LES REACTIONS AUX ATTENTATS DU 11 SEPTEMBRE CONTINUENT DE DOMINER LES DÉLIBÉRATIONS EN SÉANCE PLÉNIÈRE
Communiqué de presse AG/1189 |
Assemblée générale
8ème séance plénière – après-midi
LES REACTIONS AUX ATTENTATS DU 11 SEPTEMBRE CONTINUENT DE DOMINER
LES DÉLIBÉRATIONS EN SÉANCE PLÉNIÈRE
Le représentant de l’Egypte recommande le renforcement des efforts de paix au Moyen-Orient
L’examen du rapport du Secrétaire général sur l’activité de l’Organisation qui se poursuivait cet après-midi en séance plénière de l’Assemblée générale, continue d’être dominé par les prises de position sur les attaques terroristes du 11 septembre et les réponses qu’elles appellent de la part de la communauté internationale. Une large unanimité s’est faite jour pour dénoncer ces attaques, leur cruauté et leur caractère antidémocratique, et affirmer qu’elles ne pouvaient en aucune façon être justifiées. Tous les Etats Membres sont des victimes potentielles, a déclaré l’un des représentants et les gouvernements doivent se persuader que la participation de tous est indispensable à l’élimination de ce fléau. C’est un Etat Membre qui a été frappé, a déclaré un autre intervenant, et il peut être assuré de notre solidarité.
Le représentant de l’Egypte a pour sa part estimé que les récents événements montrent une défaillance structurelle dans le système de sécurité tel qu’il était prévu par les pères fondateurs et la Charte des Nations Unies et à cet égard il a recommandé d’encourager le Secrétaire général à renforcer ses efforts et contacts avec les parties concernées afin de prévenir tout escalade au Moyen-Orient.
Une grande majorité des déclarations, celles de la Chine et de l’Afrique du Sud notamment, ont souligné les liens existant entre la pauvreté et le développement des conflits. De vives inquiétudes se sont exprimées à l’égard de l’insuffisance du financement du développement dont fait état le rapport du Secrétaire général tandis que l’accent était mis sur l’importance particulière que revêt à cet égard la Conférence sur le financement du développement qui se tiendra à Monterrey en 2002. Les problèmes spécifiques à l’Afrique ont également été évoqués, le représentant de la Guinée ayant renouvelé l’appel lancé par les chefs d’Etat et de gouvernement africains, en faveur de l’organisation d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale visant à étudier les meilleurs moyens de soutenir la «Nouvelle Initiative Africaine», adoptée par l’Organisation de l’Unité africaine à Lusaka en juillet 2001.
Les représentants des pays suivants sont également intervenus au cours du débat : Italie, Mongolie, Luxembourg, Equateur, Roumanie, Liechtenstein, Uruguay, République de Corée, Argentine, Philippines, Pérou, Colombie.
L’Assemblée générale poursuivra son examen du rapport du Secrétaire général sur l’activité de l’Organisation demain à 10 heures.
RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL SUR L’ACTIVITE DE L’ORGANISATION
Déclarations
M. SERGIO VENTO (Italie) a salué les progrès réalisés par l’ONU en matière de mise en œuvre de réformes dans le domaine de la prévention des conflits. Trois aspects sont prioritaires : la prévention, la résolution des conflits et la reconstruction. Dans ce cadre, une approche intégrée est indispensable et le rapport reflète à ce sujet une nécessaire coordination entre ces trois domaines. De même, afin d’assurer le succès de la coordination, le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale et l’ECOSOC doivent travailler de concert. Le représentant s’est félicité que l’analyse approfondie de la mise en œuvre des engagements de l’ONU dans le secteur humanitaire montrent des résultats satisfaisants malgré des ressources insuffisantes. La communauté internationale doit par conséquent répondre plus efficacement aux besoins humanitaires des populations qui souffrent.
Le représentant a, en outre, salué le rôle des organisations non gouvernementales et a rappelé l’importance de la base logistique de Brindisi. En matière de coopération et de développement, M. Vento a fait remarquer qu’il était indispensable que l’Organisation et les agences concernées déploient davantage d’efforts pour optimiser leurs ressources et favoriser une synergie collective. Parmi les autres résultats issus de la mise en place d’efforts coordonnés au sein de l’ONU, le représentant a souligné les succès accomplis en matière de lutte contre le VIH/sida à travers notamment la création du Fonds mondial de lutte contre le sida. Il a également accueilli favorablement les efforts déployés dans le domaine de la réduction de la fracture numérique et a fait remarquer que la Présidence italienne du G8 avait soutenu cet élan. Le représentant a poursuivi en faisant observer que la structure du rapport illuminait le lien essentiel entre l’ordre juridique international et le respect des droits de l’homme. Dans ce contexte, les événements tragiques du 11 septembre ont montré l’importance des instances judiciaires internationales ainsi que l’urgence de la mise en place de la Convention des Nations Unies contre le crime organisé international. Enfin, selon M. Vento, il est important d’appréhender les activités de l’organisation à la lumière de la Déclaration du Millénaire.
M. JARGALSAIKHANY ENKHSAIKHAN (Mongolie) a souhaité que l’attention apportée à la mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire soit constante. Concernant la paix et la sécurité, il a remercié l’Organisation des Nations Unies pour son action, notamment au Timor oriental. Il a également exprimé son accord avec le Secrétaire général sur son évaluation de la menace que fait peser la question du déploiement d’un système de défense antimissile. Dans le domaine de la poursuite du développement durable, il a exprimé l’espoir que des efforts suffisants seraient déployés pour la mise en oeuvre des décisions de la Session spéciale de l’Assemblée générale sur le virus VIH/sida et de celles de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains. Il a aussi remercié le Département des affaires de désarmement pour avoir organisé une réunion à Sapporo au Japon visant à examiner les moyens de renforcer le statut d’Etats exempts d’armes nucléaires de la Mongolie. Il a été conclu que des mesures supplémentaires concrètes devaient être prises au niveau international pour institutionnaliser ce statut.
Il a poursuivi en remerciant la CNUCED et le PNUD pour le rôle positif qu’ils ont joué en tenant compte des vulnérabilités et des difficultés rencontrées par les pays enclavés en voie de développement. Il a rappelé la recommandation visant à organiser en 2003 une rencontre internationale sur la coopération du transport de transit et a indiqué qu’une telle rencontre contribuerait de façon importante à la mise en oeuvre des dispositions pertinentes de la Déclaration du Millénaire.
M. HUBERT WURTH (Luxembourg) a estimé que les attaques terroristes du 11 septembre imposaient une lecture des activités de l’ONU à la lumière de ces événements. Ces tueries suscitent l’horreur et ne peuvent trouver aucune justification, a-t-il déclaré; elles visent autant notre Organisation et l’ensemble de ses Membres que notre pays hôte. C’est un Etat Membre qui a été frappé et il peut compter sur notre solidarité. Notre Organisation ne peut réagir qu’avec une détermination collective plus forte. La lutte contre le terrorisme figurera à l’avant-plan de ces efforts et le débat de la semaine prochaine sera l’occasion de définir l’action appropriée.
Le représentant a rappelé que les travaux de l’ONU de l’année écoulée avaient été guidés par la Déclaration du Millénaire. La pertinence de ces efforts s’impose plus que jamais, a-t-il fait valoir. Si des progrès ont été réalisés, des insuffisances sont mises en lumière par le rapport du Secrétaire général. La protection des civils dans des régions menacées ou frappées par des conflits armés reste prioritaire et la meilleure façon d’y parvenir reste la prévention de ces conflits. Il a fait observer que les restructurations dans le domaine du maintien de la paix avaient apporté des résultats importants. Des progrès ont été effectués à propos du trafic des diamants mais les dangers liés à celui des armes légères ne sont pas écartés, a-t-il notamment indiqué.
M. Wurth a souligné l’importance de l’assistance humanitaire ainsi que l’engagement de son pays à cet égard. Il a indiqué que la tragédie humanitaire en Afghanistan constituait l’une des sources de préoccupation majeure. Il a également mis l’accent sur le rôle joué par la pauvreté dans le développement des conflits. Elle doit être combattue par tous les moyens, a-t-il déclaré. La restructuration au sein de différents fonds et programmes a été courageuse et nécessaire et elle devrait se traduire par une confiance renouvelée dans ces organes dont l’action de développement sur le terrain est essentielle. Il a indiqué qu’en 2000, l’assistance publique au développement luxembourgeoise avait atteint 0,71% du revenu national brut dépassant ainsi l’objectif fixé par les Nations Unies et que le Gouvernement avait pris l’engagement de porter ce montant à 1% du revenu national brut.
M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud) a déclaré que les événements tragiques survenus à New York et Washington montrent qu’il faut finaliser une convention qui sera le pivot permettant de réussir une action collective pour prévenir et supprimer le terrorisme international. Il faut également éviter toute tentation de racisme, d’islamophobie, d’antisémitisme et de toute autre forme de préjudice et de discrimination contre lesquels la récente conférence mondiale contre le racisme nous a mis en garde avec tant d’éloquence. Les leaders africains se sont engagés à promouvoir les droits de l’homme et la bonne gouvernance, a-t-il encore ajouté, en approuvant les initiatives entreprises par le PNUD en 2000 pour aider les parlements, les systèmes judiciaires et électoraux. Sa délégation soutient les efforts du Secrétaire général pour apporter une plus grande conscience et acceptation par la communauté internationale du besoin de prévention des conflits armés.
Les efforts pour améliorer les capacités de prévention des conflits coïncident avec la prise de conscience grandissante de la part des dirigeants et des peuples africains que le destin du continent doit être conduit par l’Afrique elle-même, a-t-il poursuivi. Il a réaffirmé sa position selon laquelle les réformes récemment introduites pour améliorer les activités de maintien de la paix des Nations Unies, ne seront suffisantes que si elles sont étayées par les appuis politiques et financiers nécessaires, notamment pour les pays africains. Une préoccupation majeure de sa délégation, a-t-il poursuivi, reste le sort des personnes déplacées en Afrique. M. Kumalo a fait part de son approbation concernant la création d’une unité de personnes déplacées internes dans le Bureau pour la Coordination des activités humanitaires. Il a ajouté que sa délégation soutient l’appel du Secrétaire général à un financement immédiat et réaliste, notamment pour les «conflits oubliés» comme en Angola, en Somalie et dans la région des Grands Lacs.
M. Kumalo a encore indiqué qu’en 2002, l’Afrique du Sud accueillera le Sommet mondial pour le développement durable. Il a affirmé qu’une des plus importantes menaces au développement durable est la persistance de la pauvreté et le fossé entre riches et pauvres. Il a aussi fait part de la satisfaction de sa communauté concernant les avancées des tribunaux internationaux pour le Rwanda et l’ex-Yougoslavie. Il a cependant fait part de ses inquiétudes face au manque de ressources de la Cour spéciale pour la Sierra Leone. Il a apprécié l’excellent rapport du Secrétaire général sur le Conseil de sécurité, auquel il incombe, a-t-il ajouté de minimiser l’impact des sanctions sur la population civile. Il a enfin rappelé la responsabilité des Nations Unies vis-à-vis des peuples de Palestine et du Sahara occidental, qui souffrent encore de domination et d’oppression.
M. MARIO ALEMAN (Equateur) a fait remarquer que le monde se heurte à des menaces qui dépassent les frontières nationales. Les Nations Unies ont par conséquent un rôle important à jouer. Il a souligné que le désarmement et la prévention des conflits étaient les deux facettes d’un même problème. En effet, le désarmement sera facilité quand des solutions aux conflits seront trouvées grâce au dialogue, a-t-il précisé. Il a en outre fait observer qu’en matière d’élimination des armes de destruction massive, beaucoup de progrès restaient à accomplir. La Conférence sur les armes légères a permis de réaliser dans ce domaine un pas en avant. Dans ce contexte, le représentant a rappelé que son pays s’était engagé dans la voie de la destruction de mines antipersonnelle. Il a souligné l’importance de la Conférence de Montero de l’année prochaine au Mexique. Elle devrait notamment susciter la réflexion en matière de mobilisation de ressources internes, de dette extérieure et de prise de décision des pays en développement au niveau économique international. Cette Conférence, a-t-il poursuivi, est un défi lancé à l’efficacité des Nations Unies dans la mesure où il faudra aller de l’avant en matière de coopération internationale et ce, dans un respect des droits de l’homme. Le représentant a noté que la promotion des droits de l’homme était une grande réussite de l’Organisation par la mise au point, notamment, de conventions pour la protection des droits des enfants et des handicapés. Enfin, il a rappelé l’importance du Tribunal pénal international qui doit trouver, où qu’ils soient, les responsables des crimes de guerre.
M. ALEXANDRU NICULESCU (Roumanie) a reconnu le rôle des Nations Unies comme instrument de coopération mondiale et s´est félicité du rapport du Secrétaire général. Le délégué a fait observer qu´il condamnait le fanatisme et le terrorisme et a estimé que la communauté internationale devrait agir immédiatement et de façon résolue. M. Niculescu a indiqué par ailleurs que le Parlement roumain s´est prononcé en faveur de l´utilisation de son espace aérien et de ses eaux territoriales aux forces antiterroristes des Etats-Unis. Au printemps dernier, a-t-il poursuivi, la Roumanie s´est dotée d’un centre régional, chargé de promouvoir la coopération avec les Nations Unies pour la prévention de la paix et la reconstruction.
Il a affirmé que les relations Nations Unies – OSCE pourraient être un modèle de coopération entre une organisation mondiale et une structure régionale. Des améliorations sont possibles, a-t-il estimé, comme la mise en place de mécanisme d’échange d’informations et d’organisation des réunions. Selon M. Niculescu, parmi les grands défis à relever figurent l’éradication de la pauvreté et le développement durable. Il a réaffirmé l’engagement de la Roumanie au concept de développement durable pour lequel elle est un partenaire actif, le Gouvernement roumain ayant en effet organisé cette année un Sommet sur l’environnement et le développement durable.
Il a jouté que les technologies de l’information constituent un pas important dans la lutte contre la fracture numérique. Il a ajouté que la Roumanie est prête à devenir un noyau régional dans le domaine des technologies de l’information. Il s’est enfin félicité des progrès des Nations Unies dans leur œuvre de renforcement de la démocratie.
Mme CLAUDIA FRITSCHE (Liechtenstein) a déclaré, suite aux actes terroristes du 11 septembre, que la lutte contre le terrorisme requiert la coopération de tous, et qu’à cet égard, le monde s’attendait à une réponse de la part des Nations Unies. Evoquant les efforts initiés par le Secrétaire général en faveur d’une culture de prévention, elle a rappelé que l’actualité récente avait mis en évidence toute la pertinence de cette ambition de prévention qui exige une véritable coopération internationale dans le domaine de la lutte contre la criminalité et la suppression des flux financiers, dont se nourrit le terrorisme. Elle a fait part de tout le soutien du Gouvernement du Liechtenstein en ce domaine.
Elle a par ailleurs attiré l’attention sur la nécessité de lutter contre la pauvreté et de trouver des solutions politiques aux situations de conflits, renforcer l’état de droit, prévenir les conflits potentiels et atténuer les différences entre les différentes cultures et civilisations, afin de réaliser les ambitions de la Charte qui ont pour objectif de faire de nous «une véritable famille de nations».
M. FRANÇOIS FALL (République de Guinée) a fait part de tout son appui, s’agissant des attaques terroristes du 11 septembre contre New York, à toute initiative qui sera prise en matière de lutte contre le terrorisme, lors du débat qui sera consacré à la question. Il a également fait part de l’accueil très favorable que sa délégation a réservé au Plan de campagne présenté par le Secrétaire général pour la mise en oeuvre de ce plan. Il a, en outre, évoqué,
parmi les défis à relever, la question des causes des conflits et des solutions appropriées à leur apporter. Il a attiré dans ce contexte l’attention sur le document de référence que constitue le rapport Brahimi, adopté par le Conseil de sécurité, qui s’était également félicité des initiatives nouvelles prises par le Secrétaire général en matière de prévention des conflits.
Il a salué la création future d’un Bureau des Nations Unies en Afrique de l’Ouest, en vue de renforcer les capacités de l’Organisation en matière de surveillance et de prévention des conflits dans la sous-région. Il a appuyé les efforts visant à instaurer une «culture de protection» des civils menacés par les conflits armés et a pleinement souscrit au concept de sanctions rigoureusement ciblées. En conclusion, il a tenu à renouveler l’appel lancé par les chefs d’Etat et de gouvernement africains, en vue de l’organisation d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale, pour étudier les meilleurs moyens de soutenir la «Nouvelle Initiative Africaine», adoptée par l’Organisation de l’Unité Africaine à Lusaka en juillet 2001.
M. WANG YINGFAN (Chine) a réitéré son soutien à toutes les mesures visant à éliminer le terrorisme et en a appelé, suite aux évènements du 11 septembre, à la coopération de tous les pays pour joindre leurs efforts visant à prévenir et combattre toutes les formes d’activités terroristes. Concernant les questions de développement, il a appelé la communauté internationale à s’attaquer résolument à la racine des maux des pays en voie de développement, compte tenu de ce que la majorité des conflits éclatent aujourd’hui dans des pays économiquement sous-développés. Evoquant la question du désarmement, il s’est rangé à l’analyse du Secrétaire général sur la menace que constitue le développement du projet de bouclier antimissile pour le désarmement futur dans la mesure où il remet en cause les efforts de non-prolifération. Il a en outre demandé que le traité ABM, concernant le système antimissile balistique soit respecté par les pays signataires, et a invité la communauté internationale à coopérer en vue de la mise en oeuvre des conventions sur les armes chimiques et biologiques dans l’espoir d’aboutir à l’interdiction et à la destruction de ces armes.
Avec le nouveau siècle, a-t-il poursuivi, les pays sont devenus plus exigeants avec les Nations Unies. Ils attendent de l’Organisation qu’elle joue un rôle plus actif dans l’éradication de la pauvreté et la promotion d’une prospérité universelle, dans l’espoir que l’on pourra changer une situation dans laquelle l’économie internationale est dominée de façon non-démocratique par quelques pays seulement.
M. FELIPE PAOLILLO (Uruguay) a fait observer que tous les pays présents étaient des victimes potentielles du terrorisme et que cela devrait les aider à se concerter pour le combattre. Il a lancé un appel pour que l’on fasse en sorte que les instruments qui existent en matière de lutte contre le terrorisme soient plus largement appliqués et que les deux conventions en cours de ratification entrent en vigueur pendant cette session. Il faut que les gouvernements se persuadent que la participation de tous est nécessaire si l’on veut parvenir à l’élimination de ce fléau, a-t-il déclaré.
Il a exprimé sa préoccupation à l’égard des faibles résultats obtenus dans le domaine du développement et a formé l’espoir que les conférences à venir dans ce domaine permettent d’enregistrer des progrès. Il a indiqué que son pays appuyait l’adoption de mesures spéciales en faveur des pays les moins avancés, comme le prévoient les dispositions adoptées à l’issue de la Conférence sur les PMA de Bruxelles. Le troisième fléau mondial est la détérioration de l’environnement, a-t-il fait valoir. Les atteintes portées à l’environnement ont abouti à des résultats désastreux dans le domaine du développement humain. Si nous nous acheminons vers le désastre annoncé, ce n’est pas faute de savoir ce qu’il faut faire, nous nous heurtons simplement à notre plus vieil ennemi : nous-mêmes. Les Conventions et Traités existant ne sont pas ratifiés ou quand ils le sont, ils ne sont pas appliqués. Il nous faut changer d’attitude.
Les activités humanitaires des Nations Unies sont louables mais elles sont confrontées à la crise endémique du financement et aux restrictions opposées à l’accès des équipes humanitaires. Il a indiqué qu’il aurait été souhaitable d’avoir plus de précisions dans le rapport sur cette insuffisance du financement. En matière de prévention des conflits, les mesures présentées dans le rapport méritent notre appui ferme, a-t-il déclaré, se félicitant par ailleurs des mesures visant à mettre en place une structure d’appui aux opérations de maintien de la paix. En tant que pays fortement contributeur de troupes, a-t-il indiqué, nous sommes effarés par le manque de ressources disponibles sur le terrain pour le rétablissement de la paix. Le représentant a demandé de soutenir les demandes du Secrétaire général dans ce domaine.
M. SUN JOUN-YUNG (République de Corée) a indiqué qu’il expliquerait plus avant la position de son pays sur le terrorisme lors du débat sur cette question mais qu’il souhaitait dès à présent affirmer que le terrorisme constituait un affront destructeur porté à la dignité et à la civilisation et que tous les moyens devaient être mis en oeuvre pour le punir et l’éliminer.
A propos de l’activité de l’Organisation, il s’est félicité de ce qu’un effort sincère de mise en oeuvre du rapport Brahimi soit en cours. Il a jugé appropriée la poursuite de missions interdisciplinaires d’établissement des faits, l’envoi d’envoyés spéciaux et de représentants dans leurs régions respectives ainsi que le fait d’encourager la participation accrue des organisations régionales.
Le soutien total apporté par les Etats Membres au sommet historique inter coréen et qui s’est exprimé pendant la 55ème session de l’Assemblée générale a contribué largement au progrès réalisé en faveur de la paix dans la péninsule, a-t-il déclaré. Forte de cet appui, la République de Corée poursuit ses efforts dans ce sens.
Alors que cette année marque le dixième anniversaire de la création de mécanismes humanitaires au sein de l’ONU, il faut se concentrer davantage sur une évaluation complète des activités humanitaires et sur leur possible restructuration, a-t-il ajouté. Trouver des fonds suffisants est également essentiel; les Etats Membres devraient se préoccuper de la tendance actuelle à la baisse des ressources tandis que le Secrétariat devrait explorer de nouvelles méthodes visant à optimiser l’allocation des ressources aux différentes institutions. En incorporant les apports et ressources de la société civile dans son propre travail, les Nations Unies peuvent gagner en crédibilité aux yeux de l’opinion publique, a-t-il conclu.
M. ARNOLDO LISTRE (Argentine) a déclaré que les récents actes terroristes avaient montré, plus que jamais, la nécessité de renforcer le rôle des Nations Unies en tant que seule Organisation à caractère universel capable de relever les nouveaux défis auxquels se heurte l’humanité. Il a souligné l’importance de conserver la dynamique existante entre paix et sécurité, droits de l’homme et développement. Il est indispensable, a-t-il poursuivi, de marquer les liens existants entre la pauvreté et les conflits, entre le manque de développement et l’instabilité, et de s’attaquer aux causes profondes de toutes les crises contemporaines. L’Organisation doit, à cet égard, poursuivre ses efforts.
Le représentant a déclaré qu’il appuyait l’idée développée dans le rapport du Secrétaire général d’un nécessaire respect de la souveraineté populaire, de la responsabilité des dirigeants, des droits fondamentaux et des lois. M. Listre a fait remarquer que, dans ce domaine, il existait un fossé entre les principes des droits de l’homme et leur application.
Il a poursuivi en se félicitant de l’attention portée par le Secrétaire général à la construction d’une stratégie en vue de consolider la paix. Il a fait remarquer, dans ce contexte, qu’une culture de prévention qui prend en compte les problèmes économiques, sociaux et politiques peut constituer un outil essentiel pour la réalisation des objectifs de l’Organisation. Il a en outre affirmé le soutien de son pays aux opérations de maintien de la paix et à l’établissement de mandats réalistes fondés sur une stratégie commune. En matière de désarmement, le représentant a rappelé le soutien de sa délégation à toute entreprise d’élimination des armes de destruction massive. Il a exprimé son inquiétude face à la prolifération rapide des armes conventionnelles et surtout des petites armes. Il a en outre salué le travail des agences de l’ONU dans le domaine des questions humanitaires. Dans le même temps, il a affirmé qu’il était indispensable de protéger les civils les plus vulnérables et le personnel humanitaire, lors des conflits. M. Listre a en outre noté que son pays soutenait pleinement les tribunaux pénaux internationaux, les conventions relatives à la protection des droits des femmes ainsi que la volonté de développer l’accès aux soins pour les populations affectées par le virus du sida. Il a rappelé le soutien de sa délégation au processus préparatoire du Sommet sur le développement durable. Enfin, il a salué les réformes effectuées en matière de gestion de l’Organisation.
M. ENRIQUE A. MANOLO (Philippines) a réaffirmé toute l’importance des efforts visant à faire évoluer les Nations Unies d’une culture de réaction à une culture de prévention. Il a encouragé l’Organisation à poursuivre son travail tendant à assurer l’universalité et à la compréhension des traités sur l’interdiction complète des essais nucléaires et la non-prolifération des armes nucléaires, auquel les Philippines prennent une part active. Il a rappelé que son gouvernement avait récemment ratifié le Traité faisant de la zone d’Asie du Sud-Est une zone exempte d’armes nucléaires et a attiré à cet égard l’attention de la communauté internationale sur la nécessité de contrôler, d’une part, la propagation des armes légères, et d’autre part, sur l’urgence d’avancer dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Il a également fait part, dans le domaine de la coopération et du développement, de tout son soutien à la mise en oeuvre du programme d’action pour les pays les moins avancés, pour la décennie 2001-2010 et a fait sien l’avis du Secrétaire général, selon lequel la croissance économique des pays en développement était nécessaire pour permettre d’atteindre l’objectif visant à l’éradication de la pauvreté. En conclusion, il a insisté sur l’importance de revitaliser l’Assemblée générale et de réformer en particulier le Conseil de sécurité, dans le souci d’une meilleure efficacité de l’Organisation.
M. AHMED ABOULGHEIT (Egypte) a déclaré que les récents événements montraient une défaillance structurelle dans le système de sécurité tel qu’il était prévu par les pères fondateurs et la Charte des Nations Unie. Il a ajouté qu’il fallait encourager le Secrétaire général à renforcer ses efforts et contacts avec les parties concernées pour prévenir toute escalade dans la région explosive du Moyen-Orient, notamment la création par Israël de nouvelles colonies de peuplement dans les territoires palestiniens occupés. La stabilité de l’Afrique constitue, a-t-il poursuivi un facteur important et il a souligné à cet égard l’importance du Sommet de Lusaka à l’occasion duquel l’Afrique a fixé ses priorités et a élaboré un plan de mesures permettant à la communauté internationale d’agir dans un cadre de partenariat qui respecte les démocraties dans les pays d’Afrique.
Il a ajouté que la question des droits de l’homme est une pierre angulaire dans le monde d’aujourd’hui et a regardé la persistance d’un fossé entre les normes et leur application. Il a estimé que dans ce domaine les Nations Unies sont les premières concernées et doivent consentir des efforts plus intenses pour que l’on ne se borne pas aux droits civils et politiques mais que l’on prenne aussi en considération les droits socioéconomiques et culturels ainsi que le droit au développement. Concernant le désarmement, il a souligné l’engagement de son pays dans le désarmement nucléaire. Il a noté le fait que la divergence actuelle sur les priorités a une incidence négative et sape la réalisation de tout objectif de désarmement. Il a indiqué que l’Egypte accueillera un sommet sur l’emploi des jeunes en septembre 2002 à Alexandrie et a lancé un appel à tous les Etats pour qu’ils participent à ce sommet.
Il a également insisté sur l’éradication de la pauvreté afin de parvenir à un développement durable. A ce propos, il a préconisé une approche qui tienne aussi compte de ce qui se passe au niveau international et non pas seulement au niveau national, compte tenu notamment du manque de démocratie dans les prises de décision au niveau économique qui contribue, à son avis, à élargir le fossé entre pays riches et pays pauvres.
M. OSWALDO DE RIVERO (Pérou) a déclaré que son pays n’a aucun doute sur la nécessité pour la communauté internationale d’éradiquer le terrorisme grâce à des efforts conjoints en vue de l’élaboration dans les délais les plus brefs d’une convention internationale globale contre le terrorisme et de l’adhésion de tous les pays aux instruments internationaux sur cette question. Il a apporté son soutien à l’application des recommandations du rapport Brahimi et aux recommandations suggérées par le Secrétaire général en matière de prévention des conflits. Le représentant a indiqué qu’il partageait la volonté de passer d’une culture de réaction à une culture de prévention et qu’il était indispensable de développer des approches régionales et sous régionales. Il a en outre fait observer qu’il fallait conserver une stabilité budgétaire afin que les pays pauvres ne soient pas soumis à des pressions financières. En matière de contrôle des armes, M. de Rivero a déclaré qu’il fallait instaurer le plus rapidement possible une coopération internationale sous l’égide des Nations Unies. Il a insisté sur l’importance de lutter pour l’institutionnalisation d’un ordre démocratique dans les pays où il n’existe pas.
Le représentant a formé l’espoir que les recommandations du Conseil de sécurité en matière de protection des civils dans les conflits armés seront respectées et a exprimé la volonté de voir renforcés les instruments politiques et juridiques assurant le respect du droit humanitaire international par les groupes armés. Il a fait observer que son pays appuyait le renforcement du droit international afin de protéger les droits et les libertés essentiels des individus. Le représentant a en outre fait remarquer qu’un des plus grands défis auquel la communauté internationale était confrontée était celui de la lutte contre la pauvreté, laquelle menace l’avenir de nombreux individus. Enfin, il a regretté l’absence des moyens financiers nécessaires à la réalisation des objectifs du Sommet du Millénaire.
M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a exprimé la solidarité de son pays avec le Gouvernement américain suite à l’attentat perpétré contre sa sécurité, les droits humains de sa population et son droit à la paix. Il a insisté sur la nécessité de prendre les mesures nécessaires pour punir les auteurs et empêcher que de tels actes puissent se reproduire. Il a indiqué qu’il incombait à l’Organisation de renforcer sa coopération avec les Etats Membres et les divers organismes du système, les organisations régionales, gouvernementales et la société civile. Il lui incombe également, a-t-il fait observer, de renforcer sa coopération dans le domaine des droits de l’homme qui sont essentiels à l’édification d’un monde de paix et de consentir des efforts importants afin de créer les mécanismes permettant de réduire le trafic des drogues qui affecte gravement non seulement la santé publique des Etats consommateurs mais a également des effets pervers sur l’ordre public des Etats producteurs en raison de la corruption et de la déstabilisation qu’il engendre. Il a fait état à cet égard de la politique claire et déterminée de son Gouvernement consistant à brûler les cultures et à intenter des poursuites policière et judiciaire contre ceux impliqués dans le trafic.
Il a conclu en affirmant que les Nations Unies doivent poursuivre leurs efforts visant à la réalisation d’un monde d’ordre et de justice; qu’elles doivent également continuer à s’efforcer de réduire le fossé entre les normes en matière de droit de l’homme et leur application et s’efforcer également de favoriser la ratification des traités existants en matière de droits de l’homme.
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