L’ATTRIBUTION DU PRIX NOBEL DE LA PAIX À L’ONU ET À SON SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EST UN ENCOURAGEMENT À ENCORE MIEUX FAIRE À L’AVENIR ESTIMENT LES DÉLÉGATIONS
Communiqué de presse AG/1204 |
Assemblée générale
24ème séance plénière – matin
L’ATTRIBUTION DU PRIX NOBEL DE LA PAIX À L’ONU ET À SON SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EST UN ENCOURAGEMENT À ENCORE MIEUX FAIRE À L’AVENIR ESTIMENT LES DÉLÉGATIONS
L’Assemblée élit M. Nabil Elaraby (Egypte) Juge à la Cour internationale de Justice
L’Assemblée générale qui se réunissait ce matin pour élire un juge à la Cour internationale de Justice, a commencé sa réunion par célébrer, en présence du Secrétaire général, M. Kofi Annan, l’attribution du prix Nobel de la paix à l'Organisation des Nations Unies et à son Secrétaire général, fils de l’Afrique et du monde, comme l’a qualifié le représentant du Soudan, au nom du Groupe des Etats d’Afrique. La déléguée des Etats-Unis a également estimé qu’il s’agissait d’une récompense bien méritée compte tenu du grand rôle joué par l’ONU pendant ces cinquante dernières années. Elle a exprimé sa reconnaissance et sa sympathie à l’Organisation pour son action dans les circonstances exceptionnelles nées des attentats du 11 septembre dernier.
Ce prix Nobel signifie que la seule voie vers la paix et un monde meilleur passe par l’Organisation des Nations Unies, a déclaré à son tour M. Annan qui a ajouté qu’il fallait tempérer la fierté par de l’humilité car on attendra désormais beaucoup plus des Nations Unies. C’est également un hommage à ceux de nos collègues qui ont fait le sacrifice suprême au service de l’humanité mais la seule vraie récompense pour eux sera la paix elle-même, a-t-il ajouté.
Dans un message lu à l’Assemblée, son Président, M. Han Seung-soo, (République de Corée), en voyage à Séoul, a notamment estimé que ce prix Nobel n'était pas seulement une reconnaissance de la façon dont le Secrétaire général conduit l'Organisation des Nations Unies à un moment critique de l'histoire mais, de façon plus importante encore, il représente un phare qui illuminera la voie à suivre pour répondre aux enjeux à venir.
L’Assemblée générale a par ailleurs élu, au premier tour de scrutin et par 124 voix, la majorité requise étant de 96 voix, M. Nabil Elaraby juge à la Cour internationale de Justice. M. Elaraby remplace M. Mohammed Bedjaoui, Juge et ancien Président, démissionnaire, en poste à la Cour depuis 1982 et dont le siège est vacant depuis le 30 septembre 2001.
L’Assemblée a été informée, après le vote, que le Conseil de sécurité qui procédait à une élection simultanée pour ce même poste, avait également élu M. Elaraby. Membre de la Commission du droit international de l’ONU depuis 1994, juge au Tribunal judiciaire de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole depuis 1990, membre de la Commission d’indemnisation des Nations Unies à Genève depuis 1999, membre du Conseil d’administration de l’Institut de recherches pour la paix de Stockholm et associé du cabinet d’avocats Zaki Hashem & Partners, M. Elaraby a été Président du Conseil de sécurité en juin 1996 et Vice-Président de l’Assemblée générale en 1993, 1994 et 1997.
Deux candidatures étaient soumises au choix de l’Assemblée et du Conseil de sécurité, celle de M. Nabil Elaraby (Égypte) présentée par l’Égypte, la France, la Grèce, le Liechtenstein, la Suède, le Royaume-Uni et celle de M. Francis Romain Wodie (Côte d’Ivoire) présentée par la Côte d’Ivoire qui a obtenu ce matin 50 voix. Georges Abi-Saab (Égypte) dont la candidature était présentée par la Belgique, s’était finalement désisté (**).
Selon le Statut de la Cour internationale de Justice, les membres de la Cour sont élus, le même jour mais de façon indépendante, par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, le candidat élu étant celui ayant retenu la majorité des voix dans les deux instances. En cas de résultats différents à l’issue des scrutins, de nouveaux tours sont organisés. Dans l’hypothèse où le siège vacant n’est toujours pas pourvu après la troisième séance d’élection, la procédure spéciale, décrite à l’article 12 du Statut de la Cour et prévoyant notamment la création d’une Commission médiatrice, peut être appliquée.
La Cour internationale de Justice est actuellement composée d’un Président: M. Gilbert Guillaume (France), d’un Vice-Président : M. Shi Jiuyong (Chine), et des juges suivants: Shigeru Oda (Japon), Mohammed Bedjaoui (Algérie), Raymond Ranjeva (Madagascar), Géza Herczegh (Hongrie), Carl-August Fleischhauer (Allemagne), Abdul G. Koroma (Sierra Leone), Vladlen S. Vereshchetin (Fédération de Russie), Rosalyn Higgins (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord), Gonzalo Parra-Aranguren (Venezuela), Pieter H. Kooijmans (Pays-Bas), Francisco Rezek (Brésil), Awn Shawkat Al-Khasawneh (Jordanie) et Thomas Buergenthal (États-Unis d’Amérique). La liste des candidats, leurs curriculum vitae ainsi que des informations sur la Cour internationale de Justice et la procédure d’élection des juges qui y siègent, sont présentés dans des notes et un mémorandum du Secrétaire général. (*)
Organe judiciaire principal des Nations Unies, la Cour internationale de Justice est composée de 15 juges élus pour neuf ans par le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale et renouvelée par tiers tous les trois ans. Le prochain renouvellement aura lieu à l’automne 2002, avec effet au 6 février 2003. A la date du 31 juillet 2001, les cent quatre vingt neuf membres de l’ONU ainsi que la Suisse étaient parties à la Cour et 63 d’entre eux ont fait des déclarations reconnaissant comme obligatoire sa juridiction, certains les ayant toutefois assorties de réserves. A ce jour, environ 260 conventions bilatérales ou multilatérales prévoient la compétence de la Cour pour trancher les différends nés de leur application.
L’Assemblée générale se réunira à nouveau le lundi 15 octobre pour entamer l’examen du rapport du Conseil de sécurité.
(*) A/56/372, A/56/373 et Add.1 et A/56/374 et Corr.1 et
(**) A/56/374 et Corr.2
ATTRIBUTION DU PRIX NOBEL DE LA PAIX À M. KOFI ANNAN ET À L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES
Déclarations
M. HAN SEUNG-SOO (République de Corée), Président de l'Assemblée générale étant retenu à Séoul, a envoyé un message dont la lecture a été faite à l’Assemblée. Le Président de l'Assemblée générale a félicité les Membres des Nations Unies, l'Organisation des Nations Unies elle-même et le Secrétaire général pour le prix Nobel de la paix qui venait de leur être décerné cette année. Il a souligné sa fierté de voir que pendant cinquante ans l'Organisation des Nations Unies a toujours été aux avant-postes pour maintenir la paix et la sécurité internationales et assurer la prospérité, souvent dans des circonstances dangereuses, pour faire de ce monde une société meilleure. Le combat mené par l'Organisation des Nations Unies, a-t-il ajouté, est des plus opportuns face aux défis que sont la lutte contre la pauvreté, le terrorisme, le trafic de stupéfiants, la protection de l'environnement ou encore la lutte contre le VIH/sida.
M. Seung-Soo a fait observer que ce prix Nobel n'est pas seulement une reconnaissance de la façon dont le Secrétaire général dirige l'Organisation des Nations Unies à un moment critique de l'histoire, mais constitue aussi une reconnaissance des acquis. C’est un phare qui illuminera la voie à suivre pour répondre aux enjeux à venir.
M. MURARI RAJ SHARMA (Népal) Vice-Président de l'Assemblée générale qui présidait la séance de ce matin, a déclaré après avoir donné lecture du message du Président de l'Assemblée générale, qu’il était très heureux de voir que l'engagement et la contribution personnelle du Secrétaire général ont été reconnus. Il l’a félicité pour la façon dont il dirige l'Organisation des Nations Unies pour faire de notre monde un lieu où il est plus facile de vivre.
M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que la décision du Comité du prix Nobel est un grand honneur pour l’ensemble des Nations Unies, c’est-à-dire pour tous les Etats Membres, l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité. C’est aussi un honneur, a-t-il poursuivi, pour le Secrétariat et son personnel partout dans le monde. De nombreux fonctionnaires de part le monde risquent leur vie pour l’Organisation et méritent ce prix. Le comité du prix Nobel a proclamé que la seule voie vers la paix et la coopération mondiale passe par l'Organisation des Nations Unies, a poursuivi le Secrétaire général. Dans un monde de plus en plus interdépendant et pourtant marqué par des conflits et des injustices, l’humanité doit prendre cette voie. Il faut être fier et humble, a-t-il poursuivi, car on attendra davantage de nous dans l’avenir. C’est un hommage, a-t-il conclu, aux collègues qui ont fait le sacrifice suprême au service de l’humanité mais pour eux la seule et véritable récompense sera la paix elle-même.
M. ELFATIH ERWA (Soudan), au nom du Groupe des Etats d’Afrique, s’est réjoui de pouvoir aujourd’hui exprimer les félicitations du Groupe à l'Organisation des Nations Unies et à M. Kofi Annan, «fils de l’Afrique et fils du monde». Ce prix Nobel survient à un moment très opportun, a-t-il déclaré car M. Annan tient le gouvernail en temps de tempête. Mais, a-t-il ajouté, nous faisons confiance en sa sagesse pour gouverner le navire en ces temps difficiles. Il a conclu : ce choix pour le prix Nobel marque une reconnaissance de l’action commune de tous.
M. JOHN DE SARAM (Sri Lanka) intervenant au nom des Etats d'Asie a adressé au Secrétaire général, M. Kofi Annan, et à l'Organisation des Nations Unies et à ses Etats Membres les félicitations les plus chaleureuses, après ce grand honneur conféré à tous. Cette reconnaissance, a-t-il estimé, constitue un grand espoir et un encouragement pour que dans les années à venir nous puissions travailler ensemble à la promotion de la paix et du développement.
M. GUEORGUI Z. VOLSKI (Géorgie) qui parlait au nom du groupe des Etats de l’Europe de l’Est a félicité le Secrétaire général et a estimé que le prix Nobel doit plus que jamais encourager les Etats Membres à se mettre au service des idéaux de l'Organisation des Nations Unies.
M. PIERRE LELONG (Haïti), s’exprimant au nom du Groupe des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes, a déclaré que le prix Nobel attribué à l’Organisation des Nations Unies et à son Secrétaire général représente une récompense exceptionnelle et qu’à partir d’aujourd’hui l’histoire du monde ne saurait être écrite sans référence au rôle qu’a joué M. Annan et l’Organisation au service de la paix et du développement.
M. KARL GARDNER (Irlande), intervenant au nom des Etats de l'Europe occidentale et autres Etats, a félicité l'Organisation des Nations Unies et le Secrétaire général pour le prix Nobel qui vient de leur être attribué, soulignant qu'il montre l'estime accordée à l'Organisation et à son Secrétaire général, ainsi qu'au travail des Nations Unies. Cette récompense, a-t-il ajouté, devrait nous encourager à poursuivre nos efforts.
Mme NANCY MARCUS (Etats-Unis) au nom du pays hôte s’est félicitée de l’attribution du prix Nobel au Secrétaire général et à l'Organisation des Nations Unies. Cette récompense, a-t-elle indiqué, est bien méritée car l'Organisation des Nations Unies joue un rôle important depuis plus de 50 ans. Elle a exprimé sa reconnaissance et son émotion pour l’action et le travail de l'Organisation des Nations Unies dans les circonstances exceptionnelles des attentats du 11 septembre, tout en soulignant le rôle éminent joué par le Secrétaire général. Nous sommes fiers de vous, a-t-elle conclu.
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