AG/1181

L'ASSEMBLEE OUVRE SA CINQUANTE-SIXIEME SESSION EN CONDAMNANT LES ACTES TERRORISTES ODIEUX PERPETRES HIER A NEW YORK ET A WASHINGTON

12/09/2001
Communiqué de presse
AG/1181


Assemblée générale

1ère séance plénière –après-midi


L'ASSEMBLEE OUVRE SA CINQUANTE-SIXIEME SESSION ENCONDAMNANT LESACTES

TERRORISTES ODIEUX PERPETRES HIER A NEW YORK ET A WASHINGTON


Elle reporte la session extraordinaire consacrée aux enfants à une date ultérieure


L'ouverture, cet après-midi, de la cinquante-sixième session de l'Assemblée générale de l'ONU, sous la présidence du Ministre des affaires étrangères et du commerce de la République de Corée, M. Han Seung-soo, élu par acclamation en début de séance, a été marquée par l'adoption à l'unanimité d'une résolution sur la condamnation des attaques terroristes perpétrées aux Etats-Unis*.  A la suite des attaques, hier mardi 11 septembre, à Washington, à New York et en Pennsylvanie, l'Assemblée a, dans cette résolution, condamné énergiquement les actes "odieux" de terrorisme qui ont causé des pertes en vies humaines, des destructions et des dommages considérables.  Elle a exprimé ses condoléances et sa solidarité au peuple et au Gouvernement des Etats-Unis et appelé instamment à une coopération internationale en vue de traduire en justice les auteurs, les organisateurs et commanditaires des atrocités commises.  La coopération internationale a également été préconisée pour prévenir et éliminer les actes de terrorisme.  L'Assemblée a souligné que ceux qui portent la responsabilité d'aider, soutenir ou héberger les auteurs, organisateurs et commanditaires de tels actes devront rendre des comptes.  Cet après-midi, l'Assemblée a consacré sa minute de silence pour la prière ou la méditation à un hommage aux victimes.


De son côté, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan a rappelé qu'à de nombreuses reprises, l'Assemblée générale avait condamné le terrorisme et appelé les Etats à prendre des mesures afin de renforcer la coopération internationale.  Il a engagé la communauté internationale à agir contre les terroristes et ceux qui leur apportent assistance.  Outre le Président de la cinquante-cinquième session de l'Assemblée générale, les représentants de l'Afrique du Sud, au nom des Etats d’Afrique, du Viet Nam, au nom des Etats d’Asie, de la République tchèque, au nom des Etats d'Europe orientale, du Guyana, au nom des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes et de la Grèce, au nom des Etats d'Europe occidentale et autres Etats ont pris la parole. 


Intervenant aussi, le représentant des Etats-Unis a invité les Etats Membres à défendre ensemble les valeurs communes contre le terrorisme et ses causes.  En coopérant, nous pouvons renforcer l'efficacité de notre réponse, a dit le représentant américain avant celui de l'Azerbaïdjan qui a demandé que des dispositions soient prises au service médical pour organiser des dons de sang en faveur des victimes à New York.


Le terrorisme n'empêchera jamais l'Assemblée générale d'accomplir la tâche qu'elle s’est assignée depuis 1945, à savoir mettre fin au fléau de la guerre quelle que soit sa forme, a déclaré, à son tour, le Président de la cinquante-sixième session de l'Assemblée générale dans son discours d'ouverture.  Quant à la vision qu'il a de son mandat, M. Han Seung-Soo a estimé que maintenant plus que jamais, les Nations Unies sont appelées à servir de point focal pour la coordination des efforts mondiaux visant à relever les défis du moment.  Dans ce contexte, il a souligné l'importance de la Déclaration du Millénaire, adoptée à l'issue du Sommet du Millénaire en 2000, en la qualifiant de "meilleur recueil des défis et des tâches" auxquels l'ONU est confrontée à cette période de son histoire. 


Etant donné qu'il s'agit aujourd'hui de la première session de l'Assemblée générale après le Sommet du Millénaire, notre tâche la plus importante, a estimé le Président de l'Assemblée générale, est d'assurer le suivi et la mise en oeuvre de cette Déclaration.  Il a insisté, en conséquence, sur les questions de la réforme du Conseil de sécurité, de la capacité des Nations Unies à répondre aux conflits, de la protection des droits de l'homme, de la lutte contre le terrorisme, du développement et de l'accès aux nouvelles technologies de l'information et de la communication.


L'Assemblée générale a, par ailleurs, décidé**, cet après-midi, de reporter, sa session extraordinaire consacrée aux enfants, initialement prévue du 19 au 21 septembre, à une date ultérieure qu'elle fixera au cours de cette session.  A ce propos, le Secrétaire général a lancé un appel pressant pour que la question des enfants reste au premier plan dans les esprits.  Le Programme d'action pour la décennie à venir doit être concret, a dit M. Kofi Annan en invitant les délégations à finaliser rapidement les textes en négociations.  L'Assemblée a également décidé de reporter le dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale aux fins du développement et de le convoquer les 20 et 21 septembre 2001 au lieu des 17 et 18 septembre.


L'Assemblée a, d'autre part, composé la Commission de vérification des pouvoirs en y nommant la Chine, le Danemark, la Jamaïque, le Lesotho, la Fédération de Russie, le Sénégal, Singapour, les Etats-Unis et l'Uruguay.


L'Assemblée a enfin pris note d'une lettre datée du 10 septembre 2001, adressée à son Président par le Secrétaire général indiquant que quinze Etats membres sont actuellement en retard dans le paiement de leurs contributions au sens de l'Article 19 de la Charte de l'ONU selon lequel un Membre des Nations Unies en retard dans le paiement de sa contribution aux dépenses de l'ONU ne peut participer au vote à l'Assemblée générale si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes, écoulées.  Les pays concernés sont le Burundi, les Comores, la Géorgie, la Guinée-Bissau, l'Iraq, le Kirghizistan, le Libéria, le Niger, l'Ouzbékistan, la République centrafricaine, la République de Moldova, Sao-Tomé-et-Principe, les Seychelles, la Somalie et le Tadjikistan.


L'Assemblée générale se réunira demain jeudi 13 septembre à 15 heures pour élire ses Vice-Présidents et les Présidents des six Grandes Commissions.


*  La résolution est parue sous la cote A/56/L.1

** La décision est parue sous la cote A/56/L.2


ADOPTION DE L’AGENDA ET ORGANISATION DES TRAVAUX


Déclarations


Le Président sortant de l’Assemblée générale, M. HARRI HOLKERI, a déclaré que ce qui s’est passé hier à New York, à Washington (DC) et en Pennsylvanie dépasse notre imagination et va à l’encontre des principes internationaux contenus dans la Charte des Nations Unies. Il a demandé aux Etats Membres de prendre les mesures nécessaires pour lutter contre le terrorisme qui est une menace majeure à la sécurité internationale.  Il a tenu à exprimer sa sympathie aux familles des victimes, aux blessés ainsi qu’aux citoyens américains et aux habitants de la ville de New York.  Il a estimé que cette tragédie regroupe tous les habitants de cette ville et ceux des Etats Membres des Nations Unies que New York héberge.  M. Holkeri a fait observer une minute de silence pour les victimes des ces attentats tragiques et pour commémorer la Journée internationale de la paix, afin de renforcer les idéaux de paix entre les peuples. 


M. HAN SEUNG-SOO, Président de la cinquante-sixième session de l'Assemblée générale, a entamé sa déclaration en affirmant que le terrorisme ne pourra jamais empêcher l'Assemblée générale d'accomplir la tâche à laquelle elle s'est attelée depuis 1945, à savoir mettre fin au fléau de la guerre quelle qu'en soit la forme. Il a souligné que lorsque la guerre froide s'est terminée, il y a une décennie, la communauté internationale s'est retrouvée face à la fois à de nouveaux défis et à des opportunités nouvelles.  Pourtant, en même temps que le spectre d'un conflit mondial s'éloignait, de nouvelles menaces à la paix et au développement se faisaient jour comme les conflits régionaux ou sectaires et le type d'actes terroristes qui a atteint hier son paroxysme.  De même, a encore dit le Président de l’Assemblée, la mondialisation s'est présentée avec son lot d'avantages et de problèmes tels que les maladies, la pollution, les crises financières et la criminalité transnationale.  Maintenant plus que jamais, les Nations Unies sont appelées à être le point focal pour la coordination des efforts mondiaux visant à relever les défis actuels. 


Dans ce contexte, a poursuivi le Président de l'Assemblée générale, la Déclaration du Millénaire adoptée l’année dernière est certainement le meilleur recueil des défis auxquels les Nations Unies sont confrontées et des tâches que l’Organisation doit réaliser à cette période de son histoire.  Etant donné qu'il s'agit aujourd'hui de la première session de l'Assemblée générale après le Sommet du Millénaire, notre tâche la plus importante est d'assurer le suivi et la mise en oeuvre de cette Déclaration.


Pour le nouveau Président de l’Assemblée générale, l'élément important de la Déclaration est la détermination exprimée par les dirigeants du monde de renforcer les Nations Unies.  Ils ont, a-t-il rappelé, réaffirmé le rôle central de l'Assemblée générale comme organe principal de délibérations et de prise de décisions et instance la plus représentative des Nations Unies.  En tant que Président de la cinquante-sixième session de l'Assemblée, je poursuivrai les initiatives en cours pour améliorer les méthodes de travail de l'Assemblée, en collaboration étroite avec les Etats membres.  Je ferai aussi de mon mieux pour faire avancer les discussions sur la réforme du Conseil de sécurité avec pour objectif de le rendre plus représentatif, plus transparent et plus efficace.


Poursuivant, le Président de l'Assemblée générale a indiqué qu'étant donné les changements fondamentaux qui sont intervenus dans l'environnement international, le rôle des Nations Unies dans le maintien de la paix et de la sécurité internationale s'est élargi tout en devant plus complexe.  Il a donc insisté sur l’importance de l'amélioration de la capacité des Nations Unies à répondre aux conflits de manière plus efficace.  Les Nations Unies, a-t-il insisté, ont besoin des ressources nécessaires pour mener leurs opérations de maintien de la paix. Le Président a aussi évoqué le rôle des Nations Unies dans la protection des droits de l'homme, dans la lutte contre le terrorisme et dans le développement avant de s'attarder sur l'accès aux nouvelles technologies de l'information et de la communication.


Le Président a ainsi estimé que l'organe qu'il préside peut faire des contributions utiles en appelant l'attention du monde sur la nécessité de combler le fossé numérique.  De tels efforts seraient particulièrement opportuns et constructifs à la veille des Sommets mondiaux sur la société de l'information qui doivent être organisés en 2003 et en 2005 par l'Union internationale des télécommunications.  Il s'est aussi attardé sur la question de l'Afrique en appelant tous les Etats Membres à continuer à travailler ensemble pour explorer les moyens les plus efficaces d'aider les pays du continent dans la poursuite de leur développement durable.


Ma contribution personnelle au travail de l'Assemblée sera forcément modeste, a affirmé le Président en appelant les Etats membres à l'appuyer.  Il a conclu en les appelant aussi à marquer leur attachement aux principes et à l'esprit des Nations Unies et en citant, dans ce cadre, la poursuite de la paix, de la sécurité, l'égalité, les droits de l'homme, les libertés fondamentales et les progrès économiques et sociaux.  Tout en respectant la souveraineté et les intérêts nationaux de chaque pays, il nous faut faire de notre avenir commun un héritage précieux pour les générations futures.  Avant tout, recherchons l'harmonie à travers la diversité.  Recherchons la paix à travers le dialogue et recherchons la prospérité mutuelle à travers la coopération.  Dévouons-nous aux principes fondamentaux des Nations Unis et renouvelons notre engagement à la finalisation des tâches que nous avons à accomplir, a conclu le Président.


Le Secrétaire général des Nations Unies, M. KOFI ANNAN, a regretté que l’élection du nouveau Président de l’Assemblée générale ait lieu en un jour aussi sombre pour les Etats-Unis et pour le monde entier. Notre pays hôte et cette ville extraordinaire qui nous héberge depuis cinq décennies viennent d’être victimes d’une attaque terroriste qu’il était difficile d’imaginer même dans les pires cauchemars, a-t-il dit. Le Secrétaire général a tenu à exprimer son indignation et son chagrin ainsi qu’à témoigner sa vive sympathie aux nombreuses personnes blessées et aux familles des victimes, au Gouvernement et au Peuple des Etats-Unis.  Il a tenu à souligner son admiration pour les sauveteurs, les pompiers, les policiers qui se sont investis pour porter secours aux victimes. 


M. Annan a expliqué qu’il était difficile de trouver les mots appropriés pour condamner ceux qui ont conçu ces actes abominables et ceux qui les ont exécutés.  Rappelant que l’Assemblée générale avait à de nombreuses reprises condamné le terrorisme et appelé les Etats à prendre des mesures afin de prévenir ces actes et à renforcer la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme, le Secrétaire général a appelé les délégations à aller de l’avant.  Il a rappelé la détermination exprimée ce matin par le Conseil de sécurité pour répondre aux attaques terroristes d’hier et pour lutter contre le terrorisme.  Il a exhorté la communauté internationale à faire preuve d’unité et de solidarité avec les victimes du terrorisme et à prendre des mesures contre les terroristes et ceux qui leur apportent assistance et soutien.


M. DUMISANI SHADRACK KUMALO (Afrique du Sud, au nom du groupe des Etats africains) a qualifié d’inimaginable la tragédie que vit la population des Etats Unis et a exprimé ses condoléances à l’égard de tous ceux qui sont touchés.  Il a considéré que ces événements tragiques doivent nous rappeler la lourde responsabilité que nous portons tous.  M. Kumalo a espéré que les coupables de ces actes seront bientôt traduits en justice, avec la coopération de tous les membres de la communauté internationale.  Selon lui, les Nations Unies doivent permettre d’intensifier les efforts collectifs visant à mettre en oeuvre le préambule de la Charte des Nations Unies qui appelle à pratiquer la tolérance et à vivre ensemble en paix avec chacun, dans un bon voisinage.


M. NGUYEN THANH CHAU (Viet Nam, au nom du groupe asiatique) s’est dit profondément choqué par les actes barbares commis hier.  Après les avoir condamnés, il a exprimé ses condoléances au Gouvernement et au peuple des Etats-Unis.  Le groupe asiatique soutient le projet de résolution qui condamne ces actes odieux de terrorisme, a-t-il déclaré.


M. VLADIMIR GALUSKA, (République tchèque, au nom du groupe des Etats d’Europe de l’Est) a souligné qu’il était de son devoir, avant tout, de s’exprimer sur les événements d’hier.  Il a condamné ces actes, qui menacent en réalité le monde entier, et a exprimé ses condoléances au peuple et au Gouvernement des Etats-Unis.  Nous devons tous unir nos efforts pour lutter contre le terrorisme.  Par ailleurs, M. Galuska a déclaré que le groupe des Etats d’Europe de l’Est soutiendra le projet de résolution qui est présenté.  Il a enfin souhaité que l’on continue à mettre en œuvre les mesures pour appliquer les résolutions.


Le représentant du (Guyana, au nom du groupe des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes) a assuré le nouveau Président de l’Assemblée générale du soutien de son Groupe face aux nouveaux défis posés à la sécurité et à la paix internationales.  Il s’est félicité de l’adoption de la résolution A/56/1 et condamné la tragédie inimaginable intervenue hier à New York, Washington (DC) et en Pennsylvanie. Il a présenté ses condoléances au Gouvernement, au peuple des Etats-Unis ainsi qu’aux familles des victimes et exprimé sa sympathie à la population de New York.  Il a déclaré que ces actes terroristes doivent renforcer la détermination de la communauté internationale face à cette menace et a souhaité que les responsables de ces actes barbares soient traduits en justice.  Il a déclaré que sa délégation et son groupe appuyaient fermement le Gouvernement des Etats-Unis dans cette épreuve et s’est félicité de la position adoptée ce matin par le Conseil de sécurité.


Le représentant de la (Grèce, au nom du groupe des Etats d'Europe occidentale et autres Etats) a, à son tour, condamné dans les termes les plus forts les attaques terroristes commises hier.  C'est, a-t-il dit, une tragédie d'une échelle sans précédent qui est un défi pour l'ensemble de l'humanité.  Il a exprimé sa solidarité au Gouvernement et au peuple américains en présentant ses condoléances les plus sincères aux victimes et aux familles.  Ces attaques sont une attaque contre les valeurs que nous partageons tous, a conclu le représentant en lançant un appel à tous les Etats pour traduire en justice les auteurs et les commanditaires des actes perpétrés hier.


M. JAMES B. CUNNINGHAM (Etats-Unis) a remercié tous ceux qui ont exprimé leurs condoléances à l’égard des victimes et de leurs familles, ainsi que tous les dirigeants mondiaux qui ont offert leur aide.  Il a lui-même exprimé sa reconnaissance envers les hommes et les femmes, les policiers et les pompiers, les médecins, les infirmiers et les infirmières, qui ont fait preuve d’un héroïsme extraordinaire lors des événements du 11 septembre 2001.  En ouvrant la cinquante-sixième session plénière de l’Assemblée générale, nous démontrons notre unité face à la terreur, sans céder à la peur, a-t-il poursuivi.  Après cet attentat, nous devons choisir entre les valeurs des droits de l’homme et de la démocratie, et le terrorisme, la loi de la jungle.  M. Cunningham a déclaré que, à côté de ceux qui s’opposent au terrorisme, il y a ceux qui l’utilisent, y compris ceux qui abritent les terroristes et ferment les yeux sur leurs activités.  Nous agirons à l’égard de ceux qui hébergent et soutiennent les terroristes de la même façon qu’envers les terroristes eux-mêmes, a-t-il affirmé.  Il a aussi exprimé son inquiétude à l’égard de la mise en péril des valeurs partagées par la communauté mondiale sur la base desquelles l’institution des Nations Unies a été fondée.  Nous devons travailler de façon unie, a-t-il enfin exhorté, pour défendre nos valeurs contre le terrorisme et ainsi augmenter l’efficacité de notre réponse.  Nous devons faire preuve de détermination et agir résolument pour combattre ce fléau.


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