UNE REFLEXION COLLECTIVE ET SAGE FONDEE SUR LA LEGITIMITE INTERNATIONALE RECOMMANDEE A L'ASSEMBLEE GENERALE
Communiqué de presse AG/1196 |
Assemblée générale
15ème séance plénière - après-midi
UNE REFLEXION COLLECTIVE ET SAGE FONDEE SUR LA LEGITIMITE INTERNATIONALE RECOMMANDEE A L'ASSEMBLEE GENERALE
Plusieurs pays plaident pour l'élaboration d'une
convention internationale qui définisse clairement le terrorisme
Il n’est aucune légitimité possible aux actes terroristes et rien ne peut les justifier. Ce sentiment est partagé par de nombreux représentants des Etats qui se sont exprimés cet après-midi à l'Assemblée générale qui poursuivait l'examen du point de son ordre du jour relatif aux mesures visant à éliminer le terrorisme international. A cette occasion, la nécessité de mener une réflexion collective et sage fondée sur la légitimité internationale a été réaffirmée, tout en rappelant qu'il faut éviter des représailles indiscriminées qui mettraient en péril la vie de civils innocents. C'est une solution rationnelle et visant le long terme qu'il faut trouver et à cet égard le cadre juridique international est l'un des éléments essentiels de la lutte contre le terrorisme.
Pour sa part le Vice-Ministre des affaires étrangères de la République islamique d’Iran a préconisé la rationalisation de la lutte contre le terrorisme. Il faut avant tout analyser les causes profondes de l’injustice et de l’exclusion et éviter les tentatives visant à attribuer à un groupe religieux la responsabilité des actes terroristes. En revanche, le Vice-Ministre iranien n'a pas manqué d'évoquer les bienfaits de la proclamation de l’“Année du dialogue entre les civilisations”. Pour le représentant de l'Arabie saoudite, les Etats qui sont victimes du terrorisme ont le droit de poursuivre, arrêter et juger les responsables, mais ils doivent être motivés par la volonté d’éliminer ce phénomène et non par un sentiment de revanche.
Tout en se félicitant de l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 1373, le représentant de l'Allemagne a néanmoins estimé que la lutte contre le terrorisme doit être menée dans un respect total de l'état de droit. Le terrorisme, a-t-il mis en garde, ne doit pas nous mener à abandonner les valeurs-mêmes que nous défendons.
(à suivre - 1a)
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S'attaquer au financement du terrorisme, le "nerf de la guerre" pour le Vice-Ministre bulgare des affaires étrangères, est une affaire de coordination et de coopération quotidienne entre les Etats, à tous les échelons. Plusieurs délégations, comme la Bulgarie, entendent contribuer au mécanisme de suivi de la résolution 1373 à ce sujet et soulignent son caractère indispensable. Le représentant de Chypre a estimé de son côté que la lutte contre le terrorisme et son financement impliquent une vigilance permanente de tous les Etats, pour que leurs institutions financières ne puissent pas être utilisées par des réseaux terroristes liés au trafic des drogues et d'armes.
Une approche juridique de la lutte contre le terrorisme dans le cadre d'une convention internationale qui ferait une distinction entre terrorisme et lutte des peuples à disposer d'eux-mêmes et contre l'agression a été recommandée par de nombreux délégations, les douze conventions des Nations Unies en ce domaine constituant des outils très appréciés qu'il faut ratifier au plus tôt.
Ont pris la parole au cours de ce débat les Vice-Ministres des affaires étrangères de l'Iran, de la Bulgarie et des Philippines, ainsi que les représentants des pays suivants: Bhoutan, Chypre, Uruguay, Lesotho, Australie, Allemagne, Sri Lanka, Autriche, Mauritanie, Nouvelle-Zélande, Arabie saoudite, Oman, Djibouti et Gabon.
L'Assemblée générale poursuivra l'examen de ce point demain, mercredi 3 octobre, à partir de 10 heures.
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MESURES VISANT À ÉLIMINER LE TERRORISME INTERNATIONAL
Déclarations
M. LYONPO OM PRADHAN (Bhoutan) a dit son émotion en écoutant l’appel lancé par le Maire de New York, M. Rudolf Guiliani, pour que la communauté internationale combatte le terrorisme sans ambiguïté et s’est félicité de ce que les Etats Membres des Nations Unies soient mobilisés dans cette lutte, par l’élaboration de règles légales internationales et la coopération dans le partage et l’analyse des informations. La guerre contre le terrorisme doit être menée sur plusieurs fronts, a-t-il relevé. Un des plus importants est la lutte contre des croyances et des organisations extrémistes qui justifient leurs actes de violence par des considérations politiques et, malheureusement, religieuse. Le représentant a fait part de ses préoccupations en ce qui concerne la survie de la civilisation mondiale qui nous est chère et le développement économique qui vise à l’élimination de la pauvreté et le fléau de VIH/sida, ainsi qu’à élever le niveau de vie. Par-dessus tout, a-t-il noté, nous sommes attachés à la coexistence pacifique et à la tolérance.
Le représentant a estimé inquiétants les résultats des enquêtes menées par les Etats-Unis et d’autres pays et qui révèlent l’ampleur des tentacules du terrorisme dans le monde. Il s’est déclaré particulièrement inquiet de savoir que des camps d’entraînement de terroristes se trouvent en Afghanistan et dans d’autre pays. Il a aussi rappelé la destruction des anciennes statues de Bouddha par les Taliban et l’appel international qui a demandé à ces derniers de respecter ces patrimoines de l’humanité comme toute la communauté internationale. Comment peut-on arriver à une coexistence paisible dans ces conditions, s’est-il interrogé. La communauté internationale doit maintenant faire preuve d’une volonté politique et d’un engagement renouvelé pour lutter contre le terrorisme. L’essentiel de la prévention devra être basé sur des informations sérieuses. Le Bhoutan, a-t-il souligné, est déterminé à combattre ce fléau. C’est pour cette raison qu’il est partie à la Convention régionale sur l’élimination du terrorisme (SAARC) depuis 1987.
M. SOTIRIOS ZACKHEOS (Chypre) a déclaré que le 11 septembre dernier restera dans l’histoire comme un jour d’infamie mais aussi comme le jour où la communauté internationale s’est unie pour combattre une fois pour toutes le fléau du terrorisme. C’est un phénomène qui transcende les frontières nationales, les religions, les cultures et les civilisations. C’est pourquoi, a-t-il déclaré, il est impératif de s’y attaquer par le biais d’une approche globale et multilatérale. La responsabilité première de la lutte contre le terrorisme incombe aux Nations Unies, qui par le truchement du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale a immédiatement répondu aux évènements choquants du 11 septembre en adoptant deux résolutions, dont la résolution 1373 du 28 septembre. La lutte contre le terrorisme doit unir toute l’humanité et ne doit pas céder à la politisation et à des considérations éphémères. Chypre rejette catégoriquement toute tentative de ce type ou toute tendance de créer une équation entre
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terrorisme et le monde arabe ou musulman. A cet égard, Chypre se félicite des efforts déployés par le Président Bush en vue de sauvegarder la culture de tolérance et de multiculturalisme qui fonde la société américaine. Chypre appuie les conclusions du Conseil européen du 21 septembre 2001 et appelle à une mobilisation mondiale contre le terrorisme sous les auspices des Nations Unies car il est vital pour la communauté internationale de prévenir et régler les conflits régionaux, tels que la situation dans le Moyen-Orient et Chypre.
M. Zackheos a souligné la détermination de son pays à participer à la lutte contre le terrorisme et a rappelé que Chypre a adhéré ou ratifié neuf des douze conventions relatives aux actes terroristes et qu’il est un des 44 signataires de la Convention pour la répression du financement du terrorisme qu’il compte ratifier prochainement. Chypre appuie également les efforts en vue de l’élaboration d’une Convention générale contre le terrorisme. Chypre espère que les efforts en cours sur ce plan dans le cadre des Nations Unies seront bientôt menés à bonne fin permettant ainsi à l’Assemblée générale de prendre les mesures nécessaires pour son application. Les évènements nous ont appris qu’il nous faut revoir et recalibrer les mesures de sécurité existantes. Depuis les événements du 11 septembre, Chypre a augmenté le niveau de vigilance et les mesures de sécurité en vigueur. Les autorités ont mis en place des mesures supplémentaires de sécurité aux points d’entrée et de sortie du territoire et a accru la présence des forces de sécurité. De plus, le contrôle des passeports des passagers des vols arrivant et partant de Chypre a été accru et les vols privés ont été pour le moment interdits. Le Conseil des ministres a également approuvé le 20 septembre dernier une proposition visant l’établissement d’une équipe spéciale chargée de lutter contre le terrorisme, y compris les ventes illégales d’armes. Cette unité pourra également, en cas de suspicion, avoir accès aux registres des entreprises enregistrées à Chypre ainsi qu’aux actifs et comptes des individus qui pourraient être liés à des activités terroristes, y compris les ventes illégales d’armes, le financement ou le transit. Cette unité est également compétente pour geler les avoirs et/ou les comptes, annuler une licence et confisquer des marchandises. Dans la lutte contre le terrorisme, une de nos tâches principales est liée au financement des réseaux et activités terroristes. Cela implique la vigilance permanente de tous les Etats afin de veiller à ce que leurs institutions financières ne puissent pas être utilisées par des réseaux terroristes, qui sont souvent liés avec les groupes criminels engagés dans le trafic de drogues et d’armes. A cet égard, a-t-il souligné, Chypre, qui est un important centre financier offshore a mis en place un régime de lutte contre le blanchiment d’argent. Cela lui a valu, a-t-il expliqué, de ne pas être inscrit sur la liste des juridictions assimilables à des paradis fiscaux par l’Organisation de coopération et de développement économiques.
M. FELIPE PAOLILLO (Uruguay) a indiqué que le monde avait sous-estimé la capacité meurtrière et destructrice du terrorisme et la force de sa haine démente. Il faut maintenant prévenir la répétition d'un autre "mardi noir", a-t-il dit. Il a indiqué que les mesures adoptées récemment par le Conseil de sécurité, que son pays s'est engagé à mettre en place, ainsi que les conventions, déclarations et résolutions déjà adoptées, font certes partie de la réponse internationale, mais qu'elles ne suffisent pas. M. Paolillo a fourni une liste exhaustive d'actions que les pays peuvent aussi adopter, seuls ou collectivement, via l'ONU: ratifier
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ou adhérer aux conventions existantes; promouvoir une application stricte de leurs dispositions; accélérer l'adoption et l'entrée en vigueur de nouveaux instruments; envisager l'adoption d'une nouvelle convention internationale visant les individus ayant eu connaissance de la préparation d'actes terroristes; l'adoption de nouvelles lois pour identifier, détenir et punir les terroristes; l'imposition de peines plus sévères; simplifier les procédures d'extradition des terroristes présumés; améliorer la coopération internationale en matière de prévention; mettre en place, au sein de la structure onusienne, une unité responsable de la lutte antiterroriste, avec obligation faite aux Etats de lui fournir les informations pertinentes; et établir un mécanisme de surveillance strict de l'accès des acteurs non étatiques aux armes classiques, de destruction massive, nucléaires, chimiques et bactériologiques.
M. JAVAD ZARIF, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République islamique d’Iran, a qualifié le terrorisme de menace mondiale, ajoutant que les attaques du 11 septembre ont clairement mis en lumière la vulnérabilité de chacun d’entre nous à cette réponse perverse à l’injustice et à l’exclusion. Si l’émotion et la colère sont des sentiments tout à fait humains, il n’en demeure pas moins que la communauté internationale doit mener une réflexion collective et agir avec sagesse pour trouver une solution rationnelle et sur le long terme à la violence exprimée le 11 septembre dernier. Cette réponse ne doit pas se concentrer uniquement sur le crime horrible qui a été commis, mais sur le terrorisme en général, quel qu’il soit et où qu’il ait lieu et surtout sur les causes profondes de l’injustice et de l’exclusion qui sont exploitées à mauvais escient par les démagogues. En somme, c’est une réponse mondiale qu’il faut apporter au terrorisme, en associant tout le monde, en agissant avec justesse et en se fondant sur la légitimité internationale. En aucun cas, la réponse ne peut être des représailles indiscriminées qui mettraient en péril la vie de civils innocents, a insisté le Vice-Ministre, avant d’expliquer que le terrorisme est aussi le résultat de l’attitude arrogante adoptée par certains Etats en position de force. “Des Etats qui seraient bien avisés d’abandonner cette attitude qui ne fait qu’alimenter davantage les mentalités terroristes”.
Heureusement en proclamant l’année en cours “Année du dialogue entre les civilisations”, la communauté internationale a commencé à s’éloigner de cette manière de voir, a poursuivi M. Zarif. Il est vrai qu’il n’est pas de meilleure enceinte pour lutter contre le terrorisme que l’ONU, a-t-il reconnu, en réitérant l’appel de son pays à la tenue, le plus tôt possible, d’un sommet mondial sur la question. De l’avis de l’Iran, l’Assemblée générale, dans sa quête, devrait adopter une approche plurisectorielle, dont l'un des piliers serait un cadre juridique reposant sur des critères objectifs.
L’Assemblée ne devrait pas non plus oublier que l’une des clefs du succès consiste à appliquer à tous les mêmes normes, car il n’est pas acceptable que des alliances, et non une détermination réelle à lutter contre le terrorisme, soient les facteurs déterminants. C’est pourquoi, lorsque les pratiques visant à instiller terreur et crainte chez le peuple palestinien sont accueillies par un silence approbateur, c’est la crédibilité de la campagne mondiale contre le terrorisme qui est remise en cause. Pour toutes ces raisons, l’un des instruments
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les mieux appropriés serait l’adoption d’une convention générale pour la lutte contre le terrorisme, à condition qu’elle ne fasse pas pour autant oublier la nécessité de prévenir les conflits et de résoudre les problèmes politiques, sociaux et économiques fondamentaux dont se nourrit ce fléau.
Le terrorisme non seulement ne connaît pas de religion, mais il est tout simplement la négation de toutes les valeurs représentées par la religion, a poursuivi le Vice-Ministre. Aussi les tentatives visant à attribuer à un groupe religieux la responsabilité des actes du 11 septembre sont-elles dangereuses et erronées. Les actes terroristes ne peuvent en aucun cas être reconnus comme légitimes, a poursuivi le représentant, avant de rappeler que les dirigeants religieux de son pays ont récemment appelé le monde islamique à prendre la tête des efforts d’élimination du terrorisme.
M. PERCY METSING MANGOAELA (Lesotho) a exprimé sa sympathie au gouvernement et au peuple des Etats-Unis, ainsi qu'aux familles des victimes des autres nations qui ont perdu des ressortissants le 11 septembre. S'agissant des actes terroristes, il a déclaré qu'ils n'ont pas de justification possible et dans la mesure où ils ne respectent pas les frontières, les sanctions pénales qu’ils encourent ne sauraient relever seulement de la compétence des Etats. La création de la Cour pénale internationale est incluse dans un projet plus grand de paix et de justice pénale internationale, pour punir des telles violations du droit. Le représentant a estimé que la coopération internationale est particulièrement importante pour la création d'une institution internationale de justice pénale. Bien qu’il existe d'autres moyens de lutte contre le terrorisme et pour la mise en œuvre complète de la résolution 1373 du Conseil de sécurité, aucun Etat ne peut tout seul faire face à ce phénomène.
M. Mangoaela a par ailleurs attiré l'attention sur l'atrocité des méthodes auxquelles ont recours les groupes terroristes, ce qui laisse penser que rien ne les arrêtera. Confrontée à cette situation, les efforts de la communauté internationale visant à combattre ce fléau sont limités, a-t-il remarqué, car l'ennemi n'est pas propriétaire terrien, n'a pas une économie visible ou encore une population identifiée. Il est donc moins vulnérable aux sanctions. De l'avis du représentant, il est impératif de faire prendre conscience au monde de la gravité du terrorisme, quant à sa nature et à son étendue, ainsi que dans ses relations avec le crime organisé et le trafic de stupéfiants notamment. En outre, il n’est pas impossible d’envisager que nous ayons à faire face à une menace de destruction massive par des armes qui dévasteraient de façon incroyable l'ordre dans le monde. C’est pour toutes ces raisons que le représentant a souhaité l'achèvement des négociations sur l'élimination du terrorisme nucléaire qui jusqu’ici n’ont débouché sur aucun résultat. Notant que plusieurs conventions internationales ont été conclues ces dernières années, dont la plupart sont restées lettre morte faute de ratifications, il a souhaité que le projet de convention générale sur le terrorisme soit achevé dans les plus brefs délais afin qu’elle puisse entrer en vigueur et être appliquée efficacement. Enfin, il a demandé que tout en luttant contre le terrorisme, on garde bien à l'esprit les principes généraux du droit et le respect des droits de l’homme, la fin ne pouvant justifier les moyens, a-t-il affirmé.
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M. JOHN DAUTH LVO (Australie) a déclaré que les attentats et les énormes pertes en vies humaines, les blessures et les destructions du 11 septembre inspirent un sentiment de répulsion et sont inhumains. Ces actes haineux ne pourront jamais être justifiés et ne doivent pas se répéter. Il nous incombe à tous de prendre les mesures irrévocables pour traduire les responsables de ces actions en justice. Les Nations Unies ont un rôle crucial à jouer pour assurer la coopération des tous les Etats Membres dans la lutte contre le terrorisme.
L’Australie appuie totalement les mesures et les stratégies établies par les résolutions 1368 et 1373 du Conseil de sécurité et appelle tous les Etats Membres à agir immédiatement pour appliquer ces résolutions. A cet égard, le Premier Ministre de l’Australie a annoncé la semaine dernière des décisions de grande envergure visant à geler les avoirs financiers des terroristes et des groupes terroristes. L’Australie, a-t-il poursuivi, étudie la formulation de mesures visant à appliquer plus avant les résolutions du Conseil de sécurité.
La communauté internationale tout entière doit s’assurer que les conventions des Nations Unies relatives à la lutte contre le terrorisme sont effectivement appliquées car cette application conduira à l’assèchement des sources de financement des terroristes et aidera à les traduire en justice. L’Australie a adhéré a neuf des douze conventions des Nations Unies relatives au terrorisme et s’attache désormais prioritairement à adhérer aux trois autres. L’Australie estime que le cadre juridique existant pourrait être renforcé par la conclusion d’une convention générale contre le terrorisme qui comblerait les lacunes du cadre existant. Dans ce contexte, les négociations sur la convention générale sur le terrorisme international doivent être conclues sans délai. Nous devrions tous nous engager à faire de l’adoption d’une telle convention un des objectifs prioritaires de la présente Assemblée générale, a conclu le représentant.
M. DIETER KASTRUP (Allemagne) a déclaré que la résolution 1373 du Conseil de sécurité constitue un message remarquablement vigoureux au terrorisme et l’Allemagne, de même que ses partenaires de l'Union européenne, a déjà commencé à mettre en œuvre cette résolution. L'Allemagne, a-t-il poursuivi, s’engage à améliorer l'efficacité de la lutte contre le terrorisme, notamment en amendant son code pénal, en optimisant la sécurité du trafic aérien, ainsi qu’en adoptant des mesures pour neutraliser les structures financières des terroristes. Il a rappelé qu'en coopérant avec le Bureau Fédéral d’Investigation (FBI) américain, la police allemande a démantelé un réseau terroriste établi en Allemagne. Les services de renseignements allemands ont permis l'arrestation de l'individu qui agissait alors comme chef des opérations financières d'Ossama Ben Laden.
M. Kastrup a ajouté que la lutte contre le terrorisme, dans la mesure où elle vise à défendre une société libre et ouverte, doit être menée avec un respect total de l'état de droit. Le terrorisme ne doit pas nous amener à abandonner les valeurs mêmes que nous défendons, a-t-il estimé, ajoutant que la lutte contre ce fléau n'empêchera pas l'Allemagne d'adopter des lois modernes d'immigration destinées à intégrer les étrangers. Il a rappelé les paroles du Chancelier allemand Schröder, le 19 septembre, qui déclarait que les attaques contre New York et Washington n'avaient rien à voir avec la religion, mais qu'elles étaient plutôt
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l'expression d'une mentalité criminelle. Il ne s'agit pas d'un choc des civilisations, mais plutôt d'un affrontement entre les terroristes et la civilisation, a ajouté M. Kastrup.
A son avis, les Nations Unies occupent une position unique pour coordonner et animer la réponse internationale au terrorisme, en instaurant un monde libéré de la peur et de la misère, sur la base des priorités identifiées dans la Déclaration du Millénaire, à savoir: résolution pacifique des conflits, état de droit, promotion du développement durable, distribution équitable des bénéfices de la mondialisation et élimination de la pauvreté. M. Kastrup a aussi exhorté la communauté internationale à accélérer la mise en place de la Cour pénale internationale, afin de lutter contre l'impunité des crimes tels que ceux du 11 septembre. L'Allemagne a par ailleurs souscrit à la déclaration récente du Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l'homme, Mme Mary Robinson, qualifiant ces crimes de crimes contre l'humanité.
M. JOHN DE SARAM (Sri Lanka), lisant un message de son Ministre des affaires étrangères, a espéré que l’esprit d’union né des événements tragiques du 11 septembre continuera de dominer afin qu’il soit possible de lutter efficacement contre le terrorisme. Il a indiqué que l’urgence immédiate était de traduire les responsables de ces actes en justice et de les priver de tout soutien et de toute ressource. Le Sri Lanka, qui est malheureusement aussi victime du terrorisme, estime qu’ensuite l’élimination définitive de tous les réseaux de soutien financier aux activités terroristes doit être le principal objectif de l’action mondiale, complexe, plurisectorielle qui sera prise à long terme. Le représentant a d’ailleurs rappelé qu’à cet égard son pays avait proposé, lors du Sommet du Millénaire, qu’une étude approfondie sur les fonds extérieurs alimentant une rébellion armée contre un Etat soit réalisée.
De manière générale, l’élimination d’un phénomène criminel mondial exige une réaction mondiale et multiple des secteurs gouvernementaux et non gouvernementaux. De nombreux accords bilatéraux, sous-régionaux, interrégionaux et mondiaux devront ainsi être passés. A cet effet, le représentant a suggéré de s’inspirer de l’approche adoptée par l’ONU et par la communauté internationale pour faire reconnaître universellement les droits de l’homme fondamentaux. Les résultats positifs obtenus en la matière tiennent essentiellement au fait que la campagne a été menée de manière concomitante dans de nombreux domaines, a-t-il estimé avant de souhaiter qu’un tel édifice soit aussi mis en place pour éliminer les horreurs du terrorisme, ces “véritables crimes contre l’humanité”, qui affligent, sans discernement, pays développés et pays en développement. Pour sa part, le Sri Lanka s’engage à appuyer l’ONU dans sa lutte et en qualité de pays présidant aux travaux du Comité spécial de l’Assemblée générale sur l’élimination du terrorisme international, à continuer d’oeuvrer activement pour qu’aboutissent les différentes conventions sur des aspects particuliers du terrorisme actuellement à l’élaboration. Il oeuvrera aussi pour qu’un cadre juridique complet et général contre le terrorisme puisse être institué.
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M. PETKO DRAGANOV, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Bulgarie, a exprimé ses condoléances à toutes les familles des victimes touchées par les événements du 11 septembre. Il a estimé que le terrorisme sape les fondements mêmes de la société contemporaine basée sur les valeurs de la démocratie, de l'humanisme et de la liberté. Il faut donc que l'humanité tout entière s'unisse pour vaincre les forces qui alimentent ce fléau, a-t-il ajouté. Les Nations Unies, a-t-il poursuivi, doivent élaborer un mécanisme précis et efficace pour trouver des voies et les moyens légitimes d’empêcher, traquer et punir les terroristes, ainsi que tous ceux qui les cautionnent. Comme en outre le fléau du terrorisme menace toutes les sociétés et tous les pays du monde sans distinction de religion, de croyance ou d’appartenance ethnique, l'ONU en tant que forum universel occupe une place unique indispensable pour élaborer une stratégie de riposte à long terme, a-t-il estimé.
La Bulgarie adhère aux principes et normes établis par la Déclaration sur les mesures pour éliminer le terrorisme, adoptée par la résolution 49/60 de 1994 par l'Assemblée générale et confirmée par la résolution 1269/1999 du Conseil de sécurité. En outre, dans une déclaration solennelle de son Assemblée nationale, la Bulgarie a exprimé son ferme soutien à la création d'une coalition planétaire contre le terrorisme. A propos des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité après les attentats du 11 septembre, le Vice-Ministre s'est dit satisfait parce qu'elles confirment avec force les résolutions précédentes ainsi que les douze conventions sur le terrorisme. S'attaquer au financement du terrorisme, le nerf de la guerre, est une affaire de coordination et de coopération quotidienne entre les Etats à tous les échelons, a-t-il souligné et son pays entend contribuer au mécanisme de suivi de la résolution 1373. Le Vice-Ministre a précisé enfin que son pays a adhéré à treize conventions, et a signé celles pour la répression du financement du terrorisme et pour la répression des attentats terroristes à l'explosif, en attendant leur prochaine ratification.
M. LAURO BAJA, Vice- Ministre des affaires étrangères des Philippines, a déclaré que son pays condamne sans réserve le terrorisme international, ses auteurs et ses réseaux de sympathisants. Les Philippines, a-t-il déclaré, se joindront activement aux efforts pour lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations car le terrorisme est une menace à toutes les sociétés et à toutes les nations. Evoquant la déclaration prononcée par le Président Arroyo le 26 septembre dernier, M. Baja a réaffirmé que les Philippines se joindront à la coalition internationale de lutte contre le terrorisme et travailleront étroitement avec les Nations Unies et les membres de la coalition pour les questions relatives aux renseignements et aux questions de sécurité liées au terrorisme. Les Philippines, a-t-il poursuivi, sont prêtes à fournir une aide logistique à la coalition par le biais notamment de la livraison d’assistance alimentaire, de médicaments et de personnel médical. De plus, les Philippines fourniront, si cela lui était demandé et si toutes les dispositions constitutionnelles et législatives sont remplies, des troupes à la coalition. Les Philippines veilleront, en outre, à enrayer les flux de financement vers des groupes terroristes en appliquant efficacement la loi sur la lutte contre le blanchiment d’argent.
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Les futures négociations sur le projet de convention générale sur le terrorisme international mettront à l’épreuve notre détermination à renforcer la coopération contre ce fléau. Nous ne pouvons pas nous permettre d’échouer à ce test. Nous devons renforcer le régime juridique mondial de lutte contre le terrorisme. A cette fin, nous avons besoin d’une convention générale sur laquelle la communauté internationale puisse appuyer sa lutte contre le terrorisme et faire des actes terroristes un crime contre l’humanité. Les Nations Unies devraient étudier au plus haut niveau politique la formulation d’une stratégie mondiale capable de répondre efficacement au problème du terrorisme. A cet égard, il nous faut garder à l’esprit que s’attaquer aux symptômes de ce mal ne sera pas suffisant. Il faut que nous nous attaquions aux conditions qui forment le terreau du terrorisme et desquelles se nourrit la haine. Il nous faut renforcer la coopération internationale, notamment renforcer les échanges d’information, mieux coordonner les actions de police, de lutte contre le blanchiment d’argent et contre le financement du terrorisme, a-t-il déclaré. Dans notre lutte pour la démocratie, la liberté et la justice, nous devons élargir le dialogue inter religieux afin de promouvoir la solidarité entre les chrétiens et les musulmans. Les terroristes cherchent à fomenter une guerre de religion. Nous devons au contraire saisir l’occasion qui se présente de renforcer la compréhension entre les religions, l’œcuménisme et la solidarité, a-t-il conclu.
M. GERHARD PFANZELTER (Autriche)a proposé une série de mesures jugées essentielles pour une réponse mondiale au terrorisme. Il a d'abord invité la communauté internationale à se conformer sans délai à la résolution 1373 du Conseil de sécurité qui constitue à ses yeux un instrument puissant devant être mis en œuvre de façon prudente et responsable par tous les Etats. L'Autriche a exhorté tous les Etats à signer, à ratifier et à mettre en œuvre les conventions internationales contre le terrorisme. M. Pfanzelter a annoncé qu'avec la signature le 24 septembre de la Convention de 1999 sur le financement du terrorisme, son pays avait signé toutes les 12 conventions adoptées par l'ONU contre le terrorisme. Il a invité à redoubler d'efforts pour parvenir à un consensus sur le projet de convention générale sur le terrorisme présenté par l'Inde, rappelant les propos du Secrétaire général qui a déclaré lundi dernier que la nécessité d'être juridiquement précis ne devrait pas empêcher d'être moralement clairs sur le fait qu'il n'existe aucune excuse valable pour enlever la vie à des civils innocents.
Comme la résolution 1373 du Conseil de sécurité fait référence aux liens entre le terrorisme international, le crime organisé transnational et le trafic des stupéfiants, M. Pfanzelter a plaidé pour un renforcement de la Section des Nations Unies pour la prévention du terrorisme, basée à Vienne et qui relève du Bureau du contrôle des drogues et de la prévention du crime.
MAHFOUDH OULD DEDDACH (Mauritanie)a exhorté la communauté internationale à combattre le terrorisme, qu'elles qu'en soient l'origine et la forme, avec tous les moyens légaux que la conscience humaine permet d'utiliser. Il a rappelé que la Mauritanie a inscrit la lutte contre ce fléau parmi les objectifs principaux de sa politique, consciente que seule la stabilité, dans le cadre de l'état de droit, permet un développement harmonieux du pays. Le représentant a ajouté qu'ayant condamné les attentats barbares du 11 septembre et exprimé sa sympathie au
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gouvernement et au peuple américains endeuillés, le gouvernement mauritanien souscrit aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale les condamnant. M. Ould Deddach a confirmé la volonté de son gouvernement d'appliquer intégralement les dispositions de la résolution 1373 du Conseil de sécurité, précisant qu'elle répond parfaitement au souhait répété de son pays de voir la communauté internationale engager une action concertée et résolue pour lutter efficacement contre le terrorisme. Il a conclu en indiquant que son pays a pris part à toutes les initiatives régionales et internationales contre ce fléau et qu'il oeuvre à signer et à ratifier sans plus tarder certains instruments juridiques relatifs à la répression du terrorisme international.
M. FAWZI A. SHOBOKSHI (Arabie saoudite) a qualifié de “crimes horribles”, les actes terroristes honteux commis contre les Etats-Unis le 11 septembre dernier et a estimé qu’ils devraient être condamnés par toutes les personnes croyant aux droits de l’homme. C’est parce qu’il croit en ces principes et en ces valeurs que le Prince Abdullah d’Arabie saoudite s’est engagé à coopérer pleinement avec les Etats-Unis dans leurs efforts visant à identifier et à traduire en justice les responsables de ces actes. Cette condamnation n’a pas seulement été prononcée par les autorités gouvernementales du pays, mais aussi par des dirigeants religieux et des responsables du système judiciaire. Mais tout en dénonçant ces actes inhumains, le représentant a insisté sur la nécessité d’éviter de lier le terrorisme à une religion ou à un groupe ethnique particulier. C’est pourquoi les tentatives des médias et des hommes politiques, ici et là, de montrer du doigt l’Islam et les musulmans sont préoccupantes. Tout comme le sont la large discrimination dont sont victimes, dans certains pays, certaines religions, surtout celles se réclamant de l’Islam.
Ayant elle-même souffert du terrorisme, l’Arabie saoudite s’efforce depuis de longues années de combattre ce dangereux phénomène. C’est dans ce contexte qu’elle a signé un grand nombre des conventions internationales luttant contre le terrorisme. Aujourd’hui, elle appelle tous les Etats Membres à condamner de manière catégorique tous les actes terroristes, qui ne mettent pas seulement en péril la paix et la sécurité internationales mais aussi la coopération entre les pays. C’est pourquoi, l’Arabie saoudite soutient aussi la convocation, le plus tôt possible, d’une conférence internationale sur le terrorisme. L’un des objectifs principaux d’une telle conférence devrait être l’élaboration d’une définition claire du terrorisme, qui établirait une distinction entre actes terroristes et droits des peuples à lutter contre l’occupation. Il ne faut pas confondre en effet le terrorisme et le droit des peuples de défendre leur indépendance, leur liberté et leurs droits de l’homme lorsqu’ils sont soumis à une occupation étrangère; elle-même violation du droit international. La condamnation du terrorisme doit donc s’étendre au terrorisme d’Etat, tel que pratiqué par exemple par Israël.
M. Shobokshi a ensuite reconnu que les Etats qui sont victimes du terrorisme ont le droit de poursuivre, arrêter et juger les coupables. Toutefois ils doivent être motivés par la volonté d’éliminer ce phénomène et non par un sentiment de revanche. A cet égard, l’histoire montre que le meilleur moyen d’endiguer ce fléau est de s’attaquer à ses causes profondes. “Le terrorisme n’est pas né le
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11 septembre dernier et une action militaire ou une approche purement sécuritaire ne permettront pas d’éliminer le problème”, a averti le représentant. C’est seulement par un plan concerté mis en oeuvre dans le cadre des Nations Unies que l’on pourra réellement protéger la vie de personnes innocentes et maintenir la paix et la sécurité internationales.
M. DON MACKAY (Nouvelle-Zélande) a affirmé que rien ne peut justifier les horreurs commises et si soigneusement préméditées, coordonnées qui ont frappé le 11 septembre le cœur même de la société. Ces actes placent leurs auteurs en marge de l'humanité civilisée. La Nouvelle-Zélande, convaincue que les instruments juridiques internationaux constituent des éléments clefs dans la lutte contre le terrorisme, accélère actuellement le processus national pour accéder à la Convention pour la répression des attentats terroristes à l'explosif et ratifier la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.
Il reste à définir ce qu'est un acte terroriste "international", a remarqué M. Mackay, expliquant que son gouvernement estime qu'on pourrait élaborer des mécanismes plus solides pour la coopération en matière de prévention. De plus, il considère urgent d'aboutir à une convention générale sur le terrorisme à l'occasion de la réunion du Groupe de travail ce mois-ci. Le représentant a souligné qu'il faut avant tout que les Etats Membres mettent en oeuvre les conventions internationales. Les Nations Unies peuvent contribuer à la lutte contre le terrorisme avec des moyens divers, a-t-il poursuivi, en soulignant par exemple les causes d'injustice qui aboutissent au meurtre de civils dans le monde entier. Elles peuvent aussi participer à l'échange d'informations et d'avis techniques. Il a ajouté qu'il faut améliorer la sécurité de l'aviation civile et prendre des mesures pour mettre un terme au trafic de stupéfiants et des armes. Enfin, le représentant a exprimé sa préoccupation sérieuse en ce qui concerne la crise humanitaire en Afghanistan et a annoncé que son pays a décidé d'offrir un million de dollars néo-zélandais au fonds consolidé des Nations Unies pour l'Afghanistan.
M. FUAD BIN MUBARAK AL-HINAI (Oman) a déclaré que les récents événements ont démontré que le terrorisme est un phénomène mondial transcendant les frontières et non circonscrit géographiquement. Les activités terroristes sont très répandues, multiformes et touchent les populations du monde entier, en particulier de nos jours du fait de la mondialisation et des possibilités offertes par les technologies. Dans ce contexte, il est indispensable de renouveler les moyens dont s’était dotée la communauté internationale pour lutter contre ce danger et de faire en sorte que la paix et la prospérité prévalent de par le monde. Oman, qui a adhéré à plusieurs conventions relatives à la lutte contre le terrorisme, considère que les efforts destinés à lutter contre le terrorisme ne seront couronnés de succès que si tous les pays appuient les principes du droit international et de la Charte des Nations Unies et luttent avec une grande détermination contre ce fléau. Le succès de la lutte contre le terrorisme implique le suivi de l’application de toutes les dispositions des conventions relatives aux actes terroristes.
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2 octobre 2001
La délégation d’Oman demande qu’il n’y ait pas de politique de deux poids et deux mesures dans la condamnation des actes terroristes et appelle à ne pas confondre les activités terroristes avec le droit des peuples à lutter contre l’occupation et à protéger leurs terres, qui sont garantis par le droit international. Oman rappelle qu’il ne devrait y avoir aucun amalgame entre le terrorisme et l’Islam afin que la guerre contre le terrorisme ne se transforme pas en une guerre entre les religions et les civilisations. Oman espère que la lutte contre le terrorisme n’empêchera pas la communauté internationale de continuer à s’efforcer de rechercher une solution définitive et décisive à un certain nombre de questions telles que la question de Palestine et le conflit israélo-arabe. La délégation d’Oman estime en outre qu’il est très important qu’une Conférence internationale sur le terrorisme se tienne au cours de laquelle seront évaluées les recommandations et les vues des pays dans l’objectif d’éliminer le terrorisme au plan international. Il est important de mener les efforts de lutte contre le terrorisme dans le cadre du droit international et sous les auspices des Nations Unies, a-t-il conclu.
M. ROBLE OLHAYE (Djibouti) a estimé que les attaques meurtrières du 11 septembre dernier ont plongé la communauté internationale dans une nouvelle réalité; celle de la nécessité d’une nouvelle approche de la paix et de la sécurité internationales et de la stabilité. L’action rapide prise par le Conseil de sécurité, en adoptant la résolution 1373 vendredi dernier, et par l’Assemblée générale, en tenant le présent débat, témoigne clairement de la détermination de la communauté internationale et de sa solidarité dans la lutte contre le terrorisme. Toutes les nations et tous les peuples ont un jour été les victimes du terrorisme, qu’il prenne une forme nationale ou internationale, et beaucoup le sont encore aujourd’hui. Mais l’ampleur sans précédent de l’attaque commise le 11 septembre indique clairement qu’une nouvelle étape a été franchie. La réalité du terrorisme c’est qu’il ne connaît ni frontière, ni religion, ni système politique. C’est pourquoi aucun Etat ne peut être en mesure d’endiguer à lui seul ce fléau.
Le représentant a ensuite demandé aux Taliban de satisfaire aux résolutions du Conseil de sécurité, y compris celle adoptée vendredi, afin notamment que la responsabilité ou non d’Osama Ben Laden puisse être dûment établie avant qu’une quelconque campagne militaire n’ait lieu dans leur pays. “Le fait que la prochaine attaque de ce genre puisse avoir lieu n’importe où dans le monde rend une réponse internationale concertée encore plus indispensable”, a insisté M. Olhaye, appelant de ses voeux la création d’un solide système de surveillance et de contrôle du financement, des communications et des camps d’entraînement des groupes terroristes. Mais au-delà de la simple prévention des actes terroristes, il convient de s’attaquer aux causes profondes de ce fléau. Il faut tout particulièrement examiner le lien qui peut exister entre terrorisme et pauvreté, marginalisation, déclin économique, oppression et répression politiques ou encore déni des droits. A cet égard, la communauté internationale doit s’efforcer de résoudre les conflits jusqu’alors insolubles, comme notamment celui ayant trait à la question de la Palestine.
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2 octobre 2001
M. DENIS DANGUE REWAKA (Gabon) a fait part de la détermination de son pays à s'associer à toutes les initiatives concertées de la communauté internationale pour traquer le fléau du terrorisme. Il a plaidé pour l'accélération du processus de consultations mené par le Comité spécial créé par l'Assemblée générale pour élaborer une convention générale sur le terrorisme international. Il a noté que les solutions préconisées jusqu'ici par la communauté internationale se révèlent de caractère parcellaire et ponctuel, ajoutant que leur caractère politique affecte souvent leur efficacité, compte tenu qu'elles renvoient aux différents systèmes juridiques nationaux pour en assurer la mise en œuvre. Or, dit-il, ces systèmes nationaux sont différents et demeurent libres d'avaliser les recommandations de la communauté internationale, affectant ainsi l'efficacité des mesures visant à éliminer le terrorisme. Le Gabon estime que la communauté internationale dispose d'une occasion unique pour se doter d'un dispositif juridique cohérent et opérationnel contre le terrorisme, depuis l'établissement des faits jusqu'aux sanctions. M. Dangue Rewaka a aussi suggéré que l'Assemblée générale convoque une session spéciale en vue de s'entendre sur une définition commune du terrorisme.
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