L'ASSEMBLEE GENERALE ADOPTE UNE RESOLUTION POUR LA PROMOTION D'UN NOUVEL ORDRE HUMAIN INTERNATIONAL
Communiqué de Presse
AG/1120
L'ASSEMBLEE GENERALE ADOPTE UNE RESOLUTION POUR LA PROMOTION DUN NOUVEL ORDRE HUMAIN INTERNATIONAL
20001129Elle adopte trois autres résolutions sur lAtlantique Sud, la culture de paix et le Sommet mondial pour le développement social
Les efforts en faveur du développement resteront en partie vains tant que lon nen reviendra pas à une vision humaniste du développement, a fait valoir en substance le représentant de Guyana dans sa présentation de la résolution intitulée «Le rôle des Nations Unies dans la promotion dun nouvel ordre humain international» adoptée ce matin par consensus par lAssemblée générale réunie en séance plénière.
Par cette résolution, lAssemblée souligne la nécessité de dégager un large consensus concernant les mesures à prendre dans une perspective globale et intégrée en vue datteindre les objectifs du développement et de lélimination de la pauvreté, avec la participation de toutes les parties activement concernées, à savoir les gouvernements, les organismes des Nations Unies et les autres organisations internationales, et les éléments actifs de la société civile, y compris le secteur privé et les organisations non gouvernementales. Lanalyse du représentant de Guyana qui sexprimait au nom des coauteurs de la résolution, est que le potentiel de développement créé par la fin de la guerre froide, les avancées technologiques et linterdépendance des nations reste largement inexploité et cela parce que lapproche dominante nourrie de néolibéralisme et de mondialisation ignore les valeurs humaines fondamentales. «Linitiative du Nouvel Ordre humain international cherche à identifier et à corriger ces décalages qui entravent lapplication effective des nombreuses initiatives engagées par les Nations Unies et la communauté internationale dans le domaine du développement», a-t-il déclaré.
Le représentant des Etats-Unis, expliquant son vote, s'est inquiété du fait que cette résolution fasse double emploi avec d'autres dispositions. Il a regretté qu'elle ne fasse pas mention des questions de fonds, à savoir les raisons pour lesquelles certains pays en développement ont connu une forte croissance économique alors que d'autres stagnaient.
LAssemblée générale a également examiné le point de lordre du jour relatif à la zone de paix et de coopération de lAtlantique Sud. Dans le cadre de ce point, elle a adopté une résolution présentée par l'Argentine, aux termes de laquelle lAssemblée demande à tous les Etats de contribuer à la réalisation des objectifs énoncés dans la déclaration instituant la zone de paix et de coopération de lAtlantique Sud. Elle invite également les Etats Membres à poursuivre leurs
efforts en vue de réglementer comme il convient le transport par mer de déchets radioactifs et toxiques, en tenant compte des intérêts des Etats côtiers. Cette résolution a été adoptée par 119 voix pour, les Etats-Unis s'étant abstenus. Les représentants de l'Argentine et du Brésil se sont félicités du fait que cette zone permette de renforcer la coopération dans trois domaines clefs: la gestion des ressources marines, la lutte contre le trafic des drogues et la promotion d'une zone dénucléarisée. LAssemblée était, au titre de ce point, saisie dun rapport du Secrétaire général. Les représentants des Etats-Unis et de la France ont expliqué leur vote.
LAssemblée a également adopté par consensus une résolution, présentée par le Chili, sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la session extraordinaire de lAssemblée générale consacrée à ce sujet. Aux termes de cette résolution, lAssemblée générale invite le Secrétaire général, le Conseil économique et social, la Commission du développement social, les commissions régionales, les institutions, fonds et programmes compétents du système des Nations Unies et autres instances intergouvernementales compétentes à prendre par priorité, dans le cadre de leurs mandats respectifs, toutes les mesures nécessaires pour quil soit effectivement donné suite à lensemble des engagements et initiatives mentionnés dans la Déclaration et le Programme daction de Copenhague ainsi que dans le Document final de la vingt-quatrième session extraordinaire de lAssemblée générale.
Dans le cadre du point sur la culture de paix, lAssemblée a adopté par consensus une résolution telle qu'amendée oralement, sur la décennie internationale de la promotion dune culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde (2001-2010). Aux termes de cette résolution, présentée par le Bangladesh, lAssemblée générale invite les Etats Membres à mettre davantage laccent sur les activités visant à promouvoir une culture de la paix et de la non-violence, et à faire en sorte que la paix et la non-violence soient encouragées à tous les niveaux. Elle invite par ailleurs la société civile, aux échelons local, régional et national, à donner plus dampleur aux activités visant à promouvoir une culture de la non-violence et de la paix.
En cours de séance, lAssemblée générale a procédé à la nomination de cinq nouveaux membres du Comité consultatif du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme. La Croatie, la Jamaïque, le Kazakhstan, la Namibie et les Pays-Bas ont été nommés et prendront leurs fonctions le premier janvier 2001.
L'Assemblée générale reprendra ses travaux cet après-midi à 15 heures. Elle examinera le point de l'ordre du jour intitulé «Question de Palestine».
ZONE DE PAIX ET DE COOPÉRATION DE LATLANTIQUE
Rapport du Secrétaire général
Dans son rapport sur la zone de paix et de coopération de lAtlantique Sud (A/55/476), le Secrétaire général a demandé aux gouvernements des Etats Membres de lOrganisation des Nations Unies et aux organisations et organismes compétents des Nations Unies de lui communiquer leurs vues au sujet de lapplication de la déclaration instituant la zone de paix et de coopération de lAtlantique Sud. Ce rapport reproduit la réponse du Gouvernement de lArgentine et celles des organismes suivants: Département des opérations de maintien de la paix, Département des affaires de désarmement, Département de linformation, Bureau de contrôle des drogues et de la prévention du crime, Programme alimentaire mondial, Organisation des Nations Unies pour léducation, la science et la culture, Banque mondiale et Organisation maritime internationale.
Résolution
Aux termes dune résolution sur la zone de paix et de coopération de lAtlantique Sud (A/55/L.39), lAssemblée générale demande à tous les Etats de contribuer à la réalisation des objectifs énoncés dans la déclaration instituant la zone de paix et de coopération de lAtlantique Sud. Elle invite les États Membres à poursuivre leurs efforts en vue de réglementer comme il convient le transport par mer de déchets radioactifs et toxiques, en tenant compte des intérêts des États côtiers et conformément à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et à la réglementation de lOrganisation maritime internationale et de lAgence internationale de lénergie atomique. LAssemblée générale prie en outre les organisations, organes et organismes compétents des Nations Unies de prêter aux Etats Membres de la zone toute lassistance quils pourraient demander à lappui des efforts quils font en commun pour mettre en oeuvre la déclaration instituant la zone de paix et de coopération de lAtlantique Sud.
Déclarations
M. ARNOLDO LISTRE (Argentine) a présenté le projet de résolution sur la zone de paix et de coopération de lAtlantique Sud. Il a rappelé que depuis sa création en 1985, la Zone a été un excellent forum de discussion et a permis de renforcer la coopération et l'amitié entre les Etats d'Afrique et les Etats latino-américains riverains de l'Atlantique Sud. Le représentant a affirmé que les Etats Membres de la Zone se sont fixés des objectifs clairs dans des domaines essentiels tels que le renforcement de la paix et de la sécurité, la recherche d'une solution pacifique et négociée aux différends non résolus de la région, la promotion de la démocratie, le respect des droits de l'homme, la bonne gouvernance et la promotion du commerce et des investissements entre les pays africains et latino-américains de la Zone, la protection de l'environnement et des ressources maritimes. En ce qui concerne la paix et la sécurité, le représentant a déclaré que les zones exemptes d'armes nucléaires, telles que celles qui sont établies dans les Traités de Tlatelolco et de Pelindaba, contribuent de manière significative à la promotion des objectifs inscrits dans la Charte des Nations Unies.
Le représentant s'est félicité du fait que la majorité des Etats Membres de la Zone aient ratifié la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, ce qui prouve leur engagement en faveur de la préservation des ressources marines. Il a noté que les dispositions de cette Convention doivent être complétées par celles de la Convention des Nations Unies sur la pêche en haute mer, adoptée en 1995 et dont l'entrée en vigueur est essentielle. Le représentant a également évoqué le problème du transport de combustible nucléaire irradié, de plutonium et de déchets hautement radioactifs. Le transport de telles matières impose des risques aux pays riverains, a affirmé le représentant, avant de demander que les intérêts des pays de la Zone atlantique soient pris en compte lors de l'établissement de régulations internationales en la matière.
M. LUIS TUPY CALDAS DE MOURA (Brésil) a indiqué quaprès la cinquième réunion de la Zone de paix et de coopération de lAtlantique Sud en Argentine, la Zone avait consolidé son cadre de coopération. Il a fait observer que trois questions étaient au coeur des efforts des Membres de la Zone - préserver la zone de la nucléarisation, lutter contre le trafic des drogues, préserver la paix - et quune déclaration sur la dénucléarisation avait été adoptée lors de la cinquième réunion.
En ce qui concerne lenvironnement marin et la protection des ressources marines, le Brésil a dores et déjà engagé une coopération avec ses voisins dans ce domaine et est favorable à ladoption de nouveaux mécanismes favorisant une coopération et une protection accrues, a déclaré le représentant.
Il a rappelé que les pays de la Zone avaient lancé une initiative contre le trafic des drogues lors de sa quatrième réunion et a fait valoir le rôle de catalyseur que jouait la Zone dans la promotion du dialogue et léchange dexpériences dans le cadre de la coopération Sud-Sud.
Il a enfin indiqué que son pays appuyait le projet de résolution A/55/L.39 et a souhaité que ce projet soit appuyé par une majorité écrasante dEtats Membres.
Explications de vote
Le représentant des Etats-Unis a déclaré que son pays s'abstiendrait sur le vote de cette résolution car la création et la promotion de zones de paix régionales relèvent d'arrangements multilatéraux et non de résolutions de l'Assemblée générale.
Le représentant de la France a déclaré que son pays a voté en faveur du projet de résolution. Cependant, il a exprimé des réserves par rapport au concept de zone de paix compte tenu des incertitudes qui demeurent sur les limitations de la zone géographique et sur les responsabilités juridiques qui incombent aux Etats membres de la zone.
SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE LASSEMBLÉE GÉNÉRALE CONSACRÉE À CE SUJET
Résolution
Aux termes dune résolution sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la session extraordinaire de lAssemblée générale consacrée à ce sujet (A/55/L.40), lAssemblée générale souligne quil est essentiel que les objectifs de développement social, énoncés dans la Déclaration et le Programme daction de Copenhague et dans le document final de la vingt-quatrième session extraordinaire, soient au centre des décisions prises en matière économique et notamment des politiques qui influent sur les forces des marchés nationaux et mondiaux et sur léconomie mondiale. Elle invite le Secrétaire général, le Conseil économique et social, la Commission du développement social, les commissions régionales, les institutions, fonds et programmes compétents du système des Nations Unies et autres instances intergouvernementales compétentes à prendre par priorité, dans le cadre de leurs mandats respectifs, toutes les mesures nécessaires pour quil soit effectivement donné suite à lensemble des engagements et initiatives mentionnés dans la Déclaration et le Programme daction de Copenhague ainsi que dans le document final de la vingt-quatrième session extraordinaire de lAssemblée générale.
Déclaration
M. EDUARDO TAPIA (Chili), présentant le projet de résolution A/55/L.40 au nom des 80 coauteurs, a fait observer que le 1er juillet dernier, sachevait à Genève, avec la 24ème session extraordinaire de lAssemblée générale, plus dun an de préparatifs et de négociations. Les négociations de Genève ne furent pas faciles, a-t-il indiqué, et comme toujours dans ces processus, il y a eu des aspects de la question sur lesquels il na pas été possible de trouver un accord. Cependant des avancées importantes ont été réalisées qui serviront de guides aux gouvernements, dans les années qui viennent, pour leurs travaux sur le développement social. La communauté internationale a tout lieu dêtre fière de ces résultats mais nous serons tous encore plus fiers quand nous aurons éradiqué la misère et la pauvreté et créé des emplois pour tous et que chaque membre de nos sociétés aura un logis digne et sûr, a-t-il fait valoir.
CULTURE DE PAIX
Résolution
Aux termes dune résolution sur la Décennie internationale de la promotion dune culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde (2001- 2010) (A/55/L.43/Rev.1), lAssemblée générale invite les Etats Membres à mettre davantage laccent sur les activités visant à promouvoir une culture de la paix et de la non-violence et à en élargir la portée aux échelons national, régional et international, en particulier pendant la Décennie, et à faire en sorte que la paix et la non-violence soient encouragées à tous les niveaux. Elle engage les organes compétents des Nations Unies, notamment lOrganisation des Nations Unies pour léducation, la science et la culture et le Fonds des Nations Unies pour lenfance, à promouvoir, à tous les niveaux, un enseignement scolaire et non scolaire qui inculque dans les esprits une culture de la non-violence et de la paix.
LAssemblée générale invite par ailleurs la société civile, aux échelons local, régional et national, à donner plus dampleur aux activités visant à promouvoir une culture de la non-violence et de la paix, en créant des partenariats et en procédant à des échanges dinformations qui contribuent à un mouvement mondial en faveur dune culture de la paix. Elle prie le Secrétaire général de lui présenter à sa soixante et unième session, en 2005, un rapport sur la célébration de la Décennie à mi-parcours et sur lapplication de la Déclaration et du Programme daction. Elle décide enfin que, lors de sa soixante et unième session, en 2005, elle consacrera une journée de séances plénières à lexamen de la question.
LE RÔLE DES NATIONS UNIES DANS LA PROMOTION DUN NOUVEL ORDRE HUMAIN INTERNATIONAL
Résolution
Aux termes dune résolution sur le rôle des Nations Unies dans la promotion dun Nouvel Ordre humain international (A/55/L.15/Rev.2), lAssemblée générale souligne la nécessité de dégager un large consensus concernant les mesures à prendre dans une perspective globale et intégrée en vue datteindre les objectifs du développement et de lélimination de la pauvreté, avec la participation de toutes les parties activement concernées, à savoir les gouvernements, les organismes des Nations Unies et les autres organisations internationales, et les éléments actifs de la société civile, y compris le secteur privé et les organisations non gouvernementales. Elle prie le Secrétaire général de demander aux Etats Membres et aux organismes et organisations du système des Nations Unies de lui communiquer leurs vues sur la promotion dun Nouvel Ordre humain international, et le prie détablir un rapport sur la question, afin quelle lexamine à sa cinquante-septième session.
Déclaration
M. SAMUEL R. INSANALLY (Guyana) a présenté au nom des coauteurs le projet de résolution. Il a rappelé que le concept de Nouvel Ordre humain international vise à promouvoir un partenariat nouveau et éclairé en faveur de la paix et du développement impliquant tous les acteurs de la communauté mondiale. Il a indiqué que ce concept était né de la vision du potentiel énorme créé par la fin de la guerre froide en matière de développement durable, par laccélération des progrès technologiques et par linterdépendance croissante des nations. Dans un même temps, a-t-il fait valoir, il résulte de la prise de conscience que ce potentiel demeure pratiquement inexploité et quau contraire, au cours des deux dernières décennies, sest produit un glissement progressif mais néanmoins définitif de la question du développement qui a fini par disparaître de lordre du jour international.
La raison de ce fossé entre les attentes et la réalité nest pas difficile à comprendre, a déclaré le représentant. En effet, alors que tous les accords internationaux de la décennie écoulée insistent sur limportance de certaines valeurs humaines fondamentales dans le succès des efforts de développement, le critère fondé sur la mondialisation et le néolibéralisme économique, est dénué de toute considération humaniste et na en conséquence aucune chance de succès. Linitiative du Nouvel Ordre humain international cherche en conséquence à identifier et à corriger ces décalages dans la coopération qui ont entravé lapplication effective des nombreuses initiatives engagées par les Nations Unies et la communauté internationale dans le domaine du développement.
Explication de vote
Dans son explication de vote, le représentant des Etats-Unis, a déclaré comprendre les motivations qui ont conduit à lélaboration de cette résolution. Cependant, il a estimé que le texte est redondant avec dautres initiatives internationales en cours ayant pour objectif de promouvoir le développement durable. Le Gouvernement des Etats-Unis considère que cette résolution est susceptible de conduire à des discussions non productives et superflues à lavenir. Les documents qui accompagnent la résolution et qui expliquent la stratégie de promotion dun Nouvel Ordre humain mondial proposent lapplication de politiques auxquelles le Gouvernement américain soppose fermement, y compris lélargissement du mandat des Nations Unies au-delà de ce que prévoit la Charte, en empiétant sur les mandats dautres institutions internationales, a-t-il dit.
Les mêmes documents évoquent presque exclusivement la responsabilité internationale dans la promotion de la croissance économique dans les pays en développement. Ils ne font aucune mention des différences énormes entre les performances économiques des pays en développement au cours des quatre dernières décennies. Certains ont réduit la pauvreté et augmenté le revenu moyen par habitant plus rapidement que les pays industrialisés. Dautres ont seulement souffert dune stagnation économique, a estimé le représentant des Etats-Unis, ajoutant que le Nouvel Ordre humain mondial ignore ces détails importants et menace de raviver des débats stériles du passé sur dimportantes questions concernant le développement.
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