LE CONSEIL DE SECURITÉ EXHORTÉ À RÉPONDRE À L’ATTENTE DES ÉTATS MEMBRES ET À PRÉSENTER À L’AVENIR UN RAPPORT CONCIS ET ANALYTIQUE
Communiqué de presse AG/1208 |
Assemblée générale
28ème séance plénière – après-midi
LE CONSEIL DE SECURITÉ EXHORTÉ À RÉPONDRE À L’ATTENTE DES ÉTATS MEMBRES
ET À PRÉSENTER À L’AVENIR UN RAPPORT CONCIS ET ANALYTIQUE
La représentante du Kazakhstan propose la convocation
d’une séance spéciale du Conseil de sécurité consacrée à l'Afghanistan
Au cours de la dernière des quatre réunions consacrées par l'Assemblée générale à l'examen du rapport du Conseil de sécurité, les représentants ont continué à demander que ce document leur soit présenté à l’avenir sous une forme plus analytique et plus concise et ont insisté pour que le Conseil tienne désormais compte de leurs demandes. Ils ont été plus partagés sur la question de la transparence des travaux du Conseil, certains estimant que des progrès ont été accomplis, d'autres jugeant au contraire que ceux-ci se déroulaient encore dans une trop grande opacité. Le représentant du Mexique a notamment regretté à cet égard que le nombre des réunions à huis clos soit beaucoup plus élevé que celui des réunions publiques. Le déséquilibre dans l'influence respective de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité a été à nouveau souligné, notamment par le représentant du Guatemala qui a fait remarquer que pendant que le Conseil de sécurité adoptait sa résolution 1373, l'Assemblée générale avait délibéré pendant toute une semaine pour finalement s’abstenir de prendre une décision. De nombreux intervenants ont continué à exprimer leur position en faveur de l'élargissement de la composition du Conseil.
En ce qui concerne les dossiers dont le Conseil reste saisi, le représentant de la République fédérale de Yougoslavie a reconnu les changements positifs intervenus dans son pays et dans l’ensemble de la région et a invité le Conseil de sécurité à suivre de très près l’évolution de la situation pour éviter toute nouvelle dégradation. Le représentant de l'Ouganda a en revanche regretté que le Conseil de sécurité ne s’engage pas en faveur d’un accroissement des troupes en Afrique dans les régions où elles font cruellement défaut et a exhorté le Conseil de sécurité à revoir sa position à cet égard.
La situation en Afghanistan a fait l'objet d'une analyse de la représentante du Kazakhstan qui a demandé qu'une séance spéciale du Conseil de sécurité soit convoquée sur cette question. Le processus de restauration de la paix et d’assistance au peuple d’Afghanistan pour former un gouvernement multiethnique représentatif devrait être mené sous la surveillance stricte et continue du Conseil de sécurité, a-t-elle déclaré, insistant sur le fait que des mesures isolées, des embargos sur les armes et des efforts sporadiques pour combattre le trafic de drogues ne sauraient produire de résultats durables en Afghanistan.
Sur cette même question, le représentant de l'Iraq a dénoncé l'attaque militaire qui se poursuit sans que le Conseil en débatte, ne serait-ce que sur les aspects humanitaires. Il s'est également élevé contre le maintien des sanctions contre son pays ainsi que contre l'attitude du Conseil à l'égard de la question palestinienne.
Les représentants des pays suivants : Slovaquie, Iles Salomon, Népal, Bahreïn et Ghana, se sont également exprimés au cours du débat.
La prochaine réunion de l’Assemblée aura lieu le lundi 22 octobre à 10 heures.
RAPPORT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ
Déclarations
M. PETER TOMKA (Slovaquie) a indiqué que son pays qui n'est pas membre du Conseil de sécurité, aurait souhaité disposer d'un rapport plus analytique et a demandé que soient prises en compte les demandes exprimées par de nombreux Etats à cet égard. Il a fait remarquer que le Conseil avait connu lors de la période écoulée des succès et des déconvenues. Ce que l'on attend fondamentalement d'un Conseil plus efficace, a-t-il indiqué, est la capacité d'agir rapidement, de préférence quand un conflit en est encore à un stade précoce. Il faut tout particulièrement développer des relations confiantes et positives entre les Nations Unies et les acteurs régionaux et c'est une tâche qui incombe non seulement au Conseil mais à l'Organisation des Nations Unies en tant que telle. Le Conseil, a-t-il poursuivi, doit avoir la volonté et la capacité de répondre aux Etats Membres dont la sécurité est menacée et qui s'attendent alors légitimement à être entendus et aidés au plus vite. Le succès ou l'échec est entre les mains de nous tous mais plus particulièrement entre celles des membres du Conseil car la responsabilité est proportionnelle au pouvoir, a-t-il déclaré.
M. Tomka a estimé que le Conseil devrait s'ouvrir davantage à l'expertise et à l'influence extérieure tout en reconnaissant qu'une amélioration progressive avait eu lieu l'an dernier, avec l'organisation de réunions publiques après celles qui ont eu lieu à huis clos. Il s'est félicité de l'importance croissante du rôle joué par les organisations régionales dans le travail du Conseil mais a estimé qu'il était possible de faire encore mieux. Dans les Balkans, a-t-il indiqué, les actions de l'OTAN, de l'OSCE, de l'Union européenne et d'autres encore s'avèrent toujours plus décisives pour la paix et la stabilité ce qui ne signifie pas que le Conseil de sécurité doive abandonner ses prérogatives essentielles en matière de paix et de sécurité internationales.
M. JORGE EDUARDO NAVARRETE (Mexique) a regretté que le rapport ne tienne pas compte de la volonté des États Membres de disposer d’une analyse du processus de prise de décisions et des points les plus importants qui ont été examinés dans les différentes réunions du Conseil. Le rapport ne devrait pas être une simple compilation de documents, de résolutions et de décisions déjà publiés. A cet égard, le représentant s’est félicité de la décision prise par le Conseil d’entamer l’examen du rapport annuel au sein d’un groupe de travail informel qui étudiera la documentation et les aspects de procédure afin de faire en sorte que l’engagement d’informer régulièrement l’Assemblée générale soit dûment respecté. Les avis mensuels des présidents sont également des sources d’information très importantes, a-t-il ajouté, mais il a exprimé quelque préoccupation compte tenu de ce que le nombre de réunions à huis clos reste beaucoup plus élevé que les réunions publiques.
M. Navarette s’est félicité de l’amélioration des méthodes de travail du Conseil qui semble avoir tenu compte des propositions du Groupe de travail sur la réforme du Conseil. Le représentant a insisté sur l’importance d’un examen de fond du rapport au sein de l’Assemblée générale qui ne soit pas un simple travail formel. Il a suggéré la mise en place, sous l’égide du président de l’Assemblée générale, de consultations officieuses consacrées à l’examen d’un ou de plusieurs points du rapport afin de favoriser un équilibre entre les deux organes majeurs de l’ONU. Enfin, le représentant s’est réjoui de ce que les membres du Conseil aient reconnu l’importance de promouvoir une plus grande transparence.
M. JEREMIAH MANELE (Iles Salomon) a estimé que le rapport du Conseil de sécurité fournissait une vue d’ensemble utile sur la façon dont le Conseil traitait les problèmes clef liés à la paix et à la sécurité internationales pendant la période examinée. Sa délégation estime cependant que le rapport aurait gagné en utilité s’il avait comporté des analyses de la mise en œuvre des décisions et résolutions du Conseil. Il serait plus approprié, a-t-il poursuivi, si les prochains rapports traçaient les grandes lignes des engagements du Conseil dans la mise en œuvre des recommandations faites par le Secrétaire général sur la prévention des conflits armés et les réponses du Conseil aux rapports périodiques du Secrétaire général. Le représentant a par ailleurs tenu à remercier le Conseil de sécurité pour le ferme soutien qu’il a apporté à l’accord de paix de Townsville. Il a néanmoins observé que le processus de paix restait fragile du fait que plus de 500 armes circulent encore dont on ignore toujours la destination. Toujours à propos de cet accord, le représentant a déclaré que la participation de la société civile à l’examen du processus prouvait le désir de son gouvernement d’instaurer une coopération et une participation plus larges au processus de paix et la prévention des conflits. Le représentant s’est félicité de l’intérêt grandissant du Conseil à la protection des civils dans les situations de conflits, en particulier des femmes et des enfants, ainsi que l’attention portée à des problèmes tels que le virus VIH/sida. Nous espérons que le Conseil montrera un intérêt semblable aux questions de la dégradation de l’environnement et en particulier à celles de la modification du climat et l’augmentation du niveau de la mer, a-t-il conclu.
M. DEJAN SAHOVIC (République fédérale de Yougoslavie) a regretté que les appels persistants adressés depuis des années au Conseil de sécurité pour qu’il fasse preuve de plus de transparence et de plus de coopération n’aient pas été entendus, et a souhaité que cet état de choses connaisse une prompte évolution. Le rapport, a-t-il souligné doit être moins technique et plus analytique, faisant siennes à cet égard les recommandations des représentants de Singapour et de l’Inde en cette matière. Il a également soutenu, en ce qui concerne les opérations de maintien de la paix, la nécessité d’un véritable renforcement de la coopération entre le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes. Evoquant la question de la lutte contre le terrorisme, il a observé que cette situation mettait en évidence la nécessité d’une meilleure et plus étroite collaboration entre les organes des Nations Unies.
Après avoir fait état de l’évolution positive intervenue en Yougoslavie et dans l’ensemble de la région, il a invité le Conseil de sécurité à suivre de très près la situation afin d’éviter toute nouvelle dégradation, et de ne pas se contenter de se laisser guider par la direction de la mission sur le terrain. A cet égard, il s’est félicité de la visite effectuée au cours de l’année par une délégation du Conseil de sécurité en République fédérale de Yougoslavie. C’est une démarche très positive qui a été très bénéfique en ce qui concerne la mise en oeuvre d’un véritable dialogue entre les Nations Unies et son pays. En conclusion, il a appelé le Conseil de sécurité à tout mettre en oeuvre afin de permettre le bon déroulement des futures élections au Kosovo et au Metohija, dans l’espoir que tous les électeurs pourront y prendre part.
M. MOHAMMED ALDOURI (Iraq) a estimé que le Conseil de sécurité aurait dû présenter un rapport analytique qui aurait permis à l'Assemblée de s'acquitter de sa tâche et a exprimé l'espoir que l'on parviendra à une situation de démocratie réelle où chaque organe assumera son rôle. Il a estimé que le fait que le Conseil interfère de son propre chef dans tous les domaines de l'Organisation se traduit par une réduction du champ d'action de l'Assemblée. Il faudrait, a-t-il fait valoir, que le Conseil ait le courage d'indiquer là où il a réussi et là où il a échoué notamment en ce qui concerne la paix et la sécurité, les embargos et les raisons du recours au veto.
Le représentant a fait remarquer que l'embargo et les sanctions contre l'Iraq n'avaient pas été évoqués dans le rapport si ce n'est par le truchement du texte des résolutions y ayant trait. Cela donne une idée, a-t-il indiqué, de la façon dont le Conseil traite de cette question délicate sans se préoccuper des conséquences humanitaires qui découlent de ses délibérations sur 25 millions de personnes. Ses décisions se sont traduites par la mort de 1,5 million d'Iraquiens, conséquences d'un embargo total sans précédent dans l'histoire. Les réunions bureaucratiques à huis clos sont très éloignées des souffrances endurées par les populations qui en supportent les conséquences, a-t-il ajouté. Les réunions du Comité des sanctions, pas plus que celles du Conseil, ne sont publiques même si les sujets qui y sont abordées, touchent à l'alimentation, à l'éducation et aux questions humanitaires. Le représentant de l'Iraq doit attendre devant la salle où elles se tiennent pour savoir ce qui a été décidé. Va-t-on livrer des médicaments? des pièces détachées? L'aspect confidentiel de ces réunions fait du Conseil la cible d'accusations, a poursuivi le représentant. On l'accuse de manque de transparence et d'objectivité et d'appliquer deux poids et deux mesures. L'action du Conseil montre clairement que certains membres du Conseil veulent imposer leur point de vue et cela en contravention aux principes de la Charte.
A propos de la Palestine, il a fait observer que le peuple palestinien subit des agressions directes de la part de forces appuyées par une superpuissance. N’est-il pas du ressort du Conseil de sécurité de garantir la sécurité du peuple palestinien? s'est-il demandé et s’il ne le fait pas, comment alors la communauté internationale peut-elle lui faire confiance? Il en va de même en Afghanistan où la population non armée subit une agression militaire et assiste à la destruction d'un pays déjà détruit et au déplacement de la population sans que le Conseil n'en débatte alors que c'est sa responsabilité moins de se pencher ne serait-ce que sur l'aspect humanitaire de la question. Ne s'agit-il pas là d'une violation de la Charte et du droit humanitaire international? a-t-il encore demandé. Le peuple d'Afghanistan attend de cette Organisation que justice lui soit rendue, pas par des bombes au-dessus de sa tête. Il a formé le vœu que les Etats nouvellement élus membres non-permanents du Conseil de sécurité puissent restaurer l'équilibre au Conseil et faire évoluer les choses de façon à défendre les intérêts de l'ensemble de la communauté internationale.
M. MURARI RAJ SHARMA (Népal) a rappelé que le Conseil se devait d’être un organe transparent et responsable et a regretté, qu’une fois de plus, l’Assemblée générale se trouve déroutée devant le vide analytique du rapport annuel. S’il s’est félicité de la tenue de débats publics, il a néanmoins précisé que ces derniers ne devaient ni être un moyen d’occulter un processus de prise de décision peu démocratique, ni une façon d’empiéter sur les fonctions d’autres organes.
Tout en se félicitant de la mise en place de consultations avec les pays contributeurs de troupes, M. Sharma a fait observer qu’il faut assurer une coopération plus approfondie entre ces pays, le Conseil de sécurité et le Secrétariat. Bien plus, les pays contributeurs de troupes doivent être impliqués dans toutes les phases des missions. Le représentant a en outre insisté sur l’importance d’une dépense judicieuse des ressources de l’ONU. Enfin, il a souhaité que la réforme du rapport et des méthodes de travail soient examinées d’urgence car le Conseil, à son avis, est un vestige anachronique d’une ère périmée où les règles du jeu étaient fixées à l’avance.
M. SEMAKULA KIWANUKA (Ouganda) a invité tous les États Membres à prévenir et à supprimer le financement, sur leurs territoires, des activités terroristes et a indiqué que son pays intensifierait l’échange d’informations et d’expérience nécessaire à la lutte contre le terrorisme international. La recrudescence des conflits, a-t-il poursuivi, a considérablement affecté le travail des Nations Unies et il faut assurer la sécurité du personnel des Nations Unies sur le terrain. Le représentant a également recommandé une intensification de la mise en oeuvre de mesures efficaces en matière de désarmement, de démobilisation et de réintégration des anciens combattants. De même, une attention particulière doit être accordée à la question des enfants soldats.
M. Kiwanuka s’est félicité de la reconnaissance, par le Conseil de sécurité, du rôle fondamental que peuvent jouer certaines organisations régionales et de sa volonté de collaborer avec de telles organisations. En matière de maintien de la paix, le représentant a regretté que le Conseil de sécurité ne s’engage pas en faveur d’un accroissement du nombre de troupes en Afrique dans les régions où elles font cruellement défaut et a exhorté le Conseil de sécurité à corriger cet état des choses. En conclusion, il a noté avec satisfaction une plus grande transparence dans les méthodes de travail du Conseil. Cependant, a-t-il fait observer, la question de la représentation reste posée et à cet égard, il s’est prononcé en faveur d’un processus qui élèverait à 21 le nombre de sièges au Conseil de sécurité.
Mme MADINA B. JARBUSSYNOVA (Kazakhstan) s’est félicitée des efforts accomplis par le Conseil de sécurité pour promouvoir la transparence en organisant des réunions ouvertes aux Etats non membres du Conseil. Elle a estimé que les débats du Conseil n’en seront que plus efficaces dans la mesure où ils seront l’occasion d’interactions entre cet organe et les Etats qui n’en sont pas membres.
Concernant la situation en Afghanistan, la représentante a jugé nécessaire la convocation d’une réunion spéciale du Conseil de sécurité qui pourrait faciliter le processus politique visant à la réconciliation et à une stabilisation politique durable. La détérioration de la situation, a-t-elle indiqué, découle d’actions militaires antiterroristes qui ont mis en péril d’innocentes vies humaines. Le processus de restauration de la paix et d’assistance au peuple d’Afghanistan pour former un gouvernement multiethnique entièrement représentatif, devrait être mené sous la surveillance stricte et continue du Conseil de sécurité, a-t-elle poursuivi. Des mesures isolées, des embargos sur les armes et des efforts sporadiques pour combattre le trafic de drogues ne produiront pas de résultat durable en Afghanistan. De l’avis de sa délégation, c’est au Conseil de sécurité qu’il appartient de jouer un rôle décisif dans l’élaboration des
stratégies globales contre le terrorisme international. Elle a aussi souligné la nécessité de renforcer la synergie entre le reste des Nations Unies et le Conseil de sécurité. Nous attendons du Conseil, a-t-elle poursuivi, qu’il prenne des initiatives visant à organiser un dialogue institutionnel entre lui-même et le Conseil économique et social. Pour conclure, la représentante a estimé que le rapport était une compilation de documents dépourvus de toute analyse et a souhaité de la part du Secrétariat un rapport du Conseil de sécurité plus succinct et plus informatif qui incite à des débats plus fructueux et plus significatifs.
M.GERT ROSENTHAL (Guatemala) a joint sa voix à celle des délégations qui ont souligné les graves insuffisances du rapport du Conseil de sécurité, qui ne satisfait pas aux exigences minimales parce que trop descriptif, excessivement long et dénué d’éléments utiles aux Etats qui n’ont pas le privilège d’appartenir au Conseil de sécurité. Ce n’est un secret pour personne, a poursuivi le représentant, que le Conseil de sécurité a acquis une présence plus forte dans le même temps que l'Assemblée générale en a beaucoup perdu. Il a fait observer que pendant que le Conseil de sécurité adoptait la résolution 1373, l'Assemblée générale délibérait pendant toute une semaine pour finalement n’adopter aucune décision. Il a rappelé la déclaration de son chef d’Etat l’an dernier lors de la Déclaration du Millénaire qui avait réaffirmé la position centrale de l'Assemblée générale en tant qu’organe principal de délibération, d’élaboration de politiques et organe représentatif des Nations Unies. Le renforcement d’un organe, a-t-il précisé, ne doit pas forcément se faire au détriment d’un autre. Nous pouvons au moins renforcer les quelques liens qui existent entre les organes, dont le plus visible est la fréquence croissante de réunions publiques du Conseil de sécurité. Il a regretté l’occasion manquée d’améliorer la qualité et la coordination du travail des principaux organes. Nous demandons qu’un tel exercice stérile ne se répète pas, a-t-il conclu, en appelant à la cohérence et la coordination.
M. JASSIM MOHAMMED BUALLAY (Bahreïn) a souligné l’importance de la discussion sur le rapport du principal organe responsable des questions de maintien de la paix et de la sécurité internationales au nom des autres Membres des Nations Unies, et a regretté que les travaux dudit Conseil n’aient pas été à la hauteur de ses attentes. Il a justifié cet avis en citant les nombreux conflits en cours, notamment au Moyen-Orient où le Conseil de sécurité n’a pas su faire appliquer ses résolutions pour mettre un terme aux confiscations des terres par les Israéliens et aux assassinats. A cet égard, il a dénoncé une réelle absence de volonté politique de certains membres du Conseil de sécurité et l’incidence négative de l’utilisation du droit de veto, mais aussi le recours aux sanctions décidé au début des années 1990, avec ses conséquences désastreuses sur les populations civiles. Il a également demandé que soit menée une étude approfondie sur le régime des sanctions, afin que des civils innocents ne soient plus victimes de ses conséquences.
Attirant l’attention sur l’augmentation importante du nombre des Membres des Nations Unies depuis la fin de la guerre froide, il a insisté sur la nécessité de modifier la composition du Conseil de sécurité et de ses méthodes de travail, et a appelé à une plus grande transparence, pour que les Membres des Nations Unies puissent avoir une influence positive sur les travaux du Conseil. En conclusion, il a fait part de son souhait de voir les futurs rapports contenir des propositions et des idées créatrices, sur lesquelles l’Assemblée générale pourrait conduire des débats fructueux.
M. NANA EFFAH-APENTENG (Ghana) s’est félicité de l’intérêt particulier accordé à l’Afrique et du processus de consultations initié en direction des organisations régionales dans le souci d’une plus grande efficacité dans la résolution des conflits. Il a également encouragé une plus grande coopération entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les Etats Membres dans le processus de prise de décisions dans une démarche objective et transparente. Evoquant la question du maintien de la paix, il a encouragé les initiatives du Conseil de sécurité de se rendre sur des lieux de conflits, pour lui permettre de prendre des décisions plus éclairées. S’agissant du contenu du rapport, il a regretté l’absence de commentaires sur les décisions ou les insuffisances du Conseil de sécurité, et a insisté sur la nécessité de voir ce rapport préparé conformément aux attentes des membres de l’Assemblée générale
En conclusion, il a observé que la coopération entre les organes des Nations Unies était indispensable et s’est déclaré convaincu que les problèmes évoqués par les Etats Membres seraient moindres, si le Conseil de sécurité faisait preuve de plus de transparence et d’ouverture. A ce sujet, il a indiqué que la meilleure démarche serait celle qui constituerait à garantir une meilleure représentativité des Etats Membres au sein du Conseil de sécurité.
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