UNE LUTTE EFFICACE CONTRE LE TERRORISME DOIT PRENDRE EN COMPTE TOUS LES FACTEURS QUI L’ALIMENTENT, NOTAMMENT LES EFFETS DELETERES DE LA MONDIALISATION
Communiqué de presse AG/1229 |
Assemblée générale
47ème séance plénière – après-midi
UNE LUTTE EFFICACE CONTRE LE TERRORISME DOIT PRENDRE EN COMPTE TOUS LES FACTEURS QUI L’ALIMENTENT, NOTAMMENT LES EFFETS DELETERES DE LA MONDIALISATION
Si la lutte contre le terrorisme nécessite l’union de tous les pays au-delà des civilisations, des religions et des frontières, la communauté internationale doit veiller à ce qu’il n’y ait pas d’amalgame entre Islam et terrorisme et s’efforcer de poursuivre parallèlement la réalisation des objectifs fixés dans la Déclaration du Millénaire. Telle a été l’essence du débat général qui s’est poursuivi, cet après-midi, en séance plénière de l’Assemblée générale.
Alors que la communauté internationale tout entière condamne les actes terroristes, plusieurs délégations ont, à l’image du Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Koweït, mis en garde contre toute dérive consistant à assimiler le terrorisme au monde musulman. Ces attaques, a-t-il fait remarquer, ont touché de manière indiscriminée toutes les nations, tous les continents, toutes les civilisations, toutes les religions et toutes les races. Les allégations liant le terrorisme à la pensée islamique constituent une déviation et une injustice à une religion en faveur de la paix, de la tolérance et contre l’extrémisme. Il est de notre responsabilité commune de mettre fin à ces campagnes pernicieuses dans l’intérêt de l’harmonie sociale mondiale. Le Ministre d’Etat et Ministre des affaires étrangères de l’Algérie a souligné, quant à lui, l’importance de veiller à ce que la lutte contre le terrorisme ne vise ni un pays, ni une religion, ni une culture ou une civilisation.
A cette préoccupation, le Ministre des affaires étrangères de la Norvège a répondu en expliquant que les opérations militaires en Afghanistan visent les terroristes et ceux qui les protègent et non pas les civils innocents et l’Afghanistan en tant que pays. Il a souligné la nécessité d’oeuvrer parallèlement à une solution politique. Etablir en Afghanistan la fondation du développement et de la stabilité à long terme, a souligné le représentant du Japon, membre du Parlement, nécessitera la mise en place d’un gouvernement représentant bien la diversité ethnique du pays. A cette fin, a t-il soutenu, le Japon, qui préconise depuis 1996 la tenue d’une conférence pour la paix et la reconstruction en Afghanistan, entend jouer un rôle actif en faveur du processus de paix dans ce pays. Il est disposé à accueillir une telle conférence le plus rapidement possible.
Si les délégations ont convenu que la lutte contre le terrorisme devait être une priorité de l'ONU, elles ont également tenu à souligner que cette lutte ne doit pas faire passer à l’arrière plan les objectifs que la communauté internationale s’est fixés dans la Déclaration du millénaire. Comme l’a fait remarquer le Président de la République du Guatemala, M. Alfonso Portillo Cabrera, l’enjeu est de savoir comment éliminer la menace universelle que représente le terrorisme tout en maintenant et en renouvelant les bases éthiques, politiques, juridiques et sociales propres à assurer notre coexistence dans un monde globalisé. Les inégalités, l’injustice et la pauvreté font peser des risques sur la démocratie et sur la paix, la lutte contre le terrorisme doit donc être la lutte contre les inégalités dans les relations internationales économiques, la lutte contre l’ignorance et l’injustice, la lutte contre la discrimination, l’intolérance, l’exclusion et la pauvreté. Il n’y aura pas de paix si ces fléaux ne sont pas éliminés. A cette fin, les Nations Unies auront un rôle plus crucial que jamais à jouer, ont souligné plusieurs délégations, qui ont du même coup appelé à une réforme de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité. Pour le Ministre d’Etat des affaires étrangères et de la coopération internationale du Cambodge, le Conseil doit refléter les réalités et les besoins du monde actuel; sa composition et sa structure qui remontent à 1945 sont obsolètes. Il est inacceptable que les deux tiers de la population mondiale ne soient pas représentés au sein du Conseil.
La reprise du processus de paix au Moyen-Orient a également été l’objet des préoccupations de nombreuses délégations qui, à l’instar du Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la Mauritanie, ont exprimé l’espoir de voir le processus de paix au Moyen-Orient reprendre conformément aux principes énoncés à la Conférence de Madrid et notamment au principe de la «Terre contre la paix», et aux résolutions du Conseil de sécurité 242 et 338. L’objectif étant le retrait total d’Israël, de tous les territoires arabes occupés depuis 1967 et l’établissement d’un Etat palestinien indépendant.
Ont également pris part au débat général : le Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Samoa; le Prince héritier de la Principauté de Monaco; le Ministre d’Etat des affaires étrangères du Portugal; le Ministre des affaires étrangères de l’Equateur; le Ministre des affaires étrangères de Madagascar; le Ministre d’Etat des affaires étrangères. Le représentant d’Oman a également participé au débat.
Les représentants du Royaume-Uni, de l’Iraq et du Koweït ont exercé leur droit de réponse.
L’Assemblée générale reprendra son débat général demain, lundi 12 novembre, à partir de 10 heures.
Déclarations
M. ALFONSO PORTILLO CABRERA, Président de la République du Guatemala: Permettez-moi tout d’abord de condamner la monstrueuse attaque qui a eu lieu contre la population et le Gouvernement de notre pays hôte, un crime qui, en réalité, a été commis contre l’humanité tout entière. Nous nous associons sans réserve aux décisions adoptées le mois dernier par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité. Nous continuerons à soutenir l’élimination du terrorisme sous toutes ses formes. Je viens d’un petit pays qui fait de son mieux pour atteindre la paix et la démocratie, un pays qui croit dans les bienfaits de l’économie de marché, mais aussi dans la justice sociale. Un pays qui travaille et produit mais qui, en fait, reçoit de moins en moins par rapport à ce qu’il endure. Aussi, de la même manière que l’inégalité, l’injustice et la pauvreté mettent en danger notre paix et notre démocratie, notre contribution à la paix et à la démocratie dans le monde diminue. Aujourd’hui, la lutte contre le terrorisme passe par la lutte contre l’inégalité dans les relations économiques internationales, la lutte contre l’ignorance et l’injustice, la lutte contre la discrimination, l’intolérance, l’exclusion et la pauvreté. Il n’y aura jamais de paix si ces maux ne sont pas éliminés. Nous faisons de vigoureux efforts pour faire progresser nos propres accords de paix, en accord avec notre programme de gouvernement. Le temps qui s’est écoulé depuis mon discours lors du Sommet du Millénaire témoigne de ces efforts. Je peux signaler des progrès véritables, mais je dois aussi admettre quelques revers dus essentiellement à un environnement international défavorable, qui a touché très durement l’économie. J’attire l’attention sur cette situation, d’autant que les engagements pris lors des accords de paix seraient plus faciles à respecter dans un contexte de croissance économique plutôt que dans un cadre de sévères restrictions fiscales et de demandes croissantes faites au Gouvernement.
D’autre part, je voudrais faire un bref commentaire sur la présence des Nations Unies au Guatemala. Je voudrais redire à quel point nous apprécions le travail de la Mission de vérification des Nations Unies. Nous espérons que son mandat sera prolongé jusqu’à la fin 2003, ce qui permettra le transfert progressif et ordonné de ses fonctions, à la fois aux instances nationales et, lorsque ce sera possible, aux programmes et aux agences des Nations Unies. Dans la mesure où nos relations internationales sont concernées, je voudrais mentionner les progrès importants réalisés dans le cadre du processus visant à résoudre notre différent historique avec le Belize. Nous avons confirmé notre choix du dialogue pour aplanir les divergences. Nous réaffirmons notre ferme soutien à l’intégration centro-américaine aussi bien que notre engagement par rapport au reste de l’Amérique latine et des Caraïbes. En ce qui concerne notre position face à d’autres conflits dans le monde, nous espérons que les différences ou les conflits qui persistent entre les frères du Proche-Orient, d’Asie ou d’Afrique pourront être réglés par le dialogue et de manière pacifique. Nous tenons également à faire part de notre préoccupation par rapport à la situation des 23 millions de citoyens de la République de Chine à Taiwan, dont l’aspiration à être représentés au sein des organisations internationales n’a pas encore été totalement satisfaite.
Nous sommes persuadés que les Nations Unies auront un rôle crucial à jouer au vingt et unième siècle. Nous sommes d’accord avec le fait qu’il faut adapter l’organisation aux exigences de la mondialisation et de l’après-guerre froide. La réforme du Conseil de sécurité avance lentement, Nous devons plus que jamais redoubler d’efforts pour rendre cet organe plus efficace, plus représentatif et plus transparents dans ses procédures. Nous sommes en faveur de l’élargissement du nombre de membres du Conseil et pour une utilisation restreinte du droit de veto. Nous sommes convaincus qu’il faut renforcer notre capacité collective pour empêcher et résoudre les conflits, aussi bien entre Etats qu’au niveau national. S’agissant du désarmement, nous insistons sur la nécessité de progresser vers l’élimination totale des armes nucléaires, chimiques et bactériologiques, du commerce illégal des armes légères et de l’utilisation des mines antipersonnel. Nous voudrions offrir notre collaboration aux principales réunions prévues cette année, notamment la Conférence internationale sur le financement du développement qui aura lieu à Monterrey au Mexique en mars prochain et le Sommet mondial sur le développement durable qui se tiendra à Johannesburg. Dans un monde toujours plus interdépendant, la diplomatie multilatérale joue un rôle crucial dans la lutte pour la défense de l’environnement. En tant que signataire des traités internationaux sur l’environnement, le Guatemala réaffirme son attachement au maintien d’un équilibre écologique. Enfin, nous estimons que les Nations Unies doivent continuer à travailler à l’élimination de la pauvreté, cet objectif du vingtième siècle qui n’a pas été atteint. Notre Organisation doit jouer un rôle crucial en veillant à ce que les bienfaits de la mondialisation soient répartis équitablement entre tous les pays.
M. SHEIKH SABAH AL-AHMAD AL-JABER, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Koweït: La ferme condamnation des actes terroristes commis aux Etats-Unis le 11 septembre 2001 reflète la reconnaissance par la communauté internationale du fait que la réelle cible de ces actes était la stabilité politique, économique et social du monde. Ces attaques ont touché de manière indiscriminée toutes les nations, tous les continents, toutes les civilisations, toutes les religions et toutes les races. Le Koweït condamne fermement et sans équivoque le terrorisme sous toutes ses formes et sous toutes ses manifestations. Alors que nous condamnons les actes terroristes, il est surprenant d’entendre s’élever des voix liant le terrorisme et la pensée islamique. Ces allégations constituent une déviation et une injustice par rapport à une foi divine en faveur de la paix, de la tolérance et contre l’extrémisme. Il est de notre responsabilité commune de mettre fin à ces campagnes pernicieuses dans l’intérêt de l’harmonie sociale mondiale. Le Koweït appuie la tenue d’une conférence internationale sur le terrorisme dont l’objectif clef serait d’élaborer une définition du terrorisme distinguant le terrorisme comme phénomène qui menace la paix et la sécurité internationales du droit des peuples à lutter contre l’occupation en vue d’exercer leur droit à l’autodétermination, conformément à la Charte des Nations Unies et aux normes du droit international.
S’agissant de la situation en Afghanistan, le Koweït considère que la communauté internationale devrait redoubler d’efforts pour y établir la paix et la sécurité. La réconciliation nationale et un gouvernement de coalition national élu par le peuple afghan et représentant toutes les factions et les groupes ethniques est le moyen le plus viable d’assurer l’avenir du pays et la normalisation de son statut dans la région et dans le monde. Nous espérons que les opérations militaires en cours en Afghanistan contre les bastions du terrorisme ne causeront pas de dommages à la population civile impuissante.
Le monde a été hypnotisé depuis un an par le soulèvement du peuple palestinien qui est une réponse légitime et naturelle à l’occupation israélienne des territoires palestiniens et aux reculs du Gouvernement israélien concernant les accords qu’il a signé avec la partie palestinienne. La combinaison de la barbarie des pratiques israéliennes, du mépris des résolutions des Nations Unies, et de l’usage excessif de la force ont créé un sentiment de désespoir et de frustration dans les rangs palestiniens. C’est dans ce contexte que les Nations Unies, la communauté internationale, et en particulier les Etats-Unis en tant que parrain du processus de paix au Proche-Orient, doivent assumer une responsabilité spéciale en vue de forcer Israël à respecter ses engagements et ses responsabilités en vertu des accords bilatéraux signés avec l’Autorité palestinienne et à appliquer les résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, y compris celles relatives à la ville de Jérusalem et à la préservation de son caractère arabe et islamique et de son identité religieuse sainte. Le Koweït se félicite des indications de soutien données par les Etats-Unis en ce qui concerne la création d’un Etat palestinien indépendant. Nous espérons que cette position se traduira par des mesures concrètes sur le terrain propres à faire avancer le processus de paix vers le résultat depuis longtemps attendu.
L’objectif ultime de la politique étrangère du Koweït est de consolider la sécurité et la stabilité dans la région du Golfe persique. Cet objectif ne pourra être atteint tant que l’Iraq n’appliquera pas toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Le Koweït attire l’attention du Conseil de sécurité et du Secrétaire général sur les intentions non pacifiques de l’Iraq comme en témoignent les menaces récurrentes opposées à la sécurité et à la souveraineté du Koweït par plusieurs officiels du Gouvernement iraquien. Le Koweït appelle le Conseil de sécurité à exercer des pressions sur le Gouvernement iraquien pour qu’il honore ses obligations et que soit possible de lever les sanctions qui affectent la population iraquienne. Le règlement de la question des prisonniers et des otages est une priorité nationale pour le Koweït.
M. TUILAEPA SAILELE MALIELEGAOI, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de Samoa: Les attaques terroristes du 11 septembre dernier ont marqué un tournant dans l'histoire de notre ère et ils donnent une signification particulière à cette session de l'Assemblée générale. Le Gouvernement et le peuple de Samoa, qui condamnent fermement ces attentats, expriment leurs condoléances et leur solidarité au peuple et au Gouvernement des Etats-Unis. Le terrorisme est une atteinte aux valeurs clefs des Nations Unies, ainsi qu'une menace directe à la démocratie, au libre exercice des droits de l'homme et au développement économique et social. Il n'est pas nécessaire de souligner le besoin d'une action efficace de la part de la communauté internationale, et les résolutions 1373 et 1368 du Conseil de sécurité montrent clairement la détermination de celle-ci à prendre des mesures concrètes contre le financement et la formation et la liberté de circulation des terroristes, ainsi que l'importance de la coopération des Etats. Dans le cadre des efforts collectifs, Samoa est heureux d'annoncer qu'il est sur le point d'adhérer aux conventions des Nations Unies sur le terrorisme international. La lutte contre le terrorisme ne peut être dissociée de la prévention de la criminalité organisée, de la prolifération des petites armes, ainsi que la nécessité de s'attaquer à la pauvreté, à l'ignorance et à l'extrémisme. Il est également essentiel de redoubler d'efforts pour promouvoir l'entrée en vigueur rapide du Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale, afin qu’elle puisse poursuivre les auteurs des crimes terroristes que l'on peut qualifier de crimes contre l'humanité.
La cinquante-sixième session de l'Assemblée générale est l'occasion idéale pour traiter de questions critiques et des stratégies de mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire. Les objectifs fixés par cette Déclaration ne sont d'ailleurs pas tout à fait nouveaux car ils ont été déterminés par les conférences des années 1990, ou découlent des règles de droit international codifiées dans les cinquante dernières années. On n'a donc pas besoin de davantage d'études de faisabilité, mais plutôt de démontrer la détermination des Etats à mettre en oeuvre les stratégies déjà formulées. Récemment, Samoa a accueilli une réunion régionale du Pacifique pour les préparatifs du Sommet mondial pour le développement durable qui aura lieu à Johannesburg en septembre 2002. Ce Sommet permettra de renforcer l'engagement de la communauté internationale en faveur du développement durable. Des efforts devront aussi être accomplis pour éliminer les obstacles à la mise en œuvre de la Déclaration de Rio. La Conférence sur le financement du développement, qui se tiendra à Monterrey (Mexique) l’année prochaine, est également très importante. De nos jours, on ne peut pas envisager le progrès et le développement sans un accès aux systèmes modernes d'information et Samoa doit développer sa propre capacité dans ce domaine.
En ce qui concerne le maintien de la paix, Samoa est fier d'avoir contribué à la police civile dans les opérations au Timor oriental. Les Nations Unies ont amélioré leur capacité à répondre aux conflits de façon plus efficace et vont de l'avant dans la réforme relative au maintien de la paix. Notamment, la réforme générale du Conseil de sécurité doit être menée à bien, avec un élargissement de la composition du Conseil. Enfin, depuis la vingt-deuxième session extraordinaire de l'Assemblée générale en 1999 qui a examiné le Programme de la Barbade d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement, beaucoup d'événements ont eu lieu, mais nous devons encore augmenter le nombre des actions concrètes, car les Etats en question sont très vulnérables. Samoa se félicite du succès de la septième session de la Conférence des parties à la Convention sur le changement climatique qui s'est terminée hier à Marrakech. Cette matière n'est pas seulement une question environnementale, mais relève aussi du domaine du développement. Dans cette tâche aussi, l'ONU est investie d'une responsabilité urgente.
Son Altesse Sérénissime le Prince héréditaire, ALBERT DE MONACO: Les circonstances tragiques dans lesquelles se déroule cette session de notre Assemblée générale nous font un devoir de contribuer, avec plus de détermination encore que nous ne l’avons fait dans le passé, à la lutte contre le terrorisme dont les manifestations mettent gravement en péril la paix et la sécurité internationale. La Principauté de Monaco apporte un soutien résolu à tout ce qui a été arrêté et mis en oeuvre au niveau de notre Organisation pour juguler un fléau si dévastateur au regard notamment des principes auxquels nous nous identifions. Parmi les engagements auxquels nos Etats ont adhéré, au nom de leur peuple, en signant la Charte des Nations Unies, ne figure-t-il pas en premier lieu l’obligation de maintenir la paix et la sécurité internationales, de développer entre les nations des relations amicales et d’encourager le respect des droits de l’homme et des libertés, engagements que quelques terroristes, dans leur aveuglement dépersonnalisé, n’ont pas hésité à renier avec une odieuse insolence et la plus sauvage brutalité. Si le terrorisme n’a pas, ce 11 septembre, changé de nature, il a changé d’échelle. L’Assemblée générale a choisi d’y répondre par une cohésion parfaite, plutôt rare dans son histoire. Le Conseil de sécurité,
en adoptant sa résolution 1373, n’a pas hésité lui-même à avoir recours à toute la portée et la plénitude des pouvoirs que lui octroie la Charte au titre de son Chapitre VII. Il a constaté l’existence d’une menace contre la paix et d’un acte d’agression et décidé, en conséquence, de mesures exceptionnelles que la Principauté de Monaco s’honore d’appliquer. Pour donner suite à ces initiatives avec l’efficacité qui s’impose, j’ai signé et déposé hier, au nom du Prince Souverain, mon père, les instruments de ratification de la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme. La principauté de Monaco considère en effet comme essentielle une action coordonnée au niveau mondial contre toutes les formes de financement du terrorisme.
La Déclaration du Millénaire et les conclusions de conférences mondiales récentes, celle sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects ou encore celle tenue à Durban contre le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie, méritent également une attention particulière. S’agissant d’ailleurs de la lutte contre le racisme, le Gouvernement Princier a décidé de reconnaître la compétence du Comité institué par la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale pour recevoir et traiter les communications émanant de personnes ou de groupes de personnes dénonçant une violation de l’un des droits énoncés dans cet instrument dont Monaco est partie. La coopération économique et financière internationale avec ses conséquences humaines et sociales inéluctables ne devrait pas, non plus, échapper aux réflexions suscitées par les événements. La mondialisation doit également s’inscrire dans nos démarches intellectuelles et tangibles les plus urgentes. L’économie ne doit-elle pas avant tout être au service des femmes et des hommes de notre temps en respectant autant leurs aspirations légitimes et leurs besoins essentiels que la richesse séculaire de leurs diversités. La coopération régionale et sous-régionale semble particulièrement propice à une ambition de telle nature. Mon pays en est convaincu et s’y emploie au niveau méditerranéen en matière commerciale, culturelle et technique comme en faveur du développement durable et de la protection de l’environnement.
Par ailleurs la délégation monégasque interviendra lors de l’examen de la question intitulée «Pour l’édification d’un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l’idéal olympique» afin de rappeler, à ce titre, le rôle irremplaçable de l’éducation physique et du sport. Mon pays reste également traditionnellement très attaché à une meilleure connaissance scientifique et à la protection attentive du milieu marin, source indispensable à l’épanouissement harmonieux de la vie. Ainsi, la Principauté de Monaco, avec d’autres Etats Membres, sollicite notre haute Assemblée, d’accorder à l’Organisation hydrographique internationale dont elle accueille le siège, le statut d’observateur et ce, afin de permettre à cette institution de renforcer sa coopération intergouvernementale et de développer les initiatives et les échanges internationaux en matière notamment de cartographie.
M. KIICHI MIYAZAWA, membre du Parlement et ancien Premier Ministre du Japon: La délégation japonaise exprime sa profonde sympathie aux victimes des attaques terroristes du 11 septembre dernier perpétrées contre les Etats-Unis, soutient qu’il n’est pas exagéré de dire que ces dernières représentent des menaces contre l’humanité tout entière et un défi à la démocratie et à la liberté partout dans le monde. La communauté internationale doit par conséquent établir un cercle mondial de coopération en vue d’éradiquer le terrorisme. Il se dit encouragé de ce que la communauté internationale, à la suite de ces attaques, ait répondu rapidement par
des actions concrètes, autant au sein de l’ONU que par le biais de plusieurs organisations internationales et régionales, pour prévenir et éliminer le terrorisme, soulignant la grande détermination du Japon à prévenir et éliminer de tels actes. Le Japon exhorte la communauté internationale à transcender ses différences religieuses et ethniques, par des mesures unifiées pour éradiquer le terrorisme.
La délégation japonaise juge impératif que les Etats Membres mettent en oeuvre immédiatement et avec conviction les résolutions 1368 et 1373 du Conseil de sécurité, la dernière étant déjà appliquée de façon active au Japon, qu’ils adhèrent et respectent les douze conventions internationales contre le terrorisme existantes, et qu’ils accélèrent les efforts pour l’adoption d’une convention générale contre le terrorisme et d’une convention contre le terrorisme nucléaire. Il est nécessaire de renforcer la Convention contre les armes biologiques, pour prévenir plus efficacement la production de telles armes, notamment le bacille du charbon. Pour sa part, le Japon s’apprête à ratifier la Convention internationale contre les attentats à l’explosif, déjà approuvée par le Parlement japonais, et a signé le 30 octobre dernier la Convention internationale sur le financement du terrorisme. Le Japon est prêt à coopérer avec les pays en développement en matière de contrôle du financement du terrorisme et de l’immigration, de sécurité aérienne et maritime, et de mesures antiterroristes contre l’utilisation d’armes biologiques et chimiques. Le pays entend apporter un soutien actif à d’autres actions antiterroristes, et ce, par l’adoption d’une nouvelle loi pour soutenir les opérations d’autres pays pour éliminer la menace posée par les récentes attaques terroristes, ainsi qu’en accroissant son aide aux personnes touchées. A cet égard, le Japon a décidé de fournir une assistance à hauteur de 120 millions de dollars pour les réfugiés afghans, grâce aux efforts de diverses institutions des Nations Unies ou humanitaires et exhorte les autres pays à déployer des efforts humanitaires en Afghanistan, particulièrement alors que l’hiver approche.
Il est d’une importance primordiale d’éliminer le nid du terrorisme international et d’établir la fondation du développement et de la stabilité à long terme, ce qui nécessitera la mise en place d’un gouvernement représentatif de la diversité ethnique du pays. Le Gouvernement japonais entend jouer un rôle actif en faveur du processus de paix en Afghanistan, rappelant que son pays préconise depuis 1996 la tenue d’une Conférence pour la paix et la reconstruction dans ce pays et qu’il est disposé à l’accueillir le plus rapidement possible, avec la coopération de différents pays et organisations.
M. JAN PETERSEN, Ministre des affaires étrangères de la Norvège: Les attaques terroristes du 11 septembre ne visaient pas seulement des citoyens innocents. Elles étaient dirigées contre les valeurs mêmes sur lesquelles s’appuient les Nations Unies. La Norvège soutient totalement la coalition mondiale contre le terrorisme. Nous appartenons à l’Alliance atlantique. Nous soutenons donc également les Etats-Unis dans leur volonté de se défendre eux-mêmes contre le terrorisme international. Nous appliquons les directives de la résolution 1373 du Conseil de sécurité en prenant des mesures concrètes afin de tarir les ressources financières des réseaux terroristes. Le régime Taliban a refusé de souscrire aux décisions du Conseil de sécurité. Il abrite et soutient les terroristes en contradiction flagrante avec les résolutions du Conseil. Il ne restait plus qu’une seule option: le recours à la force militaire. Les opérations militaires en Afghanistan visent les terroristes et ceux qui les protègent, pas les civils innocents, pas l’Afghanistan en tant que pays. Elles visent un groupe d’extrémistes exploitant une religion universelle pour leurs propres desseins diaboliques.
Si dans l’immédiat, notre tâche est de mettre fin au terrorisme et de fournir une aide humanitaire à ceux qui en ont besoin, nous devons parallèlement travailler à une solution politique. Celle-ci relève d’abord du peuple afghan lui-même. Mais la communauté internationale se doit de l’aider. Les Nations Unies doivent jouer un rôle prépondérant. Il faut aussi penser à une assistance à long terme, nécessaire pour reconstruire une société déchirée. Nous devons améliorer le respect des droits de l’homme, et aider la population afghane, en particulier les femmes, qui ont terriblement souffert sous le régime Taliban. Ce sont des sujets que la Norvège entend privilégier lorsqu’elle assurera la présidence du «Groupe de soutien à l’Afghanistan» l’année prochaine.
Il y a un an, la paix entre Israéliens et Palestiniens apparaissait à portée de main. Aujourd’hui, l’espoir de paix et de sécurité a fait place à la désillusion, le désespoir et le meurtre de civils. Nous sommes convaincus que le seul moyen de sortir de l’impasse est d’appliquer pleinement les recommandations du rapport Mitchell. Il faut d’abord faire cesser immédiatement la violence. Deuxièmement, il faut simultanément mettre en œuvre des mesures de confiance. Troisièmement, les parties concernées doivent trouver le moyen de retourner à la table des négociations. Seules des négociations sérieuses permettront de traiter les causes profondes du conflit et de trouver une solution.
En tant que membre du Conseil de sécurité, la Norvège est déterminée à faire tout ce qui est en son pouvoir pour promouvoir une paix et une stabilité durables en Afrique. La plupart des conflits en Afrique montrent clairement qu’il existe des liens très étroits entre la paix, la bonne gouvernance et le développement. Les derniers développements au Burundi sont encourageants, bien que le processus de paix reste fragile. Le déploiement d’une force de sécurité internationale, à l’initiative de l’Afrique du Sud, devrait améliorer la situation au Burundi. La Norvège est prête à soutenir cette initiative. Les Nations Unies sont notre meilleur outil pour résoudre les problèmes mondiaux. Nous ne devons pas laisser la cruauté des terroristes nous détourner des objectifs ambitieux que nous nous étions fixés lors du Sommet du Millénaire.
M. DAH OULD ABDI, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la Mauritanie: La Mauritanie a exprimé sa condamnation absolue des actions criminelles qui ont visé les villes de New York et de Washington à l’instant même où elles avaient été perpétrées. Nous observons aujourd’hui que ces douloureux événements ont fait ressortir une réalité nouvelle qui montre que le terrorisme au lieu d’être un phénomène marginal est devenu un problème essentiel qui ignore les frontières et qui ne peut être combattu que dans le cadre d’une stratégie globale. Il apparaît clairement que l’instauration de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le monde exige un rôle plus accru des Nations Unies et un accroissement de la légalité internationale. Il n’appartient à personne de donner à quiconque l’impression que la lutte contre le terrorisme est une campagne d’une civilisation contre une autre, ou une prétendue suprématie d’une civilisation par rapport à l’autre. Bien au contraire, nous devons agir ensemble pour montrer que l’élimination du terrorisme constitue une étape nouvelle dans la marche de l’humanité avec ses héritages civilisationnels convergeant vers l’aboutissement des aspirations de l’ensemble à une vie sécurisée et un avenir meilleur.
Nous exprimons l’espoir de voir le processus de paix au Moyen-Orient reprendre conformément aux principes énoncés à la Conférence de Madrid et notamment le principe de la «Terre contre la paix» et aussi conformément aux résolutions du Conseil de sécurité 242, 238 et 425 de manière à assurer le retrait total d’Israël, de tous les territoires arabes occupés en 1967 et l’établissement de l’Etat palestinien indépendant avec pour capitale la ville sainte de Al-Qods. Nous fondons également l’espoir de voir le retour à la stabilité et à la concorde dans la région du Golfe. Dans ce cadre, nous demandons la levée de l’embargo imposé depuis plus de dix ans contre le peuple iraquien frère. En ce qui concerne le Sahara occidental, notre pays soutient les efforts du Secrétaire général et de son envoyé personnel James Baker en vue de trouver une solution définitive qui garantirait la stabilité dans la région et qui bénéficierait de l’agrément de toutes les parties.
Il est maintenant prouvé que des phénomènes tels que la violence et l’extrémisme sont la conséquence de la pauvreté et du désespoir. C’est pourquoi la communauté internationale est appelée à fournir plus d’efforts dans le domaine de la solidarité et de la promotion sociale partout dans le monde. Les pays en développement aspirent à l’émergence d’un esprit de solidarité plus fiable et plus concret. Ils ont besoin d’un soutien plus accru des pays riches qui peut se concrétiser par un accroissement des investissements et de l’ouverture des marchés internationaux à leurs produits. Nous devons consacrer nos efforts aujourd’hui plus que jamais pour nous conformer aux engagements que nous avions pris conformément à la Charte des Nations Unies, afin de parvenir à un monde nouveau fondé sur la justice et le droit et qui garantirait la paix, la sécurité et la solidarité.
M. JAIME GAMA, Ministre d'Etat aux affaires étrangères du Portugal: La délégation portugaise souscrit entièrement à la déclaration faite par la Belgique, au nom de l’Union européenne, et exprime sa profonde tristesse et sa solidarité entière avec les personnes ayant perdu des compatriotes, notamment dans son pays, lors des attaques terroristes du 11 septembre dernier. Nous devons faire face aujourd'hui, à une violence "sans visage", tuant sans discrimination, qui doit être contrée par la communauté internationale dans son ensemble, indépendamment de la religion que nous pratiquons, de la race à laquelle nous appartenons, et de l'idéologie que nous suivons ou de la civilisation dans laquelle nous sommes nés. Il revient à chacun des Etats Membres de combattre ce fléau, dont la haine aveugle a laissé le monde entier dans un état de trouble jamais vu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Dans la lutte contre le terrorisme, les travaux en cours sur l’élaboration d’une convention générale contre le terrorisme sont particulièrement importants. Le Portugal souligne que les efforts considérables déployés par la grande majorité des délégations en vue de trouver une solution de compromis témoignent d’une convergence renouvelée de la volonté de poursuivre l’intérêt commun de l’humanité. Le Portugal a déjà signé 11 des 12 conventions internationales contre le terrorisme et s’engage vigoureusement à les mettre intégralement en oeuvre. Le Gouvernement portugais a déposé hier devant le parlement l’instrument de ratification pour la Convention internationale pour la répression des attentats à l’explosif et fera bientôt de même pour le Protocole pour l’élimination des actes illicites de violence dans les aéroports. L’adoption par le Conseil de sécurité des résolutions 1368 et 1373 constituent des instruments fondamentaux pour la cohésion de la communauté internationale dans sa lutte légitime contre le terrorisme.
Le Portugal a appuyé, depuis le début, la campagne internationale en cours en Afghanistan, campagne qui a été légitimée par des délibérations des Nations Unies. Les responsables des actes terroristes du 11 septembre, qui ont coûté la vie à des milliers d’innocents, doivent être appréhendés et traduits en justice. Cependant, les principes sous-jacents de l’intervention en Afghanistan doivent inclure le maintien de l’intégrité territoriale et l’unité du pays et la mise en place d’un gouvernement largement soutenu, représentatif et multiethnique. Le peuple afghan doit être étroitement associé, dès le début du processus, à la reconstruction de son pays dévasté au cours des dernières années par un régime brutal qui n’a jamais été reconnu par la communauté internationale. Le Portugal exhorte la communauté internationale à soulager la crise humanitaire qui frappe actuellement la population afghane et souscrit aux efforts diplomatiques de l’ONU visant la mise en place d’un gouvernement de transition et l’intervention d’une possible mission de paix sur le terrain. Les Nations Unies jouent un rôle indispensable pour arriver à un accord définitif.
Le Portugal exprime ses graves préoccupations face à la situation au Moyen-Orient, soulignant la nécessité urgente de ramener le dialogue entre Israël et les Palestiniens. Il faut parvenir à une solution juste dans la région qui doit être fondée sur la reconnaissance du droit des Palestiniens à leur territoire et à de meilleures conditions de vie dans un Etat souverain, ainsi que sur le droit d’Israël de vivre en sécurité et en paix avec ses voisins. Le Portugal déplore la situation de violence qui perdure en Angola et réaffirme sa volonté de soutenir une solution pacifique sur la base du Protocole de Lusaka et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, soulignant qu’il est indispensable que les engagements de la communauté internationale envers ce pays soient respectés. Il lance un appel aux parties concernées pour revenir aux moyens politiques aux forces qui, notamment pour les plus extrémistes au sein de l’UNITA, sont devenus, de par leur recours à la violence, des parias aux yeux de la communauté internationale. Dans le cas du Timor oriental, le Portugal se félicite du travail exemplaire effectué par la Mission des Nations Unies en vue d’assurer la transition de ce territoire vers l’indépendance
M. HEINZ MOELLER FREILE, Ministre des affaires étrangères d'Equateur: Le Gouvernement d'Equateur renouvelle l'expression de sa solidarité aux peuple et Gouvernement des Etats-Unis dans la tragédie qui résulte des attentats terroristes, ainsi que sa ferme condamnation de ces actes criminels qui heurtent la sensibilité de tous les peuples civilisés. La communauté mondiale devra achever la négociation d'une convention sur le terrorisme international, de façon à renforcer les règles juridiques en ce domaine, en prévoyant des mesures concrètes pour prévenir, sanctionner et combattre ce fléau. A cet égard, l'Equateur s'engage à lutter à tous les niveaux. Au cours du vingtième siècle, de grands changements se sont produits dans le monde, qui ont donné naissance à la mondialisation et aux menaces à la paix et à la sécurité internationales. Il est clair que l'insécurité est aggravée par les problèmes financiers. La pauvreté a augmenté de façon alarmante, le crime est toujours présent de façon inquiétante et le monde est confronté à des problèmes qui dépassent les frontières. Ces problèmes appellent des réponses concertées et les Nations Unies représentent l'instance suprême pour le développement de tous les peuples et la lutte contre tous les dangers du monde actuel. L'Equateur condamne les conflits à l'intérieur de certains Etats, notamment entre ethnies. Il reconnaît au peuple palestinien le droit à un Etat libre et indépendant, ainsi qu'à l'Etat d'Israël le droit d'exister à l'intérieur de frontières sûres et reconnues au niveau international.
En ce qui concerne le désarmement, l'Equateur est engagé dans cette cause et a notamment assumé la présidence à Genève de la Conférence sur cette question. Nous sommes aussi témoins d'un défi aussi vieux que le monde, celui des migrations vers le Nord. Celles-ci sont positives quand elles donnent lieu à un enrichissement mutuel entre cultures différentes, mais sont souvent orientées vers la recherche de conditions de vie meilleures. A cet égard, nous nous réjouissons de la signature d'une Convention entre l'Equateur et l'Espagne pour réglementer la migration. S'agissant des droits de l'homme, l'Equateur souhaite atteindre les objectifs du plan national des droits de l'homme, qui encourage le respect et la tolérance entre les différents groupes ethniques et culturels. Il prend aussi les mesures nécessaires à la ratification du Statut de Rome qui institue la Cour pénale internationale.
Dans le cadre de l'OMC, l'Equateur pense qu'il est fondamental de poursuivre le processus d'ouverture commerciale et d'éliminer les obstacles inutiles au commerce, mais partage les doutes de certains pays en développement sur le lancement de nouvelles transactions multilatérales alors qu'on n'a pas encore rempli les engagements de la Ronde de négociation de l'Uruguay. Il faut aussi réformer le régime du règlement des différents de l'OMC. Par ailleurs, l'Equateur préside le Comité des négociations commerciales de la Zone de libre-échange ente les Amériques, zone qui offre aux pays en développement une occasion exceptionnelle de s'intégrer pleinement à la nouvelle phase de l'économie mondiale. En ce qui concerne la dette extérieure de l'Equateur, elle représente 40% du budget national et affecte le développement d'une politique nationale et sociale. Le gouvernement équatorien attache une grande importance à la conférence sur le financement du développement qui doit se tenir à Monterrey en mars prochain. Enfin, s'agissant du conflit interne en Colombie, l'Equateur a annoncé son appui sans réserve aux efforts du Gouvernement colombien pour négocier avec les groupes armés, tout en espérant que les initiatives porteront du fruit. La communauté internationale devrait s'y intéresser davantage, en tenant d'abord compte de la misère qui constitue un terreau favorable.
M. ABDELAZIZ BELKHADEM, Ministre d’Etat et Ministre des affaires étrangères de l’Algérie : Notre présente session se tient dans un contexte caractérisé par une reprise de conscience de la nature globale des problèmes de la paix, de la sécurité et du développement. Les attentats barbares qui ont frappé le 11 septembre dernier les Etats-Unis et leurs conséquences préoccupantes ont mis en relief que le terrorisme constitue désormais un facteur de déstabilisation mondial tant au plan politique qu’économique. De ce point de vue, la résolution 1373 du Conseil de sécurité représente incontestablement une percée majeure. Prise en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies, elle place tous les Etats devant l’obligation de mettre sans équivoque hors la loi les activités terroristes et leurs soutiens ou commanditaires où qu’ils se trouvent. L’Algérie coopère pleinement à la mise en oeuvre de cette entreprise de nature collective et de portée universelle. Elle tient à souligner l’importance de l’application rigoureuse de cette résolution, de même qu’elle réitère la nécessité impérieuse de l’adhésion universelle aux instruments internationaux existants en matière de lutte contre le terrorisme ainsi que la ratification des instruments régionaux. Elle estime, en outre, indispensable d’adopter une convention générale de lutte contre le terrorisme.
Si le caractère urgent du combat contre le terrorisme a permis en quelques semaines à peine d’enregistrer des progrès tangibles, un sursaut tout aussi unanime reste cependant nécessaire pour s’attaquer résolument aux racines même du terrorisme, ce qui renvoie aux problèmes qui constituent le terreau favorable à l’extrémisme et à l’intolérance partout dans le monde. C’est dire que l’Islam, religion de paix et de tolérance, ne saurait être associé au terrorisme qui est complètement étranger à ses valeurs. C’est dire l’importance de veiller à ce que la lutte contre le terrorisme ne vise ni un pays, ni une religion, ni une culture ou une civilisation.
Les engagements qui ont été pris ces derniers temps pour faire de la mondialisation un facteur d’intégration et non d’exclusion et notamment des objectifs consacrés par la Déclaration du Millénaire, revêtent à cet égard toute leur importance comme ils soulignent l’urgence de mesures effectives pour l’édification sur des bases solides d’un monde stable et solidaire. Les processus que la mondialisation a induits ont trop souvent exacerbé les fractures à l’intérieur des sociétés et entre les nations. Cela n’a pas manqué d’encourager des groupes marginaux à exploiter la situation sociale difficile qui affecte de nombreux peuples pour prôner le repli sur soi et le rejet de l’autre. Il faut en premier lieu remédier aux situations d’injustice et de déni de droits inacceptables auxquelles l’Organisation se doit de mettre un terme. La situation en Palestine requiert une action urgente pour mettre fin au calvaire quotidien du peuple palestinien. L’Algérie en appelle à la communauté internationale pour assurer d’urgence la protection du peuple palestinien à travers l’envoi d’observateurs internationaux. Elle tient à souligner que seule une solution fondée sur la légalité internationale, en particulier les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité, ainsi que le principe de «la terre contre la paix» est de nature à assurer une paix juste et durable et la sécurité pour tous les peuples de la région.
La position constante de l’Algérie sur la question du Sahara occidental découle de son attachement à la légalité internationale et au respect du droit des peuples à l’autodétermination. L’Algérie soutient, par conséquent, la tenue d’un référendum libre et transparent organisé par les Nations Unies qui permettra à ce peuple de décider de son destin. Tout effort ou initiative visant au règlement de ce différend doit nécessairement s’inscrire dans le cadre de la légalité internationale et notamment des résolutions adoptées par l’Assemblée générale en matière de décolonisation. Par ailleurs, les progrès de la gouvernance politique et économique déjà enregistrés dans de nombreux pays et régions doivent être consolidés et renforcés par la promotion d’une bonne gouvernance à l’échelle globale. A cet égard, les menaces directes et indirectes qui pèsent sur le développement durable, voire même la survie de notre planète, exigent de nous la plus large mobilisation dans la perspective du Sommet mondial pour le développement durable en vue d’abord de prendre les mesures urgentes visant à contenir les effets dévastateurs pour les bases de la vie de modèles de production et de consommation devenus insoutenables et ensuite pour leur transformation qualitative tout en prenant en compte les besoins de l’humanité dans son ensemble.
La Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce qui s’est
ouverte à Doha et la Conférence mondiale sur le financement du développement qui se tiendra dans quelques mois à Monterrey (Mexique) sont des échéances cruciales pour une relance durable de la croissance dans les pays en développement et l’amélioration des niveaux de vie de leurs peuples. L’Algérie est convaincue que le Nouveau Partenariat pour le développement africain, approuvé lors du Sommet de Lusaka, ouvre la voie à des solutions pratiques aux problèmes économiques et sociaux de l’Afrique. Cette initiative souligne la nécessité d’un partenariat international nouveau destiné à compléter les efforts propres de l’Afrique pour relever les défis de la démocratie, de la paix et du développement.
M. HOR NAMHONG, Ministre d’Etat des affaires étrangères et de la coopération internationale du Cambodge: Je pense que le monde a complètement changé depuis les attaques terroristes meurtrières contre les Etats-Unis, qui ont coûté la vie à tant d’innocents. Ces actes constituent sans nul doute des crimes contre l’humanité. Le Cambodge soutient totalement les résolutions des Nations Unies condamnant ces actes de terrorisme à l’encontre des Etats-Unis. Le Cambodge soutient également les efforts internationaux pour combattre le terrorisme sous toutes ses formes. Il est cependant troublé par la perte de vies innocentes, qui résulte des bombardements en Afghanistan. Nous devons faire tout notre possible pour éviter les pertes de vies civiles. Pour trouver des solutions aux problèmes actuels auxquels le monde est confronté, et en particulier le terrorisme, je crois que nous ne devons pas seulement rechercher les causes profondes du terrorisme mais aussi les autres facteurs qui alimentent le terrorisme. D’abord, s’agissant des causes du terrorisme, nous devons rechercher une paix juste et durable au Proche-Orient, et en particulier une solution au problème de la Palestine. Nous devons respecter le droit fondamental du peuple palestinien à l’autodétermination et, par conséquent, nous devrions soutenir la création le plus tôt possible d’un Etat palestinien.
L’aggravation de la pauvreté dans le monde est un autre problème crucial qui doit être traité par tous de toute urgence. Nous avons toutes les raisons de croire que les terroristes pourraient se servir de la pauvreté pour faire valoir leur cause. Toutes les nations doivent unir leurs efforts pour lutter contre la pauvreté dans le monde et, en même temps, œuvrer ensemble en vue de combler le fossé croissant entre pays développés et pays en développement. Pour ces derniers, l’un des principaux défis, dans la guerre contre la pauvreté, est de savoir comment gérer les aspects négatifs du processus irréversible de mondialisation. Ce processus est une réalité nouvelle et aucun pays ne peut s’en tenir à l’écart. Nous pensons que sans mécanisme ou principe de gestion de la mondialisation, universellement accepté, le fossé entre pays développés et en développement continuera à s’élargir. La communauté internationale doit s’occuper de cette question. La pandémie croissante du sida est une autre conséquence de la pauvreté. C’est pourquoi, nous devons mener une politique concrète, à savoir prévenir de nouvelles contaminations, assurer un accès équitable aux traitements contre le sida et réduire l’impact désastreux du sida sur le développement humain. Toujours dans cette idée de combattre le terrorisme, nous devons trouver des solutions efficaces pour lutter contre la menace croissante de prolifération des armes nucléaires et du commerce illégal d’armes légères dans le monde.
Enfin, afin que les Nations Unies soient mieux armées pour régler un nombre croissant de problèmes complexes, y compris le terrorisme aujourd’hui, le Cambodge pense qu’il est nécessaire de réformer l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité. Le Conseil de sécurité, par exemple, doit refléter les réalités et les besoins du monde actuel. Il doit devenir plus représentatif, plus démocratique et plus efficace dans son processus de décision. Sa composition et sa structure, qui remontent à 1945, sont obsolètes. Etant donné que la Charte des Nations Unies le charge de maintenir la paix et la sécurité internationales, il est inacceptable que les deux tiers de la population mondiale ne soient pas représentés dans le Conseil. Le Cambodge appuie la décision des pays non-alignés de demander l’augmentation du nombre de membres permanents et non permanents du Conseil et, en particulier, réaffirme son ferme soutien aux candidatures du Japon, de l’Allemagne et de l’Inde à un siège permanent au Conseil.
Mme LILA HANITRA RATSIFANDRIHAMANANA, Ministre des affaires étrangères de Madagascar: Ma délégation, après avoir rappelé l’attribution récente du prix Nobel de la paix à l’ONU et au Secrétaire général, souligne que l’Organisation demeure l’organe suprême de décision, en tant que régulateur des relations interétatiques, de facilitateur des négociations, de catalyseur du développement et de principal garant de la paix et de la sécurité internationales. Madagascar préconise une réforme en profondeur de l’Organisation, assortie d’un allègement de la structure institutionnelle, pour une meilleure performance. Elle reste persuadé que l’ONU demeure une plate-forme privilégiée d’échange et de concertation. Je voudrais rappeler certaines attentes exprimées par le Sommet du Millénaire, notamment tisser ensemble un climat de paix et de concorde mondiale, lutter solidairement contre la pauvreté, la pandémie du sida, les crimes transnationaux et la dégradation de l’environnement, objectifs visant à construire un avenir meilleur pour la génération future. A cet égard, Madagascar a ratifié en juillet dernier la Convention 182 de l’OIT relative à l’élimination des pires formes de travail des enfants et son Parlement examinera bientôt la Convention relative à l’adoption internationale des enfants. Elle se prépare avec enthousiasme pour le Sommet sur les enfants, en mai 2002.
L’Afrique s’engage résolument, et en toute conscience de sa responsabilité, à prendre en mains sa destinée. Des indicateurs positifs de développement s’annoncent et sont appréciés. L’intégration continentale est en cours au sein d’une Union africaine effective. Elle signale néanmoins que, dans le contexte de la mondialisation, les règles du jeu économiques et commerciales ne vont pas toujours en faveur des pays en développement. Elle souhaite que la réunion en cours de l’OMC à Qatar saura inciter les pays avancés à accorder plus de préférences commerciales aux pays en développement.
Madagascar estime impérative la convocation par les Nations Unies d’une session spéciale sur le conflit israélo-palestinien et le déploiement d’une force internationale. Elle apporte son soutien au peuple palestinien dans sa lutte pour son indépendance et sa souveraineté, estimant qu’une solution à ce conflit doit être basée sur le principe «paix contre territoire» et sur les diverses résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité. A propos de «l’épée de Damoclès du terrorisme», qui n’attend que son heure fatale pour de nouveau perpétrer son odieux carnage, Madagascar souligne le besoin de consolider la coopération internationale en matière d’investigations policière et judiciaire,
et préconise l’harmonisation des législations et l’instauration de structures opérationnelles multilatérales de prévention et de répression des crimes transnationaux. Elle appelle la communauté internationale à concevoir et à mettre en place un rempart efficace contre le bioterrorisme, et elle s’apprête à ratifier la Convention sur les armes biologiques. Madagascar lance un appel à la mise en place urgente d’un «Fonds mondial de lutte contre le terrorisme» et estime qu’il faut également s’attaquer à ce mal à la racine, en démantelant ses ramifications et en dénonçant les débordements de fanatisme et d’extrémisme religieux et en dialoguant afin de surpasser le terrorisme à travers une vision nouvelle de l’ennemi.
M. ABOU DRAHAMANE SANGARE, Ministre d'Etat et Ministre des affaires étrangères de Côte d'Ivoire: Le Gouvernement et le peuple ivoiriens expriment leur gratitude au Secrétaire général, M. Kofi Annan, notamment pour l'appui qu'il ne cesse d'apporter à la Côte d'Ivoire au long des heures difficiles que traverse ce pays depuis la fin de l'année 1999. En ce qui concerne la politique sociale orientée vers la lutte contre la pauvreté, le Gouvernement ivoirien y attache une importance capitale. Ainsi, chaque individu vivant dans le pays pourra bénéficier de l'assurance maladie qui doit être mise en place en juin 2002. Le Gouvernement a aussi mis en place le programme de décentralisation administrative grâce auquel chacun des 58 départements de Côte d'ivoire sera lui-même maître d'œuvre de son propre développement sur la base d'une enveloppe budgétaire. Assurer le bien-être des enfants et protéger leurs droits constituent une priorité pour la Côte d'Ivoire qui place beaucoup d'espoir dans la prochaine session extraordinaire sur les enfants. La Côte d'Ivoire s'emploiera par ailleurs à atteindre le plus rapidement possible l'objectif d'égalité effective entre hommes et femmes, dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing.
Avec à l'esprit les chiffres sur la pandémie du VIH/sida, notamment en ce qui concerne l'Afrique, la Côte d’Ivoire se réjouit de la création d'un fonds international pour la lutte contre le sida et souhaiterait la création de mécanismes favorisant le partage d'expériences entre les pays concernés. S'agissant de la paix et de la sécurité internationales, la Côte d'Ivoire se félicite de la multiplication des accords décrétant des zones exemptes d'armes nucléaires dans différentes régions du monde. Cependant, ce sont les armes conventionnelles de petit calibre qui ne cessent de faire des millions de victimes qui, comme le dit le Secrétaire général dans son Rapport du Millénaire, sont des armes de destruction massive. Elles tuent surtout les femmes et les enfants et créent une insécurité qui interdit tout développement économique serein. A cet égard, un moratoire décidé le 31 octobre 1998 à Abuja, a été prorogé pour une période de trois ans à compter du 5 juillet 2001. En outre, la Côte d'ivoire attend avec intérêt la mise en œuvre du programme d'action établi par la conférence des Nations Unies qui s'est tenue à New York en juillet 2001.
Il y a déjà huit ans que l'Assemblée générale a décidé de procéder à la réforme du Conseil de sécurité et il apparaît urgent aujourd'hui d'augmenter le nombre de ses membres permanents et non permanents, afin que sa composition soit en phase avec la complexité du monde mise en lumière par l'évolution qualitative et quantitative des relations internationales. Il faut trouver une réponse le plus tôt possible aux questions qui sont soulevées, telles que l'exercice du droit de veto, la représentation équitable et l'élargissement de ses membres.
A cet égard, l'Organisation de l'Unité africaine sollicite deux sièges permanents et cinq sièges non permanents pour le continent africain, et la Côte d'ivoire soutient cette demande. Elle salue par ailleurs le rapport Brahimi sur les opérations de maintien de la paix et souhaite le mise en application de ses recommandations. Enfin, le Gouvernement ivoirien encourage vivement la conclusion rapide d'une convention générale sur le terrorisme international. Il rend aussi hommage à la Commission du droit international pour sa précieuse contribution au développement et à la codification du droit international.
M. FUAD MUBARAK AL-HINAI (Oman): Ma délégation dénonce vigoureusement les atrocités du 11 septembre dernier et adresse ses sincères condoléances au peuple américain et à la ville de New York dont elle partage la douleur. Tout en comprenant les motifs qui ont amené les Etats-Unis à intervenir en Afghanistan, le Sultanat d’Oman souhaite que l’on sache limiter l’ampleur de la tragédie qui frappe la population afghane. Le Gouvernement omanais déploie des efforts sincères en vue de lutter contre le terrorisme et pour éradiquer ce fléau, estimant cependant que le recours à de la force militaire ne constitue pas la meilleure solution pour y parvenir. Le pays souscrit donc à la proposition égyptienne visant la convocation d’une conférence internationale sur la lutte contre le terrorisme.
L’Islam est une religion de clémence et de solidarité qui interdit le meurtre d’innocents. Lors d’une récente rencontre tenue à Doha (Qatar), l’Organisation de la Conférence islamique a dénoncé le terrorisme sous toutes ses formes et toutes ses manifestations, soutenant qu’il n’existe pas de lien entre le terrorisme et l’Islam, et invitant à un renforcement d’un dialogue entre l’Islam et le monde occidental. Oman rejette catégoriquement tous ceux qui veulent utiliser le prétexte du terrorisme pour élargir le conflit à d’autres Etats et est fortement préoccupé par la situation du peuple de l’Afghanistan où de nombreux civils innocents sont morts et où de très dures conditions humanitaires perdurent, surtout à l’approche de l’hiver. Le pays souscrit au projet de fonds d’affectation spéciale proposé par l’Organisation de la Conférence islamique pour venir au secours du peuple afghan.
Concernant le volet palestinien du conflit, la délégation omanaise espère que l’on pourra y parvenir à une paix juste, fondée sur les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité, et appelle Israël à se retirer des territoires occupés depuis 1967. La communauté internationale et le Conseil de sécurité doivent faire en sorte qu’Israël cesse de se jouer des droits légitimes du peuple palestinien. Dans le cadre du Processus d’Oslo, le monde arabe a cru que la paix pouvait survenir, sur la base de l’échange «Terre contre paix». Israël s’est éloigné de cette conception, en voulant que la communauté internationale s’accommode de l’occupation des territoires sans que les Palestiniens n’aient leur propre Etat. Les Etats-Unis, la Fédération de Russie et le Secrétaire général de l’ONU devraient assumer leur leadership pour que la situation revienne à la normale et pour reprendre le processus de paix là où il a été interrompu. Il serait de l’intérêt d’Israël de reprendre les négociations en vue de rendre à la Syrie le Golan, afin de consolider un partenariat viable. Israël doit aussi se retirer totalement du Liban. Sur la question des sanctions, on constate que cette politique est devenue une arme contre les droits fondamentaux des peuples de l’Iraq, de la Libye et d’autres pays. Les sanctions contre l’Iraq doivent être levées et pour ce faire, l’Iraq doit coopérer pleinement avec les Nations Unies.
Droits de réponse
Le représentant du Royaume-Uni, répondant à la déclaration du Premier Ministre de Maurice: l'archipel des Chagos, territoire de l'Océan Indien, est britannique et ce depuis 1814. Ainsi, le Gouvernement britannique ne reconnaît pas la revendication de souveraineté du Gouvernement mauricien. Cependant, il a reconnu Maurice comme le seul Etat qui a un droit à revendiquer la souveraineté lorsque le Royaume-Uni aura renoncé à celle-ci et auquel il a été donné l'assurance que le territoire serait cédé lorsqu'il n'y aura plus aucun objectif de sécurité à atteindre conformément au droit international. Des discussions seront alors ouvertes avec le Gouvernement mauricien, sachant que la coopération avec lui est déjà positive dans un grand nombre de domaines.
Le représentant de l’Iraq, répondant au représentant du Koweït: le Ministre des affaires étrangères du Koweït a indiqué que son pays fait l'objet de menaces portant atteinte à sa souveraineté du Koweït. Or, l'Iraq n'a lancé aucune menace contre le Koweït depuis le cessez-le-feu, tandis que l'Iraq a fait l'objet d'une menace de la part des avions américains, agression militaire à partir des eaux maritimes et de l'espace aérien koweïtiens. Ces agressions quotidiennes sont documentées au Secrétariat des Nations Unies et l'Iraq se réserve le droit de réclamer une indemnisation pour les pertes qui lui sont ainsi infligées, au nom de la responsabilité internationale. Deuxièmement, en ce qui concerne les personnes disparues, l'Iraq a déjà déclaré qu'aucun prisonnier koweïtien n'est détenu en Iraq, ni aucun prisonnier de tout autre pays. La même résolution sur le cessez-le-feu avait disposé que les prisonniers iraquiens seraient aussi libérés. L'Iraq demande au Koweït de ne pas politiser le problème des disparus Koweïtiens. Il en a appelé aux frères Koweïtiens pour entamer des négociations bilatérales afin de régler ce problème.
Le représentant du Koweït, répondant au représentant de l'Iraq: l'Iraq a indiqué qu'il n'aurait jamais menacé le Koweït depuis le cessez-le-feu, alors qu'il a prononcé des déclarations portant atteinte à la souveraineté du Koweït. Le Sommet arabe a d'ailleurs échoué à ce sujet pour résoudre le problème. S'agissant des aéronefs britanniques et américains, les zones d'exclusion aériennes ont été crées pour mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité et il y a un accord en vertu du cessez-le-feu selon lequel des avions peuvent survoler l'Iraq, sans avoir besoin de base au Koweït. L'Iraq doit s’en tenir aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Pour ce qui est des prisonniers de guerre et des personnes portées disparues, les informations données par l'Iraq sont erronées et celui-ci n'a pas appliqué les résolutions sur cette question. Quant aux négociations bilatérales, elles ont été rejetées car elles tendent à créer des mécanismes inutiles, alors qu'il existe déjà des mécanismes suffisants, avec le Comité international de la Croix-Rouge par exemple. L'Iraq veut en fait sortir du cadre des résolutions du Conseil de sécurité. Sur les personnes disparues, si l'Iraq voulait vraiment savoir quel est leur sort, pourquoi n'y aurait-il pas de réunions tripartites avec le CICR?
Le représentant de l’Iraq, répliquant au représentant du Koweït: l'Iraq n'a jamais menacé le Koweït car son intérêt est de voir régner la sécurité dans la région. La question des zones d'exclusion a déjà été traitée et résolue par diverses déclarations du Secrétaire général des Nations Unies, à savoir qu'elles ne sont pas fondées sur des résolutions du Conseil de sécurité et qu'elles violent par conséquent des résolutions du Conseil. Ce sont donc des actes d'agression dont le Koweït assume la responsabilité. L'Iraq réitère son invitation à mener des négociations bilatérales et à résoudre cette question sous un angle humanitaire.
Le représentant du Koweït, répliquant au représentant de l'Iraq: sur la question des prisonniers de guerre et des personnes disparues, la position du Koweït est connue. Si l'Iraq était vraiment sincère et sérieux, il coopèrerait avec le CICR. Il n'y a pas besoin de créer de nouveaux mécanismes. Enfin, tout ce qu'on demande à l'Iraq c’est de mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité.
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