 8 du projet qui suppose que le mécanisme de régulation du transport maritime des déchets radioactifs n’est pas adéquat. Or, l’Organisation internationale du transport maritime et l’AIEA ont récemment réalisé une étude complète sur la question, apporté des améliorations et conclu que le dispositif actuel est adéquat. Par conséquent, les États-Unis voteront non sur le paragraphe 8 et, pour ce qui est de la résolution, ils s’abstiendront.
Le représentant de la France a indiqué qu’il avait voté en faveur du projet de résolution L.12 et a cependant souhaité rappeler certaines réserves à l’égard du concept de Zone de paix. Ces réserves concernent les incertitudes sur les limites géographiques des zones, la nature exacte des obligations et le souci de voir respecter les règles du droit international concernant les voies maritimes et les espaces aériens internationaux.
ANNEE DU PATRIMOINE CULTUTRL DES NATIONS UNIES
Projet de résolution (A/56/L.13)
Aux termes de la résolution concernant l’Année des Nations Unies pour le patrimoine culturel, 2002, l’Assemblée générale proclamerait l’année 2002 Année des Nations Unies pour le patrimoine culturel.
L’Assemblée générale demanderait aux Etats Membres, aux observateurs, aux organisations nationales et internationales, aux organisations non gouvernementales et au secteur privé de fournir des contributions volontaires pour financer et appuyer les activités visant à assurer la mise en valeur et la protection du patrimoine culturel national et mondial, et notamment celles que l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture mène en la matière.
L’Assemblée générale déciderait de consacrer, au cours de sa cinquante-septième session, une journée de séances plénières, le 4 décembre 2002, pour marquer la fin de l’Année des Nations Unies pour le patrimoine culturel, et encouragerait les Etats Membres et les observateurs à s’y faire représenter au plus haut niveau possible.
L’Assemblée générale prierait le Secrétaire de lui faire rapport à sa cinquante-huitième session sur les activités organisées durant l’Année des Nations Unies pour le patrimoine culturel.
L’Assemblée générale déciderait d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa cinquante-septième session la question intitulée «Année des Nations Unies pour la patrimoine culturel».
Déclarations
M. AHMED ABOULGHEIT (Egypte) a indiqué que les questions culturelles ont un goût particulier, car au milieu des intérêts économiques parfois contradictoires, nous constatons le rôle du dialogue culturel entre les peuples qui vient assurer un point de convergence qui ouvre la voie pour mieux comprendre l’autre partie. Le devoir le plus simple à l’égard de nos ancêtres est aussi de l’examiner en vue de le laisser en héritage à nos enfants. Plus que jamais, a-t-il poursuivi, nous devons y chercher les racines communes avec le patrimoine des autres civilisations. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’initiative de l’année pour le patrimoine culturel. Cette proclamation coïncide de pair avec le 30e anniversaire de la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de 1972, adoptée à cette époque contre les dangers qui menaçaient notre patrimoine. Les efforts inlassables de l’UNESCO ont fait de cette organisation le symbole d’une haute valeur humaine et culturelle. Une campagne qui nous est chère en Egypte, a indiqué le représentant est celle qui vise à sauver les monuments de la Nubie au sud de l’Egypte. L’UNESCO est le forum naturel pour coordonner les activités de l’Année des Nations Unies pour le patrimoine culturel. Elle envoie, a-t-il ajouté, un message clair représentant l’intention de la Communauté internationale de protéger le patrimoine culturel quelle que soit sa nature. Les coauteurs du projet de résolution, a-t-il conclu, sont: l’Argentine, l’Autriche, la France, la Grèce, Monaco, le Guatemala, l’Indonésie, la Jamaïque, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la République de Corée, la Syrie, la Thaïlande, la Tunisie et les Etats-Unis.
M. GILBERT LAURIN (Canada) a déclaré qu’il appuyait le projet de résolution qui propose que l’année 2002 soit désignée « Année des Nations Unies pour le patrimoine culturel » car elle coïncidait avec le 30ème anniversaire de la Convention internationale pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel. Il a tenu à souligner qu’il convenait de protéger nombre de trésors culturels de l’humanité à la faveur d’une action mondiale qui s’appuie sur les principes de la solidarité et de la coopération exprimés dans la Convention susmentionnée. Il a également rappelé que la Conférence générale de l’UNESCO avait adopté par consensus, le mois dernier, lors de sa 31ème session, la Déclaration universelle sur la diversité culturelle, érigeant la diversité culturelle au rang de « patrimoine commun de l’humanité ». Dans le même ordre d’idées, il a évoqué le rapport rédigé sous la présidence de M. Javier Perez de Cuéllar, publié en 1995 par la Commission mondiale sur la culture et le développement, qui exhorte les États à accorder une attention particulière à ce patrimoine qu’il s’agisse des langues, du folklore, des traditions orales, des connaissances ancestrales des autochtones et des traditions locales.
Le représentant canadien a, par ailleurs, proposé de renforcer cette année internationale par une collaboration avec les institutions du système des Nations Unies, des organisations gouvernementales comme le Conseil de l’Europe ou l’Organisation des États américains, des organisations intergouvernementales s’occupant du patrimoine ou encore des organisations non gouvernementales telles que le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS). Il a également déclaré que ces nouvelles orientations à la faveur d’une collaboration avec les secteurs de l’éducation, des sciences naturelles et sociales, du tourisme et de la culture étaient aussi un moyen de renforcer le dialogue entre les peuples et de favoriser une culture de la paix et un développement humain durable. En conclusion, il a également déclaré que l’Année des Nations Unies pour le patrimoine culturel devait aussi donner l’occasion aux États Membres de veiller à la mise en oeuvre de nouvelles mesures comme l’adoption de politiques et de règlements pertinents et actualisés ou encore la création de services et d’institutions, assortis d’un financement adéquat, de la réalisation d’études scientifiques et techniques et de la formation de personnel.
MME BRUNELLA BORZI (Italie) a indiqué que, par vocation naturelle, l’Italie appuie depuis longtemps les efforts nationaux et internationaux de protection du patrimoine culturel et qu’elle soutient par conséquent la proclamation par les Nations Unies de l’année 2002 comme année du patrimoine culturel. Il s’est félicité de ce que cette célébration corresponde avec le 30ème anniversaire de la Convention du patrimoine culturel qui est le cadre de référence de tous les instruments légaux internationaux et qui a été approuvée par un très grand nombre d’États. Le représentant a également salué la Convention sur la protection du patrimoine subaquatique adoptée il y a quelques semaines et a souhaité la création, dans un futur proche, d’une convention internationale pour la protection du patrimoine intangible. En effet, l’Italie est convaincue que pour parvenir à un dialogue entre les cultures et préserver la mémoire à l’intention des futures générations, il n’est pas suffisant de protéger le patrimoine tangible.
Mme Borzi a en outre rappelé l’adoption, sur la proposition de l’Italie en 1991 suite au bombardement de Dubrovnik, d’une importante résolution signée par 48 États qui appelait les parties en conflit à protéger le patrimoine culturel et naturel. Suite à cette résolution, l’Italie a continué à jouer un rôle majeur en matière de protection du patrimoine culturel, notamment par l’intermédiaire de la Convention européenne pour la protection du patrimoine architectural de 1992, la Convention unidroit sur les objets volés ou illicitement exportés de 1995 et l’adoption du protocole additionnel de la Convention de la Haye de 1954 sur la protection des biens culturels dans les conflits armés. Le représentant s’est félicité, en outre, de ce que les efforts en matière de protection du patrimoine culturel aient été accompagnés d’une réflexion politique sur les relations interculturelles. Dans le cadre des activités du Centre du patrimoine culturel, il a souligné, en conclusion, la mise à disposition par son pays de l’expertise nécessaire et de près d’un million de dollars destinés à aider les pays à faible revenus à gérer leurs sites et à renforcer leur coopération avec le Centre mondial du patrimoine.
M. YOSHIYUKI MOTOMURA (Japon) a indiqué qu’il y avait 167 Etats, y compris le Japon, qui ont déjà ratifié la Convention pour la protection du patrimoine mondial, et 690 sites du patrimoine culturel et naturel qui ont été classés. La plupart de ces sites, a-t-il ajouté, constituent le patrimoine commun de l’humanité, ils se détériorent et sont en danger de disparition. Dans ce monde globalisé, les gens trouvent beaucoup d’intérêt à comprendre et préserver leur propre patrimoine culturel car ils souhaitent se forger une identité culturelle. Le Japon a appuyé activement la communauté internationale à préserver son patrimoine. Il est impératif, a poursuivi le représentant, de transférer la technologie et l’expertise pour que les experts locaux puissent préserver leurs propres patrimoines à long terme.
Détruire la nature est une vraie menace pour les êtres humains et la sécurité humaine, a-t-il par ailleurs indiqué. Le patrimoine immatériel sert de patrimoine commun et constitue une source essentielle d’identité culturelle. Pour protéger et promouvoir ce patrimoine, le Japon a soutenu les activités de l’UNESCO, a-t-il ajouté. La diversité culturelle est respectée lorsque nous reconnaissons chaque culture à travers la préservation du patrimoine culturel matériel et immatériel. Le Japon continuera d’élargir sa coopération dans la préservation de notre patrimoine culturel mondial, a-t-il conclu.
M. IHOR SAGACH (Ukraine) a déclaré que la diversité culturelle était le bien le plus précieux et le plus délicat de l’humanité. La protection des valeurs culturelles et historiques de la civilisation humaine est une responsabilité morale à l’égard des générations passées et futures. A cet égard, il a rappelé que la destruction des Bouddhas de Bamiyan en Afghanistan constitue un crime contre la culture, expression d’un extrémisme religieux et d’une philosophie totalitaire. Dans ce contexte, il a insisté sur l’urgence de faire tout notre possible pour éviter des tragédies futures par le biais d’un renforcement des instruments internationaux visant à protéger le patrimoine culturel de l’humanité.
Le représentant ukrainien a, par ailleurs, précisé qu’il y avait plus de
140 000 sites historiques et culturels protégés dans son pays parmi lesquels on dénombrait 69 000 monuments archéologiques, 55 000 sites historiques et 15 000 structures architecturales. Il a également évoqué la 29ème session de la Conférence générale de l’UNESCO qui, en 1997, a appuyé l’initiative de l’Ukraine de proclamer une Année internationale de la protection du patrimoine culturel de l’humanité et a demandé aux Etats d’attirer l’attention de l’Assemblée générale des Nations Unies sur cette question. En conclusion, M. Ihor Sagach a déclaré que son pays, en tant que coauteur du projet de résolution, soutenait totalement ses dispositions et appelait les délégations présentes à en faire de même, afin que nous puissions atteindre l’objectif noble de protection du patrimoine culturel mondial pour les générations présentes et futures, mais aussi pour renforcer le dialogue entre les civilisations.
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