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AG/1222

LA QUESTION DU DIALOGUE ENTRE LES CIVILISATIONS PREND UN RELIEF PARTICULIER AVEC LA PARTICIPATION DE PLUSIEURS CHEFS D’ETAT AUX DEBATS EN PLENIERE

08/11/2001
Communiqué de presse
AG/1222


Assemblée générale

40ème séance plénière – matin


LA QUESTION DU DIALOGUE ENTRE LES CIVILISATIONS PREND UN RELIEF PARTICULIER

AVEC LA PARTICIPATION DE PLUSIEURS CHEFS D’ETAT AUX DEBATS EN PLENIERE


Le Ministre des affaires étrangères algérien évoque

l’élan irrésistible vers une civilisation de l’universel


Plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement, dont le Président de la République islamique d’Iran, M. Mohammad Khatami, ainsi que de nombreux ministres des affaires étrangères participeront aux deux jours de réunions que l’Assemblée générale a décidé de consacrer à l’Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations et qui commençaient ce matin.  Cette question prend en effet, cette année, un relief particulier en raison des problèmes soulevés par les attentats du 11 septembre. 


Pour le Ministre des affaires étrangères de l’Algérie qui est intervenu ce matin, il n’y a ni péril jaune ni péril vert; le seul péril est celui de l’intolérance qui n’est l’apanage d’aucune religion ou civilisation.  Il a évoqué l’irrésistible élan vers une «civilisation de l’universel» qui anime aujourd’hui tous les peuples de la terre.


Tous les intervenants, ont rejeté la notion de civilisation supérieure car comme l’a constaté la Chine, chaque fois que, dans l’Histoire de l’humanité, une civilisation avait tenté d’imposer un ensemble de valeurs à une autre, cela avait échoué.  Il a déclaré que la lutte lancée par la communauté internationale contre le terrorisme n’était pas un conflit entre les différentes races, civilisations ou cultures mais une lutte entre la justice et le mal, entre la civilisation et la barbarie.


Dans la réflexion que l’Assemblée générale a engagée ce matin, on peut relever celle du représentant de l’Egypte qui a expliqué que les musulmans n’avaient pas été les seuls à faire progresser la civilisation arabo-islamique et que les chrétiens et les juifs avaient aussi apporté une contribution précieuse.  Le représentant du Maroc soulignait de son côté, le rôle de relais de la civilisation occidentale qu’ont joué les Arabes en préservant et en faisant prospérer la tradition gréco-latine.  Quant à la représentante de Singapour, elle a évoqué les bénéfices que son pays avait retirés des influences chinoises, indiennes, arabes et européennes. 


L’Assemblée générale était saisie, dans le cadre de l’examen de ce point, d’un rapport du Secrétaire général qui fait le bilan des activités entreprises dans le cadre de l’Année des Nations pour le dialogue entre les civilisations ainsi que d’un projet de résolution présentant un projet de Programme mondial pour le dialogue entre les civilisations.


Outre les pays déjà cités, sont également intervenus au cours du débat les représentants des pays suivants : Inde, Koweït, Burkina Faso, Singapour, Bélarus, Japon, Arabie saoudite, Yémen, Chili, Kazakhstan, Fédération de Russie, Mongolie et Ukraine.


L’Assemblée générale poursuivra son débat sur cette question cet après-midi, à 15 heures.


ANNEE DES NATIONS UNIES POUR LE DIALOGUE ENTRE LES CIVILISATIONS


Rapport du Secrétaire général


Ce rapport du Secrétaire général (A/56/523) est soumis pour donner suite à la résolution 55/23 du 13 novembre 2000 de l’Assemblée générale qui priait le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée un rapport de fond sur les perspectives de dialogue entre les civilisations et les activités prévues pour l’Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations.


Au nombre des activités entreprises pour promouvoir l’Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations, figurent par exemple plusieurs conférences, à Vienne en 2000 et à Salzburg en 2001, des projets sélectionnés par le Gouvernement allemand visant à collecter des données, lancer des débats et motiver des échanges d’opinions entre tous les groupes sociaux, en Allemagne comme à l’étranger.  Le Gouvernement japonais a, pour sa part, lancé un dialogue avec le monde de l’Islam qui vise à constituer un réseau d’universitaires et de groupes de réflexion de haut niveau au Japon et dans les pays islamiques afin de renforcer la compréhension mutuelle.  L’Organisation des Nations Unies pour la science, l’éducation et la culture (UNESCO) est l’institution clef du dialogue entre les civilisations auquel l’ONU participe activement, ainsi que l’attestent la Conférence de Tachkent en septembre 2000 ainsi que celle de Vilnius en avril 2001. 


La diversité culturelle et religieuse est une source de vitalité et non une cause de division et d’affrontement, a déclaré le Secrétaire général qui a, par ailleurs, expliqué que le but du dialogue n’est pas d’imposer son point de vue ni même de tomber d’accord avec l’autre.  Le dialogue est une nécessité si l’on veut atteindre l’un des principaux objectifs des Nations Unies, qui est de prévenir les conflits et promouvoir le développement.  Le rapport relève aussi l’importance de la mondialisation ainsi que l’ouvrage intitulé «Crossing the Divide : Dialogue among Civilizations», qui fait une série d’observations sur les tendances qui commencent à émerger dans le système international, et qui peuvent être soit encouragées soit combattues.  Au chapitre «Pourquoi le dialogue, et pourquoi maintenant?» le Secrétaire général a expliqué que le dialogue entre les civilisations n’est pas seulement une riposte, c’est à certains égards un antidote.


Projet de résolution


Dans sa résolution intitulée Projet de programme mondial pour le dialogue entre les civilisations (A/56/L.3), l’Assemblée générale présente solennellement ce Programme mondial.  Le dialogue entre les civilisations y est décrit comme un processus engagé entre les civilisations et en leur sein, fondé sur l’inclusion et le désir collectif de tirer enseignement d’hypothèses, de mettre en évidence les valeurs communes essentielles et d’y intégrer diverses perspectives.  Au nombre des objectifs du dialogue énoncés dans le programme, figurent notamment la recherche de terrains d’entente entre les civilisations afin de relever les défis qui menacent les valeurs communes, les droits de l’homme et les acquis de l’humanité dans divers domaines. 


Le dialogue entre les civilisations, est-il indiqué dans le Programme, peut contribuer à des progrès dans différents domaines dont la promotion du renforcement de la confiance aux échelons local, national, régional et international.  Il est également précisé que la participation à ce dialogue doit inclure des membres de toutes les civilisations. 


Le programme d’action invite les Etats, le système des Nations Unies et les organisations internationales et régionales ainsi que la société civile à mettre en oeuvre notamment des programmes visant à développer le dialogue et la compréhension et à bannir l’intolérance, la violence et le racisme entre les peuples en particulier les jeunes.  Il invite également les gouvernements, les organismes de financement, les organismes de la société civile et le secteur privé à mobiliser les ressources nécessaires à la promotion du dialogue entre les civilisations en contribuant notamment au Fonds d’affectation spéciale créé à cette fin par le Secrétaire général en 1999.


Déclarations


M. ABDELAZIZ BELKHADEM, Ministre des affaires étrangères d’Algérie, a estimé que la proclamation de l’Année 2001 en tant qu’année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations était sans conteste un événement marquant dans la réappropriation de l’Histoire de l’humanité tout entière.  Elle témoigne, a-t-il déclaré, à travers la juste reconnaissance des apports de l’ensemble des civilisations à l’humanisation des sociétés, de la volonté partagée de développer et de consolider les bases d’un monde de convivialité, d’entente, d’échanges et d’interactions.  Il n’y a ni péril jaune ni péril vert, a-t-il poursuivi.  Le seul péril est celui de l’intolérance qui n’est l’apanage d’aucune religion ou civilisation.  Le plus grand péril est celui de la haine ou du rejet de l’autre. 


Le Ministre a souligné le fait que l’Algérie a toujours été au carrefour des échanges en Méditerranée.  De Saint-Augustin à l’émir Adkeldader, les apports algériens à la spiritualité, à la tolérance et à la culture universelles ne peuvent que nous prédisposer à être attentifs aux fractures contemporaines, a-t-il déclaré.  L’ère des confrontations n’a eu cours que parce que les extrémismes ont prévalu dans un environnement fait de suspicion et d’exclusion.  Connaître l’autre, c’est aller vers lui, c’est le comprendre, mieux le connaître.  Nous ne sommes pas ceux qui pensent qu’il y a de bonnes et de mauvaises civilisations, que certaines civilisations sont supérieures à d’autres.  Nul ne peut douter que nous assistions à la formation de plus en plus étendue d’une civilisation de l’universel qui n’est que la résultante et le fruit des apports et des contributions des différentes civilisations humaines depuis la nuit des temps.  Citant en exemple les langues vernaculaires qui meurent pour avoir perdu la bataille de la jonction avec l’universel, il a fait observer que l’irrésistible élan vers l’universel avait lui aussi ses victimes.  Citant Roger Garaudy, il a déclaré que «il n’y a de véritable dialogue des civilisations que si chacun est pénétré de cette certitude que l’autre homme, c’est ce qui manque pour être pleinement un homme.»


Pour que le dialogue des civilisations puisse véritablement être une composante essentielle des échanges humains, a-t-il conclu, les gouvernements doivent y assumer les responsabilités qui sont les leurs.  En se portant co-auteur du programme mondial de dialogue entre les civilisations soumis à notre Assemblée, l’Algérie fait preuve de fidélité à son patrimoine civilisationnel et un acte de foi en sa vocation universelle.

M. SHEN GUOFANG (Chine) a indiqué que dans l’Histoire de l’humanité, il s’est trouvé certaines circonstances au cours desquelles une civilisation niait les autres et tentait d’imposer l’ensemble de ses valeurs.  Néanmoins, de telles tentatives ont toutes échoué car elles vont à l’encontre de la tendance historique du développement humain.  Il n’y a pas de civilisations supérieures ou inférieures dans ce monde; elles sont au contraire toutes égales.  Des changements profonds se produisent de nos jours à l’échelle internationale, avec notamment la multipolarisation de la situation mondiale, la mondialisation économique et le rapide développement des technologies qui créent des opportunités sans précédent pour le développement, ainsi que des problèmes mondiaux tels que la détérioration de l’environnement, le terrorisme, la pauvreté, et le fossé grandissant entre le Nord et le Sud.  Dans ces circonstances, a-t-il ajouté, les pays doivent faire preuve d’un esprit large et d’une vision dans la conduite des affaires afin de régler les différends et les différences par des moyens pacifiques.  Nous devons promouvoir le développement de la civilisation humaine et faire face ensemble aux défis de la mondialisation afin d’établir des relations d’égalité, de bénéfice mutuel, de confiance et de coopération entre les pays.


L’attaque terroriste du 11 septembre a été une destruction barbare de vies humaines et une grave menace à la paix et la sécurité internationales, a-t-il déclaré.  Cela n’a rien à voir avec la civilisation humaine.  La lutte lancée par la communauté internationale contre le terrorisme, a-t-il ajouté, n’est pas un conflit entre les différentes races, civilisations ou cultures mais une lutte entre la justice et le mal, entre la civilisation et la barbarie.  Tous les pays, a indiqué le représentant, devraient assumer leurs responsabilités dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes.


Les Nations Unies, a-t-il poursuivi, jouent un rôle irremplaçable dans la promotion du dialogue entre les civilisations.  Ils devraient conduire ce dialogue, a-t-il indiqué, afin de changer les survivances négatives de la guerre froide sur les relations internationales, afin de promouvoir le principe de démocratie et d’égalité dans les affaires internationales.  Le représentant a également souhaité que ce dialogue aboutisse à la prise de conscience des difficultés et les problèmes auxquels font face les pays, particulièrement les pays en développement, dans le processus de la mondialisation économique.  Les Nations Unies devraient sensibiliser la communauté internationale au respect et à la promotion de la diversité des civilisations, améliorer la protection des héritages culturels et grâce aux moyens modernes, encourager les peuples de tous les pays à mener à bien des échanges culturels.


M. T.C.A RANDACHARI (Inde) a estimé qu'aujourd'hui le monde ne pouvait pas revendiquer un nombre déterminé de civilisations.  Les échanges culturels, tout en franchissant les frontières, ont enrichi la diversité culturelle.  Les cultures ne sont pas statiques et elles savent s'adapter aux changements de leur environnement, a-t-il ajouté.  Le représentant a regretté que certains documents du Secrétariat établissent une distinction entre les civilisations qui perçoivent la diversité comme une menace et celles qui la perçoivent comme une chance.  En effet, le dialogue entre les civilisations qui existe depuis de nombreuses années a érodé l'ignorance née de l'ethnocentrisme et a montré que toutes les sociétés humaines possèdent leurs civilisations et leurs cultures respectives.  Pour le représentant le dialogue peut aider à faire prendre conscience qu'aucune civilisation n'est supérieure à une autre et, que de ce fait il ne peut y avoir de fin de l'Histoire.


M. Randachari a déclaré que, même si les civilisations sont différentes, elles ont des valeurs et des objectifs communs dont, en particulier, le droit à la vie.  Il s'est félicité de ce que le dialogue ait permis la codification d'instruments internationaux qui permettent la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales.  Au nombre des valeurs et des principes communs qui devraient nous gouverner, on peut également compter la démocratie libérale et participative, la primauté du droit et la tolérance, a poursuivi le représentant.  Ce sont d'ailleurs ces valeurs communes que les terroristes nient, a-t-il conclu.


M. MOHAMMAD AL-AWDI (Koweït) a indiqué que son pays avait appuyé l’initiative du dialogue depuis le début et avait parrainé l’ensemble des résolutions présentées à l’Assemblée générale sur ce point.  Il a souligné le fait que le Koweït avait conclu des traités et des accords bilatéraux favorisant le dialogue entre les cultures, mis en place des programmes nationaux et différentes activités dont un festival culturel et une exposition internationale du livre.  Le Koweït coopère avec les organisations internationales en faveur des droits de l’homme et du dialogue entre les civilisations.  Il a précisé qu’en tant que capitale culturelle du monde arabe pour 2001, le Koweït a accueilli de nombreuses manifestations dont des expositions de l’UNESCO.  Le Koweït, a-t-il déclaré, a donc joué un rôle important dans la célébration de l’Année internationale du dialogue entre les civilisations.


Le représentant a insisté sur le fait que la civilisation arabe avait renoncé à tout terrorisme, contrairement à ce que prétendent certains auteurs.  Le dialogue entre les civilisations n’est pas seulement une riposte au terrorisme, c’est l’ennemi mortel du terrorisme, a-t-il conclu.


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a déclaré que ce débat était l’occasion de réaffirmer face au monde que seul le rapprochement entre les hommes était à même de promouvoir la paix et le progrès humain, une arme unique pour créer un climat de paix, de sécurité et de confiance entre les nations.  Il a également souligné la dimension sociologique, spirituelle, culturelle et comportementale de l’être humain et a appelé les Nations Unies à jouer un rôle fédérateur des États Membres dans un processus de dialogue entre les civilisations, à l’heure où les technologies de la communication avaient réduit le monde à un village planétaire.  L’objectif paix et sécurité internationales ne saurait être atteint par les seules vertus du désarmement, des opérations de maintien de la paix ou de gestion de conflits, a-t-il ajouté.


Le Burkina Faso qui compte une soixantaine de groupes ethniques et plusieurs communautés religieuses qui vivent en parfaite harmonie.  Animisme, Islam et Christianisme vivent en parfaite intelligence et même parfois en complicité pour apporter leur contribution à la préservation d’un climat de paix, de concorde et de stabilité.  Lors des fêtes de l’une des communautés, les autres lui adressent des vœux de bonheur et il n’est pas rare de voir des musulmans fêter Noël et les chrétiens célébrer le Mouloud.  Le représentant du Burkina Faso a exprimé l’espoir que le Dialogue entre les civilisations permettra d’aboutir à une véritable tolérance, l’acceptation et le respect de l’autre, de sa façon de penser, de vivre, de se comporter, réflexe qui devait s’enraciner en chacun de nous, dans nos sociétés et notre existence quotidienne.


Mme TAN YEE (Singapour) a déclaré que le dialogue entre les civilisations était menacé par des extrémistes et a appelé la communauté internationale à rejeter les discours de haine.  Elle a estimé que le dialogue doit être mené à différents niveaux car les civilisations ne sont pas des entités monolithiques avec des frontières définies et figées, mais un mélange dynamique de particularités et de spécificités différentes en matières linguistiques, culturelles, ethniques, religieuses, gastronomiques et autres.  Ce dialogue a lieu a tout moment de la journée et est devenu plus large ses dernières années avec la mondialisation, a-t-elle ajouté.  La représentante a souligné l’importance du commerce comme niveau de contact le plus important entre les civilisations comme cela a toujours été le cas depuis l’Antiquité.  A son avis, la libéralisation du commerce, peut favoriser les interactions et les relations commerciales entre les populations de différents pays et plus particulièrement entre les pays développés et les pays en développement que la communauté internationale doit aider à créer les infrastructures nécessaires pour favoriser l’investissement étranger.  Elle a attiré l’attention sur les migrations et les étrangers qui sont une source vitale pour les échanges et a regretté la xénophobie et le réflexe de repli sur soi nés suite aux actes terroristes du 11 septembre.


Elle a, par ailleurs, dénoncé le piège qui consistait à penser que la civilisation était quelque chose de fixe et d’immobile.  Elle se développe et s’adapte à de nouvelles réalités et aux époques grâce à des interactions.  Elle a également cité le développement qu’a connu son pays grâce à de nombreuses interactions au cours de son histoire et qui font qu’aujourd’hui Singapour était un véritable carrefour entre le Sud et le Nord, entre l’Ouest et l’Est, marqué et enrichi par les influences de la Chine, de l’Inde, de la Péninsule arabique et de l’Europe.  Les sociétés les plus fortes sont celles qui ont su accueillir les cultures et les modes de pensée les plus différents, a-t-elle encore ajouté.  Pour elle, une culture qui a peur de la diversité est vouée à sa propre destruction.


M. AHMED ABOUL GHEIT (Egypte) a indiqué que le dialogue entre les civilisations n’a jamais été plus important qu’aujourd’hui.  Il ne s’agit pas d’un luxe philosophique qui reste le privilège de quelques-uns.  Nous avons besoin d’un dialogue qui jette les bases des forces de l’intégration, a-t-il ajouté.  Il faut d’abord définir la civilisation et comprendre ses liens avec d’autres notions qui l’entourent, comme le nationalisme et la religion.  La civilisation, a-t-il poursuivi, est le résultat d’un processus d’interactions entre tous les éléments et leurs combinaisons.  Le dialogue entre les civilisations commence par la reconnaissance de l’égalité entre toutes les civilisations et leurs apports dans le destin de l’humanité loin de toute prétention de supériorité et loin du racisme.


Le patrimoine humain de toutes les civilisations est riche en points communs et en rapprochements susceptibles de vaincre tous les prétextes d’affrontements, a encore dit le représentant.  Toutes les civilisations sont en réalité une partie d’un système unique de la civilisation humaine.  Chaque progrès vient enrichir après une période, les autres civilisations.  L’humanité n’a pas réalisé son progrès et son développement grâce aux efforts d’une seule civilisation.  D’autre part, le meilleur début du dialogue entre les civilisations doit s’effectuer par le dialogue au sein même des civilisations.  Chaque civilisation, a-t-il poursuivi, doit opérer une purification en éliminant tout sentiment de supériorité et tout concept qui résiste devant la pensée logique et rationnelle. 


Il faut comprendre l’importance de ne pas rejeter l’autre.  La meilleure expression de notre vision en Egypte du dialogue entre les civilisations a été exprimée par le Président Moubarak, lorsqu’il a déclaré qu’il faut comprendre que la religion ne doit pas être utilisée comme un prétexte de conflit entre les peuples et que toute religion doit oeuvrer pour la coexistence entre les peuples.  Les musulmans n’ont pas été les seuls à réaliser les progrès dans notre civilisation arabo-islamique, les chrétiens et les juifs  ont aussi apporté une contribution précieuse. 


M. SERGEI LING (Bélarus) a déclaré qu’il était très symbolique que l’Année du dialogue entre les civilisations coïncide avec le début du siècle et du Millénaire.  Néanmoins, il a regretté la persistance de nombreux conflits, de problèmes écologiques, de menaces sociales, de l’augmentation générale des dépenses militaires et du fossé grandissant entre les pays développés et en développement qui ont à faire face à un nombre croissant de flux de réfugiés, de pertes de vies humaines à cause des conflits, voire l’expansion du VIH/sida.  C’est pourquoi il faut que les principes de démocratie et d’égalité prévalent dans les affaires internationales, dans un souci de respect entre tous les pays, petits ou grands, riches ou pauvres.  C’est ce à quoi il faut arriver si nous voulons combattre efficacement le terrorisme, a-t-il ajouté.


Les Nations Unies ont un rôle fondamental à jouer dans le processus d’encouragement au dialogue entre les civilisations et à cet égard, il a fait sien l’avis du Secrétaire général selon lequel les Nations Unies avaient été créées dans la foi que le dialogue triompherait de la discorde, que la diversité était une vertu universelle et que les peuples du monde étaient bien plus unis par leur volonté commune de se rencontrer que divisés par leurs identités différentes.  Il a cité l’exemple de son pays qu’il a qualifié d’exemple miniature de dialogue entre les civilisations.  En effet, il y a plus de 140 minorités ethniques sur le territoire du Bélarus et toutes bénéficient d’un droit au développement, qui comprend le développement de leur identité linguistique, culturelle et historique et 26 confessions y sont recensées, a-t-il ajouté.  En conclusion, le représentant du Bélarus a précisé que depuis l’établissement de la Communauté des États indépendants, son pays avait participé activement à toutes les formes d’intégration, parce qu’il considérait cette étape comme un préalable à un développement économique et politique stable dans les États nouvellement indépendants et qu’il poursuivrait ses efforts dans ce sens.


M.YUKIO SATOH (Japon) a déclaré qu’il est paradoxal que ce soit les attentats odieux qui nous aient fait prendre conscience et de la façon la plus cruelle de l’intensité de la menace que représente le terrorisme pour la civilisation.  La communauté internationale doit donc coopérer à l’élimination du terrorisme.  Mais notre attaque doit être dirigée contre les terroristes et non contre les pays musulmans ou arabes, a-t-il précisé.  Il a rappelé que le Gouvernement du Japon a lancé l’initiative visant à renforcer la compréhension mutuelle entre le Japon et les pays musulmans dans le cadre de la promotion du dialogue entre les civilisations et qu’il a déployé des efforts nouveaux pour renforcer la compréhension de l’islam en créant pour ce faire un réseau d’intellectuels.  Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, à la lumière de ces efforts, on peut dire qu’il ne fait aucun doute que toutes les civilisations ont été enrichies et stimulées par les interactions avec d’autres, même si des conflits se sont déclenchés comme conséquence de ces interactions.  Il a indiqué que le Japon a assimilé certains aspects d’autres civilisations et qu’il en a retiré une véritable tolérance.

Il devient très important pour les différentes civilisations de ne pas se faire concurrence pour dominer les autres.  Alors que la mondialisation progresse, les différentes civilisations entrent en contact en très peu de temps d’une façon qui met en jeu des populations entières.  La mondialisation crée des différences au sein des sociétés elles-mêmes, a-t-il fait remarquer, ce qui engendre parfois de l’intolérance au sein des sociétés vis-à-vis d’autres civilisations.  Le Gouvernement du Japon souhaite que tous les peuples comprennent que la mondialisation ne peut être arrêtée et que tous respectent les religions, les coutumes et les cultures chères aux autres.  Il faut promouvoir des échanges entre jeunes et il est important que tous reconnaissent que ceux qui vivent ailleurs sont des êtres humains et donc ne diffèrent en rien d’eux-mêmes.  Il faudra redoubler d’efforts dans notre coopération afin d’élargir les dialogues et les échanges entre civilisations, a conclu le représentant.


M. FAWZI SHOBOKSHI (Arabie saoudite) a regretté que certaines puissances de l'Ouest voient dans les musulmans et les Arabes les ennemis réels de l'esprit de notre temps et les relient au terrorisme.  Ces puissances, a-t-il poursuivi, estiment que les catastrophes de New York et de Washington sont la preuve que l'hypothèse de la mondialisation des valeurs ne s'applique pas aux musulmans et aux Arabes.  Les auteurs de ces accusations ignorent que le terrorisme est un phénomène international qui n'est pas limité à une nation, une race ou une religion et qu'il a toujours été présent dans chaque culture au cours de l'Histoire.  Par conséquent, le représentant a souhaité que le terrorisme ne soit pas considéré comme un phénomène arabe sous prétexte de devoir trouver des justifications à des actions politiques.  Il a estimé que la violence, qui va de pair avec la haine et la cruauté, est le résultat de la priorité accordée à la recherche d'intérêts économiques et d'objectifs politiques par l'utilisation d'un pouvoir unilatéral et tyrannique auquel fait défaut la justice et l'équité.  Dans ce contexte, la communauté internationale, représentée par ses gouvernements, ses institutions, ses organisations régionales et internationales et, en premier lieu par les Nations Unies, devrait travailler à la recherche des racines du terrorisme et à la compréhension de ses causes. 


M. Shobokshi a en outre souligné que l'isolement, les préjugés, le racisme, la dérision de la culture de l'Autre, des religions et des croyances, le sentiment de supériorité et la haine ne faisaient pas parties des enseignements du Coran.  Enfin, le représentant a appelé à un dialogue qui rationalise et contrôle la mondialisation afin qu'elle ne remplace pas les mécanismes d'interaction entre les civilisations, les différentes cultures et la connaissance par une culture unique fondée sur la destruction des autres.  La mondialisation ne doit pas imposer la supériorité de certaines valeurs sans respect pour les héritages et les croyances culturelles des autres.


M. MOHAMMED ARROUCHI (Maroc) a estimé que le dialogue entre les civilisations s'imposait plus que jamais au moment où le processus de mondialisation révèle de plus en plus la profondeur et la complexité de la diversité humaine dans tous ses aspects.  La conviction inébranlable du Royaume du Maroc en la vertu du dialogue se trouve bien ancrée dans l'Histoire de ses relations internationales, a-t-il ajouté, et sa situation géographique l'a érigé en terre de contact entre l'Europe, le monde arabe et l'Afrique subsaharienne.  Les Arabes ont servi notamment de relais à la civilisation occidentale, puisqu'ils ont pu préserver et faire prospérer la tradition gréco-latine. 


Le représentant a déclaré que toute culture vit des emprunts et des interférences avec d'autres cultures et avec son environnement mais pour qu'il y ait ouverture et dialogue, il est indispensable que le corps social accepte et protège les libertés individuelles, la diversité des opinions et le respect de la différence.  M. Arrouchi a en outre estimé que le dialogue des cultures prend d'abord appui sur le respect des droits fondamentaux de la personne humaine mais qu'il ne peut se développer que s'il intègre la dimension de la relativité des perceptions humaines et de leur diversité et que s'il abandonne toute prétention à la hiérarchisation de ces perceptions.  Il a regretté que certains veuillent structurer ou protéger leur culture en inventant une menace extérieure.  Cette vision n'est défendue aujourd'hui que par quelques groupuscules extrémistes mais le représentant a déploré que d'autres veuillent profiter de ces actes extrémistes pour faire le procès de telle ou telle religion ou telle civilisation.  Dans ce contexte, il a rappelé que les valeurs universelles qui fondent les Nations Unies bannissent aussi bien la culpabilisation et la responsabilité collectives que la punition collective.  Il a également ajouté que l'accélération de la mondialisation ne doit pas signifier l'uniformisation du monde.  Enfin, le représentant a fait remarquer que la coopération interétatique et la possibilité donnée à l'intérieur d'un même État  de s'exprimer et de gérer ses propres affaires sont le meilleur gage d'un dialogue fécond entre les civilisations.


M. ABDUL-DAYEM MUBAREZ (Yémen) a déclaré que les attaques terroristes avaient montré qu’il était urgent d’intensifier le dialogue et d’éradiquer tout type de conflit.  Il a insisté sur l’urgence de l’éradication du terrorisme qui, a-t-il déclaré, sème la confrontation, la violence et entrave le développement.  Il a souhaité que le dialogue entre les civilisations aille de l’avant, car il s’agit d’un outil essentiel de lutte contre le terrorisme, «notre pire ennemi».  Il a remercié le Président Khatami pour le rôle qu’il a joué dans la promotion de ce dialogue.  Le représentant a attiré l’attention sur le fait que son pays a été, pendant toute son histoire, un lieu de contacts entre l’Asie et l’Afrique.  Il a indiqué qu’il avait mis en place des programmes spéciaux et des programmes scolaires visant à promouvoir le dialogue.  Il a estimé qu’une stratégie à long terme était nécessaire et qu’il était important de sensibiliser les journalistes, puisque certains d’entre eux avaient récemment assimilé le terrorisme à l’islam et aux pays arabes ce qui, a-t-il dit, constitue un appel à l’affrontement entre les cultures.  L’humanité a assez souffert de l’intolérance et des théories de supériorité ethnique et religieuse, a-t-il conclu.


M. JUAN GABRIEL VALDES (Chili) a estimé qu’aujourd’hui on a essayé de justifier la violence au nom de la défense de la culture et des crimes odieux ont été commis au nom de Dieu.  Il faut proclamer les valeurs de tolérance, de liberté, de respect des droits de la personne humaine, voilà ce qui nous unit, a-t-il ajouté.  Il est important que les Nations Unies se lancent dans un débat de ce niveau, lieu naturel de dialogue entre les civilisations.  La tolérance doit être considérée comme la principale richesse de l’humanité.  Nous, en Amérique latine, venons d’un mélange extraordinaire, et nous ne pouvons que reconnaître la richesse de la pluralité, a-t-il poursuivi.  La mondialisation a créé des contacts qui n’avaient jamais été réalisés jusque-là depuis la découverte de l’Amérique.  Il a cité la Conférence de Vallalolid et le Père Las Casas qui a perçu l’unicité de la diversité.  Il faut, a-t-il déclaré, faire preuve de la même ouverture d’esprit.  Il n’y a pas d’autres solutions car il ne faut pas non plus idolâtrer la science, se laisser pousser par une folie technologique.  Nous ne pouvons pas oublier que l’intégration vertigineuse constitue une destruction systématique des racines. 


Citant le Pape Jean-Paul II, le représentant a rappelé que les puissantes campagnes de communication propagent une vision globale qui ne tient pas compte des autres cultures.  Trop souvent, notre civilisation occidentale a regardé le monde extérieur comme étranger, elle l’a regardé mais ne l’a pas vu.  Le dialogue doit être réalisé avec humilité et fraternité.  Il doit contribuer à jeter des bases de principes afin de rejeter les prophéties d’une science néo-malthusienne qui ne parle que de richesses.  La moitié de la planète, a-t-il poursuivi, ne doit pas être exclue du progrès.  Il faut réaffirmer que tous les droits sont universels, indivisibles, interdépendants, le devoir des Etats étant de protéger tous les droits de l’homme et les libertés fondamentales.  Il faut éliminer des livres scolaires pour enfants et les concepts qui considèrent l’autre comme un ennemi, a par ailleurs conclu le représentant. 


Mme MADINA B. JARBUSSYNOVA (Kazakhstan) a déclaré que la mondialisation avait dessiné les contours d’un nouvel ordre mondial qui avait promu un enrichissement mutuel entre les civilisations et créé de nouvelles opportunités en matière d’échanges culturels.  Néanmoins, elle a relevé que dans un monde en pleine évolution, nous nous heurtons à des défis comme la lutte contre le racisme, la xénophobie, qui étaient la conséquence des différences entre les nations, mais aussi le produit de la haine et de l’ignorance.  Elle a également rappelé l’exemple de son pays devenu indépendant voilà dix ans et, qui depuis, s’était transformé en véritable société démocratique, une société humaine qui avait proclamé l’égalité entre les cent trente peuples et nationalités du Kazakhstan.  A et égard, elle a cité le caractère exemplaire de l’Assemblée des peuples du Kazakhstan, organisme non gouvernemental qui est une tribune pour toutes les composantes de ce pays.  Elle a fait sien le point de vue de M. Koichiro, Directeur général de l’UNESCO, selon lequel le dialogue devait commencer à la maison.  Elle a également souligné que l’harmonie interethnique et le dialogue entre les cultures devraient se développer tout en respectant les autres cultures et a appelé à ne pas condamner tous les musulmans ou Arabes à la suite des récents actes terroristes.


Par ailleurs, elle a déclaré que le dialogue entre les civilisations était un outil important pour permettre à toutes les cultures de trouver leur place dans un monde compliqué, et que l’année destinée à ce dialogue devait être une occasion supplémentaire pour prévenir les conflits aux niveaux international, national et local, de réduire l’incompréhension et le manque de confiance entre les civilisations, une réelle opportunité pour renforcer la démocratie et le pluralisme.  En conclusion, elle a fait sienne la déclaration du Secrétaire général selon laquelle aucune religion, aucun peuple et aucune région ne pouvaient être tenus responsables des actes de quelques individus.


SERGEV V. LAVROV (Fédération de Russie) a fait remarquer que le vandalisme au XXIème siècle s'est exprimé sous la forme de l'intolérance, de l'extrémisme et du terrorisme.  Les auteurs d'actes terroristes rejettent l'Histoire, pervertissent les religions et cherchent à opposer les nations les unes aux autres.  Nous devons répondre avec un grand courage moral, a-t-il déclaré.  Le représentant a rappelé que la Russie possède une expérience unique en matière de coexistence d'importantes cultures et religions et il a précisé que l'interaction et l'enrichissement mutuels étaient la base de l'identité nationale russe.  C'est la raison pour laquelle, a-t-il poursuivi, nous sommes en accord avec les


principes de dialogue et de tolérance.  Il a, dans ce contexte, rappelé l’engagement de son pays dans la poursuite de ces objectifs notamment par la mise en place du projet "culture de paix en Russie-année 2001" et l'adoption d'un programme fédéral intitulé "La formation d'un esprit tolérant et la prévention contre l'extrémisme dans la société russe". 


M. Lavrov a déclaré que la notion de "monde russe" a toujours dépassé les frontières géographiques ainsi que celles des groupes ethniques russes et que la tâche principale de son gouvernement est de préserver la culture nationale, d'aider les ressortissants russes à défendre leurs droits humains et à la protéger contre la discrimination.  Il a également fait remarquer que les civilisations diffèrent dans leurs latitudes géographiques, leur zones horaires, leurs langues, leurs expériences historiques mais que les peuples des Nations Unies ont une aspiration commune à sauver les générations futures de la menace de la guerre, à réaffirmer la foi dans les droits fondamentaux de l'homme, à promouvoir le progrès social et de meilleures conditions de vie.  C'est pourquoi, dans le contexte actuel, il est indispensable de renforcer le rôle des Nations Unies.  En conclusion, le représentant a estimé que la mondialisation ne devait pas impliquer l'uniformisation des cultures.  Le monde a besoin de diversité.


M. J.ENKHSAIKHAN (Mongolie), a estimé qu’il est grand temps d’aborder la question du dialogue entre les civilisations au moment où le monde est encore en état de choc après les attentats du 11 septembre.  L’importance de ce débat, a-t-il ajouté, réside dans le fait que l’examen par l'Assemblée générale constitue en lui-même une forme de dialogue entre les civilisations.  La communauté internationale doit poursuivre son travail de promotion d’une norme d’interactions et de relations entre les nations, basée sur le dialogue, la coopération et le respect mutuel.  Ce dialogue est fondamental, a-t-il poursuivi, si nous voulons atteindre l’un des principaux objectifs des Nations Unies qu’est la prévention des conflits.  Le représentant a constaté que l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, (UNESCO) a été à la pointe de ce dialogue, celui-ci ayant été choisi par l’UNESCO comme objectif dans sa stratégie à moyen terme pour la période 2002-2007.


Beaucoup d’activités ont été mises en place en Mongolie, a déclaré le représentant pour promouvoir le dialogue entre les civilisations.  Il a notamment évoqué le symposium intitulé «Dialogue international: interactions entre les nomades et les autres cultures d’Asie centrale» organisé par l’Institut international d’études des civilisations nomades.  La Mongolie, a-t-il poursuivi, a tout mis en oeuvre pour développer les études relatives à la civilisation nomade.  La capacité des nomades de s’adapter à la nature pourrait présenter un intérêt particulier lorsque l’on élaborera les mesures visant à protéger et à préserver notre nature commune et notre environnement.  Nous vivons à une ère de mondialisation accélérée, a poursuivi le représentant.  Il faut garantir, a-t-il indiqué, une distribution plus équitable des bénéfices de la mondialisation parmi les différents pays et les groupes au sein des sociétés.  La mondialisation et l’interdépendance croissante entre les nations nous obligent à chercher une nouvelle vision des relations internationales basée sur un esprit de paix, de respect mutuel de dialogue et de coopération, a conclu le représentant.


M. PETRO DATSENKO (Ukraine) a estimé que, dans les circonstances actuelles, la communauté internationale doit manifester sa capacité de s'adapter aux nouveaux problèmes et réalités du monde contemporain.  Elle doit garantir la possibilité de préserver les traditions de libre développement de chaque nation afin d'assurer une coexistence harmonieuse et pacifique ainsi qu'un enrichissement mutuel des nations et des cultures du monde, a-t-il précisé.  C'est pourquoi le dialogue entre les civilisations doit être une force motrice chargée de promouvoir le respect et la compréhension mutuels pour s'attaquer aux problèmes de sous-développement, de pauvreté, de maladie ainsi qu'à ceux de la xénophobie, du racisme, de l'extrémisme et du terrorisme.


Le représentant a en outre fait remarquer que la diversité des cultures et des traditions est une valeur unique de l'humanité.  Dans ce contexte, les Nations Unies et ses institutions spécialisées ont un rôle fondamental à jouer ainsi que les autres organismes régionaux et internationaux, les associations nationales, les partis politiques, les organisations religieuses, les parlements et les gouvernements, les scientifiques, les intellectuels et les associations de jeunes.  Toutes ces institutions peuvent contribuer à créer un climat de confiance et de tolérance fondé sur des valeurs et des principes communs.  Il a ajouté que la seule condition d'un dialogue réussi entre les civilisations est la mise en place d'un dialogue au sein des civilisations elles-mêmes.  A cet égard, le représentant a rappelé que son pays avait été toujours convaincu que le dialogue entre les religions est un élément essentiel de cohésion et, dans ce contexte, l’Ukraine a constitué un Conseil national ukrainien des églises et des organisations dont l’objectif est de résoudre les problèmes existants et émergents dans le cadre de la cohabitation de différentes religions. 


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