AFR/320

L’ONU A UN RÔLE IMPORTANT À JOUER DANS L’ÉLABORATION ET LE RENFORCEMENT DES PARTENARIATS POUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA PAIX EN AFRIQUE

25/05/2001
Communiqué de presse
AFR/320


                                                            GS/SM/251


L’ONU A UN RÔLE IMPORTANT À JOUER DANS L’ÉLABORATION ET LE RENFORCEMENT DES PARTENARIATS POUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA PAIX EN AFRIQUE


On trouvera ci-après la déclaration faite le 24 mai par le Président de l’Assemblée générale, M. Harri Holkeri, qui marque le 38ème anniversaire de la signature de la Charte de l’Organisation de l’unité africaine, à l’occasion de la commémoration de la journée de l’Afrique:


Je suis très heureux d’avoir en cette occasion de prendre la parole pour la commémoration de la journée de l’Afrique qui marque le 38ème anniversaire de la signature de la Charte de l’Organisation de l’unité africaine.


Lors du Sommet du millénaire, les Etats Membres se sont engagés à renforcer l’institution des Nations Unies en tant que maison commune pour toute la famille humanitaire.  Les défis auxquels nous devons faire face sont immenses et, pour réussir, les Nations Unies doivent approfondir leurs relations avec les autres organisations.


J’ai souligné le rôle important que jouent les organisations régionales dans la promotion des objectifs des Nations Unies et pour atteindre le résultat recherché par le Sommet.  Je crois également que nous devons faire davantage d’efforts pour améliorer ces relations, afin d’intensifier la coopération non seulement par les paroles, mais aussi par les faits.  A cet égard, j’ai hâte de travailler avec l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et ses membres.


En célébrant la journée de l’Afrique, nous devons noter que l’Afrique entre dans le nouveau millénaire avec espoir et optimisme.  Après une longue période de stagnation et de croissance lente, illustrée non seulement par un revenu par habitant négatif mais aussi par la dégradation des conditions sociales, le revenu par habitant dans plusieurs pays africains a atteint depuis 1994 un taux positif, avec un pic à 4,8% en 1996.  Cela a été rendu possible grâce aux politiques économiques menées par la majorité des pays africains, visant à réduire les déséquilibres macroéconomiques et à favoriser la stimulation du développement du secteur privé.  On devrait aussi souligner que les réformes économiques ont été accompagnées par la libéralisation politique et un mouvement dirigé vers les formes participatoires de gouvernements.  Cela marque aussi l’essor de relations meilleures entre l’Etat et la société civile.


Toutefois, la croissance économique n’a pas été soutenue dans la majorité des pays africains.  Depuis 1996, elle s’est ralentie, tout en restant positive.  Les prévisions de croissance de 3,1% pour 2001 donnent malgré tout de l’espoir.


Nonobstant les récentes améliorations dans les performances économiques, l’Afrique demeure la région la plus pauvre et la moins développée du monde, la moins développée en matière de technologies, la plus endettée en ce qui concerne le rapport de la dette extérieure sur le produit intérieur brut, et la plus affectée par les conflits civils.  Partant, l’aide publique au développement (APD) en Afrique est tombée de 32$ par personne en 1990 à 19$ en 1998.  Ce déclin s’est produit malgré les efforts des pays africains pour mener les réformes économiques et politiques.  L’APD peut catalyser le développement, particulièrement à travers l’investissement dans le secteur social et les infrastructures.  La communauté des donateurs doit atteindre les objectifs de l’APD de 0,7%.  Jusqu’ici, peu de pays ont atteint ou dépassé cet objectif.


C’est à ce propos que je voudrais rappeler que nous avons décidé, lors du Sommet du millénaire, de soutenir la consolidation de la démocratie en Afrique et d’aider les Africains dans leur lutte pour une paix durable, l’éradication de la pauvreté et le développement durable.  La célébration de la journée de l’Afrique, cette année, nous donne l’occasion de réaffirmer les engagements que nous avons souscrits au Sommet.


La troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA), qui s’intègre au processus de suivi du Sommet, a traité de certains sujets critiques en rapport avec le financement du développement dans les PMA, qui comprend, entre autres, la dette, l’accès au marché, l’APD et l’investissement étranger direct.  Un certain nombre de promesses concrètes ont été annoncées lors de la Conférence et doivent effectivement permettre un suivi, afin d’aboutir à un résultat qui bénéficiera à la région africaine, région qui abrite 34 PMA sur 49.


La nécessité de traiter le problème de la pandémie du VIH/sida est une autre question importante soulevée lors du Sommet et également abordée au Sommet d’Abuja auquel j’ai eu la possibilité d’assister.  L’espérance de vie en Afrique sub-saharienne décline, en grande partie à cause du VHI/sida: de 59 ans, au début des années 1990, à 45 ans seulement vers 2010.  Dans le même temps, on estime que le nombre d’orphelins du sida atteindra le nombre de 40 millions, uniquement en Afrique.  Ces chiffres montrent que le VIH/sida détruit non seulement les personnes mais aussi les sociétés tout entières.  En ce moment, dans une autre salle, se déroulent les négociations sur le Plan d’action pour la session extraordinaire consacrée au VIH/sida.  Nous devons tous faire des efforts pour centrer notre discussion sur les sujets clés qui conduiront vers un résultat efficace en Afrique.


Je voudrais maintenant aborder rapidement la question des organisations régionales dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix.  Le rôle des organisations régionales, telles que l’OUA, est particulièrement important dans la prévention des conflits et la consolidation et la paix après les conflits.  L’OUA, avec son Mécanisme pour la prévention et la résolution des conflits, ainsi que d’autres organisations régionales et la société civile, peuvent apporter une contribution importante à la paix en Afrique. 


Les Nations Unies continueront à soutenir les efforts de l’OUA pour prévenir et résoudre les conflits en Afrique.  La semaine prochaine, lorsque nous discuterons de la prévention des conflits et de la consolidation de la paix après conflit, au sein du Groupe de travail sur les causes de conflits et la promotion de la paix durable et du développement durable en Afrique, j’espère profiter pleinement de l’expérience de l’OUA et de ses membres.  Je compte sur votre participation active et votre soutien pour mener une discussion productive.


Le développement en Afrique reste une priorité et, dans l’esprit de la Déclaration du millénaire, le système des Nations Unies a un rôle important à jouer dans l’élaboration et le renforcement des partenariats pour le développement et la paix en Afrique.  Nous ne pouvons atteindre cet objectif qu’en travaillant avec les dirigeants africains.


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