GA/PKO/169

LE COMITE SPECIAL ADOPTE UNE SERIE DE RECOMMANDATIONS VISANT A RENFORCER LA CAPACITE DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES

4 décembre 2000


Communiqué de Presse
GA/PKO/169


LE COMITE SPECIAL ADOPTE UNE SERIE DE RECOMMANDATIONS VISANT A RENFORCER LA CAPACITE DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES

20001204

Il achève sa session extraordinaire consacrée à l'examen du rapport Brahimi

Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix a adopté cet après-midi une série de propositions et de recommandations visant à pallier les insuffisances actuelles dans le domaine de l'action préventive, de la consolidation de la paix et des stratégies de maintien de la paix. Le Comité spécial, qui achevait sa session extraordinaire consacrée à l'examen du rapport du Groupe d'étude sur les opérations de maintien de paix que présidait l'ancien Ministre des affaires étrangères de l'Algérie M. Lakdhar Brahimi, a ainsi adopté son rapport final qui reprend bon nombre des recommandations contenues dans l'annexe 3 du Rapport dit "Brahimi"*. Parmi celles-ci, le Comité a notamment pris note de l'intention du Secrétaire général de soumettre un rapport sur la prévention des conflits à l'Assemblée générale et au Conseil de sécurité.

Pour ce qui est des stratégies de consolidation de la paix, le Comité a appuyé l'examen de la proposition selon laquelle une somme représentant un faible pourcentage du budget prévu pour la première année de la mission devrait être affectée à la réalisation d'un projet ciblé afin de renforcer l'efficacité de la mission dans la mise en oeuvre de son mandat. Il a demandé instamment que les programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration soient pris en compte dans les prévisions budgétaires des opérations de maintien de la paix dès leurs première phase.

Le Comité a insisté sur la nécessité de fonder les opérations de maintien de la paix sur des mandats clairs et réalistes et sur la nécessité de renforcer et de formaliser le processus de consultations entre le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes. Le Comité spécial a demandé instamment au Conseil de sécurité de doter les opérations de maintien de la paix de moyens nécessaires lorsqu'elles sont déployées dans des situations potentiellement dangereuses. De l'avis du Comité, les pays qui se sont engagés à fournir des unités militaires devraient être invités à assister aux séances d'information du Secrétariat sur des questions touchant à la sécurité de leur personnel en particulier lorsque le recours à la force est envisagé.

Le Comité a également demandé instamment au Secrétariat de poursuivre l'objectif visant à déployer une opération de maintien de la paix dans les 30 jours suivant l'adoption d'un mandat et dans les 90 jours lorsqu'il s'agit d'une opération complexe. Il a par ailleurs accueilli avec satisfaction les mesures prises par le Secrétaire général en vue d’améliorer le processus de sélection des chefs de mission. L'ensemble des dirigeants d'une mission devrait être assemblé au Siège le plus tôt possible pour qu'ils puissent participer aux aspects clefs de la planification de la mission, a estimé le Comité. Celui-ci également a reconnu la nécessité pour les Etats Membres et le Secrétariat de travailler conjointement à la mise à jour et à l'amélioration du Système de forces et moyens en attente des Nations Unies et l'importance d'y inclure une capacité stratégique de transport. Il a pris note dans ce contexte de l'intention du Secrétaire général d’établir une liste d'officiers militaires avant février 2001. Il a également pris note de la nécessité de renforcer la capacité de réserve d'officiers de police civile et il attend avec intérêt la finalisation des "Principes et directives devant régir les Opérations de police civile des Nations Unies".

Le Comité a appuyé la création par le Secrétariat d'un fichier de spécialistes civils pré-sélectionnés qui pourraient être immédiatement déployés dans les opérations de paix. Selon le Comité, la catégorie Service Mobile devrait être réformée et les conditions d'emploi du personnel civil recruté à l'extérieur devraient être révisées. Le Comité reconnaît l'importance de renforcer la capacité d'information rapidement déployable et souligne l'importance d'une information impartiale, exacte et objective et il estime que davantage de ressources devraient être allouées à la part des budgets consacrés à l'information.

Le Comité a insisté par ailleurs sur la nécessité d'effectuer rapidement une étude générale sur la gestion, la structure, les processus de recrutement et les relations internes entre toutes les entités du Secrétariat jouant un rôle en matière de maintien de la paix. Il a insisté sur le fait que l'augmentation du personnel du Département des opérations de maintien de la paix, une fois approuvée par les organes législatifs de l'Assemblée générale, soit réalisée de façon ouverte et transparente. Au-delà de l'accroissement de son personnel, le renforcement de l'efficacité du Département des opérations de maintien de la paix est étroitement lié à sa réforme interne, à la restructuration planifiée de ses pratiques, à la qualité de ses procédures et à l'utilisation efficace de ses ressources, a-t-il souligné. Le Comité a par ailleurs appuyé l'idée de la création d'équipes spéciales intégrées pour renforcer la coordination des mécanismes chargés de répondre aux défis complexes en matière de paix et de sécurité.

Le Comité a reconnu la nécessité de restructurer les Divisions du personnel militaire et de la police civile, en procédant notamment à un détachement des Unités de police civile de la chaîne de commande militaire. Le Comité a insisté également sur la nécessité d'assurer le bon fonctionnement du Groupe des enseignements tirés des missions, pour faire en sorte que les leçons tirées de ces expériences soient à l'avenir mieux prises en considération lors de la définition des plans et mesures relatifs au maintien de la paix. L'importance de fournir des ressources suffisantes au Groupe des enseignements tirés des missions a été soulignée.

Le Comité a demandé au Secrétariat de clarifier à sa prochaine session son intention de développer une "doctrine militaire", un terme qui a été sujet à de multiples interprétations. Par ailleurs, il a reconnu l'importante contribution des activités d'information en direction du public à la réalisation des mandats de la mission. Les retards dans les remboursements des pays contributeurs de troupes sont également au rang des préoccupations du Comité qui a encouragé le Secrétariat à accélérer les processus de remboursement. Le Comité a par ailleurs souhaité que l'on examine les possibilités d'améliorer la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé.

La session extraordinaire du Comité spécial qui avait commencé le 30 octobre dernier était présidée par M. Arthur Mbanefo (Nigéria). MM. Zbigniew Matuszewski (Pologne), Motohide Yoshikawa (Japon), Arnoldo Listre (Argentine) et Michael Duval (Canada) assumaient les fonctions de vice-Présidents. M. Hossam Zaki (Egypte) avait été élu au poste de Rapporteur.

Le Comité spécial reprendra l'examen du Rapport du Groupe d'étude sur les opérations de paix ainsi que son programme de suivi lors des travaux de sa session annuelle qui aura lieu une fois qu’aura été achevé l’examen d’ensemble des opérations de maintien de la paix.

* A/55/305-S/2000/809

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