DE NOMBREUSES DELEGATIONS LANCENT UN CRI D’ALARME INDIGNE FACE AUX INEGALITES QUI PERSISTENT DANS L’ACCES AUX SOINS ET AUX TRAITEMENTS ANTIRETROVIRAUX
Communiqué de presse AG/1170 |
Assemblée générale
Vingt-sixième session extraordinaire
7e séance plénière – matin
DE NOMBREUSES DELEGATIONS LANCENT UN CRI D’ALARME INDIGNE FACE AUX INEGALITES
QUI PERSISTENT DANS L’ACCES AUX SOINS ET AUX TRAITEMENTS ANTIRETROVIRAUX
Un consensus s’est dégagé hier dans la nuit
sur les termes de la Déclaration finale d’engagement de la session extraordinaire
C’est un véritable dilemme moral que de nombreux pays ont posé, ce matin, lors de la reprise du débat général de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au VIH/sida. Du fait de leur coût élevé, les traitements contre le VIH/sida, et notamment les thérapies antirétrovirales, ne sont pas à la portée de nombreux pays pauvres. « Est-il normal qu’en Occident, les médicaments modernes qui aident les séropositifs à survivre soient quasiment gratuits, distribués par les différentes structures de solidarité sociale, tandis qu’en Afrique la quasi-totalité des séropositifs n’ont accès à rien ? Est-il normal que les pays riches s’accaparent de 90% de l’argent dépensé pour lutter contre ce virus alors que 90% des malades meurent oubliés dans les pays pauvres? » a demandé le Ministre de la santé publique du Togo. C’est aux gouvernements des pays riches, mais également aux sociétés pharmaceutiques que de nombreuses délégations ont lancé un appel pour que le droit à la vie prédomine sur les intérêts commerciaux. Plusieurs délégations ont exhorté les entreprises pharmaceutiques à réduire le prix des traitements antirétroviraux, arguant du fait qu’un traitement de 600 à 1 000 dollars par patient est encore beaucoup trop onéreux pour la majorité des pays en développement. Il a été appuyé par le Ministre de la santé de la Turquie et en particulier par le Vice-Premier Ministre du Viet Nam qui, pour sa part, a prié l’industrie pharmaceutique à adopter, par « humanisme et pour la survie des victimes », des politiques permettant aux pays pauvres de se procurer les médicaments disponibles à un prix très abordable. Il a été relayé par son homologue de la Malaisie qui a qualifié « d’injustes et d’inhumaines » les inégalités qui persistent entre le Nord et le Sud en raison des prix prohibitifs.
Le Ministre de la santé du Guyana s’est félicité de ce que des pays comme l’Inde et le Brésil produisent des traitements génériques à des prix abordables; il a encouragé la coopération Sud-Sud dans ce domaine. Le Ministre de la coopération du Luxembourg a estimé que l’application de « prix différenciés » pour les traitements du sida, proposition faite par l’Organisation mondiale de la Santé et qui consiste à différencier les prix selon les marchés, rendrait les traitements accessibles à tous. Des mesures d'accompagnement destinées à empêcher leur réimportation pourraient compléter cette initiative. Dans le même ordre d’idée, la Ministre de la santé de Sainte-Lucie a appelé à la renégociation des accords TRIPS en vue de permettre aux pays en développement d’avoir accès aux médicaments à un prix abordable, condition préalable pour une lutte efficace
(à suivre - 1a)
contre une « crise de développement humain ». Les accords TRIPS, négociés dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce, protègent les brevets pour une durée de 20 ans mais permettent aux Etats signataires, en cas d’urgence nationale en matière de santé et, sous certaines conditions, de produire ou d’importer des médicaments génériques.
Par ailleurs, de nombreuses délégations ont dénoncé les difficultés macroéconomiques et les situations de pauvreté endémique comme des facteurs de propagation de la maladie. Ainsi, le Ministre de la santé et des affaires sociales de la Mauritanie a déploré « la corrélation de plus en plus évidente qui existe entre les conditions de propagation de la maladie et la situation socioéconomique des populations ». Pour cette raison, la lutte contre l’épidémie du sida ne peut être envisagée efficacement que dans le cadre d’une stratégie globale de lutte contre la pauvreté et le sous-développement. Pour le Ministre de la santé du Guyana, les hésitations et les lenteurs dans l’allègement de la dette sont des facteurs qui favorisent la propagation de la maladie. En effet, les pays pauvres ont un besoin urgent de ressources supplémentaires sans lesquelles ils ne pourront pas mettre en œuvre des programmes de prévention et de traitement.
Au titre des nouvelles initiatives, le Chef d’Etat du Swaziland a annoncé qu’inspiré par le mouvement initié il y a quelques années autour du slogan “We are the world”, son pays lancerait en fin d’année un album qui regroupe des stars internationales et intitulé “Chansons pour la vie”. Les bénéfices de cette opération seront directement reversés aux programmes de lutte contre le VIH/sida en Afrique australe.
Plusieurs délégations ont évoqué la Déclaration finale d’engagement de la session extraordinaire dont la négociation s’est achevée la nuit dernière. A ce sujet, le représentant des Maldives a déclaré que ce texte devait marquer un tournant décisif dans la lutte contre le VIH/sida. Reconnaissant que les débats avaient pu toucher certaines sensibilités culturelles ou religieuses, il s’est néanmoins félicité de leur franchise, condition indispensable à l’avancement de la lutte.
L’Assemblée avait, en début de séance, approuvé le rapport de la Commission de vérification des pouvoirs des représentants à la vingt-sixième session extraordinaire de l’Assemblée générale.
Se sont également exprimés, dans le cadre du débat général, le Premier Ministre de Belize et les Ministres de la santé de la Fédération de Micronésie, de la Guinée, de Chypre, d’Andorre, du Bangladesh, de la République tchèque, du Vanuatu, du Salvador, du Paraguay, de la République de Moldova, d’Arabie saoudite, et de la Mongolie. Les représentants de l’Argentine, de Fiji, de l’Ouzbékistan, du Turkménistan, des Îles Marshall, du Liban, de Sierra Leone, de la République démocratique du Congo, ainsi que les observateurs du Saint-Siège et de la Palestine sont aussi intervenus.
L’Assemblée générale poursuivra son débat général à 15 heures.
EXAMEN DU PROBLÈME DU VIRUS DE L’IMMUNODÉFICIENCE HUMAINE ET DU SYNDROME D’IMMUNODÉFICIENCE ACQUISE SOUS TOUS SES ASPECTS
Débat
Sa Majesté le ROI MSWATI III, Chef d’Etat du Swaziland : Mon peuple se meurt, il meurt avant l’heure, laissant derrière lui des milliers d’orphelins et notre nation est perpétuellement en deuil. Un quart de la population du Swaziland est déjà infectée par le virus et nous ne pouvons éviter une aggravation tragique de la situation. Nous pensons que cette session extraordinaire s’attaque à la plus grave menace pour l’humanité car ce fléau affecte l’ensemble de la planète et n’épargne personne. En tant que dirigeants, nous ne pouvons négliger les conséquences de cette pandémie et le Swaziland se félicite des actions entreprises par les institutions spécialisées des Nations Unies, en coopération avec les Etats africains pour agir en matière de prévention et de traitement de la maladie. Dans notre approche de la lutte contre le VIH/sida, il est important de tenir compte des valeurs culturelles et traditionnelles de nos pays, qui font notamment la promotion de l’abstinence, et de tenir compte de l’avis des guérisseurs traditionnels qui peuvent apporter leurs connaissances à la médecine moderne.
Mais pour réussir dans cette lutte contre le VIH/sida, nous devons avoir le soutien de la communauté internationale. Inspirés par le mouvement lancé il y a quelques années autour du slogan “We are the world”, nous lancerons en fin d’année un album intitulé “Chansons pour la vie” qui regroupe des stars internationales. Les bénéfices de cette opération seront directement affectés aux programmes de lutte contre le VIH/sida en Afrique australe. C’est une réponse parmi tant d’autres à une tragédie sans précédent pour le monde en développement et face à laquelle nous ne pouvons rester passifs. Le succès de ce sommet sera garanti par une inversion de la tendance actuelle à la propagation spectaculaire du VIH/sida et il en va de la survie de mon peuple et de l’humanité tout entière.
M. SAID W. MUSA, Premier Ministre et Ministre des finances et des affaires étrangères de Bélize : En janvier dernier, la pandémie du VIH/sida a été déclarée le plus grand défi de Bélize en matière de santé. Une Commission nationale a donc été créée et est placée sous la présidence du Ministre du développement humain, de la condition féminine et de la société civile. Elle s'est vue ainsi chargée de mettre en oeuvre une stratégie multisectorielle qui encourage les comportements sexuels responsables et l'utilisation des préservatifs tout en incluant des campagnes de sensibilisation. Dans ce contexte, a été reconnue la nécessité de rétablir un équilibre des pouvoirs entre les hommes et les femmes et de traiter de la question de la transmission du VIH/sida de la mère à l'enfant. La coopération internationale étant important en la matière, Bélize appelle à une solidarité mondiale.
M. PHAM GIA KHIEM, Vice-Premier Ministre du Viet Nam : Depuis 1990, 36 000 cas de séropositivité ont été détectés au Viet Nam, soit 0,1% de la population mondiale touchée. 5 000 d'entre eux ont développé le sida et plus de 3 000 en sont décédés. Considérant que la prévention est cruciale dans la lutte contre le sida, nous avons concentré nos efforts sur l'information et l'éducation ainsi que sur la prévention dans les milieux ayant des comportements à risques. 60% de la population a reçu une information de base sur le VIH/sida et sa prévention. Des mesures ont été prises également pour améliorer la sécurité dans le milieu médical. Nous essayons de mobiliser le maximum de ressources disponibles. Toutefois, le nombre de personnes contaminées augmente rapidement. Selon les estimations, en 2005, quelque 200 000 personnes seront séropositives dans notre pays, soit 6 fois plus qu'aujourd'hui. La pauvreté, le chômage, la consommation de drogues, les comportements sexuels à risques constituent les principaux facteurs de propagation du VIH/sida. Nous devons faire preuve de leadership à tous les niveaux et considérer la lutte contre le VIH/sida comme une tâche socioéconomique urgente et à long terme. Nous devons adopter une approche multisectorielle en impliquant dans la lutte non seulement le secteur médical mais aussi tous les autres ministères et secteurs, les diverses organisations sociales et communautaires. Enfin, nous devons inclure la lutte contre le VIH/sida dans la lutte contre la drogue et les comportements sexuels à risques, en particulier chez les adolescents. Le Viet Nam soutient les efforts que déploie la communauté des chercheurs pour trouver un vaccin et des médicaments spécifiques pour sauver l'humanité de ce fléau. Nous exhortons les pays développés à augmenter leur aide technique et financière aux pays en développement. Nous exhortons les sociétés pharmaceutiques à adopter, par humanisme et pour la survie de victimes, des politiques en vue de rendre accessibles les médicaments à un faible prix aux pays pauvres.
M. KONDI CHARLES AGBA, Ministre de la santé publique du Togo : Cela fait
20 ans que le sida a été découvert et j’aimerais insister sur la terrible épreuve que le continent africain est en train de subir, sur cette saignée qui, plus que toutes les guerres, le fait mourir. Les chiffres sont ceux de la honte, honte parce qu’il est inacceptable que nous, Africains, soyons oubliés sur le bas côté de l’histoire tandis que les pays riches, eux, avancent vers l’espoir. Est-il normal qu’en Occident, les médicaments modernes qui aident les séropositifs à survivre soient quasiment gratuits, distribués par les différentes structures de solidarité sociale, tandis qu’en Afrique la quasi-totalité des séropositifs n’ont accès à rien? Est-il normal que les pays riches s’accaparent de 90% de l’argent dépensé pour lutter contre ce virus alors que 90% des malades meurent oubliés dans les pays pauvres. Il faut, au nom de l’homme et de l’humanité, qu’une plus grande solidarité soit instaurée, que les Africains aient la possibilité de se soigner et que les médicaments soient accessibles à tous. Déjà, la révolte gronde, les pays riches semblent tendre l’oreille et commencer à comprendre que le fossé entre riches et pauvres est intolérable. Il faut agir maintenant.
Inspirons-nous des décisions du Sommet de l’OUA sur le VIH/sida, la tuberculose et les autres maladies infectieuses, qui s’est tenu à Abuja les 25 et 26 avril 2001, au cours duquel nous avons déclaré le sida comme un état d’exception sur le continent africain qui doit être une priorité dans nos plans nationaux de développement. Instaurons aujourd’hui le Fonds mondial proposé par le Secrétaire général qui contribuera notamment à développer la recherche en aidant les laboratoires pharmaceutiques. J’interpelle aujourd’hui les pays riches afin qu’ils ne demandent pas aux laboratoires pharmaceutiques de supporter seuls les efforts de solidarité car c’est sur leur recherche que repose l’espoir d’un véritable traitement.
M. ELIUL K. PRETRICK, Ministre de la santé, de l'éducation et des services sociaux de la Fédération de Micronésie : Le premier cas d'infection au VIH a été confirmé en Micronésie en 1989. La personne concernée avait été infectée par la maladie alors qu'elle voyageait hors de notre pays. Mais malheureusement, il y a quelques mois, au grand regret de mon Gouvernement, un cas d'infection local a été découvert sur l'un des atolls isolés de l'un des Etats qui forment notre Fédération. Cette découverte inattendue nous a causé beaucoup de soucis et fait craindre que le virus se soit beaucoup plus répandu qu'on ne l'avait anticipé. Ceci peut sembler minime au regard de la situation à laquelle font face d'autres pays et d'autres régions, mais notre Gouvernement estime que tout doit être mis en oeuvre, de la manière la plus décisive, pour prévenir toute aggravation de la situation.
La Micronésie pense que l'une des questions les plus délicates discutées au cours de cette session extraordinaire est celle qui touche aux droits de l'homme. Nos débats vont sans aucun doute heurter les sensibilités culturelles ou religieuses des uns et des autres, et tendront aussi, il ne faut pas se le cacher, à toucher à la vie personnelle et intime des individus. Mais le VIH/sida ne connaissant pas de frontières, nous espérons que chacun fera preuve de souplesse. La prévention est un aspect important de la lutte contre la pandémie, et des mesures devraient être prises en vue de mettre un frein à la propagation potentielle du virus. Nous ne voulons pas dire que l'ONU devrait changer ses priorités, mais mon Gouvernement pense que tous les aspects de ce mal doivent être considérés et combattus. Les Nations Unies et leurs institutions spécialisées, et les autres organisations internationales ou régionales, doivent continuer à assister les pays qui sont sérieusement affectés, tout en aidant ceux qui le sont moins à mettre en place des programmes de prévention, de manière à ce que la propagation accélérée du VIH ne devienne pas un problème mondial. Aucun Etat ne peut combattre seul la maladie, et nous sommes heureux que le Gouvernement des Etats-Unis et l'Organisation mondiale de la Santé nous aident à développer des programmes d'éducation à court et moyen terme. Nous avons ainsi pu mettre en place un système complet d'évaluation, et créer un conseil communautaire du VIH/sida dans chacun de nos quatre Etats pour éduquer le public. Concernant le financement mondial de la lutte contre la pandémie, la Micronésie remercie les gouvernements qui se sont déjà engagés à verser des ressources financières au Fonds mondial proposé par le Secrétaire général.
M. MAMADOU SALIOU DIALLO, Ministre de la santé publique de la Guinée : Les dirigeants du monde entier se sont fixés comme objectif d’atteindre d’ici à 2015 l’inversion de la tendance de la séroprévalence et des cas de maladie. Bien que les Africains aient pris conscience de la responsabilité première qui leur incombe, les efforts de leurs dirigeants à tous les niveaux ont besoin d’être soutenus et coordonnés dans un cadre de partenariat réel tant par les collectivités nationales, régionales qu’internationales. A cet égard, la Guinée soutient l’initiative du Secrétaire général visant la création d’un Fonds mondial pour la lutte contre le sida et les autres maladies infectieuses. Elle se félicite des annonces de contribution déjà faites et en appelle à tous les acteurs concernés de la communauté internationale pour la poursuite de cette action humanitaire. En Guinée, un programme de réformes sociales vise à réduire et stabiliser la séroprévalence, maîtriser la prise en charge des cas de maladies et l’impact socioéconomique de la maladie. 70 % des ressources provenant de la réduction de la dette des pays pauvres très endettés reviendront aux secteurs sociaux, notamment la santé, l’éducation et le développement rural. Enfin, les efforts des Gouvernements et des populations africains risquent d’être vains si le continent ne bénéficie pas d’une solidarité internationale exceptionnelle tant pour la prévention que pour la prise en charge des cas de maladie, grâce à l’acquisition des médicaments essentiels antirétroviraux à un prix abordable par les malades et les gouvernements.
M. OSMAN DURMUS, Ministre de la santé de la Turquie : Sous l’effet du développement économique, les structures sociales changent et ouvrent la voie à une société de consommation et à l’individualisme, favorisant peu à peu la disparition des grandes familles et des valeurs traditionnelles. De plus, la Turquie, du fait de sa position géographique, est le lieu de vastes mouvements de population qui constituent également un facteur de risque. En dépit de ces facteurs, la Turquie ne connaît pas une augmentation importante de la séroprévalence, contrairement à d’autres pays du monde. Entre 1985 et 2000, 1141 cas ont été détectés, dont 14 % pour la seule année dernière. Selon les statistiques, plus de la moitié des personnes infectées ont contracté la maladie par des relations hétérosexuelles non protégées et 10 % sont des consommateurs de drogues. Des mesures ont été prises afin de mettre des soins à la disposition des malades; plusieurs organisations volontaires et non gouvernementales apportent par ailleurs un soutien actif aux efforts déployés par l’Etat dans ce domaine. En outre, les efforts visant à faire évoluer les comportements sociaux, ainsi que les mesures de formation destinées à sensibiliser les populations et à encourager les relations sexuelles protégées commencent à porter leurs fruits. Il est louable que, par leur action, plusieurs instances internationales - avec pour chef de file l’Organisation des Nations Unies - aient réussi à faire baisser le prix des traitements antirétroviraux à environ 600 dollars. Cependant, ce prix est encore prohibitif pour bon nombre de pays, et le sera encore dans un avenir proche. C’est pourquoi, davantage d’assistance internationale est nécessaire, assistance qui doit être adaptée aux conditions sociales, culturelles et économiques des pays récipiendaires, plutôt que standardisée et imposée de façon uniforme à tous
les pays.
Mme SARAH FLOOD-BEAUBRUN, Ministre de la santé, de la famille, des services humains et des services généraux de Sainte-Lucie : Il est embarrassant d'admettre qu'alors que le virus a déjà 20 ans, il y a encore beaucoup à faire en ce qui concerne la sensibilisation et la prévention. Il faut passer d'une question de santé à une question de développement humain durable. Le VIH absorbera 4% du PNB des territoires des Caraïbes dans les 10 années à venir. Il est important de reconnaître que la lutte contre le sida n'est pas un effort individuel mais collectif. Il convient de veiller au financement adéquat des programmes d'ONUSIDA pour les Caraïbes qui sont la deuxième zone la plus touchée après l'Afrique subsaharienne. Nous proposons que les fonds internationaux alloués à la lutte contre l'épidémie soient proposés sous la forme de subventions accessibles aux petits Etats vulnérables. Il est également important que les règles de l'Organisation mondiale du commerce, et en particulier l'accord TRIPS sur les brevets, soient ajustées afin de permettre aux Etats de produire des médicaments au prix abordable et de lutter contre cette crise de développement. Il faut également mobiliser les ressources nécessaires pour la lutte efficace contre l'épidémie. Selon des estimations faites par l'University of the West Indies, une réponse efficace globale des Caraïbes à l'épidémie nécessitera 260 millions de dollars pas an sur les cinq prochaines années. La question du traitement pose la question de l'accès aux médicaments. La région des Caraïbes fait face à des défis d'une grande ampleur dans les domaines des infrastructures, de l'éducation et de l'accès aux médicaments à des prix abordables. Il est nécessaire de prendre en compte la dimension développement de l'épidémie et les besoins de financement des pays pauvres et structurellement vulnérables. Sur une population de 150 000 personnes, 284 cas de séropositivités ont été enregistrés depuis 1995. On compte 48% (136) de personnes qui ont développé le sida et 44% (126) en sont décédés.
M. CHARLES GUERENS, Ministre de la coopération et de l'action humanitaire et de la défense du Luxembourg : Mon pays a connu son premier cas d'infection au VIH en 1984. Depuis lors, il y a eu en moyenne 30 nouvelles infections par an avec une légère augmentation au cours de ces deux dernières années. Au total,
470 infections ont été diagnostiquées, dont 95 concernant des femmes. La cause d'infection la plus courante résulte de relations sexuelles. Au total,
100 personnes sont décédées du sida. Au niveau international, nous devons nous donner quatre objectifs dans la lutte contre le sida. Nous devons concentrer nos efforts sur la prévention, la transmission mère-enfant, l'accès au traitement et aux soins et la protection des groupes vulnérables, des victimes collatérales et en premier lieu des orphelins. Dans cette lutte, l'engagement politique est crucial. Il faut renforcer les structures médicales afin d'avoir un impact aussi grand que possible au niveau de la prévention et du traitement. Sans les ressources financières nécessaires, la lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose ne saurait être gagnée. Le Luxembourg a régulièrement augmenté son budget d'aide publique au développement au cours de la décennie écoulée dépassant en 2000 l'objectif d'une APD de 0,7% de son PNB. Notre objectif est d'atteindre l'objectif de 1% en 2005. La santé compte parmi les secteurs prioritaires de la coopération au développement, y compris la lutte contre le VIH/sida. Le Luxembourg participe, par ailleurs, au Programme ONUSIDA à hauteur de 500 000 euros auquel s'ajoute 125 000 euros pour le processus d'évaluation. Le Luxembourg estime que le concept de "tiered pricing" comme norme pour les pays en développement permettra d'appliquer des prix différents selon les marchés, les producteurs de médicaments, qu'ils soient brevetés ou non brevetés, les rendant accessibles à des prix considérablement réduits. Des mesures d'accompagnement destinées à empêcher leur réimportation pourront la compléter. Mais la réduction des prix ne sera pas la solution miracle.
Le Luxembourg participe à l'initiative européenne "Solidarité thérapeutique hospitalière contre le VIH/sida" qui a pour objectif la mise à disposition de médicaments et la prise en charge thérapeutique et psychosociale, ainsi que le suivi de laboratoire et une surveillance de résistances. Au Niger, nous réalisons ainsi depuis quatre ans un projet substantiel de prévention. Au Rwanda et au Burkina Faso, nous avons contribué ou nous coopérons à la réalisation de centres nationaux de transfusion sanguine comprenant plusieurs unités régionales. En 2000, nous avons consacré en tout 2,4 millions d'euros à différents projets. Dès que les modalités opérationnelles et les structures de gestion du Fonds mondial pour la santé et la lutte contre le sida seront définies, le Luxembourg compte y apporter une contribution de l'ordre d'un million d'euros. Des montants du même ordre sont prévus pour 2002 et 2003.
M. FRIXOS SAVVIDES, Ministre de la santé de Chypre : Pour faire face à la mondialisation de l'épidémie du sida, il est devenu urgent de travailler ensemble à l'élaboration de réponses efficaces. Nous considérons, dans ce contexte, que les Nations Unies ont un rôle essentiel à jouer en termes de construction d'un environnement sans discrimination, respectueux d'une certaine confidentialité, avec un accès facilité aux soins et un système de couverture approprié. En dépit d'un faible taux de contamination concernant essentiellement les populations masculines homosexuelles et hétérosexuelles, Chypre a élaboré un plan initial de développement stratégique avec la coopération de l'Organisation mondiale de la santé et a mis en place un Comité national contre le sida avec la participation de représentants du gouvernement, des entreprises privées et de la société civile. En dépit de résultats encourageants, il faut maintenir un niveau de vigilance élevé selon les mêmes principes de base qui ont guidé nos efforts depuis le début et qui concernent la prévention et le traitement des personnes infectées. Le troisième plan intermédiaire est en cours de préparation et une attention spéciale sera accordée aux groupes les plus vulnérables. Les services de soins existants, les mesures d'ordre socioéconomique et les infrastructures de recherches en épidémiologie sont sur le point d'être renforcées. Enfin, nous apportons notre entier soutien au Fonds mondial pour la santé et contre le sida.
M. BOYDIEL OULD HOUMEID, Ministre de la santé et des affaires sociales de Mauritanie : La tenue de cette session extraordinaire des Nations Unies et la multiplication des grandes conférences et initiatives à l’échelle internationale et régionale sont la preuve que l’humanité est en train de prendre toute la mesure de l’immense défi que représente pour elle la pandémie du VIH/sida. L’ampleur des souffrances causées par le virus en une vingtaine d’années et la rapidité déconcertante avec laquelle il s’est propagé sont suffisamment éloquentes pour justifier une mobilisation planétaire face à un ennemi qui ne connaît pas de frontières. Le continent africain est de loin le plus touché par cette épidémie mais nous ne voulons pas croire qu’il est frappé par un sort. En réalité, il existe une corrélation de plus en plus évidente entre les conditions de propagation de la maladie et la situation socioéconomique des populations. Sous cet angle, la lutte contre l’épidémie du sida ne peut être envisagée efficacement que dans le cadre d’une stratégie globale de lutte contre la pauvreté et le sous-développement et elle requiert d’énormes moyens, aussi bien pour les besoins de prévention que pour le traitement et le suivi des malades.
Notre pays est loin d’être épargné par cette pandémie et les statistiques de l’OMS et de l’ONUSIDA estiment à 6 000 le nombre de personnes atteintes par le virus. Une approche multisectorielle et décentralisée a été adoptée et s’est traduite par la mise sur pied d’une cellule nationale de coordination du programme de lutte contre le sida. Des efforts soutenus ont été orientés vers la sensibilisation et l’implication de tous les acteurs sociaux, y compris les parlementaires, les notables religieux et les organisations de masse dans la dynamique de lutte contre le sida.
Mme MONICA CODINA TORT, Ministre de la santé et du bien-être de la principauté d'Andorre : Nous considérons que, face à l'épidémie du sida, la prévention à l’intention des jeunes est la meilleure arme à utiliser. Dans ce contexte, la promotion de structures communautaires au sein desquelles la famille et l'école ont un rôle central nous apparaît être une des solutions les plus efficaces. Nous avons déployé des actions de prévention à travers notamment la publication d'informations, l'organisation de discussions et une sensibilisation des femmes réalisées à l'occasion de la Journée mondiale contre le sida; une formation des enseignants; un forum de la jeunesse contre le sida; un service de soins avec dépistage gratuit et anonyme. Nous accordons, en outre, une attention toute particulière à la nécessaire protection de la population féminine. L'accès aux médicaments est un élément central et nous encourageons les entreprises pharmaceutiques à poursuivre leurs efforts pour l'améliorer. Nous affirmons notre solidarité au continent africain et considérons qu'il est nécessaire de trouver des mesures d'action claires en collaboration avec la communauté internationale afin d'enrayer la propagation du virus dans cette partie du monde. Dans ce contexte, nous savons que le premier pas à effectuer est celui d'un soutien financier et nous avons pris note de la nécessité de regrouper 7 à 10 milliards de
dollars afin de pouvoir lutter efficacement contre la maladie et que ceci doit requérir l'aide des gouvernements et du secteur privé. C'est pourquoi, je veux aujourd'hui déclarer que mon Gouvernement a l'intention de contribuer à hauteur de 100 000 dollars au Fonds mondial pour la santé et contre le sida.
SHEIKH FAZLUL KARIM SELIM, Ministre de la santé et du bien-être familial du Bangladesh : Nous sommes ici aujourd’hui pour partager nos inquiétudes, nos efforts et nos progrès scientifiques face à la pandémie du VIH/sida et afin de trouver une réponse mondiale à ce fléau. Au Bangladesh, nous sommes très actifs dans la prévention et le contrôle de l’évolution du VIH/sida et le Programme national de lutte contre le sida a été lancé en 1985. Dans le cadre de notre politique nationale de lutte contre le VIH/sida et les maladies sexuellement transmissibles (MST), nous avons lancé une campagne de communication visant à faire évoluer les comportements face aux dangers que constitue la maladie. A l’image de ce que nous avions fait pour notre programme de planning familial, le programme de prévention contre le VIH/sida a pris en compte les pratiques religieuses et les valeurs familiales traditionnelles. Les chefs religieux, les étudiants et les jeunes se sont mobilisés pour sensibiliser les communautés à la prévention. Grâce à ces mesures, la prévalence est très faible au Bangladesh mais si l’on tient compte de notre population élevée, nous aurons besoin de manière urgente de l’assistance du Fonds mondial et de la communauté internationale pour maintenir nos programmes de santé publique et protéger nos populations.
M. BOHUMIL FISER, Ministre de la santé de la République tchèque : Notre pays a la chance de ne pas être durement affecté par la maladie et de figurer parmi les pays européens qui ont le plus faible taux de prévalence. En mai 2001, la République tchèque comptait 514 personnes infectées par le virus. De notre avis, la coordination au niveau national est très importante; ainsi, le Gouvernement tchèque collabore avec les acteurs de la société civile, les organisations non gouvernementales, les instituts de recherche, ainsi que les personnes séropositives et leurs familles. En second lieu, l’accent a été mis sur les efforts de prévention, par un accès facile et disponible dans tout le pays aux tests de dépistage; la transmission de la mère à l’enfant doit en priorité être évitée et, depuis le 1er janvier 2001, les tests sont obligatoires pour les femmes enceintes. Troisièmement, la République tchèque accorde une attention particulière à la disponibilité de soins et à la qualité des traitements dispensés aux personnes vivant avec le sida. Enfin, l’épidémie a atteint des dimensions qui ne sont plus du ressort de pays isolés, aussi grands soient-ils. C’est pourquoi, la seule prévention efficace au niveau mondial passera par la mobilisation de toutes les possibilités de coopération internationale, tant au niveau scientifique qu’au niveau des initiatives de prévention.
M. CLEMENT LEO, Ministre de la santé de Vanuatu : Il n'existe pas de cas confirmé de séropositivité ou de sida à Vanuatu. Cependant, Vanuatu reste vulnérable du point de vue économique, social et environnemental. Le taux de croissance démographique est particulièrement fort, surtout dans les zones urbaines. On estime que 80% de la population fait partie du groupe vulnérable des 15-25 ans. La grande mobilité de la population, le taux élevé de chômage et l'important taux de prévalence des maladies sexuellement transmissibles sont des facteurs préoccupants quant au risque de propagation du VIH/sida. Dans ce contexte, il semble plausible que le nombre réel de cas soit sous-estimé, surtout si on prend également en compte l’absence d’une technologie sophistiquée de dépistage et les facteurs culturels. Nous sommes conscients de l'impact dévastateur potentiel de l'épidémie sur notre population et en particulier sur les groupes les plus vulnérables, à savoir les femmes, les enfants et les jeunes. C'est pourquoi, nous nous efforçons d'oeuvrer pour protéger et faire respecter les droits de l'homme des groupes les plus vulnérables. Vanuatu se félicite de la création du Fonds mondial pour la santé et la lutte contre le sida et de l'accent mis sur la prévention.
M. LESLIE RAMSAMMY, Ministre de la santé du Guyana : Deux décennies de la pandémie du VIH/sida ont déjà laissé une marque indélébile sur le tissu social, politique et économique de nos sociétés. Les succès dépendront en grande partie de notre capacité à mener une lutte contre les préjugés, les craintes, les dénégations et la stigmatisation, ainsi que de notre engagement en faveur d’une approche multisectorielle avec la participation de la société civile et des personnes séropositives. Guyana est un pays en état de siège et au bord du précipice. Le virus menace de décimer de larges parts de la population et jamais nous n’avons eu autant d’orphelins. Les Caraïbes sont malheureusement la deuxième région touchée du monde; aujourd’hui, à Guyana, le taux de prévalence est de 5,5 % mais il est sans doute sous-estimé. Les taux de 45 % et de 29 % de prévalence parmi les « professionnels du sexe » et les personnes affectées d’une maladie sexuellement transmissible sont plus probables et proches des taux de nombreux pays africains. Et nous sommes mal à l’aise avec les discours, la belle rhétorique et les déclarations; nous avons plutôt besoin d’action. Les hésitations et les lenteurs dans l’allègement de la dette sont des facteurs qui favorisent la propagation de la maladie. En effet, à moins que Guyana ne dispose rapidement de ressources supplémentaires, notre capacité à mettre en œuvre des programmes de prévention et de traitement sera sérieusement limitée.
Par ailleurs, il est urgent que les entreprises pharmaceutiques réduisent le prix des traitements antirétroviraux, car 1 000 dollars pour chaque malade est encore un prix trop élevé pour un pays comme Guyana. Saluons des pays comme l’Inde et le Brésil qui produisent des médicaments à des prix abordables et encourageons la coopération Sud-Sud dans ce domaine. Enfin, pour Guyana et de nombreux pays pauvres, il n’y aura pas d’avenir sans vaccin.
M. JOSE FRANCISCO LOPEZ BELTRAN, Ministre de la santé d’El Salavador : Déjà fortement affecté par les catastrophes naturelles, des conditions économiques difficiles et les affres de la reconstruction avec plusieurs décennies de guerre civile, El Salvador sait combien la pandémie du VIH/sida peut se transformer en un nouvel et puissant obstacle à son développement. Conscient du fait que la lutte exige les efforts de tous les acteurs sociaux, le Gouvernement d’El Salvador s’est uni aux organisations non gouvernementales et aux organismes de coopération internationale ainsi qu’à tous les groupes intéressés. Un plan stratégique de prévention et de contrôle des maladies sexuellement transmissibles et du VIH/sida et une proposition de loi sur le sida figurent parmi les résultats les plus importants de cette collaboration. El Salvador juge fondamental de créer un forum sous-régional sur la question afin de pouvoir élaborer des stratégies communes en Amérique centrale. Il appuie pleinement les efforts de l’Assemblée générale exposés dans la “Déclaration d’engagement sur le VIH/sida” et, en particulier, la création d’un Fonds mondial sur le VIH/sida. La maladie ayant atteint des proportions mondiales, la réponse de la communauté internationale doit être globale, vaste et coordonnée, chacun devant renforcer sa coopération avec l’autre, échanger ses expériences et ses connaissances sans exception d’aucun genre, que ce soit politique, idéologique ou autre.
M. MARTIN CHIOLA VILLAGRA, Ministre de la santé publique et du bien-être social du Paraguay : Le pays appelle à un appui généralisé à la création d'un Fonds pour la lutte contre le VIH/sida. Il appelle aussi à une réduction des inégalités en matière d'investissements entre les pays à basse et à haute prévalence du VIH/sida. Il faut mobiliser les institutions internationales pour qu'elles fournissent les ressources nécessaires à la lutte contre la pandémie. Il est urgent de reconnaître le VIH/sida comme un problème économique qui affecte la sécurité des pays et qui aggrave le cercle vicieux de la pauvreté. Il est également urgent de prendre une action immédiate en coopération avec les entreprises phamaceutiques internationales pour réduire le coût des médicaments. La réduction de la dette extérieure des pays pauvres touchés par la pandémie du VIH/sida est à examiner d'urgence. Mettons de côté les différences économique, raciale, politique, culturelle et religieuse. La pandémie du VIH/sida ne respecte rien, ni personne. Elle nous affecte tous et ce n’est que par des efforts communs que nous pourrons triompher de ce terrible fléau. Tel est le message du Paraguay.
M. ANDREI GHERMAN, Ministre de la santé de Moldova : Le Gouvernement a pris des mesures énergiques pour lutter contre l'épidémie et a augmenté sa participation à la coopération internationale, notamment par le biais d'ONUSIDA. Avec l'appui d'ONUSIDA, la République de Moldova a élaboré un Programme national pour 2001-2005 afin de prévenir la propagation de l'infection, notamment parmi les groupes vulnérables et en particulier les consommateurs de drogues par injection. La lutte contre les maladies sexuellement transmissibles (MST) est une des tâches prioritaires du Gouvernement. Grâce à des mesures législatives et à des dispositions en matière de santé, on compte un peu moins de 1 300 séropositifs. Compte tenu de l'influence d'une situation économique peu favorable, l'augmentation du chômage et de la toxicomanie développe les risques de propagation du VIH/sida. Ces dernières années, on a vu augmenter la propagation par voie sexuelle, notamment à cause du développement de secteurs des professionnels du sexe. Des mesures ont été prises pour endiguer la propagation de l'épidémie, notamment pour améliorer la qualité des soins et de l'assistance aux malades selon les directives de l'ONU. Moldova est prête à coopérer pour mobiliser les ressources nécessaires à la lutte contre le sida. Les grandes lignes de la lutte contre le sida ont été tracées par le Secrétaire général.
M. YACOUB BIN YOUSSOUF AL-MASRUWAH, Vice-Ministre de la santé et de la médecine préventive d’Arabie saoudite : A l’heure où le monde est devenu un village grâce aux avancées technologiques et aux communications et à l’heure où l’épidemie rampante du VIH/sida n’a toujours pas été maîtrisée grâce à un vaccin par exemple, l’humanité devrait prendre des mesures préventives urgentes à l’échelle mondiale pour lutter contre la progression de ce fléau. En l’an 2000, 5,3 millions de nouveaux cas ont été recensés, essentiellement des femmes et des enfants, et ces indicateurs suffisent à exiger de la communauté internationale qu’elle agisse en collaboration étroite avec les organisations gouvernementales, internationales, régionales et avec la société civile. Notre Gouvernement est conscient du danger que représente cette pandémie du VIH/sida et est déterminé à mettre en oeuvre toutes les politiques qui seront en conformité avec les préceptes de l’Islam. Notre Gouvernement met à la disposition de sa population les moyens de prévention et les traitements contre le VIH/sida et collabore avec les institutions spécialisées des Nations Unies dans ce cadre préventif. Le Programme national de lutte contre le sida a une dimension nationale et décentralisée et
s’assure de la sensibilisation des populations à risques face aux dangers de la maladie. Nous n’avons à l’heure actuelle que 440 cas de VIH/sida recensés depuis son apparition en 1985 grâce aux valeurs religieuses fortes dans notre société. Toutefois, nous poursuivrons la diffusion des messages encourageant les jeunes, en particulier, à respecter les mesures de prévention.
Mme NATSAG UDVAL, Vice-Ministre de la santé de la Mongolie : “Bien que nous soyons touchés à des degrés différents par le fléau, nous sommes tous confrontés à la menace que pose le VIH/sida”. Une vérité qui s’impose également à la Mongolie même si elle n’a, pour l’heure, que deux cas reportés. L’heure des discours est passée et il est grand temps d’agir. Notre réflexion et notre détermination décideront si des millions d’individus, de par le monde, vont mourir ou survivre. Pour surmonter cette crise mondiale, il faut adopter une approche globale et intégrée, prenant en compte des questions aussi diverses que la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme et des droits de santé génésique. L’élan qui gagne la communauté internationale tout entière doit être soutenu par davantage de moyens financiers. C’est pourquoi, le Gouvernement de la Mongolie se réjouit de la proposition de créer un Fonds mondial pour la santé et la lutte contre le sida qui, selon lui, devra être opérationnel dès le début de l’année prochaine. Ce Fonds devra notamment servir à renforcer les systèmes de santé des pays en développement, et surtout les plus pauvres d’entre eux. La réduction des risques, la prévention et le renforcement des capacités nationales devront être les priorités et des efforts particuliers d’information et de formation des populations, notamment les jeunes, devront être consentis.
De son côté, le Gouvernement de la Mongolie a mis en place une stratégie et un programme national de lutte contre le VIH/sida. Il travaille étroitement avec les ONG et a récemment élaboré une campagne mobilisant des célébrités du monde musical et des dirigeants d’entreprise. Désormais, il s’efforce de développer la coopération régionale, principalement avec ses deux pays voisins. Beaucoup reste cependant à faire et c’est pourquoi, la Mongolie apppuyera pleinement les engagements pris dans la déclaration qui sera adoptée ce soir.
M. DATO’SERI SULEIMAN MOHAMAD, Vice-Ministre de la santé de la Malaisie : Mon pays n’est pas épargné par la maladie; depuis 1986, plus de 40 000 cas ont été détectés, et une stratégie nationale adaptée a dû être mise en place au niveau de la prévention et des soins et des traitements. Au niveau de la prévention, une approche multisectorielle a été mise en application, avec l’aide d’organisations non gouvernementales et de groupes communautaires sans l’aide desquels il n’est pas possible de toucher les populations les plus vulnérables. En Malaisie, le principal obstacle à une prévention efficace réside dans les inégalités sexuelles, la stigmatisation et la discrimination. De plus en plus de femmes contractent la maladie par leur mari et le seul moyen de prévenir ce mode d’infection est de donner du pouvoir aux femmes. Afin de limiter la transmission de la mère à l’enfant, la Malaisie fournit gratuitement des thérapie antirétrovirales aux mères. En ce qui concerne les traitements, la Malaisie est particulièrement préoccupée par les disparités qui persistent entre le Nord et le Sud en raison des prix prohibitifs. Ces inégalités sont injustes et inhumaines, et nous sommes profondément déçus de voir que des obstacles empêchent les individus malades de bénéficier de traitements à des prix abordables. L’accès aux traitements ne devrait pas être limité par des brevets.
M. ARNOLDO VICTOR CASTILLO, Secrétaire national pour les soins de santé au Ministère de la santé d’Argentine : Le Président Fernando de la Rua a fait de la lutte contre le VIH/sida une de ses priorités. Nous sommes convaincus que l’épidémie ne pourra être contrôlée que si la société tout entière, c’est-à-dire le gouvernement et la population, travaille ensemble dans cette direction. Des campagnes, en Argentine, ont été menées et des financements sont offerts par le gouvernement aux ONG et aux groupes de personnes vivant avec le VIH/sida. Il est aussi mis l’accent sur la prévention et sur la prise en charge des traitements. Depuis 1993, le Ministère de la santé fournit gratuitement des médicaments, ce qui est la conséquence d’un effort économique important de la part du Gouvernement argentin. Par ailleurs, l’Argentine s’inquiète de la vulnérabilité des jeunes femmes et de la transmission mère-enfant. Elle espère enfin que l’engagement qui sera pris aujourd’hui permettra d’avancer dans cette lutte et déclare soutenir toutes les nations, tout en espérant recevoir le même soutien de leur part.
M. AMRAIYA NAIDU (Fidji) : La victoire contre le VIH/sida dépendra de la manière dont les attitudes et les comportements auront changé et de la manière dont le sens d'appartenance et les valeurs auront été renforcés. Les préjugés continuent à empêcher l'accès des personnes aux soins préventifs et aux traitements. Elle compromet la confidentialité, en particulier dans les petites îles du Pacifique, ce qui rend difficile un recensement précis des personnes touchées. Fidji a mis en place les réformes politiques et législatives requises pour renforcer la confidentialité et la non-discrimination des personnes vivant avec le VIH/sida. Des programmes de prévention en matière de VIH/sida et d'autres maladies sexuellement transmissibles sont mis en place en collaboration avec tous les acteurs concernés, en particulier les ONG et la société civile. La mobilisation du secteur privé sera nécessaire, en particulier en ce qui concerne la recherche et les ressources. En effet, la victoire en la matière dépendra d'abord et avant tout de la mise à disposition de ressources financières mais aussi humaines. Partant, Fidji ne peut qu'espérer que la communauté internationale s'engagera à compléter la capacité limitée des pays en développement dans leur lutte contre ce fléau. Dans ce cadre, Fidji se félicite de la création du Fonds pour la santé et la lutte contre le VIH/sida et plaide, par ailleurs, pour un renforcement de la coopération internationale en matière d'accès aux médicaments.
M. ALISHER VOHIDOV (Ouzbékistan) : Le sida est un problème qui affecte les moeurs et les comportements de la société tout entière. On connaît 230 cas de personnes affectées par le VIH/sida. Pour empêcher la propagation de l'épidémie et mener des activités de prévention, surtout parmi les jeunes, le Gouvernement a lancé un programme national de lutte contre le sida. Des travaux scientifiques sont menés au plan national dans le domaine de l'épidémiologie, du traitement et de la prophylaxie. Des mesures législatives sont prises en faveur des victimes de la maladie et pour assurer une couverture sociale des traitements. Le problème des maladies sexuellement transmissibles est un domaine d'action prioritaire. Il y a insuffisance de traitements anonymes et de médicaments. L'aggravation du phénomène de la toxicomanie est préoccupante car les consommateurs de drogues sont exposés à des risques démultipliés. Le groupe le plus vulnérable est celui des 15-25 ans. Des mesures ont été adoptées en vue de garantir la sûreté du sang donné. Des campagnes qui s'adressent plus particulièrement aux jeunes sont menées. Les organisations du système des Nations Unies doivent considérer la lutte contre la pandémie et le renforcement des infrastructures de soins comme prioritaires. Notre société est engagée dans la lutte et chacun de ses membres porte une responsabilité.
M. AKSOLTAN ATAEVA (Turkménistan) : Au-delà de la question du taux de contamination au sein de chaque pays, il est important de rester conscient du fait que le virus ne connaît pas de frontières. C'est la raison pour laquelle une prise en charge du problème aux niveaux national et international, la mise en œuvre de moyens efficaces et leur bonne coordination accompagnées d'un soutien financier conséquent sont la seule solution efficace. Dans ce contexte, nous soutenons vivement la création du Fonds mondial pour la santé et contre la sida. Mon pays a adopté en 1995 un programme d'Etat pour la santé dont une des priorités est de mettre en œuvre des mesures médicales et de prévention. Le plan national de prévention contre le sida a mis en place un système de prévention de la contamination par le sang, par la transmission de la mère à l'enfant et une assistance aux personnes infectées et à leurs familles. De même, ce plan a permis une intégration de l'aide apportée par les organisations internationales en vue de combiner les efforts déployés avec l'aide de professionnels tels que des parlementaires, des juristes, des journalistes, des médecins et des représentants de la société civile. Mon pays a, en outre, organisé des séminaires de formation, des campagnes de sensibilisation du public par les médias, des activités en faveur de la prévention des femmes, et ce afin de toucher tous les groupes de population et de favoriser des comportements de responsabilité individuelle face à l'épidémie.
M. HUSSAIN SHIHAB (Maldives) : Petit Etat insulaire en développement, les Maldives éprouvent certaines difficultés à mettre en oeuvre un programme d'action efficace de lutte contre le VIH/sida sans une aide substantielle de la communauté internationale. Par exemple, les difficultés que nous rencontrons en matière de transport à l'intérieur des atolls et des îles qui constituent notre pays, élèvent énormément les coûts des services que nous voudrions assurer à nos populations. En plus, le Gouvernement des Maldives est actuellement obligé de reprendre la conception des programmes de surveillance existants, la compréhension des habitudes de vie et de comportement ayant été mal étudiée dans le passé. Le manque des ressources humaines nécessaires à l'application des programmes se fait aussi cruellement sentir. Nous manquons d'expertise dans les domaines épidémiologiques et du conseil spécialisé aux familles et aux malades. Les Maldives n'ont pas les ressources financières dont elles ont besoin pour mettre en place des activités d'éducation et améliorer le système de surveillance et d'évaluation de la pandémie.
Notre délégation espère que cette session extraordinaire sera le tournant décisif dont la communauté internationale a besoin pour lutter efficacement contre la maladie. Si les engagements que nous allons prendre doivent être remplis, il faut que tous les pays fassent la preuve de leur volonté politique sans faille, et soient prêts à verser les ressources financières nécessaires. La contribution active de la société civile et des autres parties prenantes, comme les industries pharmaceutiques et les sociétés multinationales, est vitale. S'ils ne reçoivent pas les ressources financières et l'assistance technique dont ils ont besoin, les pays en développement, et notamment les PMA, ne seront pas capables de mener les programmes de lutte contre le VIH/sida à l'allure qu'exige la menace actuelle.
M. JACKEO RELANG (Îles Marshall) : S’il est vrai que chacun respecte les cultures, les croyances religieuses et les traditions des autres, le VIH/sida quant à lui ne respecte pas les frontières nationales. Comme les autres petits Etats insulaires, les Îles Marshall sont vulnérables - 42% de la population se situe dans la tranche d’âge 15-19 ans - et craignent l’impact de l’épidémie sur les programmes de développement économique durable. En outre, le risque est accrû à cause de la grande mobilité des personnes à travers les frontières, le mode de vie risqué des jeunes, ainsi que les barrières culturelles qui rendent difficile une discussion ouverte sur les attitudes sexuelles. Les Îles Marshall se concentrent sur la prévention et le contrôle par différentes mesures prises par le Gouvernement. La collaboration est d’ailleurs encouragée avec les communautés locales, les dirigeants traditionnels, les ONG, les femmes, les jeunes et les églises. Le partenariat entre les institutions spécialisées des Nations Unies, d’une part, et les Etats-Unis et le Japon, d’autre part, en vue de faire prendre conscience des dangers du VIH/sida contribuera largement à enrayer ce fléau. Les Îles Marshall se félicitent enfin de la création d’un Fonds mondial pour le sida et la santé, ainsi que de la générosité de Taïwan dans sa coopération avec l’OMS.
M. SELIM TADMOURY (Liban) : Mon pays est pleinement conscient de l’ampleur et de la gravité de la pandémie du VIH/sida qui menace la vie de plus de
36 millions de personnes. Le Liban joint sa voix aux initiatives mondiales visant à mobiliser les efforts pour contrecarrer l’épidémie dévastatrice du VIH/sida qui a un impact négatif, notamment sur le développement socioéconomique des pays d’Afrique subsaharienne. Au Liban, nous n’avons recensé que 613 cas depuis l’apparition du virus en 1984 et nous avons adopté une approche nationale de prévention et de traitement des malades qui s’est traduite en 1989 par la création d’une structure de coordination de la lutte contre le sida. Les objectifs des mesures prises visent la prévention et le traitement des porteurs du virus, avec la participation de la société civile, le secteur privé et les organisations internationales. En dépit de la crise économique et du déficit budgétaire auxquels il fait face, le Gouvernement du Liban assume seul les efforts de lutte contre le VIH/sida. Toutefois, le Liban ne dispose pas des moyens nécessaires lui permettant d’organiser les tests de dépistage pour les travailleurs immigrés lors de leur entrée sur le territoire, ou de freiner totalement cette pandémie. Le Liban se félicite des efforts du Secrétaire général en faveur de la mise en oeuvre d’une stratégie qui aidera en priorité les pays africains à lutter contre ce fléau et salue la création d’un Fonds mondial pour le sida et la santé qui est une grande réalisation. L’occasion nous est ici donnée de relever le défi face à la tragédie la plus grave pour l’ensemble de l’humanité.
M. ALLIEV IBRAHIM KANU (Sierra Leone) : La progression de la maladie dans le pays est aggravée par des facteurs tels que la guerre qui dure depuis 10 ans, les déplacements massifs de population, l’augmentation de la prostitution, l’homosexualité, l’usage de drogues injectables et la présence de troupes provenant de pays où le problème est beaucoup plus prononcé. A l’origine, le VIH/sida était principalement considéré comme un problème de santé et les solutions ont été fournies, dans ce secteur, par des programmes du Ministère de la santé et, notamment, avec l’aide de l’OMS. Les autres aspects, économiques, sociaux et culturels, doivent aussi être traités et sont pris en considération dans les efforts accomplis. Actuellement, la Banque mondiale soutient le développement d’une approche multisectorielle pour faire face à l’épidémie en Sierra Leone. L’accent est mis sur la prévention à l’égard des jeunes et des femmes en âge de procréer, en particulier les plus vulnérables, ainsi que sur le traitement des militaires et des anciens combattants. Les quatre composantes du programme multisectoriel sont le développement des capacités et des politiques, les réponses en matière de prévention et de soins, les solutions médicales y compris la formation du personnel, et les initiatives de la société civile comme les campagnes visant à modifier les comportements. Pour ce faire, la Sierra Leone a mis en place un Conseil national VIH/sida, présidé par le Chef de l’Etat, chargé de la mise en oeuvre du programme multisectoriel sur le VIH/sida; le Programme national de contrôle du VIH/sida, placé sous l’autorité du Ministère de la santé, assurera en priorité le dépistage et la gestion des soins aux patients. En outre, le Ministère du développement et de l’économie joue un rôle de coordination dans la prévention et le contrôle. La Sierra Leone souhaite que soit largement promue la vaccination. Elle s’engage à participer de façon symbolique au Fonds mondial pour le sida et la santé.
M. ATOKI ILEKA (République démocratique du Congo) : Le VIH/sida a provoqué une épidémie mondiale beaucoup plus importante encore que celle qui avait été prévue il y a une décennie. L’ONUSIDA et l’OMS estiment que le nombre des personnes vivant avec le VIH/sida à la fin de l’an 2000 est de 36,1 millions dont plus de 80% vivent en Afrique, continent qui ne représente pourtant que 10% de la population mondiale. Le VIH/sida est à l’origine d’une crise grave en matière de développement socioéconomique en raison de son ampleur et de son incidence dévastatrice. Cette session extraordinaire marque un tournant décisif dans la lutte contre le VIH/sida car elle va pouvoir nous galvaniser, intensifier et accélérer l’action internationale et mobiliser les ressources nécessaires.
La République démocratique du Congo (RDC)a été l’un des premiers pays africains à reconnaître en 1983 la réalité du VIH/sida parmi les malades hospitalisés dans les principaux hôpitaux du pays. Mon pays s’est ainsi ouvert à la coopération scientifique internationale et a vu s’installer de grands chercheurs américains, belges et français qui, avec leurs homologues congolais, ont contribué à une meilleure connaissance de cette nouvelle épidémie. Cette reconnaissance précoce, ainsi que les efforts de sensibilisation figurent parmi les facteurs ayant contribué à ralentir la progression du VIH/sida au sein de la population de la RDC. Mais la crise politique et socioéconomique multiforme aggravée par les conflits armés a entraîné une inertie profonde du Programme national de lutte contre le sida et les maladies sexuellement transmissibles (MST). Aussi, le taux de prévalence moyen du VIH/sida se situe à un peu plus de 5% avec de fortes disparités entre les milieux urbains et ruraux. De 1998 à 2000, le taux de prévalence est passé de 4 à 20% à Goma, chef-lieu de la Province du Nord-Kivu et à Kinshasa, le taux de prévalence est de 7% chez les femmes enceintes et de 38% chez les professionnels du sexe. On estime à 1 259 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH/sida en l’an 2000 et le nombre d’enfants de moins de 15 ans orphelins du VIH/sida était d’environ 730 000 au mois de décembre 2000. En réalité, la situation du VIH/sida dans mon pays est beaucoup plus alarmante que celle que je viens de vous présenter et va continuer de s’aggraver davantage avec l’état de guerre qui sévit dans le pays et les mouvements de réfugiés et déplacés internes, la pauvreté chronique de la population, l’insécurité alimentaire, les actes de viols perpetrés par les hommes en uniforme dans les territoires sous occupation.
En vue de faire face à la pandémie du VIH/sida, la RDC a élaboré, avec l’appui de ses partenaires multilatéraux - notamment le PNUD, l’OMS et l’ONUSIDA - une politique nationale de lutte contre le sida dont les principes directeurs sont la coordination, la décentralisation, l’intégration, le partenariat et la multisectorialité. Mon Gouvernement souhaite, dans le cadre du partenariat international contre le VIH/sida, identifier et exploiter toutes les approches et permettre une meilleure prise en charge des malades. La République démocratique du Congo entend également intensifier la coopération régionale et sous-régionale pour une réponse concertée et rapide à la pandémie du VIH/sida. La lutte contre le VIH/sida dans le cadre de l’action mondiale ne peut être menée sans ressources nouvelles, substantielles et soutenues. Notre souhait est que le Fonds mondial pour le sida et la santé soutienne les efforts que l’Afrique déploie conjointement avec le secteur privé pour réduire sensiblement le coût des principaux médicaments.
M. JAVIER LOZANO BARRAGAN (Saint-Siège) : Le Saint-Siège a toujours fait preuve de détermination dans la lutte contre la pandémie du VIH/sida qui affecte 36,1 millions d’être humains et a déjà coûté la vie à 21,8 millions de personnes depuis son apparition, il y a vingt ans. A de nombreuses occasions, le Pape Jean-Paul II a souligné l’urgence à prendre en charge les malades du VIH/sida et à donner l’affection qu’ils méritent aux orphelins du sida. Deux réponses doivent être privilégiées face à ce fléau, à savoir la prévention et le traitement. Mais il vaut mieux prévenir que guérir et le VIH/sida est une maladie qui exige que l’on rappelle le bien-fondé des valeurs morales et, notamment, la fidélité dans le couple qui préviendra la transmission du virus par voie sexuelle. Cela passe par des campagnes de sensibilisation et d’information sur les notions de fidélité, d’abstinence et de chasteté. Une des causes de la propagation du VIH/sida est également l’extrême pauvreté et l’injustice sociale qui affectent une grande partie de l’humanité. Le Saint-Siège encourage la communauté scientifique à poursuivre les efforts de recherche sur le VIH/sida. Il encourage également la coopération internationale dans la lutte contre la pandémie et recommande l’augmentation des centres de traitement dans les pays les plus touchés. Nous souhaitons aussi que des efforts soient accentués en matière de sensibilisation et d’information et que les groupes pharmaceutiques rendent plus accessibles les traitements qu’ils commercialisent.
M. NASSER AL-KIDWA, Observateur permanent de la Palestine : Une aide d'urgence et durable doit être fournie pour traiter les personnes infectées par le sida et mettre fin à la propagation de cette maladie mortelle. Nous ne pouvons pas continuer à ignorer les problèmes que connaissent de nombreux Etats. La pauvreté, la discrimination, les préjugés, les crises et les conflits figurent parmi les plus importants facteurs exacerbant la propagation du VIH/sida. Le respect des droits de l'homme et du droit humanitaire international contribuerait de manière significative à promouvoir les conditions de moins grande vulnérabilité des sociétés au VIH/sida. Il est nécessaire de développer des stratégies de prévention efficaces et d'augmenter les ressources disponibles pour lutter contre le sida, qu'elles soient humaines, médicales, financières ou techniques. Cela devrait être accompagné par le partenariat entre les gouvernements, le système des Nations Unies, les autres organisations intergouvernementales, les ONG et toutes les institutions concernées. La création du Fonds mondial pour la santé et la lutte contre le sida est une mesure efficace qui contribuera à réaliser les objectifs de la session et à réduire l'impact de cette maladie mortelle, en particulier en Afrique. La Palestine ne connaît à ce jour qu’un petit nombre de cas de séropositifs. Cependant, les mesures appropriées ont été prises pour prévenir la propagation de la maladie et en soigner gratuitement les victimes. Des campagnes de prévention et d'éducation sont menées dans les écoles, les universités, les laboratoires et les cliniques dentaires et parmi les médecins des secteurs privé et public.
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