En cours au Siège de l'ONU

AG/1200

LA QUESTION DE LA DEFINITION DU TERRORISME ET SON LIEN AVEC LA CRIMINALITE ORGANISEE AU CENTRE DES DEBATS A L’ASSEMBLEE GENERALE

04/10/2001
Communiqué de presse
AG/1200


Assemblée générale

19 et 20èmes séances - après-midi et soir


LA QUESTION DE LA DEFINITION DU TERRORISME ET SON LIEN AVEC LA CRIMINALITE ORGANISEE AU CENTRE DES DEBATS A L’ASSEMBLEE GENERALE


Le représentant de l'Afghanistan dénonce la responsabilité

du Pakistan dans les activités terroristes menées dans son pays


L’adoption d’un cadre juridique proposant une définition universelle du terrorisme, la lutte contre la criminalité transnationale organisée, le respect du droit des peuples à l’autodétermination et la politique du Pakistan à l’égard de l’Afghanistan ont animé les débats qui se sont tenus lors des deux séances de l’Assemblée générale consacrées, cet après-midi et ce soir, aux mesures visant à éliminer le terrorisme international. 


Le représentant permanent de l'Afghanistan a dénoncé cet après-midi les visées expansionnistes du Pakistan ainsi que sa responsabilité dans ce qu’il a appelé la "talibanisation" de son pays lors du débat que tenait l'Assemblée générale sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international.  Il a précisé que le récent «volte-face» du régime militaire du Pakistan ne saurait l’exonérer de sa responsabilité pour avoir créé, organisé, encouragé et facilité les activités terroristes menées à partir de l’Afghanistan.  Envisageant l’avenir de son pays, l’Ambassadeur de l’Afghanistan a expliqué qu’il n’y a pas de majorité ethnique absolue en Afghanistan et que les nombreuses minorités —Hazaras, Ouzbeks, Turkmènes et Baluch— cohabitent avec les Pachtounes et les Tadjiks, ces deux dernières ethnies constituant moins d’un tiers de la population afghane.  Ainsi, comme le recommandent les résolutions des Nations Unies, seul un régime prenant en compte ce facteur pourra être viable. 


Avec l'intervention de pays d'Asie centrale, le lien entre le terrorisme et la criminalité organisée a été mis en évidence.  Le représentant du Kirghizistan a annoncé que son pays ouvrirait son espace aérien pour toute opération qui pourrait être menée en Afghanistan.  Il a d’autre part expliqué qu’il existe un lien étroit entre le terrorisme, l'extrémisme religieux et le trafic des drogues.  De l’avis du représentant de l’Azerbaïdjan également les réseaux terroristes fonctionnent grâce à l’argent du trafic des stupéfiants et des armes, la traite d'êtres humains et le blanchiment d'argent. 


Divers Etats arabes, notamment les Émirats arabes unis, le Koweït et l’Iraq, ont insisté sur la différence qui existe entre le terrorisme—fléau et la lutte légitime des peuples pour l’autodétermination.  Certains se sont notamment inquiétés du sort des Palestiniens et les Émirats arabes unis ont affirmé que la répression contre les Palestiniens se serait accentuée depuis les attentats qui ont frappé les Etats-Unis le 11 septembre dernier.  Pour éviter tout amalgame dangereux, ils ont exhorté la communauté internationale à adopter rapidement une définition universelle du terrorisme et insisté sur le fait que la lutte contre le fléau requiert une action conjointe obéissant à une stratégie commune.  Ils ont indiqué que le pays avait rompu les relations diplomatiques avec les Taliban et pris des mesures visant à geler les comptes de certains organismes soupçonnés d’entretenir des liens avec les réseaux du terrorisme. 


Pour sa part, le représentant d’Israël a déploré que certains Etats aient tenté de justifier l’injustifiable, et de faire la distinction entre un type de terreur et un autre.  Le meurtre de civils innocents sous couvert d’objectifs politiques ou religieux relève du terrorisme, quel que soit le nom qu’on cherche à lui donner.  Il a souligné la nécessité de s'attaquer à certains Etats du Moyen-Orient qui, en fournissant un asile, des armes, des camps d’entraînement et des fonds aux terroristes, sont devenus en fait des collaborateurs du terrorisme.


Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Zambie, Viet Nam, Niger, Koweït, Maldives, Libéria, Hongrie, Emirats arabes unis, Iraq, Kirghizistan, El Salvador, Israël, Belize, Kenya, Guyane, République de Moldova, Népal, Honduras, Burundi, Ouganda, Ouzbékistan, Azerbaïdjan, Tadjikistan, Luxembourg, République populaire démocratique lao, Dominique (au nom de la CARICOM), Myanmar, Mali, Malawi, Arménie, Samoa, Brunei Darussalam, Albanie et Afghanistan.


L'Assemblée générale poursuivra son débat vendredi le 5 octobre, à 10 heures. 


MESURES VISANT A ELIMINER LE TERRORISME INTERNATIONAL


Déclarations


M. MWELWA C. MUSAMBACHIME (Zambie) a rappelé la déclaration de son Président, M. Frederick Chiluba, faite au nom de l'Organisation de l'unité africaine, affirmant qu'il n'y a pas de place aujourd'hui dans le monde civilisé pour les actes de terrorisme et que ceux-ci doivent par conséquent être condamnés fermement par l'ensemble de la communauté internationale.  Le représentant zambien a fait part de l'admiration que lui a inspiré le peuple américain face à ces actes de barbarie.  Ils n'ont pas été intimidés.  Ils sont au contraire devenus davantage unis et déterminés à se remettre de cette tragédie, a-t-il déclaré.  Selon M. Musambachime, le lourd bilan des victimes et le niveau de destruction matérielle ont mis en lumière l'urgence pour la communauté internationale de répondre à ce problème qui menace la paix et la sécurité internationales.  Rappelant d'autres tragédies, comme les attentats terroristes contre les ambassades des Etats-Unis à Nairobi et Dar es-Salaam, et celle visant le navire militaire américain Cole, au Yémen, il a souligné la diversité de ces attaques survenant dans différents pays du monde et qui démontrent que le terrorisme doit devenir une préoccupation pour tous les pays.


Le Gouvernement zambien souscrit en faveur de l'adoption et de la mise en œuvre rapides de conventions contre le terrorisme, signalant aussi la nécessité de bien coordonner les différentes initiatives afin d'établir une formidable force antiterroriste.  Il a réitéré le soutien entier de son pays aux récentes résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité, notamment la résolution 1373 de ce dernier.  Il s'agit d'une guerre que la communauté internationale n'a pas les moyens de perdre, a-t-il ajouté.  Il a conclu en rappelant l'engagement de la Zambie à coopérer, tant sur les plans régional qu'international, pour empêcher ou punir tous les actes terroristes.


M. NGUYEN THANH CHAU (Viet Nam) a déclaré qu’il était nécessaire de traduire en justice les planificateurs, les organisateurs et les exécutants de ces actes terroristes, mais que cela devait être fait sans esprit de vengeance, pour ne pas mettre en danger la vie d’innocents.  Maintenant que le terrorisme a pris des proportions planétaires, il faut que le contre-terrorisme le soit aussi.  Par conséquent, il est indispensable d’adopter une stratégie globale et les Nations Unies devraient pouvoir jouer un rôle majeur dans ce processus.  Il est impératif de combattre toutes les formes de terrorisme, a précisé le représentant, qu’il s’agisse de l’enlèvement de citoyens étrangers, de bombardements d’ambassades étrangères ou de détournement d’avions.  Ayant été lui-même victime d’actes de terrorisme en 1978, 1999 et 2000, le Viet Nam est conscient de l’importance d’une coopération internationale pour la prévention de tels crimes et pour le châtiment des coupables.  Il est de la responsabilité de chaque nation de refuser d’abriter ou de soutenir toute forme de terrorisme.  Il vaut mieux agir que réagir, a conclu le représentant.  Il faut faire quelque chose, rapidement, dans le cadre des Nations Unies et des lois internationales.


M. OUSMANE MOUTARI (Niger) a affirmé que son pays s’engageait à s’impliquer dans toutes les initiatives conçues aux niveaux sous-régional et international en particulier celles initiées par l’Union africaine, l’Organisation de la conférence islamique ou l’ONU pour apporter des solutions durables à la menace que constitue le terrorisme.  Il a ajouté que le Niger offre, dans la mesure de ses moyens, sa collaboration aux Etats-Unis en matière d’échange d’information et de renseignements.  Il a ensuite invité la communauté internationale à faire preuve de prudence et de discernement afin d’éviter tout amalgame entre terrorisme et Islam.  Il a ensuite donné la liste des conventions que son pays a ratifiées ou qu’il s’apprêtait à ratifier, et a expliqué que son pays avait conclu en 2001 avec la Commission préparatoire de l’organisation d’interdiction des armes nucléaires, un protocole relatif à l’installation au Niger de deux stations de surveillance internationale.


Il a ensuite salué les initiatives de l’Inde et de la Fédération de Russie ayant trait, respectivement, à l’élaboration d’une convention générale sur le terrorisme international et pour la répression des actes de terrorisme nucléaire et a souhaité que l’élaboration de ces deux documents s’achève rapidement.  En conclusion, il a rappelé que l’Organisation de la Conférence islamique a vigoureusement condamné les actes terroristes comme étant contraires à l’Islam, à ses propres résolutions et au code de conduite pour combattre le terrorisme élaboré sous son égide.  Par ailleurs, dans la mesure où le terrorisme tire sa source du fanatisme aveugle qui trouve son lit dans l’ignorance et la pauvreté, aucune stratégie d’éradication du terrorisme ne saurait se réduire à des interventions ponctuelles ou unilatérales.  Il est évident que l’état de pauvreté extrême, l’injustice et les frustrations ne peuvent que déboucher sur des extrémismes qui sont une menace sérieuse contre l’humanité tout entière.  Il a attiré l’attention sur le fait que la proposition du Mouvement des pays non alignés de tenir une Conférence internationale de haut niveau pourrait offrir l’occasion  d’élaborer un programme de coopération internationale, comprenant une assistance financière aux États les moins nantis pour leur permettre de contribuer à la lutte internationale contre le terrorisme. 


M. MOHAMMAD A. ABULHASAN (Koweït) a indiqué que le terrorisme est le produit d'un mode de pensée extrémiste qui va au-delà des frontières culturelles et religieuses ainsi que des principes de la communauté internationale.  Le terrorisme vise à imposer la loi de la jungle et à mettre un terme à l'exercice du libre arbitre.  Nous réitérons la condamnation du Koweït à l'égard des attentats terroristes commis le 11 septembre dernier.  Les Koweïtiens appuient pleinement tous les efforts consentis par les Nations Unies et s'engagent à coopérer pleinement avec la communauté internationale dans la lutte contre ces actes qui constituent un crime contre l'humanité.  Le terrorisme international fait peser un danger sur toutes les populations.  Aucun peuple ne peut se dire à l'abri de ce fléau. Ce phénomène n'est pas nouveau.  Ce qui est nouveau c’est le nombre et l'ampleur de ces attentats.


La lutte contre le terrorisme revient à toutes les nations du monde.  Nous appuyons la convocation d'une conférence des Nations Unies qui donnerait une définition claire du terrorisme et permettrait d'articuler la réponse de la communauté internationale au terrorisme sous toutes ses formes.  Cette conférence doit également permettre d'en identifier les causes.  Le représentant a précisé par ailleurs qu'il ne fallait pas confondre la lutte légitime des peuples contre


l'occupation étrangère et les actes de terrorisme.  La campagne médiatique qui vise à établir un lien entre la lutte des peuples opprimés et le terrorisme et qui fait la promotion d'un antagonisme entre le monde occidental et l'Islam est préoccupante.  L'Islam interdit l'assassinat de civils innocents.  L'Islam est une religion de paix, d'amour et de fraternité.


M. HUSSAIN SHIHAB (Maldives) a indiqué que le renforcement des cadres légaux aux niveaux national, régional et international est essentiel pour lutter efficacement contre le terrorisme.  Les Maldives se montre d’ailleurs encouragée par le travail effectué par le Groupe de travail sur le terrorisme, qui cherche à mettre au point une convention approfondie sur le terrorisme international.  Le représentant a aussi indiqué que son pays serait heureux de voir aboutir la convention envisagée sur la répression des actes de terrorisme nucléaire, qui devrait élargir et renforcer le régime juridique international.  Les Maldives soutient par ailleurs la réunion de la conférence de haut-niveau, sous les auspices de l’ONU, visant à formuler une réponse organisée et commune de la communauté internationale.


Depuis cette date, la délégation a régulièrement mentionné à l’Assemblée générale la nécessité d’une coopération internationale pour combattre et éliminer le terrorisme.  Les Maldives a par ailleurs renforcé son système légal pour lutter contre le terrorisme, et grâce à la loi antiterroriste de 1990 le pays est en complète conformité avec les résolutions 1333 et 1373 du Conseil de Sécurité.  Nos lois, a indiqué le représentant, nous assurent qu’aucun terroriste ne peut trouver refuge dans notre pays, les terroristes ne peuvent y pénétrer et encore moins y mettre au point des activités.  Notre pays, a-t-il précisé, a adhéré à la Convention internationale pour la suppression des attentats terroristes ainsi qu’à sept autres conventions internationales sur le terrorisme.  Nous sommes en train de compléter, a-t-il indiqué, le processus menant à la signature de la Convention internationale pour la suppression du financement du terrorisme.  Le représentant a par ailleurs souligné que le terrorisme est lié à un vaste réseau du crime organisé.  Il est donc important de cibler aussi tous ceux qui aident les terroristes et qui bénéficient de leurs activités.  Ceux qui pratiquent la contrebande d’armes et qui blanchissent des fonds provenant de transactions illicites liées à la drogue travaillent main dans la main avec les terroristes.  Nous estimons, a par ailleurs précisé le représentant, que la communauté internationale devrait penser sérieusement à ratifier la Convention Internationale contre le recrutement, l’utilisation, le financement et l’entraînement des mercenaires.


M. LAMI KAWAH (Libéria) a noté que jamais les Nations Unies, ni l'ensemble du monde, ne se sont autant concentrés sur la question du terrorisme qu'au cours des trois dernières semaines, à cause du niveau inédit de perversité et de traîtrise atteint par les récentes attaques terroristes contre les Etats-Unis.  Il a qualifié le Libéria de petit pays ayant de gros problèmes, déchiré par une longue guerre civile et dans lequel de petits groupes de rebelles armés continuent de défier la stabilité et les progrès de son système démocratique.  Il a révélé que son Gouvernement lui a demandé de signer la Convention des Nations Unies pour la répression du financement du terrorisme et la Convention internationale pour la répression des attentats terroristes à l'explosif.  M. Kawah a rappelé que les chefs d'Etat et de gouvernement membres de l'Organisation de l'Unité africaine ont adopté en juillet 1999 une convention pour prévenir et lutter contre le terrorisme, dans laquelle on précisait qu'aucun motif, qu'il soit politique,


philosophique, idéologique, racial, ethnique ou autre, ne pouvait justifier des actes terroristes.  Il a ajouté que son pays soutient l'appel du Mouvement des non alignés en faveur de la tenue d'une conférence internationale de haut niveau sur le terrorisme international qui serait tenue sous les auspices des Nations Unies.  Selon lui, cette conférence devrait avoir pour objectifs de condamner universellement tous les actes de terrorisme, de créer un centre international de coopération contre le terrorisme, et de trouver les causes du désespoir et de la pauvreté afin de pouvoir agir sur elles.  Elle pourrait contribuer également à mettre le développement économique à la portée de tous, et à assurer le respect de toutes les conventions internationales antiterroristes. 


M. ANDRE ERDOS (Hongrie) a déclaré que les actes terroristes s’attaquent aux fondements mêmes de notre civilisation.  La Hongrie soutient pleinement la déclaration faite par l’Union européenne au cours de ce débat : la lutte contre le terrorisme doit devenir un objectif prioritaire pour la communauté internationale.  A cet effet, a-t-il ajouté, nous devons faire preuve d’une détermination sans faille, et surtout former une coalition efficace.  Cette large coalition se dessine alors même que nous parlons, à l’intérieur du cadre des Nations Unies, a précisé le représentant.


Ce qui s’est passé à New York était un signal d’avertissement, peut-être le dernier, pour nous tous, aux niveaux national, régional et international, a déclaré le représentant.  Aujourd’hui, dans ce combat planétaire contre les terroristes, la question n’est plus de choisir son camp mais de trouver les moyens les plus efficaces de les combattre.  Evoquant la stratégie de lutte contre le terrorisme discutée au sein des Nations Unies, M. Erdös a indiqué qu’il faudrait achever les travaux sur les deux projets de convention internationale sur le terrorisme en cours.  A cet effet, la Hongrie attend qu’une discussion constructive s’engage sur le texte de la convention pour la répression des actes de terrorisme nucléaire, et estime qu’il est temps de finaliser le projet de convention globale sur le terrorisme international.  Les autres institutions des Nations Unies, notamment l’Office des Nations Unies pour le contrôle des drogues et la prévention du crime, les organisations internationales comme Interpol, et bien d’autres, doivent aussi revoir leurs stratégies de manière à atteindre un maximum d’efficacité.  Enfin, a souligné M. Erdös, il faut harmoniser les législations nationales.  Le représentant a estimé que la stratégie pour combattre la menace terroriste contenait plusieurs éléments interdisciplinaires.  Le combat contre le terrorisme doit être un thème prépondérant dans tous les domaines.  Chaque pays doit se rendre compte que cette lutte universelle est aussi une réponse à ses préoccupations et à ses priorités nationales.


M. ABDULLAH KHAMEES AL-SHAMSI (Émirats arabes unis) s’est associé à la déclaration faite par la Libye au nom du Groupe des États arabes et a vivement condamné les attaques terroristes perpétrées contre la ville hôte des Nations Unies.  Il a rappelé que son pays s’est engagé à coopérer pleinement à la lutte contre le terrorisme, à poursuivre les coupables et à tarir leurs réseaux financiers.  Il a également rappelé que son pays avait rompu les relations diplomatiques avec les Taliban parce qu´ils avaient refusé de livrer Oussama Ben Laden.  De surcroît, les Émirats arabes unis ont pris des mesures visant à geler les comptes de certaines organisations liées au terrorisme.  Ces mesures, prises librement, répondent à notre conviction intime selon laquelle il faut lutter contre ce fléau qui cause des pertes en vies humaines, provoque des dommages importants et porte atteinte à la stabilité des États. 


La lutte contre le terrorisme demande une lutte conjointe obéissant à une stratégie commune élaborée sur la base de la transparence et obéissant à la nécessité de protéger les intérêts communs, a-t-il poursuivi.  Il a demandé à la communauté internationale de ne pas confondre le terrorisme et la lutte pour l’autodétermination.  Dans ce contexte, il a expliqué qu´il fallait respecter les droits de ceux qui se voient privés de leur droits fondamentaux, y compris leur droit fondamental à l’autodétermination.  Evoquant la situation des Palestiniens il a indiqué que depuis les attentats perpétrés contre les Etats-Unis, ils souffrent, davantage que dans le passé et font l’objet d´expulsions répétées et d´actions destinées à mettre fin à leur lutte pour la libération nationale.  Dans un contexte plus large, le représentant s’est déclaré préoccupé par les campagnes visant les Arabes et les Musulmans et portant préjudice à leurs biens et à leurs institutions.  Il a exhorté la communauté internationale à mettre fin à cette campagne qui ne peut que favoriser l’instabilité et faire du tort à la communauté internationale tout entière.  En dernier lieu, il a appelé les États à répondre favorablement à la proposition des Pays non alignés d’organiser, sous l’égide des Nations Unies, une Conférence internationale destinée à élaborer une stratégie commune de lutte contre ce fléau. 


M. MOHAMMED ALDOURI (Iraq) s'est associé à la déclaration faite par le représentant de la Libye, au nom du Groupe des Etats arabes.  Il a regretté que les nombreuses mesures prises par les Nations Unies et les autres organisations internationales n'aient pas mené à une définition du terrorisme.  Il a également dénoncé les lacunes enregistrées dans l'examen des causes de ce phénomène.  Rappelant que son pays souffre d'actes de terrorisme, y compris le terrorisme d'Etat, la délégation iraquienne se dit entièrement consciente des conséquences de tels actes qui causent des souffrances et la mort d'innocents.  C'est ce sentiment qui nous anime à l’égard des victimes civiles des explosions qui se sont produites aux Etats-Unis.  Nous ne nous réjouissons pas de ce qui s'est produit, contrairement à ce qui a été avancé par certains cercles, a déclaré M. Aldouri.


Le représentant a indiqué que les attaques terroristes menées par les Etats-Unis et le Royaume-Uni en Iraq ont causé depuis 1991 des milliers de morts parmi la population civile.  Les Etats-Unis sont même allés plus loin en adoptant la Loi sur la libération de l'Iraq qui contient des dispositions claires visant le financement, l'organisation et le soutien à des actes de terrorisme.  Les Etats-Unis, sous couvert de cette loi, entraînent des mercenaires dans les bases militaires américaines pour qu'ils mènent des actions de sabotage, des assassinats et des actes de terrorisme en Iraq.  De plus, les actes dont sont responsables les autorités israéliennes en Palestine et dans les territoires arabes occupés avec le soutien, le financement et la protection internationale correspondent à des actes de terrorisme organisé.  Ce qui se produit en Palestine se produit également dans de nombreux pays en développement, a fait observer M. Aldouri. 


Dans deux lettres adressées au Secrétaire général en date du 15 et du 18 septembre, le Président Saddam Hussein encourageait les Etats-Unis à agir avec responsabilité, sagesse, logique et patience afin de procéder à une évaluation générale de sa politique nationale et étrangère.  Il est nécessaire que les hommes politiques américains évaluent la manière dont le système politique et économique de leur pays perpétue une forme d'oppression et d'agression vis-à-vis de citoyens américains appartenant à une minorité ethnique ou religieuse et des millions d'Américains qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté. 


La lutte contre le terrorisme exige tout d’abord un accord sur une définition claire du terrorisme, a souligné M. Aldouri, rappelant que les Etats arabes avaient présenté dès 1972 à l’ONU des initiatives en matière de lutte contre le terrorisme, qui avaient ensuite été approuvées par les sommets du Mouvement des pays non alignés et de l’Organisation de la Conférence islamique et autres institutions régionales.  La question du terrorisme est multidimensionnelle et requiert un effort concerté de la part de la communauté internationale pour y faire face, conformément au droit international et la Charte des Nations Unies.


M. KAMIL M. BAIALINOV (Kirghizistan) a exprimé ses condoléances au peuple et au Gouvernement des Etats-Unis à la suite des attentats terroristes du 11 septembre dernier qu'il a fermement condamnés.  Il a réaffirmé la volonté de son pays d'ouvrir son espace aérien pour que des opérations soient menées en Afghanistan.  Le représentant a attribué la principale source de conflit dans la région à l'Afghanistan, à l'extrémisme religieux des Taliban ainsi qu'au trafic de drogues.  Il a salué la résolution 1373 adoptée vendredi dernier par le Conseil de sécurité.  Il est indispensable d'élaborer un front antiterroriste uni qui doit couvrir tous les continents et toutes les régions et sous-régions.  Le Kirghizistan a ouvert un centre de lutte contre le terrorisme dans le cadre de l'Organisation de Shanghai pour la coopération, a-t-il précisé. 


Le terrorisme et l'extrémisme religieux, qui agissent en étroite corrélation avec le trafic des drogues, vont à l'encontre du monde civilisé, a estimé le représentant.  Malheureusement, l'Asie centrale en est une des plus grandes victimes.  Le terrorisme international revêt la forme d'une organisation militaire, s'appuyant sur l'extrémisme religieux et l'éclatement des conflits ethniques.  Pourtant, le véritable Islam est porteur de vérités éternelles et de profondes valeurs morales.  Une autre particularité en Asie centrale est que nos adversaires disposent d'alliés importants, à savoir la pauvreté et le chômage.  Il est donc essentiel que la communauté internationale mette un terme à ces problèmes.


M. JOSE ROBERTO ANDINO SALAZAR (El Salvador) a indiqué qu’il s’associait à la déclaration faite par le Chili au nom du Groupe de Rio et qu’il estimait que l’Assemblée générale se devait d’adopter des mesures concrètes à l’issue de ce débat, pour compléter le cadre juridique existant.  Après avoir rappelé la Déclaration des États d’Amérique centrale contre le terrorisme, il a indiqué que son pays était fermement décidé à collaborer et à appuyer l’adoption et l’application de mesures visant, en accord avec le droit international, à sanctionner les responsables d’actes terroristes; il a cité notamment les résolutions 1368 (2001) et 1373 (2001).  M. Salazar a également offert sa collaboration à la mise en œuvre de toutes mesures qui pourraient être recommandées au niveau régional, mais il a demandé de ne pas faire souffrir les populations qui ne sont pas directement impliquées avec les attentats.  Quelle que soit la cause invoquée, le représentant a estimé que les actes terroristes méritaient une condamnation sans équivoque dans la mesure où leurs victimes sont principalement des civils innocents et que la destruction des biens et des infrastructures portent atteinte au progrès et au bien-être des populations.  Rappelant que son pays avait souffert du terrorisme lors du conflit interne des années 1980, il a regretté qu’il ait fallu des attaques aussi inhumaines que celles commises contre les Etats-Unis pour forger une coalition mondiale contre ce fléau qui a maintenant démontré la fragilité de tous les États.  Il importe donc d’engager une lutte ferme, concertée et définitive contre cet ennemi commun. 


En dépit des difficultés inhérentes au combat à mener, il est important d’agir et d’élaborer une convention pour la répression du terrorisme nucléaire et une convention générale pour l’élimination du terrorisme international, a ajouté M. Salazar.  Compte tenu du fait qu’il faudra adopter un instrument universel contraignant pour lutter contre le terrorisme, la proposition de l’Inde constitue une excellente base de travail permettant d’accélérer le processus d’adoption d’une telle convention.  Il s’est également déclaré favorable à la possibilité de réunir, sous l’égide des Nations Unies, une conférence de haut niveau en vue de rassembler des propositions communes et de mettre au point des mécanismes complémentaires qui permettront à la communauté internationale de lutter efficacement contre le terrorisme.  M. Salazar a annoncé la tenue prochaine d’une réunion de la Commission de sécurité de l’Amérique centrale qui réunira les responsables des forces de police et des forces armées pour envisager les mesures pertinentes pouvant être adoptées au niveau régional pour lutter contre le terrorisme. 


M. YEHUDA LANCRY (Israël) a déclaré que les attaques du 11 septembre avaient démontré, d’une façon dramatique, les effets dévastateurs que le terrorisme peut causer s'il n’est pas contré partout où il se développe.  Elles ont aussi prouvé que le terrorisme n’était pas confiné à des zones de conflit reculées et qu’il posait une menace mondiale de premier ordre.  Même si le combat contre la terreur est difficile, a insisté le représentant, le terrorisme peut être combattu grâce à la détermination sans faille et sans compromis de la communauté internationale.  Israël est encouragé par les mesures étendues adoptées par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1373; il reste désormais aux Etats non seulement à adopter et appliquer les mécanismes légaux internationaux contre le terrorisme, mais surtout, à mobiliser une volonté politique durable d’éradiquer le terrorisme complètement et sans compromis.  Le représentant a suggéré de lancer une vaste campagne qui fasse appel aux religieux, aux éducateurs et à la société civile pour mettre fin à la violence et faire entendre des voix de tolérance. Ce sont les sociétés elles-mêmes qui doivent dire aux terroristes qu’ils ne sauraient être tolérés, a-t-il déclaré.


Le représentant a déploré que certains Etats aient tenté de justifier l’injustifiable, et de faire la distinction entre un type de terreur et un autre.  Ces discours jettent les bases de futurs attentats, a-t-il souligné, en rappelant que ces discours n’étaient pas nouveaux.  Il a appelé les Nations Unies à réaffirmer que le meurtre prémédité d’innocents était injustifiable.  Que cela soit clair: le meurtre de civils innocents sous couvert d’objectifs politiques ou religieux relève du terrorisme, quel que soit le nom qu’on cherche à lui donner.  Le représentant a déclaré que l’établissement d’une distinction entre deux types de terreurs était une insulte impardonnable à la mémoire de ceux qui ont péri.  Il a rappelé que tous les terroristes pensent que la fin justifie les moyens, et expriment cela en terme de «droits».  Mais le terrorisme est défini par des actions, pas par les raisons pour lesquelles on les mène, a poursuivi le représentant.


Le représentant s’est réjoui que la communauté internationale manifeste une volonté de lutter contre le terrorisme, mais il a indiqué qu’il était nécessaire d’identifier clairement l’ennemi.  Il a jugé qu’il fallait aller plus loin que la recherche et la sanction des auteurs.  Les terroristes font partie d’un réseau complexe, a rappelé le représentant, et le terrorisme a un caractère organique, qui fait qu’on ne peut s’attaquer à une branche en montrant de la compréhension pour une autre.  Il a aussi souligné la nécessité de s’attaquer aux organismes,


et surtout aux Etats, sans le soutien desquels le terrorisme ne peut survivre.  Il a en particulier fait allusion à des régimes du Moyen-Orient, qui ont offert un asile, des armes, des terrains d’entraînement, et des fonds aux terroristes.  Selon le représentant, ces Etats ne sont pas moins responsables que les terroristes eux-mêmes.  Il a aussi estimé que dans le combat contre le terrorisme il ne pouvait y avoir de neutralité, et que les Etats qui ne se conformaient pas aux obligations légales pour supprimer le terrorisme étaient des collaborateurs.


Le représentant a rappelé que les citoyens israéliens avaient été les cibles d’innombrables attaques terroristes, et que son pays connaissait trop bien les tentatives de justification des terroristes.  Le mal, pour triompher, demande seulement qu’on ne fasse rien, a insisté le représentant.  Le représentant a conclu en rappelant les fondements communs des trois grandes religions que sont l’Islam, le Christianisme et le Judaïsme.  Nos religions partagent les mêmes valeurs et obéissent aux mêmes engagements fondamentaux, aux mêmes idéaux de justice, d’amour et de promesse d’un avenir meilleur, a déclaré le représentant.  Aujourd’hui plus que jamais notre patrimoine religieux commun doit inspirer nos actes pour l’amélioration de notre destin commun.


M. STUART W. LESLIE (Belize), après avoir réitéré les témoignages de sympathie de son pays à l'égard du peuple et du Gouvernement des Etats-Unis d'Amérique, a déclaré que les attentats terroristes du 11 septembre, bien que frappant des citoyens de ce pays, constituent en réalité des attaques contre toutes les personnes qui aiment la liberté.  M. Leslie a déclaré qu’en tant qu’originaire d'un pays en développement qui lutte contre la pauvreté et les privations, il rejetait catégoriquement la prétention des terroristes selon laquelle ils défendraient les pauvres et les opprimés du monde.  La position du Gouvernement du Belize, a-t-il souligné, est qu’il est impossible de réaliser la justice en recourant à une violence aveugle ou à des actions déraisonnables.  Le Gouvernement du Belize considère que tout acte terroriste constitue une attaque contre notre engagement déclaré en faveur des principes démocratiques.  Il a ajouté qu'il ne devrait rester aucun sanctuaire dans lequel puissent subsister ceux qui attaquent des civils innocents, soutiennent, financent ou encouragent de tels actes criminels contre l'humanité.


M. BOB F JALANG’O (Kenya) a estimé que l'attaque terroriste perpétrée le 11 septembre dernier ne visait pas simplement les Etats-Unis et son peuple mais l'humanité tout entière.   Le Kenya condamne une fois encore dans les termes les plus vigoureux ces actes de terrorisme ainsi que toutes ses manifestations.  Le terrorisme constitue une menace à la paix et à la sécurité dans le monde et une violation grave de  la Charte des Nations Unies et des principes qui régissent les relations internationales.  Le représentant a rappelé que son pays avait été une victime directe du terrorisme avec les attentats perpétrés contre l'ambassade des Etats-Unis en 1998 qui ont causé la mort non seulement de citoyens américains mais également de deux cent Kényens.  Deux autres ambassades étaient visées simultanément en Afrique de l'Est.  A la suite des ces attentats, a précisé le représentant, la communauté des Etats d'Afrique de l'Est a établi une commission conjointe afin de coordonner la lutte contre le terrorisme.  


Le représentant a fait part de la préoccupation que lui inspire la montée en puissance du terrorisme.  Il a exprimé le soutien de son pays aux mesures prises au niveau international pour lutter contre ce phénomène, notamment par l´adoption des résolutions 1368 et 1373 du Conseil de sécurité. Il a également appelé au renforcement de la coopération internationale et à la conclusion dans les meilleurs délais d'un régime juridique international de lutte contre ce phénomène.  Néanmoins, s'est inquiété le représentant, de nombreux pays de petite taille n'ont pas les moyens ni les capacités de répondre efficacement à cette menace.  Nous appelons les Nations Unies à chercher de quelle manière l'Organisation pourrait fournir une aide aux Etats pour qu'ils luttent efficacement contre ce phénomène.


M. ODEEN ISHMAEL (Guyana) a rappelé que son pays, doté d’une large population musulmane, membre de l’Organisation de la conférence islamique, est impatient de voir réussir les efforts visant à éradiquer le terrorisme.  Il est essentiel cependant de se prémunir contre la bigoterie qui a conduit certains à blâmer les Musulmans et les Arabes pour les évènements du 11 septembre dernier.  Le terrorisme, a-t-il souligné, ne connaît ni religion, ni nationalité, ni ethnicité.

Le Guyana soutient les efforts de l’ONU sous toutes leurs formes pour lutter contre le terrorisme.  Il y a pléthore de conventions antiterroristes et le Guyana souscrit à un certain nombre d’entre elles.  Mais pour se concrétiser, ces efforts exigent que l’on tienne compte des nombreuses injustices qui existent dans le monde.  Là où l’injustice est évidente, elle peut devenir une force politique déstabilisante et donner naissance à un sentiment de haine.  Il faut s’assurer, a poursuivi le représentant, que les libertés nées de la décolonisation bénéficient à tous, et que le respect des droits de l’homme et de notre humanité commune soient partout présents.  Le Guyana accueille favorablement la résolution 1373 du Conseil de sécurité, qui représente, à ses yeux, une avancée certaine sur le chemin de l’éradication du terrorisme et constitue une interprétation innovante de la Charte des Nations Unies.  


M. Ion Botnaru (République de Moldova) a indiqué que la réponse immédiate de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, avec notamment l’adoption unanime de la résolution 1373, illustrent l0ème rôle grandissant des Nations Unies dans la lutte contre le terrorisme. La République de Moldova s’inquiète de ce que les efforts de la communauté internationale pour éradiquer le terrorisme n’arrivent pas à enrayer des actes de ce type un peu partout dans le monde.  Il est clair désormais, a souligné le représentant, que le terrorisme est devenu la menace la plus grave et la plus immédiate à la sécurité et à la stabilité de nos sociétés.  Aucune société, a-t-il insisté, aussi sophistiquée qu’elle soit, n’est immunisée contre le terrorisme.


La République de Moldova s’associe notamment à tous les aspects des résolutions 1368, 1373 et 56/1 du Conseil de Sécurité et de l’Assemblée générale, qui réaffirment la détermination de la communauté internationale dans son combat contre le terrorisme. La République de Moldova appuie donc tous les efforts multilatéraux qui renforcent le cadre juridique antiterroriste des Nations Unies, y compris la Convention pour la suppression des actes de terrorisme nucléaire et la Convention internationale générale sur le terrorisme international, pour lesquelles elle souhaite une conclusion prochaine.  La République de Moldova a indiqué qu’elle comptait sur la Convention internationale générale pour résoudre


des problèmes légaux et politiques complexes, car c’est en développant et en mettant en oeuvre un éventail d’instruments antiterroristes que l’on pourra s’assurer que les terroristes ne bénéficieront d’aucun refuge.  Le représentant a rappelé que son pays était partie à six traités et protocoles de l’ONU contre le terrorisme, sur les 12 qui ont été adoptés sous les auspices de l´ONU. Des mesures sont actuellement en cours pour permettre à la République de Moldova d’accéder à d’autres conventions, dont la Convention internationale pour l’élimination des attentats terroristes et la Convention internationale pour l’élimination du financement du terrorisme.  Le représentant a indiqué que son pays se préparait à signer ces deux conventions d’ici à la fin de cette année. 


M. MURARI RAJ SHARMA (Népal) a déclaré qu’en visant l’Amérique, les terroristes avaient attaqué la communauté humaine dans son ensemble ainsi que les valeurs et principes des Nations Unies.  Mais au lieu d’intimider le monde civilisé par leur fanatisme, les terroristes ont renforcé notre détermination à défendre nos valeurs et notre façon de vivre, a déclaré le représentant.  La résolution 56/1 de l’Assemblée générale et les résolutions 1368 et 1373 du Conseil de sécurité sont la preuve de cette détermination.  Rappelant que son pays connaît depuis six ans des violences dues à une insurrection prétendue maoiste, qui cherche à détruire la démocratie et à établir un régime totalitaire, M. Sharma a insisté sur la difficulté à lutter contre les insurgés qui ont des soutiens variés.


Le Népal condamne fermement le terrorisme et soutient les Etats-Unis dans leur combat, mais la guerre contre le terrorisme devait être plus large, plus profonde et plus forte.  Le représentant a indiqué qu’il faudrait isoler les terroristes, les couper de leurs sources de financement et empêcher les différents groupes criminels de coopérer pour lever des fonds, partager des informations et acquérir des armes.  Si le combat n’est pas mené jusqu’au bout, a insisté M. Sharma, les graines d’un extrémisme encore plus virulent seront semées pour l’avenir.  Il a mis en garde contre la mort de civils, susceptible d’affaiblir la coalition, et s’est prononcé en faveur d’actions précises et « chirurgicales » contre des cibles militaires.  Il a aussi souligné que la guerre contre la terreur ne sera pas gagnée tant qu’on n’éradiquera pas la pauvreté, l’ignorance, l’exclusion et les conflits qui désespèrent la jeunesse et offrent un terreau au terrorisme.  La victoire tient aussi à la coopération de la communauté internationale, a estimé le représentant, les pays les plus riches devant aider ceux qui n’ont pas les moyens de combattre la menace terroriste.  Les Nations Unies peuvent et doivent constituer un élément pivot dans cette coopération mondiale : il faut désormais que les Etats invoquent et mettent en application la douzaine d’instruments dont ils disposent pour mettre fin au terrorisme international, et ils doivent conclure une convention globale contre le terrorisme.  Le massacre du 11 septembre dernier a montré que personne n’était à l’abri de la menace terroriste, a conclu le représentant, soulignant la nécessité d’oeuvrer de concert, à la fois pour vaincre le terrorisme et pour l’empêcher de se développer.


M. ANGEL EDMUNDO ORELLANA MERCADO (Honduras) a rappelé que les attaques terroristes du 11 septembre dernier étaient dirigées non seulement contre les Etats-Unis, mais contre le mode de vie moderne, ce qui leur a conféré une dimension mondiale.  Toutefois, il faut se souvenir que l’ennemi commun est le terrorisme et adopter des mesures précises et ciblées à son encontre.  Il a ensuite énoncé les termes de la Déclaration des Etats d’Amérique centrale qui condamne fermement les actes terroristes sous toutes leurs formes et les


qualifie de crimes contre l’humanité et d’atteinte à la paix et à la sécurité internationales.  Il a également affirmé l’appui des Etats d’Amérique centrale aux résolutions 1368 (2001) et 1373 (2001) du Conseil de sécurité demandant aux Etats de prendre des mesures pour lutter contre le terrorisme. 


Le représentant a poursuivi en détaillant les mesures adoptées par les Présidents des Etats d’Amérique centrale visant notamment à améliorer les mécanismes d’échange d’information entre eux, avec les Etats-Unis et les autres instances régionales; à renforcer la sécurité aux frontières et dans les aéroports et les ports de la région, ainsi que la surveillance des flux migratoires.  Les Etats d’Amérique centrale ont également décidé de coordonner leurs actions pour éviter que leur territoire ne soit utilisé par des groupes terroristes et d’améliorer leur appareil normatif en vue de faciliter la traduction en justice des coupables ou leur extradition.  Ils se sont en outre engagés à veiller à l’application complète des instruments régionaux et internationaux pertinents.  En dernier lieu, convaincu que la lutte contre le terrorisme doit être unanime et sans aucune restriction, le représentant a réaffirmé son appui à toutes les décisions qui seront adoptées par l’Assemblée générale. 


M. MARC NTETURUYE (Burundi) a déclaré que l'ensemble du peuple burundais s'est associé au peuple américain et à tous les peuples du monde pour pleurer les victimes de la tragédie du 11 septembre et pour essayer de comprendre pourquoi une telle folie humaine.  Prévenir et réprimer, voilà ce que la communauté internationale doit faire, non plus dans la rhétorique ou l'amalgame mais dans le concret, le quotidien, sans faux-fuyants ni ambiguïtés.  Les Nations Unies offrent le cadre privilégié d'action et de coordination.  Le Gouvernement américain a également le droit de châtier les coupables, et il a le soutien du Burundi, pourvu que l'ennemi soit bien ciblé et que l'opération n'entraîne pas la mort d'innocents.  La résolution 1373 du Conseil de sécurité est une feuille de route pour le combat immédiat contre le terrorisme.  Mais cela ne suffira pas si tous les pays ne comprennent pas le terrorisme de la même façon et si une réflexion en profondeur n'est pas initiée pour essayer de percer les contours de ce nouveau mal des temps modernes.


Le représentant a insisté pour que la coalition mondiale contre le terrorisme identifie les causes du mal et s'attaque à la racine au lieu de commencer par en soigner les symptômes.  En effet, le terrorisme n'est pas né le 11 septembre.  Le peuple burundais est d'autant plus solidaire de la douleur du peuple américain qu'il est lui-même victime depuis huit ans du terrorisme couplé d'actes de génocide commis par des groupes armés venus de l'extérieur.  La Coalition mondiale doit prendre un engagement ferme pour lutter contre le terrorisme mais également la criminalité organisée, le trafic de drogues et des stupéfiants ainsi que le trafic illicite des armes.  Elle doit prendre le même engagement pour lutter contre la pauvreté, la misère, la maladie, l'ignorance et autres fléaux qui peuvent expliquer le fanatisme et le désespoir de la jeunesse en particulier, sans pour autant justifier la violence aveugle qui en résulte.  Le représentant a fait part de la volonté de son pays de signer, ratifier ou d'adhérer à toutes les conventions internationales contre le terrorisme aussitôt que possible.  Le Burundi soutient également la convocation d'une conférence de haut niveau sur le terrorisme. 


M. FRED BEYENDEZA (Ouganda) a déclaré que les actes terroristes barbares du 11 septembre contre des civils innocents ont révolté et indigné son pays, qui estime que ces crimes ne doivent absolument pas rester impunis.  Il a rappelé que l'Ouganda est affecté depuis longtemps par des actes de terrorisme commis par deux groupes rebelles, Allied Democratic Forces et la Lords Resistance Army.  M. Beyendeza s'est dit encouragé par la déclaration du représentant du Soudan qui a affirmé en plénière que ce pays ne permettrait plus à des individus ou groupes terroristes d'utiliser son territoire comme sanctuaire.  Souscrivant aux conventions antiterroristes des Nations Unies et à la résolution 1373 du Conseil de sécurité, l'Ouganda invite toutefois l'Organisation à aller plus loin, en renforçant et en finalisant les projets de convention d'ensemble sur le terrorisme international et de convention sur le terrorisme nucléaire.  Il propose également à l'ONU de déclarer que les crimes terroristes constituent des crimes contre l'humanité, et d'établir un mécanisme international pour punir ceux qui commettent ou soutiennent des activités terroristes.  L'Ouganda suggère également que l'Organisation mobilise les ressources nécessaires pour aider les pays en développement et particulièrement les Pays les moins avancés, à se doter de mécanismes nationaux et régionaux et à renforcer leur capacité à mettre en œuvre les diverses conventions et résolutions antiterroristes de l’ONU.  Les Nations Unies doivent aussi affronter le fléau du terrorisme en s'attaquant aux conditions qui contribuent à la montée de la haine, de l'extrémisme et du fondamentalisme, notamment en réalisant les objectifs de la Déclaration du Millénaire en matière d'éradication des conflits, de l'ignorance, des maladies et de la pauvreté.  


M. ALISHER VOHIDOV (Ouzbékistan) a souligné l’importance de faire converger les efforts internationaux dans la lutte contre le terrible fléau du terrorisme.  L’agression terroriste du 11 septembre dernier, a-t-il déclaré, est un défi lancé à toute l’humanité.  Ayant connu le terrorisme et l’ayant éprouvé en 1999, l’Ouzbékistan a conséquemment amendé sa législation nationale.  M. Vohidov a par ailleurs dénoncé les liens irréfutables qui lient le terrorisme au commerce de stupéfiants, au trafic d’armes et au blanchiment de l’argent sale.  Les chefs d’Etats et de gouvernement n’ont pas manqué de relever les progrès sensibles effectués dans l’élaboration de documents de lutte contre le terrorisme.  Bien qu’il soit partie prenante aux 12 conventions déjà adoptées, l’Ouzbékistan est d’avis que, face aux défis qui se multiplient, l’Assemblée générale devrait adopter dans les plus brefs délais les deux conventions en voie de finalisation. 


Il ne suffit cependant pas d’adopter des documents de droit.  Il faut aussi créer un système mondial de coopération internationale dans le cadre de l'Organisation des Nations Unies.  La résolution 1373 du Conseil de sécurité est un jalon important dans la formation de ce système mondial.  Mais, a souligné le représentant, l’Ouzbékistan est convaincu qu’il faut intensifier le potentiel de l'Organisation des Nations Unies sous toutes ses formes et par le renforcement des services existants au sein de l’Organisation.  L’Ouzbékistan a proposé par deux fois la création d’un centre international de lutte contre le terrorisme; il propose aujourd’hui au Secrétaire général de prendre des mesures urgentes et efficaces pour créer un tel centre.  Un groupe important d’Etats a appuyé cette initiative qui n’a encore reçu aucune application pratique.  Ce centre pourrait notamment offrir des services techniques et consultatifs en matière de lutte contre le terrorisme et accumulerait matériaux, informations et analyses sur les phénomènes et les actions du terrorisme international. Seuls des efforts conjoints pourront faire face au terrorisme international, par des mesures mondiales concertées, a tenu à souligner le représentant qui a ajouté que son pays regrettait la faiblesse du financement du Bureau du contrôle des drogues à Vienne.


M. YASHAR ALIYEV (Azerbaïdjan) a condamné le crime odieux commis contre d'innocents civils le 11 septembre dernier qui, de l’avis de sa délégation, est un véritable défi au monde civilisé.  Nous pleurons les victimes des attentats et tenons à manifester notre solidarité avec leurs familles.  Les Etats Membres doivent plutôt s'unir sur la base de principes qu'en fonction de leurs intérêts étroits.  Ils doivent sans équivoque condamner le terrorisme sous toutes ses formes mais également tout appui ou la neutralité face au terrorisme.  La communauté internationale doit également tout faire pour identifier les causes de ce phénomène qui sont principalement de nature politique.  Le terrorisme est pratiqué par des régimes séparatistes et des entités illégales, a ajouté le représentant.  Les groupes terroristes se servent de certaines régions sous leur contrôle et s'adonnent au trafic des stupéfiants, au trafic d'armes, au blanchiment d'argent et à la traite des personnes.  L'argent ainsi gagné finance le terrorisme.


Un combat contre une organisation ou un individu doit se faire à l'échelle mondiale.  Les Nations Unies doivent prendre l'initiative et élaborer un programme d'action qui comprenne la compilation d'organisations terroristes dans le monde.  L’une des tâches urgentes est de consolider les efforts afin de faire obstacle à l'entraînement des terroristes, au financement des organisations terroristes et à l'asile et la protection que certains Etats leur accordent.  Aujourd'hui, a indiqué M. Aliyev, l'Azerbaïdjan a signé la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme


Prenant ensuite la parole au nom du GUUAM (Azerbaïdjan, Géorgie, République de Moldova, Ukraine et Ouzbékistan), le représentant a précisé que l'objectif principal de cette organisation est de lutter contre le terrorisme, la criminalité organisée et le trafic des drogues.  Les Etats du GUUAM, qui ont fermement condamné les attentats terroristes du 11 septembre dernier, sont prêts à participer activement à la consolidation des efforts de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme international.  Nous sommes d'avis qu'il est nécessaire de créer une institution internationale consacrée à la lutte contre le terrorisme.


M. RASHID ALIMOV (Tadjikistan) a déclaré que son pays est d’autant plus solidaire avec la coalition mondiale, qui s’est constituée en vue d’éradiquer le terrorisme international, qu’il a lui-même connu la guerre civile et souffert de terrorisme.  Le représentant a insisté sur le fait que le terrorisme vise toute l’humanité et menace gravement la paix et la sécurité internationales; il a réaffirmé la volonté de son pays de collaborer, dans la mesure de ses moyens, à toute action visant à capturer les coupables et à les traduire en justice.  Le Tadjikistan s’associera sans réserve aux efforts collectifs pour lutter contre ce fléau, a-t-il déclaré. 


Dans cette optique, le représentant a insisté sur la nécessité d’unifier les efforts de la communauté des nations contre la clandestinité des réseaux terroristes mondiaux qui veulent arrêter le progrès de l’humanité et créer dans le monde une psychose de peur.  C’est pourquoi le Tadjikistan participe également aux efforts régionaux mis en place pour endiguer ce fléau.  Pour que cette lutte soit

efficace, a-t-il poursuivi, il importe de mettre fin à toute hypocrisie et à l’isolationnisme qui joue le jeu du terrorisme.  Evoquant la résolution 1373 (2001) du Conseil de sécurité dont il se félicite, le représentant a espéré


que le comité chargé de veiller à son application sera un mécanisme efficace de contrôle international.  Maintenant, a-t-il estimé, c’est à l’Assemblée générale qu’il appartient d’élaborer une plate-forme globale de lutte contre ce fléau et d’adopter rapidement la convention générale sur le terrorisme international ainsi que la convention pour la répression du terrorisme nucléaire.  Il convient aussi de renforcer les bases de l’action conjointe antiterroriste et pour ce faire, les Nations Unies doivent jouer un rôle clef afin de coordonner les efforts mondiaux qui permettront d’éliminer ce phénomène odieux. 


M. HUBERT WURTH (Luxembourg) a invité les pays à accélérer la mise en oeuvre des 12 conventions internationales de lutte contre le terrorisme.  Il a reconnu que les procédures nécessaires de ratification sont certes parfois lourdes, mais que ces conventions renforcent l’attachement des pays aux règles internationales définies en commun.  Le Luxembourg a signé le 20 septembre la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme et le pays a adhéré le 26 septembre à la Convention européenne sur le blanchiment d’argent.  Il a aussi mentionné que le Luxembourg a récemment interdit aux banques et aux institutions financières toute transaction en rapport avec les personnes et organisations soupçonnées de terrorisme.  Suite à des vérifications avec les autorités américaines, aucun lien réel entre les acteurs de la place financière et des terroristes ou leurs financiers n’a pu être établi à ce jour au Luxembourg, a précisé M. Wurth. 


M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao) a déclaré que toute attaque terroriste, quelle qu’elle soit, devait être considérée non seulement comme une attaque contre des personnes innocentes, mais aussi comme une menace pour la stabilité des Etats et pour la paix et la sécurité internationales.  A cet égard, son pays se joint aux autres nations pour condamner le terrorisme sous toutes ses formes et pour soutenir la mise en œuvre de la résolution 56/1 de l’Assemblée générale.  Ce défi ayant une dimension mondiale, il faut s’assurer que la réponse à apporter se fasse dans le cadre des lois internationales, a déclaré le représentant qui souhaite que, dans ce combat, les Nations Unies jouent un rôle de premier ordre.  Le représentant s’est prononcé en faveur d’une action concertée et a apporté son soutien à la Déclaration sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international adoptée par l’Assemblée générale en 1994, ainsi qu’à la résolution 1373 (2001) du Conseil de sécurité.  Le représentant a salué la proposition de convention globale sur le terrorisme international soumise par l’Inde.  Il a émis l’espoir que ce projet de convention, en cours de négociation, puisse être bientôt finalisé.  L’adoption rapide et l’entrée en vigueur de cette convention donneront un élan à la communauté internationale dans sa lutte contre le terrorisme, a estimé M. Kittikhoun, et fourniront un cadre juridique important pour les actions nationales et internationales de lutte contre ce fléau.  Un pays seul, riche et puissant soit-il, ne peut lutter de façon efficace contre ce phénomène, a conclu le représentant, soulignant la nécessité pour la communauté internationale tout entière d’unir ses efforts pour le vaincre.


M. SIMON P. RICHARDS (Dominique), s’exprimant au nom des Etats membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a regretté que le terrorisme parvienne à exploiter les structures mêmes de la démocratie pour infiltrer ses infrastructures et provoquer des désastres humanitaires et économiques.  Estimant que les résolutions 1368 (2001) et 1373 (2001) du Conseil de sécurité constituent des avancées dans l’élaboration d’une approche unifiée et affirmant le soutien de la CARICOM à leur application, le représentant a enjoint la communauté internationale à continuer dans cette voie en renforçant la capacité des Nations Unies afin


d’éradiquer ce fléau par le biais de la coopération internationale.  Il importe d’adopter des mécanismes de prévention et d’élaborer une stratégie globale et multidisciplinaire, qui s’emploie à identifier et à éliminer les causes et les sources du terrorisme qu’elles soient politiques, sociales ou économiques.  Le représentant a ensuite affirmé son plein appui aux travaux du Comité spécial chargé de l’élaboration d’une convention générale afin que la communauté internationale puisse s’engager rapidement dans sa lutte contre ce fléau.  Dans la même optique, il a fait part des efforts des pays de la CARICOM pour lutter contre la criminalité transnationale organisée, notamment le trafic illicite d’armes légères, le trafic de drogues et le blanchiment d’argent.  S’inquiétant des conséquences à long terme, M. Richards a jugé important de ne pas se laisser paralyser par la peur et de montrer un front uni pour combattre le terrorisme sous toutes ses formes. 


M. U KYAW TINT SWE (Myanmar) a déclaré que les dangers que pose le terrorisme n'ont jamais été aussi évidents.  Nous partageons l'idée selon laquelle il s'agit d'un acte de barbarie perpétré contre la civilisation même.  Nous nous opposons résolument au terrorisme sous toutes ses formes.  Le code pénal, la peine capitale pour certains crimes ainsi que d'autres textes de loi constituent à Myanmar une solide base juridique pour lutter contre le terrorisme.   Toutefois, le terrorisme est un phénomène international qui exige une réponse conjointe de la communauté internationale.  A cet égard, nous nous félicitons de l'adoption de plusieurs résolutions au sein des Nations Unies.  Le terrorisme international constitue une menace à la paix et à la sécurité internationales et, par conséquent, les Nations Unies doivent jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre ce phénomène.  Pour faire face aux nouvelles circonstances, nous devons renforcer la capacité des institutions des Nations Unies à mieux répondre au terrorisme.  Il n'y a pas de justification au terrorisme mais nous reconnaissons néanmoins que le terrorisme se nourrit de la pauvreté.  L'élimination de la pauvreté pourrait constituer une mesure efficace de lutte contre le terrorisme.


M. MOCTAR OUANE (Mali) a indiqué qu’au-delà de leur caractère tragique, les événements du 11 septembre rappellent en vérité la fragilité du système international face à la menace à la paix et à la sécurité internationales que représente le terrorisme international.  A cet égard, le Mali s’est félicité du travail remarquable accompli par le Comité spécial créé par la résolution 51/210 pour l’élaboration d’une convention générale sur le terrorisme et d’une convention pour la répression des actes de terrorisme nucléaire, et de l’examen de la convocation d’une conférence internationale face au terrorisme.


Le Mali a plaidé pour une coopération internationale accrue dans le cadre d’une stratégie globale et concertée.  Cette stratégie commande notamment aux Etats qui en ont les moyens de venir en aide aux pays en développement pour le renforcement des capacités de ceux-ci dans leurs efforts individuels de lutte contre le terrorisme.  Le Mali s’est félicité de l’adoption de la résolution 1373 du Conseil de sécurité, qui place l'Organisation des Nations Unies au premier plan de la lutte contre le terrorisme.  C’est également une importante étape dans la prise de conscience de la communauté dans la lutte contre le terrorisme, car elle contraint notamment les Etats à priver les réseaux et groupes terroristes de pays d’accueil, de soutien financier et logistique.  Le Mali a pleinement appuyé la proposition tendant à la convocation, sous les auspices des Nations Unies, d’une conférence de haut niveau en vue d’élaborer une riposte organisée et concertée au terrorisme international, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.  


Mme DOROTHY D. THUNYANI (Malawi) a souscrit aux déclarations des délégations qui ont invité la communauté internationale à faire campagne contre le terrorisme en recourant aux traités internationaux existants pour lutter contre ce fléau.  Le Malawi a aussi apporté son appui à l’adoption de deux nouvelles conventions, soit celle sur le terrorisme en général et la seconde portant sur le terrorisme nucléaire.  De la première, présentée à l’initiative de l’Inde, Mme Thunyani a dit qu’elle élargira la portée des conventions antiterroristes existantes. Elle a exprimé le souhait que les membres de la Sixième Commission, où cette convention  sera négociée, sauront mettre de côté leurs différends qui pourraient en empêcher l’adoption.   Elle a conclu en réaffirmant le soutien total du Malawi pour pourchasser, avec un mandat de l’ONU, ceux qui ont perpétré les attaques terroristes contre les Etats-Unis, ainsi que les autres efforts de lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.


M. MOVSES ABELIAN (Arménie) a qualifié les attaques terroristes de crime contre toutes les nations pacifiques et démocratiques ainsi que contre l’idée même de coexistence pacifique.  Les auteurs, les organisateurs et les soutiens de cet attentat doivent être présentés à la justice par tous les moyens, a insisté le représentant.  Même si la première résolution adoptée au cours de la présente session de l’Assemblée générale concernait la situation tragique du 11 septembre dernier, elle témoigne toutefois par son caractère unique de la détermination de la communauté mondiale à combattre et éradiquer le terrorisme.  L’Arménie salue l’adoption de la résolution 1373 (2001) par le Conseil de sécurité qui fournit un mécanisme efficace de lutte contre le terrorisme.  Le fait que le terrorisme trouve asile dans certains pays rend la lutte particulièrement difficile, a déclaré le représentant.  Les Nations Unies pourraient jouer un rôle très positif en encourageant les Etats Membres à échanger des informations sur les terroristes et leurs réseaux.  Elles pourraient aussi donner un accent antiterroriste à des mécanismes existants, notamment dans le domaine des armes légères, du commerce illicite des armes, du contrôle de la drogue et de la prolifération nucléaire.  M. Abelian a insisté sur la menace que présenteraient les terroristes s’ils avaient accès aux armes de destruction massive, nucléaires, biologiques ou chimiques.  A cet effet, il a jugé impératif que tous les Etats Membres renforcent leur coopération dans la lutte contre le terrorisme et respectent les principes des 12 conventions et protocoles internationaux consacrés à ce sujet.


Le représentant a regretté que cette année, proclamée Année internationale du dialogue entre les civilisations, soit centrée sur le terrorisme.  Mais la leçon que nous pouvons tirer aujourd’hui, a-t-il expliqué, c’est que la politique et les opérations militaires peuvent permettre de traduire en justice les responsables des attaques terroristes, mais elles ne peuvent puiser dans les causes mêmes de ces actes.  C’est à ce niveau que des initiatives telles que le dialogue entre les civilisations peuvent se révéler efficaces, à condition qu’elles arrivent à toucher l’homme de la rue.


Rappelant que cette année, l’Arménie célèbre le 1 700ème Anniversaire du christianisme en tant religion d’Etat, le représentant a souligné que les idéaux des grandes valeurs humanistes se retrouvent dans chaque religion, et que les Nations Unies doivent tout faire pour empêcher la diabolisation de certaines populations ou religions.  L’ONU doit aussi redoubler d’efforts dans les domaines de l’économie et de la lutte contre la pauvreté, a déclaré M. Abelian, et les pays donateurs peuvent tout autant lutter contre le terrorisme en fournissant une aide financière aux plus pauvres, qu’en envoyant des forces armées dans les zones concernées.


M. TUILOMA NERONI SLADE (Samoa) a estimé que le terrorisme pose une grave menace à la démocratie et constitue une violation des droits de l’homme et des droits au développement économique et social.  Le terrorisme est l’antithèse même du respect de l’ordre social et des libertés fondamentales.  Il est rendu d’autant plus dangereux par le fanatisme qui l’anime, sa nature polymorphe et la sophistication des armes actuelles.  Le représentant a rappelé que les attaques du 11 septembre dernier portent atteinte au droit international ainsi qu’à la paix et à la sécurité.  C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, la communauté internationale doit s’employer à élaborer une stratégie conjointe, sous l’égide des Nations Unies, dans laquelle tous les Etats doivent s’engager et prendre les mesures qui s’imposent.  Toutefois, le représentant a appelé la communauté internationale à ne pas confondre les civils innocents et les coupables de ces crimes atroces. 


Le représentant s’est ensuite attaché à montrer les liens qui existent entre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.  Ainsi, il importe de lier la lutte contre le terrorisme à la lutte contre la criminalité et le trafic d’armes légères.  Il convient également de s’employer à mettre fin aux conflits, à éradiquer la pauvreté et endiguer l’ignorance qui nourrissent la violence et l’extrémisme.  Avant tout, il faut s’employer à faire respecter le droit international et condamner sans équivoque ces actes moralement inacceptables.  Dans cette optique, le Statut de la Cour pénale internationale devrait entrer rapidement en vigueur et donner compétence à la Cour pour juger des actes terroristes, qui devraient être assimilés à des crimes contre l’humanité.  M. Slade a ensuite joint sa voix aux nombreux appels en faveur de l’élaboration d’une convention pour la répression des actes de terrorisme nucléaire et d’une convention générale sur le terrorisme international. 


M. SERBINI ALI (Brunei Darussalam) a exprimé les condoléances de son pays aux familles des victimes de l'attentat du 11 septembre.  Nous condamnons fermement tout acte de terrorisme.  Il est important que la communauté internationale travaille de concert à l'élimination de toutes les formes de terrorisme en renforçant les liens de coopération mais tout en respectant un délicat équilibre. L'emploi de la force ne devrait être invoqué qu'en dernier recours et devrait tenir compte des conséquences humanitaires. Un sentiment d'urgence doit nous animer, a ajouté le représentant.  Nous souhaitons que le Comité ad hoc chargé d'élaborer une convention internationale contre le terrorisme progresse davantage.  Cette convention nous permettrait de disposer d'un cadre adéquat pour nos efforts de lutte contre le terrorisme.  Brunei Darussalam a adhéré aux 6 conventions relatives au terrorisme et entre dans la dernière étape vers l'accession à la Convention sur la suppression des attentats terroristes à l'explosif.  Nous avons également mis en œuvre des mesures pour lutter contre le financement du terrorisme et notamment le blanchiment d'argent.


M. AGIM NESHO (Albanie) a condamné fermement les attentats terroristes du 11 septembre dernier qui constituent une menace pour la paix et la sécurité internationales, et il a demandé que leurs auteurs soient immédiatement traduits en justice.  Il a rappelé que le Premier Ministre albanais, M. Ilir Meta, avait offert aux Etats-Unis et à l’Union européenne d’utiliser non seulement son territoire et ses bases militaires mais aussi toutes les infrastructures et les ressources nécessaires à leur lutte contre le terrorisme.  Les Nations Unies disposent des ressources nécessaires pour jouer un rôle central dans la lutte contre le terrorisme, a déclaré le représentant, qui soutient l’adoption du projet de convention globale contre le terrorisme international, actuellement en cours de


négociation.  L’Albanie soutient aussi fermement les résolutions 1368 et 1373 adoptées par le Conseil de sécurité.  Le représentant a toutefois précisé que la lutte contre le terrorisme ne devait en aucun cas être utilisée pour justifier les positions des pays qui ne respectent pas les droits des citoyens ou les principes de la démocratie.  L’Albanie a déjà adopté un arsenal juridique complet concernant le terrorisme, a indiqué M. Nesho, et ses autorités policières et judiciaires ont établi une coopération fructueuse pour lutter contre les trafics illicites avec leurs homologues des pays voisins, de l’Union européenne et des Etats-Unis.  En tant que pays des Balkans, l’Albanie est prête à fournir son assistance à toute initiative régionale ou européenne pour éradiquer le terrorisme et ses organisations.


M. RAVAN FARHADI (Afghanistan) a rappelé que les attaques du 11 septembre dernier avaient été précédées, le 9 septembre, par l’assassinat du commandant Massoud, leader des forces de l’Afghanistan libre.  Cet assassinat avait été orchestré, probablement, par Ossama ben Laden.  Pour en donner une preuve supplémentaire, le représentant s’est indigné de la politique menée par le Pakistan depuis 1992 qui a transformé l’Afghanistan en un repère de terroristes.  Il s’est inquiété du récent volte-face du général Musharraf qui n’a commencé que très récemment à qualifier d’extrémistes les religieux qui soutiennent les Taliban et le héros de leur «jihad» –ou guerre sainte-, Ossama ben Laden.  Le représentant a fait valoir que la politique hégémonique du Pakistan avait fini par le conduire dans une impasse et par mettre en danger les Pachtounes du Pakistan.  Il a rappelé que cette situation n’est pas nouvelle et avait été maintes fois dénoncée par les résolutions des Nations Unies qui ont souligné la présence de combattants étrangers en Afghanistan.  Les camps terroristes installés en Afghanistan n’ont pas pour seule tâche de tuer des Afghans, mais mènent également des actions au Cachemire et dans d’autres pays.  Le représentant a déclaré qu’il fallait considérer comme des criminels les membres du Gouvernement pakistanais, les décideurs de l’ISI et tous ceux qui ont contribué à installer les Taliban dans la région et à forger l’alliance avec Ossama ben Laden et les groupes religieux extrémistes du Pakistan.  En outre, les pays, les individus et les cercles mercantiles qui ont contribué à la création de ce monstre dans la région doivent également être tenus responsables de leurs actes.  M. Farhâdi a fait savoir qu’il y aurait quelque 8 000 «volontaires» pakistanais envoyés par les services de renseignements du Pakistan (ISI) pour combattre aux côtés de ben Landen et des Taliban. 


Le représentant a ensuite précisé à l’Assemblée générale que les Taliban n’avaient pas participé à la guerre d’indépendance de l’Afghanistan contre l’Armée rouge entre 1979 et 1989 et qu’ils ne représentaient en aucun cas la nation afghane, ni même les Pachtounes, mais avaient été imposés par une puissance étrangère.  Personne ne doute plus aujourd’hui du fait que les Taliban veulent faire remonter l’Afghanistan au Moyen-âge ni des mauvais traitements qu’ils font subir aux femmes et aux enfants.  Il a ensuite tenu à faire savoir à l’Assemblée qu’il n’y avait pas de majorité ethnique en Afghanistan.  Les Pachtounes et les Tadjiks ne constituent, respectivement, pas plus d’un tiers de la nation et coexistent avec de nombreuses autres minorités comme les Hazaras, les Ouzbeks, les Turkmènes et les Baluchs.  Ainsi, un régime politique qui ne reposerait pas sur une large base représentative ne saurait se maintenir en Afghanistan comme l’ont stipulé les résolutions du Conseil de sécurité.  En outre, il a fait valoir que toute la région bénéficierait d’un Afghanistan stable et en paix, y compris le Pakistan. 


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