L'ELIMINATION DE LA FRACTURE NUMERIQUE ET L'ASSURANCE DE RESSOURCES ADEQUATES SONT INDISPENSABLES A l'INTEGRATION DES PAYS EN DEVELOPPEMENT DANS LA MONDIALISATION
Communiqué de presse AG/1186 |
Assemblée générale
5ème séance plénière – après midi
L'ELIMINATION DE LA FRACTURE NUMERIQUE ET L'ASSURANCE DE RESSOURCES ADEQUATES SONT INDISPENSABLES A l'INTEGRATION DES PAYS EN DEVELOPPEMENT DANS LA MONDIALISATION
L'Assemblée générale a poursuivi cet après-midi son dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat, dont le thème général met l'accent sur l'adaptation à la mondialisation et la facilitation de l'intégration des pays en développement dans l'économie mondiale.
Au cours des débats de cet après-midi, les délégations ont examiné les questions de l'insertion des pays en développement dans le réseau mondial de l'information, et de l'obtention de nouvelles ressources financières publiques et privées destinées à compléter les efforts de développement. Concernant le thème de l'insertion dans le réseau mondial de l'information, les délégations ont relevé la place importante qu'occupent dans la nouvelle économie mondiale les nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) dont la maîtrise et l'usage sont l'essence des nouvelles formes d'échanges financiers, de productions industrielles spécialisées, et de commerce électronique national et transfrontalier, qui caractérisent la mondialisation. Regrettant que le fossé numérique qui existe entre les pays riches et les pays en voie de développement persiste en créant des inégalités croissantes, des délégations, dont celles de la Tunisie et du Brésil, ont exprimé leur soutien à l'initiative prise par le Secrétaire général de créer un groupe de travail sur les technologies de l'information et de la communication, dont le mandat est d'étudier les possibilités qu'offrent ces technologies en matière de promotion de la croissance et du développement économique en facilitant le transfert et la maîtrise des informations et des connaissances et en éliminant les barrières qui se posaient autrefois aux transferts d'investissements et aux opérations financières internationales.
Les délégations ont encouragé la tenue des "sommets mondiaux sur la société de l'information" qu'organiseront les Nations Unies et l'Union internationale des télécommunications à Genève en l'an 2003, et à Tunis en 2005. S'exprimant sur la maîtrise indispensable de celle nouvelle donne, le représentant de la Malaisie a estimé que les TIC étaient l'un des facteurs décisifs et l'une des dimensions fondamentales de la mondialisation. Son gouvernement, après avoir reconnu l'importance des TIC, a lancé un ambitieux programme national visant à mettre ces technologies au service du développement du pays. La politique arrêtée par la Malaisie s'est traduite par la construction d'infrastructures nationales de TIC dont les installations s'étalent sur un périmètre de quinze kilomètres sur cinquante dénommé le "Multimédias Super Corridor" (MSC). Le MSC offre aux entreprises malaisiennes et aux sociétés transnationales désirant s'installer dans
le pays le cadre idéal dont elles ont besoin pour développer des produits nouveaux et de haute technologie dans un environnement qui leur permet d'avoir accès à toutes les informations leur permettant d'être compétitives dans un contexte international en constante évolution et dans la nouvelle économie mondiale à base de connaissances.
Concernant la question des investissements indispensables à la promotion des activités économiques et à l'insertion des économies dans la mondialisation, les délégations ont regretté la baisse des montants de l'Aide publique au développement et la persistance du problème de la dette, dont le poids insoutenable est un frein aux efforts de développement humain et social des pays du Sud, et notamment les moins avancés. La Conférence sur le financement du développement qui se tiendra au mois de mars 2002 à Monterrey au Mexique devra, a estimé le représentant du Brésil, discuter des conditions d'une nouvelle architecture financière internationale et des nouvelles sources de financement du développement qui pourraient venir d'un commerce mondial plus ouvert et faisant bénéficier aux pays en développement d'un accès amélioré aux marchés des pays riches. Parlant des échanges commerciaux internationaux, le représentant a évoqué les asymétries créées dans le système de commerce multilatéral par les subventions agricoles versées à leurs producteurs par les pays développés et par les barrières tarifaires et les mesures antidumping qui s'opposent au libre commerce des textiles, des produits agricoles et des produits de la sidérurgie des pays en développement et des pays émergents. Portant un regard critique sur les processus de décision qui ont cours au sein de certaines institutions multilatérales financières et commerciales, le représentant de la Colombie a souhaité que le principe de représentativité accordant une voix à chaque Etat Membre soit respecté dans les organes de décision des institutions de Bretton Woods et de l'Organisation mondiale du commerce, dont les choix et les décisions sont souvent imposés à la majorité des peuples de la planète. L'intégration des pays en développement à l'économie mondiale passe par un dialogue renforcé entre nations et entre pays et institutions multilatérales, et par une redéfinition de l'esprit des relations internationales, ont estimé la majorité des participants au dialogue de haut niveau, en rappelant certains des principes essentiels de la Charte des Nations Unies, qui donnent pour mandat à l'Organisation de promouvoir le bien-être économique et social de tous les peuples du monde.
Les délégations dont la liste suit ont aussi pris la parole: Philippines, Japon, Inde, Ghana, Norvège, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Bhoutan, Bélarus, Indonésie, Israël, Burkina Faso, Croatie, Argentine et Egypte.
L'Assemblée poursuivra son dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat demain à 10 heures.
DÉVELOPPEMENT DURABLE ET COOPÉRATION ÉCONOMIQUE INTERNATIONALE: DIALOGUE DE HAUT NIVEAU SUR LE RENFORCEMENT DE LA COOPÉRATION ÉCONOMIQUE INTERNATIONALE POUR LE DÉVELOPPEMENT PAR LE PARTENARIAT (97c)
M. ENRIQUE A. MANALO (Philippines) s’est félicité de cette occasion d’examiner les résultats obtenus et les défaillances des systèmes mis en place. Il a émis le souhait que la prochaine Conférence sur le financement du développement permette de tirer les leçons de l’expérience, en gardant à l’esprit que le développement consiste en une amélioration réelle des conditions de vie de l’humanité. Il est important d’adopter une approche globale qui tienne compte des spécificités de tous les partenaires et surtout des bénéficiaires. En outre, si le processus de développement est de la responsabilité des pays eux-mêmes, il ne faut pas oublier qu’il importe de promouvoir un environnement international propice au développement. Il convient également de s’attacher à promouvoir la durabilité du développement dans le but d’assurer la paix et la sécurité internationales. Le représentant a ensuite insisté sur la nécessité d’associer les pays en développement au processus de prise de décisions qui les concernent.
M. NOUREDDINE MEJDOUB (Tunisie) a estimé que la réalisation du bien-être économique pour tous, qui est l'un des objectifs majeurs des Nations Unies, est loin d'être atteint. De nombreux pays, notamment en Afrique, continuent de souffrir de fléaux divers comme les épidémies, la malnutrition, les conflits armés et les guerres civiles, fléaux qui interpellent la conscience de l'humanité et appellent l'instauration d'un véritable partenariat entre les nations, fondé sur le codéveloppement et la solidarité. Pour faire face à cette situation, la Tunisie a lancé, par la voix de son Président, un appel à la conclusion d'un contrat international pour la paix et le progrès et pour l'édification d'un avenir meilleur pour la communauté internationale. La Tunisie est en effet convaincue que les progrès en matière de développement durable ne pourront s'accomplir sans un partenariat entre le Nord et le Sud fondé sur le principe de responsabilités communes mais différenciées. Le Sommet du Millénaire a choisi la solidarité comme valeur fondamentale, parmi toutes celles qui doivent régir les relations internationales, et les dirigeants de la planète ont souligné l'urgence des actions à prendre dans le domaine de la lutte contre la pauvreté. C'est dans ce cadre que s'inscrit la proposition du Président Ben Ali de créer un Fonds mondial de solidarité devant contribuer à l'élimination de la pauvreté et à la promotion du développement social et humain dans les régions les plus défavorisées du monde. La Tunisie a lancé cette initiative en se basant sur une expérience nationale qui a permis de réduire, par des mesures de solidarité, la pauvreté, dont le taux était estimé à 6%.
Il ne peut y avoir de développement sans financement adéquat. Aussi la Tunisie attache-t-elle beaucoup d'importance à la tenue de la Conférence internationale sur le financement du développement, qui doit avoir lieu à Monterrey au Mexique. Les technologies de l'information et de la communication sont un moyen essentiel de tirer parti des avantages potentiels de la mondialisation. L'existence de la "fracture numérique" rend vitale la mise en place d'un dialogue international et d'approches facilitant l'adaptation des sociétés à la réalité des TIC et l'amélioration de l'insertion des pays en développement dans le réseau mondial de l'information. Nous nous félicitons du prochain lancement par le Secrétaire général, du Groupe d'étude des Nations Unies
sur les TIC, dont le mandat est d'exploiter les possibilités offertes par ces technologies. Les efforts visant à combler le fossé numérique devront être intensifiés à la veille des sommets mondiaux sur la société de l'information devant être organisés par l'ONU et l'UIT à Genève en 2003 et à Tunis en 2005.
M. YOSHIYUKI MOTOMURA (Japon) a estimé qu’au vu de l’importance des technologies de l’information et de la communication, il importe de s’assurer que tous peuvent en tirer profit et contribuer à la réduction du fossé numérique. À cet égard, il a rappelé l’action entamée par le Japon en juillet 2000 et a indiqué que son pays participe activement au Groupe de travail sur les technologies de l’information et de la communication.
Abordant ensuite la question de l’Aide publique au développement (APD), le représentant a estimé que l’APD pouvait jouer le rôle d’un filet de sécurité social et humanitaire et ainsi répondre à la mondialisation. Il a jugé particulièrement important d’aider ceux qui ont du mal à faire face aux tempêtes soulevées par la mondialisation. En outre, l’APD peut jouer le rôle de catalyseur et attirer les investissements étrangers directs. Il a illustré son propos en rappelant qu’en 2000, le montant total de l’APD en faveur des pays en développement s’élevait à 50 milliards de dollars, alors que le montant total de l’investissement étranger direct s’élevait à 240 milliards de dollars. Ainsi l’APD ne constituait que 18% du total de l’investissement étranger direct. Le représentant a également insisté sur le fait qu’il importe de mettre au point des mécanismes permettant de juguler les effets en chaîne d’une crise financière affectant un pays. À cet égard, il a cité l’exemple de l’Initiative Miyazawa, d’un montant de 30 milliards de dollars, adoptée par le Japon, qui a permis à certains États asiatiques d’éviter une trop grande dépendance vis-à-vis des capitaux à courts termes et de construire un mécanisme de financement stable. En dernier lieu, le représentant a insisté sur les principes de propriété et de partenariat, en rappelant qu’il est indispensable que les pays en développement adoptent des mesures en vue de faire face au processus de mondialisation. Il a espéré que la prochaine Conférence sur le financement du développement fournirait l’occasion d’examiner les conséquences de la mondialisation sur le développement.
M. KAMALESH SHARMA (Inde)a appelé la communauté internationale à garder à l’esprit le contexte dans lequel s’inscrivent les protestations contre la mondialisation. Ce serait une erreur, a-t-il prévenu, d’écarter ce phénomène comme un exercice futile de protestataires en mal de publicité même si certains éléments se livrent à des comportements irresponsables. Il serait plus judicieux de réfléchir aux préoccupations qui sous-tendent ces protestations en réalisant notamment que la pétition des “activistes anti-dette” a recueilli 4 millions de signatures à travers le monde et que 50 000 manifestants s’apprêtaient à manifester devant le siège du FMI. En effet, a poursuivi le représentant, le monde est aujourd’hui dominé par le profit et caractérisé par des bénéfices mal répartis. L’influence politique de l’argent, la peur du chômage, le sens de l’inégalité, la suppression des espaces publics de débat donnent ce sentiment d’impuissance qui nourrit les manifestations. Aujourd’hui, beaucoup ont le sentiment que l’ordre mondial est porteur d’injustice.
Il doit être possible de faire percevoir la mondialisation comme une marée profitable à tous, a dit le représentant en soulignant, en la matière, le rôle des Nations Unies. Il est d´autant plus urgent de trouver des solutions que le dialogue de haut niveau se déroule dans un climat d’incertitudes croissantes devant le ralentissement des grandes économies. Cela est d’autant plus inquiétant que le monde est déjà partagé entre une minorité riche et une majorité pauvre. Le monde où un milliard de personnes vit avec moins de 1 dollar par jour compte, en effet, a insisté le représentant, 7 millions de millionnaires et 400 milliardaires. Il faut travailler ensemble pour renverser cette tendance, a-t-il souhaité en exhortant la communauté internationale à se mettre d’accord sur les termes qui permettront à la mondialisation de progresser dans le bon sens.
Dans ce contexte, le représentant a souhaité que l’on s’attaque aux problèmes liés à la dette, à la croissance, au flux des capitaux, à l’APD et à l’accès à la technologie. Partant, il a insisté sur la question des mesures préférentielles et des barrières tarifaires en citant les chiffres de la Banque mondiale selon lesquels ces mesures coûtent chaque année 30 milliards de dollars aux pays en développement. Le représentant a aussi souligné la nécessité de mettre au point des mécanismes appropriés pour éviter la fuite des capitaux à court terme, augmenter l’APD, faciliter l’accès aux marchés et une plus grande participation des pays en développement dans les structures financières, et renforcer la cohérence entre les politiques macroéconomiques, financières et commerciales. Il faut aussi, a conclu le représentant, trouver des ressources nouvelles et additionnelles.
M. NANA EFFAH-APENTENG (Ghana) a déploré l’échec des politiques menées jusqu’à ce jour qui n’ont pas permis de réduire la pauvreté. Il a toutefois reconnu que les pays en développement étaient les premiers responsables de la mise en œuvre de politiques macroéconomiques capables de stimuler l’épargne, de prévenir la fuite des capitaux et d’attirer les investissements tant étrangers que nationaux. Il leur appartient également de promouvoir les conditions d’une bonne gouvernance, fondée sur des institutions stables. Ainsi le développement des ressources humaines doit s’inscrire en priorité dans les efforts de développement. Pour ce faire, prenant l’exemple de la “Nouvelle Initiative pour l’Afrique, adoptée par l’Organisation de l’unité africaine en juillet dernier, le représentant a souligné l’importance des instances régionales visant à assurer la stabilité des marchés et l’expansion économique. Il a rappelé que cette initiative en insistant sur les principes de responsabilité africaine s’appuyait également sur des partenariats renforcés au niveau international qui devraient aider l’Afrique à atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés.
M. Effah-Apenteng a ensuite fait valoir que les décisions prises par les pays développés affectent de manière significative les pays en développement, notamment leur capacité à participer à l’économie mondiale. Ainsi, toute nouvelle stratégie mondiale en vue de promouvoir l’intégration des pays en développement doit renforcer le système monétaire et financier en assurant une plus grande transparence, une plus grande participation aux processus formels et informels de prise de décisions, notamment par la mise en place de mécanismes régionaux et d’un système de surveillance des économies, y compris celles des pays développés. Partant, les institutions financières internationales devront aller au-delà de la simple discipline macroéconomique pour appuyer les efforts de renforcement des institutions et favoriser la convergence entre les pays en développement et les pays développés. Il importe également qu’elles apportent leur concours au développement du secteur privé local. Pour ce faire, des partenariats associant les secteurs publics et privés doivent être mis en place. Les ressources ainsi rassemblées pourraient subvenir à une grande partie des besoins en investissements des pays en développement qui sont ignorés par les mouvements de capitaux actuels.
De la même manière, si l’on veut que les efforts de réduction de la dette aient un impact, il faut qu’ils soient assortis d’une prise en compte des besoins des pays en développement dans l’application des instruments internationaux relatifs au commerce. C’est dans cette optique qu’il faut réformer l’Organisation mondiale du commerce (OMC) de façon à assurer une meilleure cohérence des politiques mondiales sur le commerce, les finances et le développement. En outre, il faut améliorer le fonctionnement de l’Aide publique au développement (APD) de façon à ce qu’elle réponde plus efficacement aux programmes nationaux. À l’approche de la Conférence sur le financement du développement, le représentant a indiqué qu’il fallait arriver à un consensus mondial répondant aux exigences de l’accroissement des richesses et renforçant la solidarité de tous les membres du village planétaire.
M. GELSON FONSECA (Brésil) a rappelé qu'un tiers de la population mondiale vit aujourd'hui avec moins de deux dollars par jour, et que la mondialisation n'a pas pu répondre aux besoins des pays en développement. Il est donc indispensable, a déclaré le représentant, de promouvoir et de renforcer dans les meilleurs délais la coopération internationale. Le Brésil pense que le monde a besoin de plus de mondialisation, mais d'une mondialisation plus inclusive et plus équitable, qui profite à plus de peuples et plus de nations, et que la communauté internationale devrait déployer des efforts en vue d'offrir plus d'opportunités à ceux qui ont été jusqu'à maintenant laissés de côté par le phénomène. Comme nous l'avons dit lors des préparatifs de la Conférence internationale sur le financement du développement, le maître-mot du processus de mondialisation devrait être celui de l'"intégration". La conférence représente l'un des efforts majeurs visant à trouver des solutions à certaines des questions essentielles que pose la mondialisation, et nous espérons qu'elle abordera les difficultés complexes auxquelles font face les différents acteurs de la scène internationale: pays développés et en développement, institutions multilatérales, et secteur privé et société civile. La Conférence de Monterrey devra permettre une évaluation de tous les domaines essentiels du développement: le commerce, les questions systémiques, les mouvements de capitaux et la dette. Elle devra aussi contribuer à la mise en oeuvre des programmes visant la réalisation des grands objectifs de développement énoncés par les grandes conférences des années 90 et par la Déclaration du Millénaire. Il est regrettable que le protectionnisme continue d'exister sous des formes déguisées. Des barrières tarifaires et non tarifaires continuent de créer des freins au commerce international et aux échanges des pays en développement. Il en est de même des mesures antidumping et des mesures phytosanitaires, utilisées pour bloquer les exportations agricoles, les textiles et les produits de la sidérurgie des pays en développement. Les subventions agricoles versées par les pays riches à leurs producteurs s'élèvent quant à elles, à un milliard de dollars par jour.
Concernant les TIC, qui sont un outil fondamental de croissance et de développement économique, le Brésil appuie la création d'un groupe de travail de l'ONU sur la question par le Secrétaire général. Nous sommes d'avis que plus de mondialisation doit équivaloir à donner plus d'accès aux connaissances et à la technologie aux pays en développement.
M. HASMY AGAM (Malaisie) a estimé que les pays du Sud commencent à s’apercevoir que la mondialisation n’est pas un remède universel. Elle a, a souligné le représentant, des aspects négatifs qu’il faut absolument éliminés pour que chaque Etat puisse prendre part au processus d’une manière réelle. Il est important, a-t-il encore dit, de s’assurer que le processus profite à tous et non seulement aux quelques “élus et aux privilégiés”. Pour lui, la crise financière a été un rappel cinglant du fait que les règles de la mondialisation telles que la libéralisation de l’économie, ne se traduisent pas automatiquement, dans les pays en développement, par une augmentation du commerce et une croissance et un développement accélérés. Ces règles, a ajouté le représentant, n’assurent pas plus la protection d’une prospérité durement acquise. L’expérience de la crise financière a donc montré la nécessité d’appréhender aux mieux les problèmes auxquels les pays en développement sont confrontés dans leur processus d’intégration dans l’économie mondiale.
Si les pays en en développement n’ont aucun intérêt à rejeter la mondialisation, a poursuivi le représentant, ils ont en revanche intérêt à s’ajuster au processus de façon à éviter ou du moins à minimiser les risques. Dans ce cadre, il faut que la communauté internationale se penche sérieusement sur les questions systémiques afin de rendre plus lisibles les règles du jeu. Tout cela, a estimé le représentant, doit commencer par une réforme de l’architecture financière internationale pour la rendre plus transparente, plus responsable et plus participative. De cette manière, les pays en développement auront l’occasion de participer plus activement au processus de prise de décisions des institutions de Bretton Woods et de l’OMC. Dans ce contexte, a encore estimé le représentant, il est essentiel d’améliorer les infrastructures dans de nombreux pays en développement. Il a cité, pour étayer ses propos, le Premier Ministre de son pays qui a souligné la nécessité de créer un fonds de financement international pour le développement des infrastructures.
Concluant sur la question des TIC, le représentant a indiqué que son pays a très vite compris la qualité d’outil efficace de développement de ces technologies. C’est la raison pour laquelle, a-t-il expliqué, la Malaisie s’est embarquée dans un programme ambitieux consistant à créer un “Super corridor multimédia” de 15 km sur 50 pour offrir un environnement favorable aux compagnies qui se lancent dans le développement des nouvelles technologies et la fabrication de produits et services multimédias. Reconnaissant néanmoins la réalité du fossé, le représentant a offert comme solution un changement de paradigme. Pour lui, le cours de la mondialisation doit passer d’un processus dirigé par les riches et les pays développés à un partenariat tenant compte des intérêts des pays en développement. La redéfinition de ce paradigme, a-t-il jugé, est importante et doit avoir lieu dans un cadre démocratique et multilatéral. A cet égard, a-t-il considéré, les Nations Unies ont un rôle à jouer. Il a espéré, en conséquence, que le Groupe de travail de l’ONU sur les TIC réussira à construire une vaste coalition englobant les institutions multilatérales, le secteur privé, les fondations, les fonds et les donateurs bilatéraux pour mobiliser les ressources nécessaires à l’accès des pays en développement à ces technologies.
M. OLE PETER KOLBY (Norvège), soulignant que le financement du développement est l’un des plus grands défis actuels, a rappelé qu’en 2000 le montant de l’investissement étranger direct dans les pays en développement (240 milliards de dollars) était cinq fois plus élevé que le montant de l’Aide publique au développement (APD) en provenance des pays de l’OCDE (53 milliards de dollars). Alors que la CNUCED prévoit une baisse de l’investissement étranger direct, il conviendrait d’augmenter le montant de l’APD. En outre, l’investissement étranger direct ne profite aux pays les plus pauvres que dans une mesure limitée. Ainsi, à moins de fournir des ressources pour assurer le développement des ressources humaines et d’améliorer les faibles taux d’investissement, ces pays ne parviendront pas à se libérer de l’étau de la pauvreté.
Faisant valoir que les pays en développement ont du mal à stimuler l’investissement national, le représentant a indiqué que c’est, entre autres, l’objectif des règles multilatérales adoptées dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais il faut aussi que les pays acceptent de se conformer à ces règles qui contribueraient à établir un environnement plus stable pour les investisseurs. Dans ce contexte, il faut assurer l’égalité de traitement entre l’investissement national et étranger, mettre en place des règles transparentes, et amorcer la réduction progressive des barrières protectionnistes. Toutefois, il faut se méfier d’une libéralisation trop rapide et mal contrôlée, c’est pourquoi il est indispensable d’instaurer des systèmes de contrôle et de meilleurs mécanismes de coopération mondiale.
Le représentant a ensuite insisté sur les effets délétères du protectionnisme des pays industrialisés qui coûte aux pays en développement quelque 100 milliards de dollars par an, soit le double de ce qu’ils reçoivent en APD des pays de l’OCDE. Partant, la meilleure aide que l’on puisse apporter aux pays en développement est d’ouvrir nos marchés à leurs produits. Dans cette optique, le représentant a cité l’exemple de l’Initiative “tout sauf les armes” prise par l’Union européenne, visant à abolir toutes les barrières douanières pour les produits en provenance des pays les moins avancés. Il faut aussi que les pays en développement éliminent leurs propres restrictions au commerce. Dans le contexte du Cadre intégré pour le commerce et l’assistance, l’aide apportée aux pays en développement doit viser au renforcement des capacités. Il faut aussi instaurer une meilleure coopération institutionnelle pour répondre aux défis économiques et environnementaux actuels.
M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a déclaré que le dialogue qui a lieu aujourd'hui doit s'inscrire dans le processus des préparatifs de la Conférence internationale sur le financement du développement, prévue l'an prochain à Monterrey au Mexique. La Colombie a déployé tous les efforts nécessaires pour s'intégrer à la mondialisation, mais n'a pu éviter d'être touchée par les effets négatifs de ce phénomène, qui se sont traduits par une profonde crise économique intérieure et de nombreuses crises financières. L'interdépendance croissante entre les différentes économies du monde a rendu la Colombie et d'autres pays vulnérables à toutes les décisions qui sont prises par certains pays, dont les économies sont plus importantes et pèsent d'un poids plus lourd sur tout le système financier et économique international. Des efforts doivent être menés pour réduire les risques de crises financières, et le système financier international doit être réformé, en vue de minimiser l'impact de ces crises financières et les effets négatifs de la volatilité des capitaux à court et moyen terme. Un autre impératif de la mondialisation celui de la recherche de l'équité et de la justice. Tous les pays devraient pouvoir s'exprimer lors des prises de décisions de la Banque mondiale, du FMI et de l'OMC. L'intégration des pays en développement à l'économie mondiale dépendra aussi de l'accès qu'ils auront aux technologies et de la réduction de la fracture numérique. Il faut promouvoir l'intégration des pays du Sud au réseau mondial d'information. L'éradication de la pauvreté, la diminution de la mortalité infantile et maternelle, et l'accès universel à l'éducation doivent être rendu possibles dans un cadre de relations internationales plus justes et plus équitables.
Mme MADINA B. JARBUSSYNOVA (Kazakhstan) s’est inquiétée de l’écart qui, sous l’effet de la mondialisation, continue de se creuser entre les pays riches et les pays pauvres. Il apparaît clairement que le maintien des barrières douanières à l’encontre des produits en provenance des pays en développement les empêchent de profiter du contexte de libéralisation des marchés. Ainsi, il importe de poursuivre, sous les auspices des Nations Unies, le dialogue entre tous les participants au commerce mondial afin de poursuivre la libéralisation tout en veillant à subvenir aux besoins d’assistance technique des pays en développement. La représentante a ensuite indiqué que son pays se préparait à entrer dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et avait amorcé la réforme de sa législation nationale dans cette optique. Toutefois, elle a insisté sur la nécessité de réformer l’OMC ainsi que les institutions de Bretton Woods. Elle s’est également associée aux critiques visant la politique de prêts menée par le Fonds monétaire international (FMI).
Convaincue de l’importance de la coopération régionale, la représentante s’est félicitée des efforts des Nations Unies visant à renforcer la coopération économique en Asie centrale qui est indispensable compte tenu de la petitesse des marchés domestiques de la région. Il est évident que les pays de la région tireront profit d’une coopération plus étroite et seront ainsi en mesure d’attirer des investissements plus importants. Dans ce contexte, la représentante a indiqué que les pays de la région étaient conscients de la nécessité de remédier à la faiblesse des infrastructures, notamment dans le domaine des transports et des télécommunications, qui limite le développement du commerce inter-régional. Elle s’est félicitée des programmes mis au point dans le cadre des Commissions économiques des Nations Unies pour l’Europe et pour l’Asie et le Pacifique et a appelé les donateurs à contribuer généreusement au programme conjoint en faveur des économies de l’Asie centrale.
M. YASHAR ALIYEV (Azerbaïdjan) a réaffirmé l’intérêt des pays à économie en transition pour les perspectives de la mondialisation même si elles contiennent des risques de marginalisation. Aujourd’hui, a reconnu, en conséquence, le représentant, le monde ne voit pas clairement la direction que prend le processus. Pour lui, les efforts en la matière doivent se diriger vers une uniformisation des législations nationales et l’élaboration d’accords multilatéraux pour notamment faciliter l’intégration des pays à économie en transition dans l’économie mondiale. Dans ce contexte, le représentant s’est félicité des deux traités internets mis au point par l’OMC et de l’adaptation du cadre législatif international relatif au commerce électronique. Cela est d’autant plus important, a souligné le représentant, que les TIC sont devenues un outil d’intégration dans l’économie mondiale. Pour combler le fossé numérique, a-t-il dit, les pays à économie en transition ont besoin de l’assistance des pays en développement qui, selon lui, doivent augmenter leur contribution à l’APD au niveau fixé de 0,7% du PNB. Nous sommes, a-t-il dit pour conclure, à l’aube de trois conférences internationales importantes. Il a ainsi estimé que les résultats de la réunion ministérielle de l’OMC, de la Conférence sur le financement du développement et du Sommet mondial sur l’environnement durable auront un impact direct sur la mondialisation en ce sens qu’ils détermineront son rythme et son évolution.
M. LYONPO OM PRADHAN (Bhoutan) a déclaré que les pays en développement devaient être intégrés à l'économie mondiale de manière équitable et en respectant leurs différents niveaux de développement et la qualité des ressources dont ils disposent respectivement. Le Bhoutan fait partie du groupe des pays les moins avancés, et ses réalités sont différentes de celles d'autres pays. Les difficultés naturelles que nous imposent la géographie et le manque de ressources dont nous souffrons nous amènent à demander des interventions d'un genre spécifique différencié et adapté aux pays comme le nôtre. Nous pensons que la priorité doit être donnée à l'élimination de la pauvreté, à la lutte contre la pandémie du VIH-sida, et à la promotion de l'éducation.
M. MAKARM WIBISONO (Indonésie) a d’abord commenté les attaques terroristes perpétrées dans les villes de New York et de Washington en estimant que des actes aussi désespérés et haineux reflètent une grave rupture des axes de communication et de dialogue. Dans ce contexte, le représentant s’est dit convaincu de la nécessité de traiter, par le dialogue, des causes sous-jacentes du terrorisme. Il faut, a-t-il dit, rechercher les moyens de lutter contre la pauvreté, les déséquilibres et les inégalités étant donné qu’ils sont responsables des réactions extrêmes et fanatiques aux conséquences dévastatrices. C’est la raison pour laquelle, a insisté le représentant, la communauté internationale doit s’engager à renforcer la communication et le dialogue entre tous les Etats. Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, tous les pays développés comme en développement recherchent les moyens de renforcer au mieux leur intégration dans l’économie mondiale et de jouir de ses bénéfices. Toutefois, a-t-il reconnu, les forces du marché sont aujourd’hui les arbitres des décisions économiques nationales et internationales et ont remplacé la coopération internationale comme force motrice de la croissance et du développement. En conséquence, les fossés économiques et numériques se sont élargis avec pour résultat la pauvreté, le sous-développement et l’instabilité.
Il est donc urgent, a jugé le représentant, de relancer un dialogue Nord-Sud qui porte sur les questions du commerce, des finances, de la dette et de la technologie. Ces questions, a-t-il souhaité, doivent être négociées sur la base des intérêts communs, de la responsabilité partagée et d’une réelle interdépendance. Il faut aussi chercher les moyens de mobiliser le secteur privé et faire que l’assistance internationale aide les pays en développement à adopter des politiques et des stratégies qui les rendent attrayants et favorables aux flux des capitaux privés. Si, a encore dit le représentant, les pays en développement ont reconnu leur responsabilité première dans la promotion de la croissance économique et du développement, ils ont aussi reconnu que, dans un contexte de mondialisation, ils ne peuvent rien seuls. Ces pays ont besoin d’une assistance internationale et d’un environnement extérieur favorable au développement, a conclu le représentant en appelant, pour ce faire, une nouvelle fois à un véritable dialogue et à une réelle coopération internationale.
M. ALYAKSANDR SYCHOV (Bélarus) a souhaité que le dialogue de haut niveau soit perçu comme une contribution aux préparatifs de la réunion ministérielle de l’OMC, de la Conférence internationale sur le financement du développement et du Sommet mondial sur le développement durable. Encourageant l’émergence d’un consensus sur la nécessité de renforcer le partenariat mondial, le représentant a estimé notamment que ce n’est qu’en s’acquittant des problèmes liés au commerce que la communauté internationale pourra dégager les ressources nécessaires au développement. Le Bélarus, a affirmé le représentant, a pris des mesures concrètes pour répondre aux intérêts des pays en développement dont un grand nombre jouit déjà de régimes préférentiels dans le commerce avec le pays. Abordant, pour conclure, la question des TIC, le représentant a appelé à l’intensification des efforts pour faciliter l’accès des pays en développement à ces technologies.
M. RON ADAM (Israël) a insisté sur la participation active de son pays au Groupe de travail sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) et a souligné la nécessité de pourvoir le Groupe de travail des ressources nécessaires à son bon fonctionnement. Ensuite, il a dressé le bilan des actions menées par l’intermédiaire du Centre pour la coopération internationale connu sous le nom de MASHAV. Il a notamment fait part de nombre de projets mis en place en Afrique pour améliorer les techniques agricoles en Afrique, notamment en appliquant les nouvelles technologies pour diversifier les récoltes et assurer une meilleure utilisation des ressources en eau.
Déplorant les événements tragiques de mardi 11 septembre, M. Adam a estimé qu’une fois le deuil passé, il faudrait s’atteler à soulager ceux qui vivent dans des conditions telles qu’elles les poussent à commettre le pire. C’est pourquoi, a-t-il rappelé, l’Agenda pour le développement adopté par l’Assemblée générale en 1997 avait pour ambition bien plus que la croissance économique, mais la promotion d’une meilleure compréhension et d’une coopération internationale capable de répondre aux problèmes mondiaux.
M MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a jugé que la tenue de ce deuxième dialogue de haut niveau s’est particulièrement imposée par le fait qu’aujourd’hui, le développement est désormais le souci et la préoccupation majeurs des Etats dans une conjoncture dominée par la mondialisation. Il a donc souhaité que la conférence internationale sur le financement du développement soit l’occasion véritable d’examiner les moyens de mobiliser au mieux les ressources destinées à compléter les efforts de développement des pays démunis. Le financement pour le développement, a-t-il estimé, permettra aux partenaires du développement de réformer et d’améliorer l’efficacité de l’APD et de créer des conditions favorables à l’augmentation des investissements privés dans les pays en développement. Il est indispensable, a ajouté le représentant, que les bailleurs de fonds s’engagent à coordonner leurs efforts, à orienter leurs programmes vers les pays les plus pauvres, à délier l’aide, à harmoniser et à simplifier les procédures et mécanismes qui limitent l’efficacité de l’APD.
Venant à la question des TIC, le représentant a dit attendre beaucoup des recommandations du Groupe d’études sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication dont le Conseil économique et social a recommandé la création. Concluant, le représentant a souhaité que la réunion d’aujourd’hui contribue à renforcer le dialogue entre tous les acteurs et partenaires au développement. Dans cette optique, il a estimé que l’ONU doit mettre à profit l’élan du Sommet du Millénaire pour canaliser les efforts déployés en vue de faciliter l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale. Il est également de notre devoir, a ajouté le représentant, d’encourager la bonne coopération et le dialogue qui se sont établis entre les institutions des Nations Unies et celles de Bretton Woods car les actions des organisations multilatérales ne seront couronnées de succès que si elles sont confortées par l’engagement politique des Etats membres, notamment des bailleurs de fonds.
M. IVAN SIMONOVIC (Croatie) s’est déclaré préoccupé par l’accroissement de la disparité entre riches et pauvres et a estimé qu’il était temps d’établir une nouvelle stratégie pour le développement durable grâce à l’intégration économique et aux partenariats. Reconnaissant l’inévitabilité de la mondialisation, il a estimé que l’enjeu était maintenant de gérer ses conséquences et de promouvoir une meilleure coopération en faveur du développement. Dans le contexte volatile actuel, le représentant a souligné l’importance des instances régionales qu’il importe de renforcer. Ainsi c’est une priorité pour les économies en transition d’accéder aux diverses institutions régionales consacrées au commerce, au développement ou à la sécurité. Il s’est inquiété des conséquences du ralentissement économique en Europe sur l’élargissement de l’Union européenne.
Dans le cadre des Nations Unies, le représentant s’est déclaré favorable au renforcement du rôle de l’ECOSOC dans le domaine du développement durable et de la coopération économique. Il s’est également déclaré en faveur de la poursuite du dialogue entre l’ECOSOC et les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Seuls les efforts conjoints des États dans le cadre des Nations Unies et particulièrement dans les commissions spécialisées, parviendront à circonscrire les effets délétères de la mondialisation pour qu’elle profite à tous.
M. ARNOLDO M. LISTRE (Argentine) a affirmé que son pays est en train de travailler à relancer une croissance économique durable en mettant tout en oeuvre pour surmonter la récession qui frappe le pays depuis trois ans. Nous sommes conscients, a dit le représentant, d´être les principaux responsables de notre développement et nous savons que nous devons créer les conditions de stabilité politique et de gestion saine des finances publiques. Dans ce cadre, le représentant a fait part de l’adoption par son pays de la “Loi déficit 0” qui interdit à l’Etat de contracter de nouvelles dettes et de faire des dépenses supérieures aux recettes publiques. La mise en oeuvre de cette politique, a reconnu le représentant, exige des sacrifices de la part de la population qui comprend néanmoins l’importance de poser les bases de la croissance et de l’augmentation des investissements. Toutefois, a souligné le représentant, il faut reconnaître que la mondialisation a rendu les efforts nationaux tributaires des efforts internationaux, en particulier dans les cas de difficultés commerciales alors même que le commerce est le vecteur de l’intégration dans l’économie mondiale.
Dénonçant, par conséquent, les divers obstacles commerciaux, le représentant a indiqué que les résultats sont qu’aujourd’hui le monde en développement a de moins en moins d’opportunités économiques. Le représentant a expliqué, dans ce cadre, l’action du Groupe de Cairn pour lutter contre le protectionnisme dans le domaine agricole. La libéralisation des marchés agricoles n’est pas simplement une question commerciale, a-t-il dit, mais un élément pivot dans la stratégie de développement argentine. Le représentant a donc posé comme condition préalable au lancement d’un nouveau cycle au sein de l’OMC, l’examen du protectionnisme des marchés agricoles en faisant part de l’intention de son pays d’inciter à la convocation d’un cycle multilatéral devant inclure le commerce agricole. L’Argentine, a-t-il poursuivi, a ouvert ses marchés en concentrant ses efforts dans l’amélioration des relations avec ses voisins. Ainsi, dans le cadre du MERCOSUR, elle a poursuivi sa tâche consistant à encourager une intégration fondée sur un régionalisme ouvert pour arriver à une intégration de tout l’hémisphère dont le cadre sera fixé en 2005. Des négociations sont en outre en cours entre le MERCOSUR et les Etats-Unis.
Les progrès politiques, a ajouté le représentant, ne sauront atténuer la nécessité et l’importance de la libéralisation du commerce et de la coopération internationale pour le développement qui restent des éléments essentiels pour des pays victimes d’urgences humanitaires ou du mépris des investisseurs privés. C’est la raison pour laquelle l’APD et les prêts des banques multilatérales sont des éléments fondamentaux, a insisté le représentant en espérant que la Conférence sur le financement du développement permettra de discuter de ces questions vitales.
M. AHMED ABOUL GHEIT (Egypte) a estimé qu’il ne faisait aucun doute qu’il incombe principalement aux États de formuler des stratégies et des politiques de développement. Les exigences de la mondialisation demandent que l’on bâtisse des partenariats solides au niveau national, notamment grâce à l’amélioration des structures de gouvernance et au renforcement de la coordination entre les divers acteurs nationaux du développement, ce qui demande une forte participation de la société civile et un respect des droits de l’homme. Bien souvent, la réalisation d’un tel objectif demande des ressources qui excèdent largement celles des pays en développement. C’est pourquoi les partenariats entre les gouvernements et le secteur privé ont un rôle fondamental à jouer. De la même manière, la société civile joue un rôle important dans la mobilisation des ressources et la distribution équitable des fruits du développement.
Toutefois, les efforts nationaux ne sauraient porter leurs fruits sans un environnement international propice. À la lueur des événements tragiques de mardi dernier, il apparaît clairement que l’on ne pourra continuer sans s’attacher à réduire les écarts et les déséquilibres entre les économies développés et les plus faibles. Il importe donc de remédier à ces déséquilibres par des politiques fortes et de faire en sorte que les institutions économiques multilatérales tiennent compte des besoins et des spécificités des pays en développement. De vrais partenariats demandent un engagement sincère et constructif visant à corriger les déséquilibres existants tant au niveau national qu’international. Cela demande également que la communauté internationale s’emploie à envisager de manière plus souple et plus honnête les rôles assignés aux donateurs et aux institutions financières.
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