UNE REFLEXION DE FOND SUR LES CAUSES PROFONDES DU TERRORISME PROPOSEE EN PLENIERE
Communiqué de presse AG/1190 |
Assemblée générale
9ème séance plénière – matin
UNE REFLEXION DE FOND SUR LES CAUSES PROFONDES DU TERRORISME PROPOSEE EN PLENIERE
Le 11 septembre a marqué un réveil, un réveil qui n’a pas concerné un pays ou une société mais l’humanité tout entière, a déclaré ce matin devant l’Assemblée générale le représentant du Pakistan, au cours des délibérations en séance plénière toujours fortement marquées par les prises de position sur le terrorisme. Notre réponse ne doit pas s’appuyer sur les seules représailles ni sur l’émotion ou la colère car le terrorisme se nourrit du désenchantement, de la suspicion, de la peur et du désespoir; il s’enracine dans l’injustice des sociétés, le désespoir des taudis et le trouble de l’âme humaine. C’est un problème qui doit être traité sur le long terme d’une façon nouvelle, mesurée, durable et holistique, cherchant à extirper l’injustice et l’oppression qui sont au coeur du phénomène.
Pour sa part, le représentant du Royaume-Uni a fait observer que la structure mise en place par l’ONU en 1945 visait à éviter une nouvelle guerre mondiale, mais qu’il fallait à présent se doter de structures permettant de faire face aux nouvelles menaces. Notre détermination à combattre le terrorisme ne doit pas nous détourner des autres défis qu’il nous faut relever, a-t-il toutefois ajouté. Le débat sur l’activité de l’ONU dans son ensemble a été l’occasion de souligner l’interaction entre la pauvreté et les conflits ce qui a amené de nombreux délégués à insister sur la nécessité d’agir de façon plus efficace en faveur du développement. Nombre d’entre eux ont mis l’accent sur les espoirs que suscite la Conférence sur le financement du développement qui se tiendra à Monterrey l’an prochain.
La question du Moyen-Orient a également été évoquée à plusieurs reprises, le représentant de la République islamique d’Iran ayant notamment dénoncé l’inaction du Conseil de sécurité, qui, selon lui, ne s’est pas montré à la hauteur de ses responsabilités en s’abstenant d’envoyer une force de protection des Nations Unies dans la région.
Les représentants des pays suivants sont intervenus au cours du débat : Bhoutan, Irlande, Portugal, Brésil, Bélarus, Royaume-Uni, Pays Bas, Chypre, Pakistan, Danemark, Singapour, Mexique, Slovaquie, République islamique d’Iran.
Le Président de l’Assemblée générale a informé les Etats Membres que l’Assemblée engagerait le débat sur le rapport du Conseil de sécurité le jeudi 4 octobre, qu’elle procèderait à l’élection des cinq membres non-permanents du Conseil de sécurité le 8 octobre et qu’elle tiendrait des réunions concomitantes avec le Conseil de sécurité pour élire un membre de la Cour internationale de justice.
L’Assemblée générale poursuivra son examen du rapport du Secrétaire général sur l’activité de l’Organisation cet après midi à 15 heures.
RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL SUR L’ACTIVITE DE L’ORGANISATION
Déclarations
M. LYONPO OM PRADHAN (Bhoutan), commentant le rapport du Secrétaire général, a exprimé sa vive préoccupation concernant le terrorisme qui a frappé le 11 septembre dernier New York et Washington et dont les nouvelles dimensions en tant qu’instrument au service de la haine ne connaissent désormais plus de limites. Il a donc préconisé l’adoption de nouvelles mesures plus sévères contre le terrorisme et a demandé que le rapport du Secrétaire général comporte à l’avenir un chapitre consacré aux progrès réalisés dans ce domaine.
Le représentant a également insisté sur la nécessité de renforcer le rôle des Nations Unies dans le domaine du maintien de la paix. Il a estimé que même si des progrès ont été faits, notamment dans le domaine de l’élimination des mines terrestres antipersonnel, il ne faudrait pas relâcher nos efforts. Le représentant a constaté que la pauvreté dans le monde en développement atteint aujourd’hui des niveaux insupportables. Les conflits civils et internationaux déstabilisent les sociétés et aggravent la souffrance humaine. Il a souhaité enfin une mobilisation de l’engagement et de la volonté politique des Etats Membres afin d’obtenir des résultats dans la lutte contre le VIH/sida.
M. RICHARD RYAN (Irlande), évoquant les attaques terroristes du 11 septembre, a insisté sur l’urgence de résoudre les problèmes et conflits qui sont souvent le terreau sur lequel pousse du terrorisme. Il a, par ailleurs, accueilli favorablement les priorités du Secrétaire général dans le domaine de la prévention des conflits, la préservation de la paix et la protection des civils. Soulignant les situations conflictuelles en République démocratique du Congo, au Burundi et en Afrique en général, ou bien encore au Moyen-Orient, il a déclaré que l’Irlande continuera à chercher des solutions à ces conflits par ces positions, en tant que membre du Conseil de sécurité. Il a fait état de l’évolution positive en ce qui concerne l’Angola et le Kosovo et a demandé la prompte mise en œuvre du rapport Brahimi sur le maintien de la paix.
Citant l’indivisibilité des notions de maintien de la paix et de la sécurité, il a appelé à l’élimination des armes de destruction massive et au suivi des accords de désarmement. Concernant le développement, il a souligné la nécessité de répondre aux besoins spécifiques de l’Afrique, tout en attirant l’attention sur le rapport du Programme des Nations Unies sur le développement mettant en évidence que dans l’état actuel des choses, peu de pays atteindront l’objectif qui vise à diviser par deux d’ici 2015, le nombre de personnes vivant dans une situation d’extrême pauvreté. En conclusion, il a encouragé la mise en oeuvre de deux points évoqués dans le cadre de la résolution 51/241 de l’Assemblée générale, à savoir : l’inclusion d’une section contenant les objectifs spécifiques de l’organisation d’une annexe informant sur les coûts des programmes et actions.
M. FRANCISCO SEIXAS DA COSTA (Portugal) a déclaré que les récentes attaques terroristes constituent un défi sérieux que les Nations Unies doivent relever par un plus grand renforcement de la coopération internationale dans tous les domaines et à tous les niveaux car elles doivent être au cœur de tous les efforts visant l’éradication de ce phénomène. Le représentant a mis l’accent sur l’importance de la réforme des structures d’appui aux opérations de maintien de la paix ainsi que sur les initiatives prises par le Secrétaire général pour la prévention des conflits et à cet égard il a souhaité que les recommandations contenues dans le
rapport soient traduites en mesures concrètes. Il a proposé des efforts en matière de désarmement afin d’éliminer les dangers de la prolifération nucléaire, des armes de destruction massive et des armes chimiques. Pour ce qui est de l’assistance humanitaire, il a déclaré que l’action humanitaire des Nations Unies doit continuer et recevoir la plus grande attention des gouvernements. Il a insisté sur la nécessité de la coordination, qui est d´une importance critique. Le sort des personnes déplacées est aussi préoccupant et le Portugal appuie la décision du Secrétaire général de renforcer la capacité des Nations Unies dans ce domaine.
La pauvreté, l’exclusion sociale, les inégalités, a-t-il ajouté, conduisent aux tensions et aux conflits et fournissent un sol fertile à l’extrémisme, au fanatisme, et à d’autres formes violentes d’expression politique. Il a estimé qu’il fallait être conscient des effets négatifs potentiels de la mondialisation, celle-ci devant garder un visage humain en tant que processus collectif de croissance et de progrès pour inclure et non pas exclure, construire et non pas détruire. Remédier à la catastrophe du virus VIH/sida, doit demeurer une priorité, particulièrement en Afrique. Il a plaidé pour que le Haut Commissaire aux droits de l’homme puisse disposer de ressources financières et humaines suffisantes inscrites dans le budget ordinaire des Nations Unies. Concernant le Droit international, il a considéré que la ratification des traités constitue un processus fondamental pour leur application et à cet égard il a exprimé son soutien total à l’appel du Secrétaire général aux Etats Membres pour que ceux-ci consentent à être tenus par le statut de Rome qui à son avis a ouvert un nouveau chapitre dans le droit international.
M. GELSON FONSECA (Brésil) a souhaité la formation, sous l’égide des Nations Unies, et au nom de la tolérance, d’une ample coalition contre le terrorisme. Il a ajouté que la même détermination était nécessaire si l’on voulait trouver des solutions durables aux problèmes rencontrés en Afrique et au Moyen-Orient. Concernant la paix et la sécurité internationales, le représentant a déclaré qu’il approuvait l’importance donnée par le Secrétaire général au rapport Brahimi et à sa mise en oeuvre. M. Fonseca a souligné l’importance, dans le cadre de la construction d’un ordre mondial stable, de l’affirmation du droit international. De même, a-t-il poursuivi, il est indispensable de limiter les effets négatifs de l’extrême pauvreté. En matière de développement, le représentant a affirmé que, même s’il n’existait pas de méthode applicable à toutes les situations, il était évident qu’il n’y aurait ni développement ni éradication de la pauvreté tant que les pays pauvres ne pourraient pas avoir accès aux marchés pour leurs exportations. Dans ce contexte, la Conférence de l’année prochaine sur le financement du développement représente une opportunité pour créer des mécanismes novateurs. Enfin, le représentant a insisté sur la nécessité de prendre des mesures immédiates contre le terrorisme et de supprimer le risque représenté par l'accumulation d’armes de destructions massives.
M. ALYAKSANDR SYCHOV, Vice-Ministre des affaires étrangères du Bélarus, a estimé que le rapport du Secrétaire général constituait une bonne base de travail qui permettait d’analyser les activités de l’ONU pour l’année écoulée mais aussi de formuler les directions à prendre. La première année du nouveau millénaire a démontré la complexité des problèmes mondiaux, a-t-il fait observer. Le Bélarus s’est associé à la condamnation pleine et entière des actes de terrorisme qui viennent de se produire. Les souffrances du peuple américain sont celles de la communauté internationale tout entière et le Bélarus est prêt à collaborer activement à la lutte contre ce fléau.
Le représentant a exprimé sa satisfaction à l’égard de l’orientation des Nations Unies qui s’efforcent d’apporter des réponses concrètes aux défis que pose la globalisation. Une des priorités est le développement, a-t-il également déclaré, et nous partageons l’approche du Secrétaire général qui considère qu’il faut l’envisager dans sa globalité. Toutes les questions sont liées et il est important de s’attaquer aux foyers d’instabilité dans la mesure où ils constituent un danger pour le monde. Il est important que l’ONU continue à avoir une stratégie universelle et globale de prévention des conflits et poursuive ses efforts de prévention. Le Bélarus est prêt à apporter sa contribution dans les efforts de maintien de la paix.
Le représentant a également indiqué qu’il ne voyait pas d’alternative à l’instauration d’un Etat palestinien indépendant, seule solution préservant les droits des Palestiniens mais également présentant des perspectives de paix pour les Israéliens. Il a déploré le fait que le Conseil de sécurité n’ait pu parvenir à un consensus sur le déploiement d’une mission dans la région. Le représentant a fait part des progrès réalisés par son pays dans le domaine du désarmement, indiquant qu’en février dernier, avait été effectuée la dernière inspection de ses missiles de moyenne et courte portée. Il s’est dit particulièrement préoccupé par la création de nouveaux systèmes de destruction massive.
M. JEREMY GREENSTOCK (Royaume-Uni), évoquant les attaques du 11 septembre, a indiqué que son pays contribuera à mettre les auteurs de ces attaques ainsi que ceux qui les ont soutenus et protégés en situation de rendre des comptes. Depuis 1945, l’ONU a mis en place une structure destinée à prévenir une nouvelle guerre mondiale, a-t-il fait remarquer. Il faut maintenant s’assurer que nous disposons de structures adaptées au contexte actuel et aux futures menaces dont le terrorisme est la plus immédiate. Il a toutefois précisé qu’il ne s’agissait pas d’un différend religieux avec l’Islam et à titre d’exemple de la clarté de nos priorités, le Gouvernement du Royaume-Uni a affecté depuis le 11 septembre des ressources financières importantes à la situation humanitaire en Afghanistan.
Il ne faut pas que notre détermination à combattre le terrorisme nous détourne des autres défis qu’il nous faut relever, a-t-il poursuivi. La bataille contre la pauvreté doit rester au coeur de notre effort collectif. La Conférence sur le financement du développement qui se tiendra à Monterrey en mars, sera le principal forum pour notre débat sur cette question. Cette conférence doit s’élever au-dessus des arguties habituelles de la Seconde commission à la recherche de responsabilités pour les résultats peu satisfaisants obtenus jusqu’à ce jour. A Monterrey il nous faut définir un programme d’action collective pour répondre aux problèmes du monde en développement. Il a également insisté sur la nécessité de renforcer les capacités de prévention des conflits et de maintien de la paix de l’ONU et de poursuivre les efforts en faveur de l’Afrique.
M. DIRK JAN VAN DEN BERG (Pays-Bas) a rappelé le rôle fondamental des Nations Unies dans la lutte contre le terrorisme. Il a déclaré qu’il était indispensable de se pencher sur les causes profondes des conflits afin d’éliminer ce qui peut contribuer à l’essor du terrorisme. Il a exhorté les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier les 12 conventions existantes en matière de lutte contre le terrorisme. En outre, le représentant a indiqué que la cour pénale internationale devait être mise en place sans autre délai. En ce qui concerne le développement, le représentant a fait observer qu’il était indispensable que les gouvernements consacrent 0,7% de leur PNB aux efforts de développement. Enfin, il a regretté que le pourcentage du PNB mondial consacré aux Nations Unies, à leurs programmes et à leurs institutions spécialisées, soit négligeable.
M. SOTOS ZACKHEOS (Chypre), le référant aux actes terroristes du 11 septembre, en a appelé à la solidarité des Etats Membres pour préserver les principes fondamentaux de notre civilisation. A propos du rapport sur l’activité de l’Organisation, il a fait siennes les recommandations du Secrétaire général visant à atteindre les objectifs pour lesquels les Nations Unies ont été créées.
Evoquant le paragraphe 39 de ce rapport, il a salué les efforts du Secrétaire général pour faire évoluer la situation à Chypre, et a regretté que le leader chypriote turc M. Denktash ait décliné l’invitation de M. Kofi Annan à se rendre à New York le 12 septembre dernier, pour reprendre les négociations entre les deux parties. Il a rappelé, par ailleurs, que M. Denktash, soutenu par Ankara, continue à placer des pré-conditions visant à aboutir à une confédération de deux états souverains égaux en Chypre, alors que ces préconditions sont contraires à l’esprit des résolutions 541 (1983), 550 (1984) et 1250 (1999) du Conseil de sécurité ainsi qu’à celui des accords de 1977 et 1979 signés par M. Denktash lui-même.
En conclusion, regrettant le manque de volonté politique de la partie turque pour aboutir à un processus de règlement pacifique de la question chypriote et rappelant que cette situation de séparation entre deux populations de religion et d’ethnie différentes était la conséquence d’une invasion de la Turquie, qui a abouti à l’occupation de 37% du territoire de Chypre, M. Zackheos a réitéré la volonté du Gouvernement de Chypre et de son Président M. Clerides de continuer à œuvré pour une approche constructive visant à aboutir à une ère de paix, de prospérité et de sécurité pour tous les Chypriotes, qu’ils soient Chypriotes grecs, ou Chypriotes turcs.
M. SHAMSHAD AHMAD (Pakistan) a fait observer que le temps des clichés comme des compliments ou des critiques sur le rapport du Secrétaire général était passé et que ce rapport complet et orienté sur l’action était occulté par les événements, le Secrétaire général lui-même ayant ajouté un additif à son rapport à cet égard. Un réveil s’est produit le 11 septembre, a-t-il déclaré. Il n’a pas concerné un pays ou une société mais l’humanité tout entière. C’est donc à l’humanité maintenant de relever le défi posé par ce mal universel. Notre réponse ne doit pas s’appuyer sur les seules représailles ni sur l’émotion ou la colère. Elle doit être guidée par la sagesse et par les faits et être motivée par la nécessité de trouver un remède à la maladie en s’attaquant à ses causes. Le terrorisme se nourrit du désenchantement et de la suspicion, de la peur et du désespoir. Il se nourrit de l’ignorance et de la pauvreté. Il est exploité par la haine et le ressentiment et l’impression d’une invasion culturelle. Il s’enracine dans l’injustice des sociétés, le désespoir des taudis et l’effarement de l’âme humaine. C’est un problème qui doit être traité sur le long terme d’une façon nouvelle, mesurée, durable et holistique, cherchant à extirper l’injustice et l’oppression qui sont au coeur du phénomène.
Au Pakistan, nous arborons et condamnons le terrorisme dans toutes ses formes et manifestations y compris le terrorisme d’Etat, a affirmé le représentant. Nous sommes d’accord avec le Secrétaire général sur le fait que les Nations Unies fournissent le forum et la légitimité internationale à la réponse au terrorisme. Le Pakistan s’est engagé à apporter un soutien entier et sans réserves à la lutte contre le terrorisme. Nous nous situons aujourd’hui du côté du droit. Le représentant a fait valoir que l’opinion du Secrétaire général sur
le conflit israélo-palestinien selon laquelle il ne pouvait y avoir qu’une solution politique à ce conflit, s’appliquait également à la question du Cachemire. Il a indiqué que son pays restait prêt à conduire un dialogue avec l’Inde sur cette question. La communauté internationale doit également se préoccuper de la grave situation humanitaire en Afghanistan, a-t-il fait valoir. Le Pakistan supporte depuis plus de deux décennies le poids de millions de réfugiés afghans. Il héberge la plus large population de réfugiés du monde alors que l’assistance internationale continue à décliner. La façon dont la communauté internationale va traiter cette question sera le test non seulement de sa capacité mais aussi de sa responsabilité morale.
Mme ELLEN MARGARET LOJ (Danemark) a déclaré que le terrorisme constitue la menace la plus grave contre la démocratie et que les Nations Unies constituent le lieu approprié pour organiser la lutte contre ce phénomène. Elle a reconnu que des mesures fermes ont déjà été adoptées mais elle espère que l’Assemblée générale en adoptera d’autres à ce sujet. Pour garantir l’efficacité de ces mesures, une coopération internationale accrue dans tous les domaines doit être instaurée en particulier dans les domaines économique et financier de la part de tous les pays. Pour sa part le Danemark consacre plus de 1% du PNB à l’assistance au développement. S’agissant de la nécessité de renforcer l’efficacité des Nations Unies en tant qu’Organisation, elle a encouragé les efforts déployés pour que les Nations Unies passent d’une culture de la réaction à une culture de la prévention et à cet égard son pays était un contributeur majeur aux opérations de maintien de la paix en argent et en hommes. Elle a néanmoins regretté que certaines de ses opérations constituent un échec pour les Nations Unies. Il faut, a-t-elle ajouté, se doter d’une capacité de déploiement rapide.
Après avoir rappelé les liens entre la paix, la sécurité, le développement et le respect des droits de l’homme, elle a exprimé l’espoir que la prochaine réunion de l’OMC inaugurera un cycle de développement du commerce international. Elle a estimé que la lutte pour l’éradication du virus HIV/sida devrait toujours se voir accorder un rang de priorité élevé. Pour ce qui est des droits de l’homme, elle s’est félicitée de l’adhésion de plus en plus nombreuse des Etats aux actes internationaux relatifs aux droits de l’homme et aux traités internationaux. Il faut veiller, a-t-elle conclu, à ce que les Nations Unies, dotées d’un mandat universellement reconnu jouent un rôle clef dans la coopération internationale.
M. KISHORE MAHBUDANI (Singapour) a indiqué qu’il faisait siennes les déclarations du Secrétaire général sur la suite à donner à la menace du terrorisme, mais il s’est interrogé sur la capacité des Nations Unies à prendre en charge un nouveau fardeau. Evoquant le rapport du Secrétaire général sur l’activité de l’Organisation, il a attiré l’attention sur la nécessité de tenir compte des leçons des dernières décennies sur les difficultés de fonctionnement rencontrées par le Conseil de sécurité ou l’Assemblée générale, qui ont connu des hauts et des bas. Il a ainsi regretté que le Secrétaire général ne puisse produire de rapport sur les décisions du Conseil de sécurité, pour mieux comprendre les critères retenus pour la composition des missions. En effet, a-t-il demandé, pourquoi la communauté internationale avait-elle envoyé 45 000 soldats et dépensé des milliards pour la petite province du Kosovo, alors que la Mission dépêchée en République démocratique du Congo, un pays de la taille de l’Europe de l’Ouest, était dix fois moins importante?
Evoquant la question du développement, qu’il estime être la plus importante, il a souligné que si les questions de maintien de la paix touchaient quelques centaines de millions de personnes, celles concernant le développement touchaient plus de cinq milliards de personnes. Il a également insisté sur la nécessité d’appeler les gouvernements à traduire leurs paroles en actes, en espérant que le rapport de l’année prochaine pourra proposer des solutions novatrices en matière de suite à donner aux problèmes de développement.
M. JORGE EDUARDO NAVARRETE (Mexique) a estimé que la capacité des Nations Unies de mettre en œuvre les objectifs définis dans le cadre de la Déclaration du Millénaire déterminera sa crédibilité. Il est en effet essentiel de porter une attention privilégiée à la prévention des conflits et à la consolidation de la paix et par conséquent il est indispensable de favoriser la tenue d’élections libres, de promouvoir les droits de l’homme, le désarmement, la réintégration des anciens combattants et de renforcer les institutions démocratiques. Le représentant a estimé en outre que les Nations Unies devaient lutter contre la pauvreté et favoriser le développement économique afin de mieux appréhender les causes profondes des conflits. M. Navarrete a exhorté le Conseil de sécurité à s’assurer que les régimes de sanctions ne pénalisent pas les populations innocentes. Il a souhaité la constitution d’une conférence internationale sur l’élimination du danger représenté par les armes nucléaires. Il a regretté le fossé qui continue d’exister entre les principes des droits de l’homme et leur application effective et dans ce contexte, il a souhaité davantage de respect pour le droit international. Le représentant a fondé de grands espoirs sur la capacité de la Conférence sur le financement du développement, qui se tiendra l’année prochaine dans son pays, de construire une alliance mondiale pour le développement. Enfin, il a estimé qu’il est nécessaire de renforcer la démocratie en Afrique par un soutien international.
M. PETER TOMKA (Slovaquie) a félicité le Secrétaire général pour son travail et son excellent rapport mettant en évidence tous les domaines d’intervention des Nations Unies. Il a souligné, à ce sujet, la nécessité de renforcer la volonté politique, afin d’atteindre les objectifs stipulés dans la Déclaration du Millénaire, à savoir la paix et la sécurité internationales, les droits de l’homme, le développement et la lutte contre la pauvreté et les inégalités, et la promotion de la justice et de la prospérité pour tous.
M. Tomka a fait siennes les recommandations du Secrétaire général sur la priorité à donner à la prévention, et la nécessité de faire évoluer l’organisation d’une culture de réaction à une culture de prévention. Il a dans ce contexte souligné le rôle légitime que pouvaient jouer des organisations régionales ou non-gouvernementales en matière de diplomatie préventive, comme tout acteur de la société civile. Evoquant la situation financière de l’Organisation, il a regretté une situation difficile liée au fait que certains Etats ne respectaient pas leurs engagements
M. HADI NEJAD HOSSEINIAN (République islamique d’Iran) a rappelé que son pays et le peuple iranien avaient fortement condamné les actes terroristes effroyables survenus sur le sol américain et a formé l’espoir que des actions concertées permettront de traduire leurs auteurs en justice. Il a fait sienne l’orientation indiquée à propos de l’activité de l’ONU par le Secrétaire général dans son rapport et visant à faire passer l’ONU d’une culture de réaction à une culture de prévention. Il faut à cet égard prêter une plus grande attention aux causes des conflits en étant davantage à l’écoute notamment des institutions humanitaires et de développement de l’ONU, a-t-il proposé.
Dans le domaine du maintien de la paix, il a regretté que la poursuite de la politique d’agression d’Israël n’ait pas permis une atténuation des souffrances des Palestiniens et à cet égard il a notamment dénoncé l’inaction du Conseil de sécurité qui ne s’est pas montré à la hauteur de ses responsabilités en s’abstenant d’envoyer une force de protection des Nations Unies dans la région. Il s’est dit convaincu que si les efforts du Secrétaire général n’étaient pas complétés par ceux du Conseil de sécurité et des grandes puissances, les Palestiniens ne seront pas rétablis dans leurs droits fondamentaux, ce qui est pourtant un préalable au retour de la paix dans la région.
Le représentant a par ailleurs attiré l’attention sur les espoirs que suscite la tenue de la Conférence sur le financement du développement de Monterrey. Il a également indiqué que son pays attachait une grande importance au Sommet mondial sur le développement durable et à son processus préparatoire, car il estime qu’il fournira à la communauté internationale une occasion unique de procéder à une évaluation complète des résultats obtenus, des contraintes et des échecs dans la mise en oeuvre d’Agenda 21 dix ans après son adoption.
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