L'HUMANISATION DE LA MONDIALISATION PAR UN RENFORCEMENT DE LA COOPERATION ET DU PARTENARIAT, PRINCIPE CONSACRE PAR LE DIALOGUE DE HAUT NIVEAU DE L'ASSEMBLEE GENERALE
Communiqué de presse AG/1187 |
Assemblée générale
6è plénière – matin
L'HUMANISATION DE LA MONDIALISATION PAR UN RENFORCEMENT DE LA COOPERATION ET DU PARTENARIAT, PRINCIPE CONSACRE PAR LE DIALOGUE DE HAUT NIVEAU DE L'ASSEMBLEE GENERALE
L’Assemblée générale a conclu, ce matin, son deuxième “Dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat” qui a permis à une quarantaine d’Etats membres de l’ONU de s’exprimer sur le thème “S’adapter à la mondialisation : faciliter l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale au XXIè siècle”. Lancé hier, le Dialogue de haut niveau comprenait aussi deux tables rondes ministérielles chargées de se pencher sur les sous-thèmes “Amélioration de l’insertion des pays en développement dans le réseau mondial de l’information et élargissement de l’accès de ces pays aux technologies de l’information et de la communication (TIC)” et “Promotion de l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale et obtention de nouvelles ressources financières publiques et privées destinées à compléter les efforts de développement”.
Ce matin, les participants au Dialogue de haut niveau ont entendu le Président de l’Assemblée générale, M. Han Seeng-Soo, de la République de Corée, présenter un résumé des deux jours de débat. Il s'est d'abord félicité que le Dialogue de haut niveau ait eu lieu au moment où l'économie mondiale connait un ralentissement parce que cela a permis aux participants de progresser dans la réflexion pouvant mener à la définition d'une nouvelle stratégie de développement. Soulignant la contribution du dialogue à la Réunion ministérielle de l'OMC prévue à Doha au Qatar, à la Conférence internationale sur le financement du développement et au Sommet mondial sur le développement durable, prévu à Johannesburg en Afrique du Sud, le Président a aussi mis l'accent sur la faculté du Dialogue de définir une stratégie de suivi de la Déclaration du Millénaire. Donner à la mondialisation un visage plus humain a été reconnu comme une nécessité absolue, a dit le Président en soulignant que l'ONU a été elle aussi reconnue comme un cadre unique et légitime qui pouvait définir des normes et des politiques permettant de faire face aux effets de la mondialisation.
Les participants au Dialogue de haut niveau ont également pris connaissance des résultats de ces deux tables rondes ministérielles. Le Rapporteur de la réunion sur l’accès des pays en développement aux TIC, M. Eladio Loizaga, du Paraguay, a fait part d’une proposition visant à la création d’un fonds d’affectation spéciale destiné à financer le Groupe de travail sur les technologies de l’information et de la communication, récemment constitué à l’initiative du Secrétaire général. Il a également indiqué que les participants avaient envisagé les moyens de renouveler les succès rencontrés par quelques pays à bas indice de salaires, qui sous-traitent désormais certains services d’information pour les grandes multinationales.
Pour sa part, le Rapporteur de la table ronde sur l’obtention de nouvelles ressources financières publiques et privées aux fins du développement, M. Ion Botnaru, de la République de Moldova a d’abord mis l’accent sur le consensus qui s’est dégagé sur la nécessité de rendre plus productive l’utilisation des ressources existantes. La table ronde, a-t-il ensuite indiqué, a étudié la question de la prévention des crises financières et les réformes institutionnelles requises; l’opportunité de financer le développement par la collecte d’impôts sur les transactions financières ou la consommation d’hydrocarbures; la question du système commercial multilatéral et la perspective de la quatrième réunion ministérielle de l’OMC; le problème des coûts de transaction de l’aide publique au développement (APD); ainsi que la question de la dette et l’opportunité de mettre en place un système plus transparent et une structure indépendante pour régler les différends entre débiteurs et créditeurs.
Le Dialogue de haut niveau est un mécanisme de suivi et d’évaluation intergouvernemental de l’Agenda pour le développement, adopté par l’Assemblée générale en 1997. Cette dernière a voulu que le Dialogue soit l’opportunité de débattre de questions nouvelles touchant la coopération internationale pour le développement; le but étant de promouvoir une meilleure compréhension des thèmes mondiaux et transnationaux et de donner un élan à la coopération économique internationale pour le développement.
Ont conclu le débat, ce matin, les représentants de la Mongolie, du Bangladesh, du Paraguay, du Yémen, de la République tchèque, de la Libye, de la Thaïlande, du Népal, de Nauru, au nom du Forum des îles du Pacifique, du Guatemala, des Maldives, du Myanmar, de la Bolivie et du Nigéria.
DÉVELOPPEMENT DURABLE ET COOPÉRATION ÉCONOMIQUE INTERNATIONALE: DIALOGUE DE HAUT NIVEAU SUR RENFORCEMENT DE LA COOPÉRATION ÉCONOMIQUE INTERNATIONALE POUR LE DÉVELOPPEMENT PAR LE PARTENARIAT (97 c)
M. JARGALSAIKHANY ENKHSAIKHAN (Mongolie), s’associant à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine, s’est inquiété des inégalités grandissantes en dépit des efforts faits par les pays en développement pour s’intégrer à l’économie mondiale. Pour les aider, il est indispensable de lever les barrières qui entravent le commerce et d´appliquer largement la clause de la nation la plus favorisée. Le représentant a également attiré l’attention sur les coûts élevés des transports qui créent un handicap supplémentaire pour les pays enclavés qui paient jusqu’à trois fois plus que les pays industrialisés et deux fois plus que les autres pays en développement. Il a demandé à ce que la question des pays enclavés soit dûment abordée lors des prochaines réunions de l’Organisation mondiale du commerce et lors de la prochaine Conférence mondiale sur le financement du développement.
Le représentant a Ensuite exhorté les Nations Unies à veiller à ce que les pays en développement ne deviennent pas de plus en plus marginalisés et puissent bénéficier des transferts de technologies nécessaires pour tirer profit des technologies de l’information et de la communication (TIC). À cet égard, il s’est félicité de la création du Groupe de travail sur les TIC et a souhaité qu’il puisse commencer ses travaux rapidement. Il est important de conjuguer les efforts de la société civile, des institutions multilatérales, des gouvernements et de la communauté des donateurs pour décider des moyens d’aider les pays en développement à acquérir les technologies dont ils ont besoin. Pour ce faire, l’éducation doit figurer au rang des priorités, ainsi que le développement des infrastructures et l’intégration des populations rurales.
M. SHAMEEM AHSAN (Bangladesh) a déclaré que les pays en développement et les pays les moins avancés (PMA) sont de plus en plus marginalisés par les forces conjuguées de la mondialisation et de la libéralisation du commerce international. Cette marginalisation s'observe à travers le déclin continu des parts de marchés de ces pays dans le commerce international et par le déclin des ressources d'investissement qui leur sont destinées et la baisse constante de leur productivité. La nécessité d'une coopération internationale accrue se fait de plus en plus sentir pour aider ces pays, qui ont besoin d'un environnement mondial plus favorable et plus sensible à leurs besoins. Face à l'expansion croissante de la pauvreté et à l'exclusion de plus en plus grande des populations pauvres et des femmes, le Bangladesh demande la mise en oeuvre des recommandations et des programmes d'action des grandes conférences organisées par les Nations Unies au cours des années 90. Nous pensons qu'il est indispensable de mettre en place, sous la responsabilité de l'ONU, un mécanisme de mise en oeuvre et de suivi de ces programmes d'action. L'ONU devrait assurer le suivi coordonné de cette mise en oeuvre au niveau mondial et régional. Plus que d'autres pays, les PMA, qui ont du faire face à la mondialisation sur des bases très faibles, ont des besoins urgents qui ont été relevés dans le programme d'action et dans la déclaration adoptés lors de la Troisième Conférence de l'ONU sur les PMA tenue à Bruxelles.
La coopération internationale présuppose des partages de ressources et d'expertise, en vue de faire face aux défis de la mondialisation. La réforme la plus urgente devrait comprendre la création d'un mécanisme pour la gestion des crises financières et pour la prévention de toutes autres crises économiques qui pourraient se profiler à l'horizon. Nous appuyons la tenue de la Conférence internationale sur le financement du développement, qui aura lieu l'an prochain au Mexique. Nous la considérons comme la pierre angulaire des programmes qui seront lancés après la Conférence de Bruxelles sur les PMA. Nous pensons que des mesures spéciales devraient être prises pour faciliter l'intégration des pays en développement et des PMA dans l'économie mondiale. Ces mesures touchent à une ouverture des marchés en faveur de ces pays; à la facilitation des mouvements de main d'oeuvre en provenance des pays pauvres; au retrait progressif de toutes les barrières tarifaires et autres restrictions du même type; à l'augmentation du niveau des capitaux d'investissement destinés aux pays en développement et aux PMA; à l'annulation de la dette, et enfin, à l'augmentation de l'assistance technique et des transferts de connaissances, du Nord vers le Sud.
M. ELADIO LOIZAGA (Paraguay) a estimé que la tenue de ce Dialogue de haut niveau, dans le contexte actuel, est le symbole de la fermeté et de la détermination de la communauté internationale à poursuivre la tâche essentielle qu’elle s’est assignée. Les évènements tragiques ne sauraient nous détourner de notre objectif, a insisté le représentant avant d’exprimer la solidarité de son pays vis-à-vis du peuple et du gouvernement des Etats-Unis. Commentant le thème du dialogue, le représentant a reconnu que la mondialisation est une réalité incontournable qui exige une réflexion sur la manière de la rendre bénéfique à toute l’humanité. En conséquence, le représentant a estimé que l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale dépend d’un effort collectif des Nations Unies, de l’OMC, des institutions de Bretton Woods, du secteur privé et de la société civile. Il a aussi souligné l’importance du processus du financement pour le développement en appelant à aborder avec détermination les réunions telles que la conférence de Monterrey, la réunion ministérielle de l’OMC et les prochaines discussions des institutions de Bretton Woods.
Soulignant le rôle du commerce dans la mobilisation de ressources aux fins du développement, le représentant a prôné une libéralisation plus avant des échanges commerciaux, en particulier en ce qui concerne les produits agricoles. Appelant à l’élimination des obstacles tarifaires et non tarifaires, le représentant a jugé essentiel que les pays en développement aient accès sur un pied d’égalité au système commercial multilatéral. Il a enfin évoqué la situation particulière des pays sans littoral, des pays les moins avancés et des petits Etats insulaires pour dire qu’il serait contre-productif d’englober tous les pays en développement dans une seule catégorie en omettant les différences dans la situation, le niveau de développement et la capacité de s’intégrer dans les processus internationaux.
M. AHMED AL-HADDAD (Yémen) a insisté sur la nécessité d’instaurer une réelle dynamique au sein du dialogue sur le financement du développement à l’heure de la mondialisation. Il a regretté que la mondialisation ait confiné ses objectifs au marché sans se préoccuper des conséquences sociales ou humanitaires. L’état actuel des marchés a contribué à créer de nombreux obstacles pour les pays en développement qui sont de plus en plus marginalisés. Dans ce contexte, les efforts de financement de développement doivent être faits sur la base de la responsabilité commune de toute la communauté internationale. Il importe de mettre l’accent sur le renforcement des capacités des pays en développement, notamment leurs infrastructures et ressources humaines et faciliter l’accès de leurs produits aux marchés internationaux.
Le représentant a estimé qu’il est indispensable de renforcer la capacité de négociation de ces pays dans les instances financières et économiques internationales. Lourdement endettés, les pays en développement, sont aujourd’hui dépendant de l’aide bilatérale ou multilatérale, ce qui leur enlève la capacité de négocier et empêche leur intégration comme partenaire égal dans l’économie mondiale. Les efforts visant leur intégration par le partenariat doivent permettre d’accroître leur participation dans le processus de prise de décisions internationales. Leurs intérêts et leurs spécificités doivent être dûment pris en compte. En dernier lieu, le représentant s’est félicité des perspectives de dialogue ouvertes par la prochaine Conférence sur le financement du développement et la création du Groupe de travail sur les technologies de l’information et da la communication.
M. VLADIMIR GALUSKA (République tchèque) a déclaré que son pays partageait les vues exprimées par le représentant de la Belgique au nom de l'Union européenne. La République tchèque soutient tous les objectifs de développement promus par les Nations Unies et soutient aussi les mesures prises par les institutions de Bretton Woods et l'OMC en vue de faciliter l'intégration des pays en voie de développement à l'économie mondiale. Nous croyons que les processus en cours au sein des institutions financières et commerciales internationales vont dans le sens de cette intégration. La coopération économique internationale a des impacts importants sur la facilitation de l'entrée des pays en développement dans la mondialisation. Mais la première responsabilité de cette intégration incombe d'abord aux pays en développement eux-mêmes, et nous pensons que les initiatives lancées par le FMI en faveur de la restructuration et de l'assainissement de leurs économies et de celles des pays en transition doivent être positivement reconnues et menées à terme. La République tchèque pense d'autre part qu'il faudrait prêter plus d'attention à la coopération régionale, dont les possibilités n'ont pas encore été suffisamment explorées.
M. AHMED AL ATRASH (Libye) a souligné que le Dialogue se tient à quelques jours seulement de la perpétration d’un “acte terroriste horrible” qui a frappé les villes de New York et de Washington et une autre ville en Pennsylvanie. Le représentant a donc adressé ses condoléances à tous les membres de la société américaine en insistant sur le fait que cet acte terroriste n’est approuvé par aucune religion monothéiste. En droit positif, cet acte est un crime en droit positif, a encore dit le représentant avant d’ajouter que la Libye, qui a été victime d’actes terroristes sous toutes ses formes, réaffirme la nécessité de combattre ce fléau par une action adoptée et dirigée par les Nations Unies. Le représentant a donc, salué la réunion de l’Assemblée générale, qui se tiendra au cours du mois d’octobre, sur la lutte contre le terrorisme. A propos du thème du Dialogue de haut niveau, il a déclaré que la mondialisation rencontre une grande opposition en raison de la répartition inéquitable des richesses qu’elle génère. Le danger pour les pays en développement n’est plus la marginalisation mais un abandon pur et simple, a estimé le représentant en insistant sur l’incapacité des deux tiers de la population mondiale à réaliser le développement par la croissance économique, le partenariat ou l’accès aux nouvelles technologies.
Appelant à un changement radical, le représentant s’est attardé sur la situation des pays africains. Dans ce cadre, il rappelé l’adoption, l’année dernière à La Havane, par le Groupe des 77 et la Chine d’un Programme d’action ambitieux pour faciliter l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale. La mondialisation peut devenir une force positive grâce à la coopération économique et au partenariat, a jugé le représentant en invoquant aussi la Déclaration du Millénaire. En l’absence d’un effort mondial réel, il ne sera pas possible de faire de la mondialisation un processus global, a insisté le représentant en exhortant les pays du Nord à souscrire “avec sincérité et enthousiasme” aux engagements internationaux. L’établissement de clauses nouvelles devient chose urgente, a conclu le représentant avant d’appeler les Etats membres à saisir l’occasion de la réunion ministérielle de l’OMC, de la Conférence de l’ONU sur le financement du développement et du Sommet mondial sur le développement durable pour faire avancer l’agenda du développement et le processus du partenariat et aborder les questions importantes comme l’élimination des obstacles au développement, dont le fardeau de la dette.
M. KULKUMUT SINGHARA NA AYUDHAYA (Thaïlande), associant sa déclaration à celle du Groupe des 77 et de la Chine, a mis l’accent sur le renforcement des capacités des pays en développement afin de leur permettre de bénéficier pleinement de la mondialisation. Il a reconnu que ces pays doivent s’attacher à générer la croissance économique par la libéralisation de leurs économies. Rappelant les conséquences en chaîne de la dernière crise financière asiatique, le représentant s’est déclaré favorable à une réforme globale de l’architecture financière internationale en vue d’établir de meilleurs mécanismes de gestion des crises et de créer un environnement plus propice au commerce des pays en développement. Le représentant s’est déclaré convaincu qu’à l’instar de la coopération Sud-Sud, les accords régionaux et sous-régionaux contribuent de manière efficace aux efforts d’intégration des pays en développement. Il a cité en exemple les efforts d’intégration effectués dans le cadre de la Décennie pour le développement de la sous-région du Grand Mékong. Abordant ensuite la question de la prochaine Conférence mondiale sur le financement du développement, le représentant a insisté sur le fait que les réponses apportées aux questions relatives aux flux de capitaux privés, à l’Aide publique au développement et aux problèmes systémiques, auraient un impact considérable sur le développement et l’intégration des pays en développement.
En ce qui concerne le rôle des TIC dans le développement, le représentant a indiqué qu’il est indispensable d’instaurer des services de communications fiables et peu coûteux dans les pays en développement. Pour ce faire, il faut donner la priorité à la construction et au développement d’une meilleure infrastructure de télécommunications. En outre, il importe d’investir parallèlement dans les ressources humaines et la formation afin d’assurer la meilleure utilisation possible des nouvelles technologies. En outre, la Thaïlande mesure les enjeux et les possibilités offerts par l’utilisation de l’Internet dans l’administration et s’efforce de renforcer ses capacités dans ce domaine. S’inquiétant toutefois de la marginalisation croissante des pays en développement, le représentant a réaffirmé le soutien de son pays aux initiatives prises dans le cadre des Nations Unies en vue de promouvoir le développement et notamment au Groupe de travail sur les TIC, récemment créé.
M. MURARI RAJ SHARMA (Népal) a déclaré que les pays pauvres ont été trahis par le processus de mondialisation qui, selon le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a rendu 66 pays du monde plus pauvres qu'ils l'étaient il y a une décennie. L'opposition à la mondialisation prend de l'ampleur parce qu'elle a une raison bien fondée: la mondialisation n'est pas vraiment universelle, et elle abandonne une majorité des peuples de la planète à la pauvreté. Promouvoir l'intégration des pays en développement à l'économie mondiale suppose que l'on investisse lourdement dans le renforcement des ressources humaines et que l'on assure un accès aux marchés juste et équitable aux produits des pays en développement sur les marchés des pays riches. Tous les pays en développement ont des capacités d'exportation dont ils pourraient profiter si on leur en donnait l'opportunité, c'est à dire si on leur assurait des débouchés. Ils pourraient produire ce dont ont besoin les marchés mondiaux si les transferts techniques et l'accès au réseau d'information leur étaient assurés. Les pays en développement ne peuvent attirer les investissements étrangers directs dont ils ont tant besoin s'ils n'ont pas au départ des infrastructures de bases opérationnelles: routes, énergie, marchés, éducation de qualité, services de santé, et cadres juridiques et légaux permettant le fonctionnement d'institutions transparentes et crédibles.
Les pays en développement ne parviendront pas à s'intégrer aux échanges mondiaux s'ils n'ont pas les ressources dont ils ont besoin pour amorcer leur développement national. Ces ressources devraient provenir de l'aide publique au développement, de la résolution de la crise de la dette et du renforcement de leurs institutions de gouvernance, susceptible d'attirer ensuite des investissements. Selon le rapport du panel de haut niveau présidé par M. Ernesto Zedillo, ancien Président du Mexique, la communauté internationale doit assurer aux pays pauvres 50 milliards de dollars pour atteindre les objectifs de développement agréés par la Déclaration du millénaire. Aucune institution internationale ne semblant être en mesure de lever de telles ressources, la réunion ministérielle de l'OMC qui doit se tenir au Qatar doit examiner les modalités de lancement d'un cycle de négociations commerciales pour le développement, dont les termes et les mesures pourraient permettre au pays de générer les ressources dont ils ont besoin à travers des activités commerciales. La mondialisation doit reposer sur des règles du jeu équitables. Les pays riches doivent mettre fin aux mesures protectionnistes avec lesquelles ils protègent leurs marchés et leurs producteurs, notamment dans les domaines agricoles et textiles et dans les autres secteurs à emploi intensif de main d'oeuvre, où les pays en développement ont des avantages comparatifs indéniables.
M. VINCI Niel CLODUMAR (Nauru) au nom du Forum des îles du Pacifique, a déclaré que pour les Etats de sa région, la mondialisation demeure une énigme avec les risques de marginalisation qu’elle comporte pour les pays à faible économie. Il a donc énuméré les questions d’importance pour ces pays en citant, en premier lieu, la nécessité de tenir compte de la situation particulière des petits Etats insulaires en développement. Il a jugé, à cet égard, important de s’assurer que les processus de gradation liés à la catégorie des pays les moins avancés (PMA) ne soit pas prématurés. Le représentant a aussi jugé important de fournir aux pays de sa région l’assistance technique et les services consultatifs requis dans le domaine du commerce et de l’investissement. Il a demandé aux institutions de l’ONU d’inclure la vulnérabilité des Etats insulaires dans les critères relatifs à la gradation et, à l’octroi de l’aide, et à l’élaboration des stratégies de développement et d’investissement. Le représentant a enfin souligné la nécessité d’appuyer, dans les pays de sa région, le développement du secteur privé, d’améliorer les cadres réglementaires et les infrastructures et de soutenir les politiques et les investissements nécessaires pour exploiter le potentiel des TIC.
M. GERT ROSENTHAL (Guatemala), associant sa déclaration à celle du Groupe de 77 et de la Chine, a insisté sur la nécessité de donner tout son sens à la notion de partenariat. En effet il ne suffit pas de se montrer du doigt, les uns accusant les autres de ne pas faire les efforts suffisants ou de ne pas créer un environnement international propice. Les deux positions comportent des éléments de vérité. Il importe surtout d’aborder les questions qui sont au cœur du débat dans un réel esprit de partenariat permettant aux efforts nationaux d’être relayés par un réel effort de la communauté internationale pour aider les pays en développement à surmonter les obstacles. Lors des réunions à venir, que ce soit la Conférence mondiale sur le financement du développement ou la table ronde ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), il importe donc de changer d’attitude et d’assumer nos responsabilités individuelles et collectives pour assurer le développement et la réduction de la pauvreté.
M. HUSSAIN SHIHAB (Maldives) a déclaré qu’au cours des deux dernières décennies, les Maldives ont accompli des progrès notables en matière de développement économique et social. Les succès atteints dans ces domaines l’ont été grâce à la stabilité politique et aux politiques prudentes menées par le pays, soutenu par une assistance internationale généreuse de la communauté internationale aux Maldives et à d’autres PMA. Mais il semble qu’à l’heure actuelle la communauté internationale soit en train de vouloir pénaliser les Maldives pour leur succès. Nous parlons, a dit le représentant, de la mesure de gradation de notre pays de la liste des pays les moins avancés. Au mois d'août, certaines instances ont proposé de faire sortir les petits Etats insulaires en développement de la liste des PMA, au prétexte que leurs statistiques et indicateurs d'indices de développement remplissaient les critères qui permettent de ne plus les considérer comme des PMA. Mais une étude plus soutenue de leur situation permet de clairement s'apercevoir que la réalité de la vie quotidienne des populations de ces pays fait d'eux des PMA. Il est donc injuste de s'appuyer exclusivement sur des indicateurs abstraits pour prendre des décisions aussi graves.
Notre délégation pense que la communauté internationale a le devoir d'aider les petits Etats insulaires en développement à intégrer l'économie mondiale. L'engagement de la communauté internationale à encourager et à promouvoir les flux d'investissements étrangers directs vers les PMA doit être respecté, de même que ceux concernant le versement d'un certain pourcentage du PIB des pays riches à l'Aide publique au développement et d'un soutien accentué aux PMA pour leur permettre de renforcer leurs capacités humaines et institutionnelles. Les Maldives pensent que la Conférence de Bruxelles a bien défini, dans son programme d'action et sa Déclaration finale, le chemin à suivre pour résoudre les problèmes auxquels font face les PMA.
Nous sommes d'avis que les pays en développement et les PMA devraient pleinement bénéficier des opportunités offertes par la révolution des technologies de l'information de la communication (TIC). La participation du secteur privé et des partenariats opérationnels avec les institutions internationales seraient fort utiles dans cette tâche. Sur le plan financier, nous plaçons beaucoup d'espoirs dans la tenue de la Conférence internationale sur le financement du développement qui aura lieu au Mexique l'an prochain. Nous espérons que ses travaux permettront de trouver de nouvelles sources et de nouvelles stratégies de financement pour le développement.
M. KYAW TINT SWE (Myanmar) a estimé qu’il est temps de réévaluer l’ensemble du système des relations internationales pour forger un nouveau partenariat qui permettrait l’intégration des pays en développement dans l’économie afin que “tous puissent jouir des bénéfices de la mondialisation”. Le représentant a encore estimé que l’évolution des choses exige de la communauté internationale qu’elle déploie davantage d’efforts dans les domaines de l’APD et de l’allégement de la dette. Nous devons, a-t-il poursuivi, réaliser l’objectif fixé par le Sommet du Millénaire qui est de réduire de moitié la pauvreté d’ici 2015. Nous devons reconnaître que la pauvreté n’est pas seulement un problème économique mais un problème social. En conséquence, le représentant s’est dit convaincu que le problème de la pauvreté ne peut être résolu par les seules ressources financières tant il est vrai qu’il exige une approche intégrée.
Le représentant a poursuivi sur le thème du financement du développement comme moteur de la coopération au développement avant de s’attarder sur le commerce et d’appeler à un système commercial ouvert, fondé sur des règles, transparent et non discriminatoire. Il a donc insisté sur l’importance qu’il y a à promouvoir l’accès des produits pour lesquels les pays en développement ont un avantage comparatif aux marchés du Nord. A propos des TIC il a demandé aussi la formation d’un nouveau partenariat.
M. ERWIN ORTIZ GANDARILLAS (Bolivie), associant sa déclaration à celle du Groupe des 77 et de la Chine, a regretté que l’on ne donne aucune date butoir pour l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale. Cette intégration demande aussi la participation des pays développés, compte tenu du fait que le système actuellement en vigueur ne répond pas aux besoins de ces pays. Il apparaît du reste que les déséquilibres persistants continuent d’aggraver la situation de la majorité des pays en développement avec toutes les conséquences politiques que cela comporte. Il convient de se demander quelle réponse vont apporter les institutions internationales, les institutions financières et la communauté internationale. Le représentant a déploré que les diverses propositions visant à réformer l’architecture financière mondiale ne soient pas suivies d’effet. Ainsi la mondialisation, poussée par les forces du marché, continue à creuser le fossé entre les riches et les pauvres. Il est urgent d’humaniser la mondialisation et de la mettre au service de l’être humain.
Dans ce contexte, il serait sans doute intéressant d’examiner la possibilité de construire des ponts dans les domaines politique, social, économique, et culturel pour faciliter l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale. Par exemple, il importe d’aider les pays enclavés à développer leurs infrastructures de transports et de faciliter l’accès libre des produits des pays en développement aux marchés mondiaux. Il faut également établir des ponts technologiques pour faciliter les transferts de technologies, mais il faut parallèlement développer les ressources humaines et établir un cadre juridique et institutionnel, régional et mondial, garantissant le respect des droits de tous. S’il faut accroître la participation des pays en développement aux processus de décision, il est évident que ces mesures ne sauront être prises et appliquées sans la participation des pays développés qui pèsent d’un poids plus lourd sur le contexte mondial.
M. TENIOLA OLUSEGUN T. APATA (Nigéria) a déclaré que les tendances actuellement observées au sein de l'économie internationale ont montré que les différents pays avaient reconnu que l'intégration à la mondialisation relevait d'abord de leurs propres efforts au niveau national. Les Etats ont également reconnu que l'intégration régionale était un facteur qui facilite l'intégration des économies aux échanges mondiaux. L'Union européenne est un parfait exemple de cette analyse. Plus des deux tiers des exportations et importations de l'Europe se font désormais entre pays d'Europe de l'Ouest, ce qui n'était pas le cas il y a 20 ans. Mais en termes relatifs, les échanges de l'Europe avec le reste du monde et notamment avec l'Afrique, ont beaucoup décliné. Les investissements étrangers directs européens se font aussi beaucoup plus sur une base intra-européenne. Si la mondialisation a provoqué l'enrichissement des économies d'Europe et d'Amérique du Nord, elle a par contre accru le niveau et l'étendue de la pauvreté dans la majorité des pays en développement. La Commission économique pour l'Afrique estime que 44% de la population de l'Afrique vit dans un état de pauvreté extrême, ce taux atteignant 59% en Afrique sub-saharienne. La plupart des pays en développement dépensent beaucoup plus pour assurer leur service de la dette qu'ils ne le font pour l'éducation, la santé et l'équipement en infrastructures dont ont besoin leurs peuples. La part de l'Afrique dans les flux d'investissements directs étrangers n'est que de 1,2 % au niveau mondial. Les flux de capitaux ont eu tendance ces dernières années à circuler de pays riches à pays riches.
L'intégration des pays en développement à l'économie mondiale, notamment en ce qui concerne l'Afrique, demande que des actions soient prises aux niveaux national, régional et mondial. Au niveau national, on a besoin de filets de sécurité pour lutter contre la pauvreté extrême et amortir les conséquences sévères des ajustements structurels. L'Etat doit continuer à jouer un rôle de protection social et d'éducation, tout en créant des opportunités pour le secteur privé. La réalisation d'une intégration régionale a quant à elle besoin d'investissements et de ressources dont ne disposent pas les pays africains. Mais elle est indispensable à la réalisation d'une intégration réussie au niveau mondial, et c'est pourquoi les dirigeants africains ont lancé la Nouvelle initiative africaine de développement, lors du sommet de l'Organisation de l'unité africaine qui s'est tenu à Lusaka en Zambie. Conçu par les Africains eux-mêmes sur une base faisant appel à la bonne gouvernance, ce plan représente la vision et le désir de l'Afrique de s'intégrer à l'économie mondiale, et il a besoin du soutien du soutien et des partenariats internationaux pour son succès.
Présentation des conclusions des deux tables rondes ministérielles
Présentant les conclusions de la table ronde sur «l’élargissement de l’accès des pays en développement aux technologies de l’information et de la communication (TIC)», M.ELADIO LOIZAGA (Paraguay), a indiqué que les discussions avaient insisté sur la nécessité d’aborder les TIC dans le contexte plus large du développement et sur le fait qu´elles ne sont pas une panacée qui permettrait de surmonter tous les obstacles au développement. Identifiant les éléments qui contribuent au fossé numérique, les représentants ont mis l’accent sur le manque d’infrastructure, l’inadéquation des règlements en vigueur, le coût élevé de l’accès aux réseaux et le manque de ressources humaines qui gênent leur développement, notamment dans les zones rurales. Des solutions ont été proposées pour pallier la faiblesse de l’infrastructure, notamment en favorisant l’utilisation collective et en baissant les coûts. Les représentants ont également soulevé le problème de la fuite des cerveaux, qui pourrait également favoriser les transferts de technologies, et demandé à ce que l’on examine cette question plus avant. Dans l’ensemble les participants ont rappelé que pour certains pays l’éducation et la santé restaient des priorités. Ils ont également attiré l’attention sur le fait qu’il fallait s’assurer que les femmes aient un accès égal à l’infrastructure, l’éducation et la formation relative aux TIC.
Les participants ont souligné l’importance de développer des sites locaux. Le contenu est effectivement l’un des plus grands défis qui se pose dans le cadre du développement des TIC, non seulement en termes de langue, mais aussi de contexte social, historique et culturel. Par ailleurs, les représentants se sont demandés s’il était possible de réitérer les succès rencontrés par certains pays qui offraient de traiter à un coût plus bas certains services de traitement de l’information externalisée par les grandes multinationales. À cet égard, la coopération sud-sud peut s’avérer particulièrement utile. Les participants ont également pris en considération le rôle de l’État, estimant qu’il se devait d’établir un environnement propice et garantir un accès équitable aux TIC. En vue de réduire les inégalités, les participants ont également recommandé le renforcement de la coopération nationale. Ils ont estimé que les organisations non gouvernementales avaient un rôle à jouer pour faciliter les transferts de technologies, notamment la coopération avec les universités et les professionnels. En dernier lieu, favorables à une meilleure coopération régionale et internationale, les participants ont mis en valeur le rôle des Nations Unies et ont espéré que le Groupe de travail sur les TIC apporterait une aide importante dans la réduction du fossé numérique. Pour ce faire, ils ont proposé la création d’un fonds d’affectation spéciale pour appuyer les actions du groupe de travail.
Présentant les conclusions de la table ronde sur «l’obtention de nouvelles ressources financières publiques et privées destinées à compléter les efforts de développement», M. ION BOTNARU (Moldova) a énuméré les points abordés en soulignant d’abord la nécessité, reconnue par tous les participants à la table ronde, d’aller au-delà des accords existants en matière de financement du développement et de définir la qualité, le type et la quantité des ressources existantes pour rendre leur utilisation plus productive. M. Botnaru a ensuite cité, parmi les points examinés, la question de la prévention des crises financières. A ce sujet, des réformes institutionnelles plus larges ont été préconisées. Les participants ont reconnu la nécessité de trouver les moyens d’impliquer le secteur privé dans la gestion des crises et les difficultés que cela représente. Un examen plus avant des questions de l’interdépendance macroéconomique et des effets de contagion a également été demandé. Par ailleurs, les participants ont reconnu que l’évolution rapide de l’économie mondiale avait conduit à un déficit démocratique dans les structures de gouvernance économique. En conséquence, des règles et des institutions nouvelles ont été demandées conformément au Rapport du Groupe d’experts sur le financement du développement, dit Rapport Zedillo, qui a proposé la création d’une institution économique chargée de superviser les autres pour prévenir la polarisation et l’insécurité économiques.
Pour accroître les ressources aux fins du développement, les participants ont également discuté des propositions, contenues dans le Rapport Zedillo, visant à imposer des taxes internationales sur les transactions financières – Taxe Tobin- ou sur la consommation d’hydrocarbures. Ils ont toutefois reconnu la contradiction qui existe entre la collecte de tels impôts et les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés par le Protocole de Kyoto. L’idée de créer une Organisation fiscale internationale chargée de l’harmonisation et de la coopération en matière fiscale a aussi été lancée.
La question du commerce comme moyen de financer le développement a aussi été abordée et à ce propos, les participants ont souligné l’étape décisive que sera la quatrième réunion ministérielle de l’OMC qui doit se tenir à Doha au Qatar, dans deux mois. La question de l’APD a permis aux participants de réfléchir aux moyens de réduire les coûts de transaction. Souscrivant, une fois encore, aux recommandations du Rapport Zedillo, ils ont proposé que les récipiendaires de l’APD élaborent leur propre stratégie de développement à l’intention des donateurs afin d’assurer la primauté des priorités nationales sur les conditions posées par les donateurs. Les partenariats publics/privé, notamment par le canal des ONG, ont également été présentés comme un moyen de réduire les coûts de procédure.
La dette et ses conséquences sur le financement du développement a fait l’objet des discussions au cours desquelles les participants ont souligné la nécessité d’aller au-delà de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE) et de mettre en place un système plus transparent et juste. Un participant a aussi souligné la nécessité de respecter les droits du débiteur notamment par une structure indépendante qui déterminerait les termes du règlement des différends éventuels. Dans la gestion des ressources aux fins du développement, le rôle de l’Etat a été réaffirmé même si, au vu des circonstances actuelles, une action coordonnée entre secteurs public et privé a été préconisée. Pour ce qui est de la mobilisation des ressources domestiques, les propositions du Rapport Zedillo relatives au lien entre les schémas de pensions et l’épargne ont été discutées ainsi que le rôle des secteurs public et privé dans leur gestion.
L’influence des conflits et des catastrophes naturelles sur la faculté des pays à mobiliser des ressources aux fins du développement a été examinée. Beaucoup ont reconnu que ces fléaux et la destruction des capitaux humain et financier qu’ils entraînent avaient conduit à une “décapitalisation”. En conséquence, la recapitalisation des institutions de crédit a été perçue comme une initiative susceptible d’assurer la disponibilité des ressources.
Résumé du Président
M. HAN SEUNG-SOO, Président de la 56ème Assemblée générale des Nations Unies, a déclaré dans ses remarques finales que les débats en plénière ont permis d'échanger des vues diverses sur la situation économique internationale. Le Dialogue de haut niveau, s'est-il félicité, a eu lieu au moment où l'économie mondiale connaît un ralentissement, permettant ainsi aux participants de progresser dans la réflexion pouvant mener à la définition d'une nouvelle stratégie de développement. Les délégations ont été d'avis que ce Dialogue pouvait faire des apports importants aux grandes conférences qui seront organisées dans les mois qui viennent et au cours des années qui s'annoncent, y compris la réunion de l'OMC prévue à Doha au Qatar, la Conférence internationale sur le financement du développement, qui aura lieu à Monterrey au Mexique, et le Sommet mondial sur le développement durable, prévu à Johannesburg en Afrique du Sud. Certaines délégations ont aussi estimé que ce Dialogue pouvait définir une stratégie de suivi de la Déclaration du Millénaire.
La mondialisation a été acceptée comme une réalité incontournable, et l'accent a été mis sur les politiques qui pourraient être élaborées et mises en place pour en tirer le maximum de bénéfices. Donner à la mondialisation un visage plus humain a été reconnu comme une nécessité absolue, tout comme l'ouverture des marchés des pays riches aux produits des pays en développement et la fourniture à ces derniers de nouvelles sources de financement. Les délégations ont estimé que l'ONU était le cadre unique et légitime qui pouvait définir les normes et de ces politiques permettant de faire face aux effets de la mondialisation. Pour les délégations, les Nations Unies sont le seul organisme qui peut réunir toutes les parties prenantes pour créer les partenariats dont a besoin la promotion du développement durable.
Concernant la question du financement du développement, des soucis ont été exprimés sur la volatilité des capitaux à court terme et les fuites incontrôlables de capitaux, contre lesquels les délégations ont demandé que soit créé un mécanisme de surveillance et d'action. A ce propos, la prochaine Conférence internationale sur le financement du développement a été perçue comme une opportunité dont il faut tirer profit pour améliorer le système de financement de la croissance et du développement. Les pays ont aussi appelé à l'arrêt du déclin de l'aide publique au développement et ont demandé que celle-ci atteigne les niveaux qui avaient été internationalement agréés, soit 0,7% du PIB des pays riches. Un appel a été lancé en faveur des petits Etats insulaires en développement, dont les indices de vulnérabilité doivent être revus, et les délégations ont demandé qu'une solution équitable et durable soit trouvée au problème de la dette. Les participants au Dialogue ont d'autre part demandé que la gouvernance du système financier et monétaire international soit amélioré.
Concernant les technologies de l'information et de la communication (TIC) il a été relevé que leur usage a favorisé l'émergence d'une économie mondiale basée sur les connaissances. Mais les délégations ont reconnu et déploré l'existence d'une fracture numérique qui s'étend et ont demandé que des efforts soient déployés en vue de la réduire. Des programmes pertinents à cet égard pourraient être menés par les organisations internationales, dont l'ONU et les institutions de Bretton Woods, et aussi les institutions et banques régionales de développement. La décision de l'Union internationale des télécommunications de convoquer un Sommet mondial sur la société de l'information a été appuyée par les délégations qui ont espéré que l'Assemblée générale participe à l'organisation de cette rencontre.
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