En cours au Siège de l'ONU

AG/1160

L'HABILITATION DES AUTORITÉS LOCALES ET DES FEMMES, LA BONNE GOUVERNANCE, LA MOBILISATION DE FONDS, VECTEURS DE REALISATION DES OBJECTIFS DE L'ACCES A TOUS AU LOGEMENT

08/06/2001
Communiqué de presse
AG/1160


Assemblée générale

25e session extraordinaire

6e séance plénière – après-midi/soir


L'HABILITATION DES AUTORITÉS LOCALES ET DES FEMMES, LA BONNE GOUVERNANCE, LA MOBILISATION DE FONDS, VECTEURS DE REALISATION DES OBJECTIFS DE L'ACCES A TOUS AU LOGEMENT


La session extraordinaire de l'Assemblée sur l'application du Programme pour l'habitat s'achève par l'adoption d'une "Déclaration sur les villes en ce nouveau millénaire"


Nous, les représentants des gouvernements, renouvelons les engagements pris dans le Programme pour l'habitat en ce qui concerne la fourniture d'un logement convenable pour tous, du développement durable des établissements humain, de l'habilitation et de la participation, de l'égalité entre les sexes, du financement du secteur du logement et des établissements humains, de la coopération internationale et du bilan des progrès réalisés.  C'est en ces termes que les Vice-Présidents, Ministres, Vice-Ministres et autres représentants des gouvernements, qui se sont succédés à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, depuis le mercredi 4 juin, ont réaffirmé, cette nuit, leur "volonté résolue" de mettre intégralement en oeuvre, en association avec les institutions financières du système des Nations Unies, les fondations nationales et internationales, le secteur privé et les autres partenaires, la Déclaration et le Programme pour l'habitat adoptés, en 1996, à la Conférence d'Istanbul sur les établissements humains, soit 20 ans après la première Conférence de Vancouver au Canada. 


La "Déclaration sur les villes et les autres établissements humains en ce nouveau millénaire" adoptée, cette nuit, à l'unanimité, vient donc couronner les travaux de la session extraordinaire que l'Assemblée générale a tenue sous la direction du Président de sa cinquante-cinquième session, M. Harri Holkeri de la Finlande et des 21 Vice-Présidents et en présence du Secrétaire général, M. Kofi Annan.  La session ayant été consacrée aux progrès accomplis dans l'application du Programme pour l'habitat, les représentants des gouvernements ont expliqué dans la Déclaration : "Nous tenons à souligner que nous sommes à un stade particulier du développement des établissements humains, à une époque où la moitié des six milliards d'habitants de la planète vivront bientôt dans des villes et où la planète est confrontée à une croissance sans précédent de la population urbaine".  C'est dans ce cadre que les représentants des gouvernements, auteurs de la Déclaration, ont réaffirmé l'objectif de l'initiative "Villes sans taudis" visant à améliorer, "de manière significative", les conditions de vie d'au moins 100 millions d'habitants de taudis d'ici à 2020, conformément à la Déclaration du millénaire de septembre 2000.


Pour les représentants des gouvernements, l'un des principaux obstacles à l'application du Programme pour l'habitat a été le fossé entre les engagements pris à Istanbul et la volonté politique de s'acquitter de ces engagements.  Ces représentants ont également cité la pauvreté "comme facteur le plus déterminant".  Aussi, parmi les "nouvelles mesures à prendre", les auteurs de la Déclaration se sont-ils déclaré résolus, dans le cadre d'une stratégie d'élimination de la pauvreté, à favoriser l'adoption de politiques sociales et économiques conçues pour satisfaire les besoins en matière de logement.  Dans ce contexte, ils se sont, une nouvelle fois, dit résolus à favoriser la transformation des attitudes, structures, politiques, lois et autres pratiques afin de promouvoir une participation pleine et égale des femmes et des hommes notamment à la formulation, à l'application et au suivi des politiques et programmes des pouvoirs publics tout en appelant à l'élimination de toutes les inégalités en matière de sécurité d'occupation et de droit des femmes à posséder des biens, à hériter et à conclure des accords contractuels.


Les représentants des gouvernements ont également décidé d'habiliter les autorités locales, les ONG et les autres partenaires du Programme pour l'habitat à jouer un rôle plus actif dans la fourniture de logements et le développement durable des établissements humains, et ce, grâce à une décentralisation effective des responsabilités, de la gestion des politiques et de la prise de décisions, et à des ressources suffisantes. A cet égard, ils ont convenu d'intensifier leur dialogue sur toutes les questions liées à la décentralisation et au renforcement effectifs des autorités locales conformément au cadre juridique et aux politiques de chaque pays.


Toujours dans le même ordre d'idées, les représentants des gouvernements, dans leur Déclaration, ont décidé de redoubler d'efforts pour assurer une gestion transparente, responsable, juste et efficace et économique des villes en reconnaissant qu'une bonne gouvernance urbaine, dans chaque pays et au niveau international, est essentielle pour résoudre le problème de la pauvreté urbaine, relever le défi que constitue la dégradation de l'environnement et tirer parti des possibilités que peut offrir la mondialisation.


L'élimination de la pauvreté et la garantie du développement durable des établissements humains exigent aussi, selon la Déclaration, non seulement une volonté politique accrue mais également la mobilisation et l'attribution de ressources nouvelles et additionnelles aux niveaux national et international.  Est donc préconisé le renforcement de l'assistance internationale aux pays en développement dans leurs efforts pour atténuer la pauvreté, notamment grâce à la création d'un environnement porteur facilitant l'intégration de ces pays dans l'économie mondiale, à un meilleur accès de ces pays aux marchés, à la promotion des flux de ressources financières et à l'application pleine et entière de toutes les initiatives déjà prises en matière d'allègement de la dette. 


A ce propos, la Déclaration conseille à la communauté internationale d'envisager de nouvelles mesures permettant de parvenir à une solution durable du problème de la dette extérieure des pays en développement.  Elle engage aussi les pays développés qui ne l'ont pas encore fait à redoubler d'efforts pour atteindre le plus tôt possible l'objectif convenu de 0,7% de leur produit national brut à l'aide publique. 


Les représentants des gouvernements se sont, par ailleurs, félicités des consultations qui ont été engagées par le Secrétaire général concernant l'établissement d'un fonds mondial de solidarité pour l'élimination de la pauvreté afin de financer et de réaliser, entre autres, les politiques et programmes sociaux du Programme pour l'habitat. 


Par ailleurs, les représentants des gouvernements se sont dit résolus à prendre des mesures pour surmonter les obstacles à la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat ainsi que pour réaliser les droits des peuples vivant sous occupation.  Ils se sont, en outre, dit résolus à combattre le terrorisme qui cause de sérieux obstacles à la mise en oeuvre de l’Agenda pour l'habitat.


 Les représentants d'Israël, des Etats-Unis, de l'Egypte, et de la République islamique d'Iran ont expliqué leur position tandis que l'Observateur de la Palestine formulait des commentaires sur la Déclaration.


Le Président de l'Assemblée générale s'est déclaré heureux de l'esprit de coopération qui a régné pendant cette session extraordinaire.  Nous avons eu un travail difficile mais nous avons été à la hauteur de la tâche, a-t-il conclu.


Avant cette séance de clôture, l'Assemblée avait achevé son débat général en entendant les ministres et représentants des pays suivants : Malawi, Guinée, Cameroun, Rwanda, Koweït, Mauritanie, République dominicaine, Nouvelle-Zélande, Bosnie-Herzégovine et Niger.  L'Observateur permanent du Saint-Siège, la Coordonnatrice du Programme des Volontaires des Nations Unies, ainsi que les représentants du Conseil de l'Europe, du Secrétariat du Commonwealth et de la Fédération des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont également fait une déclaration.  Les représentants de Puerto Rico et des îles Vierges américaines ont aussi participé au débat.


Sont en outre intervenus les représentants des organisations non gouvernementales suivantes : African Centre for Empowerment, Gender and Advocacy, Habitat International Coalition, Confédération internationale des syndicats libres, Society for the Promotion of Areas Ressources Centres/Asia Women and Shelter Network, Women and Shelter Network of Latin American and Carribean Region et Youth for Habitat.


Les représentants de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie ont exercé leur droit de réponse.


L'Assemblée avait aussi informé les délégations qu'Haïti a effectué les versements nécessaires pour ramener ses arriérés en deçà du seuil prévu par l'Article 19 de la Charte des Nations Unies.


L’Assemblée générale a observé par ailleurs une minute de silence consacrée à la prière et à la méditation.


Aperçu des travaux


La session extraordinaire de l'Assemblée a mené ses travaux de fond dans trois organes distincts : la Plénière de l'Assemblée générale pour le débat général, la Commission spéciale plénière pour la finalisation de la Déclaration, et la Commission thématique.  Première du genre dans l’histoire des sessions extraordinaires de l’Assemblée générale, la Commission thématique avait pour objectif de raconter au monde la véritable histoire de l’espoir et du renouveau urbains.  Se voulant, dans l’esprit d’Istanbul, un espace de dialogue pour les partenaires du Programme pour l’habitat, à savoir les autorités locales, les organisations non gouvernementales et les gouvernements, elle a, au cours de cinq séances, examiné 16 exemples de “bonnes pratiques”, sélectionnés sur la base de la représentation géographique et des thèmes traités, chacun illustrant une expérience différente de politique urbaine. 


C’est ainsi que sur le thème du “logement et des services”, la Commission a fait reposer ses discussions sur la politique de droit à un logement convenable de l’Afrique du Sud, le projet de développement urbain participatif de l’Egypte, le programme de réhabilitation intégré de Medellin (Colombie), les efforts de réhabilitation des établissements insalubres du Sénégal et le programme d’assainissement sanitaire de trois villes d’Inde.  S’agissant de “la gestion de l’environnement”, ce sont les expériences des villes de Dar es-Salaam (République-unie de Tanzanie), Stockholm, Chengdu (Chine) et de Katowice (Pologne) qui lui ont servi d’illustration.  Son examen de la “gestion urbaine” ou bonne gouvernance s’est inspiré des exemples d’insertion sociale à Santo Andre et Brasilia (Brésil), de la stratégie de développement de la ville de Lyon pour le troisième millénaire, de la politique de développement urbain durable et de bonne gouvernance du Nigéria et de la transformation économique et la décentralisation de Barcelone (Espagne).


Enfin sur la question de “l’élimination de la pauvreté”, qui a été le thème de sa cinquième et dernière séance, la Commission a pu fonder sa réflexion sur les expériences du Fonds pour les communautés urbaines défavorisées mis en place en Thaïlande, de l’action participative en faveur de la réduction de la pauvreté entreprise dans la ville Villa El Salvador (Lima-Pérou), et du programme de réduction de la pauvreté urbaine au Maroc.


Présentant le rapport de cette Commission thématique, son Président, le Ministre de l’équipement et de l’habitat de la Tunisie, M. Slaheddine Belaid, a estimé que les stratégies présentés ont toutes montré l'importance du rôle des autorités locales et de la participation de la société civile.  Les présentations, a-t-il encore dit, ont permis de voir que l’objectif "un logement convenable pour tous" représente plus qu’un slogan.  Les engagements d’Istanbul ne sont pas restés lettre morte mais il reste beaucoup à faire, a-t-il admis.  Les participations, a-t-il dit en conclusion, ont montré que les Nations Unies sont le forum adéquat pour l’échange d’idées et des meilleures pratiques.


Outre le Président, la Commission thématique avait pour Vice-Présidents : Mme Erna Witoelar, Ministre des établissements humains et des infrastructures régionales de l’Indonésie, et MM. José Maria Matamoros, Président du Conseil national du logement du Venezuela, et Luis Garcia Cerezo, Représentant permanent de l’Espagne auprès du Centre des Nations Unies pour les établissements humains à Nairobi (Kenya).  La Commission était également dotée d’un Rapporteur en la personne de Mme Elena Szolgayova, Ministre de la construction et du développement régional de la Slovaquie.


Examen et évaluation des progrès accomplis dans la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat; autres mesures et initiatives visant à surmonter les obstacles entravant la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat; déclaration sur les villes et autres établissements humains en ce nouveau millénaire


Débat


M. TONY KANDIERO (Malawi): Depuis Istanbul, le Malawi a entrepris de nombreuses actions et initiatives en vue d’améliorer la situation des établissements humains.  Au nombre de ces mesures, il a élaboré une politique nationale du logement très largement inspirée du Programme pour l’habitat et d’une politique foncière nationale.  La décentralisation des politiques et la promulgation de nouvelles lois accordant des pouvoirs accrus aux gouvernements locaux élus permettent la recherche de solutions sur le terrain et une plus grande efficacité dans la lutte contre la pauvreté.  En dépit de ces actions, le Malawi continue d’être confronté à de grands défis et, en particulier au fait que 60% de sa population vivent au-dessous du seuil de pauvreté.  La persistance de la pauvreté est liée à des conditions économiques défavorables ainsi qu’à une pénurie de ressources humaines, techniques et financières.  L’augmentation des revenus des pauvres et du nombre d’emplois fait aussi partie des objectifs du Gouvernement.  Tant que les déclarations internationales ne seront pas traduites en réel soutien international, la plupart de nos plans resteront lettre morte. 


M. BLAISE OUO FOROMO, Ministre de l’urbanisme et de l’habitat de la Guinée : Le continent africain est particulièrement préoccupé par la situation économique grave et les effets pervers de l’explosion démographique aggravée par les conflits armés.  Parmi les résultats obtenus et les objectifs que poursuit la Guinée dans l’application du Programme pour l’habitat, on compte la promulgation du Code foncier et domanial et les efforts menés pour garantir la sécurité d’occupation, la garantie de l’accès à la terre, un partenariat dynamique entre le secteur public, le secteur privé, les ONG et les collectivités locales, ainsi que l’accès aux services essentiels dans les zones urbaines et les zones rurales.  On compte également l’encouragement au processus de décentralisation et le renforcement des autorités locales et l’aide aux groupes défavorisés pour promouvoir l’intégration sociale.  A ces actions prioritaires s’ajoutent des actions d’urgence comme la reconstruction des zones sinistrées, suite aux agressions dont la Guinée est victime à ses frontières sud avec le Libéria et la Sierra Leone depuis bientôt 10 mois.  Le Gouvernement s’attache résolument à la promotion de toutes les formes et de tous les niveaux de partenariats nécessaires à la mobilisation des ressources et des investissements indispensables.  Les populations des pays non industrialisés continuent de s’enliser dans la pauvreté, la misère et la précarité.  Le développement de l’habitat doit être reconnu, au cours de cette session, comme un passage obligé de toutes les tentatives de relance économique.  Notre mission vise à adopter des résolutions qui soient concrètes et à avoir un engagement politique ferme pour leur réalisation. 


M. ANDRE TSALA MESSI, Secrétaire d'Etat à l'urbanisme et à l'habitat chargé des domaines et du cadastre du Cameroun : En dépit de la récession économique, le Cameroun s'est attelé à la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat à travers un ensemble de politiques, de programmes et de projets qui se traduisent par des réformes institutionnelles, économiques et sociales ainsi que par la mise en place d'une stratégie de développement urbain.  

L'adoption de la Déclaration sur les villes et autres établissements, à l'issue de cette session extraordinaire, adressera un message ferme à tous les gouvernements pour qu'ils appliquent effectivement le Programme pour l'habitat aux niveaux local, régional et national. 


C'est pourquoi, le Cameroun souhaite que l'esprit d'Istanbul prédomine dans l'examen du projet de déclaration qui devrait prendre en compte les objectifs fixés en matière d'Aide publique au développement (APD), la nécessité de renforcer l'appui de la communauté internationale dans la lutte contre la pauvreté et celle contre le VIH/sida, l'importance d'établir un forum intergouvernemental pour délibérer sur les principes directeurs d'une charte sur l'autonomie locale, et la pertinence d'une éthique de solidarité internationale dans le traitement de la dette des pays pauvres.  De plus, il serait souhaitable que la production de logements sociaux, la réhabilitation des quartiers spontanés et la fourniture des services sociaux de base soient intégrés dans l'initiative internationale de lutte contre la pauvreté. 


M. LAURENT NKUSI (Rwanda) : Comme vous le savez, la Conférence d’Istanbul s’est déroulée alors que notre pays émergeait d’un génocide, le pire que le dernier millénaire ait connu.  Des massacres périodiques ont été commis, culminant avec le génocide de 1994 et provoquant la mort d’un million de Rwandais ainsi que la destruction complète des infrastructures socioéconomiques.  Cette tragédie a bouleversé gravement le secteur du logement et des établissements humains dans son ensemble.  Je voudrais remercier la communauté internationale du soutien continu qu’elle a fourni à mon Gouvernement dans les domaines de la restauration et de la reconstruction.  En 1996, mon Gouvernement a adopté une politique nationale de l’habitat dont l’objectif est de regrouper les établissements ruraux dispersés en groupements d’établissements humains, appelés « Imidugudu », en vue d’assurer une utilisation satisfaisante des terres, des infrastructures sociales rentables, ainsi qu’en vue de la sécurité et de la réconciliation nationales.  Dans les zones urbaines, l’objectif est de s’assurer que les constructions ne se font que sur des terrains enregistrés, d’assainir les taudis et les zones de squats. 


Depuis 1994, mon Gouvernement a dû faire face au retour et à la réinstallation de plus de 3 millions de Rwandais.  Il faut à présent s’assurer qu’ils seront réinsérés sur le plan socioéconomique.  Le Gouvernement d’unité nationale et le peuple du Rwanda reconnaissent que le développement ne peut intervenir que s’il règne dans notre pays, notre région et dans le monde en général une atmosphère de paix et de stabilité.  Le Gouvernement du Rwanda est fermement convaincu que la mise en oeuvre réussie de l’Accord de Lusaka est la seule base sur laquelle peut être construite une paix et une sécurité durables dans la région des Grands Lacs. 


M. MOHAMMAD AL-SARAWI, Président du Conseil et Directeur général de l’Autorité publique pour l’environnement du Koweït : La Constitution du Koweït garantit à chaque citoyen le droit au logement et à tous les services de santé et d’éducation.  Près de 62 000 logements ont été fournis par le Gouvernement et des projets de construction d’autres logements sont en cours de mise en œuvre pour répondre aux besoins croissants de la population.  Le système de sécurité sociale garantit aux citoyens une vie digne et la possibilité de subvenir à leurs besoins.  Le Koweït accorde une importance particulière à la protection de l’environnement et, en premier lieu, à l’incidence des établissements humains sur l’environnement ainsi qu’aux problèmes environnementaux causés par l’agression iraquienne. 

Des nappes de pétrole ont été déversées dans l’eau et ont été brûlées, causant des dommages environnementaux dévastateurs.  Le Koweït espère que les demandes d’indemnisation à l’étude seront acceptées afin de régler ces problèmes.  La détérioration des établissements par les autorités israéliennes du fait des nouvelles implantations de colonies de peuplement sur les territoires palestiniens est intolérable.  C’est pourquoi, la communauté internationale doit faire pression sur Israël pour qu’il respecte le droit international. 


M. ABDESSELAM OULD MOHAMED SALEH, Commissaire aux droits de l’homme, à la lutte contre la pauvreté et à l’intégration sociale de la Mauritanie : Le pays a connu au cours de ces dernières décennies, sous l'effet des sécheresses répétées, une urbanisation massive et rapide qui a engendré une pression considérable sur les équipements collectifs et sur l'environnement et qui s'est traduite par le développement de vastes zones d'habitats précaires dans lesquels le sous-emploi est généralement élevé.  Pour faire face à ces défis, le Gouvernement a mis en oeuvre un ensemble de programmes qui ont visé à la fois à améliorer l'offre et la qualité des infrastructures de base, à renforcer l'accès des pauvres aux services sociaux et à soutenir la décentralisation.  Le développement urbain est, d'autre part, l'un des principaux axes de la stratégie de lutte contre la pauvreté à l'horizon 2015 qui a été préparée selon une approche participative associant aux côtés de l'administration, les élus locaux, les ONG et les bailleurs de fonds. 


Les mesures prises dans ce contexte seront complétées par des programmes spécifiques de formation professionnelle et de promotion de la microentreprise ciblant spécifiquement les femmes et les jeunes.  La politique mauritanienne dans le domaine de l'habitat et, notamment, de l'accès des pauvres à ce droit essentiel qu'est le droit au logement, s'appuiera sur l'expérience novatrice développée dans les quartiers précaires de Nouakchott au cours de ces deux dernières années, approche qui repose sur la promotion systématique de l'autoconstruction solidaire et sur la promotion de la formation et du microcrédit.


M. PEDRO L. PADILLA TONOS (République dominicaine) : L’Amérique latine et les Caraïbes représentent la région la plus urbanisée du monde en développement.  La population qui était majoritairement rurale est devenue urbaine entre 1950 et 1990.  Ce phénomène s’est accompagné de graves problèmes sociaux et économiques qui compliquent l’exercice de la démocratie et la bonne gouvernance.  Payer cette dette sociale doit être le premier objectif de tout gouvernement sérieux et responsable et qui refuse l’injustice et la pauvreté extrême.  Ainsi, l’entend le Gouvernement dominicain qui a lancé un ambitieux programme social de lutte contre la pauvreté urbaine et rurale.  Nulle part ailleurs que dans les villes, la pauvreté et la marginalisation ne révèlent autant le fossé abyssal entre le discours qui prêche faussement la modernité en cette ère de mondialisation et la réalité que vit le monde en développement, ployant sous la dette sociale.  Il est urgent qu’avec la volonté politique nécessaire, les mesures identifiées par Habitat II soient évaluées et complétées, en gardant à l’esprit que le but principal de cette réunion est de résoudre un des problèmes qui fait le plus ressortir la différence entre riches et pauvres et la réalité des personnes dans le désarroi. 


M. DON MACKAY (Nouvelle-Zélande) : Les principes de développement durable et de gouvernance urbaine et l’objectif de fournir un logement convenable sous-tendent la politique du Gouvernement.  En 1996, plus de 70% de la population étaient propriétaires de leur logement.  L’inadéquation des logements et le surpeuplement sont des problèmes peu connus de la population néo-zélandaise.  Les locataires et les propriétaires sont protégés et les normes de construction respectent les conditions sanitaires et de sécurité.  Le Gouvernement facilite l’accès au logement des personnes dans le besoin et des citoyens à faibles revenus.  La Nouvelle-Zélande, qui compte 85% de citadins, est néanmoins largement dépendante des zones rurales pour sa prospérité économique.  Dans ce contexte, le Gouvernement s’efforce d’enrichir cette relation d’interdépendance.  Le Gouvernement a ainsi procédé à un réexamen de ces politiques pour y intégrer une démarche soucieuse du développement durable, et ce, que ce soit dans le domaine de la croissance économique, des transports, du développement social, de l’environnement, des déchets, de l’énergie ou des autorités locales.  Le Gouvernement s’efforce de mieux définir le rôle des autorités locales et de leur permettre d’adopter des mesures plus souples afin de mieux répondre aux besoins des communautés locales. 


La décentralisation et la participation de la société civile sont des  éléments clefs de la politique du Gouvernement qui s’efforce de renforcer l’intégration et la coordination de ces efforts avec ceux des représentants du secteur privé et de la société civile.  Une croissance de 3,2% de la population urbaine est attendue au cours des trente prochaines années.  Les problèmes de l’urbanisation croissante, de l’accroissement de la pollution et de l’inégalité des revenus, de même que les problèmes d’accès aux services d’assainissement et d’eau potable commencent à se faire sentir.  Dans ce contexte, la Nouvelle-Zélande émet l’espoir que Habitat tiendra compte des conditions de développement et des défis spécifiques que connaissent plusieurs Etats insulaires du Pacifique, notamment en ce qui concerne le caractère limité des ressources naturelles, l’écologie et la vulnérabilité aux catastrophes naturelles.  Habitat peut s’enorgueillir de disposer d’avantages comparatifs par rapport aux autres institutions spécialisées du système de l’ONU.  C’est dans ces domaines qu’il doit concentrer son action.  Habitat doit également renforcer la coordination de son action avec les autres institutions.  A cet égard, la création du Groupe de travail sur le système de gestion est un pas dans la bonne direction.  


M. HUSEIN ZIVAG (Bosnie-Herzégovine) : A la fin de la guerre en novembre 1995, le pays s'est retrouvé confronté à une situation désastreuse dans le domaine des établissements humains.  En plus, aux deux millions de personnes déplacées et de la destruction des maisons et des infrastructures, le pays a dû faire face à quelques 3 millions de mines antipersonnel disséminées sur l’ensemble du territoire.  Toutefois, avec l'aide de la communauté internationale, le pays est heureux de constater que depuis 1995, environ un million de réfugiés et de personnes déplacées ont pu réintégrer leur foyer même si 1 135 000 personnes n'ont pas encore été en mesure d'exercer leur droit de retour. 

Les questions de sécurité mises à part, le manque de logements, les infrastructures détruites, l'absence d'emploi due à la destruction des infrastructures industrielles, le manque d'écoles et de réseaux de communications sont autant d'obstacles qui empêchent le retour des réfugiés et des personnes déplacées.  Ce sont là des défis que le pays ne peut relever seul.  Néanmoins, le Gouvernement est disposé à coopérer avec la communauté internationale à la réalisation de l'objectif commun qui est de restaurer le caractère multiethnique, multiculturel et multiconfessionnel des établissements humains qui faisaient auparavant la fierté de la Bosnie-Herzégovine.


M. OUSMANE MOUTARI (Niger) : Adoptée en 1998, soit deux ans après Habitat II, à l’issue d’un processus intense auquel ont participé les secteurs public et privé, la politique nationale de l’habitat du Niger est bâtie autour de six axes, à savoir les dispositions générales, les mesures législatives et réglementaires, les mesures institutionnelles, le financement de l’habitat, les mesures opérationnelles et la technologie.  Le premier axe stratégique prévoit l’élaboration d’un plan national de logement.  Les mesures institutionnelles ont déjà permis la création d’une Banque de l’habitat et d’un Compte de mobilisation des ressources de soutien à l’habitat. 


L’exécution des trois autres axes se heurte à l’extrême faiblesse des capacités de l’Etat, un soutien technique et financier de la communauté internationale se révèle plus que jamais indispensable.  Au Niger, la question du financement de l’habitat est très préoccupante compte tenu des énormes besoins en matière de logement – soit 40 000 par an -, et de la faiblesse de nos réponses dues à nos ressources très limitées.  C’est pourquoi, le Niger pense qu’il est indispensable de créer dans le cadre du système des Nations Unies un fonds destiné au financement du Programme pour l’habitat.  Le fardeau de la dette des pays les moins avancés, parmi lesquels le Niger, constitue un gros handicap dans la mise en oeuvre du Programme.  La conversion de cette dette en financement de l’habitat contribuerait à faire reculer la pauvreté.


Mgr FRANCIS CHULLIKATT (Saint-Siège) : Le Saint-Siège se félicite de la Déclaration qui sera adoptée à l'issue de la présente session extraordinaire parce qu'elle réaffirme l'importance du rôle de la famille comme cellule de base de la société dans la lutte contre la pauvreté, la protection de l'environnement, le respect de la dignité humaine et la protection et la promotion des droits de l'homme.  Compte tenu du nombre de personnes qui continuent de vivre dans la pauvreté absolue sans accès aux services sociaux de base, la session extraordinaire de l’Assemblée générale doit donner un nouvel élan à l'engagement mondial en faveur de la solidarité, engagement qui doit reconnaître les avantages qu'il y a à comprendre la notion de bien commun et à être attaché à la dignité de chaque membre de la famille humaine. 


M. ULRICH BOHNER, Chef adjoint du Secrétariat du Congrès des autorités locales et régionales du Conseil de l’Europe :  La Charte de l’autonomie locale est la plus grande réalisation du Conseil de l’Europe dans l’élaboration de principes communs en matière d’autonomie locale en Europe.  Elle a été signée et ratifiée respectivement par 43 Etats membres du Conseil de l’Europe.  La Charte devrait être considérée comme un moyen d’encourager les Etats à développer leur législation en vue de garantir à leurs citoyens le droit de participer à la gestion des affaires publiques. 

En ce qui concerne les questions d’urbanisation, nos travaux sont très proches de nos travaux sur la démocratie locale.  Nous soutenons les travaux du Centre des Nations Unies pour les établissements humains (CNUEH) ainsi que ses travaux de préparation d’un projet de charte mondiale de l’autonomie locale.  Nous sommes favorables au renforcement de la dimension du gouvernement local dans les travaux des Nations Unies. 


Lady VERONICA SUTHERLAND, Vice-Secrétaire générale aux affaires économiques et sociales du Secrétariat du Commonwealth :  Le Groupe consultatif du Commonwealth sur les établissements humains a invité ses 54 Etats membres à poursuivre l’objectif de la réalisation d’ici à 2015 de l’accès à un logement convenable pour tous, à la sécurité d’occupation et aux services essentiels. Les gouvernements seuls ne peuvent réussir à atteindre les objectifs du Programme pour l’habitat.  Le développement durable et l’accès à un logement convenable ne peuvent être atteints sans la participation des autorités locales, des communautés locales, des groupes de la société civile, y compris des ONG et du secteur privé.  Le Groupe consultatif, entité intergouvernementale, assistera les membres du Commonwealth à identifier les priorités d’action, à promouvoir l’échange d’idées et des meilleures pratiques, à trouver les moyens de mieux utiliser les ressources existantes et à renforcer leurs capacités et leurs autorités locales ainsi que la bonne gouvernance et la sécurité d’occupation.  Le Groupe consultatif entretient une relation étroite avec la Commission des Nations Unies pour les établissements humains et appuie les campagnes mondiales visant à promouvoir la bonne gouvernance et la sécurité d’occupation.  


M. CHRISTOPHER LAMB, Chef du Département de la mobilisation humanitaire de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du

Croissant-Rouge : La Déclaration d'Istanbul et le Programme pour l'habitat contiennent une promesse d'énergie réelle propre à redresser la détérioration des établissements humains et de l'environnement urbain.  La Fédération s'est particulièrement félicitée de ce que le Programme pour l'habitat ait reconnu la nécessité de mettre au point une politique de prévention des catastrophes.  Sur le sujet, la Fédération a proposé plusieurs recommandations dont celle consistant à faire du droit à un logement sûr une question de droits de l'homme et celle visant à promouvoir un "accord sur une charte humanitaire et des normes humanitaires minimales".  En ce moment, la Fédération est en train d'élaborer un texte juridique international sur la manière de répondre aux catastrophes.


MME ILEANA ECHEGOYEN, Secrétaire d’Etat au logement de Porto Rico :

Au cours de ces 40 dernières années, les centres traditionnels de nos villes se sont vidés à cause de l’exode vers les banlieues.  Ce phénomène a aussi eu des incidences négatives sur l’environnement de notre île et a fait augmenter le coût de la construction.  L’Etat libre de Porto Rico est engagé dans la réalisation de la Déclaration d’Istanbul en faveur du développement durable et de la nécessité de minimiser son impact sur nos ressources naturelles et notre écosystème.  Notre Gouvernement a décidé de promouvoir la construction et la réhabilitation de

100 000 unités de logement au cours des quatre années à venir, dont la moitié sera destinée à des familles ou à des individus défavorisés.  Pour Porto Rico, des villes vivantes, sûres, économiquement fortes, auxquelles participent tous les secteurs, sont la clef du maintien de zones rurales, de terres agricoles et d’infrastructures « vertes ».  


M. CARLYLE CORBIN, Ministre d’Etat aux affaires extérieures des îles Vierges américaines : La session extraordinaire coïncide avec le début de la saison annuelle des ouragans dans la région Atlantique/Caraïbes.  Compte tenu des effets dévastateurs des ouragans sur les établissements humains, le Gouvernement du territoire a adopté une législation visant à renforcer le code de la construction des logements publics et privés afin de diminuer les conséquences dévastatrices des ouragans intervenus en 1989 et 1995.  Un projet de contrôle des inondations ainsi qu’un programme de construction de routes et d’infrastructures de gestion des eaux usées ont été mis en œuvre avec succès en 2000.  Nous sommes très encouragés par les négociations en cours concernant la Déclaration sur les villes et les autres établissements en ce nouveau millénaire car elle prévoit l’engagement de la communauté internationale en faveur du renforcement de la prévention et la réduction de la vulnérabilité des établissements humains aux catastrophes naturelles et anthropiques.  Le Gouvernement du territoire appuie la coopération régionale et sous-régionale.  S’agissant de la conservation et la réhabilitation du patrimoine culturel et historique, les îles Vierges américaines se félicitent de l’accord intervenu avec le Danemark sur le rapatriement et la préservation d’archives couvrant la période pendant laquelle notre territoire était placé sous juridiction danoise.  Nous avons lancé un plan quinquennal de développement afin de répondre aux besoins croissants en logement de la population.  Ces logements seront construits pour résister aux ouragans.  


MME SHARON CAPELING-ALAKIJA, Coordonnatrice exécutive des Volontaires des Nations Unies : Un grand nombre de volontaires des Nations Unies travaillent avec les enfants des rues, notamment au Viet Nam.  Ils ont montré qu’ils sont de véritables experts, capables de lancer des programmes à long terme.  En outre, ils sont neutres et peuvent éviter les pressions politiques.  Nous nous sommes rendus compte que les bénévoles ne sont pas toujours conscients du travail qu’ils accomplissent car le bénévolat existe dans toutes les traditions et cultures sans recevoir ce nom.  Les bénévoles peuvent, par exemple, être de bons voisins, des personnes qui pratiquent l’entraide dans les villages et dans les villes.  Il est très important de discuter des moyens d’élargir le rôle des bénévoles dans les centres urbains et ruraux.  Un grand nombre de fléaux urbains pourraient être éliminés si l’on tenait compte des ressources qu’offrent la solidarité et le bénévolat.  Je vous invite donc à prendre connaissance de « Villes attentives », une nouvelle publication des Volontaires des Nations Unies. 


MME LITHU MUSYIMI-OGANA, Présidente de l’African Centre for Empowerment, Gender and Advocacy : Le Centre a identifié cinq mesures qui sont susceptibles de permettre l’intégration systématique des instruments de l’ONU dans le domaine des établissements humains et leur l’application.  Ainsi, la formulation de nouvelles politiques nationales et l’examen des politiques actuelles permettant de dégager des objectifs clairs, intelligents et réalistes, la participation de la société civile et des communautés dans le respect de l’égalité des sexes aux phases préparatoires et à l’application des programmes, la mise à jour des mécanismes d’application, une démarche soucieuse de parité entre les sexes dans toutes les politiques et institutions et l’allocation des ressources nécessaires à l’application des politiques prioritaires et de leur durabilité sont les mesures qui contribueront à l’application du Programme pour l’habitat. 

Les Etats doivent fonder leurs politiques sur les meilleures pratiques identifiées au cours de ce processus d’examen, notamment le dialogue entre les autorités locales, la décentralisation des pouvoirs, l’adoption de mesures de discrimination positive à l’égard des femmes, le développement d’une meilleure gouvernance, la participation de toutes les parties prenantes et l’application des recommandations contenues dans les campagnes pour la sécurité d’occupation et la bonne gouvernance.  


MME ANNA FALU, Vice-Présidente d’Habitat International Coalition : Je souhaite faire entendre la voix des organisations sociales qui construisent des villes, quartiers et logements et renforcent la capacité à résister au modèle que l’on impose chaque fois plus aux pauvres du monde.  En cette session extraordinaire de suivi et d’évaluation des progrès dans la réalisation du Programme pour l’habitat par les gouvernements, nous assistons à un fort recul.  Ce recul ne se manifeste pas seulement dans le contenu, dans l’affaiblissement du langage du document principal de cette session, mais aussi dans la remise en question de thèmes qui avaient été largement débattus et avaient fait l’objet d’un consensus dans le concert des nations.  Parallèlement, on craint au sein de la communauté internationale que la voix de la société civile organisée et des gouvernements locaux soit exclue.  Ces acteurs, c’est-à-dire nous, sont ceux qui bâtissent les villes. 


Pour faire face à l’aggravation du problème du logement dans les zones urbaines, nous proposons de considérer de manière urgente le logement comme un droit fondamental au même titre que celui de la famille et de l’éducation, car c’est l’une des politiques les plus oubliées des gouvernements.  Il faut des politiques de subventions transparentes car c’est l’un des principaux moyens permettant de répartir les richesses concentrées entre les mains d’une minorité.  Il est nécessaire de reconnaître que nous ne construirons pas de véritable gouvernance sans une reconnaissance du rôle que jouent les gouvernements locaux. 


M.ANDREW KAILEMBO, Secrétaire général de l’Organisation régionale africaine de la Confédération internationale des syndicats libres : La mise en oeuvre des décisions d’Habitat II est la clef du changement.  Il y a de plus en plus de sans-abri en raison de la famine, des conflits et des stratégies de développement non durables.  La confédération représente 155 millions de membres de 148 pays et s’efforce d’assurer la justice sociale pour les plus démunis.  Les Gouvernements doivent stimuler l’économie pour permettre aux travailleurs de se loger convenablement.  L’accès à un logement est un droit fondamental.  L’accès à un logement convenable, le droit à l’alimentation et à un emploi sont inséparables.  L’explosion démographique alimente le fléau de l’exploitation illégale des travailleurs, travailleurs qui sont souvent originaires des zones rurales migrants vers les villes à la recherche d’un monde meilleur.  La Confédération exhorte tous les Etats Membres à respecter les principes fondamentaux de l’Organisation internationale du travail (OIT).  Ils devraient mettre en place un fonds pour l’élimination de la pauvreté.  Il faut prévoir également des investissements publics et privés et la création de banques de logements.  Les technologies qui s’adaptent à l’environnement devraient être développées.  Des coopératives de logement doivent être créées et le renforcement de la participation des femmes doit être encouragé.  La Confédération espère que l’engagement de la communauté internationale, à cette session, fera mention du droit à la sécurité humaine. 


MME SHEILA PATEL, Présidente de la Society for the Promotion of Areas Resources Centres/Asia Women and Shelter Network (SPARC) : Je prends la parole au nom de mon organisation, SPARC, et de ses partenaires, « National slum dwellers federation », « Mahila Milan » et « Shack dwellers international ».  Dans de nombreuses villes du monde, il est évident que les pouvoirs publics n’arrivent pas à faire face à l’augmentation du nombre de leurs citoyens vivant dans des taudis et des bidonvilles.  On ne peut fermer les yeux sur ce problème.  Plutôt que d’attendre que les gouvernements fassent quelque chose pour les pauvres, les communautés de pauvres de nombreux pays se sont réunies, ont formé des fédérations nationales, et se sont mises à épargner de l’argent, rassembler des informations sur eux-mêmes et créer des solutions à leurs problèmes.  Pour commencer, ils ont cherché des solutions aux problèmes de logement et d’infrastructure, les deux points les plus importants à la survie en ville. 


Notre message est que nous voulons que nos gouvernements se souviennent que, dans le monde d’aujourd’hui, la plus grande partie des logements est conçue, construite et financée par les pauvres eux-mêmes.  Examiner ce qui est fait et l’affiner, créer des encouragements pour que les communautés poursuivent leur oeuvre en appuyant l’occupation des terres est la seule manière d’aller de l’avant.  Créer des restrictions et des barrières et rendre illégal ce processus est « dysfonctionnel ».


MME  LARA BIANCO, Vice-Presidente du Women and Shelter Network, Latin America and Carribean Region : Les femmes ne veulent plus survivre à la pauvreté, aux conflits et à la marginalisation.  Pour chaque homme qui vit dans la pauvreté, il y a cinq femmes.  Les femmes sont exclues des congrès, de la prise de décisions alors qu’elles prennent en charge les autres membres de la famille, y compris des blessés et des malades.  Elles ne bénéficient que d'un pour cent des ressources et elles représentent 70% de la population des personnes déplacées.  Les femmes sont pourtant des acteurs du changement.  Les femmes rêvent de jouir des droits que le Programme pour l’habitat leur donne et demandent aux gouvernements de le mettre en œuvre.  Nous voulons rêver de villes durables et équitables pour les femmes dans lesquelles nous n’aurons plus la certitude d’être évincées et où nous pourrons jouir de nos droits, des villes que nous aurons conçues pour nous tous, des villes où les enfants bénéficieront d’une éducation et des infrastructures adéquates.


MME TASSEMIH UYAR, Vice-Présidente de Youth for Habitat : Il s’agit d’un réseau international de jeunes qui encourage les activités des jeunes pour la mise en oeuvre du Programme pour l’habitat.  Même si les jeunes sont des partenaires clefs, leur participation au processus de décision n’est pas encore réelle.  Nous sommes conscients que ce qui a trait au développement durable et aux questions liées à l’habitat est largement ignoré.  Nous avons l’impression que l’esprit d’Istanbul, qui avait souligné l’importance de la participation des jeunes, se trouve affaibli et nous aimerions rappeler à nos gouvernements les promesses qu’ils avaient faites lors d’Habitat II. 


Droits de réponse


Le représentant de l’Azerbaïdjan, en réponse à la déclaration faite hier par la délégation arménienne, a déclaré qu’il est clair que les destructions dans la région du Haut-Karabakh sont le résultat de l’invasion militaire d’un Etat souverain et, dans ce cadre, souscrit à sa déclaration.  S’agissant de l’occupation des territoires, la résolution du Conseil de sécurité prévoyait le retrait des forces étrangères du territoire azéri.  Le Programme pour l’habitat ne pourra être appliqué dans toutes les régions du monde si la paix n’y règne pas.  Depuis 1993, 30% du territoire de l’Azerbaïdjan a été confisqué et est encore occupé par les forces armées arméniennes.  Au cours du conflit, un million de personnes ont perdu leurs terres et vivent sous des tentes depuis 9 ans.


Pour sa part, le représentant de l’Arménie a réitéré sa position sur la question azérie.  L’Arménie comprend la nature de la situation dans le Nagorno-Karabakh.  La délégation azérie fait preuve d’une absence de volonté politique et d’une méfiance à l’égard de la délégation arménienne.  Elle interprète mal le rôle qu’elle pourrait jouer pour parvenir à la solution finale du différend qui oppose les deux parties.  Les Arméniens ont laissé des milliers de logements et n’ont reçu aucune compensation, contrairement aux Azéris. 


Le représentant de l’Azerbaïdjan a déclaré que le représentant arménien a une fois de plus tenté de fausser l’opinion de cette auguste Assemblée.  Les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale indiquent bien le nom de l’Arménie, a-t-il déclaré avant d’en lire des extraits.


Rapport final de la session extraordinaire, y compris la Déclaration sur les villes et autres établissements humains en ce nouveau millénaire (A/S-25/AC.1/L1 et Add.1 à 5 et L.2)


      La Déclaration est divisée en quatre parties distinctes concernant la confirmation des engagements pris à la Conférence d'Istanbul, l'examen des progrès accomplis dans l'application du Programme pour l'habitat, l'énumération des lacunes et des obstacles, et les nouvelles mesures à prendre. 


Dans cette Déclaration, les représentants des Gouvernements réaffirment leur "volonté résolue" de mettre intégralement en oeuvre la Déclaration d'Istanbul et le Programme pour l'habitat et de convenir d'autres initiatives, dans l'esprit de la Déclaration du millénaire.  "Nous tenons à souligner", disent-ils, "que nous sommes à un stade particulier du développement des établissements humains, à une époque où la moitié des six milliards d'habitants de la planète vivront bientôt dans des villes et où notre planète est confrontée à une croissance sans précédent de la population urbaine".


Ces derniers renouvellent ainsi les engagements pris dans le Programme pour l'habitat s'agissant de la fourniture d'un logement convenable pour tous, du développement durable des établissements humain, de l'habilitation et de la participation, de l'égalité entre les sexes, du financement du secteur du logement et des établissements humains, de la coopération internationale et du bilan des progrès réalisés.


Au titre des obstacles rencontrés, à ce jour, les représentants des gouvernements, notent avec inquiétude que l'un des principaux obstacles à la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat est le fossé entre les engagements pris à Istanbul et la volonté politique de s'acquitter de ces engagements.  Partant, en ce qui concerne les nouvelles mesures, ils se déclarent résolus à surmonter les obstacles, en particulier la pauvreté qu'ils estiment être le facteur le plus déterminant, et à renforcer et à préserver des environnements nationaux et internationaux porteurs.


A ce titre, les représentants des gouvernements se disent résolus, dans le cadre d'une stratégie d'élimination de la pauvreté, à favoriser l'adoption de politiques sociales et économiques conçues pour satisfaire les besoins en matière de logement des familles et de leurs membres.  Ils se disent également résolus à favoriser la transformation des attitudes, structures, politiques, lois et autres pratiques afin de promouvoir une participation pleine et égale des femmes et des hommes notamment à la formulation, à l'application et au suivi des politiques et programmes des pouvoirs publics.


Les représentants des gouvernements invitent les organisations de l'ONU et d'autres organisations internationales à offrir un appui plus cohérent et de meilleure qualité en vue d'éliminer la pauvreté et d'assurer le développement des établissements humains.  Pour eux, cela exige non seulement une volonté politique accrue mais également la mobilisation et l'attribution de ressources nouvelles et additionnelles au niveau tant national qu'international. 


Les représentants des gouvernements préconisent donc le renforcement de l'assistance internationale aux pays en développement dans leurs efforts pour atténuer la pauvreté, notamment grâce à la création d'un environnement porteur facilitant l'intégration de ces pays dans l'économie mondiale, à un meilleur accès de ces pays aux marchés, à la promotion des flux de ressources financières et à l'application pleine et entière de toutes les initiatives déjà prises en matière d'allégement de la dette. 


Les représentants des gouvernements soulignent d'ailleurs que la communauté internationale devrait envisager de nouvelles mesures permettant de parvenir à une solution durable du problème de la dette extérieure de tous les pays en développement.  Ils engagent aussi les pays développés qui ne l'ont pas encore fait à redoubler d'efforts pour atteindre le plus tôt possible l'objectif de consacrer 0,7% de leur produit national brut à l'Aide publique au développement.  Les représentants des gouvernements se félicitent, par ailleurs, des consultations qui ont été engagées par le Secrétaire général concernant l'établissement d'un fonds mondial de solidarité pour l'élimination de la pauvreté afin de financer et de réaliser, entre autres, les politiques et programmes sociaux du Programme pour l'habitat. 


Au niveau politique, les représentants des gouvernements décident d'habiliter les autorités locales, les ONG et d'autres partenaires du Programme pour l'habitat à jouer un rôle plus actif dans la fourniture de logements et le développement durable des établissements humains, et ce, grâce à une décentralisation effective des responsabilités, de la gestion des politiques et de la prise de décisions, et à des ressources suffisantes.

A cet égard, ils conviennent d'intensifier leur dialogue sur toutes les questions liées à la décentralisation et au renforcement effectif des autorités locales, conformément au cadre juridique et aux politiques de chaque pays.


Les représentants des gouvernements s'engagent aussi à renforcer les institutions et les cadres juridiques qui permettent et facilitent la participation à la prise de décisions et à la mise en oeuvre de stratégies, politiques et programmes en matière d'établissements humains.  Dans ce cadre, ils disent soutenir le travail bénévole et l'action des organisations communautaires.  S'engageant en faveur de l'objectif d'égalité entre les sexes, les représentants des gouvernements appellent à l'élimination de toutes les inégalités en matière de sécurité d'occupation et de droit des femmes à posséder des biens, à hériter et à conclure des accords contractuels.


Les représentants s'engagent, en conséquence, à promouvoir pour tous un plus large accès à un financement du logement ouvert, efficace et productif, d'appuyer les mécanismes d'épargne du secteur non structuré et de renforcer les cadres réglementaires et juridiques et les capacités de gestion financière à tous les niveaux requis.  Ils réaffirment, dans ce cadre et en particulier, l'objectif de l'initiative "Villes sans taudis" en vue d'améliorer de manière significative les conditions de vie d'au moins 100 millions d'habitants de taudis d'ici à 2020.


Ils décident, en outre, d'entreprendre des réformes législatives et administratives pour appuyer les efforts des populations en vue de bâtir des logements abordables, d'adopter des politiques dynamiques de planification foncière, de promouvoir un fonctionnement efficace de l'administration et des marchés fonciers, de supprimer les obstacles juridiques et sociaux à un accès égal et équitable à la terre.  A ce propos, les représentants des gouvernements estiment que l'application du Programme pour l'habitat fait partie intégrante de la lutte contre la pauvreté.  La mise en oeuvre du Programme pour l'habitat et la poursuite du développement durable sont intimement liées et interdépendantes, et le développement des établissements humains est une composante essentielle du développement durable.


Dans ce cadre, les représentants des gouvernements décident de redoubler d'efforts pour assurer une gestion transparente, responsable, juste et efficace et économique des villes en reconnaissant qu'une bonne gouvernance, dans chaque pays et au niveau international, est essentielle pour résoudre le problème de la pauvreté urbaine, relever le défi que constitue la dégradation de l'environnement et tirer parti des possibilités que peut offrir la mondialisation.  Ils encouragent les gouvernements à l'intérieur du cadre juridique interne et les institutions financières nationales et internationales à renforcer les cadres institutionnels qui permettraient d'octroyer aux pauvres, en particulier aux femmes, des microcrédits sans garantie ni caution.


Par ailleurs, les représentants des gouvernements se déclarent résolus à prendre de nouvelles mesures pour surmonter les obstacles à la pleine mise en oeuvre du Programme pour l'habitat ainsi que les obstacles à l'exercice des droits des peuples sous occupation coloniale ou étrangère.  Ils se déclarent aussi résolus à combattre le terrorisme international qui cause de sérieux obstacles à la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat.


Explications de position


Le représentant d’Israël a déclaré que, dans un esprit de coopération et d’engagement en faveur du succès de la Conférence, sa délégation s’est associée au consensus.  Il a salué l’inclusion dans le texte d’un paragraphe concernant le terrorisme qui est une préoccupation de caractère international.  La communauté internationale doit prendre des mesures pour lutter contre ce crime.  Israël a néanmoins des réserves sur les paragraphes 53 bis, ter et quater de la Déclaration. 


Pour sa part, le représentant des Etats-Unis a déclaré que sa délégation s’est associée au consensus, convaincue que la mission d’Habitat est très importante.  Nous regrettons qu’une fois de plus, une conférence des Nations Unies sur un sujet thématique ait été politisée.  


L’Observateur permanent de la Palestine a exprimé l’appréciation de sa délégation pour les efforts personnels du Président de la présente session extraordinaire qui ont permis l’adoption par consensus de la Déclaration.  Nous sommes heureux des résultats obtenus jusqu’ici et du fait que les négociations aient abouti à un consensus.  Il a remercié le Groupe des 77 et la Chine pour ses efforts en ce sens.  Ce résultat important nous guidera dans notre action au cours des prochaines années.


Le représentant de l’Egypte a, quant à lui, exprimé son appréciation pour les efforts du Président qui ont été couronnés de succès, ainsi que pour son engagement personnel.  Comme sa délégation l’avait souligné lors de la Conférence d’Istanbul, le paragraphe de la Déclaration qui traite des divers types de familles est toujours valable.


Le représentant de la République islamique d’Iran, au nom du Groupe des 77, a exprimé son appréciation pour le succès obtenu. 


Le représentant de l’Arabie saoudite a réitéré les réserves qu’il avait exprimées, à Istanbul, sur les paragraphes de la Déclaration contraires aux préceptes de l’Islam et aux règles en vigueur dans son pays.


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