En cours au Siège de l'ONU

AG/1121

L'OBSERVATEUR DE LA PALESTINE DEMANDE L'ENVOI D'UNE FORCE INTERNATIONALE POUR PROT+GER LES POPULATIONS PALESTINIENNES

29 novembre 2000


Communiqué de Presse
AG/1121


L’OBSERVATEUR DE LA PALESTINE DEMANDE L’ENVOI D’UNE FORCE INTERNATIONALE POUR PROTÉGER LES POPULATIONS PALESTINIENNES

20001129

Les espoirs de voir le processus de paix israélo-palestinien prendre corps ont été réduits à néant le 28 septembre dernier. Ce jour là, la communauté internationale a été consternée par les affrontements violents qui ont opposé les forces de police israéliennes aux civils palestiniens à Haram al-Charif dans la vieille ville de Jérusalem, après la visite sur le site du chef de l'opposition israélienne, a déclaré en substance, cet après-midi, le Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, en ouvrant le débat sur la question de la Palestine devant l'Assemblée générale. Depuis lors, les affrontements ont gagné l'ensemble du territoire palestinien occupé, faisant presque 300 morts, palestiniens pour la plupart et des milliers de blessés.

Le Président du Comité s'est déclaré convaincu que les événements des dernières semaines sont la conséquence directe des politiques et pratiques d'occupation d'Israël qui ne respecte pas les principes de la quatrième Convention de Genève. Il a également mis en cause la lenteur des progrès et des acquis réels obtenus dans les négociations sur toutes les questions cruciales pour le processus de paix. La plupart des orateurs ont dénoncé le fait qu'Israël ne se conforme pas aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale relatives à la question palestinienne, l'Observateur de la Palestine allant jusqu'à remettre en cause la légitimité de la présence de l'Etat d'Israël au sein de l'ONU. Selon lui, Israël ne s'est pas acquitté de ses devoirs au sein des Nations Unies où devraient coexister une entité israélienne et une entité palestinienne, alors que le peuple palestinien réclame de devenir membre de l'ONU.

L'Observateur de la Palestine a, par ailleurs, estimé que les rivalités entre les partis politiques israéliens ont pour conséquence le fait que la société israélienne reste très préoccupée de sa sécurité et ne réalise pas que le règlement de la question palestinienne permettrait d'instaurer la paix et la stabilité dans la région. «Ceux qui payent le plus grand prix de la confrontation actuelle sont les Palestiniens», a-t-il dit, avant de demander au Président de l'Assemblée générale l'envoi d'une commission d'enquête internationale dans la région avec pour objectif de créer une force internationale pour protéger les populations palestiniennes. Plusieurs orateurs ont également insisté sur le fait que les Palestiniens vivent aujourd'hui dans des conditions économiques déplorables à cause du blocus imposé par Israël au territoire palestinien.

Le Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a présenté les quatre projets de résolution dont l'Assemblée est saisie au titre de ce point. Le rapport du Comité a été présenté par son rapporteur. L'Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies a prononcé un discours. Les représentants des pays suivants sont également intervenus au cours du débat: Emirats arabes unis, Chine, République-Unie de Tanzanie, Afrique du Sud, Yémen, Bahreïn, Inde, Egypte, Algérie, Mauritanie, Cuba et Nigéria.

En cours de séance, le Président a annoncé que la réunion du Bureau prévue demain matin à 9 heures 30 pour examiner la demande de l'inclusion d'un point supplémentaire intitulé «Proclamation du 31 août Journée internationale de la Solidarité» à l'ordre du jour de la présente session est reportée à une date ultérieure qui sera annoncée. L'Assemblée terminera l'examen de la question de la Palestine en séance plénière demain, jeudi 30 novembre, à partir de 10 heures.

QUESTION DE PALESTINE

Rapport du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien

Le rapport du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (A/55/35) rappelle que le Comité a été créé le 10 novembre 1975 par l’Assemblée générale pour lui recommander un programme destiné à permettre au peuple palestinien d’exercer ses droits inaliénables reconnus par l’Assemblée. Le rapport affirme que l’avenir de la paix au Moyen-Orient est à la croisée des chemins. Au cours des négociations, les parties israélienne et palestinienne ont fait beaucoup de progrès. Le processus de négociation qui a commencé à Madrid en 1991, a été difficile et problématique. Aujourd’hui, les parties sont confrontées à des questions vitales, non seulement pour les Israéliens et les Palestiniens, mais aussi pour la paix et la sécurité dans l’ensemble de la région du Moyen- Orient. Les résultats de ce processus détermineront l’avenir de leurs relations pour les années à venir.

Le Comité note avec regret que beaucoup de temps a été perdu après la signature en 1999 du Mémorandum de Charm el-Cheikh. Au cours de la période considérée, l’état des négociations israélo-palestiniennes n’incitait guère à l’optimisme. S’il est vrai que certains progrès ont été réalisés, les revers ont été plus nombreux. Durant la plus grande partie de l’année, les pourparlers sur la période de transition et le statut permanent n’ont guère progressé. Le Comité a toutefois constaté avec satisfaction que plusieurs mesures ont été prises en application des Accords signés et en septembre 2000, les importantes réunions tenues en marge du Sommet du millénaire ont laissé planer l’espoir qu’une avancée décisive était à portée de main.

Le Comité tient à souligner une nouvelle fois que plus de 50 ans après l’adoption par l’Assemblée générale de la résolution 181 (II) du 29 novembre 1947, le peuple palestinien n’a toujours pas créé son propre Etat indépendant et souverain. Au moment où les deux parties entament les négociations sur le statut final, la situation sur le terrain demeure intenable. Des faits accomplis «illégaux» continuent d’être créés en violation flagrante des droits inaliénables du peuple palestinien, ce qui risque de compromettre les négociations de paix. Le Comité considère qu’il est inacceptable qu’au seuil du troisième millénaire, le peuple palestinien continue de souffrir au quotidien de l’occupation. L’une des questions centrales des négociations sur le statut final est celle de Jérusalem. Le Comité considère que cette question doit être résolue sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en tenant compte de l’importance spirituelle et universelle de la ville sainte de Jérusalem pour toute l’humanité. Parmi les autres questions liées au statut final, la question des réfugiés est l’une des plus difficiles et des plus douloureuses. Des générations de palestiniens ont grandi en tant que réfugiés vivant dans des camps sinistres ou sous l’occupation. Beaucoup d’entre eux sont loin de leur patrie, ne peuvent jouir de leur droit naturel à l’autodétermination et n’ont pratiquement aucune perspective économique. Leur liberté de mouvement est réduite, les familles ont été séparées et les perspectives d’avenir dépendent du monde extérieur. Si ce problème n’est pas traité avec le soin et l’attention voulus et conformément aux normes du droit international, davantage de Palestiniens verront leur avenir compromis. La frustration et la méfiance renaîtront et les possibilités de paix et de stabilité dans la région seront sérieusement compromises. Le Comité réaffirme que cette question doit être résolue sur base des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.

Depuis 1967, la situation sur le terrain a été totalement transformée par les colonies illégales disséminées en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza. Ces colonies ont non seulement modifié la géographie de la zone mais ont eu des effets dévastateurs sur les moyens de subsistance des familles palestiniennes et sur l’économie en général. Le Comité a été consterné d’apprendre que l’implantation des colonies s’était poursuivie parallèlement aux négociations de paix, politique qui va clairement à l’encontre des principes de base du processus de paix acceptés par les deux parties. Par ailleurs, le Comité est persuadé que l’Organisation des Nations Unies doit continuer d’assumer sa responsabilité permanente à l’égard de tous les aspects de la question de Palestine jusqu’à ce qu’elle soit résolue de manière satisfaisante, conformément aux résolutions de l’ONU et à la légitimité internationale, et jusqu’à la pleine réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien. Aujourd’hui, le rôle d’appui de l’Organisation dans le cadre du processus de paix est plus que jamais important et nécessaire. L’ONU doit demeurer le gardien de la légitimité internationale et jouer un rôle décisif dans la mobilisation de l’assistance internationale pour le développement, en tant que facteur important du processus de paix. Le Comité considère que l’ONU doit continuer à assumer sa responsabilité à l’égard de la question de la Palestine et du peuple palestinien jusqu’à la fin de la période de mise en oeuvre afin qu’un accord final puisse être légitimé et complété si nécessaire.

Au cours de l’année écoulée, le Comité s’est employé à sensibiliser la communauté internationale sur la question de la Palestine et l’urgente nécessité de permettre au peuple palestinien d’exercer ses droits inaliénables. Le Comité a également poursuivi son programme de réunions dans diverses régions et a coopéré avec la communauté des ONG pour enrichir et élargir la portée de ce programme. Le Comité envisage également de continuer à examiner et à évaluer son programme d’activités pour l’adapter à l’évolution du processus de paix et à la situation sur le terrain. Soucieux de contribuer au règlement global, juste et durable de la question de la Palestine, le Comité demande à tous les Etats de s’associer à ses efforts et invite de nouveau l’Assemblée générale à réaffirmer l’importance de son rôle et à reconfirmer à une très large majorité le mandat qui lui a été confié.

Le rapport se divise en sept chapitres dont une introduction, un chapitre concernant le mandat du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et un chapitre sur l’organisation de ses travaux. Il contient également un chapitre consacré à l’examen de la situation concernant la question de la Palestine, un autre sur les mesures prises par le Comité, un chapitre sur les mesure prises par le Département de l’information et un dernier sur les conclusions et les recommandations du Comité.

Rapport du Secrétaire général

Le rapport du Secrétaire général sur la situation au Moyen-Orient (A/55/639) est soumis en application de la résolution 54/42 de l’Assemblée générale en date du 1er décembre 1999 relative au règlement pacifique de la question de Palestine et se subdivise en deux parties. Dans sa partie introductive, le rapport reprend les correspondances échangées entre le Secrétaire général et le Président du Conseil de sécurité, ainsi que les notes verbales adressées au Secrétaire général par le représentant permanent d’Israël et par l’Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, pour la période allant d’août à novembre 2000.

La seconde partie du rapport contient les observations du Secrétaire général et souligne qu’au Sommet de Camp David, tenu sous les auspices du Président Clinton, la recherche d’une paix durable entre Israël e les Palestiniens a pris une tournure décisive et considère que si l’on n’est pas parvenu à un accord global, on y a abordé pour la première fois les questions les plus épineuses. Il précise que, par la suite, la situation au Moyen-Orient est devenue critique et mentionne notamment la visite du Chef de l’opposition israélienne, Ariel Sharon, à Haram al-Charif, à la suite de laquelle une nouvelle vague de protestations et de violences a éclaté dans les territoires palestiniens occupés et en Israël. Le rapport souligne qu’à ce jour, plus de 230 personnes, en grande majorité des Palestiniens, ont été tuées et de nombreuses autres blessées et que, devant cette situation tragique, toutes les parties ont bien compris que la cause de la paix ne pouvait qu’être compromise par l’emploi excessif de la force, par le recours à la violence ou à la terreur aveugle. Le Secrétaire général considère que la crise actuelle risque de s’aggraver, ce qui aurait des conséquences dangereuses pour la région tout entière, avant d’ajouter qu’il est capital que tous les efforts soient faits pour endiguer la vague de violence en cours et pour reprendre le processus de paix. Il rappelle que la gravité de la situation nouvelle au Moyen-Orient a fait récemment l’objet de débats approfondis à l’ONU qui ont débouché sur l’adoption de la résolution 1322 (2000) du Conseil de sécurité et de la résolution ES-10/7 de l’Assemblée générale. Le Secrétaire général fait également mention de la réunion au Sommet tenue à Charm el-Cheikh les 16 et 17 octobre 2000, présidée par les Présidents Moubarak et Clinton et à laquelle assistaient le Roi Abdulhah II de Jordanie, le Premier Ministre Barak, le Président Arafat, Javier Solana de l’Union européenne et lui-même. Il rappelle que cette réunion a débouché sur des accords dans trois domaines d’importance capitale: la coopération pour la sécurité et d’autres mesures pour que cessent les affrontements actuels, la constitution d’une Commission d’enquête sur les événements tragiques récents et sur les moyens d’empêcher qu’ils ne se reproduisent, et la reprise du processus de paix. Le rapport précise que, suite au Sommet de Charm el-Cheikh, le Président Clinton a annoncé, le 7 novembre, la composition de la Commission d’enquête qui devrait fournir une analyse indépendante et objective de la crise actuelle. Cependant, le Secrétaire général exprime son inquiétude du fait que les Accords de Charm el- Cheikh ne soient toujours pas mis en oeuvre et souligne que la communauté internationale doit poursuivre ses efforts pour les aider à surmonter la crise actuelle et pour remettre les négociations israélo-palestiniennes sur les rails. Il regrette que la situation humanitaire et économique dans le territoire palestinien occupé se soit sérieusement dégradée sous l’effet de la crise. Le Secrétaire général souligne que l’Organisation des Nations Unies continuera pour sa part de préconiser la reprise du processus de paix et de répondre, de manière intégrée, aux besoins économiques, sociaux, humanitaires et autres de la population de la Rive occidentale et de Gaza.

Projets de résolution

Aux termes d'un projet de résolution intitulé Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (A/55/L.45), l'Assemblée générale prierait le Comité de continuer à suivre l'évolution de la question de Palestine et de lui présenter un rapport et des suggestions, ou au Conseil de sécurité, selon qu'il conviendra. L’Assemblée autoriserait le Comité à continuer à n'épargner aucun effort pour promouvoir l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, à apporter à son programme de travail les aménagements qu'il jugera appropriés et nécessaires compte tenu de l'évolution de la situation, à mettre plus spécialement l'accent sur la nécessité de mobiliser aide et appui en faveur du peuple palestinien. Elle prierait le Comité de continuer à offrir coopération et soutien aux organisations non gouvernementales palestiniennes et autres organisations non gouvernementales, afin de mobiliser la solidarité et l'appui de la communauté internationale en faveur de la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien ainsi que du règlement pacifique de la question de Palestine, et d'associer de nouvelles organisations non gouvernementales à ses travaux. L'Assemblée prierait la Commission de conciliation des Nations Unies pour la Palestine, qu'elle a créée par sa résolution 194 (III), et les autres organes de l'Organisation des Nations Unies qui s'occupent de la question de Palestine, de continuer à coopérer pleinement avec le Comité et se féliciterait de la coopération entre la Commission et le Comité concernant la modernisation et la préservation des archives de la Commission.

Aux termes d’un projet de résolution sur la Division des droits des Palestiniens (Secrétariat) (A/55/L.46), l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de continuer de fournir à la Division les ressources dont elle a besoin et de veiller à ce que qu’elle continue d’exécuter son programme de travail tel que décrit dans des résolutions antérieures sur la question, en consultation avec le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et sous sa direction, en particulier qu’elle organise des réunions des différentes régions, avec tous les secteurs de la communauté internationale, qu’elle continue de mettre au point et de développer le système d’information des Nations Unies sur la question de la Palestine, qu’elle établisse et fasse diffuser le plus largement possible des publications et des informations sur divers aspects de la question de Palestine, et qu’elle organise le programme annuel de formation destiné au personnel de l’Autorité palestinienne. Elle prierait également le Secrétaire général de veiller à ce que le Département de l’information et d’autres services du Secrétariat continuent d’aider la Division à s’acquitter de ses tâches et à couvrir les divers aspects de la question de Palestine. Elle inviterait tous les gouvernements et organisations à aider dans leurs tâches le Comité et la Division. Elle noterait avec satisfaction les mesures prises par les Etats Membres pour célébrer chaque année, le 29 novembre, la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, engagerait les Etats Membres à continuer de donner à cette manifestation la plus large publicité possible et prierait le Comité et la Division de continuer, dans le cadre de cette célébration, d’organiser une exposition annuelle sur les droits des Palestiniens, en coopération avec la Mission permanente d’observation de la Palestine auprès de l’Organisation des Nations Unies.

Aux termes d’un projet de résolution portant sur le Programme spécial d’information sur la question de Palestine du Département de l’information (Secrétariat) (A/55/L.47), l’Assemblée générale considèrerait que le programme spécial d’information du Département sur la question de Palestine est fort utile en ce qu’il aide à faire mieux connaître à la communauté internationale la question de Palestine et la situation au Moyen-Orient en général, y compris les résultats du processus de paix, et qu’il contribue efficacement à une atmosphère propice au dialogue et favorable au bon déroulement de ce processus.

L’Assemblée générale prierait le Département, agissant en coopération et en coordination étroite avec le Comité pour l’exercice inaliénable des droits du peuple palestinien, de poursuivre, avec la souplesse nécessaire pour tenir compte, le cas échéant de faits nouveaux intéressant la question de Palestine, son programme d’information jusqu’à la fin de l’exercice biennal 2000-2001 et en particulier de diffuser des informations sur toutes les activités du système des Nations Unies concernant la question de Palestine, y compris des rapports sur les travaux des organismes des Nations Unies concernés; de continuer à faire paraître des publications et des mises à jour concernant les différents aspects de la question de Palestine dans tous les domaines, exposant le dernier état de la question et faisant ressortir, en particulier, les perspectives de paix; d’étoffer sa documentation audiovisuelle sur la question de Palestine et continuer à produire des documents audiovisuels, y compris de mettre à jour son exposition au Secrétariat; d’organiser ou d’aider à organiser, à l’intention des journalistes, des missions d’information dans la région, y compris dans les territoires sous la juridiction de l’Autorité palestinienne et dans les territoires occupés; d’organiser, à l’intention des journalistes, des rencontres ou colloques internationaux, régionaux et nationaux, visant en particulier à sensibiliser l’opinion publique à la question de Palestine; de continuer à apporter une aide au peuple palestinien pour le développement des médias, en particulier pour renforcer le programme de formation de journalistes palestiniens de la presse écrite, de la radio et de la télévision entrepris en 1995. Elle prierait le Département de l’information de promouvoir le Projet Bethléem 2000, dans les limites des ressources disponibles et jusqu’à ce que la commémoration Bethléem 2000 s’achève, notamment par l’élaboration et la diffusion de publication et de matériel audiovisuel et le développement du site «Bethléem 2000» sur la page d’accueil de l’Organisation des Nations Unies sur l’Internet.

Aux termes d'un projet de résolution intitulé Règlement pacifique de la question de Palestine (A/55/L.48), l'Assemblée générale, se déclarant profondément préoccupée par la visite faite à Haram al-Charif le 28 septembre 2000, ainsi que par les événements tragiques qui se sont ensuivis à Jérusalem-Est occupée et dans d'autres endroits du territoire palestinien occupé, faisant des morts et des blessés en grand nombre parmi les civils palestiniens, et préoccupée également par les affrontements entre l'armée israélienne et la police palestinienne, ainsi que les pertes subies de part et d'autre et exprimant sa profonde préoccupation devant la grave détérioration de la situation dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et les difficultés rencontrées dans le processus de paix au Moyen-Orient, réaffirmerait la nécessité de parvenir à un règlement pacifique, sous tous ses aspects, de la question de Palestine, qui est au coeur du conflit arabo-israélien.

L'Assemblée générale soulignerait la nécessité de s'engager à respecter le principe «Terre contre paix» et à appliquer les résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité, qui constituent la base du processus de paix au Moyen-Orient, et d'appliquer immédiatement et scrupuleusement les Accords conclus entre les parties, y compris le redéploiement des forces israéliennes en Cisjordanie, et demanderait la conclusion rapide de l'accord sur le règlement final entre les deux parties. Elle demanderait aux parties concernées, aux coparrains du processus de paix et aux autres parties intéressées, ainsi qu'à la communauté internationale tout entière, de déployer tous les efforts et prendre toutes les initiatives nécessaires pour rapporter immédiatement toutes les mesures prises sur le terrain depuis le 28 septembre 2000, en application des engagements pris à Charm el-Cheikh, et d'assurer la conclusion effective et rapide du processus de paix.

L'Assemblée générale soulignerait la nécessité de respecter les principes de la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien dont, au premier rang, le droit à l'autodétermination et du retrait d'Israël du territoire palestinien occupé depuis 1967. Elle soulignerait qu'il importe que l'Organisation des Nations Unies joue un rôle élargi et plus actif durant la phase actuelle du processus de paix et dans la mise en oeuvre de la Déclaration de principes et inviterait le Secrétaire général à poursuivre ses efforts auprès des parties concernées, en consultation avec le Conseil de sécurité, en vue du rétablissement de la paix et dans la région, et à soumettre des rapports sur l'évolution de la situation à cet égard.

Déclarations

M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal), Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, présentant les projets de résolutions, a cité parmi les réalisations concrètes de l'année passée dans la région du Moyen-Orient, la libération partielle des prisonniers palestiniens, l'ouverture d'une route sûre dans le sud entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, le nouveau redéploiement des troupes israéliennes qui ont quitté certaines zones de la Cisjordanie, la reprise des pourparlers sur le statut intérimaire et le statut permanent et la signature des Accords israélo-palestiniens sur l'application des aspects économiques et sur les travaux de construction dans le port de Gaza. Le Comité s'est aussi félicité de la réunion, en juillet denier, du Sommet de Camp David, encore que celui-ci n'ait pas produit de résultats tangibles. Nous avons néanmoins trouvé encourageant, que les deux parties se soient montrées résolues à poursuivre leurs efforts pour conclure un accord sur toutes les questions liées au statut permanent. Malgré les difficultés auxquelles se heurtaient les négociations de paix et l'impasse créée fin juillet par les discussions sur Jérusalem, nous avions tous nourri l'espoir que des progrès seraient encore possibles et que les parties étaient sur le point d'engager d'autres discussions sur ces questions sensibles du statut définitif, a dit le Président du Comité.

Malheureusement, nos espoirs ont été réduits à néant le 28 septembre dernier. Les membres du Comité, comme le reste de la communauté internationale, ont été absolument consternés par les affrontements violents qui ont opposé ce jour là les forces de défense et de police israéliennes aux civils palestiniens au lieu saint de Haram al-Charif dans la vieille ville de Jérusalem, après la visite sur le site du chef de l'opposition israélienne, M. Sharon, accompagné d'un groupe de députés du Likoud et de centaines de membres de la sécurité et de la police israéliennes, a affirmé M. Ka. Les affrontements provoqués par cette visite ont gagné l'ensemble du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et ont fait presque 300 morts, Palestiniens pour la plupart, et des milliers de blessés. Les forces de défense israéliennes ont fait un usage excessif et indiscriminé de la force contre les manifestants palestiniens.

Le Comité est fermement convaincu que les événements des dernières semaines sont la conséquence directe des politiques et pratiques d'occupation, du manquement par Israël aux obligations qui découlent de la quatrième Convention de Genève et du non-respect des dispositions des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale. Ils sont également attribuables à la lenteur des progrès et des acquis réels dans les négociations sur les questions critiques du statut permanent. Le Président a estimé que l'Organisation des Nations Unies devrait continuer à exercer sa responsabilité permanente en ce qui concerne tous les aspects de la question de la Palestine jusqu'à ce que celle-ci soit résolue de manière satisfaisante. La communauté internationale devrait être aussi mise à contribution de manière généreuse, a-t-il dit. Par ailleurs, le Comité a suivi avec une inquiétude croissante toutes les activités de peuplement israéliennes, la construction de routes, dans tout le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est. L'implantation de ces colonies reste un des éléments principaux qui ajoute à la tension entre les parties et porte préjudice au processus de paix, a déclaré le Président, ajoutant que malgré les négociations en cours, l'implantation de ces colonies se poursuit au même rythme que les années précédentes.

Le Comité est également de plus en plus préoccupé par les difficultés économiques auxquelles se heurte la population palestinienne du fait des mesures prises par Israël. Les pertes pour l'économie palestinienne résultant de l'interdiction d'accès au territoire israélien au cours du premier mois de violences ont été récemment estimées par la Banque mondiale à environ 210 millions de dollars des Etats-Unis, en termes de produit intérieur brut. Un chiffre qui pourrait atteindre 630 millions de dollars si l'interdiction est maintenue jusqu'à la fin de l'année. Plus de 120 000 Palestiniens ont perdu leur emploi en Israël et dépendent maintenant, ainsi que leurs familles, des secours d'urgence fournis par le Programme alimentaire mondial, l'UNRWA et d'autres organismes et donateurs, a encore affirmé le Président Ka, précisant que de telles mesures ne peuvent que renforcer les sentiments de frustration et de désespoir de la population palestinienne et aggraver une situation déjà critique pour la rendre encore plus difficile à gérer. Le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien demeure fermement résolu à apporter une contribution efficace, constructive et concrète pour aider les parties à traverser cette phase critique de la crise israélo-palestinienne, grâce à son propre programme de travail.

M. FAROUK KHADOUMI (Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies), a déclaré qu'une fois de plus l'Assemblée générale réétudie la question de la Palestine qui reste inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée depuis plus d'un demi-siècle. Ce sont les Nations Unies qui ont décidé de la partition de la Palestine, a-t-il dit, ce qui a provoqué de nombreux conflits, des guerres et des déplacements de populations dans la région. Les Palestiniens avait pourtant accepté de vivre ensemble avec les étrangers juifs, qui vivaient en Palestine avant la Deuxième Guerre mondiale, et espéré que cette terre sacrée ne serait pas divisée pour éviter cette conflagration qui risque de rester un sujet de préoccupation permanente pour la communauté internationale. Les intérêts conjugués du sionisme et de certains grands Etats ont provoqué les tensions entre Israël et la Palestine et la situation ne s'est pas améliorée avec l'immigration juive en provenance de l'ancienne Union soviétique. Il a cité l'initiative de l'ex-Président américain George Bush, acceptée par les parties concernées, qui avait fait espérer une nouvelle ère de sécurité et de stabilité au Moyen-Orient, basée sur le principe «Terre contre paix» et les droits légitimes du peuple palestinien. Mais le temps a passé sans progrès tangibles à cause de l'intransigeance de l'ancien Premier Ministre israélien M. Shamir. L'Accord d'Oslo de 1993 a montré les premiers signes positifs dans cette crise grâce à la souplesse dont a fait montre la partie palestinienne et à l'attitude de M. Rabin, assassiné par la suite par un fanatique israélien. Se sont alors succédé plusieurs premiers ministres en Israël dont Monsieur Netanyahou dont l’intransigeance manifeste est allée jusqu’à vouloir renégocier tous les accords déjà signés par les autorités antérieures, gaspillant ainsi des mois et des années de difficiles négociations dans des discussions futiles, a déclaré l'Observateur.

M. Khadoumi a rappelé que la partie palestinienne a lancé des appels à la négociation pour éviter l’enlisement du processus de paix, avant d'évoquer les actions prises à l'époque comme la construction d'un tunnel sous Haram al-Charif. L'Observateur a cité le Président Clinton qui avait estimé que le processus d'Oslo n'avait pas fait les progrès auxquels ont pouvait s'attendre en dépit du fait que les Palestiniens avaient honoré la deuxième phase des Accords de paix. Dans le même temps, Israël ne s'était pas conformé à ses engagements. Les Palestiniens veulent être libres aujourd'hui et à jamais. Le processus de paix devait durer 5 ans, nous en sommes à plus de 7 ans. L'Organisation de libération de la Palestine a accepté de repousser la proclamation d'un Etat palestinien indépendant pour poursuivre les négociations.

Par ailleurs, l'Observateur s'est félicité que l'Union européenne ait émis à plusieurs reprises ses réserves sur la décision de faire de Jérusalem la capitale unifiée d'Israël. M. Khadoumi a remis en question la légitimité d'Israël au sein des Nations Unies aussi longtemps que ce pays viole les principes de la Charte. Selon lui, le fait qu'Israël soit protégé par le veto relève de la politique de «deux poids deux mesures». Il s’est posé la question de savoir comment Israël accepte la création d'un Etat palestinien sans droits, alors que ce pays se dit démocratique. Il a estimé que les actes criminels perpétrés ces dernières semaines avaient pour but de provoquer le peuple palestinien. Des chars israéliens ont assiégé des villes palestiniennes et des soldats ont tiré sur des innocents. Israël a aussi imposé un siège économique et militaire particulièrement éprouvant pour le peuple palestinien, a constaté M. Khadoumi. L'eau et l'électricité ont été coupées, les importations de pétrole ont cessé, les pertes économiques s'élèvent à 900 millions de dollars.

L'Observateur a estimé qu'une session spéciale sur la quatrième Convention de Genève permettrait de définir les conditions de la protection du peuple palestinien, pas simplement par le biais d'une présence internationale limitée mais par l’intermédiaire de l'autorité du Conseil de sécurité qui pourrait créer une force adéquate. Il a expliqué qu'Israël ne s'est pas acquitté de ses devoirs au sein des Nations Unies où devrait coexister une entité israélienne et une entité palestinienne. Le peuple palestinien réclame de devenir Membre des Nations Unies, a affirmé M. Khadoumi, appréciant la position de l'Union européenne qui a réaffirmé la nécessité de voir la création d’un Etat palestinien démocratique pour faire progresser la paix et la stabilité dans la région du Moyen-Orient. Il existe des rivalités dans les partis politiques en Israël et la société est donc trop préoccupée par la sécurité alors qu'un règlement de la question palestinienne permettrait d'instaurer cette paix et cette stabilité, a-t-il ajouté. L'Observateur s'est encore interrogé sur les raisons des attaques «folles» de l'Armée israélienne contre les villes palestiniennes. Si le but d'Israël est de pousser les Palestiniens à faire de nouvelles concessions, il se trompe. Ceux qui payent le plus grand prix de la confrontation actuelle sont les Palestiniens, a-t- il dit, avant de demander au Président de l'Assemblée générale l'envoi d'une Commission d'enquête internationale dans la région avec pour but l'installation d'une force internationale pour protéger les populations palestiniennes de l’extinction.

M. MOHAMMAD J. SAMHAN (Emirats arabes unis) a regretté qu’Israël continue de violer les principes fondamentaux du droit humanitaire international en occupant les territoires palestiniens et a déclaré que son pays apportera toujours son soutien à la cause palestinienne afin que ce peuple puisse faire admettre son droit légitime à l’autodétermination et à disposer d’un Etat indépendant. Il a rappelé que depuis 52 ans, la question de Palestine est au coeur des préoccupations des Nations Unies. Il a condamné la violation par Israël de tous les accords conclus depuis 1967, son occupation des terres palestiniennes et la répression à l’endroit du peuple palestinien. Il a appelé la communauté internationale à apporter une assistance au peuple palestinien pour l’aider à alléger ses souffrances et à consolider ses efforts de développement. Il a regretté qu’Israël poursuive sa politique de développement de colonies de peuplement, en dépit des résolutions prises tant par le Conseil de sécurité que par l’Assemblée générale des Nations Unies.

M. Samhan a condamné le fait qu’Israël viole les règles internationales en poursuivant l’occupation des territoires palestiniens et a attribué la responsabilité du blocage des négociations de paix au Gouvernement israélien. Il a souhaité que les Nations Unies assument leurs responsabilités et fassent appliquer les résolutions prises depuis 1967, en particulier la résolution 242 et 338, et jugent les criminels de guerre israéliens pour les massacres commis sur les populations civiles palestiniennes. Il a affirmé que la protection du peuple palestinien incombe au Conseil de sécurité qui ne doit pas poursuivre sa politique de «deux poids deux mesures». Le délégué a estimé qu’il incombe aux Etats-Unis d’amener Israël à respecter les résolutions de l’ONU et à se retirer des territoires qu’il occupe, en particulier de la ville de Al Qods Al Charif (Jérusalem).

M. WANG YINGFAN (Chine) a déclaré que malgré certains progrès réalisés dans le processus de paix au Moyen-Orient, des millions de réfugiés palestiniens et de personnes déplacées vivent loin de leur patrie et ces personnes continueront de souffrir tant que subsiste la menace de la guerre et de la violence. Il a en outre observé que la proclamation d’un gouvernement autonome dans les parties de la bande de Gaza et de la rive occidentale du Jourdain, n’a pas empêché les Palestiniens d’être toujours confrontés à des difficultés en terme de développement économique et de moyens de subsistance.

Evoquant les violences qui durent depuis septembre dernier entre Israéliens et Palestiniens, le représentant de la Chine a déclaré qu’elles ont provoqué d’énormes pertes en vies humaines parmi les civils palestiniens, ainsi que la destruction de leur propriété, entraînant de ce fait l’effondrement du processus de paix au Moyen-Orient et la déstabilisation de l’ensemble de la région. Le représentant de la Chine s’est déclaré profondément préoccupé par cette situation et son gouvernement, qui est opposé sans réserve au recours à la force par l’Etat d’Israël contre des civils innocents, a voté notamment en faveur des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité relatives aux derniers développements.

Le représentant a déclaré que les faits prouvent que la question de Palestine est au cœur du problème du Moyen-Orient et que pour endiguer la violence il n’y a pas d’autre moyen que d’apporter une solution à cette question. La réalisation d’une solution politique de la question palestinienne grâce à des négociations et le dialogue ne permettra pas seulement de répondre aux intérêts fondamentaux des peuples des pays du Moyen-Orient, mais elle conduira aussi à la stabilité de la région et du monde. A cet égard, il a précisé que les droits légitimes nationaux du peuple palestinien, notamment leur droit de créer un Etat palestinien doivent être rétablis et la communauté internationale a la responsabilité d’apporter l’appui nécessaire sur ce sujet. Il a, par ailleurs, rappelé le soutien de son pays au processus de paix au Moyen-orient et celui qu’il a toujours apporté aux résolutions 242 et 338 relatives à la question du Moyen- Orient, ainsi qu’au principe «Terre contre paix» qui constitue la base des négociations du processus de paix.

M. DAUDI N.MWAKAWAGO (République-Unie de Tanzanie) a déclaré que son pays regrette profondément le tournant tragique qu’ont récemment pris les événements en Palestine, menaçant de remettre en cause les progrès réalisés dans les dernières années. Il n’est pas exagéré de dire que la situation constitue également une menace pour la paix et la sécurité internationales, a-t-il ajouté. M. Mwakawago a condamné l’usage par Israël d’une telle puissance militaire meurtrière contre des civils palestiniens, déclarant qu’elle entraîne l’escalade de la violence. Il s’est fermement opposé aux punitions collectives imposées à la population civile palestinienne par les autorités israéliennes, faisant valoir que de telles mesures ne peuvent qu’alimenter la colère et aggraver la situation. Affirmant qu’il ne saurait y avoir de solution militaire au conflit, le représentant a dit que les négociations fondées sur l’équité, la justice et l’impartialité sont la seule solution. Un règlement complet du conflit ne peut se faire que si l’on reconnaît les droits inaliénables du peuple palestinien, y compris le droit à l’autodétermination et à un Etat indépendant. Pour cette raison, il a demandé que la résolution 1322 (2000) du Conseil de sécurité soit mise en oeuvre, et notamment l’établissement d’une commission d’enquête sur les événements dans la région, dans le but d’empêcher leur répétition. Il s’est également prononcé en faveur du déploiement d’une force d’observation des Nations Unies dans la région.

M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud) a rappelé que la lutte de son peuple contre l’apartheid ne pouvait qu’inspirer un soutien au peuple palestinien dans son combat pour l’autodétermination et la création d’un Etat indépendant. Il s’est félicité de la contribution du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et des Nations Unies qui servent avec vigilance la cause du peuple palestinien. Il a ajouté que l’Afrique du Sud soutient la cause du peuple palestinien, estimant que seule la reconnaissance du droit à l’autodétermination et à l’indépendance de ce peuple permettra de consolider la paix au Moyen-Orient. Il a cité le Président Mbeki qui, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, a déclaré ce matin qu’il est inadmissible que cinquante ans après la reconnaissance par les Nations Unies du droit des Palestiniens à disposer d’un Etat, la souffrance et l’humiliation de l’occupation étrangère se poursuive.

M. Kumalo a rappelé que les ministres des affaires étrangères du Mouvement des non-alignés avaient, en marge du Sommet du millénaire, réitéré leur souci de voir le processus de paix se poursuivre dans le respect des résolutions du Conseil de sécurité, en particulier la 242 et la 338, et réaffirmé leur soutien à l’établissement d’un Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale. Il s’est félicité de la contribution du Comité qui sert selon lui de forum pour l’échange entre gouvernements, organisations intergouvernementales et non gouvernementales sur la question palestinienne. Il a ajouté que la récente Conférence de Paris sur la Palestine avait mis en relief les conditions désespérées des réfugiés palestiniens avant de demander l’application de la résolution 194 (1948). Il a également rappelé le souci exprimé par les non-alignés de voir respecter la Convention de Genève de 1949, ainsi que les protocoles additionnels de 1977 afin que cessent les agissements israéliens dans les territoires occupés qui exacerbent la souffrance du peuple palestinien. Rappelant que seul le dialogue permettrait aux parties de retrouver le chemin de la paix et de la négociation et de consolider la stabilité de la région, le représentant a conclu en félicitant le Secrétaire général pour son engagement en faveur de ce processus de paix.

M. MOHAMED ABDO AL-SINDI (Yémen) a rappelé que, malgré la résolution 181 de 1947 qui prévoit la division de la Palestine en deux Etats, l’un palestinien islamique et chrétien, l’autre juif, seul l’Etat d’Israël a été créé et dans le même temps, le peuple palestinien a été déplacé et persécuté. Il a déclaré que la reconnaissance des droits du peuple palestinien à l’autodétermination a constamment été réaffirmée par les Nations Unies et la communauté internationale mais que, malheureusement, les agressions se poursuivent à l’encontre du peuple palestinien et l’occupation est toujours présente malgré le processus de paix stipulé dans les Accords d’Oslo de 1993 qui ont permis d’espérer un retour de la paix dans la région. Il a regretté que, malgré les efforts de la communauté internationale, Israël continue de rejeter tous les accords et résolutions intervenus depuis 1967 avant de condamner les événements récents et les violations massives dont ont été victimes les Palestiniens ces dernières semaines, notamment à Al Qods Al Charif. Il a ajouté que, face au refus d’Israël de mettre fin à la violence, le processus de paix est dans une impasse en raison des actions militaires des forces israéliennes dans les territoire arabes occupés. Le représentant a déclaré que le monde entier entend, voit et vit les «actions sanguinaires et les tueries» perpétrées contre les Palestiniens et que l’agression a atteint son sommet alors que l’Etat israélien continue d’inciter les colons

implantés dans les territoires arabes à menacer les efforts palestiniens de consolidation de la paix. Il a condamné le fait que les forces d’occupation utilisent des armes interdites pour réprimer le peuple palestinien et que les événements aient fait 270 tués et 11 000 blessés simplement parce que le peuple palestinien revendique le droit à un Etat avec Al Qods Al Charif comme capitale. Il a déclaré que la communauté internationale et les Nations Unies doivent apporter un protection aux civils palestiniens sans défense conformément à la quatrième Convention de Genève et faire respecter les résolutions 242 et 338 qui prévoient le retrait des forces israéliennes des territoires arabes.

M. JASSIM MOHAMMED BUALLAY (Bahreïn) a déclaré que les espoirs de la communauté internationale ont été rallumés quand les Accords de Washington ont été signés faisant miroiter la création d'un Etat palestinien indépendant et la possibilité pour le peuple palestinien de retrouver et d'exercer ses droits. La séquence des événements qui se sont succédé depuis la signature de ces accords a montré que le processus de paix est sujet aux fluctuations politiques dans la région. Les Gouvernements israéliens successifs ont changé le niveau de mise en oeuvre des Accords et chacun d'entre eux a fait marche arrière, remettant en cause les accords signés par les précédents. Israël veut imposer sa propre approche du processus de paix au mépris de tout ce qui n'est pas israélien, a dit le représentant. Le peuple palestinien est fatigué de cette situation et a pris l'initiative de l’Intifada, avec peut-être l'excuse qu'Israël ne se conforme pas à ses engagements internationaux et a mené le processus dans l'impasse en commettant des actes de provocation comme, par exemple, permettre à Ariel Sharon d'entrer à Haram al-Charif, ce qui a provoqué une réaction de colère des Palestiniens. La communauté internationale doit faire pression sur Israël pour qu'il se conforme aux résolutions pertinentes en la matière. Bahreïn pense également que la communauté internationale doit jouer un rôle juste et non pas traiter les deux parties sur un pied d'égalité alors qu'une partie dévie du droit chemin. Traiter les deux parties de la même manière encourage Israël à poursuivre dans la direction qu'il a prise privant le peuple palestinien de ses droits, ce qui risque d'entraîner plus d'insécurité et d'instabilité encore dans la région, a ajouté le représentant.

M. KAMALESH SHARMA (Inde) a déclaré qu’à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, la communauté internationale renouvelle son soutien au peuple de Palestine dans sa quête de justice et de paix et dans la réalisation de leurs aspirations légitimes. Il a poursuivi en soulignant que les attaches entre l’Inde et le peuple palestinien sont très profondes et se sont renforcées au fil du temps, rappelant que depuis l’ère du Mahatma Gandhi, l’Inde a toujours été aux côtés du peuple palestinien dans sa lutte pour exercer leurs droits légitimes, seule à même de consolider la paix et la stabilité au Moyen-Orient. Le représentant a rappelé que seul l’engagement politique des parties pourrait contribuer à faire avancer le processus de paix, soulignant que l’Inde avait accueilli favorablement toutes les étapes des négociations qui ont eu lieu depuis 1993. Il a estimé que le Sommet de Camp David a mis en relief la complexité des questions à régler par les deux parties avant d’ajouter que l’Inde est convaincue que seule une solution négociée entre Israéliens et Palestiniens pourra servir la cause de la paix et de la justice au Moyen-Orient. Il a exprimé l’inquiétude de sa délégation face aux récents incidents survenus à Jérusalem, en Cisjordanie et à Gaza ainsi que face à la crise entre l’Autorité palestinienne et le Gouvernement israélien.

Il a souhaité que les arrangements négociés et conclus lors du sommet de Charm el- Cheikh, le 17 octobre, aideront à mettre un terme au cycle de la violence et à jeter les bases d’un accord final qui devra reposer sur les principes figurant dans les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité.

M. Sharma a poursuivi en appelant la communauté internationale à apporter une assistance au peuple palestinien, dans les domaines de la santé, de l’éducation, du développement des ressources humaines et de l’emploi, des infrastructures, autant de domaines qui aideront à consolider les fondations de cette nation. Il a annoncé que l’Inde a coopéré avec l’Autorité palestinienne dans le domaine de l’éducation depuis 1996. Il a conclu en souhaitant que les parties en conflit retrouvent le chemin de la négociation, afin de consolider le processus de paix et de parvenir à une coexistence.

M. AHMED ABOULGHEIT (Egypte) a rappelé qu’en 1947, l’Assemblée générale des Nations Unies a divisé la Palestine en deux Etats par la résolution 181. Il a déclaré ensuite qu’en dépit des dizaines de résolutions adoptées depuis, tant par le Conseil de sécurité que par l’Assemblée générale, le peuple palestinien est toujours privé de son droit à l’autodétermination. Il a estimé que la responsabilité historique des Nations Unies est engagée face à la question palestinienne et au Moyen-Orient avant d’ajouter que la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien intervient dans un moment de crise et de violations massives dans les territoires palestiniens occupés par Israël. Il a souligné le découragement et la colère du peuple palestinien face au non-respect par Israël des engagements pris et à la poursuite de sa politique d’occupation. Le représentant a ensuite affirmé que la communauté internationale doit être consciente que la question palestinienne est au coeur du problème arabo-israélien et que le peuple palestinien a besoin de solidarité pour faire face à l’usage de la force par les Israéliens ainsi qu’à la pratique du blocus économique et de l’isolement. Il a rappelé que le 20 novembre dernier, l’Egypte a rappelé son ambassadeur en Israël à la suite du bombardement des installations gouvernementales palestiniennes dans Gaza, considérant que ce rappel constitue un message clair et décisif adressé aux autorités israéliennes, l’Egypte ne pouvant pas rester passive face à une telle arrogance.

M. Aboulgheit a déclaré que sa délégation a pris note de la décision d’Israël d’alléger les mesures contre l’Autorité palestinienne en période de Ramadan et souhaité que les Israéliens mettent en oeuvre leurs engagements pris à Charm el-Cheikh, notamment le retrait des armes lourdes des territoires palestiniens. Le représentant a demandé que cessent également les colonies de peuplement qui menacent l’espoir de voir un Etat indépendant émerger en Palestine; il a regretté que le Gouvernement israélien encourage cette extension des colonies de peuplement contrairement à toutes les dispositions pertinentes des Nations Unies et notamment à la quatrième Convention de Genève. Il a assimilé cette pratique à une tentative de perpétuer une situation de fait accompli avant d’ajouter que toute négociation sérieuse devient impossible puisque les Palestiniens se voient offrir des options inacceptables. Il a ensuite répété que Jérusalem-Est demeure un territoire occupé par Israël et que les événements qui se sont produits ces derniers mois démontrent que toute tentative de règlement et toute solution à cette question doit reconnaître l’importance centrale du statut final de Jérusalem-Est. Il a par ailleurs abordé la question des réfugiés palestiniens qui ne peut être résolue que sur la base de la résolution 194 de 1948 et des dispositions prises par la suite concernant le droit des réfugiés à rentrer chez eux ou à disposer d’une aide internationale.

Le représentant a déclaré que la communauté internationale et les parties en conflit doivent faire preuve de volonté pour parvenir à un règlement final, estimant qu’Israël doit s’abstenir de tout acte de provocation et de l’emploi injustifié de la force envers le peuple palestinien frustré et humilié par sa présence. Il a ajouté que les parties doivent aussi mettre en oeuvre les Accords conclus, à savoir la reconnaissance du droit du peuple palestinien à l’autodétermination, la création d’un Etat indépendant, le retrait des forces israéliennes, le démantèlement des colonies de peuplement ainsi que la conclusion d’accords de sécurité qui permettront aux deux parties de jouir de la stabilité et de la paix. Il a conclu en réaffirmant sa conviction de voir aboutir la création prochaine d’un Etat palestinien.

M. NACERDINE SAI (Algérie) a rappelé que la question de Palestine est sans aucun doute le point le plus ancien discuté au sein des Nations Unies, tant au niveau de l'Assemblée générale que du Conseil de sécurité. Il a déclaré que la tragédie quotidienne du peuple palestinien soulève la conscience du monde entier, et plus encore depuis le 28 septembre 2000, date à laquelle Ariel Sharon s'est rendu sur les Lieux saints. Face à un soulèvement populaire courageux, Israël a entrepris une politique d'oppression, utilisant des armements lourds contre des enfants qui n'ont que des pierres, a déclaré le représentant, exprimant sa consternation face à ces événements qui ont fait plus de 300 morts et des dizaines de milliers de blessés. Il a ajouté que les rapports des organisations humanitaires dénoncent le fait qu'un blocus empêche la libre-circulation des marchandises, paralysant ainsi l'activité économique, alors que les colons peuvent se déplacer librement et entreprendre des opérations militaires contre les Palestiniens. Il importe aujourd'hui de faire respecter la résolution 181 qui stipule le droit des Palestiniens à avoir un Etat indépendant, a ajouté le représentant. Il a également rappelé les appels à la paix de la communauté internationale, la condamnation par le Conseil de sécurité de l'usage abusif de la force, les conclusions de la session extraordinaire de l'Assemblée générale et la résolution de la Commission des droits de l'homme à Genève. Le représentant a par ailleurs souligné qu'Israël a renié tous ses engagements et doit donc assumer seul le retour de la violence; en effet, il est évident depuis la Conférence de Madrid que les Arabes ont choisi la voie de la paix et respectent le principe "Terre contre paix". En conclusion, le représentant a rappelé que l'Organisation des Nations Unies assume une responsabilité particulière depuis qu'une résolution de 1947 a consacré le partage de la Palestine. Elle assume cette responsabilité en réitérant constamment le droit du peuple palestinien à l'autodétermination, a reconnu le représentant, mais elle doit activer son rôle et celui du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, en créant notamment une commission d'enquête et une mission d'observation en Palestine.

M. MAHFOUD OULD DEDDACH (Mauritanie) a déclaré que 250 martyrs sont déjà tombés et que des milliers de blessés sont à déplorer depuis le début de la flambée de violence il y a quelques semaines. L’attitude israélienne constitue une violation sérieuse de la Quatrième Convention de Genève. Le représentant a rappelé la résolution 1322 du Conseil de sécurité avant de se prononcer en faveur de la commission d’enquête et de souhaiter que les responsables de ces violences soient traduits en justice. Il a estimé que le sommet de Charm el-Cheikh est une tentative de sauver le processus de paix et de revenir à la table des

négociations, mais a regretté en revanche qu’en dépit de tous ces efforts, le processus des tueries et des bombardements s’est poursuivi. Il a déclaré que la communauté internationale doit prendre clairement position et apporter une protection au peuple palestinien avant d’ajouter que la Mauritanie souhaite que la ville d’Al Qods Al Charif soit libérée de l’occupation israélienne tout comme les autres territoires arabes occupés et conformément aux résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité.

M. BRUNO RODRIGUEZ PARRILLA (Cuba) a fait valoir que depuis qu’Israël a entamé, il y a deux mois exactement, le dernier chapitre de ses agressions contre l’héroïque peuple palestinien, plus de 270 civils sans défense sont morts et le nombre des blessés dépasse onze mille. Les pertes pour l’économie palestinienne pour cette période dépassent, selon les chiffres les plus prudents, les cent millions de dollars, a-t-il déclaré. Les souffrances des familles palestiniennes, la douleur des mères des enfants palestiniens tués par la violence israélienne ne pourront jamais être évalués.

La communauté internationale se demande pourquoi les Nations Unies sont incapables d’agir pour éviter que se poursuivent l’effusion de sang et la perte de vies humaines, a indiqué le représentant. La cause principale de l’échec du Conseil de sécurité n’est un secret pour personne. Le système du «deux poids deux mesures», le défaut de démocratie, l’absence de transparence, le privilège obsolète du veto et la menace encore plus insultante du veto sont les réalités quotidiennes du fonctionnement du Conseil de sécurité. Appuyées par les Etats- Unis, ces réalités ont conduit à l’impunité dont Israël a joui toutes ces années.

Le représentant a exhorté l’Assemblée à faire preuve de détermination. Chaque minute qui passe, des innocents meurent, a-t-il fait valoir. Nous devons être capables de prendre des mesures efficaces pour rouvrir le chemin de la paix, empêcher que se poursuive l’agression et rétablir l’héroïque peuple palestinien dans l’exercice de ses droits inaliénables. Il est temps, a-t-il déclaré, de déployer immédiatement une force internationale pour protéger la population civile palestinienne en accord avec la quatrième Convention de Genève sur la protection des civils lors des conflits armés.

M. AMB.C.N. UMELO (Nigéria) a déploré que rien n’ait pu enrayer la crise, ni les nombreuses conférences et initiatives diplomatiques, ni la Conférence de paix de Madrid, en 1991, ni les Accords d’Oslo de 1991, ni le Mémorandum de Wye River de 1998, ni même les efforts déployés par le Secrétaire général des Nations Unies. Soulignant que l’occupation israélienne de Gaza et de Jérusalem-Est demeure le point d’achoppement des négociations, le représentant a déclaré qu’il est plus que jamais urgent de procéder à un règlement négocié du conflit. Il a, à cet égard, exhorté les dirigeants d’Israël et de la Palestine à s’engager dans des négociations pacifiques sur la base des résolutions du Conseil de sécurité 338 et 242. Il a également réitéré le soutien de son pays à la décision prise lors de la session extraordinaire de l’Assemblée générale le 20 octobre 2000, demandant notamment à Israël d’appliquer la quatrième Convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre. Le représentant a réaffirmé son soutien à l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien à l’auto-détermination et à l’accès aux ressources naturelles des territoires occupés, y compris Jérusalem. Il a en outre demandé à Israël de ne pas dilapider ni mettre en danger les ressources naturelles des territoires palestiniens occupés.

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