UNE COOPERATION RENFORCEE DEMANDEE POUR LUTTER CONTRE LES MINES ANTIPERSONNEL QUI MENACENT LA SECURITE ET LE DEVELOPPEMENT
Communiqué de presse AG/1243 |
Assemblée générale
60e séance – matin
UNE COOPERATION RENFORCEE DEMANDEE POUR LUTTER CONTRE LES MINES ANTIPERSONNEL
QUI MENACENT LA SECURITE ET LE DEVELOPPEMENT
La barbarie des mines antipersonnel a été unanimement reconnue ce matin au cours de l’examen par l’Assemblée générale du rapport du Secrétaire général sur l’assistance à l’action antimines. Tout en reconnaissant, comme le représentant de Slovénie, qu’il y a aujourd’hui moins de victimes, moins de champs minés, moins de stocks, et en admettant que les efforts collectifs visant à éliminer ces armes lâches et cruelles ont permis de progresser, les intervenants ont été d’accord pour reconnaître que la Communauté internationale devra renforcer son engagement dans l’assistance antimines. Nous avons noté avec inquiétude l’énormité de la tâche et la rareté des ressources, a déclaré le représentant du Pakistan qui comme l’Egypte est préoccupée par la charge financière et technique que pose le déminage et qui ne saurait reposer uniquement sur les seuls gouvernements.
De nombreux appels à la coopération ont ainsi été lancés, dans le prolongement de la Convention d’Ottawa pour une action coordonnée et efficace. Le représentant d’Israël a déclaré que la meilleure façon de parvenir à l’élimination complète des mines résidait dans la restauration de la confiance et la réconciliation entre d’anciens adversaires. Pour le représentant de la Libye, les pays responsables des mines placées pendant la Seconde Guerre mondiale dans son pays doivent éliminer ces mines et payer des dommages et intérêts. D’autres délégations, toutefois, comme le Bélarus, ont indiqué ne pas disposer des ressources financières et technologiques nécessaires pour répondre aux ambitions de cette convention.
Outre les enjeux sécuritaires, le défi de l’élimination des mines antipersonnel est étroitement lié au développement, en particulier en Afrique où les 50 millions de mines réparties dans 18 Etats africains constituent un obstacle au développement de ce continent.
Les inquiétudes sur la situation en Afghanistan ont aussi été souvent évoquées, le représentant du Japon ayant souligné la détermination de son gouvernement à favoriser la stabilité et le développement sur le long terme de l’Afghanistan.
(à suivre – 1a)
Ont également pris part à ces débats: la Belgique, la République démocratique populaire lao, la Norvège, le Pérou, le Soudan, la Thaïlande, l’Uruguay, le Canada, la République de Corée, la Croatie, le Bélarus, le Nicaragua, l’Argentine et la Slovénie.
L’Assemblée se réunira cet après-midi à 15 heures pour poursuivre son débat sur l’assistance à l’action antimines et entamera les débats sur la zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud.
ASSISTANCE A L’ACTION ANTIMINES
Le rapport du Secrétaire général sur l’Assistance à l’action antimines (A/56/448) présente les progrès réalisés dans ce domaine au cours des douze derniers mois. Il indique que ceux-ci ont été importants notamment dans le domaine de la planification stratégique, de l’appui opérationnel, de la coordination et de la gestion de l’information. Il signale cependant que la communauté internationale est confrontée à de nouveaux défis dans certains pays où des mines terrestres continuent à être posées, précisant que les régions les plus préoccupantes du point de vue humanitaire sont l’Angola, le Burundi, la République démocratique du Congo, le Soudan et le Sri Lanka.
Le système des Nations Unies fournit actuellement une aide directe à 30 pays contre 26 en 2000. Les nouveaux programmes d’assistance concernent l’Ethiopie et l’Erythrée ainsi que le sud du Liban où sont menés des programmes d’urgence et la zone de sécurité temporaire entre l’Ethiopie et l’Erythrée. Parallèlement au lancement de ces deux derniers programmes, deux programmes en cours, en Croatie et au Kosovo (République fédérale de Yougoslavie), sont parvenus au stade où l’assistance technique de l’ONU et d’autres organisations peut être sensiblement réduite. En Croatie, le Centre croate d’action antimines est une organisation nationale pleinement opérationnelle. Au Kosovo, avec le soutien adéquat et constant de la communauté des donateurs, toutes les zones connues contenant des mines devraient avoir été déminées à la fin de 2001.
L’Afghanistan demeure l’un des pays les plus touchés par le problème des mines terrestres et des munitions non explosées. Le Programme d’action antimines de l’ONU, lancé en 1989, englobe le Centre de l’action antimines pour l’Afghanistan, quatre centres régionaux d’action antimines de l’ONU et 15 organisations non gouvernementales partenaires. En 2001, le Centre de l’action antimines, malgré les défis constants que représentent le fait de travailler à proximité d’un conflit en cours et la pose de nouvelles mines dans certaines zones, a porté ses effectifs à plus de 4700 personnes recrutées localement et a déminé plus de 23 kilomètres carrés hautement prioritaires.
Il est également précisé que l’ONU a commencé à élaborer un plan d’action d’urgence antimines, lequel devrait permettre à l’Organisation ainsi qu’à ses partenaires internationaux d’intervenir plus rapidement et de manière plus efficace en matière d’action antimines dans les situations d’urgence humanitaire ou de maintien de la paix. Un autre résultat important des 12 derniers mois dans le domaine opérationnel a trait à la gestion de la qualité des actions antimines. Des normes internationales révisées ont été élaborées sous les auspices de l’ONU avec l’appui concret du Centre international de déminage de Genève. Les normes révisées tiennent compte de l’expérience accumulée au cours des dernières années et couvrent des activités qui ne l’étaient pas telles que la sensibilisation aux dangers présentés par les mines et la destruction des stocks. Un premier ensemble de 22 normes a été approuvé en septembre 2001 par le Groupe interorganisations de coordination de l’action antimines.
Au chapitre traitant des aspects financiers, il est indiqué qu’une partie des dépenses de base du Service est financée à l’aide des contributions statutaires dans le cadre du Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix. S’agissant des activités humanitaires qui ne sont pas directement liées à des opérations de maintien de la paix, le Secrétaire général demeure conscient de la nécessité de faire en sorte que le Service de l’action antimines dispose d’une base financière solide pour mener à bien sa mission. La baisse spectaculaire de la production comme de l’emploi des mines antipersonnel au cours des dernières années a ouvert des perspectives encourageantes quant à la possibilité de faire disparaître dans des délais quantifiables le danger des mines terrestres de certains des pays les plus gravement touchés, note le Secrétaire général. Le succès dépendra de l’engagement que continueront d’apporter tous ceux qui participent à ce vaste effort international.
La Stratégie des Nations Unies pour la lutte contre les mines 2001-2005, présentée dans le rapport du Secrétaire général (A/56/448/Add.1), définit, pour la période considérée, six objectifs stratégiques: l’élaboration et la mise à disposition d’informations pour aider à comprendre et à résoudre les problèmes de l’action antimines, la mise en place d’une capacité d’intervention d’urgence pour répondre aux besoins de l’action antimines dans les situations d’urgence, la mise en place de capacités nationales et locales pour planifier, coordonner et exécuter les programmes antimines, l’exécution des opérations antimines dans de bonnes conditions économiques et de sécurité, la mobilisation de ressources suffisantes et la bonne coordination de leur utilisation, l’universalisation des instruments internationaux qui apportent des solutions au problème des mines et des munitions non explosées.
Le rapport du Secrétaire général intitulé Politique sectorielle : gestion de l’information au service de la lutte contre les mines (A/56/448/Add.2) définit les principes fondamentaux de la gestion de l’information sur l’action antimines des Nations Unies; il précise les rôles et les responsabilités des organismes du système des Nations Unies à cet égard et propose une politique sectorielle dans ce domaine. Il est indiqué que l’ONU établira, à l’intention des responsables des programmes nationaux d’action antimines et de la gestion de l’information, une base de données indiquant les directives et les pratiques optimales à observer dans l’utilisation des données sur le repérage des mines. Il est précisé également que l’ONU est favorable à un échange transparent d’informations sur l’action antimines et prône l’utilisation optimale du réseau Internet pour faciliter la diffusion générale de l’information et l’élargissement de la base de données sur l’action antimines.
Déclarations
M. Stephane LOECKER (Belgique), s'exprimant au nom de l'Union européenne et des pays associés, a déclaré que ces dernières semaines nous ont démontré que les mines antipersonnel constituent un problème humanitaire majeur. Il a rappelé que selon les chiffres du CICR, 2812 personnes auraient été victimes de telles armes en Afghanistan entre mars 1998 et décembre 2000, dont le quart étaient des personnes fuyant les conflits ou la sécheresse. Il a également précisé que les mines antipersonnel entravaient souvent l'acheminement de l'aide humanitaire et que cette situation valait malheureusement pour beaucoup de régions dans le monde, et que l'action antimines constituait la meilleure réponse à ce fléau. A cet égard, il a cité les cinq éléments qui composent cette action à savoir: l'éducation et la sensibilisation des populations en danger, l'assistance aux victimes et à leur réinsertion dans la société, le déminage, veiller à ce que les parcelles déminées ne soient pas reminées et enfin la destruction des stocks. Il a estimé qu’une évaluation constante de cette action était nécessaire et a souligné l’importance d'une coordination nationale pour planifier l'action sur le terrain, pour élaborer les plans d'action nationaux, planifier la fourniture des services, faciliter la formulation des politiques, corriger ou éviter les lacunes dans les services fournis, assurer une répartition équitable de ces services, faciliter l’échange des informations et faire en sorte que les bénéficiaires de ces activités y soient associés et puissent en avoir la maîtrise.
Par ailleurs, il a fait part du soutien exemplaire de l'Union qui, grâce à ses États membres et à la Commission européenne, était le premier bailleur de fonds au monde avec 125 millions d'euros de contributions en l'an 2000, et qu'elle contribuait à elle seule à plus de 50% du total des contributions du Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies (VTF). Il a également affirmé que l'Union européenne continuerait à poursuivre ses efforts tendant à l'élimination totale des mines antipersonnel dans le monde et à encourager tous les États à participer activement au mécanisme intersessions à Genève lié à la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel et s'est félicité qu'à ce jour 122 États sont déjà parties à cette Convention. Dans le même ordre d'idées il a réaffirmé le soutien de l'Union européenne à la recherche scientifique afin de trouver des techniques de déminages plus efficaces. Il s'est félicité du rapport du Secrétaire général sur «l'Assistance à l'action antimines» qui pour lui était une confirmation des progrès remarquables réalisés dans ce domaine en particulier au niveau de la panification stratégique optimalisée, de soutien opérationnel, de la coordination et de la gestion d'information. Dans ce contexte il a défini comme très importante pour la transparence et la poursuite de la politique des Nations Unies en matière de mines, la stratégie d'action antimines développée par UNMAS pour la période 2001-2005. En conclusion, il a évoqué l'accueil très favorable par l'Union européenne de la recommandation du "Comité spécial sur les opérations de maintien de la paix" de voir l'UNMAS devenir une division au sein du Département de maintien de la paix mais également que deux postes nouveaux soient créés comme juste reconnaissance du rôle de cet organisme en matière d'action antimines.
M. MASOOD KHALID (Pakistan) a indiqué que plus de 60 pays en développement sont victimes d’une utilisation irresponsables des mines antipersonnel. Les populations civiles sont les principales victimes des mines antipersonnel et des munitions non explosées. Ces mines causent de sérieux problèmes économiques et sociaux. L’Afghanistan est peut-être le pays le plus miné dans le monde, a-t-il ajouté, avec plus de 10 millions de mines. La plupart des victimes sont des civils. Les victimes sont soignées dans des hôpitaux du Pakistan, déjà surchargés.
Il est important, a poursuivi le représentant, que les Nations Unies soulignent également l’importance de la mobilisation et la nécessité de collecter des ressources. Nous avons noté avec inquiétude le fossé énorme entre l’énormité de la tâche et la rareté des ressources. Nous sommes particulièrement inquiets, a-t-il poursuivi, de la situation en Afghanistan. Son économie agraire ne pourra être reconstruite sur un terrain miné. Le Pakistan contribue à des opérations de déminage au Koweït, au Cambodge, en Angola, en Bosnie et au Sahara occidental, a précisé le représentant. Le Pakistan a déclaré un moratoire sur l’exportation des mines antipersonnel, a-t-il déclaré. Nous avons ratifié le protocole II modifié sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques, a conclu le représentant
M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao) a attiré l’attention sur le fait que le nombre de pays qui ont besoin et réclament une assistance antimines continue d’augmenter alors que les ressources disponibles sont limitées. Le caractère aléatoire des ressources financières porte atteinte à l’efficacité de ces programmes, a-t-il indiqué. C’est pourquoi ma délégation appuie pleinement les observations du Secrétaire général qui insiste sur la nécessité de disposer de ressources adaptées à l’augmentation des besoins et demande au système des Nations Unies de fournir son aide aux régions touchées par les mines et munitions non explosées. Le Secrétaire général a également demandé à la communauté internationale de redoubler d’efforts pour appuyer la mise en oeuvre de la stratégie des Nations Unies.
Aucun autre pays dans l’histoire n’a eu à endurer un bombardement comparable à celui qu’a connu notre pays pendant la guerre d’Indochine, de 1964 à 1973, a-t-il déclaré. Plus de trois millions de tonnes d’explosifs ont été lâchés sur notre petit pays et un million de munitions non explosées y sont encore éparpillées. Depuis la fin de la guerre, plus de 12 000 accidents liés aux munitions non explosées ont été enregistrés et un accident provoqué par ces explosifs se produit actuellement tous les deux jours. Deux tiers des blessés sont des enfants.
Le représentant a indiqué qu’un Fonds de contributions pour le déminage avait été créé en coopération avec le PNUD et l’UNICEF et que, l’an dernier, 743 hectares avaient été déminés et 80 000 explosifs détruits. Il a exprimé l’espoir que le programme de déminage lao recevra l’aide financière nécessaire de la part de donateurs bilatéraux et multilatéraux.
M. ARNE BIRGER HONNINGSTAD (Norvège) a fait observer que, depuis l’entrée en vigueur de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, on avait assisté à une baisse spectaculaire de la production et du commerce de ce type de mines ainsi qu’à des progrès réguliers dans le domaine du déminage et de la destruction de ces mines. Les mines font moins de victimes et les ressources financières destinées à l’action antimines continuent d’augmenter, a-t-il indiqué. Ces évolutions sont encourageantes mais ne sont pas suffisantes. Les mines antipersonnel constituent toujours une menace pour des millions de personnes et sont un obstacle significatif aux progrès économiques et sociaux. 122 Etats ont ratifié la Convention mais beaucoup ne l’ont encore pas fait. Selon certaines informations, les mines antipersonnel sont actuellement utilisées dans le cadre de 23 conflits. Des mines de ce type sont déployées pendant que nous parlons. Le fait que 15 gouvernements et 30 groupes rebelles utilisent ce type d’armes est tout simplement inacceptable. Il se pourrait même qu’un Etat partie viole la Convention ce qui est extrêmement fâcheux.
Dans la stratégie d’action antimines 2001-2005 des Nations Unies, le Service antimines de l’ONU joue un rôle central en stimulant une réponse collective, stratégique et coordonnée aux défis posés par les mines terrestres, a poursuivi le représentant. La Norvège attend des Nations Unies qu’elles se concentrent sur l’amélioration de la coordination dans le domaine de l’action antimines au sein du système. L’engagement norvégien de consacrer 120 millions de dollars pendant cinq ans est toujours valable et, au-delà de cette période, nous continuerons à nous impliquer politiquement et financièrement dans cette question et à rechercher avec d’autres donateurs, les moyens de fournir un financement adéquat.
M. EIJI YAMAMOTO (Japon) a fait observer que l’existence de mines terrestres continuait d’entraver la réhabilitation et le développement après les conflits et posait de graves menaces à la sécurité humaine. Par conséquent, il est impératif de renforcer l’engagement de la communauté internationale en ce qui concerne l’assistance antimines. Dans ce contexte, le représentant a rappelé que son pays poursuivait ses efforts en vue de l’interdiction universelle des mines et du renforcement de l’assistance aux victimes. Le Japon a également fourni d’importantes contributions financières au déminage à travers des actions multilatérales et bilatérales. Le représentant a également indiqué que son pays attache une importance particulière à la protection et à l’éducation des femmes et des enfants pendant les conflits armés. À cet égard, afin de réduire le nombre de blessés parmi les enfants par des politiques d’éducation, le Japon a contribué financièrement à la mise en place de normes internationales en matière d’éducation et de sensibilisation aux mines. De même, le représentant a fait remarquer qu’il était important d’assurer la sécurité des démineurs et c’est pourquoi son Gouvernement a décidé d’appuyer la production et la distribution de documents d’information concernant leur sécurité. Dans le domaine de l’assistance aux victimes, le Japon estime qu’au-delà d’une aide médicale et psychologique, des opportunités d’emploi doivent être créées et que l’assistance à la réintégration dans la société doit être développée. La contribution que peut apporter la société civile ne doit en outre pas être négligée et c’est pourquoi le Japon appuie l’action des organisations régionales et internationales qui se penchent sur les problèmes liés à l’assistance à l’action antimines. Enfin, le représentant a souligné la détermination de son Gouvernement à favoriser la stabilité et le développement sur le long terme de l’Afghanistan. Il poursuivra, à cet égard, les efforts destinés au déminage et à l’élimination des engins non explosés ainsi qu’à la formation des personnels et l’éducation des victimes dans la mesure où ces éléments peuvent favoriser le rapatriement et la réinstallation des réfugiés.
M. OSWALDO DE RIVEIRO (Pérou) a déclaré que dans le domaine de la lutte contre les mines antipersonnel et le terrorisme, il ne pouvait y avoir d'ambiguïté sur les objectifs à atteindre. Il a appelé à la destruction totale de ces armes et a cité l'exemple de son pays qui a achevé le 13 septembre dernier la destruction des 321 368 mines qui constituaient son arsenal. Il a également fait référence de la collaboration du Pérou avec le Canada, le Japon, les Etats-Unis et l'Organisation des États américains dans le retrait de ses mines le long de sa frontière avec l'Equateur et a précisé que quatre kilomètres sur neuf avaient déjà été traités. Dans le même ordre d'idées, il a rappelé que son pays menait une action avec les forces de police pour assurer le déminage des 1400 tours de hautes tensions qu'il a fallu protéger pendant la période de lutte contre le terrorisme.
Par ailleurs, il a déclaré que la Communauté internationale reconnaît largement l'attention particulière que le Pérou porte à la question du déminage et que cette attention avait d'ailleurs été soulignée à l'occasion de la troisième Conférence des États parties qui s'est tenue à Managua cette année. A ce titre, il a évoqué l'expérience de son pays en matière de déminage et l’offre de coopération technique faite à d’autres Etats pour l'explosion des mines à coût réduit et aux effets polluants minimes. Il a réaffirmé la volonté du Pérou de continuer à lutter contre les mines antipersonnel et leurs effets et a cité la mise en place prochaine du Centre d'action péruvien contre les mines antipersonnel visant à promouvoir et garantir l'application totale de la Convention d'Ottawa. Il a également ajouté que la politique de déminage s'inscrivait dans la politique extérieure du Pérou pour limiter les dépenses d'armements de l'Amérique du Sud au profit des dépenses de développement. En conclusion, il a déclaré que le Pérou fera tout ce qui est en son pouvoir afin de faire des Andes une zone exempte de mines antipersonnel.
M. ABDELHAFIZ AL-AWAD (Soudan) a indiqué qu’en tant que pays victime des mines, le Soudan appuie tous les efforts internationaux visant à éliminer le danger des mines terrestres antipersonnel. Nous avons été les premiers à signer la Convention d’Ottawa sur les mines terrestres, a-t-il fait remarquer
Concernant l’information selon laquelle des mines continuent d’être posées au sud du Soudan, le représentant a précisé que le Gouvernement du Soudan respecte la Convention d’Ottawa dans son esprit et a indiqué que le mouvement rebelle terroriste continue à poser des mines, l’activité économique ayant de ce fait baissé sensiblement. Il a salué les efforts des Nations Unies sur la sensibilisation. En tant qu’Etat signataire de la Convention sur les mines terrestres, il a souhaité que tous les Etats soient traités sur un pied d’égalité sans mettre l’accent sur des pays donnés. Nous avons créé un réseau national qui regroupe tous les organes concernés dans le domaine de l’action antimines, a conclu le représentant.
M. MAHMOUD MUBARAK (Egypte) a rappelé que son pays faisait partie de ceux qui sont les plus touchés par le problème des mines terrestres dont le nombre, en Egypte, est estimé à 23 millions. Dans ce contexte, le Gouvernement égyptien, malgré des capacités financières limitées, continue de travailler sur l’élaboration d’un plan ambitieux de déminage. Cependant le représentant a indiqué qu’un certain nombre de problèmes demeurait, notamment celui de la charge financière et technique que pose le déminage et qui ne saurait reposer uniquement sur le Gouvernement égyptien dans la mesure où il n’est pas responsable de la présence de ces mines. Il est donc indispensable que les États responsables de ce problème fournissent des cartes et des informations détaillées sur leur emplacement. De même, il a fait remarquer que le coût du déminage était d’autant plus élevé que les changements géologiques, en particulier les mouvements de sable, rendaient plus difficile leur localisation.
M. Mubarak a indiqué que son pays poursuivrait des consultations avec les Nations Unies et les États qui ont manifesté un intérêt dans les activités de déminage en Egypte. De son côté, l’Egypte a créé un Comité de haut niveau chargé de superviser le processus de déminage. Cependant, le représentant a regretté que le rapport sur l’assistance à l’action antimines, lorsqu’il aborde le problème des mines terrestres, n’ait pas pris en considération le cas particulier de l’Egypte comme étant un des pays les plus affectés. Enfin, le représentant a souhaité une plus grande prise en considération du problème des mines dans le cadre de la Conférence sur le désarmement et une réaffirmation de la responsabilité des pays qui ont posé ces mines.
M. CHUCHAI KASEMSARN (Thaïlande) a indiqué qu’au niveau national, le Centre d’action antimines de Thaïlande avait achevé la destruction de 117 557 mines cette année et projetait de détruire les stocks restants d’ici à avril 2003 comme l’exige la Convention d’Ottawa. Ces actions sont menées par trois unités humanitaires intervenant dans l’action antimines et créées en 1999 pour déminer les zones frontalières qui sont infestées de mines, a-t-il précisé. Nous sommes convaincus que l’efficacité des efforts nationaux est démultipliée quand ceux-ci sont complétés par des activités de coopération régionale. C’est pourquoi la Thaïlande en coopération avec Handicap International et avec l’assistance de la Suisse, de l’Allemagne et de la Norvège, a pris l’initiative d’accueillir la première Conférence régionale sur l’assistance aux victimes des mines.
Le représentant a estimé que le partenariat entre les pays affectés par les mines et la communauté internationale ainsi que l’aide qui en découle, devraient se poursuivre si l’on voulait que la dynamique enclenchée permette finalement de libérer le monde des mines. Il a estimé également que ce partenariat et cette aide ne devaient pas se limiter aux seuls Etats parties à la Convention mais qu’ils devaient être étendus à tous les pays affectés par les mines en attendant l’universalisation du processus d’Ottawa. Il a exprimé l’espoir que l’ensemble de l’Asie du Sud-Est rejoindra un jour «la famille» d’Ottawa. Il s’est à cet égard réjoui de constater que de nombreux pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), dont certains Etats non signataires comme la République démocratique populaire lao, aient assisté à la troisième Réunion des Etats membres parties à la Convention d’Ottawa à un aussi haut niveau.
MME SUSANA RIVERO (Uruguay) s’est félicitée de l’appui accordé, au cours de l’année 2000, à 30 pays dans le domaine du déminage et elle a salué la formulation d’une stratégie quinquennale. Elle a également souhaité que le Secrétariat puisse poursuivre l’examen des ressources financières nécessaires afin qu’il soit possible d’achever les projets en cours et de mettre en oeuvre ceux prévus pour 2002. Le représentant a salué l’important travail réalisé dans le domaine de l’information relative au déminage, notamment sur l’internet.
En outre, l’Uruguay, qui est engagé dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, accorde une importance toute particulière à la question de la sécurité liée à la présence de mines et à la publication de documents qui favorisent une sensibilisation aux problèmes de sécurité, a poursuivi le représentant. Dans ce contexte, il a exprimé l’espoir que le personnel militaire uruguayen spécialisé dans l’action de déminage puisse fournir une aide aux activités de sensibilisation à la sécurité. Le représentant a rappelé que son pays appuyait, tant au niveau national qu’au niveau international, l’objectif consistant à renforcer les efforts qui tendent à réduire la production de mines terrestres et, à cet égard, l’Uruguay a ratifié la Convention d’Ottawa. Enfin, le représentant s’est félicité de l’élaboration d’un plan destiné à instituer une capacité de réponse rapide aux activités relatives aux mines en situation d’urgence.
M. DANIEL LIVERMORE (Canada) a déclaré que la Convention d'Ottawa nous offrait un cadre général pour aborder le problème global des mines terrestres et a cité qu'un des défis restait à convaincre les États qui n'y avaient pas encore adhéré de faire ce pas et de renoncer à cette arme insidieuse pour que cette Convention puisse enfin entrer en vigueur. Il s'est félicité de constater que cette action constituait une des priorités du Secrétaire général et des Nations Unies qui avait déjà fait preuve de beaucoup d'initiatives en jouant un rôle de chef de file dans divers domaines comme, la coordination mondiale des ressources, les secours d'urgence et l'aide suivie aux régions et aux pays touchés, la gestion de l'information et de la qualité, la formation et les normes. Dans le même ordre d'idées, il a cité le caractère exemplaire de l'action des Nations Unies en ce domaine au Kosovo et en Croatie. Il a également fait part du soutien de son pays aux Nations Unies en contribuant aux services de diffusion des renseignements, mais aussi par la création d'un site Internet sur la destruction de ces armes et qu'il continuait d'appuyer la base de données sur les investissements dans l'action contre les mines.
Par ailleurs, il a évoqué l'importance des partenariats dans le cadre de l'élaboration de la Stratégie d'action contre les mines des Nations Unies pour la période 2001-2005, fruit de l'apport considérable des pays touchés par les mines, des pays donateurs, des programmes sur le terrain, des ONG et des experts. Il a également souligné la nécessité du partenariat avec le secteur privé pour assurer la durabilité des efforts, dans un souci de partager la cause commune que représentait la résolution de ce problème et de la responsabilité envers la mémoire de ceux et celles qui en sont morts. En conclusion, il a remercié le Département des affaires de désarmement des Nations Unies pour la réalisation des travaux à l'appui des réunions des États parties à la Convention d'Ottawa et de veiller à la transparence réelle des rapports présentés en vertu de l'article 7 de la Convention, qui selon lui, devait devenir la norme universelle et intégrale nécessaire à l'éradication complète de ce fléau.
M. ISA AYAD BABAA(Jamahiriya arabe libyenne) a indiqué que la Communauté internationale déploie des efforts inlassables dans la lutte contre les mines antipersonnel. En dépit des progrès limités, a—t-il ajouté, nos tentatives achoppent sans cesse. Le nombre de victimes de ces mines dépasse celui des victimes des armes nucléaires, les Etats ont créé de nouveaux types de formes différentes, comme des jouets d’enfants, des radios, a-t-il poursuivi. Cette arme est la plus horrible contre l’homme car les mines ne font pas de différences entre un enfant ou une femme et un soldat. Les soins et la réhabilitation des victimes nécessitent des ressources financières considérables. Les guerres se terminent alors que les mines restent cachées pour menacer la vie des femmes et des enfants, a-t-il poursuivi. Il y a plus de 120 millions de mines cachées dans 170 pays qui attendent une action internationale décisive. Les pays arabes et africains sont les plus touchés. Les 50 millions de mines réparties dans 18 Etats africains constituent un obstacle au développement de ce Continent. La Libye, a-t-il poursuivi, a souffert du problème des mines posées au cours de la Seconde Guerre mondiale. Cela a causé des milliers de victimes innocentes, et entravé le développement de vastes régions. La pose de ces mines est la responsabilité des pays qui ont fait la guerre, a estimé le représentant qui a demandé que ces pays viennent éliminer ces mines et payer des dommages et intérêts que ces mines ont causés. A cet égard, il a cité comme exemple l’Accord historique entre la Libye et l’Italie en juillet 98 concernant la coopération dans le déminage du territoire libyen. Mon pays soutient la campagne menée par la communauté internationale et est solidaire avec les objectifs nobles de la Convention d’Ottawa même si elle contient quelques insuffisances. Il faut faire appel aussi aux secteurs privés et à la société civile. En Afghanistan, a conclu le représentant, les armes utilisées atteignent un taux de 23 % de non-explosion. Il faut une assistance rapide pour aider le peuple afghan.
M. AARON JACOB (Israël) a expliqué que son pays avait pris des mesures concrètes visant à réduire la prolifération et les effets néfastes des mines terrestres antipersonnel au Moyen-Orient et au-delà. Israël a arrêté toute production de mines antipersonnel, a-t-il déclaré. Nous avons passé unilatéralement, en 1994, un moratoire sur l’exportation de tous les types de mines antipersonnel qui a été prolongé, en 1999, pour trois années supplémentaires et avons ratifié le Protocole II amendé de la Convention sur certains types d’armes classiques.
Israël considère que la coopération internationale dans les domaines du déminage, de la sensibilisation aux mines et de la réhabilitation des victimes est une question majeure, a-t-il indiqué. C’est pourquoi nous nous sommes impliqués, au cours des six années écoulées, en collaboration avec l’UNICEF, dans un projet de sensibilisation aux mines, mené en Angola, qui vise à éduquer la population locale sur les dangers que représentant les mines. Israël a également mené, en 1997, un projet conjoint avec la Jordanie, visant à permettre l’utilisation agricole de la vallée d’Arava et, en 1998, Israël, la Jordanie, le Canada et la Norvège ont mené ensemble, en Jordanie, un projet de déminage et de réhabilitation médicale des victimes.
Nous estimons, a déclaré le représentant, qu’Israël a contribué à la stabilité dans notre région. Israël continue à penser que la meilleure façon de parvenir à l’élimination complète des mines réside dans l’adoption de mesures de restauration de la confiance, telles que la coopération dans le domaine du déminage et la réconciliation entre d’anciens adversaires qui sert de base à un avenir de stabilité, sécurité et paix régionales.
M. KIE-CHEON LEE (République de Corée) a déclaré que des progrès considérables avaient été faits en matière de lutte contre les mines antipersonnel depuis que ce sujet a été inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée générale en 1993, progrès qui étaient surtout marqués par une baisse considérable du nombre de victimes, la destruction de millions de mines entreposées et le déminage effectif de nombreuses zones. Néanmoins, il a regretté que les mines continuent à faire de nombreuses victimes parmi les femmes et les enfants dans les zones de conflits comme post-conflictuelles et que de nombreuses actions humanitaires ou opérations de reconstruction avaient été troublées par la présence de ces armes. Dans ce contexte, le représentant de la République de Corée s'est félicitée de la Stratégie d'action antimines mise en place par les Nations Unies pour 2001-2005 en réponse à la résolution 55/120 de l'Assemblée générale, mais aussi du soutien direct qu'apportait l'Organisation à plus de 30 pays en ce domaine, dans le cadre de différents programmes d'urgence et d'assistance aux niveaux national et international.
Par ailleurs, il s'est félicité de l'entrée en vigueur en mars 1999 du Traité d'interdiction complète des mines ainsi que l'entrée en vigueur du Protocole II amendé de la Convention sur certaines armes classiques limitant l'utilisation des mines antipersonnel. Il a également fait part de l'engagement de son pays dans l'effort mondial pour protéger les civils du fléau des mines antipersonnel, mais aussi dans l'action de déminage, d'assistance, et de recherche de ressources. Il a également reconnu la nécessité de rechercher des conditions préalables, notamment de ressources substantielles, pour permettre à tous les pays touchés de se libérer au plus vite de cette souffrance. A cet égard, il a rappelé que son pays apportait des contributions annuelles au Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour la lutte contre les mines antipersonnel. En conclusion, il a exhorté les Nations Unies à maintenir leur action centrale visant à générer des synergies intéressantes entre les organes concernés par cette lutte.
M. IVAN SIMONOVIC (Croatie) a rappelé que le nombre de mines antipersonnel et d’engins non explosés dans son pays était estimé à 1,2 million. Dans ce contexte, il a indiqué que cette présence posait d’importants problèmes économiques à la Croatie dans la mesure où elle empêche le développement de l’infrastructure, la reconstruction et le processus de retour et de réintégration. Il a également exhorté les pays qui disposent des plans où se trouvent les mines à les fournir. Le représentant a fait remarquer que son pays n’était pas en mesure de dégager les ressources financières nécessaires au déminage et il a par conséquent imploré les pays donateurs à appuyer les efforts de son pays. Il a également souligné l’activité d’équipes d’experts croates qui cherchent à trouver les solutions les plus efficaces et les moins coûteuses applicables à l’action de déminage.
M. Simonovic a en outre appelé les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier la Convention d’Ottawa qu’il considère comme étant un instrument indispensable à la poursuite des activités antimines. Cependant, il a estimé que des actions aux niveaux national, régional et international étaient toujours indispensables. Dans ce contexte, la Croatie a adopté une législation qui confirme la validité de la Convention d’Ottawa et réalise les préparations finales pour l’élaboration d’une législation sur l’utilisation, le stockage, la production et le transfert de mines antipersonnel dans tous leurs aspects.
M. SERGEI LING (Bélarus) a soutenu les initiatives visant à l'interdiction du stockage, de la production et du transfert de mines antipersonnel et s'est félicité de l'action de coordination de Nations Unies en ce domaine. I a déclaré que le Bélarus n'était pas prêt a adhéré à la Convention d'Ottawa non pas parce qu'il ne le souhaitait pas mais parce qu'il ne disposait pas des ressources financières et technologiques nécessaires pour répondre aux ambitions de cette Convention. A cet égard, il a évoqué la situation de son pays où l'on détruisait chaque année plus de 7 000 engins explosifs dont des mines et où une opération menée entre 1992 et 1994 avait vu 3 000 hectares nettoyés, opération qui n'a pas été reconduite par la suite, faute de moyens.
Le représentant du Bélarus a, par ailleurs, déclaré que son pays s'acquittait strictement des Accords souscrits en matière de désarmement et de non-prolifération et qu'il avait procédé, sans soutien extérieur, à la destruction de 10% de son matériel militaire lourd. En ce qui concerne les besoins du Bélarus pour se conformer à la Convention d'Ottawa, il a précisé que ceux-ci avaient été exposés à l'occasion du séminaire international qui s'est tenu à Minsk en mars 2000. A cet égard, il a affirmé que chaque étape serait synchronisée avec une aide financière et technologique pour détruire ses stocks dans les délais prévus par la Convention, ainsi que pour le déminage de son territoire qui souffrait de ce fléau depuis la Deuxième Guerre mondiale. En conclusion, il a souligné que la Bélarus honorait dans la pratique et dans la mesure de ses moyens, les engagements contenus dans la Convention d'Ottawa bien qu'il n'y ait pas adhéré, et qu'il ne soit pas une source de menace en matière de prolifération de mines antipersonnel.
EDUARDO J. SEVILLA SOMOZA (Nicaragua), au nom des pays d’Amérique centrale et de la République dominicaine, a rappelé que divers pays de la région de l’Amérique centrale ont invité l’Organisation des États américains (OEA) a participer et à appuyer un programme de destruction des mines antipersonnel. Cette invitation a permis la création d’un Programme d’assistance pour le déminage de l’Amérique Centrale dont les principales caractéristiques sont humanitaires. Il tend en effet à restaurer la sécurité et la confiance des citoyens par la réduction de la menace présentée par les mines antipersonnel et les autres engins non explosés et à restaurer l’usage des terres dans les zones affectées. Le représentant a indiqué que les pays d’Amérique Centrale qui bénéficient du programme de l’OEA sont le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras et le Nicaragua. Face à limportance des problèmes rencontrés par les pays concernés, un appui logistique et technique qui permette la détection et la destruction des mines est indispensable. Les pays concernés eux-mêmes fournissent un appui logistique en fonction de leurs capacités nationales.
Le représentant a fait remarquer qu’au Honduras, les activités de déminage ont commencé en septembre 1995 et qu’il est aujourd’hui le premier pays à avoir éliminé totalement ses mines. Le Costa Rica poursuit quant à lui les activités de déminages engagées en 1996. Les activités de déminage au Guatemala demandent un soutien très important dans la mesure où il s’agit de déterrer plus de 8000 engins non encore explosés. De même, il a insisté sur l’urgence rencontrée par le Nicaragua dans la mesure où 135 000 mines se trouvent sur son territoire et a salué le programme pilote mis en place avec l’aide de la Suisse et destiné à la réhabilitation physique et psychologique des victimes. Dans ce contexte, le représentant a indiqué que les efforts nationaux des pays d’Amérique Centrale devaient être relayés par la communauté internationale et, en conclusion, il a lancé un appel à tous les États qui continuent d’utiliser, de produire et d’acheter des mines antipersonnel à cesser de telles activités immédiatement.
M. LUIS E. CAPPAGLI (Argentine) a déclaré que l'entrée en vigueur de la Convention d'Ottawa a apporté à la communauté internationale un instrument juridique décisif pour avancer dans le domaine du désarmement en interdisant toute une catégorie d'armes et en renforçant le droit humanitaire international. Il a également constaté avec satisfaction que le dernier Rapport du Secrétaire général sur l'assistance antimines concluait sur des progrès considérables constatés ces douze derniers mois. L'Argentine a ratifié la Convention d'Ottawa le 14 septembre 1997 afin d'éliminer définitivement les mines antipersonnel de son territoire, a-t-il ajouté. Il a évoqué la situation particulière des Malouines où existaient toujours de nombreuses mines et, à cet égard, il a précisé que les Gouvernements du Royaume-Uni et d'Argentine avaient convenu le 11 octobre 2001 à Buenos Aires, d'une étude de faisabilité sur le déminage de ces Iles.
Le représentant argentin a, par ailleurs, soutenu que le déminage était une tâche prioritaire pour la protection des vies humaines et le développement socioéconomique et a appelé l'aide des donateurs et bailleurs de fonds pour appuyer les objectifs des organisations internationales en cette matière. En ce qui concerne l'interdiction totale, il a suggéré qu'elle soit liée à l'aide aux victimes. Il s'est également rangé aux côtes des nations qui apportaient des ressources humaines en matière d'expérience et a appuyé la nécessité d'une meilleure collaboration. Il a évoqué la mise en place du Centre d'entraînement argentin au déminage comme la contribution la plus importante de son pays et a rappelé, en ce qui concerne la destruction des stocks de mines, que l'Argentine entamera cette destruction en 2002. En conclusion, il a insisté sur le fait que la forte proportion des victimes civiles exigeait une volonté urgente et sans restriction de tous les pays et a encouragé les efforts des Nations Unies à poursuivre son action de coordination et à concentrer les ressources dans les domaines où elles sont les plus efficaces.
M. JURE GASPARIC (Slovénie) a indiqué que les mines terrestres tuent des innocents, les handicapent et ne tiennent pas compte de la paix rétablie. Il y a aujourd’hui moins de victimes, a-t-il déclaré, moins de champs minés, moins de stocks. C’est la persistance dans l’effort qui permet d’atteindre ces résultats. La Slovénie a signé et ratifié la Convention d’Ottawa respectivement en 1997 et 1998. Elle a créé un Fonds, a-t-il ajouté, qui a permis de déminer les deux tiers des territoires de Bosnie-Herzégovine, attirer des fonds généreux des Etats-Unis et de l’Union européenne.
L’Afghanistan nous rappelle aujourd’hui combien les mines peuvent avoir des conséquences à long terme. L’action antimines en Afghanistan est un investissement dans la stabilité locale et régionale, a conclu le représentant.
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