L'ASSEMBLEE CLOTURE SA CINQUANTE-CINQUIEME SESSION : SON PRESIDENT PLAIDE POUR UNE APPROCHE INTEGREE DANS LE SUIVI DES PROMESSES DU MILLENAIRE
Communiqué de presse AG/1180 |
Assemblée générale
112e séance plénière – après-midi
L'ASSEMBLEE CLOTURE SA CINQUANTE-CINQUIEME SESSION : SON PRESIDENT PLAIDE POUR UNE APPROCHE INTEGREE DANS LE SUIVI DES PROMESSES DU MILLENAIRE
L'Assemblée générale a clôturé, cet après-midi, les travaux de sa cinquante-cinquième session en entendant les déclarations du Président sortant, M. Harri Holkeri de la Finlande. "Les promesses faites durant le Sommet du millénaire doivent être tenues pour permettre à l'Organisation des Nations Unies de relever les défis actuels et ce, grâce à des ressources additionnelles et à une planification améliorée, a déclaré, le Président de la cinquante-cinquième session de l'Assemblée générale. Dans son allocution de clôture, M. Holkeri s'est déclaré "honoré et privilégié" d'avoir présidé cette session dite "Assemblée du Millénaire" dont le lancement a été marqué par le "Sommet du millénaire" qui a réuni, à New York du 6 au 8 septembre 2000, plus de 150 chefs d'Etat et de Gouvernement. La Déclaration du Millénaire, adoptée à l'issue du Sommet, a mis en place un ordre du jour concret et établi un cadre d'action important pour les initiatives à venir, a estimé M. Holkeri en estimant aussi que les objectifs de la Déclaration sont réalisables si le partenariat et la coopération nécessaires existent.
Dressant le bilan de sa présidence, M. Holkeri a commenté les objectifs en matière de lutte contre la pauvreté, de développement et de maintien de la paix et de la sécurité internationales fixés dans la Déclaration du Millénaire. Au cours de ma présidence, a-t-il dit, ma priorité a été d'assurer un suivi "rapide et efficace" de la Déclaration du Millénaire. J'ai plaidé pour une approche intégrée, a-t-il ajouté en attribuant les lacunes en la matière à un manque de coordination au sein de l'ONU. Il a affirmé, dans ce cadre, avoir consacré sa présidence à un renforcement de l'efficacité du travail de l'Assemblée générale. Soulevant la question de la continuité entre les présidences successives de l'Assemblée, il s'est félicité que la résolution, adoptée il y a quelques jours, sur la réforme de l'Assemblée ait appelé à la création d'un groupe de spécialistes des affaires politiques susceptibles d'assurer cette continuité et de faciliter les contacts avec les différents départements de l'ONU. Dans ce contexte,
M. Holkeri a aussi fait part de ses efforts pour encourager une interaction constante entre les organes créés par la Charte.
M. Holkeri a également abordé la question de la réforme du Conseil, confiée depuis huit ans à un Groupe de travail de l'Assemblée générale. Il a ainsi rendu compte des consultations qu'il a eues avec les ministres des affaires étrangères des Etats membres en estimant qu'un consensus est né sur la nécessité d'examiner la question à un niveau politique plus élevé sous la forme d'une session extraordinaire ou d'une réunion de haut niveau.
A ce propos, cet après-midi, l'Assemblée a adopté un texte (1) au terme duquel elle a décidé que la question de la représentation équitable au Conseil de sécurité et de l'augmentation du nombre de ses membres, ainsi que d'autres questions ayant trait au Conseil de sécurité devrait être examinée par elle au cours de la cinquante-sixième session. L'Assemblée a également décidé que le Groupe de travail devrait poursuivre ses travaux pendant sa cinquante-sixième session et lui présenter, avant la fin de la cette session, un rapport contenant toutes les recommandations convenues.
L'Assemblée a aussi décidé de reporter, à sa prochaine session, l'examen de 54 questions inscrites à son ordre du jour.
La cinquante-sixième session de l'Assemblée générale commence demain mardi 11 septembre 2001.
(1)La décision adoptée cet après-midi est contenue dans le rapport du Groupe de travail à composition non limitée chargé d'examiner la question de la représentation équitable au Conseil de sécurité et de l'augmentation du nombre de ses membres, ainsi que d'autres questions ayant trait au Conseil de sécurité (A/55/47).
Déclaration de clôture du Président de la cinquante-cinquième session de l'Assemblée générale
M. HARRI HOLKERI (Finlande), Président de la cinquante-cinquième session de l'Assemblée générale, s'est déclaré d'autant plus "honoré et privilégié" d'avoir présidé cette session de l'Assemblée qu'elle était celle du Millénaire des Nations Unies. Il y a un an, a-t-il dit, j'ai établi comme priorité le suivi rapide et efficace du Sommet du millénaire. Dans ce cadre, il s'est félicité que la résolution sur le suivi du Sommet adoptée par l'Assemblée, au mois de décembre 2000, ait appelé à un recours optimal aux structures existantes et à une exploitation maximale des conférences et évènements à venir et, "pour une fois sans envisager la création de nouveaux mécanismes".
La Déclaration du Millénaire, a poursuivi M. Harri Holkeri, a contribué à mettre en place un ordre du jour concret et à garantir des résultats aux conférences qui ont suivi. Que ce soit pour la Conférence sur les pays les moins avancés, pour les sessions extraordinaires sur l'Habitat et le VIH/sida ou encore pour les conférences sur les armes légères et le racisme, la Déclaration du Millénaire a fourni un cadre important. Pour ma part, a souligné M. Holkeri, j'ai plaidé pour une approche intégrée dans le suivi de ces évènements comme l'atteste la " feuille de route" préparée par le Secrétariat qui sera prochainement distribuée aux délégations.
Les Nations Unies sont encore loin d'avoir adopté le processus de suivi intégré requis pour le Sommet du millénaire. Il en va de même pour l'ensemble les ordres du jour des dernières conférences de la décennie qui sont trop souvent examinés, de manière isolée. Cette approche, a estimé M. Holkeri, résulte d'un manque de coordination et pour améliorer les choses en la matière, il a dit avoir convoqué une série de réunions avec les représentants des divers bureaux et secrétariats des conférences. Même dans ce cas, a-t-il regretté, personne n'a été capable de renoncer à "inventer la roue" pour un certain nombre de questions. Illustrant ses propos, M. Holkeri a cité la question de la participation de la société civile qui, selon lui, exige l'uniformisation des modalités de participation aux conférences à venir.
Là encore, le Président de l'Assemblée générale a annoncé la parution prochaine d'un document sur les meilleures pratiques et des résultats d'un symposium qu'il a présidé sur la participation de la société civile. Pendant, ma présidence, a-t-il poursuivi, j'ai essayé progressivement de rendre plus efficace le travail de l'Assemblée générale. A cet égard, il a estimé que la résolution adoptée il y a à peine quelques jours sur la réforme de l'Assemblée doit être vue comme une première étape. Il faut revitaliser le travail de la Plénière, a-t-il estimé en appelant les Etats membres à faire preuve de retenue quant à l'inscription de nouvelles questions dans l'ordre du jour au risque de paralyser le travail de l'Assemblée et de rendre l'organe obsolète.
Toujours en ce qui concerne le travail de l'Assemblée générale, M. Holkeri a soulevé la question de la continuité d'une présidence à l'autre. Il s'est donc félicité que la résolution sur la réforme de l'Assemblée appelle à la création d'un groupe de spécialistes des affaires politiques qui pourraient ainsi assurer la continuité requise et constituer la base nécessaire pour établir des contacts avec les départements. M. Holkeri a également plaidé pour une interaction constante entre les organes créés par la Charte laquelle interaction doit se reposer sur une base solide. Pour améliorer le dialogue et l'ouverture, a poursuivi le Président de l'Assemblée, j'ai établi une pratique consistant à tenir des réunions mensuelles avec les présidents des cinq groupes régionaux. Ce type de coopération nécessite, a souligné M. Holkeri, un plein appui du Secrétariat.
Le dialogue et l'ouverture impliquent aussi la transparence et l'accessibilité, a-t-il poursuivi en détaillant les mesures qu'il a prises en ce sens, en particulier en ce qui concerne le Conseil de sécurité. Dans ce cadre, il a abordé la question de la réforme du Conseil pour rendre compte des réponses reçues des ministres des affaires étrangères des Etats membres qu'il a consultés. Il ressort de ces consultations, a expliqué M. Holkeri, qu'un consensus existe sur la nécessité d'adapter le Conseil aux réalités du XXIe siècle pour servir au mieux les intérêts de la paix et de la sécurité internationales.
A ce propos, les ministres des affaires étrangères ont estimé que la question de la réforme du Conseil doit quitter l'ordre du jour du Groupe de travail créé à cet effet pour être examinée à un niveau politique plus élevé sous la forme d'une session extraordinaire ou d'une réunion de haut niveau. En la matière, une approche par étape a été préconisée qui doit avoir en son cœur la question du droit de veto. Le moment est venu de passer du stade des discussions à celui des négociations, a conclu M. Holkeri sur la question avant d'aborder celle de la lutte contre la pauvreté placée au centre des objectifs de la Déclaration du Millénaire.
La lutte contre la pauvreté, a expliqué M. Holkeri, exige une bonne compréhension de son caractère multidimensionnel et un examen holistique de ses causes. Cette question ne peut être abandonnée aux marchés ou à la macroéconomie, a dit le Président de l'Assemblée en mettant en garde la communauté internationale contre une tendance à privilégier les objectifs à court terme compte tenu de la rapidité des changements. Il nous faut une vision à long terme pour renforcer le capital humain et promouvoir un développement durable ayant l'homme en son centre, a insisté M. Holkeri en appelant la communauté internationale et les Nations Unies à contribuer à la mise en oeuvre des politiques nationales. La Déclaration du Millénaire, a-t-il aussi rappelé, présente un défi en matière de paix et développement.
Les objectifs fixés en la matière sont réalisables, a estimé M. Holkeri en accordant, dans ce cadre, un rôle important au partenariat et à la coopération. La communauté internationale détient les ressources humaines, techniques, technologiques et financières nécessaires et dans ce contexte, la question du financement du développement devient capitale et exige la participation de tous les Ministres des finances à la conférence qui doit se tenir l'année prochaine.
Terminant sur l'Afrique et le budget de l'ONU, le Président de l'Assemblée générale a, sur cette dernière question, considéré que l'accord conclu en décembre 2000 sur le nouveau barème des quotes-parts a été un des évènements majeurs de la session de l'Assemblée générale. Il a pourtant reconnu que l'optimisme suscité alors s'est quelque peu altéré car, a-t-il dit " nous ne sommes plus sûrs que cet accord historique se traduira en actes". Il a donc appelé "le plus grand contributeur" à agir sans plus tarder conformément à l'accord conclu et auquel son gouvernement s'est lui-même engagé. Pour conclure, le Président de l'Assemblée général est revenu sur la question de la paix et de la sécurité internationales en rappelant l'examen réussi du Rapport Brahimi sur la réforme des opérations de maintien de la paix et le début de l'examen du rapport sur la prévention des conflits.
Les promesses faites durant le Sommet du millénaire doivent être tenues pour permettre à l'Organisation de relever les défis actuels grâce à des ressources additionnelles et à une planification améliorée, a déclaré M. Harri Holkeri, Président de la cinquante-cinquième session de l'Assemblée générale.
Report de questions à la cinquante-sixième session de l'Assemblée générale
L'Assemblée a décidé de reporter les questions suivantes à sa cinquante-sixième session : rapport du Secrétaire général sur l'activité de l'Organisation; rapport du Conseil de sécurité; rapport du Conseil économique et social; nominations aux sièges devenus vacants dans les organes subsidiaires et autres nominations; renforcement de la coordination de l'aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par l'ONU, y compris l'assistance économique spéciale; coopération entre l'ONU et l'Union interparlementaire; Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations; la situation au Moyen-Orient; question de Palestine; session extraordinaire consacrée au suivi du Sommet mondial pour les enfants; la situation en Amérique centrale; la situation en Bosnie-Herzégovine; la situation en Afghanistan; les causes des conflits et la promotion d'une paix et d'un développement durables en Afrique.
L'examen des questions suivantes a également été reporté : la réforme de l'ONU; le désarmement général et complet; l'UNRWA; le développement durable et la coopération économique internationale; la réunion internationale de haut niveau chargée d'examiner la question du financement du développement à l'échelon intergouvernemental: l'élimination du racisme et de la discrimination raciale; les questions relatives aux droits de l'homme; les rapports financiers et états financiers vérifiés; et le budget-programme de l'exercice biennal 2000-2001.
Les questions figurent sur la liste des questions dont l'examen a été reporté : plan de conférences; barème des quotes-parts; gestion des ressources humaines, régime commun des Nations Unies; rapport du Secrétaire génénal sur les activités du Bureau des services de contrôle interne; financement du Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie; financement du Tribunal international pour le Rwanda; financement de la Mission de vérification des Nations Unies en Angola et de la Mission d'observation des Nations Unies en Angola; financement des activités qui découlent de la résolution 687 (1991) du Conseil de sécurité; financement de la Mission des Nations Unies en Sierra Leone, financement de la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo; et financement de l'Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental.
Le report concerne, en outre, les questions suivantes : financement de la Mission d'observation des Nations Unies au Tadjikistan; financement de la Force de déploiement préventif des Nations Unies; financement des forces des Nations Unies chargées du maintien de la paix au Moyen-Orient; financement de la Force de protection des Nations Unies, de l'Opération des Nations Unies pour le rétablissement de la confiance en Croatie, de la Force de déploiement préventif des Nations Unies et du quartier général des Forces de paix des Nations Unies; financement de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre; financement de la Mission d'observation des Nations Unies en Géorgie; financement de la Mission des Nations Unies en Bosnie-Herzégovine; financement de la Mission d'appui des Nations Unies en Haïti, de la Mission de transition des Nations Unies en Haïti et de la Mission de police civile des Nations Unies en Haïti; financement de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine.
Enfin, les questions suivantes ont vu leur examen reporté : aspects administratifs et budgétaires du financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies; mesures visant à éliminer le terrorisme international; financement de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo; le rôle des diamants dans les conflits; le financement de la Mission des Nations Unies en Ethiopie et en Erythrée; et examen du problème du VIH/sida; et suite donnée au Sommet du millénaire.
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