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PNUE/33

LA COUCHE D'OZONE MISE A RUDE EPREUVE PENDANT QUE LES GOUVERNEMENTS SE REUNISSENT POUR TRACER LA VOIE A SUIVRE

4 décembre 2000


Communiqué de Presse
PNUE/33


LA COUCHE D’OZONE MISE A RUDE EPREUVE PENDANT QUE LES GOUVERNEMENTS SE REUNISSENT POUR TRACER LA VOIE A SUIVRE

20001204

PNUE, Ouagadougou/Nairobi, 4 décembre 2000 – Au moment où la détérioration de la couche d’ozone est à son paroxysme et se trouve accélérée par le réchauffement de la planète, les gouvernements du monde entier se réunissent au Burkina Faso, du 11 au 14 décembre, pour assurer l’élimination des chlorofluorocarbones (CFC) et d’autres substances visées par le Protocole de Montréal.

«Si d’énormes progrès ont été accomplis au cours de la décennie écoulée dans l’élimination des substances chimiques appauvrissant la couche d’ozone, l’état de santé de celle-ci n’en reste pas moins critique », a déclaré M. Klaus Töpfer, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement, sous l’égide duquel a été adopté le Protocole de Montréal de 1997 relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone.

« Le principal défi que nous devons relever au cours de la prochaine décennie – et pendant la réunion en cours ici à Ouagadougou – consiste à compléter les efforts déployés durant la décennie écoulée afin que les pays en développement disposent des ressources financières et technologiques dont ils ont besoin pour mener à terme la transition vers des systèmes économiques non préjudiciables à l’ozone ».

En septembre dernier, des mesures satellitaires ont montré que le « trou » de l’ozone stratosphérique au-dessus de l’Antarctique avait atteint la superficie record de 28,3 millions de kilomètres carrés (soit environ un million de kilomètres carrés de plus que le record précédent, établi en 1998). Au début de l’année, la diminution de la couche d’ozone au-dessus des latitudes septentrionales avait également atteint des niveaux records, laissant présager l’apparition d’un deuxième trou d’ozone au-dessus de l’Arctique. Si cette prévision devait se réaliser, des millions de personnes seraient exposées à des doses dangereuses de rayonnement ultraviolet B.

Le danger est représenté par le fait que les substances chimiques qui appauvrissent la couche d’ozone ont une longue durée de vie et mettent beaucoup de temps à gagner la stratosphère. C’est ainsi que les substances chimiques ayant fait l’objet d’un rejet il y a des années sont encore présentes dans l’atmosphère et contribuent aux concentrations records que l’on connaît aujourd’hui.

Par ailleurs, d’aucuns pensent que les changements climatiques à l’échelle de la planète ont pour effet de ralentir le processus de reconstitution de la couche d’ozone. En effet, le réchauffement de l’atmosphère près du sol entraîne le refroidissement de la stratosphère. Or, le froid dans la stratosphère, en particulier au début du printemps antarctique, provoque la catalyse des processus chimiques destructeurs des molécules d’ozone.

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Les représentants des 175 Etats signataires du Protocole participeront à une réunion préparatoire les 11 et 12 décembre, avant d’adopter des décisions durant la session de haut niveau de la douzième Réunion des Parties au Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone, les 13 et 14 décembre.

Parmi les principaux points inscrits à l’ordre du jour de la réunion, figure l’examen des données communiquées par les pays en développement pour 1999, en ce qui concerne les CFC. En vertu du Protocole, les pays en développement se sont engagés à geler leurs émissions de CFC aux niveaux moyens de la période 1995-1997, et ce au cours de la période de 12 mois terminée le 30 juin 2000. Ils doivent dès maintenant commencer à réduire rapidement leurs émissions, de manière à atteindre une diminution de 50 % en 2005 ; la date butoir pour une élimination complète a été fixée à 2010. Quant aux pays développés, ils ont presque entièrement cessé d’utiliser ces substances chimiques en 1996.

Une analyse des données pour 1998 montre que, dans 63 pays en développement, la consommation de CFC est déjà inférieure ou égale à la période de référence 1995-1997, ce qui signifie que ces pays sont en bonne voie pour s’acquitter de leurs engagements. En outre, huit des neuf pays en développement producteurs de CFC ont réduit leur production en dessous du niveau de référence. Les données pour 1999 permettront encore mieux de vérifier si les pays en développement réalisent leurs objectifs de gel des CFC, mais, en tout état de cause, seules les données pour l’an 2000 donneront une réponse définitive sur le respect des engagements.

Ces chiffres encourageants sont étroitement liés aux succès obtenus par le Fonds multilatéral, dont le Comité exécutif se réunit également ici, du 2 au 8 décembre. Depuis 1991, le Fonds a déboursé plus de 1 milliard de dollars des Etats-Unis en faveur de l’élimination de la consommation de 135 000 tonnes de CFC et de halons et de la production de près de 37 000 tonnes, et ce dans plus de 110 pays en développement.

Une autre question devant être examinée à Ouagadougou a trait à la proposition de la Communauté européenne tendant à resserrer le calendrier prévu dans le Protocole pour l’élimination de la consommation, par les pays en développement, d’hydrochlorofluorocarbones (HCFC), l’un des principaux produits de substitution aux CFC. Les auteurs de cette proposition sont en effet préoccupés par le double fait que les HCFC, bien que beaucoup moins destructeurs que les CFC, contribuent bel et bien à l’appauvrissement de la couche d’ozone et que les produits de substitution ne sont pas encore disponibles sur le marché.

Actuellement, les pays en développement se sont engagés à geler leur consommation de HCFC en 2016 et à l’éliminer complètement en 2040. La proposition de la Communauté européenne vise à avancer la date du gel à 2007 et à fixer quatre paliers de réduction intérimaires avant l’élimination complète en 2040.

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Parmi les autres questions appelant une décision de la réunion, figurent les mesures visant à faciliter l’abandon progressif des inhalateurs à doseur basés sur les CFC et utilisés par les personnes souffrant d’asthme, les efforts visant à prévenir le trafic illicite, l’apparition sur le marché de nouvelles substances appauvrissant la couche d’ozone, les exonérations aux fins de l’utilisation des substances réglementées comme agents de transformation dans l’industrie chimique et autres questions techniques.

Si le Protocole de Montréal a été ratifié par 175 gouvernements et l’Amendement de Copenhague par 111 gouvernements, les amendements adoptés par la suite, qui contiennent d’importantes réglementations nouvelles, nécessitent encore de nombreuses ratifications supplémentaires, en particulier l’Amendement de Montréal de 1997 (seulement 46 ratifications à jour) et l’Amendement de Beijing de 1999 (une seule ratification).

En vertu du Protocole de Montréal de 1987, les gouvernements se sont engagés à éliminer les substances chimiques détruisant l’ozone stratosphérique, lequel est indispensable pour protéger les êtres humains, les plantes et les animaux contre les effets destructeurs du rayonnement ultraviolet. Les scientifiques prédisent que la couche d’ozone commencera dans un prochain avenir à se reconstituer et retrouvera toute sa plénitude dans le courant du XXIe siècle – mais seulement si le Protocole continue d’être appliqué avec vigueur.

Note aux journalistes : La Réunion se tiendra au Centre international des conférences de Ouagadougou. Pour les interviews et des compléments d’information, s’adresser à Michael Graber, Secrétaire exécutif adjoint, secrétariat de l’ozone, PNUE, Téléphone : 254 2 623855, Télécopie : 254 2 623913, Courrier électronique : . Les documents officiels et autres informations sont disponibles sur Internet, à l’adresse ou . Le Gouvernement du Burkina Faso a également mis en place un site web, dont l’adresse est www.ozone2000.bf

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