AG/PAL/802

LA JOURNEE INTERNATIONALE DE SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE PALESTINIEN MARQUEE PAR DE NOMBREUX APPELS AU CALME ET A LA RELANCE DU PROCESSUS DE PAIX

29 novembre 2000


Communiqué de Presse
AG/PAL/802


LA JOURNEE INTERNATIONALE DE SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE PALESTINIEN MARQUEE PAR DE NOMBREUX APPELS AU CALME ET A LA RELANCE DU PROCESSUS DE PAIX

20001129

Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a célébré ce matin, au cours d’une réunion solennelle, la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. Donnant lecture d’un message du Président de l’Autorité palestinienne, M. Yasser Arafat, l’Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies a regretté que contrairement aux attentes de la communauté internationale, cette célébration n’ait pas pu se dérouler cette année dans le contexte de la paix et de l’accession de la Palestine à la qualité d’Etat Membre des Nations Unies. C’est malheureusement une toute autre réalité qui prévaut, a–t-il regretté, le peuple palestinien étant la victime d’une campagne militaire sanglante déclenchée par la puissance occupante. M. Al-Kidwa a lancé un appel pressant en vue d’une solidarité accrue et de la définition d’une position internationale dépourvue de toute équivoque, susceptible d’amener Israël au respect des résolutions pertinentes des Nations Unies, du droit international et du droit humanitaire en particulier. Il a lancé un appel à la mise en oeuvre urgente et complète de la résolution 1322 du Conseil de sécurité et pour que la Commission d’établissement des faits puisse exercer son mandat en toute équité. Il a également souhaité le déploiement d’une mission d’observateurs des Nations Unies sur l’ensemble des territoires occupés par Israël, pour assurer la protection des civils palestiniens.

L’ensemble des intervenants, parmi lesquels se trouvaient le Président de l’Assemblée générale, le Président du Conseil de sécurité et le Secrétaire général des Nations Unies, ont ajouté leurs voix à la sienne pour dénoncer l’escalade de la violence dans la région et le recours excessif à la force par Israël. Ils ont estimé qu’il fallait à tout prix restaurer le calme dès que possible et relancer le processus de paix. Ils ont renouvelé l'engagement contracté par la communauté internationale de parvenir à un règlement global, juste et durable de la question de Palestine, et à cet égard ils ont déclaré que la responsabilité des Nations Unies à l’égard du peuple palestinien restera entière tant que l’on ne sera pas parvenu à une solution d’ensemble conforme au droit international.

En début de séance, les participants ont observé une minute de silence à la mémoire de tous ceux qui ont donné leur vie pour la cause du peuple palestinien et le rétablissement de la paix dans la région.

Les personnalités suivantes ont également pris la parole : le Président du Comité spécial pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien; le Président du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés; le représentant de l’Afrique du Sud, donnant lecture du message du Président de l’Afrique du Sud, en sa qualité de Président du Mouvement des non alignés; le Ministre des affaires étrangères de la Malaisie, en sa qualité de Président de la vingt-septième Conférence islamique des ministres des affaires étrangères; le représentant du Togo, donnant lecture du message du général Gnassingbé Eyadéma, Président de la République togolaise, en sa qualité de Président de l’Organisation de l’unité africaine; le Sous-Secrétaire général aux affaires de Palestine de la Ligue des Etats arabes, donnant lecture du message de M. Abdel Meguid, Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes; le représentant du réseau international des ONG sur la question de Palestine; et le chef du Département politique de l’Organisation de libération de la Palestine.

Des messages de solidarité ont été transmis de la part des chefs d’Etat suivants : Venezuela, Guinée, Brésil, Philippines, Afghanistan, Namibie, Chypre, République démocratique populaire lao, Viet Nam, Tunisie, Jordanie, Sri Lanka, Soudan, Sénégal, Emirats arabes unis, Qatar, Maroc, Egypte, Algérie, Fédération de Russie, Cuba, Iran (République islamique d’), Pérou, Turquie, et Guyana.

Les chefs de gouvernement suivants ont également envoyé des messages de solidarité : Lesotho, Thaïlande, Chine, Maurice, Inde, Cambodge, Bangladesh, Bélarus.

Des messages ont également été reçus des ministres des affaires étrangères suivants : Oman, Hongrie, Japon, Roumanie, Madagascar, Colombie, République arabe syrienne, Iraq, Ukraine, Argentine,

Les gouvernements suivants ont également envoyé des messages : Uruguay, République centrafricaine, Burkina Faso, Pakistan.

Un message a été reçu de la délégation du Zimbabwe.

L’Union européenne de même que plusieurs autres organisations non gouvernementales ont également envoyé des messages de solidarité.

M. IBRA DEGUENE KA, Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a déclaré que la présence massive de représentants d'Etats Membres ou d'Etats observateurs, des organes ou organismes des Nations Unies, des organisations intergouvernementales ou des organismes de la société civile est la preuve massive que la communauté internationale a tenu, une fois de plus, à exprimer son soutien indéfectible au peuple palestinien dans la lutte légitime qu'il mène pour recouvrer ses droits inaliénables. Il a rappelé qu'au cours de l'année écoulée, les parties au conflit étaient parvenues à surmonter certains obstacles et à accomplir certains progrès, notamment en donnant suite au Mémorandum d'Accord de Charm el-Cheikh de 1999. Il a, en outre, estimé que les discussions intenses menées à Camp David en juillet dernier et les accords de principe auxquels elles ont donné lieu, autorisaient un certain optimisme. Il a exprimé la consternation du Comité lorsque, à la fin du mois de septembre, les négociations de paix furent brutalement interrompues, suite à la visite de M. Sharon sur le lieu saint d'Haram al-Charif et suite à la violence déclenchée par cette visite. Voilà que le processus de paix connaît à l’heure actuelle un sérieux coup d'arrêt, voilà que la région risque de se replonger dans le chaos et la violence, a-t-il déclaré en ajoutant que le regain de violence, qui a fait presque 300 morts et des milliers de blessés, en deux mois, a malheureusement créé une cassure entre les parties. M. Ka a rappelé que toute la communauté internationale manifeste son désir ardent que la violence cesse, que le calme revienne et que les parties reprennent leurs discussions autour de la table de négociations. Il a également rappelé que le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale, à la reprise de sa session extraordinaire d'urgence, n'ont pas manqué d'adopter des résolutions très importantes dans ce sens.

La seule voie qui s'offre aux parties au Moyen-Orient, c'est d'accepter et de respecter intégralement les résolutions adoptées par l'ONU, a-t-il poursuivi. Seule l'application intégrale de l'Accord de Charm el-Cheikh adopté le mois dernier et la reprise immédiate des pourparlers de paix pourront mettre un terme à la crise actuelle. Ce faisant, les deux parties devront pleinement coopérer avec l'ONU et les coparrains du processus de paix, a-t-il déclaré, en ajoutant que le Comité veut garder l'espoir que les Israéliens et les Palestiniens respecteront la lettre et l'esprit des accords bilatéraux conclus jusqu'ici et les appliqueront intégralement, de bonne foi et dans les meilleurs délais. M. Ka a estimé que pour y parvenir, il est particulièrement important de mettre fin à la politique d'implantation de colonies. Le Comité a-t-il rappelé, a répété que de tels agissements altèrent profondément la configuration du territoire palestinien sur lequel portent les négociations, faussent l'équilibre territorial et sont de nature à prédéterminer l'issue des pourparlers relatifs au statut permanent. Il a ajouté que les colonies de peuplement qui sont la marque la plus distinctive, parce que la manifestation concrète de l'occupation, contreviennent à l'esprit et à la lettre du processus basé sur les résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité. Evoquant la préoccupation qu'inspire à la communauté internationale la situation dans la ville sainte de Jérusalem en raison de certaines mesures illégales prises sur le terrain et qui visent à modifier le statut de la Ville sainte, dans sa composition démographique et son aspect physique, il a rappelé que la puissance occupante doit veiller à garantir la protection et l'accès des lieux saints musulmans et chrétiens.

M. Ka a par ailleurs déclaré qu'il est impératif que l'explosion de violence soit contenue pour ne pas compromettre définitivement le processus de paix et les acquis pour la paix réalisés depuis plusieurs années. Il a estimé que la communauté internationale des donateurs a un rôle important à jouer en renforçant l'assistance économique qu'elle apporte depuis plusieurs années au peuple palestinien qui vit dans des conditions encore précaires surtout que la puissance occupante a procédé au bouclage systématique du territoire palestinien et vient de prendre des sanctions financières draconiennes contre l'Autorité palestinienne. Il a par ailleurs estimé que la communauté internationale a également le devoir de s'atteler d'urgence à l'examen des modalités de déploiement d'éléments d'interposition entre les parties en conflit, car il s'agirait là d'une mesure de confiance qui, non seulement protégerait les populations mais permettrait aussi le rétablissement de la paix dans les zones de confrontation, et, en définitive, aiderait les membres de la commission d'enquête mise sur pied par la résolution 1322 du Conseil de sécurité, à s'acquitter normalement de la mission que leur a confié la communauté internationale. Il a affirmé que l'ONU doit continuer à exercer ses responsabilités en ce qui concerne la question de Palestine, jusqu'à ce que celle-ci soit réglée sous tous ses aspects. A cet égard, il a remercié le Secrétaire général pour ses initiatives courageuses et ses efforts remarquables qui ont aidé à relancer les discussions entre les parties et a exprimé l'appréciation de la communauté internationale pour son implication positive.

Déplorant que les parties n'aient pas pu saisir la chance qui s'offrait à elle, en ce début de millénaire hautement symbolique, il a affirmé qu'il importe maintenant de lancer un appel renouvelé aux coparrains du processus de paix, aux autres gouvernements, à la famille des Nations Unies, aux organisations intergouvernementales et aux organisations de la société civile ainsi qu'aux personnalités éminentes, afin qu'ils s'investissent, de façon résolue, dans le règlement global, juste et durable de la crise israélo-arabe. Il a réaffirmé l'attachement indéfectible du Comité à la réalisation de ce noble objectif qu'il continuera de poursuivre, en collaboration avec tous les Etats Membres et tous les acteurs de la société civile. Il a témoigné sa profonde reconnaissance au Secrétaire général pour le soutien actif qu'il continue d'apporter aux activités du Comité, et a également remercié le Président de l'Assemblée générale et le Président du Conseil de sécurité pour l'intérêt qu'ils témoignent aux travaux de notre Comité et pour l'attention soutenue qu'ils accordent aux problèmes du Moyen- Orient. Il a également relevé avec une grande satisfaction, la présence de nombreux ambassadeurs porteurs de messages de soutien et de solidarité, messages qui sont une inspiration et un encouragement, non seulement pour le Comité, mais aussi et surtout pour le peuple palestinien. Il a appelé tous les représentants des Etats Membres, les représentants des organisations intergouvernementales et non gouvernementales à redoubler d'efforts à l'appui du processus de paix qu'il faut sauver à tout prix. Quels que soient les difficultés, les obstacles et l'amertume, les parties n'ont d'autre alternative que le processus de paix qui est un choix stratégique irréversible, a conclu M. Ka.

M. HARRI HOLKERI, Président de l’Assemblée générale, a réaffirmé l’engagement sans faille de la communauté internationale à promouvoir les droits légitimes du peuple palestinien. Il a rappelé que les Nations Unies sont saisies de la question de Palestine depuis plus de 50 ans déjà mais que depuis la Conférence de Madrid en 1991, les parties israélienne et palestinienne ont conclu des accords importants. Si nous avons été témoins de reculs dans le processus de paix, nous avons également vécu d’importantes avancées. Cette année devait être une année particulière, a observé M. Holkéri, un accord final était attendu. C’est malheureusement à une détérioration de la situation et à la remise en cause des fondements même du processus de paix que nous avons assisté. Les Nations Unies ont été présentes tout au long de l’histoire du processus de paix, s’efforçant toujours de faire prévaloir les principes de la Charte, les normes du droit international et des droits de l’homme ainsi que toutes les résolutions pertinentes. C’est avec célérité qu’elle ont réagi aux événements récents. L’Assemblée générale a ainsi condamné l’usage excessif de la force par Israël. Elle a de nouveau dénoncé l’illégalité de l’occupation de territoires arabes par Israël et a exhorté la puissance occupante à respecter de façon scrupuleuse les obligations découlant de la Quatrième Convention de Genève relative à la protection des civils. L’Assemblée générale a enfin appuyé la création d’un mécanisme d’enquête et appelé à la reprise des négociations de paix en vue de la conclusion d’un accord final entre les deux parties.

M. Holkéri a déclaré que les obligations des Nations Unies à l’égard du peuple palestinien ne s’éteindront que lorsque la question de Palestine sera réglée dans tous ses aspects, conformément au droit international. La communauté internationale est déterminée à agir pour permettre au peuple palestinien d’exercer ses droits inaliénables, en particulier ses droits à l’autodétermination, à l’indépendance nationale et à la souveraineté. Le président de l’Assemblée générale a en outre insisté sur l’importance des facteurs socioéconomique et de développement pour assurer une paix durable. Il a insisté à cet égard sur la nécessité pour la communauté internationale d’accroître son soutien économique au peuple palestinien.

M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que cette occasion solennelle permet de renouveler l'engagement de la communauté internationale à parvenir à un règlement global, juste et durable de la question de Palestine et d'exprimer sa solidarité avec le peuple palestinien. M. Annan s'est engagé à poursuivre cet objectif avec tous les moyens et toutes les ressources à sa disposition. Cette année, la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien se déroule à un moment difficile et délicat du processus de paix. Au cours de l'année passée, les parties avaient poursuivi avec détermination les efforts visant à faire table rase de plusieurs décennies de suspicion et d'animosité, afin d'ouvrir la voie à la réconciliation et à la concertation. Elles ont réussi à s'accorder sur un certain nombre de questions spécifiques. A Camp David, les deux parties ont démontré leur volonté d'aller de l'avant et nous espérions qu'elles ne perdraient pas leur élan et leur résolution à négocier. Malheureusement, à la suite des événements survenus en septembre à Jérusalem-Est, la situation sur le terrain a dégénéré, jusqu'à prendre les proportions d’une véritable crise, ce qui a rejailli défavorablement sur les perspectives de reprise de négociations. L'Accord de Charm el-Cheikh était vu comme une mesure critique visant à restaurer le statu quo ante, à reprendre les négociations de paix et à mettre en place un mécanisme pour enquêter sur les causes de la violence. Pour ce faire, il était primordial que les parties missent en oeuvre l'accord dans son intégralité et de bonne foi. A cet égard, M. Annan s'est félicité de la nomination par le Président Clinton des membres de la Commission d'établissement des faits et a exprimé l’espoir qu'elle s'acquitterait de son mandat en toute impartialité et contribuant ainsi à l’instauration d'une paix durable et juste.

Constatant que la situation continuait à se détériorer, il a lancé un appel aux dirigeants des deux parties pour qu'ils renoncent aux déclarations publiques passionnées et pèsent chacun leurs paroles. La communauté internationale dans son ensemble devrait adopter la même ligne de conduite. Il a saisi cette occasion pour exhorter encore une fois les parties à préserver les acquis de ces neuf dernières années et à continuer à avancer d'un pas soutenu sur le chemin de la paix et de la réconciliation. Il a expliqué que, pour les Palestiniens, l’une des principales causes de la crise actuelle est la confiscation et la destruction de leurs biens et la construction et l'expansion des colonies de peuplement dans les territoires occupés. Ces activités compliquent gravement les discussions sur le statut final, a-t-il estimé. L'économie palestinienne pâtit de l'aggravation de la situation sur le terrain. Au terme de plusieurs années d'amélioration, les taux de chômage et de pauvreté ont dangereusement augmenté en raison du conflit. Un sentiment croissant de désespoir, de frustration et de colère est perceptible parmi les Palestiniens. C'est pourquoi il faut restaurer le calme dès que possible, mais aussi relancer le processus de paix, ce qui devrait favoriser le redémarrage de l'économie. A cet égard, M. Annan a lancé un appel à la communauté des donateurs pour qu'elle fournisse à l'Office de travaux et de secours des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient les ressources dont il a besoin pour répondre aux besoins croissants des réfugiés. Il a rappelé que le système des Nations Unies, et notamment le Programme des Nations Unies pour le développement, a apporté une aide multilatérale et bilatérale, en matière de développement, au peuple palestinien. M. Annan a par ailleurs fait observer que le soutien des Nations Unies au processus de paix repose également sur l’action de M. Terje Rod-Larsen, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen- Orient, et qui est par ailleurs son représentant spécial auprès de l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne. L’Equipe spéciale pour les besoins humanitaires d’urgence réalise également un travail important, a- t-il ajouté.

Le Secrétaire général des Nations Unies a conclu en réitérant l'engagement pris par les Nations Unies d'épauler les parties tout au long de ce processus de paix. Il a également assuré que l'ONU continuera d'apporter une aide au peuple palestinien tant que l'on ne sera pas parvenu à un règlement global, juste et durable de la question de Palestine, et tant que la paix et la prospérité ne règneront par, enfin, au Moyen-Orient.

M. PETER VAN WALSUM, Président du Conseil de sécurité, a déclaré que cette journée est l’occasion, pour la communauté internationale, de manifester sa solidarité avec le peuple palestinien, ainsi que son attachement à la cause d’un règlement global, juste et durable de la question de Palestine, en application des résolutions de l’ONU. Il a rappelé que dans l’exercice des responsabilités qui lui incombe aux termes de la Charte, le Conseil a eu à intervenir directement et qu’il a joué un rôle crucial dans le cadre de la question de Palestine. On admet généralement que ses résolutions 242 (1967) et 338 (1973) en particulier doivent servir de base à tout règlement viable de la question. Il a fait remarquer que les membres du Conseil suivent de près l’évolution de la situation sur le terrain ainsi que le processus de paix. Bien que le sommet ne se soit pas terminé de façon concluante, le Conseil avait jugé encourageants les progrès sensibles réalisés par les parties en juillet, à Camp David. Il a ajouté qu’ils espéraient

qu’un accord global fût conclu rapidement. Malheureusement, a-t-il poursuivi, il a fallu déchanter devant la forte explosion de violence de la fin septembre. Il a indiqué que le Conseil qui demeure profondément préoccupé par cet état de choses avait réagi rapidement à la situation et à l’escalade de la violence, en adoptant, le 7 octobre, la résolution 1322 (2000).

Le Président du Conseil de Sécurité a estimé que les accords de Charm el- Cheikh avaient représenté un pas dans la bonne direction dans la mesure où ils offraient la possibilité de briser le cycle de la violence et remettre les négociations sur les rails. A cet égard, il a présenté les condoléances des membres du Conseil aux familles de toutes les victimes. Il a demandé une fois de plus aux parties de respecter ces accords et de les appliquer sans plus tarder dans leur intégralité. Il a exprimé l’espoir qu’il sera possible de remédier aux coups sérieux portés au processus de paix par les troubles récents et que les parties s’efforceront bientôt à nouveau de parvenir à un règlement définitif. La Commission d’établissement des faits, dont les cinq membres ont déjà été nommés en consultation avec les parties et le Secrétaire général, devrait s’atteler à la tâche le plus vite possible, a-t-il ajouté. Il a par ailleurs affirmé que le Conseil restera saisi de la situation au Moyen-Orient et continuera d’étudier les moyens de la normaliser. Il bénéficie dans cette tâche de l’appui précieux du Secrétaire général à qui il est reconnaissant et à qui il a donné le mandat de poursuivre sa mission de bons offices auprès des parties.

M. Van Walsum a en outre, exprimé l’espoir que les deux parties retourneront bientôt à la table des négociations avec une confiance renouvelée et auront rattraper le temps perdu et reconstituer un capital de bonne volonté. C’est le seul moyen d’obtenir des résultats tangibles et durables, a-t-il déclaré. Il s’agit de reconstruire les ponts et de susciter un véritable sentiment de partenariat. Les parties devraient comprendre qu’au lieu de s’affronter, elles feraient mieux de conjuguer leurs forces pour lutter contre les problèmes communs qui découlent de leur inévitable coexistence. Il a déclaré que le Conseil de sécurité sait gré à la communauté internationale des efforts qu’elle fait pour aider les parties à surmonter les nombreux obstacles qui subsistent à un règlement global, juste et durable de la question de Palestine. C’est la seule façon de mettre fin au long conflit israélo-arabe et de permettre à la paix, à la stabilité et à la prospérité de prendre racine au Moyen-Orient, a-t-il déclaré. Il a conclu en assurant que le Conseil continuera d’exercer pleinement les responsabilités qui lui incombent aux termes de la Charte en ce qui concerne la question de Palestine et qu’il reste attaché à l’objectif d’une paix globale, juste et durable au Moyen- Orient, dans l’intérêt de toutes les parties concernées, y compris celui du peuple palestinien.

M. NASSER AL-KIDWA, Observateur permanent de la Palestine, donnant lecture du message de M. Yasser Arafat, Président du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine et Président de l’Autorité palestinienne, a exprimé les profonds remerciements du peuple palestinien à la communauté internationale pour ses manifestations de solidarité et pour le soutien sans faille qu’elle apporte à sa lutte pour l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination et à fonder un Etat indépendant, ayant pour capitale Jérusalem. Nous nous attendions à ce que cette journée de solidarité avec le peuple palestinien soit marquée cette année par la célébration de l’accession de la Palestine au statut d’Etat Membre des Nations Unies et par l’instauration de la paix entre notre pays et Israël. Malheureusement, la réalité actuelle est toute autre. Le peuple palestinien est la victime d’une campagne militaire sanglante déclenchée par la puissance occupante qui semble animée par la volonté de réduire à néant la volonté politique d’un peuple, afin de lui imposer ses vues inacceptables. Depuis la visite de M. Sharon à Haram al-Charif, le 28 septembre dernier, et la vague de protestation qui s’en est suivie, Israël a recouru à son énorme machine de guerre, allant jusqu’à utiliser des tanks et des hélicoptères, pour infliger de terribles pertes humaines et matérielles à notre peuple. 300 personnes ont perdu la vie et plus de 10 000 ont été blessées, un tiers étant des enfants âgés de moins de 18 ans. L’importance des dégâts matériels s’est par ailleurs accompagnée d’effets néfastes sur une économie nationale déjà vulnérable.

La communauté internationale a condamné l’agression menée par Israël, l’exhortant à mettre un terme à ses actes de répression et à reprendre les négociations de paix. Comme vous le savez, les Nations Unies, par l’intermédiaire du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, ont opportunément adopté des résolutions dont il reste toutefois à assurer la mise en oeuvre. C’est d’une solidarité accrue dont nous avons aujourd’hui besoin. Une solidarité accrue et la définition d’une position internationale dépourvue de toute équivoque, susceptible d’amener Israël à respecter les résolutions pertinentes des Nations Unies, le droit international et le droit humanitaire en particulier. Nous lançons un appel à la mise en oeuvre urgente et complète de la résolution 1322 du Conseil de sécurité et pour que la Commission d’établissement des faits puisse exercer son mandat en toute équité. Nous demandons également que soient protégés les civils palestiniens vivant sur les territoires occupés par Israël. A cette fin, le déploiement d’une mission d’observateurs des Nations Unies sur l’ensemble des territoires occupés par Israël serait la solution la plus adéquate.

La mise en oeuvre de telles décisions aiderait, sans aucun doute, à mettre un terme à la campagne menée par Israël et permettrait de restaurer le calme dans les territoires occupés, y compris Jérusalem, ainsi que dans l’ensemble de la région. Il serait alors possible, pourvu qu’Israël soit animé par la volonté politique nécessaire, de réactiver le processus de paix et de parvenir à un accord final entre les deux parties. Nous demeurons acquis à la cause de la paix et sommes prêts à déployer tous les efforts nécessaires pour parvenir à cet accord final, si le processus reste fondé sur les résolutions pertinentes du Conseil, le principe de la terre contre la paix et la réalisation des droits du peuple palestinien, y compris celui de fonder un Etat indépendant ayant pour capitale Jérusalem.

M. JOHN DE SARAM, Président du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, a rappelé que chaque année, conformément à son mandat, le Comité a rendu compte à l’Assemblée générale de la situation dans les territoires occupés, s’agissant notamment des colonies, de la confiscation des terres, de l’accès à l’eau potable pour les besoins domestiques et de l’agriculture, des restrictions à la liberté de circulation des personnes et des biens. M. De Saram a aussi fait état ce matin de l’existence d’un système juridique et de mesures administratives affectant tous les aspects de la vie des personnes vivant dans les territoires occupés. Ces textes, qui ne sont pas conformes aux règles du droit international, portent des atteintes significatives aux droits de l’homme de la population. Le Comité spécial est particulièrement attristé par l’usage excessif de la force par Israël, par le nombre important de Palestiniens qui ont été tués ou blessés, par la nature des armes utilisées par Israël et par les restrictions à la liberté de circulation des Palestiniens. Le Président du Comité spécial a exprimé l’espoir que le processus de paix reprendra le dessus et que les étapes nécessaires à la réalisation d’une paix globale, juste et durable, attendue depuis si longtemps par les peuples de la région, pourra ainsi triompher.

M. DUMISANI SHADRACK KUMALO (Afrique du Sud) donnant lecture du message de M. THABO MBEKI, Président de l’Afrique du Sud, en sa qualité de Président du mouvement des non alignés, a exprimé sa solidarité à tous les Palestiniens. Il a présenté les condoléances et la sympathie du Mouvement des non alignés aux familles et aux victimes des attaques des forces de sécurité israéliennes. Il a dénoncé l’usage excessif et disproportionné de la force par l’armée israélienne. Il a rappelé qu’à cette même occasion l’année dernière, le Mouvement était rempli d’espoir pour un futur qui semblait prometteur en raison de l’évolution encourageante intervenue dans le processus de paix. C’est par conséquent avec une grande tristesse que le Mouvement commémore ce jour important avec en toile de fond un conflit violent. Il a réitéré la conviction du Mouvement des non alignés selon laquelle une paix juste et durable ne pourra être instaurée que grâce à des négociations pacifiques. La première priorité à cette fin est de faire cesser la violence. Il est primordial que les troupes israéliennes soient retirées au moins jusqu’aux positions qu’elles occupaient le 28 septembre. De plus, il faudrait mettre fin aux mesures illégales de punitions collectives à l’encontre du peuple palestinien, telles que le bouclage des territoires et l’embargo économique. Il a noté que suite à l’accord intervenu entre l’ancien Premier Ministre M. Shimon Peres et le Président Arafat, ce dernier a lancé de nombreux appels au calme alors que le Premier Minsitre, M. Barak, n’a pas mis en oeuvre cet accord. Nous ne pouvons nous attendre à ce que les appels au calme du Président Arafat soient entendus qu’à partir du moment où ces conditions seront remplies, a-t-il ajouté. La communauté internationale peut apporter une contribution décisive à la restauration du calme et au rétablissement de la confiance. A cet égard, il a renouvelé l’appel du Mouvement des non alignés visant l’établissement, dans les territoires palestiniens occupés, d’une force d’observateurs internationale sous l’égide des Nations Unies. Compte tenu du fait qu’Israël n’a pas de légitimité juridique dans les territoires palestiniens occupés, le Gouvernement de l’Afrique du Sud ne comprend pas pourquoi Israël devrait exercer son droit de veto contre le déploiement d’une telle force.

Le représentant a par ailleurs déclaré qu’il est de la plus grande importance que les négociations entre la Palestine et Israël reprennent une fois le calme revenu dans la région. Il a fait observer que les lacunes que connaît le processus d’Oslo ont un lien direct avec la manière dont les Palestiniens ressentent le processus de paix. Bien que le processus d’Oslo ait apporté des améliorations, notamment en termes d’infrastructures, il s’est accompagné d’une présence des forces de sécurité israéliennes dans la vie quotidienne des Palestiniens. Tandis qu’il n’y a plus de preuve tangible de dividende du processus de paix dans les rues, désormais, c’est l’humiliation quotidienne qu’endure la population à cause des blocages des routes et de l’arrogance des colons israéliens en Palestine. Il est par conséquent peu probable que le processus d’Oslo puisse reprendre sans être largement amendé. L’Afrique du Sud est convaincue que les Nations Unies doivent jouer un rôle central dans les négociations futures. Les acteurs principaux, comme les Etats d’Europe et d’autres Etats du Moyen-Orient peuvent apporter une contribution significative dans la construction de la paix et devraient pouvoir jouer ce rôle. Les négociations futures devraient porter sur les modalités de la mise en oeuvre des résolutions 242 et 338 du Conseil du sécurité qui demandent à Israël de se retirer des territoires arabes occupés depuis 1967. Il a réaffirmé que la lutte des Palestiniens est légitime. La terre pour la paix est la seule option viable.

M. Kumalo a rappelé qu’en septembre les Ministres des affaires étrangères du Mouvement des non alignés ont réaffirmé leur solidarité avec le peuple palestinien et leur soutien à la mise en oeuvre de toutes les résolutions de l’ONU sur la question de Palestine. Il a réaffirmé l’engagement pris par le Mouvement pour épauler le peuple palestinien dans sa lutte pour la liberté et l’égalité comme membre souverain de la famille des Nations. Le fait que les Palestiniens se battent toujours pour la réalisation de leur droit à l’autodétermination est un affront à l’humanité tout entière, a-t-il conclu.

M. SYED HAMID ALBAR, Ministre des affaires étrangères de la Malaisie, en sa qualité de Président de la vingt-septième Conférence islamique des ministres des affaires étrangères, a regretté que la célébration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien se déroule dans un contexte de violence. La situation actuelle est le résultat de la politique de harcèlement et d’intimidation mise en oeuvre par la puissance occupante depuis des décennies. A l’heure actuelle, 280 Palestiniens ont perdu la vie, la plupart d’entre eux étant des enfants, plus de 3 000 sont blessés, conséquences directes du recours excessif et disproportionné à la force par Israël. Comme l’a décrit Mme Mary Robinson, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, la réalité quotidienne des Palestiniens est celle de l’humiliation, de la discrimination et des inégalités. La Malaisie demande à Israël de traduire en justice les responsables directs des récents événements tragiques. De telles actions constituent des violations des Conventions de Genève sur la protection des civils dans les conflits armés, applicables à tous les territoires arabes occupés par Israël depuis 1967. Pour leur part, les Nations Unies ont le devoir de mettre fin à de telles violations et à assurer la protection des civils, particulièrement celle des enfants. La communauté internationale doit oeuvrer à la mise en oeuvre de toutes les actions permettant de briser le cycle de la violence.

En tant qu’Etat Membre des Nations Unies, Israël ne saurait plus longtemps rester indifférent aux multiples décisions prises par la communauté internationale, la dernière en date étant la résolution 1322 du Conseil de sécurité. La Malaisie rappelle que les résolutions adoptées par les Nations Unies appellent à la cessation immédiate de la violence et demandent à Israël de se garder de toute nouvelle provocation pour favoriser un retour à la normale. Une paix juste et durable ne peut être assurée que par le retrait complet des forces armées israéliennes de tous les territoires arabes et palestiniens occupés depuis 1967, y compris la ville de Al Qods Al Charif et le Golan syrien occupé. Le peuple palestinien a le droit, inaliénable, de fonder un Etat indépendant et souverain.

La Malaisie félicite M. Yasser Arafat pour son engagement sans faille en faveur du processus de paix. Sa décision de différer la déclaration d’indépendance de la Palestine en est une claire manifestation. La Malaisie est aux côtés de la Palestine et appuie pleinement les efforts déployés par M. Yasser Arafat en vue de la création d’un Etat indépendant de Palestine. Elle estime enfin que le temps est venu pour l’intensification de l’action menée par la communauté internationale et par les Etats qui sont en mesure de le faire.

M. ROLAND KPOTSRA (Togo) donnant lecture d’un message du Général Gnassingbé Eyadéma, Président de la République togolaise, en sa qualité de Président de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), a rappelé que, depuis sa création, l’Organisation panafricaine a manifesté une solidarité sans faille avec le peuple palestinien dont il n’a jamais cessé d’appuyer les aspirations à l’autodétermination. Il a indiqué que l’OUA est profondément préoccupée par l’entrave faite au processus de paix. L’intolérable résurgence de la violence qu’ont connue la Cisjordanie et Gaza ces trois derniers mois a malheureusement entraîné la radicalisation des positions de part et d’autre. Il est, par conséquent, souhaitable que les parties concernées oeuvrent à l’application sans condition de l’Accord de cessez-le-feu, conclu à Charm el-Cheikh le 17 octobre 2000, en vue de mettre fin aux hostilités et de rétablir la confiance entre les dirigeants palestiniens et israéliens. Il a formé le voeu de voir la Commission internationale chargée de déterminer les causes de la récente explosion de violence remplir sa mission et déposer, le plus vite possible, ses conclusions. A cet égard, il a salué les efforts que continuent de déployer le Secrétaire général et les parrains du processus de paix, en vue d’amener les parties à honorer les engagements qu’elles ont souscrits à Charm el-Cheikh et à oeuvrer à l’avènement d’une paix durable dans la région. Il est indéniable que l’avènement d’une ère de paix durable, de stabilité et de sécurité pour les peuples du Moyen-Orient ne pourra survenir que grâce à la poursuite harmonieuse du processus de paix et par l’affirmation d’une volonté politique plus résolue de toutes les parties concernées sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et suivant le principe “la terre contre la paix”.

M. Kpotsra a saisi l’occasion pour exhorter le Président Yasser Arafat et le Premier Ministre Ehud Barak à n’épargner aucun effort pour reprendre très rapidement les discussions interrompues du fait des tragiques événements qui continuent d’ensanglanter le territoire palestinien occupé. Il a rappelé qu’à maintes reprises, l’Assemblée générale a réaffirmé que l’ONU est investie d’une responsabilité permanente concernant la question de Palestine tant que celle-ci ne sera pas résolue de manière satisfaisante, conformément à la légalité internationale. Les Nations Unies doivent continuer de peser de toute leur autorité afin d’éviter que le radicalisme ne ramène à la politique du désespoir et que le rejet obstiné des engagements contractés ne finisse par compromettre la sécurité de la région du Moyen-Orient dans son ensemble.

M. SAID KAMAL, Sous-Secrétaire général aux affaires de Palestine de la Ligue des Etats arabes, donnant lecture du message de M. Ahmed Esmat Meguid, Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, a rappelé le droit à l’autodétermination du peuple palestinien et son droit de fonder un Etat indépendant avec pour capitale Jérusalem. Le représentant a remercié les Nations Unies pour l’appui qu’elles apportent au peuple palestinien. Il a dénoncé les agressions auxquelles se livre Israël ainsi que les violations des droits de la population et le sabotage du processus de paix. Les pratiques israéliennes privent le processus de paix de tout contenu et en sapent les fondements mêmes. Les actions d’Israël comportent un risque d’embrasement de la région, a estimé M. Kamal.

Lors des événements récents, a souligné le représentant, Israël a eu recours à une force brutale et excessive face à des Palestiniens désarmés. Des enfants ont été pris pour cibles. Les médias et les organisations internationale ont dénoncé la situation. Tel est notamment le cas de Mme Mary Robinson, Haut- Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, qui a clairement dénoncé les agissements d’Israël comme constituant des violations graves des droits de l’homme des Palestiniens. Il ne fait donc aucun doute que la situation actuelle au Moyen- Orient est imputable à Israël qui, de par ses actions, a réduit à néant les efforts de paix. Le représentant, exprimant la solidarité du monde arabe avec le peuple palestinien, a souhaité de toutes ses forces que la Commission internationale et indépendante d’établissement des faits puisse faire le plus rapidement possible la lumière sur les causes de la détérioration de la situation, dans le respect des dispositions de la résolution 1322 du Conseil de sécurité et des décisions de la session extraordinaire de la Commission des droits de l’homme. Le représentant a lancé un appel au Conseil pour qu’il continue de soumettre à son examen la situation dans la région, dans la mesure où elle représente une menace à la paix et à la sécurité internationales. La Ligue de Etats arabes demande aux Nations Unies de continuer à assumer ses responsabilités jusqu’à ce que le peuple palestinien puisse jouir de la totalité de ses droits. Le peuple palestinien en a assez d’attendre la reconnaissance de ses droits légitimes, il ne saurait tolérer plus longtemps l’oppression. Israël doit reconsidérer sa position et se rendre compte que la paix repose sur la justice et le respect de toutes les normes internationales pertinentes. L’instauration de la paix au Moyen-Orient est plus impérative que jamais, a conclu M. Kamal.

M. DON BETZ, représentant du réseau international des organisations non gouvernementales sur la question de la Palestine, a déclaré qu’au moment où la lutte pour les droits nationaux et individuels des Palestiniens se fait à un tel prix, la protection internationale de la nation palestinienne doit être une priorité de l’ONU et de chacun de ses Etats Membres attachés à la paix et à la justice au Moyen-Orient. La survie de ce peuple pourrait dépendre de l’attention que lui accorde les Etats de la planète et de la place que lui offrent les Nations Unies. Il a fait remarquer que chaque jour le nombre des morts et des blessés augmente en Palestine occupée. Il a dénoncé le fait que la presse aseptisée écrive chaque jour que la majorité des morts et blessés sont Palestiniens. Il a fait observer que les Américains pensent que les événements rapportés quotidiennement se déroulent en Israël et le fait que la question de Palestine et de la paix au Moyen-Orient n’est pas une préoccupation majeure du grand public. Il a déclaré qu’il s’agit de sauver des vies et de permettre que des parents et des enfants puissent vivre dans une paix à laquelle tous rêvent et pour laquelle ils luttent. La paix est aujourd’hui orpheline, voire un mythe, lorsque les rapports font état de destruction de bâtiments au canon, les rapports selon lesquels ce sont les Palestiniens qui assiègent Israël, et la liste quotidienne des morts et des blessés, dont la majorité sont des jeunes, défigurés ou handicapés pour la vie. Ce cri national continu pour l’indépendance et pour l’aide a marqué des cicatrices sur les visages et les corps de ces enfants de Palestine.

Les organisations non gouvernementales ont écrit, parlé, fait des groupes de pression et manifesté contre l’injustice et ont proclamé leur soutien aux résolutions de l’ONU sur la paix et la justice au Moyen-Orient depuis plusieurs années. Il a eu une collaboration étroite entre le Mouvement des ONG et le Comité des Nations Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien depuis la Conférence internationale des Nations Unies sur la question de Palestine de 1983. L’effondrement du processus de paix a confirmé l’opinion des ONG selon laquelle une seule nation, une superpuissance, ne peut amener la paix entre les parties alors que sa politique et ses relations sont largement en faveur d’une partie. Le réseau des ONG est de l’avis qu’il est temps pour les Nations Unies d’aller de l’avant et de s’acquitter de son rôle de rassembleur. Toute voie sérieuse vers la paix doit prendre en compte les résolutions 242 et 338 de l’ONU. Il est temps de replacer les Nations Unies au centre des efforts futurs et il n’y a pas de temps à perdre compte tenu du fait que le nombre de morts et de blessés continue d’augmenter chaque jour. Pour beaucoup d’organisations non gouvernementales, cela signifie que la recherche de mesures nécessaires pour évoluer vers la fin de la confrontation doit être la priorité des Nations Unies et de tous les Etats Membres. Les ONG sont ainsi prêtes à soutenir tous les gouvernements dans leurs initiatives visant à replacer la quête de la paix aux Nations Unies. La réalisation du droit à un Etat avec Jérusalem comme capitale, le droit de retour des réfugiés, le droit à la liberté et à une vie normale libérée du besoin et de la peur est le lien qui unit les organisations non gouvernementales entre elles et à l’ONU, a-t-il conclu.

M. FAROUK KADDOUMI, Chef du département politique de l’Organisation de libération de la Palestine, a déclaré qu’il était heureux d’exprimer au nom du peuple palestinien sa profonde gratitude et ses remerciements à tous ceux qui se sont manifestés lors de la célébration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. Il a particulièrement remercié le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, M. Kofi Annan, ainsi que les présidents de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité. Le représentant s’est félicité des efforts que déploie le Président du Comité spécial pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien pour défendre la cause de son peuple. Il a imputé l’échec du processus de paix à l’intransigeance des dirigeants d’Israël, puissance occupante qui a recours à la violence et au terrorisme afin de contraindre le peuple palestinien à accepter l’inacceptable. Il a lancé un appel aux Nations Unies afin qu’elles apportent une protection aux Palestiniens.

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