L’ASSEMBLEE GENERALE APPROUVE UNE PREMIERE LISTE DE 112 ONG QUI DEMANDENT UNE ACCREDITATION A LA SESSION EXTRAORDINAIRE SUR LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA
Communiqué de presse AG/1140 |
Assemblée générale
92ème séance plénière
L’ASSEMBLEE GENERALE APPROUVE UNE PREMIERE LISTE DE 112 ONG QUI DEMANDENT UNE ACCREDITATION A LA SESSION EXTRAORDINAIRE SUR LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA
Au cours d’une brève séance tenue cet après-midi, l’Assemblée générale a approuvé une première liste de 112 organisations de la société civile* non dotées du statut consultatif auprès du Conseil économique et social demandant l’accréditation à la session extraordinaire consacrée au VIH/sida. La session extraordinaire de l’Assemblée générale se tiendra du 25 au 27 juin 2001 avec pour objectif de s’attaquer au problème du VIH/sida et susciter un engagement mondial pour lutter contre ce fléau. Selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la propagation du VIH a abouti à une épidémie mondiale d’une ampleur bien supérieure à ce qui était prédit il y a 10 ans puisque le nombre de personnes atteintes est supérieur de 50% aux prévisions de 1991. En 2000, quelque
36 millions de personnes étaient porteurs du virus ou malades du sida et 21,
8 millions étaient décédés des suites de la maladie. Toujours en 2000, on estime que 5,3 millions de personnes ont été contaminées et que 3 millions de personnes sont décédées des suites de la maladie. La situation en Afrique est particulièrement préoccupante puisque qu’elle compte 70% des adultes et 80% des enfants porteurs du virus. La population croissante d’orphelins est l’un des aspects les plus tragiques de l’épidémie étant donné que 12,1 des 13,2 millions d’enfants rendus orphelins par le sida vivent en Afrique.
Devant l’ampleur de l’épidémie et le caractère tragique de ses conséquences, les 150 Chefs d’Etat et de Gouvernement réunis au Sommet du Millénaire, en septembre dernier, ont inclus dans leur Déclaration politique dite « Déclaration du Millénaire », leur engagement d’arrêter la propagation du VIH/sida d’ici à 2015 et de commencer à inverser la tendance actuelle. Ils ont également pris l’engagement d’apporter une assistance spéciale aux orphelins du VIH/sida et d’aider l’Afrique à se doter des capacités pour freiner la propagation de la pandémie et d’autres maladies infectieuses. La session extraordinaire sera donc la première étape de la concrétisation de l’engagement exprimé dans la Déclaration et devra adopter, à l’issue de ses travaux, une déclaration d’engagement dont l’avant-projet sera disponible le 12 mars 2001.
Outre l’approbation de la liste des organisations de la société civile, qui comprendra aussi des représentants d’associations de victimes du VIH/sida et des laboratoires pharmaceutiques, l’Assemblée générale a pris note d’une lettre adressée à son Président par le Secrétaire général qui l’informe que le Guatemala et la Libye ont fait les paiements nécessaires pour réduire leurs arriérés en deçà du montant spécifié dans l’article 19 de la Charte des Nations Unies et conserver ainsi leur droit de vote.
L’Assemblée a poursuivi ses travaux en séance informelle pour examiner le rapport du Secrétaire général sur la session extraordinaire qui évalue notamment les mesures prises en réponses à l’épidémie à l’aune des trois facteurs déterminants que sont l’esprit d’initiative, la coordination et les ressources.
Examen du problème du virus de l’immunodéficience humaine et du syndrome d’immunodéficience acquise sous tous ses aspects
Rapport du Secrétaire général sur la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au VIH/sida (A/55/779)
Suite au Sommet du Millénaire, l’Assemblée générale a décidé de convoquer d’urgence une session extraordinaire pour examiner le problème du VIH/sida. Cette décision vise à concrétiser l’engagement exprimé dans la Déclaration du Millénaire et selon lequel les dirigeants du monde s’engagent à arrêter la propagation du VIH/sida d’ici à 2015 et à commencer à inverser la tendance actuelle, à apporter une assistance spéciale aux orphelins du VIH/sida et à aider l’Afrique à se doter des capacités voulues pour freiner la propagation de la pandémie de VIH/sida et d’autres maladies infectieuses. Le rapport examine l’évolution de l’épidémie et ses diverses incidences : démographiques, sociales, économiques et du point de vue de la sécurité des peuples et des nations. Il note ainsi que la situation générale de l’épidémie est préoccupante puisque qu’à la fin de 2000, à l’échelle mondiale, 36,1 millions d’hommes, de femmes et d’enfants étaient porteurs du virus ou malades du sida et 21,8 millions étaient décédés des suites de la maladie.
Le rapport estime que 5,3 millions de personnes dans le monde ont été contaminées et que 3 millions de personnes sont décédées des suites de la maladie, le total annuel le plus élevé jamais enregistré. L’Afrique subsaharienne est le continent le plus durement touchée ; elle compte 70 % des adultes et 80 % des enfants porteurs du virus, et les trois quarts des quelque 22 millions de personnes décédées dans le monde depuis le début de l’épidémie en sont originaires. Le rapport révèle par ailleurs que l’évolution de l’épidémie du point de vue de la répartition par sexe résulte de loin de la moindre capacité des femmes à imposer des relations sexuelles protégées et de leur situation sociale et économique généralement inférieure. Ceux qui s’occupent des personnes atteintes du sida sont plus souvent des femmes que des hommes, ce qui contraint en définitive celles-ci à assumer la triple charge consistant à élever les enfants, s’occuper des personnes âgées et prendre soin des malades du sida – ainsi que la responsabilité financière de la survie de leur famille. Des fillettes ou des femmes plus âgées peuvent se trouver à la tête d’un ménage et nombre de jeunes filles issues de familles pauvres sont confrontées, lorsqu’elles tentent d’apporter un revenu supplémentaire, à un risque d’exploitation et en particulier d’exploitation sexuelle. La transmission de la mère à l’enfant constitue également une préoccupation.
Le rapport dresse par ailleurs le bilan de l’expérience acquise depuis le début de l’épidémie, notamment en matière de lutte contre l’épidémie. Cette dernière doit être combattue sur plusieurs fronts : il importe de sensibiliser les populations aux risques associés à tels ou tels comportements ou situations, mais aussi à leur vulnérabilité face aux risques de contamination et à l’incidence du VIH/sida sur la vie des individus et des communautés. Le rapport évalue les mesures prises en réponse à l’épidémie à l’aune de trois facteurs déterminants : l’esprit d’initiative, la coordination et l’adéquation des ressources engagées. L’esprit d’initiative – tant à l’échelle mondiale qu’au niveau local – est la meilleure arme contre l’épidémie. Le deuxième facteur essentiel au succès de la lutte contre le VIH/sida, tant au niveau national que sur le plan mondial, est l’amélioration de la coordination entre tous les secteurs de la planification sociale et économique, c’est-à-dire entre gouvernements, entre partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux, mais aussi entre représentants de la société civile aux plans national et international. Enfin, le troisième facteur essentiel est la mobilisation de ressources appropriées. À l’échelle mondiale, les ressources financières allouées à la lutte contre le VIH/sida, en particulier dans les régions les plus affectées, sont très insuffisantes compte tenu de l’ampleur de l’épidémie.
Le rapport fait état des mesures de lutte contre le sida aux niveaux mondial, régional et national et tire les principaux enseignements et éléments des interventions réussies, notamment la nécessité d’adopter une approche intégrée des soins et des thérapeutiques, la dimension communautaire de la riposte et la participation des personnes infectées ou affectées par le VIH/sida à la réponse apportée à l’épidémie. Dans de nombreuses régions du monde, des succès notables ont été enregistrés dans le cadre de la lutte contre l’épidémie. Dans bien des communautés, et parfois à l’échelle de pays entiers, la diminution des taux de contamination, notamment parmi les jeunes, prouve que les stratégies de prévention fonctionnent. Dans les pays industrialisés et dans certains pays en développement, le déclin du taux de mortalité due au sida donne également la preuve de l’efficacité du traitement et des soins dont bénéficient depuis peu les victimes de la maladie.
Mais une intensification des efforts est nécessaire pour rendre possible un accès généralisé, à un coût abordable, aux soins et au traitement; pour que les interventions soient fructueuses, les communautés doivent être directement impliquées; il est essentiel de rendre les jeunes et les femmes autonomes; les personnes porteuses du virus ou malades du sida doivent être au coeur de toute intervention. En ce qui concerne les défis à relever pour une riposte généralisée, les gouvernements devraient privilégier les interventions suivantes : mise en place d’une direction et d’une coordination efficaces, atténuation des incidences sociales et économiques de l’épidémie, réduction de la vulnérabilité de certains groupes sociaux à l’infection par le VIH, réalisation des objectifs concertés en matière de prévention de l’infection par le VIH, garantie que les personnes infectées ou affectées par le VIH/sida peuvent accéder aux soins et aux soutiens nécessaires, conception des biens collectifs internationaux utiles et efficaces, mobilisation de ressources financières suffisantes.
*La liste est paru en anglais sous la cote HIV/AIDS/CRP.2
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