AG/1230

L’ASSEMBLE GENERALE INVITEE A ANALYSER D’URGENCE LES INSUFFISANCES QUI ONT AMENÉ A LA SITUATION CONFLICTUELLE EN AFGHANISTAN

12/11/2001
Communiqué de presse
AG/1230


Assemblée générale

48ème séance plénière – matin


L’ASSEMBLE GENERALE INVITEE A ANALYSER D’URGENCE LES INSUFFISANCES

QUI ONT AMENÉ A LA SITUATION CONFLICTUELLE EN AFGHANISTAN


Les efforts des pays africains pour se réapproprier

leur destin économique et social soulignés et salués


Le terrorisme n'a pas de religion.  Tel est le leitmotiv qu'a entendu l'Assemblée générale, ce matin, alors que le débat général se déroulait sur la toile de fond des répercussions sur la communauté mondiale des événements tragiques du 11 septembre.  Ainsi de l'avis du Ministre des affaires étrangères de la Turquie, M. Ismail Cem, pour lutter efficacement contre le terrorisme, il faut d'abord reconnaître qu'il n'appartient à aucune religion et à aucun espace géographique.  De plus, il faut admettre que les doubles standards sont les principaux obstacles à la lutte contre ce fléau.  Il faut en effet rejeter la distinction entre les "mauvais" terroristes qui opèrent contre le pays où ils se trouvent et les terroristes "tolérés" qui incitent, planifient et financent des attaques contre un autre pays.


De son côté, M. Joschka Fischer, Vice-Chancelier et Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne a engagé la communauté internationale à analyser, de façon urgente et sans se limiter aux suites directes des attaques perpétrées sur le sol américain, les insuffisances qui ont amené à la situation conflictuelle non seulement en Afghanistan, mais aussi dans d'autres Etats.  Dans ce contexte, le règlement de la question de la Palestine a été largement présenté comme une priorité des plus pressantes.


Pour le Président du Kenya, M. Daniel Arap Moi, l'ONU, et ses Etats Membres en particulier, doivent d'autant plus intensifier leurs efforts pour résoudre tous les conflits qui perdurent encore car ils sont non seulement le terreau du terrorisme mais aussi une entrave au développement et un facteur aggravant de la pauvreté.  Plusieurs intervenants ont, en conséquence, regretté que très peu, voir aucun progrès, n'aient été enregistrés depuis le Sommet sur le développement social de Copenhague en 1995.  Un engagement de tous les instants de la communauté mondiale sera donc nécessaire si l'on veut atteindre l'objectif de la Déclaration du Millénaire de réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans la pauvreté d'ici à 2015.  Ce faisant, les efforts des pays africains en vue de se réapproprier leur destin économique, par l'intermédiaire de la création de l'Union africaine et du "Nouveau partenariat pour le développement", adopté cet été, ont été à plusieurs reprises soulignés et salués.  Les dirigeants africains présents ce matin, dont le Ministre des affaires étrangères du Mali, ont demandé des politiques claires de la part des pays développés afin de favoriser les investissements privés sur le continent africain.  Toutefois, à ceux qui prétendent que l'Afrique a d'autres priorités que les problèmes du terrorisme, le Ministre des affaires étrangères du Sénégal a rétorqué qu'ils oubliaient que la tragédie des tueries aveugles a d'abord frappé les provinces africaines du Kenya et de la Tanzanie.


La dégradation et la protection de l'environnement ainsi que le changement climatique ont aussi retenu l'attention de plusieurs orateurs, notamment ceux des pays insulaires en développement qui dépendent fortement des ressources naturelles pour leur survie.  M. René Harris, Président de la République de Nauru, a ainsi expliqué que, pour lui et pour les Etats du Forum des îles du Pacifique, le Protocole de Kyoto était un outil indispensable, dont il a encouragé fermement l'entrée en vigueur.  Dans le même ordre d’idées, le Ministre des ressources naturelles et de l'environnement de Belize, qui a demandé le soutien de l'ONU en faveur de la création d'un régime spécial pour la mer des Caraïbes, compte tenu de la vulnérabilité de cette région aux catastrophes naturelles.


Outre les personnalités citées, l'Assemblée générale a entendu les Ministres des affaires étrangères de Malte, de l'Islande, de l'Autriche, de la Jordanie du Cap-Vert, et du Niger, ainsi que du Chef de la délégation des Emirats arabes unis.


Le débat général se poursuivra, cet après-midi, à 15 heures. 



Déclarations


M. RENE R. HARRIS O. J, Président de la République de Nauru: Une grande partie du travail de l’ONU, depuis les ignobles attaques contre les Etats-Unis d’Amérique, s’est focalisée sur le contre-terrorisme et c’est compréhensible.  Nous nous réjouissons des initiatives prises par le comité du Conseil de sécurité sur le contre-terrorisme.  D’après la Banque mondiale, les évènements du 11 septembre vont exacerber les perspectives déjà sombres de l’économie mondiale.  Il faut donc plus que jamais que le Conseil de sécurité permette aux organes des Nations Unies compétents d’évaluer le coût de l’accroissement, de l’expansion ou de l’addition de nouvelles opérations de maintien de la paix avant leur mise en œuvre.  Le travail de l’Assemblée générale devrait porter sur les tâches à court terme, mais il devrait également examiner les problèmes à long terme affectant l’efficacité et le statut de cet auguste organe.  Une coopération judicieuse entre les Etats Membres doit toujours être encouragée au-delà des frontières, des religions, d’ethnicité et de culture.  Concernant la question de la réforme du Conseil de sécurité, nous soutenons la proposition de déplacer le processus à un plus haut niveau et d’aborder les problèmes complexes étape par étape.  La dernière réunion du Forum des Iles pacifiques s’est tenue dans mon pays il y a quelques mois.  Dans le communiqué final de cette réunion, les dirigeants du Forum ont cherché à formaliser des arrangements de coopération entre les Nations Unies et le Forum des Iles du Pacifique.  Je voudrais profiter de cette opportunité pour vous demander de soutenir cette résolution.


Les problèmes du changement de climat et du niveau de la mer continuent d’être la préoccupation majeure de mon pays et nous avons à différentes reprises exprimé nos profondes inquiétudes quant aux conséquences humaines induites par le changement de climat.  Le Protocole de Kyoto représente une étape significative dans le combat contre le changement climatique, mais à moins que l’on ne prenne des mesures concrètes pour son application, il y a peu de chance d’attendre des résultats.  Nauru, par conséquent, est impatient de participer avec le reste du monde à Johannesburg l’année prochaine à l’examen des progrès réalisés depuis Rio, et nous souhaitons ardemment que d’ici là, le Protocole de Kyoto soit appliqué. 


Il y a une urgence spéciale pour Nauru.  La croissance économique dans notre petit pays est négative depuis plus d’une décennie.  Nous attendons avec impatience que la Communauté internationale, les Nations Unies et ses différentes institutions, nous assistent dans cette période difficile.  Notre région, la première zone exempte d’armes nucléaires, a une longue histoire dans son soutien au désarmement et à la non-prolifération des armes nucléaires.  Les dirigeants du Forum des Iles du Pacifique ont à nouveau exprimé leur souhait pour l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des armes nucléaires.  Nauru déposera ses instruments de ratification aujourd’hui, et nous appelons les autres Etats à faire de même.  Les engagements de Nauru dans l’effort international visant à combattre le blanchiment d’argent est inébranlable.  Nauru, de même que 25 autres membres, a soutenu l’inclusion d’une résolution sur l’admission de la République de Chine à Taiwan dans l’ordre du jour de la cinquante-sixième session.  Même si la tentative a échoué, Nauru ne se découragera pas dans ses efforts visant à corriger cette anomalie.  Il y a une guerre qui a lieu dans ce monde, une guerre contre le terrorisme.  Avant les attaques du 11 septembre, mon Gouvernement, sur la requête du Gouvernement australien, a accepté que l’on utilise Nauru comme


centre de réfugiés.  Nous avons donc à Nauru 759 demandeurs d’asile.  Les ressources des Nations Unies doivent être augmentées pour faire face à cette tragédie humanitaire et la communauté internationale doit s’attaquer d’urgence au problème de façon coordonnée, pas seulement en terme de fourniture d’assistance et de refuge, mais aussi en examinant les sources et les causes du mouvement des réfugiés, du trafic humain et du terrorisme.


M. DANIEL T. ARAP MOI, Président et Commandant en chef des forces armées de la République du Kenya: Le terrorisme constitue une menace réelle à la paix et à la sécurité internationales et il ne peut être justifié, quelle que soit la forme qu'il prend.  La population du Kenya a été une victime directe des effets dévastateurs du terrorisme en août 1998.  Cette attaque continue d'affecter mon pays, déjà confronté à la pauvreté et au sous-développement.  Le Kenya appuie donc les efforts conduits par le Président des Etats-Unis, M. Bush, pour combattre le terrorisme sous toutes ses formes.  L'Organisation des Nations Unies, et ses Etats Membres en particulier, doivent intensifier leurs efforts pour résoudre tous les conflits qui perdurent encore en souffrance de part le monde.  Nous, membres des Nations Unies, devons travailler en étroite coopération pour démanteler totalement la machine terroriste.  Les situations de conflit sont en effet un obstacle au développement, favorisent l'exploitation illégale des ressources, l'abus d'enfants, les flux de réfugiés, la multiplication des armes dangereuses et aggravent encore la pauvreté.  Les conflits en Afrique continuent de déstabiliser notre continent et les Nations Unies doivent intensifier encore leurs efforts en vue de leur trouver une solution.  La résolution pacifique des différends est un pilier fondamental de la politique étrangère du Kenya.  Actuellement engagé dans les négociations de paix au Soudan, en Somalie, au Burundi et en République démocratique du Congo, mon pays aimerait voir la communauté internationale davantage impliquée dans les efforts de paix en Afrique.


Aujourd'hui, le défi le plus grand que le continent africain doit relever est celui de la pauvreté croissante.  La pauvreté est en effet devenue un obstacle à tous les efforts visant à améliorer les conditions de vie de nos populations.  Elle constitue en outre un véritable terreau sur lequel poussent les conflits, l'instabilité et même le terrorisme.  Il est donc regrettable que très peu, voir aucun progrès, n'ait été enregistré depuis le Sommet sur le développement social de Copenhague en 1995.  Nous ne pourrons pas réussir à améliorer les conditions de vie de nos populations sans un engagement de tous les instants de la communauté mondiale.  L'objectif de réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans la pauvreté d'ici à 2015 ne pourra être atteint si des ressources substantielles ne sont pas dégagées à cet effet.  La lutte contre la pauvreté est rendue encore plus difficile par le fléau du VIH/sida et autres maladies infectieuses.  Je salue donc l'initiative du Secrétaire général d'établir un Fonds mondial contre le VIH/sida et j'engage la communauté internationale à lui fournir tout l'appui possible.


Les effets de la marginalisation des pays en développement du fait de l'accélération du processus de mondialisation doivent aussi se voir accorder une urgente attention.  J'espère donc que la quatrième réunion ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce qui se tient en ce moment à Doha, se penchera plus efficacement sur la question du déséquilibre du commerce international.  Le problème de l'accès véritable aux marchés, notamment pour les produits agricoles doit être réglé rapidement.  Les politiques protectionnistes ne servent l'intérêt d'aucun pays et sont en pleine contradiction avec les principes du libre échange et de la libéralisation.  De meilleurs termes de l'échange et un meilleur accès aux marchés doivent s'accompagner d'investissements étrangers directs dans les pays en développement.  Les efforts des pays africains en vue d'offrir un environnement propice aux investissements doivent être appuyés par des politiques claires de la part des pays développés afin d’encourager les investissements privés sur le continent africain.  Un véritable allègement de la dette est aussi nécessaire.  Tous les engagements pris doivent être enfin honorés et nous devrons coopérer ensemble pour trouver de nouvelles manières de les respecter. 


DR. JOE BORG Ministre des affaires étrangères de Malte: Le terrorisme international ne connaît pas de frontière et, même si les attaques du 11 septembre ont eu lieu sur le sol américain, les cibles choisies montrent clairement qu’elles étaient destinées à détruire les symboles du monde moderne et libre.  C’est la raison pour laquelle la lutte contre le fléau du terrorisme doit être globale afin de construire un monde plus sûr pour nous-mêmes, pour les générations futures et pour ceux dont la vie a changé de façon irrévocable suite aux attaques du 11 septembre.  Nous nous félicitons, dans ce contexte, de la résolution 1373 adoptée par le Conseil de sécurité et Malte fera tout son possible pour sa mise en application.  Notre pays fait partie des six premiers États à avoir signé la Convention contre le financement du terrorisme et il est devenu hier un des premiers à l’avoir ratifiée.  Les nouvelles données du monde d’aujourd’hui montrent sans aucun doute l’importance de tels instruments juridiques et, dans le même temps, le caractère indispensable de la Cour pénale internationale.  Mon gouvernement est politiquement convaincu de cette importance et encouragera sa ratification par le parlement maltais.  Nous estimons de même qu’une Convention globale sur le terrorisme international serait bénéfique au monde entier et permettrait une meilleure application des Conventions existantes.  Dans le même sens, l’Assemblée générale devrait considérer de façon active la mise en place dans un avenir proche d’une Conférence de haut niveau sur le terrorisme afin de renforcer les efforts internationaux en cours pour formuler une réponse collective.


La question du clonage humain fait partie des préoccupations du gouvernement maltais qui, dans ce contexte, soutient l’initiative des gouvernements français et allemand qui vise à la rédaction d’une Convention contre le clonage humain.  Malte estime que les Nations Unies devraient accompagner un tel effort.


La situation au Moyen-Orient est également source d’inquiétudes et Malte est convaincue que le rapport Mitchell et le plan Tenet fournissent les meilleurs outils pour mettre un terme à l’escalade de la violence et appelle à leur application. 


Le gouvernement maltais espère en outre que la question de Chypre trouvera une issue sur la base de la mise en œuvre des résolutions pertinentes des Nations Unies.  Les progrès vers la paix et la stabilité en méditerranée semblent s’effectuer lentement.  Néanmoins, la récente évolution dans les Balkans permettent d’être optimiste et démontrent le pouvoir de la diplomatie. 


Malte recherche activement à jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale qui dépasse ses simples limites géographiques et c’est pourquoi Malte s’efforce de remplir les conditions qui lui permettraient d’accéder à l’Union européenne afin de participer au processus de prise de décisions qui ont bien souvent des implications dans notre pays. 


Les armes de destruction massive continuent de menacer la sécurité internationale et Malte souhaite vivement que les 13 pays dont la ratification est nécessaire pour que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires entre en vigueur rejoignent les 84 pays qui l’ont déjà fait.  De même, Malte appelle à la mise en œuvre rapide du protocole de Kyoto et se félicite de ce que les termes “environnement” et “sécurité internationale” soient désormais liés.  La situation géographique de Malte la rend très sensible aux questions environnementales et de protection des mers.  C’est pourquoi nous avons ratifié hier l’Accord sur les stocks de poissons migrateurs et que nous avions été à l’origine de la Convention de l'Organisation des Nations Unies sur le droit de la mer.  Enfin, le gouvernement maltais considère qu’il est indispensable de s’engager sur la voie de la justice sociale, de promouvoir un développement équitable, de favoriser la confiance entre les peuples, de régler pacifiquement les conflits et de prendre les mesures pour assurer la sécurité de tous.


M. ISMAIL CEM, Ministre des affaires étrangères de la Turquie: Pour lutter efficacement contre le terrorisme et mettre sur pied une forte coalition, il convient de s'appuyer sur l'action collective et sur certains principes.  Il faut d'abord reconnaître que le terrorisme n'appartient à aucune religion et à aucun espace géographique.  De plus, il faut admettre que les doubles standards sont les principaux obstacles à la lutte contre le terrorisme.  Enfin, le terrorisme est un phénomène mondial et aucun idéal, aucune cause et aucun moyen ne peut le justifier.  Dans ce contexte, la Turquie a proposé l'organisation d'un forum informel entre les Etats membres de l'Union européenne et de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) pour discuter des questions relatives à l'"Harmonie entre les civilisations".  Mon pays espère que cette Conférence se tiendra en février 2002.


Quant aux doubles standards, il faut rejeter la distinction entre les "mauvais" terroristes qui opèrent contre le pays où ils se trouvent et les terroristes "tolérés" qui incitent, planifient et financent des actes terroristes contre un autre pays.  Cette tolérance devant le terrorisme "qui causerait du tort aux autres mais pas à nous" doit cesser.  La Turquie estime aussi que la liste des organisations terroristes et de leurs réseaux que l'Union européenne est sur le point de dresser ne doit pas se limiter à l'espace européen.  Cette liste doit comprendre les groupes qui agissent à partir d'un autre pays.  Il faut un changement radical dans les attitudes qui nous permettent, par exemple, de renforcer la coopération entre les ministères de la justice et de l'intérieur de tous les pays.  Les Etats doivent également ratifier les instruments juridiques internationaux en vigueur et réviser leurs lois nationales en conséquence.  A cet égard, la Convention internationale, sur la lutte contre le terrorisme, en cours d’élaboration, représente un instrument essentiel.


Dans la lutte contre le terrorisme, il faut se rappeler que ce phénomène se nourrit de la détérioration des conditions sociales, économiques et politiques.  Il est donc de la responsabilité collective de tous les Etats d'apporter des solutions viables à ces problèmes.  Aujourd'hui, les Etats Membres des Nations Unies sont confrontés au défi de l'Afghanistan et à ses deux dimensions que sont la lutte contre le réseau terroriste et l'appui à la renaissance du pays par le rétablissement de la paix et de la sécurité et le développement économique.  En la matière, il faut se garder d'imposer les futurs dirigeants du pays et, mais au contraire, encourager la fusion des affinités régionales et tribales dans une


seule identité afghane. Les pays doivent également se garder de s'appuyer sur des groupes particuliers dans le but de défendre leurs intérêts particuliers.  Le futur gouvernement d'Afghanistan doit non seulement inclure toutes les ethnies mais aussi toutes les sensibilités politiques qui ne se sont pas adonnées au terrorisme.  A cet égard, l'ONU a un rôle capital à jouer.


S'agissant de Chypre, la Turquie et la République turque de Chypre rejettent toute solution qui ne serait pas librement négociée et mutuellement acceptée.  Elles rejettent toute solution qui ferait des Turcs Chypriotes une minorité sous autorité grecque chypriote.  Le Gouvernement turc ne permettra pas la résurgence d'une situation qui, de 1964 à 1974, a conduit à des crimes contre les Turcs Chypriotes.  La Turquie appuie une solution fondée sur les réalités de l'île, à savoir deux nations distinctes, de religion, de langue et de culture différentes et deux Etats et deux démocraties séparés.  La proposition d'une confédération avancée par le Président Denktas mérite l'attention.  La Turquie appuie la mission de bons offices du Secrétaire général et ses efforts pour lancer un nouveau cycle de discussions.  La Turquie appuie la proposition que le Président Denktas a faite à son homologue grec chypriote visant à organiser une rencontre sur une base informelle sans conditions préalables pour discuter des questions pertinentes et permettre ainsi de progresser.  Le refus de la partie grecque chypriote n'est dans l'intérêt de personne.


Concernant les relations entre la Turquie et la Grèce, le rapprochement se poursuit et des mesures d'établissement de la confiance sont discutées.  De plus, le 6 avril, la Turquie et la Grèce ont pris la décision commune de commencer les procédures d'adhésion à la Convention d'Ottawa sur les mines antipersonnel.  Les deux pays ont aussi décidé de présenter un projet de résolution commun à l'Assemblée générale sur la réponse d'urgence aux catastrophes.  Mais il reste des questions en suspens comme celles relatives aux droits respectifs dans la Mer Egée.  S'agissant de la Georgie, la Turquie réitère sa proposition de signer un Pacte sur la stabilité dans la région du Caucase qui pourrait instaurer l'atmosphère de confiance dans la région.


M. JOSCHKA FISCHER, Vice-Chancelier et Ministre des affaires étrangères de la République fédérale d’Allemagne: Nous sommes profondément choqués, ébranlés par cette annonce de l’écrasement d’un avion de la American Airlines, il y a quelques instants dans le Queens et nous souhaitons présenter dès à présent nos sincères condoléances aux familles éprouvées.  Le combat contre le terrorisme international nécessite de nouvelles armes de la part de la communauté internationale.  C’est un nouveau défi pour le monde politique, pour les militaires, la police et la justice, mais aussi pour le monde économique et tout particulièrement pour le monde culturel.  A l’aube du XXIème siècle, la question de la paix et de la sécurité a, de ce fait, pris une nouvelle tournure appelant de nouvelles perspectives.  Une des conséquences des terribles actes du 11 septembre, qui ont touché plus de 80 nationalités, est que l’humanité n’a jamais été plus unie qu’aujourd’hui.  Pour fédérer cette unité en véritable coalition universelle, l’Organisation des Nations Unies est l’unique instance habilitée à une telle tâche.  Dans le contexte de la lutte contre le terrorisme international, il est nécessaire de mettre en place une politique de coopération mondiale pour le XXIème siècle, une politique qui ne tolère plus d’espace privé de droit et d’ordre et, dont l’objectif est l’aboutissement à un ordre mondial, sous lequel tous les peuples du monde pourront prétendre à une participation juste et équitable.  La communauté internationale se doit de façon urgente d’analyser de près les insuffisances qui ont amené à des situations conflictuelles dans certains États, mais pas seulement en Afghanistan, et pas seulement dans le cadre des suites des attaques terroristes.  A ce sujet, il faut constater qu’aucune mesure de prévention des conflits n’a jamais été proposée pour l’Afghanistan, ce qui s’est avéré être une erreur fatale qui au bout de vingt ans a dégénéré en catastrophe humaine.  Sans recourir à des forces militaires nous n’arriverons pas à lutter contre ce fléau.  Il faut être conscient de ce que toute absence de réaction, sera un encouragement et une ouverture pour de futurs actes de terreur et mettra en danger la paix mondiale.  C’est pourquoi, des perspectives politiques et humanitaires doivent être offertes de façon urgente à l’Afghanistan et les Nations Unies devraient s’affirmer comme l’agence coordonnatrice de ces efforts de paix, afin d’offrir un cadre à un processus politique d’ensemble et la garante d’accords internes au sein de l’Afghanistan.  Mais, j’appelle aussi tous les États Membres à faire un effort humanitaire sans précédent, maintenant et à l’avenir, pour venir en aide à un peuple afghan à bout de souffle.  L’Allemagne et l’Union européenne sont prêtes à participer de façon active à la reconstruction économique et politique de l’Afghanistan, et l’Allemagne en tant que président du Groupe d’Appui à l’Afghanistan à invité ses partenaires à une conférence à ce sujet qui se tiendra à Berlin au début du mois de décembre.


La résolution de conflits régionaux a également un rôle important dans la lutte contre le terrorisme et dans ce sens la résolution du conflit du Moyen-Orient est une première priorité.  Les Israéliens et les Palestiniens ont le droit de vivre ensemble dans un monde sans peur, ni crainte.  Cela passe par la reconnaissance de l’État d’Israël, qui est inviolable, mais aussi de son droit à la sécurité.  Dans le même ordre d’idée, nous reconnaissons le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à créer son État, la Palestine.  D’ailleurs en mars 1999, la Déclaration de Berlin de l’Union européenne précisait : « La création d’un État palestinien souverain, démocratique, viable et pacifique sur la base des accords existants et à travers des négociations sera la meilleure garantie de sécurité pour Israël ».  Jamais avant aujourd’hui, nous n’avons été aussi près d’une solution dans le conflit israélo-palestinien, et les recommandations du Rapport Mitchell forment toujours la base et le support de l’emploi du temps accepté par les deux parties pour aboutir à une fin immédiate de la violence et des confrontations.  Vu son passé, l’Allemagne à une responsabilité vis-à-vis d’Israël et notre pays s’opposera à toute action visant à la destruction de l’État d’Israël.  Les récentes attaques avec des bacilles du charbon ont mis en évidence le danger de la prolifération des armes de destruction massive auprès de groupes non étatiques et nous invitent à prendre de nouvelles mesures contre la prolifération de telles armes.  Dans le domaine nucléaire, les engagements pris dans le cadre du Traité de non prolifération demeurent cruciaux.  En ce qui concerne les inégalités dans le monde, nous constatons que près d’un quart de l’humanité souffre de la faim, que 95 % des séropositifs vivent dans les pays en développement, majoritairement en Afrique, et qu’une minorité de citoyens du monde profite des opportunités de croissance offertes par la mondialisation.  Cette situation ne peut plus être acceptée, surtout pas par les pays riches d’une part pour des raisons morales mais aussi parce que les conflits d’aujourd’hui éclatent et se répandent beaucoup plus vite que jamais.  Le Protocole de Kyoto doit entrer en vigueur l’année prochaine.  L’Allemagne interviendra énergiquement pour soutenir les capacités des Nations Unies d’agir pour que le monde du XXIème siècle s’affirme comme plus pacifique et plus humain et pour que le futur soit synonyme de gouvernance responsable pour le monde, d’une gouvernance non basée sur une volonté d’hégémonie, mais sur un souci de coopération, de solidarité et de multilatéralisme.  Si nous réussissons à mettre en place une telle politique pour lutter contre toutes les inégalités qui frappent notre monde, nous parviendrons non seulement à lutter efficacement contre le terrorisme, mais aussi et surtout à éliminer ses causes profondes.


M. JOHN BRICEÑO, Ministre des ressources naturelles et de l’environnement de Belize: Belize condamne sans réserve les attaques terroristes du 11 septembre et exprime sa solidarité avec les États-Unis.  On peut noter que les auteurs d’attaques terroristes sont souvent les victimes de manipulations qui trouvent leurs fondements dans des conditions de vie misérables.  C’est pourquoi, il est indispensable de mettre en place les principes de la Charte de l'Organisation des Nations Unies afin de lutter contre la pauvreté, la mort, le désespoir et de respecter les valeurs de liberté, d’égalité, de justice et de tolérance.  Les attaques du 11 septembre ne doivent pas nous détourner de cette voie.  Belize estime, par conséquent, que la réalisation des objectifs de la Déclaration du Millénaire doit avant tout se centrer sur les questions de développement et d’éradication de la pauvreté et ce, avec l’aide de la communauté internationale.  En effet, la coopération régionale et internationale sont des éléments vitaux pour le progrès.  La mondialisation montre notre interdépendance et l’importance de la coopération avec le reste du monde sur une base de respect mutuel.  Un véritable développement durable requiert des pratiques commerciales inclusives et transparentes afin de favoriser la participation des pays en développement à l’économie mondiale.  Belize souhaite par conséquent une coopération équitable et participative au sein de laquelle nos inquiétudes et notre vulnérabilité seront prises en compte. 


Belize est en outre très impliqué dans la lutte contre la pandémie du sida et estime que les progrès réalisés durant la Conférence des Nations Unies sur le VIH/sida peuvent être attribués à l’esprit de collaboration des acteurs politiques et techniques et par la participation de la société civile et du secteur privé.  Dans ce contexte, Belize se félicite de la création par le Secrétaire général du Fonds des Nations Unies contre le sida.


La protection de l’environnement est une des inquiétudes fondamentales des pays en développement dans la mesure où beaucoup d’entre eux dépendent des ressources naturelles pour leur survie.  Les recommandations faites par la communauté internationale pour la protection de l’environnement n’ont pas été respectées et si elles ne le sont toujours pas dans un avenir proche, cela aura des effets négatifs sur les petites économies ainsi que sur l’économie mondiale.  Belize accorde donc une attention toute particulière à la Convention cadre sur le changement climatique, se félicite des progrès réalisés lors de la rencontre de Marrakech et espère voir davantage de pays ratifier le protocole de Kyoto.  Étant donnée la vulnérabilité de Belize et des États des Caraïbes face aux catastrophes naturelles, le soutien de l’Organisation des Nations Unies pour la création d’un régime spécial pour la mer des Caraïbes est toujours recherché.


En ce qui concerne la question d’une responsabilité partagée dans les questions du développement, du maintien de la paix et de la sécurité internationales, il est indispensable d’autoriser tout le monde à participer au forum qui nous réunit aujourd’hui.  C’est pourquoi, Belize appelle la communauté internationale à considérer le droit des 23 millions d’habitants de la République de Chine à Taiwan de faire entendre leur voix dans cette institution mondiale.  De même, le droit à l’auto-détermination du peuple palestinien et à un État indépendant ne doit pas être ignoré. 


Enfin, Belize se félicite de l’initiative de la mise en place d’un dialogue entre les civilisations et du fait qu’il ait été fait mention par le Secrétaire général, dans le rapport sur ce dialogue, du caractère indispensable d’une mondialisation juste et équitable. 


M. CHEIKH TIDIANE GADIO, Ministre des affaires étrangères du Sénégal: Il n'est pas de cause, morale, religieuse ou politique assez noble pour justifier le terrorisme et ses manifestations toujours barbares.  C’est pourquoi nous devons tous, sans exception, et dans une unanimité sans faille, condamner le terrorisme avec la dernière énergie.  Composé à plus de 90% de musulmans, le Sénégal, pays laïc et démocratique, rejette toute forme de confrontation entre religions et civilisations.  Le Sénégal condamne donc tout aussi énergiquement toute forme d'assimilation de l'islam au terrorisme.  Au-delà de la simple condamnation du terrorisme dans toutes ses formes, la communauté internationale doit agir avec fermeté pour éradiquer le terrorisme, ses sources de financement, et ses bases d'action à travers le monde.  Le Sénégal s'est engagé dans cette voie et son Président a réuni, le 17 octobre dernier à Dakar, une Conférence africaine contre le terrorisme comme complément nécessaire à la Convention de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) sur la prévention et la lutte contre le terrorisme.  La déclaration de Dakar, adoptée à l'issue des travaux, a invité l'Union africaine à tenir très prochainement une session extraordinaire sur la question pour examiner notamment un projet de Pacte africain soumis par mon pays.  Ceux qui prétendent que l'Afrique a d'autres priorités que les problèmes du terrorisme oublient certainement que la tragédie des tueries aveugles a d'abord frappé les provinces africaines du Kenya et de la Tanzanie. 


L'Afrique est toujours la région où certains conflits semblent s'inscrire dans une éternité tragique, la seule où l'on dénombre près de la moitié du total des réfugiés et des personnes déplacées du monde, la région où se trouvent 33 des 48 pays les moins avancés du monde.  L'Afrique est également la seule région dont les habitants sont les plus atrocement affectés par les pandémies du VIH/sida et de la malaria.  Avec la création, en juillet dernier de l'Union africaine, l'Afrique s'est engagée dans un élan volontariste et unitaire à trouver des solutions africaines aux nombreux défis qui l'assaillent par la mise en place d'un cadre institutionnel moderne, viable, ouvert, à même de répondre aux urgences et exigences africaines pour le siècle qui s'amorce.  Le "Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique", adopté au même moment, offre la particularité d'être conçue par les Africains et pour l'Afrique et en janvier prochain, une conférence internationale sur le financement de cette initiative, véritable Davos africain, est prévue.  Par ailleurs, face à la crise de l'endettement aggravée par la baisse exponentielle de l'Aide publique au développement, la communauté internationale doit explorer de nouvelles voies pour le financement du développement du tiers monde.  Le cycle de l'endettement/rééchelonnement, suivi de toujours plus d'endettement, doit être rompu au profit d'une approche comme celle qui propose des investissements massifs, dans un environnement fiscal et légal adéquat.  L'Afrique compte beaucoup sur les résultats de la conférence de l'OMC, à Doha, la Conférence sur le financement du développement à Monterrey et sur le Sommet mondial du développement durable de Johannesburg. 


Horrifié par l'ampleur de la tragédie au Moyen Orient, le Sénégal lance un appel pressant pour le retrait des forces israéliennes des zones palestiniennes occupées, pour la cessation immédiate de tous les actes de violence et de provocation, pour la reprise des négociations de paix selon le calendrier prévu, et pour la conclusion d'un accord de règlement global, juste et durable conforme aux résolutions du Conseil de sécurité.  La consolidation de l'Etat de droit, la


promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales demeurent l'un des axes majeurs de la politique du Sénégal.  Ayant présidé les travaux du Comité préparatoire de la Conférence mondiale contre le racisme, il lance, à nouveau, un appel solennel pour que la Déclaration et le Plan d'action issus de Durban soient traduits en actes. 


M. HALLDOR ASGRIMSSON, Ministre des affaires étrangères d'Islande: L'Islande appuie sans réserve l'adoption d'une convention sur la lutte contre le terrorisme et espère qu'un accord pourra être conclu au cours de cette session de l'Assemblée générale.  Sans cela, le monde pourrait perdre une occasion de mettre sur pied la stratégie cohérente qui fait tellement défaut aujourd'hui.  Le rôle-clé que les Nations Unies devraient jouer dans la lutte contre le terrorisme doit être une autre occasion d'intensifier une réforme globale du Conseil de sécurité.  Il est essentiel et impérieux que la composition de cet organe devienne plus représentative et donc plus à même de préserver la coalition internationale actuelle contre le terrorisme.  Si les évènements du 11 septembre ont rendu plus urgente la réforme des Nations Unies, il en est de même pour la capacité de l'Organisation en matière de maintien de paix.  Ainsi le Gouvernement d'Islande a décidé, l'année dernière, d'augmenter systématiquement sa contribution aux opérations de maintien de la paix; le but étant de fournir davantage de personnel à l'ONU, à l'OSCE et à l'Union européenne.


En matière de développement durable, l'Islande juge impératif que le Sommet de Johannesburg soit l'occasion de renouveler le ferme engagement de la communauté internationale dans ce domaine.  L'année dernière, en coopération avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et la Norvège, l'Islande a accueilli la Conférence internationale sur la pêche responsable dans l'écosystème marin.  La Déclaration qui en est issue est une contribution de taille des nations concernées au Sommet mondial pour le développement durable.  Il faut espérer que l'esprit de cette Déclaration sera dûment reflété dans les résultats du Sommet.


Il faut revenir à la lutte contre le terrorisme pour dire qu'elle doit impliquer tous les Etats et les organisations régionales et internationales.  Les Nations Unies doivent plus que jamais traiter des problèmes qui pourraient contribuer au désespoir et à l'aliénation et qui permettent la manipulation et le fanatisme.  Les Etats membres ont la responsabilité individuelle de déployer des efforts supplémentaires pour traiter de ces problèmes, à l'échelle nationale.  L'ONU a été créée pour maintenir la paix et assurer un monde meilleur.  Les terroristes luttent, pour leur part, contre tout ce pourquoi l'ONU a été créée.  La lutte contre le terrorisme est une lutte pour l'ONU, l'avenir de notre civilisation et de notre humanité.


Mme BENITA FERRERO-WALDNER, Ministre fédéral des affaires étrangères de la République autrichienne: Je suis encore sous le choc de la catastrophe de l’avion de la American Airlines qui vient de s’écraser sur le quartier de Rockaway dans le Queens, quartier où habitent de nombreux pompiers qui ont déjà été lourdement touchés lors des attaques du 11 septembre.  La menace d’un terrorisme, plus dangereux et destructeur que jamais, nous oblige à revoir notre perception des racines de ce mal que sont la pauvreté, l’inégalité et l’injustice, problèmes que nous avons trop longtemps tolérés et dont nous nous sommes trop longtemps accommodés.  Ce sont ces causes qui sont à l’origine de nombreux conflits au Moyen-Orient, en Afghanistan, au Cachemire, dans le Caucase, dans les Balkans ou encore dans la région des Grands Lacs.  L’Union européenne, qui évolue sur un continent marqué par des siècles de guerre, a mis au point un modèle en matière de résolution des conflits.  Celui-ci se résume en trois mots: coopération, partenariat et intégration.  Et nous espérons que cet espace de sécurité puisse s’élargir au plus vite pour devenir une union de 28 pays et de ce fait contribuer de manière plus large à la sécurité et à la stabilité dans le monde. 


En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, nous voyons les Nations Unies jouer un rôle clef en ce domaine, dans une mission de coordination visant à assurer une véritable synergie entre les États Membres.  Il y va aussi de la nécessité d’une véritable coopération régionale et, à ce titre, la mise en place d’un Partenariat de sécurité régionale entre l’Autriche et ses voisins candidats à l’Union européenne est un exemple à suivre.  L’Autriche est d’avis que d’importants efforts devraient être faits sur la base des résolutions du Conseil de sécurité dans le cadre du règlement du conflit du Moyen-Orient.  L’Afghanistan, quant à elle, nous rappelle un conflit négligé depuis trop longtemps et nous sommes aujourd’hui contraints d’agir en Asie centrale pour y préserver la stabilité et soutenir la reconstruction de ce pays.  Dans les Balkans tous les extrémistes ne sont pas encore désarmés et la reconstruction n’est pas terminée.


Le moment est venu de renforcer les capacités des Nations Unies pour lutter contre le terrorisme et le prévenir.  La Direction de la prévention du Terrorisme doit fournir une aide en matière de coopération aux États Membres qui en feront la demande, mais aussi pour renforcer leurs capacités nationales.  Il faut souligner également le rôle stratégique des principes et des valeurs fondamentales de notre société et nous devons renforcer nos capacités de dialogue basé sur le respect de la diversité.  Dans ce contexte, les efforts du Secrétaire général pour promouvoir le Dialogue entre les civilisations à l’initiative du Président Khatami peuvent avoir une énorme importance.  Vu l’accélération de la mondialisation et la nature mondiale des relations économiques, sociales et culturelles, nous devons promouvoir l’éducation et les processus d’apprentissage de ces valeurs et nous devons également prendre conscience du rôle des femmes dans le développement des valeurs humaines de nos sociétés notamment dans les régions où elles sont les principales victimes des violences.  Dans le même ordre d’idée, nous attirons l’attention sur le rôle des médias dans la construction des sociétés, pour favoriser l’acceptation de la pluralité de la culture et des sociétés.  En ce qui concerne la gestion des ressources, il faut souligner le fait que la production agricole chutera de 45 à 55% au cours des cinquante prochaines années en Afrique, en Inde, en Chine et en Amérique latine du fait des changements climatiques, situation qui nous donne des indications sur les problèmes à venir.  A cet égard, le Sommet mondial sur le développement durable qui se tiendra à Johannesburg l’année prochaine devra nous montrer comment nous pourrons agir ensemble pour régler ces problèmes de développement.  L’Autriche continuera à œuvrer à l’amélioration de la façon dont l’ECOSOC peut s’acquitter de sa tâche et suggère au Secrétaire général la préparation d’un rapport sur l’état du monde pour renforcer son action.  Par ailleurs, nous nous réjouissons de l’initiative du Secrétaire général de nouer de nouveaux partenariats avec le monde des affaires pour partager les préoccupations de ce qui se passe dans le monde entier, dans le but d’aboutir à un réel développement humain passant par un développement des droits de l’homme et d’une véritable sécurité humaine. 


M. ABDEL-ELAH KHATIB, Ministre des affaires étrangères de Jordanie: L’acte d’agression commis le 11 septembre a non seulement touché les États-Unis mais également la communauté internationale et l’humanité dans son ensemble.  Par conséquent, la lutte contre le terrorisme doit être mondiale.  Cela veut dire qu’il ne faut pas tomber dans le piège tendu par les terroristes.  En effet, la lutte contre le terrorisme n’est pas une guerre de religion et ne doit pas être considérée comme un choc entre les civilisations ou entre une nation et une autre.  La Jordanie est résolue à préserver l’Islam de tout abus perpétré par les terroristes et insiste sur l’importance de refuser aux terroristes le droit de détourner la religion à leurs propres fins.  La démystification des intentions terroristes requiert notamment le renforcement de la compréhension entre les peuples et les cultures.  Un dialogue entre les civilisations sous l’égide des Nations Unies qui s’appuie sur la promotion de la tolérance est plus que jamais nécessaire.  La Jordanie peut d’ailleurs se féliciter de voir coexister en son sein de façon pacifique des musulmans et des chrétiens.  Cette coexistence fait de la Jordanie un bon exemple d’harmonie sociale et d’interaction. 


En outre, il faut noter que le terrorisme exploitera les déséquilibres dans les domaines politique, économique et social pour la poursuite de ses objectifs.  Dans ce contexte, il faut s’attaquer aux causes du désespoir, de la frustration et de l’injustice afin de lutter contre les racines profondes du terrorisme. 


La Jordanie estime également que l’effort international de lutte contre le terrorisme requiert en premier lieu un règlement juste et acceptable de la question palestinienne.  Il faut par conséquent mettre un terme à l’utilisation, par Israël, de lourds moyens militaires contre le peuple palestinien, au blocus qui lui est imposé, à l’arrêt de l’assassinat politique et à l’incursion dans des territoires sous contrôle de l’autorité palestinienne.  De même, des mesures doivent être prises pour l’application des recommandations de la Commission Mitchell, pour le respect des droits des Palestiniens et pour l’établissement d’un État indépendant sur leurs terres qui garantisse également la sécurité d’Israël.  Une paix acceptable doit être globale et tenir compte des questions centrales qui se posent dans le monde contemporain, à savoir celles des territoires occupés, de Jérusalem, des réfugiés, des armes de destruction massive et de la coopération économique.  L’application des résolutions 242 et 338 reste la base du processus de paix.  Jérusalem doit devenir la capitale de l’État palestinien.  La Jordanie se félicite de la déclaration du Président Bush en faveur d’une solution qui assure l’existence de deux États, dont un État palestinien sur les territoires occupés par Israël conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.  La Jordanie espère, dans ce contexte, que les efforts des États-Unis seront appuyés par l’Union européenne et la communauté internationale dans son ensemble. 


Dans le même sens, une paix globale doit inclure un retrait d’Israël des territoires syriens et libanais occupés sur la base des résolutions du Conseil de sécurité.  En ce qui concerne l’Iraq, la Jordanie souhaite que la communauté internationale mette un terme aux sanctions, sources de frustrations et de tensions, afin de permettre à ce pays de jouer un rôle régional et international actif.  La Jordanie espère également qu’il sera prochainement mis un terme aux souffrances du peuple afghan afin que ce pays et ses forces politiques puissent se concerter sur la forme d’un gouvernement représentatif.  La communauté internationale doit en outre venir en aide à ce pays afin qu’il puisse faire face aux conditions économiques tragiques qui affectent l’Afghanistan depuis trop longtemps.


Enfin, la Jordanie estime qu’il est plus impératif que jamais de mettre en œuvre les principes et les buts de la Charte des Nations Unies et de ne pas abandonner les efforts collectifs en faveur de la paix, du développement économique et du respect des droits de l’homme.


M. MANUEL INOCENCIO SOUSA, Ministre des affaires étrangères, de la coopération et des communautés du Cap-Vert: Dans la lutte contre le terrorisme, les pays en développement sont, une nouvelle fois, dans une position désavantageuse.  En effet, le manque de ressources et de moyens sophistiqués pour détecter et prévenir les actes terroristes les rend plus vulnérables à l'infiltration des organisations terroristes qui sont ainsi en mesure de lancer des opérations à partir de leur territoire.  De plus, lorsqu'ils tentent de répondre à la requête de la communauté internationale, les pays en développement sont forcés de puiser dans les ressources affectées au développement économique et social.  Dans un tel contexte, il faut garder à l'esprit que ce sont les économies faibles qui seront les plus directement concernées par les conséquences des actes terroristes sur l'économie mondiale.  En conséquence, il est essentiel que la communauté internationale apporte une aide efficace aux pays en développement, en particulier aux pays les moins avancés (PMA), pour leur permettre de supporter le fardeau supplémentaire que la lutte contre le terrorisme représente pour leurs économies. 


Le Cap-Vert estime que les problèmes auxquels sont confrontés les pays africains ont contribué, dans une large mesure, à accélérer les efforts d'intégration régionale.  Ainsi, les dirigeants du continent ont créé l'Union africaine et adopté la Nouvelle Initiative pour l'Afrique, rebaptisée récemment Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique.  Avec l'émergence de nouveaux dirigeants dévoués aux causes de la renaissance économique, de la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance, et l'appui de la communauté internationale, les conditions sont réunies pour favoriser un tournant fondamental et historique dans l'évolution de l'Afrique; les deux problèmes les plus importants étant la pauvreté et les conflits armés. A ce propos, il est essentiel que tous les pays persuadent l'UNITA de déposer les armes et d'honorer les Accords de Lusaka. 


Mme AICHATOU MINDAOUDOU, Ministre des affaires étrangères, de la coopération et de l'intégration africaine de la République du Niger: Suite aux événements tragiques du 11 septembre dernier, le monde entier a pris la mesure des dramatiques conséquences de cette idéologie manichéenne, et pour tout dire terroriste, qui prétend trouver dans la négation des principes fondamentaux de dialogue entre les cultures et entre les nations, la voie royale du salut des cœurs et des âmes et constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales.  Les dits événements ont été prétendument commis sous la bannière de l'Islam.  Or, l'Islam est une religion du juste milieu qui condamne l'assassinat et le suicide.  C'est pourquoi mon pays se félicite de l'émergence d'un consensus général sur la nécessité de mener le combat contre le terrorisme dans une démarche collective et globale s'inscrivant dans le cadre de la légalité internationale qu'incarne l'ONU.  Pour réussir, la lutte devra reposer sur un programme de coopération internationale incluant notamment une assistance technique et financière aux Etats les plus démunis.  Lorsque l'on parle de paix et de sécurité, il ne faut pas oublier que, de nos jours, aucune région du monde n'est épargnée par le commerce et la circulation illicites des armes légères.  Les pays en développement et en particulier ceux du continent africain payent le plus lourd tribut à la prolifération de ces armes, et ce aux plans de la sécurité, de la stabilité et du développement.  C'est pourquoi mon pays demande que le moratoire de la CEDEAO sur la fabrication, l'exportation et l'importation des armes légères bénéficie du soutien financier de la communauté internationale.  C'est pourquoi, il appuie également la proposition du Royaume-Uni de créer un Fonds international géré par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour la collecte d'armes légères. 


En décidant de conférer dans ses décisions la plus haute priorité aux besoins spécifiques de l'Afrique, le Sommet du Millénaire a pris toute la mesure des graves problèmes qui assaillent notre continent.  Dans le même temps, les flux d'aide publique au développement (APD) à destination de l'Afrique ont malheureusement connu une chute vertigineuse, alors que les investissements étrangers directs ont continué à stagner.  Il s'avère donc urgent d'accroître le volume de l'APD, d'élargir les initiatives d'annulation de la dette, d'améliorer l'accès aux marchés internationaux pour les exportations africaines et de promouvoir l'investissement.  Le Niger encourage vivement l'élan de réappropriation du développement par le continent africain, dont l'illustration la plus récente est l'adoption par le Sommet de l'Organisation de l'unité africaine de Lusaka d'un plan de développement.  La prochaine conférence sur le financement du développement doit marquer un tournant décisif vers la création d'un ordre économique mondial plus juste et plus équitable.  Elle devra notamment aboutir à l'adoption de priorités stratégiques claires assorties d'un échéancier précis en ce qui concerne le renforcement des capacités des pays en développement et leur intégration dans l'économie mondiale.  Mais en l'absence d'une réponse adéquate des pays nantis, les dommages causés par l'épidémie du VIH/sida pourraient être irréparables.  La lutte contre les grandes endémies requiert des ressources importantes et une forte capacité de coordination des actions.  Le Niger se félicite donc de la création du Fonds mondial pour la santé et la lutte contre le VIH/sida.  La décision du G8 de consacrer 1,8 milliard de dollars au lancement de ce Fonds est un pas important dans la bonne direction.  Mais des progrès énormes doivent encore être accomplis puisque de 7 à 10 milliards de dollars seront nécessaires chaque année jusqu'en 2005. 


M. MODIBO SIDIBE, Ministre des affaires étrangères du Mali: Je souhaiterais exprimer nos plus sincères condoléances aux Gouvernements des États-Unis et de la République dominicaine suite à la catastrophe aérienne qui s’est produite ce matin dans le Queens.  Notre cinquante-sixième session revêt une importance particulière au lendemain des attentats terroristes sanglants du 11 septembre que notre pays a fermement condamnés.  Le Mali plaide pour une action globale, intégrée et soutenue dans laquelle l’Organisation des Nations Unies devra jouer un rôle central, dans le cadre d’une coopération internationale accrue.  Ces actes nous engagent pour le moyen et le long termes, à réfléchir sur les moyens de renforcer la lutte contre le terrorisme, mais aussi et surtout à engager la mise en œuvre vigoureuse du programme d’action de la Déclaration du Millénaire, gage de la prospérité pour le plus grande nombre.  Le Mali appuie également les initiatives du Secrétaire général et de son Représentant spécial Lakhdar Brahimi, préoccupé qu’il est par la situation en Afghanistan.  En matière de désarmement, le Mali, qui a abrité la Conférence préparatoire africaine, travaillera au succès du suivi des conclusions de la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.  Adopté en 1999, le Protocole relatif au mécanisme de prévention

de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité internationales de la CEDEAO est un outil majeur de prévention, et de gestion régionales des conflits.  Le Mali se félicite du processus de paix en cours en Sierra Leone sous les auspices des Nations Unies et des efforts que la CEDEAO entend poursuivre pour faire de cette région un pôle de développement et d’assumer ses responsabilités avec l’accompagnement de ses différents partenaires. 


Par ailleurs, en matière de sécurité humaine, nous devons apporter une réponse en matière de lutte contre le VIH/sida ainsi que contre le paludisme.  De nombreux Africains attendent d’accéder à des conditions de vie plus dignes et le continent africain veut rester maître de son destin.  La Conférence de Monterrey sur le financement du développement qui se tiendra au Mexique en mars 2002 devra représenter une interface de dialogue pour trouver des solutions concrètes en matière de développement traduisant la volonté collective d’agir et de jeter les bases d’un véritable partenariat mondial.  L’entrée en vigueur de l’Union africaine, dont l’Acte constitutif a été signé à Lomé le 12 juillet dernier, traduit la volonté des chefs d’États africains en faveur de l’intégration de notre continent.  Ainsi, le lancement du nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique pour l’élimination de la pauvreté à travers le développement durable est de nature à conforter la dynamique d’intégration régionale.  A cet égard, nous lançons un appel à la communauté internationale pour qu’elle apporte son assistance à cette initiative africaine pleine de promesses pour l’avenir des peuples du continent.


En ce qui concerne le conflit au Moyen-Orient, le Mali condamne fermement les violences dont est l’objet le peuple palestinien et appelle à la reprise des négociations qui puissent déboucher sur la création d’un État palestinien indépendant.  Dans le même ordre d’idée, le Mali poursuivra ses efforts pour la réunification des deux Corées et souhaite la levée définitive des sanctions contre la Jamahiriya arabe libyenne.  Nous sommes convaincus de l’impérieuse nécessité de démocratiser le Conseil de sécurité dont la composition ne correspond plus aux réalités d’aujourd’hui, afin de le rendre plus crédible et plus représentatif.  Nous devons bâtir un monde nouveau qui soit le reflet de nos intelligences, un monde de justice, un monde où transcendent les valeurs essentielles de l’humanité.


M. RAHID ABDULLAH AL-NOAIMI, Ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis: Les Émirats arabes unis réitèrent leur condamnation des attaques terroristes du 11 septembre.  Une enquête minutieuse doit être menée afin de trouver les véritables coupables et de ne pas s’en tenir à des conclusions hâtives qui leur permettraient de s’échapper et qui mèneraient à la condamnation d’innocents.  Les Émirats arabes unis appellent par conséquent la communauté internationale à s’unir dans la lutte contre le terrorisme et à renforcer les mécanismes d’assistance humanitaire en faveur du peuple afghan. 


On peut noter que les résultats du changement de nature des relations internationales et de ses manifestations dans les domaines de la mondialisation, de la technologie, des communications modernes et de l’ouverture économique sont à bien des égards positifs.  Cependant, ces changements ont aussi contribué à élargir le fossé économique, social, culturel et l’inégalité dans les domaines de la sécurité et de l’information entre les pays développés et ceux en développement.  De même, elles ont contribué à la création de nouvelles sources de conflits, de guerres civiles et ethniques et d’autres problèmes qui menacent le développement durable.  C’est la raison pour laquelle la communauté internationale doit mettre en œuvre une stratégie globale de coopération régionale et économique qui tienne en compte des concepts de sécurité et de paix internationales ainsi que des besoins dans les domaines humanitaire et de développement durable.  Les Nations Unies doivent, dans ce contexte, en coordination avec les organisations régionales, jouer un rôle majeur. 


La question de la réforme du Conseil de sécurité est également cruciale afin qu’il devienne plus démocratique et plus transparent dans son processus de prise de décision politique.  Une plus grande coopération entre le Conseil de sécurité et les autres organes des Nations Unies est également souhaitable. 


Le dialogue et les négociations pacifiques ont toujours été considérés par les Émirats arabes unis comme la méthode idéale de résolution des conflits entre les nations.  C’est pourquoi nous attendons que la République islamique d’Iran réponde aux initiatives pacifiques de notre pays pour trouver une solution à la question de l’occupation de trois de nos îles ou bien soumettre le conflit à la Cour internationale de Justice.  Les Émirats arabes unis se félicitent notamment de l’accord trouvé entre le Qatar et Bahreïn suite à la décision de la Cour internationale de Justice.  Nous appelons en outre à la recherche d’une formule politique acceptable par toutes les parties concernées à la question des sanctions imposées à l’Iraq.  Dans le même temps, il est important d’assurer un retour sécurisé des prisonniers koweïtiens et d’autres nationalités détenus en Iraq.  Les Émirats arabes unis se félicitent de la levée des sanctions contre le Soudan et demandent que des mesures similaires soient prises en ce qui concerne la Libye. 


La politique de terrorisme d’État pratiquée par Israël contre le peuple palestinien constitue un défi et une violation grave du droit international.  À cet égard, les Émirats arabes unis expriment leur soutien au droit légitime du peuple palestinien à l’autodétermination et à la création d’un État indépendant.  Nous appelons la communauté internationale, l’Union européenne et les autres États, en particulier les États-Unis, à assumer leurs responsabilités politique et juridique afin de prendre des mesures qui contraignent Israël à respecter les résolutions du Conseil de sécurité.  De même, la possession par Israël d’armes interdites, et en particulier d’armes nucléaires, est une menace à la paix et à la sécurité internationales.  La communauté internationale doit donc contraindre Israël à se débarrasser de telles armes.  À cet égard, les Émirats arabes unis souhaitent un désarmement international global. 


Enfin, on peut regretter le déséquilibre provoqué par la mondialisation.  Les Émirats arabes unis appellent par conséquent la communauté internationale à favoriser l’accès aux marchés pour les pays en développement, à établir une levée des barrières qui empêchent l’investissement et le commerce, à permettre la réduction des tarifs douaniers, à donner la priorité au secteur privé et soutenir la participation du monde en développement au processus de prise de décisions. 


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