LES CONFÉRENCES SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT CONSIDÉRÉES COMME TESTS DE LA VOLONTÉ POLITIQUE EN FAVEUR DES OBJECTIFS DE LA DÉCLARATION DU MILLÉNAIRE
Communiqué de presse AG/1242 |
Assemblée générale
59ème séance plénière – après-midi
LES CONFÉRENCES SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT CONSIDÉRÉES COMME TESTS DE LA VOLONTÉ POLITIQUE EN FAVEUR DES OBJECTIFS DE LA DÉCLARATION DU MILLÉNAIRE
Les conférences internationales prévues l’année prochaine à Monterrey sur le financement du développement et à Johannesburg sur le développement durable seront de véritables tests de la volonté politique des Etats en faveur des objectifs de la Déclaration du Millénaire et compléteront les stratégies décrites dans le Plan de campagne présenté par le Secrétaire général dans le rapport dont l’examen se poursuivait cet après-midi. De nombreuses délégations, à l’instar du Japon dans le domaine de l’environnement mais surtout de la Colombie, de la Chine, du Pakistan et du Mexique dans le domaine de l’éradication de la pauvreté, ont en effet souhaité que ces deux conférences favorisent la mobilisation des ressources en faveur d’un développement durable juste et équitable qui comble le fossé économique creusé par une mondialisation non contrôlée entre pays riches et pays pauvres.
Cependant, comme l’ont souligné les représentants du Mexique et de l’Argentine, la Déclaration du Millénaire et son Plan de campagne ne pourront être véritablement mis en œuvre que par un renforcement des politiques nationales sur la base de la solidarité de la communauté internationale. Dans ce contexte, le Japon a précisé que les Nations Unies en collaboration avec les autres institutions internationales, au premier rang desquelles figurent l’Organisation mondiale du commerce, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, doivent renforcer et réorienter leurs actions en faveur des pays en développement. Pour sa part, le représentant des États-Unis a souligné l’influence de la croissance économique mondiale sur les économies nationales et a rappelé l’importance de la coopération internationale en matière de réduction de la dette des pays en développement grâce aux politiques du FMI et de la Banque mondiale.
Dans un tout autre domaine, le Président de l’Assemblée générale a rappelé que demain sera célébrée la Journée de l’industrialisation de l’Afrique dont l’importance a été particulièrement soulignée dans le contexte de la mondialisation qui peut entraîner une marginalisation des pays en développement.
Les représentants des pays suivants ont également pris la parole: Ukraine, Philippines, Pologne, République de Corée, République tchèque, Indonésie, Thaïlande, Bangladesh, ex-République yougoslave de Macédoine, Colombie, Brésil, Tunisie, Maroc, Israël, Nauru, Kazakhstan, Cameroun, Venezuela et Suisse.
L’Assemblée générale se réunira à nouveau le mercredi 21 novembre, à 10 heures pour examiner notamment la question de l’assistance à l’action antimines.
SUITE À DONNER AUX RÉSULTATS DU SOMMET DU MILLÉNAIRE
Déclarations
M. VOLODYMYR KROKHMAL (Ukraine) a déclaré que les mesures à prendre pour lutter contre le terrorisme devaient être au premier plan de nos préoccupations dans le cadre de nos efforts visant à résoudre les problèmes de sous-développement, de pauvreté, de conflits économiques et de maladies. Il s’est félicité du Plan de campagne présenté par le Secrétaire général comme moyen de mise en oeuvre de stratégies qui doivent nous permettre d’atteindre les objectifs et répondre aux engagements souscrits dans la Déclaration du Millénaire. À cet égard, il a remarqué que l’année en cours avait été marquée par l’organisation, sous l’égide des Nations Unies, de cinq conférences ou sessions spéciales qui étaient parties intégrantes du suivi de la mise en oeuvre de ladite Déclaration. Il a évoqué les sessions spéciales de l’Assemblée générale relatives au VIH/sida ou à l’habitat et encore les conférences sur les armes légères ou la lutte contre le racisme et les intolérances qui représentent un pas important vers des solutions conformes aux objectifs fixés. Il a également précisé que la délégation des États Membres affectés par le désastre de Tchernobyl allait proposer un projet de résolution pour le renforcement de la coordination internationale en vue d’étudier et d’atténuer les conséquences néfastes de cette catastrophe.
Le représentant a déclaré que l’un des grands défis auxquels la communauté internationale doit faire face à l’aube de ce siècle était de transformer le processus de mondialisation en une force motrice positive afin de s’assurer que ses bénéfices étaient accessibles à tous. L’autre grand défi, a-t-il ajouté, est celui de la lutte contre la pauvreté qui nourrit l’instabilité politique et sociale, la criminalité, le terrorisme et des dégradations de toute nature. Il a déclaré, à ce sujet, que l’Organisation des Nations Unies, dotée de son mandat universel avait vocation à jouer un rôle de chef de file dans ce domaine et que son pays, en tant que nouveau membre du Conseil économique et social contribuerait de tout son poids aux travaux de cet organe. En ce qui concerne les questions de maintien de la paix et de la sécurité internationales le représentant de l’Ukraine s’est félicité de l’avis du Secrétaire général qui préconise une conception à long terme de la prévention en plus de la politique traditionnelle en matière de prévention des conflits. En conclusion, il a salué la proposition de mise en place de centres régionaux de prévention des conflits, qui selon lui devraient surveiller les relations interethniques et détecter les tendances séparatistes qui sont généralement l’une des causes majeures des conflits.
M. WANG YINGFANG (Chine) a fait observer que les événements du 11 septembre ont démontré que les terroristes, les forces séparatistes et extrémistes se posent comme une menace à la paix, à la stabilité et au développement économique de tous les pays. Cependant, c’est un travail complexe et difficile que de détruire leurs racines. Par conséquent, a poursuivi le représentant, les Nations Unies doivent redoubler d’efforts afin de renforcer la mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire dans la mesure où les progrès accomplis en matière de développement durable, de lutte contre la pauvreté et contre les conflits régionaux seront bénéfiques aussi bien à la coopération internationale contre le terrorisme qu’au développement et à la paix. Dans ce contexte, les Nations Unies doivent impérativement faire de la réalisation des objectifs de la Déclaration du Millénaire leur priorité et formuler des plans et des méthodes concrets.
Le représentant a en outre estimé que les deux importantes conférences à venir l’année prochaine, sur le développement durable et sur le financement du développement, doivent aborder le problème du fossé qui continu de s’élargir entre riches et pauvres du fait de la mondialisation. Les pays développés doivent prendre en particulier des mesures afin d’aider les pays en développement à lutter contre la pauvreté grâce, notamment, à l’augmentation de l’aide publique au développement, à l’annulation de la dette, au transfert des technologies et un meilleur accès aux marchés, a-t-il ajouté. De même, il a souhaité que l’Organisation mondiale du commerce tienne compte des intérêts et des inquiétudes des pays en développement au cours de ses négociations. M. Yingfang a également souhaité que les Nations Unies jouent un rôle plus important dans l’aide apportée à l’Afrique et il a lancé un appel à la communauté internationale et aux pays développés en particulier pour qu’ils répondent aux recommandations formulées dans le rapport qui visent à encourager des efforts accrus pour aider l’Afrique à surmonter ses problèmes spécifiques. Enfin, le représentant a rappelé que la Chine attache une importance particulière à sa coopération avec l’Afrique et qu’elle poursuivra ses efforts en vue d’aider les pays de ce continent à maintenir leur stabilité nationale, promouvoir un développement économique et réaliser des progrès sociaux.
M. ENRIQUE A. MANALO (Philippines) a déclaré que toutes les stratégies étaient finalement complémentaires et qu’il n’y avait pas lieu de fixer des priorités entre elles. A cet égard, il a souhaité que la mise en oeuvre du Plan de campagne fasse preuve de souplesse pour pouvoir s’adapter aux différentes réalités. Traduire les pensées en acte, voilà le plus grand défi pour la communauté internationale, a-t-il ajouté. Il a, en outre, invité les États Membres à adhérer aux différentes conventions sur le terrorisme et a souligné la nécessité de créer une culture de la prévention conformément aux principes de la Charte, une prévention qui puisse tenir compte des situations particulières locales. En ce qui concerne le désarmement, il a déclaré que les conventions de non-prolifération et d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) n’avaient jamais été autant d’actualité et a exprimé le souhait de voir la convocation d’une conférence internationale sur le désarmement.
Le représentant a appelé à surmonter les difficultés des pays en développement et à trouver les moyens de financer ce développement. A ce sujet, il a souligné l’importance de l’allègement de la dette comme composante essentielle de l’aide au développement. Il a également demandé que l’accès des pays en développement aux marchés et aux capitaux soit beaucoup plus facile qu’il ne l’est actuellement. En ce qui concerne la mondialisation, il a exhorté la communauté internationale à favoriser un meilleur partage des richesses aussi générées. A cet égard, le représentant des Philippines a formé le voeu de voir le prochain Sommet de Johannesburg fournir l’occasion de trouver les réponses adéquates pour tous les pays en matière de développement durable. Il a également évoqué la nécessité de renforcer la participation des femmes à la prise de décisions et il a appelé l’Organisation à poursuivre ses efforts pour revitaliser l’Assemblée générale, rationaliser ses méthodes de travail et a regretté que la réforme du Conseil de sécurité n’ait pas progressé depuis huit ans.
M. JANUSZ STANCZYK (Pologne) a noté que le rapport a été préparé avant les événements tragiques du 11 septembre et que cela doit être gardé à l’esprit en considérant la suite à donner aux résultats du Sommet du Millénaire. Pas un seul des problèmes contemporains n’a échappé à l’attention des chefs d’Etat et de gouvernement, a-t-il ajouté. Tous sont importants et interconnectés. Le temps est venu, a poursuivi le représentant, d’appliquer concrètement ces engagements. C’est ce que le monde attend de nous et c’est ce que les peuples méritent. Parmi les objectifs prioritaires figure le renforcement de la primauté du droit, y compris les actions contre le terrorisme international, a-t-il indiqué. Les Etats doivent adopter des politiques plus efficaces et plus orientées vers l’action afin d’éradiquer le terrorisme. Nous soutenons fermement les appels du Secrétaire général, a-t-il ajouté, qui sont contenus dans son rapport. Nous devons prendre des mesures concertées contre le terrorisme international.
La Pologne, de son côté, a-t-il annoncé, est prête à agir avec ses alliés et amis, avec tous les autres pays de bonne volonté pour détruire les forces du mal et protéger la sécurité de notre civilisation. Pour ce qui est de réduire la pauvreté et promouvoir le développement, il a estimé qu’il serait difficile d’atteindre les objectifs définis dans les délais prévus. Les Etats doivent faire tout leur possible pour augmenter la croissance et répartir équitablement ses bénéfices. Le Gouvernement de la Pologne prend cette responsabilité très au sérieux. L’engagement de la Pologne dans la démocratie et les droits de l’homme est connu dans le monde. C’est l’un des principes de notre politique intérieure et extérieure. Personne ne peut être privé de ses droits humains et de ses libertés. La Pologne, a-t-il ajouté, figure parmi les Etats qui ont introduit la philosophie et le concept de bonne gouvernance dans la pratique des Nations Unies. Un débat plus approfondi sur cette question complexe devrait être mené au sein des organes et organisations régionaux. Les interactions substantielles entre les droits de l’homme et la qualité de la gouvernance ont été confirmées, a conclu le représentant.
M. SICHAN SIV (États-Unis) a rappelé que, l’année dernière, dans le cadre du Sommet du Millénaire, la lutte contre le terrorisme faisait partie des objectifs communs à réaliser et il a regretté que les événements du 11 septembre aient rappelé l’importance de cet objectif. Il a fait observer que le terrorisme est l’un des aspects de la violence qui freine les progrès dans l’élévation des conditions de vie. En effet, les pays qui connaissent des conflits armés sont ceux qui n’ont pas réussi à satisfaire les besoins humains de base. Cependant, le règlement des conflits dépend en premier lieu des pays qui en souffrent eux-mêmes. La communauté internationale ne peut qu’aider les pays dans leurs efforts pour régler leurs problèmes. Dans ce contexte, le représentant a rappelé que l’un des piliers de l’aide des États-Unis au développement était la prévention et le règlement des conflits à travers une contribution financière et humaine aux opérations de maintien de la paix. Les États-Unis, a poursuivi le représentant, réaffirment leur engagement dans la défense des droits de l’homme et estiment qu’il faut accorder à la défense de la démocratie, de la justice et des droits de l’homme une importance capitale dans la lutte contre le terrorisme. Il a également rappelé l’importance que son pays accorde à la lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria et qui s’est notamment manifestée par un don de 200 millions de dollars au Fonds des Nations Unies contre le sida.
M. Siv a fait observer que son pays reste engagé dans la lutte pour l’éradication de la pauvreté et pour un développement durable. Il a estimé, à cet égard, qu’une croissance économique durable fondée sur des institutions et des politiques nationales solides, est le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté. Les donateurs, les partenaires du développement et les organisations multilatérales peuvent également jouer un rôle important. Le représentant a également insisté sur l’influence de la croissance économique mondiale sur les économies nationales et il a rappelé l’importance que son pays accorde à la coopération internationale, notamment dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce. Le développement de l’Afrique retient aussi l’attention des États-Unis et le représentant a annoncé que son pays allait consacrer 200 millions de dollars à l’entreprise privée qui s’occupe des investissements outre-mer afin de promouvoir les investissements américains en Afrique. De même, il s’est félicité de ce que l’Initiative de l’Alliance pour le développement mondial d’USAIDS permettra de créer de nouvelles stratégies d’alliance avec des organisations non gouvernementales, des fondations et entreprises privées. Enfin, il a indiqué que son pays s’est engagé dans la réduction de la dette des pays en développement par le biais des politiques du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.
M. SUN JOUN-YUNG (République de Corée) a estimé que le rapport sur le Plan de campagne constituait un premier pas dans la bonne direction dans la mesure où il fournit un cadre utile à la mise en œuvre des engagements ambitieux de la Déclaration du Millénaire. Il a fait remarquer que la Déclaration avait été adoptée, l'année dernière, dans l'euphorie mais qu'un an après, cette euphorie semblait moins vive. Il a jugé plus nécessaires que jamais, à la lumière des négociations difficiles de certaines conventions internationales et face à la tendance baissière de l'économie, les efforts concertés de la communauté internationale.
Le représentant a fait observer que la seule partie du Plan de campagne qui exigeait un accord des Etats Membres était le système de présentation des rapports. Il a souhaité que les deux thèmes retenus dans le cadre du rapport annuel soient sélectionnés de façon à donner aux rapports une plus grande logique et plus de cohérence et que les Etats Membres puissent discuter de cette question sur la base des propositions du Plan de campagne. Dans le domaine de la paix et de la sécurité, il s'est prononcé en faveur du renforcement des capacités de prévention de l'ONU et, rappelant que la Déclaration du Millénaire réaffirmait le rôle central de l'Assemblée générale dans la politique de renforcement de l'ONU, il a exprimé le souhait que les débats de l'Assemblée soient menés à l'avenir de façon plus concrète. Pour leur donner plus de substance, a-t-il précisé, ma délégation pense qu'il faut que les délégations se concentrent sur une évaluation critique de leurs réalisations passées. Nous pensons qu'il faut que les débats thématiques servent de forums aux Etats Membres leur permettant de faire part de leurs activités, de leurs pratiques et expériences dans le domaine considéré.
M. JAN KARA (République tchèque) a déclaré que le principal avantage du Sommet du Millénaire était de renforcer la détermination des États Membres et de mobiliser un soutien politique pour la mise en oeuvre et la réalisation des différents objectifs que nous nous sommes fixés. Il a souligné l’importance de la coordination comme l’un des aspects à renforcer, comme l’est aussi la nécessité de prendre conscience de ce que les problèmes ne peuvent plus être traités de façon isolée. A cet égard, il a souligné la tenue prochaine de deux grandes conférences,
celle sur le financement du développement et celle sur le développement durable qui se présentent comme un test pour la volonté de la communauté internationale. Il s’est également félicité de la réponse des Nations Unies aux attaques terroristes, qui a été l’occasion de réaffirmer son rôle de pivot dans le règlement des problèmes à caractère mondial. A cet égard, il a regretté que la question du terrorisme n’ait pas été jugée comme quelque chose de très important lors du Sommet du Millénaire.
Pour le représentant, le grand défi d’aujourd’hui est de pouvoir combiner l’urgence de la lutte contre le terrorisme et les stratégies et objectifs à long terme fixés par le Sommet du Millénaire pour trouver un équilibre entre les priorités d’avant le 11 septembre et celles d’après. Il a également fait part de son espoir de voir la même détermination qui s’était développée à propos de la lutte contre le terrorisme, grandir parmi les États Membres en ce qui concerne la coopération pour les problèmes de prévention des conflits, d’élimination de la pauvreté, de la consolidation de la paix, de la promotion des droits de l’homme et de la démocratie, du déminage et de la protection de l’environnement. Nous devons faire cela, si ce n’est que parce que tous ces problèmes sont liés les uns aux autres et qu’il faut être conscient que la détérioration de l’un a des conséquences sur les autres, a-t-il ajouté. En conclusion, il s’est félicité de la qualité du Plan de campagne pour la mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire comme une démonstration importante de la volonté de mettre en oeuvre de vieux engagements pour aboutir aux objectifs de la Déclaration du Millénaire.
M. YUKI SATOH (Japon) a déclaré que la question de la lutte contre le terrorisme, de l’assistance humanitaire à apporter au peuple afghan, de la reconstruction et de la réhabilitation sociale, politique et économique de l’Afghanistan étaient autant de défis difficiles que la communauté internationale se devait de relever depuis le 11 septembre. De même, les situations au Moyen-Orient, en Sierra Leone, en République démocratique du Congo, au Kosovo et au Timor oriental représentent elles aussi des demandes en matière de maintien de la paix formulées aux Nations Unies. En ce qui concerne l’environnement, le représentant a estimé qu’il y va de la responsabilité de la communauté internationale de mettre en oeuvre le Protocole de Kyoto et il a exprimé l’espoir que le Sommet de Johannesburg sur le développement durable dicte des mesures à suivre en matière d’efforts internationaux dans ce domaine. La question du sida, a poursuivi le représentant, retient également toute l’attention du Japon qui estime que la communauté internationale doit développer une approche coordonnée qui réponde aux besoins de chaque pays. Le Japon, à cet égard, a contribué à hauteur de 200 millions de dollars au Fonds mondial des Nations Unies contre le sida.
M. Satoh a en outre indiqué que les problèmes de conflits et de pauvreté en Afrique devaient être correctement appréhendés pour la construction de la paix et la prospérité dans le monde et le Japon, dans ce contexte, se félicite du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique. La question des enfants, a ajouté le représentant, est également cruciale et il a souhaité que le second congrès contre l’exploitation sexuelle des enfants qui se tiendra à Yokohama en décembre cette année ainsi que la session spéciale de l’Assemblée générale sur les enfants de l’année prochaine permettent de mieux les protéger. Il a également exprimé l’espoir que la Conférence internationale sur le financement du développement de l’année prochaine sera l’occasion pour la communauté internationale de réaffirmer son engagement dans la mobilisation de ressources pour le développement.
Le commerce international est aussi un élément important et le Japon se félicite des conclusions de la dernière réunion de l’Organisation mondiale du commerce à Doha. Le représentant a en outre insisté sur l’importance d’une réforme du Conseil de sécurité dont la légitimité et l’efficacité doivent être renforcées. Enfin, il a estimé que le rôle des Nations Unies et leur collaboration avec différentes organisations internationales doivent être renforcés afin qu’ils soient plus à même de répondre aux objectifs de la Déclaration du Millénaire.
M. MOCHAMMAD S. HIDAYAT (Indonésie) a estimé qu’il fallait chercher à comprendre les causes premières des événements tragiques du 11 septembre. La Déclaration du Millénaire, a-t-il ajouté, qui représente une remarquable convergence de vues, est aujourd’hui encore plus indispensable qu’avant. Nous pensons que le Plan de campagne nous conduira à la coopération mutuelle et le partenariat. Il ne fait aucun doute, a poursuivi le représentant, que le combat contre le terrorisme est crucial pour l’avenir de la coexistence pacifique entre les Etats. La menace de l’anéantissement nucléaire n’a pas totalement disparu. L’éradication de la pauvreté est centrale, a-t-il précisé.
L’Indonésie soutient entièrement les objectifs de la Déclaration et des stratégies dans le Plan de campagne pour réduire de moitié le niveau mondial de pauvreté jusqu’en 2015. Nous devons redonner vigueur à nos engagements mondiaux pour pérenniser le développement par des partenariats au plus haut niveau, a-t-il ajouté. Nous devons également mettre en place des politiques nationales saines. Nous soutenons les objectifs du Secrétaire général en matière de bonne gouvernance basée sur la participation et la primauté du droit. L’Indonésie, a indiqué le représentant, se félicite de ce que le Plan de campagne vise à renforcer la démocratie. L’Indonésie est fière d’être l’une des plus grandes démocraties du monde, a-t-il ajouté. Si nous voulons traduire la rhétorique en actions et en réalité, nous devons disposer des ressources nécessaires pour aller de l’avant. L’Organisation doit recevoir des contributions financières à temps et de façon prévisible. Nous devons aussi, en même temps, comprendre la situation des Etats qui sont temporairement incapables de remplir leur devoir. Rappelant la prochaine Conférence sur le développement de Monterrey en mars 2002, le représentant a conclu qu’il fallait faire l’impossible pour tirer tout le bénéfice qu’elle peut offrir.
M. JORGE EDUARDO NAVARETTE (Mexique) a souligné le travail important entrepris par le Secrétaire général en collaboration avec tous les départements, fonds, programmes, organismes spécialisés de l'ONU ainsi que les institutions de Bretton Woods, l'OMC et la société civile. Le résultat de cet exercice collectif d'évaluation, a-t-il déclaré, est un document qui reprend les objectifs de la Déclaration du Millénaire et propose une série de stratégies ponctuelles permettant d'avancer vers la réalisation de ces objectifs. Ce document, comme les rapports annuels et le grand rapport que le Secrétaire général présentera en 2005, sont des instruments indispensables pour s'assurer que les Etats Membres maintiennent leurs engagements en faveur des objectifs de la Déclaration.
Le représentant a souligné le fait que les événements du 11 septembre étaient un exemple d'interactions des problèmes mondiaux et que, pour cette raison, le terrorisme ne devait pas être traité de manière isolée. Il a insisté pour que l'on prenne en compte, lorsque l'on étudie les stratégies visant à le combattre, ses causes et ses liens avec d'autres phénomènes et acteurs transnationaux comme le crime organisé, le trafic des drogues et le blanchiment d'argent. Reconnaître l'intégration et l'interdépendance dans les divers domaines de l'action nationale et de la coopération internationale est sans aucun doute la
principale caractéristique du Plan de campagne. Il est probable qu'au cours de cette première année, la communauté internationale se soit éloignée de certains objectifs de la Déclaration du Millénaire, au lieu de s'en rapprocher. La baisse synchronisée de l'activité économique aura sans doute pour conséquence l'augmentation du nombre de personnes vivant dans la pauvreté. Il a attiré sur le fait que la tenue prochaine de la Conférence sur le financement du développement et le Sommet mondial du développement durable étaient l'occasion de retrouver le chemin d'un développement plus juste et plus équitable.
Dans le domaine de la protection des personnes vulnérables, M. Navarette a estimé indispensable la définition d'une stratégie à l'intention des personnes handicapées. Il a indiqué qu'il était indispensable que ce contingent précieux de capital humain soit pleinement intégré dans la société et a fait observer qu'une Convention large et globale visant à protéger et à garantir les droits des personnes handicapées, leur permettrait d'apporter leur contribution aux objectifs de la Déclaration. La communauté internationale est placée devant la responsabilité colossale de construire un projet de coexistence pacifique, a-t-il déclaré en conclusion. Ce n'est que par le travail de chacun que ces objectifs seront atteints. Le travail de l'ONU n'est pas une abstraction mais le reflet de ce que ses membres souhaitent en faire.
M. CHUCHAI KASEMSARN (Thaïlande) a jugé opportun et significatif la question à l'examen aujourd'hui, parce qu’il fallait faire l'inventaire des réalisations et étudier les moyens susceptibles de faire progresser les efforts en s'appuyant sur un Plan de campagne. Il a estimé que le rapport du Secrétaire général fournissait à cet égard des informations utiles et des suggestions qui appelaient à la réflexion sur les stratégies à adopter pour atteindre ces objectifs. L'engagement en faveur du développement et de l'éradication de la pauvreté devraient faire partie de nos toutes premières priorités, a-t-il ajouté. La pauvreté alimente le trafic des stupéfiants qui constitue une autre des grandes menaces à la sécurité humaine et nationale et est liée à des formes multiples du crime transnational qui incluent le blanchiment d'argent et le terrorisme international. La Thaïlande est par conséquent déterminée à redoubler d'efforts pour mettre en œuvre les engagements visant à s'attaquer au problème de la drogue comme le recommande la Déclaration du Millénaire, a-t-il indiqué.
Le représentant a estimé qu'il fallait s'efforcer collectivement pour en finir avec la pauvreté. Il a exprimé l'espoir que les effets de la Conférence de l'OMC, à Doha, contribueront à éliminer ce fléau notamment en améliorant l'accès au marché des produits en provenance des pays en développement. Il a également formé le vœu que la Conférence prochaine sur le financement du développement et le Sommet mondial sur le développement durable à Johannesburg produisent de nouvelles initiatives concrètes visant à répondre aux besoins dans le domaine du développement. Il a indiqué que la Thaïlande avait fait de l'éradication de la pauvreté l’une de ses grandes priorités et que la mise en place des microcrédits destinés aux pauvres urbains et ruraux était une manifestation concrète de cette politique. Pour s'assurer que ces politiques portent leurs fruits, nous appliquons strictement les principes de transparence et de bonne gouvernance y compris des mesures anticorruption, a-t-il précisé. Mettre en place un monde libéré de la peur est un ingrédient clef de la sécurité de l'humanité. Les opérations de maintien de la paix des Nations Unies sont un moyen important de préserver la paix et la sécurité internationales. En tant qu'important pays contributeur de troupes en particulier en Asie du Sud-Est, nous espérons que l'achèvement de la réforme du maintien de la paix sera prioritaire pour l'ONU.
M. IFTEHKAR AJHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a exprimé son appréciation du rapport du Secrétaire général qu'il a estimé arriver à point nommé. Il a toutefois regretté que le rapport ne prenne pas suffisamment en compte, lorsqu'il demande que les objectifs de la Déclaration soit intégrés aux politiques nationales, le fait que la réduction de la pauvreté est d'ores et déjà la priorité absolue des pays en développement et que le succès des plans et programmes nationaux sera forcément limité en raison du manque de ressources et des difficultés d'approvisionnement. Se référant au paragraphe qui suggère le renforcement des capacités de façon à améliorer les services sociaux de base, il a fait observer que, faute de ressources, les pays les moins développés ne disposaient pas des capacités productives et institutionnelles nécessaires, qu'un soutien initial des partenaires au développement pouvait être nécessaire et que cet aspect crucial du financement et de l'aide technique aurait dû être souligné dans le rapport
La paix, la sécurité et le désarmement sont des aspects essentiels des efforts visant à préserver les libertés décrites dans la Déclaration du Millénaire, a poursuivi le représentant. En tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, le Bangladesh joue un rôle actif dans nombre de ses délibérations. En tant qu'important pays contributeur de troupes, nous portons un vif intérêt aux efforts de réforme des opérations de maintien de la paix et nous nous félicitons de la contribution concrète que constituent les recommandations du rapport Brahimi. Nous croyons que paix et désarmement sont deux questions étroitement liées et, dans le domaine du désarmement, notre priorité est l'élimination des armes nucléaires. En Asie du Sud, nous nous distinguons comme un pays qui s'est prononcé en faveur d'un désarmement international total que ce soit en matière d'armes de destruction massive ou d'armes conventionnelles. Nous sommes parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et avons signé et ratifié le Traité d'interdiction complète des essais d'armes nucléaires. Nous participons également aux efforts internationaux visant à éliminer le terrorisme selon des normes juridiques acceptables, tant au niveau national qu'international.
M. SRGJAN KERIM (ex-République yougoslave de Macédoine) a déclaré que la Déclaration du Millénaire avait l’avantage de donner du poids à certains engagements et de nous permettre de faire l’économie de débats sur la pertinence de ces objectifs à long terme. Il a appelé à mener de front et en commun la lutte contre le terrorisme international, le blanchiment d’argent, les maladies transmissibles tout cela en construisant un système commercial équitable, une stabilité financière, une prévention des crises et en protégeant les ressources naturelles. Il a fait sien l’avis du Secrétaire général selon lequel il fallait non seulement une volonté politique soutenue des États mais aussi un partage des responsabilités dans l’intérêt de tous. En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, il a déclaré que la réponse à la menace du terrorisme international ne devait pas seulement se mesurer à la capacité de déférer ses auteurs devant la justice, mais aussi de la capacité de la communauté internationale de modifier l’environnement qui a pu mener à une telle destruction. Pour le représentant de l’ex-République yougoslave de Macédoine, cette lutte passait également par le renforcement du droit international et le soutien aux pays pour la mise en place d’un cadre juridique national, l’adhésion à tous les textes multilatéraux de non-prolifération et l’application d’un mécanisme de vérification de la convention sur les armes chimiques et de destruction massive, la lutte contre le trafic des stupéfiants et le crime transnational et finalement la lutte contre le trafic d’armes légères en soutenant les mesures de désarmement régional.
Par ailleurs, il a déclaré que l’objectif qui visait à la réduction de moitié de la pauvreté d’ici à 2015 nécessitait une assistance internationale vigoureuse pour favoriser l’émergence d’un environnement politique, économique et social favorable à l’aboutissement de cet objectif. En matière de développement, il a fait part des attentes de son pays face au Sommet mondial sur le développement durable qui doit se tenir à Johannesburg, pour accélérer le processus en ce domaine. Il a également mentionné l’importance de la lutte contre le chômage des jeunes qui composaient plus de 40% de la population des chômeurs et s’est félicité des recommandations du Groupe de travail de haut niveau sur le réseau d’emplois des jeunes mis en place par le Secrétaire général en collaboration avec l’OIT et la Banque mondiale dans l’idée que les jeunes étaient un atout et non pas un problème. En conclusion, il a appelé à la nécessité d’une stratégie coordonnée basée sur une politique cohérente et une coopération étroite entre les institutions internationales qui nous permette d’aboutir à un monde meilleur pour les 6 milliards d’habitants et pour les 2 milliards qui vont nous joindre dans les 30 prochaines années.
M. NICOLAS RIVAS (Colombie) a fait remarquer que les événements du 11 septembre ont rendu plus importante que jamais l’application de la Déclaration du Millénaire. Afin de lutter contre le terrorisme, a-t-il ajouté, il faut intensifier la lutte contre les phénomènes connexes que sont le trafic des drogues, le blanchiment d’argent, la production et la commercialisation sans contrôle de produits chimiques et la criminalité transnationale organisée. De même, le représentant a estimé qu’il faut humaniser la mondialisation afin qu’elle reflète les intérêts de tous les pays et de toutes les régions. En effet, si l’on veut pouvoir mettre en oeuvre l’un des objectifs de la Déclaration du Millénaire qu’est l’éradication de la pauvreté, il est indispensable de créer un système commercial et financier multilatéral ouvert, équitable et non discriminatoire. Cependant, afin de réaliser ces objectifs, le représentant a préconisé une élimination des barrières et des obstacles commerciaux que rencontrent les pays en développement ainsi que la mobilisation des moyens financiers nécessaires à leur développement. Dans ce contexte, il a exprimé l’espoir que la Conférence sur le développement durable ainsi que celle sur le financement du développement favoriseront l’harmonie entre les piliers que sont la croissance économique, le développement durable et la préservation de l’environnement.
Un autre aspect prioritaire de l’application des objectifs de la Déclaration du Millénaire est, selon le représentant, la protection de la société civile dans les conflits armés et l’aide accrue aux pays en matière de consolidation et de rétablissement de la paix. À cet égard, afin d’augmenter l’efficacité des Nations Unies, il faut la doter des moyens financiers et des instruments nécessaires dans les domaines de la prévention des conflits. La Colombie, a ajouté le représentant, estime qu’il faut mettre un terme à la culture de l’impunité et souhaite que la Cour pénale internationale entre rapidement en vigueur. Le sida représente également un défi à relever et il faut augmenter les ressources consacrées à sa lutte. Enfin, le représentant a souhaité que la Déclaration du Millénaire se convertisse en actions efficaces qui consolident les principes de la justice et de l’égalité.
M. GELSON FONSECA (Brésil) a fait observer que les thèmes majeurs du Rapport du Millénaire ont été évoqués tout au long du débat général de la semaine dernière. Le Plan de campagne, préparé par le Secrétaire général, est extrêmement utile, a-t-il ajouté. Le rapport couvre un large éventail de thèmes, du maintien de la paix internationale, de la sécurité jusqu’au au développement et à l’éradication de la pauvreté. Nous nous félicitons du fait qu’il identifie les paramètres à utiliser dans l’évaluation de la mise en oeuvre des huit objectifs fondamentaux de développement exposés lors du Sommet du Millénaire. Le rapport a développé une gamme unique d’indicateurs. Ces critères peuvent être adoptés afin d’aider les Etats Membres à renforcer la consistance et la cohérence de leurs programmes nationaux et de leurs politiques. Ce rapport, a poursuivi le représentant, nous rappelle que beaucoup des objectifs définis dans la Déclaration du Millénaire nous sont connus depuis des années. Nous appuyons le Secrétaire général lorsqu’il affirme que l’évaluation doit se poursuivre à des fins d’efficacité. Les tâches les plus urgentes sont la prévention des conflits armés ainsi que la prévention et le traitement des maladies, y compris le sida et la malaria, ainsi que les stratégies pour le développement durables et le fossé numérique qu’il faut combler. Le Brésil, a-t-il conclu, assume totalement la vision développée dans le Rapport du Millénaire concernant un partenariat mondial entre toutes les parties prenantes.
M. ARNOLDO M. LISTRE (Argentine) a évoqué la question de la volonté politique qui incombait aux États Membres de faire avancer les stratégies formulées dans le cadre de la Déclaration du Millénaire. Il a déclaré qu’il était conscient que cette volonté n’était pas facile parce qu’elle entraînait la modification de pratiques politiques ou économiques. Il a également mis l’accent sur le fait que les récentes attaques avaient confirmé le besoin de mesures concrètes, concertées sur la base des divers instruments existants ou qui devaient encore être ratifiés. En ce qui concerne les opérations de maintien de la paix, il a évoqué leur importance pour la stabilité des pays en développement qui faisaient d’ailleurs parties des principaux contributeurs en matière de troupes. A ce sujet, il a insisté sur la nécessité de poursuivre le processus de réforme du fonctionnement des missions de maintien de la paix dans un souci d’efficacité. Il a aussi évoqué la nécessité d’une universalisation de la convention internationale d’Ottawa sur les mines antipersonnelle et de l’application des traités contre la prolifération des armes de destruction massive pour assurer une stabilité internationale qui puisse nous permettre de nous atteler plus vigoureusement aux mesures de développement.
Par ailleurs, il s’est félicité de la création de la Cour pénale internationale et des tribunaux internationaux en charge de juger les criminels de guerre, qu’il considère comme un progrès notable et un signe fort pour ceux qui seraient tentés d’abuser de leur pouvoir. Il a également souligné la nécessité d’une interdépendance entre sécurité et développement humain. La faim, la maladie et la malnutrition sont des problèmes qui exigent des actions coordonnées à l’instar de ce qui a été fait grâce au Fonds des Nations Unies de lutte contre le VIH/sida, a-t-il ajouté. En matière de développement, il s’est félicité de la tenue prochaine de la Conférence sur le financement du développement qui marquera une étape fondamentale dans la définition de cette problématique pour tracer les grandes lignes à suivre dans les années à venir en attendant le sommet sur le développement durable qui se tiendra à Johannesburg. Le représentant argentin a également exhorté les États Membres à perfectionner chaque jour l’outil que
constituait l’Organisation des Nations Unies en réformant l’Assemblée générale mais aussi et surtout le Conseil de sécurité par l’augmentation de ses membres et l’amélioration de ces méthodes de travail. En conclusion, il a évoqué la complexité des réalités locales qui nous forcera à adopter des solutions différentes et aménagées et de saisir l’occasion offerte par le Plan de campagne du Secrétaire général pour arriver à une entente générale, à une paix et à une sécurité dans l’intérêt de tous.
M. NOUREDDINE MEJDOUB (Tunisie) a estimé que le rapport du Secrétaire général était porteur d’une vision. Concernant la question du terrorisme, il a réitéré la nécessité d’une stratégie globale pour combattre ce fléau, y compris par une action préventive sur les raisons profondes et les sources potentielles de la violence et de l’extrémisme. La Tunisie, a-t-il ajouté, souscrit aux éléments de stratégie proposés par le Secrétaire général. Le désarmement, a-t-il poursuivi, demeure un domaine où une action résolue doit être poursuivie en vue de l’élimination des arsenaux d’armes, en particulier celles de destruction massive, dont les armes nucléaires. Nous estimons, a-t-il ajouté, que tous les efforts devraient être déployés en vue de faire de cet objectif une réalité.
Nous sommes d’avis, a-t-il indiqué à propos de la question du financement du développement, qu’il est urgent d’augmenter les apports de capitaux privés et d’accroître l’aide publique au développement. Reprenant les propos du Secrétaire général, le représentant a précisé que l’aide publique au développement a diminué de 10 milliards de dollars dans la période allant de 1994 à 1999, alors qu’elle aurait dû substantiellement augmenter. Ceci est paradoxal, a-t-il déclaré. Il a, à cet égard, rappelé l’Initiative de la Tunisie qui a proposé la création d’un Fonds mondial de solidarité. Il a également rappelé la grave détérioration de la situation des civils palestiniens dans les territoires occupés. Il faut que la communauté internationale agisse en vue d’amener Israël à respecter le droit international et le droit International humanitaire, a-t-il poursuivi. La stratégie proposée par le Secrétaire général concernant les objectifs visant à répondre aux besoins spéciaux de l’Afrique mérite le soutien actif de tous les Etats Membres et des institutions et organisations internationales et régionales concernées, a-t-il conclu.
M. MOHAMED BENNOUNA (Maroc) a indiqué qu’il nous incombe de renforcer les capacités d’action de notre Organisation en vue de créer un monde réellement international fondé sur le principe de la sécurité humaine globale. Il est nécessaire de rénover et moderniser notre institution universelles, a-t-il ajouté. Il conviendra tout d’abord, a-t-il poursuivi, de réformer la Charte de l’ONU en actualisant certaines de ses dispositions obsolètes tout en préservant les principes de valeur et de portée universelle. De même, il est hautement recommandé de faire avancer les discussions sur la restructuration du Conseil de sécurité, a ajouté le représentant, jugeant regrettable de constater, à cet égard, que depuis 1993 et faute de volonté politique, peu de progrès aient été réalisés dans le cadre de l’examen de la question de la taille et de la composition du Conseil de sécurité. Par ailleurs, il a estimé que les travaux de l’Assemblée générale devraient être redynamisés, simplifiés, et orientés vers l’action concrète. Par conséquent, confiner le rôle de l’Assemblée au dialogue passif est inadmissible. Il convient également de repenser la structure et le fonctionnement du Conseil économique et social.
Par ailleurs, et dans le cadre du renforcement du droit international, nous partageons les remarques du Secrétaire général concernant la multiplication récente des organes judiciaires internationaux qui présente le risque d’une fragmentation du droit international. Pour éviter un tel risque, a-t-il poursuivi, la Cour internationale de Justice devrait être conçue comme un point focal permettant de préserver l’unité dans l’interprétation et l’application du droit international. La réalisation d’une synergie entre les différents organes des Nations Unies, a-t-il indiqué, permettrait d’établir un partenariat efficace entre l’ONU et d’autres institutions multilatérales, le secteur privé ainsi que la société civile. D’autre part, a-t-il conclu, la mondialisation des réalités impose désormais une mondialisation des règles et une prise en compte des intérêts globaux au niveau des Nations Unies, qu’il s’agisse de la protection de l’environnement, du financement du développement ou de l’élimination du terrorisme par exemple.
M. YEHUDA LANCRY (Israël) a rappelé que les dirigeants du monde s'étaient réunis à New York, il y a un an, pour dessiner l'avenir du monde, un peu à la manière du groupe rassemblé à San Francisco, 55 ans plus tôt, pour créer les Nations Unies. Il a jugé qu'il était opportun, un an plus tard, de passer en revue les mesures prises pour éliminer la pauvreté, la maladie, mettre un terme à la dégradation de l'environnement et aux conflits armés. Il a observé qu'au cours de l'année écoulée, l'attention du monde s'est tournée, que ce soit dans le cadre de la Déclaration du Millénaire ou au cours de la Conférence sur le VIH/sida, vers les défis redoutables auxquels était confronté le continent africain. Il a indiqué qu'Israël avait une longue histoire de coopération en Afrique et qu'elle poursuivait cette tradition d'amitié et de solidarité en apportant son expérience et son savoir-faire dans le cadre du Nouvel Ordre du jour pour l'Afrique. Il a exprimé l'intention de son pays de poursuivre cette coopération et de fournir une aide humanitaire quand le besoin s'en faisait sentir. Depuis sa création, a-t-il précisé, MASHAV, le Centre pour la coopération internationale du Ministère israélien des affaires étrangères, a formé 175 000 personnes en provenance de 140 pays dans les domaines où Israël a un avantage comparatif à savoir l'irrigation, l'agriculture en zones désertiques, la sécurité alimentaire, la gestion de l'eau, l'éducation de la petite enfance, le développement communautaire, les soins en situation d'urgence et l'intégration de réfugiés.
Le représentant a fait observer que les attaques du 11 septembre avaient rappelé au monde la menace mondiale que constituait le terrorisme. Il a insisté sur le fait que les Etats Membres devaient se conformer scrupuleusement à la résolution 1373 du Conseil de sécurité et rejeter toute tentative de justification des meurtres de civils innocents. Nous ne pouvons accepter que la menace de la terreur compromette les promesses du futur pour ces millions de personnes qui, dans le monde, se tournent vers cette organisation en quête d'espoir et de directives, a-t-il déclaré. Israël est déterminée à travailler avec les autres nations et les instances des Nations Unies pour formuler une réponse collective aux défis du nouveau millénaire et faire en sorte que le siècle à venir soit celui de la liberté, du développement et un temps d'opportunités pour tous les peuples du monde.
M. VINCI N. CLODUMAR (Nauru) a indiqué que Nauru avait travaillé avec le Forum des Iles du Pacifique et d’autres partenaires au développement pour élaborer une stratégie régionale permettant de mieux répondre collectivement et individuellement par des mesures pratiques et acceptables. Concernant le désarmement, le représentant a indiqué que Nauru avait ratifié plusieurs conventions importantes ainsi que 15 traités et protocoles la semaine dernière. La gouvernance, a-t-il poursuivi, continue d’être la principale préoccupation de mon pays et de notre région en général. Mon pays reconnaît implicitement que la santé et l’éducation sont des éléments essentiels pour la société et le défi actuel est d’attribuer les ressources budgétaires adéquates pour assurer une éducation de base à nos enfants en bas-âge.
Nauru soutient le thème proposé pour l’année prochaine par le Secrétaire général sur la prévention des conflits armés ainsi que la prévention et le traitement des maladies, y compris le sida et la malaria. Ces maladies, a-t-il fait observer, deviennent de plus en plus répandues dans nos régions et nous les prenons très au sérieux. Nauru approuve l’accent mis dans la Déclaration du Millénaire sur l’intégration des principes de développement durable dans les politiques et les programmes du pays. Le programme d’action de la Barbade a identifié un nombre de zones prioritaires qui requièrent des mesures spécifiques aux niveaux national, régional et international. Nous continuons à demander une réponse plus globale aux problèmes mondiaux tels que le changement de climat et l’altération de la biodiversité. L’objectif visant à réaffirmer la position centrale de l’Assemblée générale est justifié. Nous devons aussi intensifier nos efforts pour réformer le Conseil de sécurité, a conclu le représentant.
M. SHAMSAD AHMAD (Pakistan) a précisé que la Déclaration du Millénaire avait amené de nouveaux espoirs pour un monde meilleur pour toute l’humanité. Il a regretté que ces espoirs aient été ternis par les attaques terroristes du 11 septembre et a appelé la communauté internationale à lutter unie contre ce fléau. Dans le même ordre d’idées, il a évoqué le droit légitime des peuples de lutter contre toute forme d’occupation et domination étrangères dans le respect du principe de légitime défense et de la Charte des Nations Unies. Il s’est déclaré convaincu que l’absence de progrès dans le règlement des différends avait abouti à un sentiment d’injustice et de frustration, notamment en Palestine et au Cachemire. Il faut s’attaquer aux causes premières des conflits pour préserver la paix et appliquer sincèrement la Déclaration du Millénaire, a-t-il encore ajouté, si nous ne souhaitons pas que ce texte devienne un nouveau document qui va finir aux oubliettes. Il a également indiqué que le Pakistan s’était efforcé d’atténuer les tensions en Asie du Sud en vue du règlement de la question du Cachemire et de relancer le dialogue avec son voisin l’Inde. A cet égard, il a souligné la volonté du Pakistan de débattre d’un mécanisme sud-asiatique en matière de prévention de la prolifération des armes nucléaires.
Il a, par ailleurs, insisté sur la nécessité d’un Afghanistan pacifique dans l’intérêt de la stabilité de la région et a soutenu la mise en place d’un gouvernement pacifique représentatif et multiethnique accompagnée d’un véritable plan de réinstallation de plusieurs millions de réfugiés. Il a évoqué les questions de développement et de la pauvreté et leur impact sociopolitique sur la société et a regretté que l’APD ait baissé de 58,5 à 48,5 milliards de dollars US entre 1994 et 1998, alors qu’il devait augmenter sur la même période. Il a également souligné l’opportunité qu’offrait la prochaine conférence sur le financement du développement pour fournir un nouveau modèle de développement qui
puisse aboutir à un accroissement des flux de capitaux et de l’aide publique au développement pour un monde plus équitable et harmonieux. Il a aussi exhorté la Communauté internationale à mener des efforts concertés pour répondre aux besoins spéciaux de l’Afrique et s’est félicité des efforts récents de l’Union africaine pour prendre en charge le destin du continent. Dans le même ordre d’idées, le représentant pakistanais a demandé la mise en place d’un mécanisme de lutte contre les dépôts d’argent mal acquis qui puisse aider les enquêtes et la restitution des fonds aux pays d’origine. En conclusion, il a évoqué la nécessité d’une réforme du Conseil de sécurité dans un souci de crédibilité, sous la forme d’une augmentation du nombre de ses membres sans pour autant que cela n’aboutisse qu’à une augmentation du nombre de privilégiés.
M. MADINA B. JARBUSSYNOVA (Kazakhstan) a indiqué qu’il appréciait hautement le plan d’action du Secrétaire général visant à répondre aux engagements pris par les chefs d’Etat et de gouvernement. Ma délégation apprécie hautement l’intention du Secrétaire général de soumettre un rapport global tous les cinq ans à partir de 2005, a ajouté le représentant. Ces rapports permettront à la communauté internationale de mettre en oeuvre totalement la Déclaration du Millénaire. Le maintien de la paix et de la sécurité internationales reste la priorité la plus haute des Nations Unies au cours de cette nouvelle époque. Nous pensons, a-t-il poursuivi, que sans la paix et la stabilité, il n’y a aucune chance d’entretenir le dialogue entre les Etats qui puisse aboutir à la solution pacifique des différends de même que le développement socioéconomique est impossible.
Les récents actes terroristes ont appelé une réponse coordonnée de la part de la communauté internationale, a constaté le représentant. Ma délégation attend du Groupe de travail qu’il finalise le projet de convention globale contre le terrorisme international durant l’année 2001. Le Kazakhstan, a-t-il ajouté, soutient pleinement la coalition antiterroriste visant à éliminer le réseau terroriste en Afghanistan. Il est extrêmement important de consolider la récente opération militaire de la coalition en faisant avancer le processus de règlement global de la situation en Afghanistan. Le Kazakhstan est prêt, a-t-il conclu, à participer à toute médiation ou mission de maintien de la paix qui aiderait à établir la paix en Afghanistan.
M. RENE SADI (Cameroun) a estimé encourageant de relever que les grandes conférences qui se sont tenues au cours de l'intersession, ont d'ores et déjà commencé à donner suite aux objectifs du millénaire. Il a notamment rappelé à cet égard les résultats de la Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés et a appelé de ses vœux la mise sur pied d'un mécanisme efficace de mise en œuvre et de suivi des recommandations. Il est indéniable, a-t-il déclaré par ailleurs, qu'en dépit de la baisse du nombre des conflits armés, la paix et la sécurité internationales demeurent gravement menacées. Les attaques terroristes contre les Etats-Unis d'Amérique en sont une illustration des plus dramatiques. Plus que jamais, les Nations Unies seront amenées à jouer un rôle central pour assurer la primauté du droit dans les affaires internationales. C'est donc le lieu de réaffirmer la place de choix qu'il convient d'accorder à la Cour internationale de Justice. Le représentant a également estimé qu'il serait souhaitable de profiter de toutes les occasions qu'offrent les rencontres internationales pour relancer et intensifier la campagne pour la signature et la ratification du large éventail d'instruments juridiques qui constituent le socle de la légalité internationale et notamment les conventions internationales pertinentes sur le terrorisme et le désarmement.
M. Sadi s'est prononcé en faveur du renforcement des capacités de l'ONU dans le domaine du maintien de la paix en lui procurant des ressources humaines, financières et matérielles adéquates et a demandé que l'on poursuive le processus de réforme décrit dans le rapport Brahimi. Il a souscrit également à l'idée selon laquelle le renforcement des capacités africaines dans la prévention, la gestion et le règlement des conflits ne saurait ni décharger le Conseil de sécurité de sa responsabilité principale dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales partout dans le monde y compris en Afrique ni conduire à un désengagement à l'égard du maintien de la paix en Afrique. Il a formé le vœu que les efforts du Conseil économique et social pour donner suite au Sommet du Millénaire en ce qui concerne l'Afrique, seront mieux pris en compte dans le prochain rapport du Secrétaire général sur le Plan de campagne notamment pour encourager les gouvernements et les institutions internationales à tenir leurs engagements.
M. MILOS ALCALAY (Venezuela) a déclaré que l'Assemblée générale détenait une grande responsabilité à l'égard du suivi des thèmes de la Déclaration du Millénaire. Il a insisté sur l'importance des engagements pris notamment en ce qui concerne la réduction de la pauvreté et la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance et s'est prononcé en faveur d'une démarche qui s'efforce de trouver des formules permettant de faciliter la participation des individus au développement économique et social des populations. Il a estimé que la réunion de Monterrey pouvait favoriser l'avènement d'un monde plus équitable et juste en définissant des moyens de financement des plans de développement qui ont pour but ultime une meilleure redistribution de la richesse. Rénover le dialogue Nord-Sud comme le dialogue Sud-Sud constitue une autre grande opportunité de même que combler le fossé digital devrait être l’un de nos principaux objectifs, a-t-il souligné.
Le représentant a rappelé qu'au nombre des propositions faites par le chef de l'Etat vénézuélien figurait la création d'un Conseil du développement qui pourrait prendre des décisions susceptibles de réduire les indices de pauvreté et élever les conditions de vie en particulier dans les pays les plus pauvres. Il a également suggéré d'institutionnaliser, de renforcer et de dynamiser les groupes régionaux de telle sorte qu'ils formulent des recommandations en relation avec les problèmes graves qu'ils rencontrent, a-t-il également souligné.
M. JENO C.A STAEHELIN (Observateur de la Suisse) a déclaré qu’aujourd’hui plus que jamais, suite aux récentes attaques terroristes, nous réalisons l’interdépendance et l’interaction entre la pauvreté, les conflits, la dégradation rapide des ressources naturelles, le déni des droits de l’homme et la mauvaise gestion des affaires publiques. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, il est d’une importance cruciale que nous ayons une approche globale et une stratégie cohérente permettant de s’attaquer simultanément à de multiples problèmes. Il a également estimé qu’il devenait d’une évidence croissante que sans développement équitable il ne pouvait y avoir de paix durable dans le monde, et que sans sécurité fiable, tout effort de développement serait contrecarré. Dans ce contexte, il a appelé à rendre opérationnelles les nombreuses stratégies proposées notamment en matière de maintien de la paix, d’élimination de la pauvreté, de protection de l’environnement, de protection des droits de l’homme et de promotion de la démocratie, en faisant preuve d’une ferme volonté politique d’honorer les engagements pris.
Par ailleurs, il a reconnu que l’Organisation des Nations Unies avait souvent montré la voie au cours des dernières années et qu’elle s’appliquait avec conviction à s’améliorer et à se renforcer. L’Organisation dispose de caractéristiques et d’avantages uniques pour catalyser le changement, et elle doit continuer à jouer ce rôle dans un monde sans cesse plus complexe et interactif, a-t-il ajouté. En conclusion, il a également demandé que les rapports envisagés par le Secrétaire général devaient être l’occasion d’identifier et d’analyser les progrès réalisés, les obstacles rencontrés et les leçons qui ont été apprises, tout comme les lacunes de coordination et de cohérence intra et interinstitutionnelles.
Le Président de l'Assemblée générale, M. HAN SEUNG-SOO (République de Corée) a rappelé que demain mardi était la Journée de l'industrialisation de l'Afrique instaurée en 1990 dans le but de mobiliser les énergies et les ressources de la communauté internationale. Il a fait observer que la mondialisation offre des occasions de développement économique mais également des défis dont la marginalisation des pays en développement et que les pays africains faisaient parties des pays les plus vulnérables à une telle marginalisation en raison de l’absence de capacité et de ressources, et aussi à cause de leur pauvreté persistante, la pandémie du VIH/sida et des conflits chroniques.
Le Président a estimé que l'industrialisation était une étape nécessaire du développement. Il a insisté sur le fait que la compétitivité des entreprises africaines est tributaire de leurs capacités d'innovation et de gestion et que l'accès aux marchés des pays développés est également un préalable au développement durable de l'Afrique. Il a demandé instamment aux pays donateurs et aux pays développés de fournir les ressources et l'assistance technique nécessaires aux pays africains. Il a conclu en exprimant l'espoir que le système de l'ONU et notamment l'ONUDI, qui a pour mandat de promouvoir le développement industriel durable, continueront de s'efforcer de mobiliser les ressources et les compétences nécessaires pour soutenir les initiatives menées par des Africains.
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