LA JOURNEE INTERNATIONALE DE SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE PALESTINIEN MARQUEE PAR DE NOMBREUX APPELS AU CALME ET A LA RELANCE DU PROCESSUS DE PAIX
Communiqué de Presse
AG/PAL/802
LA JOURNEE INTERNATIONALE DE SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE PALESTINIEN MARQUEE PAR DE NOMBREUX APPELS AU CALME ET A LA RELANCE DU PROCESSUS DE PAIX
20001129Le Comité pour lexercice des droits inaliénables du peuple palestinien a célébré ce matin, au cours dune réunion solennelle, la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. Donnant lecture dun message du Président de lAutorité palestinienne, M. Yasser Arafat, lObservateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies a regretté que contrairement aux attentes de la communauté internationale, cette célébration nait pas pu se dérouler cette année dans le contexte de la paix et de laccession de la Palestine à la qualité dEtat Membre des Nations Unies. Cest malheureusement une toute autre réalité qui prévaut, at-il regretté, le peuple palestinien étant la victime dune campagne militaire sanglante déclenchée par la puissance occupante. M. Al-Kidwa a lancé un appel pressant en vue dune solidarité accrue et de la définition dune position internationale dépourvue de toute équivoque, susceptible damener Israël au respect des résolutions pertinentes des Nations Unies, du droit international et du droit humanitaire en particulier. Il a lancé un appel à la mise en oeuvre urgente et complète de la résolution 1322 du Conseil de sécurité et pour que la Commission détablissement des faits puisse exercer son mandat en toute équité. Il a également souhaité le déploiement dune mission dobservateurs des Nations Unies sur lensemble des territoires occupés par Israël, pour assurer la protection des civils palestiniens.
Lensemble des intervenants, parmi lesquels se trouvaient le Président de lAssemblée générale, le Président du Conseil de sécurité et le Secrétaire général des Nations Unies, ont ajouté leurs voix à la sienne pour dénoncer lescalade de la violence dans la région et le recours excessif à la force par Israël. Ils ont estimé quil fallait à tout prix restaurer le calme dès que possible et relancer le processus de paix. Ils ont renouvelé l'engagement contracté par la communauté internationale de parvenir à un règlement global, juste et durable de la question de Palestine, et à cet égard ils ont déclaré que la responsabilité des Nations Unies à légard du peuple palestinien restera entière tant que lon ne sera pas parvenu à une solution densemble conforme au droit international.
En début de séance, les participants ont observé une minute de silence à la mémoire de tous ceux qui ont donné leur vie pour la cause du peuple palestinien et le rétablissement de la paix dans la région.
Les personnalités suivantes ont également pris la parole : le Président du Comité spécial pour lexercice des droits inaliénables du peuple palestinien; le Président du Comité spécial chargé denquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de lhomme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés; le représentant de lAfrique du Sud, donnant lecture du message du Président de lAfrique du Sud, en sa qualité de Président du Mouvement des non alignés; le Ministre des affaires étrangères de la Malaisie, en sa qualité de Président de la vingt-septième Conférence islamique des ministres des affaires étrangères; le représentant du Togo, donnant lecture du message du général Gnassingbé Eyadéma, Président de la République togolaise, en sa qualité de Président de lOrganisation de lunité africaine; le Sous-Secrétaire général aux affaires de Palestine de la Ligue des Etats arabes, donnant lecture du message de M. Abdel Meguid, Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes; le représentant du réseau international des ONG sur la question de Palestine; et le chef du Département politique de lOrganisation de libération de la Palestine.
Des messages de solidarité ont été transmis de la part des chefs dEtat suivants : Venezuela, Guinée, Brésil, Philippines, Afghanistan, Namibie, Chypre, République démocratique populaire lao, Viet Nam, Tunisie, Jordanie, Sri Lanka, Soudan, Sénégal, Emirats arabes unis, Qatar, Maroc, Egypte, Algérie, Fédération de Russie, Cuba, Iran (République islamique d), Pérou, Turquie, et Guyana.
Les chefs de gouvernement suivants ont également envoyé des messages de solidarité : Lesotho, Thaïlande, Chine, Maurice, Inde, Cambodge, Bangladesh, Bélarus.
Des messages ont également été reçus des ministres des affaires étrangères suivants : Oman, Hongrie, Japon, Roumanie, Madagascar, Colombie, République arabe syrienne, Iraq, Ukraine, Argentine,
Les gouvernements suivants ont également envoyé des messages : Uruguay, République centrafricaine, Burkina Faso, Pakistan.
Un message a été reçu de la délégation du Zimbabwe.
LUnion européenne de même que plusieurs autres organisations non gouvernementales ont également envoyé des messages de solidarité.
M. IBRA DEGUENE KA, Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a déclaré que la présence massive de représentants d'Etats Membres ou d'Etats observateurs, des organes ou organismes des Nations Unies, des organisations intergouvernementales ou des organismes de la société civile est la preuve massive que la communauté internationale a tenu, une fois de plus, à exprimer son soutien indéfectible au peuple palestinien dans la lutte légitime qu'il mène pour recouvrer ses droits inaliénables. Il a rappelé qu'au cours de l'année écoulée, les parties au conflit étaient parvenues à surmonter certains obstacles et à accomplir certains progrès, notamment en donnant suite au Mémorandum d'Accord de Charm el-Cheikh de 1999. Il a, en outre, estimé que les discussions intenses menées à Camp David en juillet dernier et les accords de principe auxquels elles ont donné lieu, autorisaient un certain optimisme. Il a exprimé la consternation du Comité lorsque, à la fin du mois de septembre, les négociations de paix furent brutalement interrompues, suite à la visite de M. Sharon sur le lieu saint d'Haram al-Charif et suite à la violence déclenchée par cette visite. Voilà que le processus de paix connaît à lheure actuelle un sérieux coup d'arrêt, voilà que la région risque de se replonger dans le chaos et la violence, a-t-il déclaré en ajoutant que le regain de violence, qui a fait presque 300 morts et des milliers de blessés, en deux mois, a malheureusement créé une cassure entre les parties. M. Ka a rappelé que toute la communauté internationale manifeste son désir ardent que la violence cesse, que le calme revienne et que les parties reprennent leurs discussions autour de la table de négociations. Il a également rappelé que le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale, à la reprise de sa session extraordinaire d'urgence, n'ont pas manqué d'adopter des résolutions très importantes dans ce sens.
La seule voie qui s'offre aux parties au Moyen-Orient, c'est d'accepter et de respecter intégralement les résolutions adoptées par l'ONU, a-t-il poursuivi. Seule l'application intégrale de l'Accord de Charm el-Cheikh adopté le mois dernier et la reprise immédiate des pourparlers de paix pourront mettre un terme à la crise actuelle. Ce faisant, les deux parties devront pleinement coopérer avec l'ONU et les coparrains du processus de paix, a-t-il déclaré, en ajoutant que le Comité veut garder l'espoir que les Israéliens et les Palestiniens respecteront la lettre et l'esprit des accords bilatéraux conclus jusqu'ici et les appliqueront intégralement, de bonne foi et dans les meilleurs délais. M. Ka a estimé que pour y parvenir, il est particulièrement important de mettre fin à la politique d'implantation de colonies. Le Comité a-t-il rappelé, a répété que de tels agissements altèrent profondément la configuration du territoire palestinien sur lequel portent les négociations, faussent l'équilibre territorial et sont de nature à prédéterminer l'issue des pourparlers relatifs au statut permanent. Il a ajouté que les colonies de peuplement qui sont la marque la plus distinctive, parce que la manifestation concrète de l'occupation, contreviennent à l'esprit et à la lettre du processus basé sur les résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité. Evoquant la préoccupation qu'inspire à la communauté internationale la situation dans la ville sainte de Jérusalem en raison de certaines mesures illégales prises sur le terrain et qui visent à modifier le statut de la Ville sainte, dans sa composition démographique et son aspect physique, il a rappelé que la puissance occupante doit veiller à garantir la protection et l'accès des lieux saints musulmans et chrétiens.
M. Ka a par ailleurs déclaré qu'il est impératif que l'explosion de violence soit contenue pour ne pas compromettre définitivement le processus de paix et les acquis pour la paix réalisés depuis plusieurs années. Il a estimé que la communauté internationale des donateurs a un rôle important à jouer en renforçant l'assistance économique qu'elle apporte depuis plusieurs années au peuple palestinien qui vit dans des conditions encore précaires surtout que la puissance occupante a procédé au bouclage systématique du territoire palestinien et vient de prendre des sanctions financières draconiennes contre l'Autorité palestinienne. Il a par ailleurs estimé que la communauté internationale a également le devoir de s'atteler d'urgence à l'examen des modalités de déploiement d'éléments d'interposition entre les parties en conflit, car il s'agirait là d'une mesure de confiance qui, non seulement protégerait les populations mais permettrait aussi le rétablissement de la paix dans les zones de confrontation, et, en définitive, aiderait les membres de la commission d'enquête mise sur pied par la résolution 1322 du Conseil de sécurité, à s'acquitter normalement de la mission que leur a confié la communauté internationale. Il a affirmé que l'ONU doit continuer à exercer ses responsabilités en ce qui concerne la question de Palestine, jusqu'à ce que celle-ci soit réglée sous tous ses aspects. A cet égard, il a remercié le Secrétaire général pour ses initiatives courageuses et ses efforts remarquables qui ont aidé à relancer les discussions entre les parties et a exprimé l'appréciation de la communauté internationale pour son implication positive.
Déplorant que les parties n'aient pas pu saisir la chance qui s'offrait à elle, en ce début de millénaire hautement symbolique, il a affirmé qu'il importe maintenant de lancer un appel renouvelé aux coparrains du processus de paix, aux autres gouvernements, à la famille des Nations Unies, aux organisations intergouvernementales et aux organisations de la société civile ainsi qu'aux personnalités éminentes, afin qu'ils s'investissent, de façon résolue, dans le règlement global, juste et durable de la crise israélo-arabe. Il a réaffirmé l'attachement indéfectible du Comité à la réalisation de ce noble objectif qu'il continuera de poursuivre, en collaboration avec tous les Etats Membres et tous les acteurs de la société civile. Il a témoigné sa profonde reconnaissance au Secrétaire général pour le soutien actif qu'il continue d'apporter aux activités du Comité, et a également remercié le Président de l'Assemblée générale et le Président du Conseil de sécurité pour l'intérêt qu'ils témoignent aux travaux de notre Comité et pour l'attention soutenue qu'ils accordent aux problèmes du Moyen- Orient. Il a également relevé avec une grande satisfaction, la présence de nombreux ambassadeurs porteurs de messages de soutien et de solidarité, messages qui sont une inspiration et un encouragement, non seulement pour le Comité, mais aussi et surtout pour le peuple palestinien. Il a appelé tous les représentants des Etats Membres, les représentants des organisations intergouvernementales et non gouvernementales à redoubler d'efforts à l'appui du processus de paix qu'il faut sauver à tout prix. Quels que soient les difficultés, les obstacles et l'amertume, les parties n'ont d'autre alternative que le processus de paix qui est un choix stratégique irréversible, a conclu M. Ka.
M. HARRI HOLKERI, Président de lAssemblée générale, a réaffirmé lengagement sans faille de la communauté internationale à promouvoir les droits légitimes du peuple palestinien. Il a rappelé que les Nations Unies sont saisies de la question de Palestine depuis plus de 50 ans déjà mais que depuis la Conférence de Madrid en 1991, les parties israélienne et palestinienne ont conclu des accords importants. Si nous avons été témoins de reculs dans le processus de paix, nous avons également vécu dimportantes avancées. Cette année devait être une année particulière, a observé M. Holkéri, un accord final était attendu. Cest malheureusement à une détérioration de la situation et à la remise en cause des fondements même du processus de paix que nous avons assisté. Les Nations Unies ont été présentes tout au long de lhistoire du processus de paix, sefforçant toujours de faire prévaloir les principes de la Charte, les normes du droit international et des droits de lhomme ainsi que toutes les résolutions pertinentes. Cest avec célérité quelle ont réagi aux événements récents. LAssemblée générale a ainsi condamné lusage excessif de la force par Israël. Elle a de nouveau dénoncé lillégalité de loccupation de territoires arabes par Israël et a exhorté la puissance occupante à respecter de façon scrupuleuse les obligations découlant de la Quatrième Convention de Genève relative à la protection des civils. LAssemblée générale a enfin appuyé la création dun mécanisme denquête et appelé à la reprise des négociations de paix en vue de la conclusion dun accord final entre les deux parties.
M. Holkéri a déclaré que les obligations des Nations Unies à légard du peuple palestinien ne séteindront que lorsque la question de Palestine sera réglée dans tous ses aspects, conformément au droit international. La communauté internationale est déterminée à agir pour permettre au peuple palestinien dexercer ses droits inaliénables, en particulier ses droits à lautodétermination, à lindépendance nationale et à la souveraineté. Le président de lAssemblée générale a en outre insisté sur limportance des facteurs socioéconomique et de développement pour assurer une paix durable. Il a insisté à cet égard sur la nécessité pour la communauté internationale daccroître son soutien économique au peuple palestinien.
M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que cette occasion solennelle permet de renouveler l'engagement de la communauté internationale à parvenir à un règlement global, juste et durable de la question de Palestine et d'exprimer sa solidarité avec le peuple palestinien. M. Annan s'est engagé à poursuivre cet objectif avec tous les moyens et toutes les ressources à sa disposition. Cette année, la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien se déroule à un moment difficile et délicat du processus de paix. Au cours de l'année passée, les parties avaient poursuivi avec détermination les efforts visant à faire table rase de plusieurs décennies de suspicion et d'animosité, afin d'ouvrir la voie à la réconciliation et à la concertation. Elles ont réussi à s'accorder sur un certain nombre de questions spécifiques. A Camp David, les deux parties ont démontré leur volonté d'aller de l'avant et nous espérions qu'elles ne perdraient pas leur élan et leur résolution à négocier. Malheureusement, à la suite des événements survenus en septembre à Jérusalem-Est, la situation sur le terrain a dégénéré, jusqu'à prendre les proportions dune véritable crise, ce qui a rejailli défavorablement sur les perspectives de reprise de négociations. L'Accord de Charm el-Cheikh était vu comme une mesure critique visant à restaurer le statu quo ante, à reprendre les négociations de paix et à mettre en place un mécanisme pour enquêter sur les causes de la violence. Pour ce faire, il était primordial que les parties missent en oeuvre l'accord dans son intégralité et de bonne foi. A cet égard, M. Annan s'est félicité de la nomination par le Président Clinton des membres de la Commission d'établissement des faits et a exprimé lespoir qu'elle s'acquitterait de son mandat en toute impartialité et contribuant ainsi à linstauration d'une paix durable et juste.
Constatant que la situation continuait à se détériorer, il a lancé un appel aux dirigeants des deux parties pour qu'ils renoncent aux déclarations publiques passionnées et pèsent chacun leurs paroles. La communauté internationale dans son ensemble devrait adopter la même ligne de conduite. Il a saisi cette occasion pour exhorter encore une fois les parties à préserver les acquis de ces neuf dernières années et à continuer à avancer d'un pas soutenu sur le chemin de la paix et de la réconciliation. Il a expliqué que, pour les Palestiniens, lune des principales causes de la crise actuelle est la confiscation et la destruction de leurs biens et la construction et l'expansion des colonies de peuplement dans les territoires occupés. Ces activités compliquent gravement les discussions sur le statut final, a-t-il estimé. L'économie palestinienne pâtit de l'aggravation de la situation sur le terrain. Au terme de plusieurs années d'amélioration, les taux de chômage et de pauvreté ont dangereusement augmenté en raison du conflit. Un sentiment croissant de désespoir, de frustration et de colère est perceptible parmi les Palestiniens. C'est pourquoi il faut restaurer le calme dès que possible, mais aussi relancer le processus de paix, ce qui devrait favoriser le redémarrage de l'économie. A cet égard, M. Annan a lancé un appel à la communauté des donateurs pour qu'elle fournisse à l'Office de travaux et de secours des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient les ressources dont il a besoin pour répondre aux besoins croissants des réfugiés. Il a rappelé que le système des Nations Unies, et notamment le Programme des Nations Unies pour le développement, a apporté une aide multilatérale et bilatérale, en matière de développement, au peuple palestinien. M. Annan a par ailleurs fait observer que le soutien des Nations Unies au processus de paix repose également sur laction de M. Terje Rod-Larsen, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen- Orient, et qui est par ailleurs son représentant spécial auprès de lOrganisation de libération de la Palestine et de lAutorité palestinienne. LEquipe spéciale pour les besoins humanitaires durgence réalise également un travail important, a- t-il ajouté.
Le Secrétaire général des Nations Unies a conclu en réitérant l'engagement pris par les Nations Unies d'épauler les parties tout au long de ce processus de paix. Il a également assuré que l'ONU continuera d'apporter une aide au peuple palestinien tant que l'on ne sera pas parvenu à un règlement global, juste et durable de la question de Palestine, et tant que la paix et la prospérité ne règneront par, enfin, au Moyen-Orient.
M. PETER VAN WALSUM, Président du Conseil de sécurité, a déclaré que cette journée est loccasion, pour la communauté internationale, de manifester sa solidarité avec le peuple palestinien, ainsi que son attachement à la cause dun règlement global, juste et durable de la question de Palestine, en application des résolutions de lONU. Il a rappelé que dans lexercice des responsabilités qui lui incombe aux termes de la Charte, le Conseil a eu à intervenir directement et quil a joué un rôle crucial dans le cadre de la question de Palestine. On admet généralement que ses résolutions 242 (1967) et 338 (1973) en particulier doivent servir de base à tout règlement viable de la question. Il a fait remarquer que les membres du Conseil suivent de près lévolution de la situation sur le terrain ainsi que le processus de paix. Bien que le sommet ne se soit pas terminé de façon concluante, le Conseil avait jugé encourageants les progrès sensibles réalisés par les parties en juillet, à Camp David. Il a ajouté quils espéraient
quun accord global fût conclu rapidement. Malheureusement, a-t-il poursuivi, il a fallu déchanter devant la forte explosion de violence de la fin septembre. Il a indiqué que le Conseil qui demeure profondément préoccupé par cet état de choses avait réagi rapidement à la situation et à lescalade de la violence, en adoptant, le 7 octobre, la résolution 1322 (2000).
Le Président du Conseil de Sécurité a estimé que les accords de Charm el- Cheikh avaient représenté un pas dans la bonne direction dans la mesure où ils offraient la possibilité de briser le cycle de la violence et remettre les négociations sur les rails. A cet égard, il a présenté les condoléances des membres du Conseil aux familles de toutes les victimes. Il a demandé une fois de plus aux parties de respecter ces accords et de les appliquer sans plus tarder dans leur intégralité. Il a exprimé lespoir quil sera possible de remédier aux coups sérieux portés au processus de paix par les troubles récents et que les parties sefforceront bientôt à nouveau de parvenir à un règlement définitif. La Commission détablissement des faits, dont les cinq membres ont déjà été nommés en consultation avec les parties et le Secrétaire général, devrait satteler à la tâche le plus vite possible, a-t-il ajouté. Il a par ailleurs affirmé que le Conseil restera saisi de la situation au Moyen-Orient et continuera détudier les moyens de la normaliser. Il bénéficie dans cette tâche de lappui précieux du Secrétaire général à qui il est reconnaissant et à qui il a donné le mandat de poursuivre sa mission de bons offices auprès des parties.
M. Van Walsum a en outre, exprimé lespoir que les deux parties retourneront bientôt à la table des négociations avec une confiance renouvelée et auront rattraper le temps perdu et reconstituer un capital de bonne volonté. Cest le seul moyen dobtenir des résultats tangibles et durables, a-t-il déclaré. Il sagit de reconstruire les ponts et de susciter un véritable sentiment de partenariat. Les parties devraient comprendre quau lieu de saffronter, elles feraient mieux de conjuguer leurs forces pour lutter contre les problèmes communs qui découlent de leur inévitable coexistence. Il a déclaré que le Conseil de sécurité sait gré à la communauté internationale des efforts quelle fait pour aider les parties à surmonter les nombreux obstacles qui subsistent à un règlement global, juste et durable de la question de Palestine. Cest la seule façon de mettre fin au long conflit israélo-arabe et de permettre à la paix, à la stabilité et à la prospérité de prendre racine au Moyen-Orient, a-t-il déclaré. Il a conclu en assurant que le Conseil continuera dexercer pleinement les responsabilités qui lui incombent aux termes de la Charte en ce qui concerne la question de Palestine et quil reste attaché à lobjectif dune paix globale, juste et durable au Moyen- Orient, dans lintérêt de toutes les parties concernées, y compris celui du peuple palestinien.
M. NASSER AL-KIDWA, Observateur permanent de la Palestine, donnant lecture du message de M. Yasser Arafat, Président du Comité exécutif de lOrganisation de libération de la Palestine et Président de lAutorité palestinienne, a exprimé les profonds remerciements du peuple palestinien à la communauté internationale pour ses manifestations de solidarité et pour le soutien sans faille quelle apporte à sa lutte pour lexercice de son droit inaliénable à lautodétermination et à fonder un Etat indépendant, ayant pour capitale Jérusalem. Nous nous attendions à ce que cette journée de solidarité avec le peuple palestinien soit marquée cette année par la célébration de laccession de la Palestine au statut dEtat Membre des Nations Unies et par linstauration de la paix entre notre pays et Israël. Malheureusement, la réalité actuelle est toute autre. Le peuple palestinien est la victime dune campagne militaire sanglante déclenchée par la puissance occupante qui semble animée par la volonté de réduire à néant la volonté politique dun peuple, afin de lui imposer ses vues inacceptables. Depuis la visite de M. Sharon à Haram al-Charif, le 28 septembre dernier, et la vague de protestation qui sen est suivie, Israël a recouru à son énorme machine de guerre, allant jusquà utiliser des tanks et des hélicoptères, pour infliger de terribles pertes humaines et matérielles à notre peuple. 300 personnes ont perdu la vie et plus de 10 000 ont été blessées, un tiers étant des enfants âgés de moins de 18 ans. Limportance des dégâts matériels sest par ailleurs accompagnée deffets néfastes sur une économie nationale déjà vulnérable.
La communauté internationale a condamné lagression menée par Israël, lexhortant à mettre un terme à ses actes de répression et à reprendre les négociations de paix. Comme vous le savez, les Nations Unies, par lintermédiaire du Conseil de sécurité et de lAssemblée générale, ont opportunément adopté des résolutions dont il reste toutefois à assurer la mise en oeuvre. Cest dune solidarité accrue dont nous avons aujourdhui besoin. Une solidarité accrue et la définition dune position internationale dépourvue de toute équivoque, susceptible damener Israël à respecter les résolutions pertinentes des Nations Unies, le droit international et le droit humanitaire en particulier. Nous lançons un appel à la mise en oeuvre urgente et complète de la résolution 1322 du Conseil de sécurité et pour que la Commission détablissement des faits puisse exercer son mandat en toute équité. Nous demandons également que soient protégés les civils palestiniens vivant sur les territoires occupés par Israël. A cette fin, le déploiement dune mission dobservateurs des Nations Unies sur lensemble des territoires occupés par Israël serait la solution la plus adéquate.
La mise en oeuvre de telles décisions aiderait, sans aucun doute, à mettre un terme à la campagne menée par Israël et permettrait de restaurer le calme dans les territoires occupés, y compris Jérusalem, ainsi que dans lensemble de la région. Il serait alors possible, pourvu quIsraël soit animé par la volonté politique nécessaire, de réactiver le processus de paix et de parvenir à un accord final entre les deux parties. Nous demeurons acquis à la cause de la paix et sommes prêts à déployer tous les efforts nécessaires pour parvenir à cet accord final, si le processus reste fondé sur les résolutions pertinentes du Conseil, le principe de la terre contre la paix et la réalisation des droits du peuple palestinien, y compris celui de fonder un Etat indépendant ayant pour capitale Jérusalem.
M. JOHN DE SARAM, Président du Comité spécial chargé denquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de lhomme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, a rappelé que chaque année, conformément à son mandat, le Comité a rendu compte à lAssemblée générale de la situation dans les territoires occupés, sagissant notamment des colonies, de la confiscation des terres, de laccès à leau potable pour les besoins domestiques et de lagriculture, des restrictions à la liberté de circulation des personnes et des biens. M. De Saram a aussi fait état ce matin de lexistence dun système juridique et de mesures administratives affectant tous les aspects de la vie des personnes vivant dans les territoires occupés. Ces textes, qui ne sont pas conformes aux règles du droit international, portent des atteintes significatives aux droits de lhomme de la population. Le Comité spécial est particulièrement attristé par lusage excessif de la force par Israël, par le nombre important de Palestiniens qui ont été tués ou blessés, par la nature des armes utilisées par Israël et par les restrictions à la liberté de circulation des Palestiniens. Le Président du Comité spécial a exprimé lespoir que le processus de paix reprendra le dessus et que les étapes nécessaires à la réalisation dune paix globale, juste et durable, attendue depuis si longtemps par les peuples de la région, pourra ainsi triompher.
M. DUMISANI SHADRACK KUMALO (Afrique du Sud) donnant lecture du message de M. THABO MBEKI, Président de lAfrique du Sud, en sa qualité de Président du mouvement des non alignés, a exprimé sa solidarité à tous les Palestiniens. Il a présenté les condoléances et la sympathie du Mouvement des non alignés aux familles et aux victimes des attaques des forces de sécurité israéliennes. Il a dénoncé lusage excessif et disproportionné de la force par larmée israélienne. Il a rappelé quà cette même occasion lannée dernière, le Mouvement était rempli despoir pour un futur qui semblait prometteur en raison de lévolution encourageante intervenue dans le processus de paix. Cest par conséquent avec une grande tristesse que le Mouvement commémore ce jour important avec en toile de fond un conflit violent. Il a réitéré la conviction du Mouvement des non alignés selon laquelle une paix juste et durable ne pourra être instaurée que grâce à des négociations pacifiques. La première priorité à cette fin est de faire cesser la violence. Il est primordial que les troupes israéliennes soient retirées au moins jusquaux positions quelles occupaient le 28 septembre. De plus, il faudrait mettre fin aux mesures illégales de punitions collectives à lencontre du peuple palestinien, telles que le bouclage des territoires et lembargo économique. Il a noté que suite à laccord intervenu entre lancien Premier Ministre M. Shimon Peres et le Président Arafat, ce dernier a lancé de nombreux appels au calme alors que le Premier Minsitre, M. Barak, na pas mis en oeuvre cet accord. Nous ne pouvons nous attendre à ce que les appels au calme du Président Arafat soient entendus quà partir du moment où ces conditions seront remplies, a-t-il ajouté. La communauté internationale peut apporter une contribution décisive à la restauration du calme et au rétablissement de la confiance. A cet égard, il a renouvelé lappel du Mouvement des non alignés visant létablissement, dans les territoires palestiniens occupés, dune force dobservateurs internationale sous légide des Nations Unies. Compte tenu du fait quIsraël na pas de légitimité juridique dans les territoires palestiniens occupés, le Gouvernement de lAfrique du Sud ne comprend pas pourquoi Israël devrait exercer son droit de veto contre le déploiement dune telle force.
Le représentant a par ailleurs déclaré quil est de la plus grande importance que les négociations entre la Palestine et Israël reprennent une fois le calme revenu dans la région. Il a fait observer que les lacunes que connaît le processus dOslo ont un lien direct avec la manière dont les Palestiniens ressentent le processus de paix. Bien que le processus dOslo ait apporté des améliorations, notamment en termes dinfrastructures, il sest accompagné dune présence des forces de sécurité israéliennes dans la vie quotidienne des Palestiniens. Tandis quil ny a plus de preuve tangible de dividende du processus de paix dans les rues, désormais, cest lhumiliation quotidienne quendure la population à cause des blocages des routes et de larrogance des colons israéliens en Palestine. Il est par conséquent peu probable que le processus dOslo puisse reprendre sans être largement amendé. LAfrique du Sud est convaincue que les Nations Unies doivent jouer un rôle central dans les négociations futures. Les acteurs principaux, comme les Etats dEurope et dautres Etats du Moyen-Orient peuvent apporter une contribution significative dans la construction de la paix et devraient pouvoir jouer ce rôle. Les négociations futures devraient porter sur les modalités de la mise en oeuvre des résolutions 242 et 338 du Conseil du sécurité qui demandent à Israël de se retirer des territoires arabes occupés depuis 1967. Il a réaffirmé que la lutte des Palestiniens est légitime. La terre pour la paix est la seule option viable.
M. Kumalo a rappelé quen septembre les Ministres des affaires étrangères du Mouvement des non alignés ont réaffirmé leur solidarité avec le peuple palestinien et leur soutien à la mise en oeuvre de toutes les résolutions de lONU sur la question de Palestine. Il a réaffirmé lengagement pris par le Mouvement pour épauler le peuple palestinien dans sa lutte pour la liberté et légalité comme membre souverain de la famille des Nations. Le fait que les Palestiniens se battent toujours pour la réalisation de leur droit à lautodétermination est un affront à lhumanité tout entière, a-t-il conclu.
M. SYED HAMID ALBAR, Ministre des affaires étrangères de la Malaisie, en sa qualité de Président de la vingt-septième Conférence islamique des ministres des affaires étrangères, a regretté que la célébration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien se déroule dans un contexte de violence. La situation actuelle est le résultat de la politique de harcèlement et dintimidation mise en oeuvre par la puissance occupante depuis des décennies. A lheure actuelle, 280 Palestiniens ont perdu la vie, la plupart dentre eux étant des enfants, plus de 3 000 sont blessés, conséquences directes du recours excessif et disproportionné à la force par Israël. Comme la décrit Mme Mary Robinson, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de lhomme, la réalité quotidienne des Palestiniens est celle de lhumiliation, de la discrimination et des inégalités. La Malaisie demande à Israël de traduire en justice les responsables directs des récents événements tragiques. De telles actions constituent des violations des Conventions de Genève sur la protection des civils dans les conflits armés, applicables à tous les territoires arabes occupés par Israël depuis 1967. Pour leur part, les Nations Unies ont le devoir de mettre fin à de telles violations et à assurer la protection des civils, particulièrement celle des enfants. La communauté internationale doit oeuvrer à la mise en oeuvre de toutes les actions permettant de briser le cycle de la violence.
En tant quEtat Membre des Nations Unies, Israël ne saurait plus longtemps rester indifférent aux multiples décisions prises par la communauté internationale, la dernière en date étant la résolution 1322 du Conseil de sécurité. La Malaisie rappelle que les résolutions adoptées par les Nations Unies appellent à la cessation immédiate de la violence et demandent à Israël de se garder de toute nouvelle provocation pour favoriser un retour à la normale. Une paix juste et durable ne peut être assurée que par le retrait complet des forces armées israéliennes de tous les territoires arabes et palestiniens occupés depuis 1967, y compris la ville de Al Qods Al Charif et le Golan syrien occupé. Le peuple palestinien a le droit, inaliénable, de fonder un Etat indépendant et souverain.
La Malaisie félicite M. Yasser Arafat pour son engagement sans faille en faveur du processus de paix. Sa décision de différer la déclaration dindépendance de la Palestine en est une claire manifestation. La Malaisie est aux côtés de la Palestine et appuie pleinement les efforts déployés par M. Yasser Arafat en vue de la création dun Etat indépendant de Palestine. Elle estime enfin que le temps est venu pour lintensification de laction menée par la communauté internationale et par les Etats qui sont en mesure de le faire.
M. ROLAND KPOTSRA (Togo) donnant lecture dun message du Général Gnassingbé Eyadéma, Président de la République togolaise, en sa qualité de Président de lOrganisation de lunité africaine (OUA), a rappelé que, depuis sa création, lOrganisation panafricaine a manifesté une solidarité sans faille avec le peuple palestinien dont il na jamais cessé dappuyer les aspirations à lautodétermination. Il a indiqué que lOUA est profondément préoccupée par lentrave faite au processus de paix. Lintolérable résurgence de la violence quont connue la Cisjordanie et Gaza ces trois derniers mois a malheureusement entraîné la radicalisation des positions de part et dautre. Il est, par conséquent, souhaitable que les parties concernées oeuvrent à lapplication sans condition de lAccord de cessez-le-feu, conclu à Charm el-Cheikh le 17 octobre 2000, en vue de mettre fin aux hostilités et de rétablir la confiance entre les dirigeants palestiniens et israéliens. Il a formé le voeu de voir la Commission internationale chargée de déterminer les causes de la récente explosion de violence remplir sa mission et déposer, le plus vite possible, ses conclusions. A cet égard, il a salué les efforts que continuent de déployer le Secrétaire général et les parrains du processus de paix, en vue damener les parties à honorer les engagements quelles ont souscrits à Charm el-Cheikh et à oeuvrer à lavènement dune paix durable dans la région. Il est indéniable que lavènement dune ère de paix durable, de stabilité et de sécurité pour les peuples du Moyen-Orient ne pourra survenir que grâce à la poursuite harmonieuse du processus de paix et par laffirmation dune volonté politique plus résolue de toutes les parties concernées sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et suivant le principe la terre contre la paix.
M. Kpotsra a saisi loccasion pour exhorter le Président Yasser Arafat et le Premier Ministre Ehud Barak à népargner aucun effort pour reprendre très rapidement les discussions interrompues du fait des tragiques événements qui continuent densanglanter le territoire palestinien occupé. Il a rappelé quà maintes reprises, lAssemblée générale a réaffirmé que lONU est investie dune responsabilité permanente concernant la question de Palestine tant que celle-ci ne sera pas résolue de manière satisfaisante, conformément à la légalité internationale. Les Nations Unies doivent continuer de peser de toute leur autorité afin déviter que le radicalisme ne ramène à la politique du désespoir et que le rejet obstiné des engagements contractés ne finisse par compromettre la sécurité de la région du Moyen-Orient dans son ensemble.
M. SAID KAMAL, Sous-Secrétaire général aux affaires de Palestine de la Ligue des Etats arabes, donnant lecture du message de M. Ahmed Esmat Meguid, Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, a rappelé le droit à lautodétermination du peuple palestinien et son droit de fonder un Etat indépendant avec pour capitale Jérusalem. Le représentant a remercié les Nations Unies pour lappui quelles apportent au peuple palestinien. Il a dénoncé les agressions auxquelles se livre Israël ainsi que les violations des droits de la population et le sabotage du processus de paix. Les pratiques israéliennes privent le processus de paix de tout contenu et en sapent les fondements mêmes. Les actions dIsraël comportent un risque dembrasement de la région, a estimé M. Kamal.
Lors des événements récents, a souligné le représentant, Israël a eu recours à une force brutale et excessive face à des Palestiniens désarmés. Des enfants ont été pris pour cibles. Les médias et les organisations internationale ont dénoncé la situation. Tel est notamment le cas de Mme Mary Robinson, Haut- Commissaire des Nations Unies aux droits de lhomme, qui a clairement dénoncé les agissements dIsraël comme constituant des violations graves des droits de lhomme des Palestiniens. Il ne fait donc aucun doute que la situation actuelle au Moyen- Orient est imputable à Israël qui, de par ses actions, a réduit à néant les efforts de paix. Le représentant, exprimant la solidarité du monde arabe avec le peuple palestinien, a souhaité de toutes ses forces que la Commission internationale et indépendante détablissement des faits puisse faire le plus rapidement possible la lumière sur les causes de la détérioration de la situation, dans le respect des dispositions de la résolution 1322 du Conseil de sécurité et des décisions de la session extraordinaire de la Commission des droits de lhomme. Le représentant a lancé un appel au Conseil pour quil continue de soumettre à son examen la situation dans la région, dans la mesure où elle représente une menace à la paix et à la sécurité internationales. La Ligue de Etats arabes demande aux Nations Unies de continuer à assumer ses responsabilités jusquà ce que le peuple palestinien puisse jouir de la totalité de ses droits. Le peuple palestinien en a assez dattendre la reconnaissance de ses droits légitimes, il ne saurait tolérer plus longtemps loppression. Israël doit reconsidérer sa position et se rendre compte que la paix repose sur la justice et le respect de toutes les normes internationales pertinentes. Linstauration de la paix au Moyen-Orient est plus impérative que jamais, a conclu M. Kamal.
M. DON BETZ, représentant du réseau international des organisations non gouvernementales sur la question de la Palestine, a déclaré quau moment où la lutte pour les droits nationaux et individuels des Palestiniens se fait à un tel prix, la protection internationale de la nation palestinienne doit être une priorité de lONU et de chacun de ses Etats Membres attachés à la paix et à la justice au Moyen-Orient. La survie de ce peuple pourrait dépendre de lattention que lui accorde les Etats de la planète et de la place que lui offrent les Nations Unies. Il a fait remarquer que chaque jour le nombre des morts et des blessés augmente en Palestine occupée. Il a dénoncé le fait que la presse aseptisée écrive chaque jour que la majorité des morts et blessés sont Palestiniens. Il a fait observer que les Américains pensent que les événements rapportés quotidiennement se déroulent en Israël et le fait que la question de Palestine et de la paix au Moyen-Orient nest pas une préoccupation majeure du grand public. Il a déclaré quil sagit de sauver des vies et de permettre que des parents et des enfants puissent vivre dans une paix à laquelle tous rêvent et pour laquelle ils luttent. La paix est aujourdhui orpheline, voire un mythe, lorsque les rapports font état de destruction de bâtiments au canon, les rapports selon lesquels ce sont les Palestiniens qui assiègent Israël, et la liste quotidienne des morts et des blessés, dont la majorité sont des jeunes, défigurés ou handicapés pour la vie. Ce cri national continu pour lindépendance et pour laide a marqué des cicatrices sur les visages et les corps de ces enfants de Palestine.
Les organisations non gouvernementales ont écrit, parlé, fait des groupes de pression et manifesté contre linjustice et ont proclamé leur soutien aux résolutions de lONU sur la paix et la justice au Moyen-Orient depuis plusieurs années. Il a eu une collaboration étroite entre le Mouvement des ONG et le Comité des Nations Unies pour lexercice des droits inaliénables du peuple palestinien depuis la Conférence internationale des Nations Unies sur la question de Palestine de 1983. Leffondrement du processus de paix a confirmé lopinion des ONG selon laquelle une seule nation, une superpuissance, ne peut amener la paix entre les parties alors que sa politique et ses relations sont largement en faveur dune partie. Le réseau des ONG est de lavis quil est temps pour les Nations Unies daller de lavant et de sacquitter de son rôle de rassembleur. Toute voie sérieuse vers la paix doit prendre en compte les résolutions 242 et 338 de lONU. Il est temps de replacer les Nations Unies au centre des efforts futurs et il ny a pas de temps à perdre compte tenu du fait que le nombre de morts et de blessés continue daugmenter chaque jour. Pour beaucoup dorganisations non gouvernementales, cela signifie que la recherche de mesures nécessaires pour évoluer vers la fin de la confrontation doit être la priorité des Nations Unies et de tous les Etats Membres. Les ONG sont ainsi prêtes à soutenir tous les gouvernements dans leurs initiatives visant à replacer la quête de la paix aux Nations Unies. La réalisation du droit à un Etat avec Jérusalem comme capitale, le droit de retour des réfugiés, le droit à la liberté et à une vie normale libérée du besoin et de la peur est le lien qui unit les organisations non gouvernementales entre elles et à lONU, a-t-il conclu.
M. FAROUK KADDOUMI, Chef du département politique de lOrganisation de libération de la Palestine, a déclaré quil était heureux dexprimer au nom du peuple palestinien sa profonde gratitude et ses remerciements à tous ceux qui se sont manifestés lors de la célébration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. Il a particulièrement remercié le Secrétaire général de lOrganisation des Nations Unies, M. Kofi Annan, ainsi que les présidents de lAssemblée générale et du Conseil de sécurité. Le représentant sest félicité des efforts que déploie le Président du Comité spécial pour lexercice des droits inaliénables du peuple palestinien pour défendre la cause de son peuple. Il a imputé léchec du processus de paix à lintransigeance des dirigeants dIsraël, puissance occupante qui a recours à la violence et au terrorisme afin de contraindre le peuple palestinien à accepter linacceptable. Il a lancé un appel aux Nations Unies afin quelles apportent une protection aux Palestiniens.
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