CONSEIL DE SECURITE : LA TRANSITION VERS L'INDEPENDANCE EN 2001 NECESSITERA DES RESSOURCES FINANCIERES SUPPLEMENTAIRES
Communiqué de Presse
CS/2071
CONSEIL DE SECURITE : LA TRANSITION VERS LINDEPENDANCE EN 2001 NECESSITERA DES RESSOURCES FINANCIERES SUPPLEMENTAIRES
20001128Le Conseil serait favorable au maintien dune présence de lONU après lindépendance du Timor oriental
Le Conseil de sécurité sest réuni ce matin et a entendu le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Timor oriental et chef de l'Administration transitoire des Nations Unies dans le territoire (ATNUTO), M. Sergio Vieira de Mello. Le Représentant spécial a eu l'occasion de compléter les informations recueillies par la Mission du Conseil qui s'est rendue au Timor oriental et en Indonésie, du 9 au 18 novembre 2000. Selon M. Vieira de Mello, la transition du Timor oriental vers l'indépendance, prévue à la fin de 2001, est entrée dans une nouvelle phase cette année avec la consultation populaire, l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 1272, donnant lieu à la formation du Conseil national timorais et l'élargissement du Cabinet transitoire auquel participe désormais M. Jose Ramos Horta, co-lauréat du Prix Nobel. Pour ce qui est du calendrier politique de la phase finale de la transition, M. Vieira de Mello a fait part des discussions approfondies avec les membres du Cabinet, du Conseil national, et d'autres dirigeants est-timorais. Les élections générales pour la formation d'une assemblée constituante représenteront selon lui, l'évènement clef de l'année prochaine, les élections présidentielles, la formation d'un gouvernement et la déclaration de l'indépendance du Timor oriental devant intervenir au cours du dernier trimestre de 2001.
Le succès de la transition, a estimé le Représentant spécial, exige une « timorisation » des affaires publiques, à savoir la passation progressive aux Est-Timorais des pouvoirs exécutifs et législatifs. Commentant ces propos, les délégations ont convenu qu'outre la « timorisation » des institutions, l'établissement d'un Timor oriental indépendant et stable dépend de la solution à la question des réfugiés, du degré de la réconciliation nationale et de la qualité des relations entre le Timor oriental et l'Indonésie. En ce qui concerne la question des réfugiés, les délégations se sont félicitées des efforts de l'ATNUTO pour lutter contre les actes d'intimidation des milices armées dans les camps au Timor occidental tout en saluant la décision de l'Indonésie de n'épargner aucun effort pour démanteler les milices et traduire en justice les responsables des actes de violence commis en 1999 et plus récemment contre le personnel humanitaire international. Les délégations ont en outre souhaité le retour des organisations internationales dans ces camps pour garantir l'impartialité requise au processus d'enregistrement des réfugiés qui doit permettre de déterminer s'ils souhaitent ou non demeurer au Timor occidental.
(à suivre - 1a) - 1a - CS/2071 28 novembre 2000
En ce qui concerne la réconciliation nationale, les délégations ont souligné l'importance qu'il y a à renforcer la capacité judiciaire du Timor oriental. A cet égard, le Représentant spécial a fait observer que le secteur de la justice continue de rencontrer de nombreux obstacles tant en termes de ressources financières que de ressources humaines. Il a indiqué que des ressources ont été réaffectées pour accélérer notamment les procédures d'enquêtes sur les crimes graves commis au Timor oriental. Le Représentant spécial a indiqué qu'en la matière la défense constitue un autre élément crucial de la transition vers l'indépendance. Il a fait part des plans pour la création d'une Force de défense et de l'intention du Portugal et de l'Australie de jouer un rôle moteur pour mettre en oeuvre un programme initial de formation d'ici le mois de janvier 2001. S'agissant des relations avec l'Indonésie, les membres de la Mission du Conseil se sont dit frappés par les liens intrinsèques qui unissent le Timor oriental et l'Indonésie. Ils ont encouragé le Représentant spécial à mettre tout en oeuvre pour rétablir des relations de coopération fructueuses entre ces deux pays et à utiliser au mieux les cadres de concertation mixtes comme la Commission frontalière mixte et le Comité mixte chargé notamment de la question de paiement des retraites dues par l'Indonésie aux anciens fonctionnaires est-timorais.
Devant l'ampleur de la tâche qui restera après l'échéance de 2001, le Représentant spécial a estimé nécessaire de maintenir une présence des Nations Unies jusqu'à la fin de 2003. Appuyant cette proposition, les délégations ont souhaité une réflexion rapide sur la forme que devra prendre cette présence internationale. Ces questions seront abordées la semaine prochaine à Bruxelles, à la Réunion des donateurs organisée par l'Union européenne et coprésidée par la Banque mondiale et l'ATNUTO. Il s'agira d'élaborer une stratégie intégrée vers l'indépendance du Timor oriental.
Les représentants des pays membres suivants du Conseil ont pris la parole : Etats-Unis, Namibie, Royaume-Uni, Ukraine, Bangladesh, Argentine, Canada, Chine, Malaisie, Fédération de Russie, Tunisie, Jamaïque, Mali, France, et Pays-Bas.
Au titre de lexamen de cette question, le Conseil de sécurité était saisi du rapport de sa Mission au Timor oriental et en Indonésie (du 9 au 17 novembre 2000).
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LA SITUATION AU TIMOR ORIENTAL
Rapport de la Mission du Conseil de sécurité au Timor oriental et en Indonésie (S/2000/1105)
Le rapport porte sur la mission effectuée au Timor oriental et en Indonésie, du 9 au 18 novembre 2000, par des membres du Conseil (Namibie, en sa qualité de chef de mission; Argentine; Malaisie; Tunisie; Ukraine; Royaume-Uni et Etats- Unis), conformément à la résolution 1319 (2000) du Conseil de sécurité en date du 25 octobre 2000. La Mission avait pour mandat dévaluer, au Timor oriental, les progrès réalisés dans lapplication de la résolution 1272 (1999) du Conseil de sécurité, et dévaluer, en Indonésie, lapplication de la résolution 1319 (2000) du Conseil de sécurité.
La Mission recommande de tenir compte de la nécessité de maintenir la présence de la police civile internationale au-delà de la date de lindépendance dans la planification de la présence des Nations Unies, qui remplacera lAdministration transitoire des Nations Unies au Timor oriental (ATNUTO). Elle recommande en outre que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et les autres organismes des Nations Unies compétents examinent durgence la possibilité de contribuer à accélérer la formation du Service de police Timor Lorosae. La Mission souligne quil est important que lAdministration transitoire envisage tous les moyens qui permettraient dobtenir les ressources nécessaires et que les décisions concernant la conduite des enquêtes sur les crimes graves répondent dans toute la mesure possible aux attentes des Est-Timorais. Comme dans le cas de la police, il semble néanmoins hautement probable que le Timor oriental aura besoin dune présence militaire internationale, sous une forme ou sous une autre, pendant la période qui suivra lindépendance. Cette considération doit être également prise en compte lors de la planification dune présence des Nations Unies après lindépendance.
Concernant la situation militaire, la Mission estime quil est crucial dintégrer ces plans dans la stratégie mise en place par lAdministration transitoire concernant le retour des réfugiés.
Plusieurs organisations non gouvernementales ont estimé quil était nécessaire de poursuivre activement la «timorisation» de ladministration à tous les niveaux. La Mission approuve les efforts faits par lATNUTO à cet égard, tout en soulignant la nécessité de renforcer les capacités des Est-Timorais. Elle recommande denvisager la possibilité dautoriser lutilisation plus souple des ressources prévues au budget statutaire lorsquil sagit dopérations complexes de maintien de la paix telles que lATNUTO. En outre, elle reconnaît que, selon toute vraisemblance, lengagement de la communauté internationale ne devra pas se relâcher après lindépendance et quil lui faudra, notamment, fournir une assistance financière et technique et une aide dans le domaine de la sécurité si les aspirations des Est-Timorais doivent se réaliser pleinement. Il faudrait commencer dès que possible à établir des plans à cet égard.
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Dans le cadre de lapplication de la résolution 1319 (2000) du Conseil de sécurité, la Mission propose que le Gouvernement indonésien, en collaboration avec lATNUTO, élabore et mette en oeuvre une stratégie effective et impartiale en matière dinformation afin de permettre aux réfugiés de prendre librement une décision, en toute connaissance de cause, concernant leur avenir et de leur faire comprendre que le résultat de la consultation populaire doit être accepté. La Mission est fermement convaincue que le processus denregistrement doit être apolitique et doit donc exclure la participation, sous quelque forme que ce soit, de groupes préconisant lintégration. Pour que lenregistrement soit crédible, il faut quil se fasse avec la participation de personnel international, en particulier de fonctionnaires du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et de lOrganisation internationale pour les migrations (OIM), opinion partagée par le Gouvernement indonésien. La Mission réaffirme que les agents du HCR et des autres organismes ne pourront pas retourner au Timor occidental tant que leur sécurité ne sera pas garantie, y compris par de réels progrès accomplis sur la voie du désarmement et de la dissolution des milices. La Mission recommande quune équipe de spécialistes de la sécurité soit envoyée par lONU au Timor occidental, en coopération avec le Gouvernement indonésien, pour évaluer la situation en matière de sécurité et prendre contact avec les Forces armées indonésiennes (TNI), la Police nationale indonésienne (POLRI) et autres parties concernées.
La Mission souligne quà tous les stades, le processus de retour doit se dérouler en toute sécurité, sans harcèlement, intimidation ou extorsion. Elle se félicite de lintention exprimée par le Gouvernement indonésien dentamer des discussions sous peu avec les bureaux des Nations Unies à Jakarta concernant des arrangements visant à faciliter lévaluation de la situation au Timor occidental par des experts des Nations Unies en matière de sécurité. La Mission accueille avec satisfaction la proposition tendant à ce que les donateurs internationaux potentiels se rendent au Timor occidental une fois la sécurité rétablie. Elle recommande que lIndonésie résolve la question en suspens du paiement des retraites des anciens fonctionnaires en sengageant à honorer les obligations en la matière dont elle ne sest pas acquittée, indépendamment du choix des bénéficiaires de résider en Indonésie ou au Timor oriental. Cela pourrait servir de catalyseur et encourager les intéressés à revenir au Timor oriental pour participer à la «timorisation» et se réinsérer complètement dans la société. La Mission espère vivement que ces affaires, de même que les enquêtes sur les parties responsables dactes de violence et dintimidation commis au Timor oriental et au Timor occidental, progresseront rapidement à tous les stades de la procédure établie par lappareil judiciaire indonésien.
La Mission souligne quil importe de prendre à lencontre des milices qui opèrent encore, en particulier leurs dirigeants, des mesures énergiques afin de mettre un terme une fois pour toutes à leurs activités, notamment en poursuivant les opérations de désarmement, en tenant les dirigeants de milice et ceux qui commettent des actes dintimidation à lécart des communautés de réfugiés, et en les faisant sans tarder répondre de leurs crimes devant la justice. Elle encourage un dialogue pour faciliter leur retour, lequel pourrait faire boule de neige, et accueille avec satisfaction les efforts du Gouvernement indonésien dans ce domaine.
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La Mission recommande de resserrer ces liens et détablir un système déchange dinformations entre les forces de police indonésiennes, au Timor occidental, la police civile et le Bureau des affaires concernant les droits de lhomme de lATNUTO, y compris pour lexploitation des informations communiquées par le HCR et lATNUTO sur des cas dintimidation présumée. A cet égard, elle se félicite des efforts déployés jusquà présent par les forces de sécurité indonésiennes pour sacquitter de lobligation qui leur est faite dempêcher les incursions, à travers la frontière, au Timor oriental, et souligne que ceux-ci doivent être poursuivis. La Mission accueille avec satisfaction ladoption de la loi portant création dun tribunal dans le domaine des droits de lhomme et espère que les tribunaux ad hoc seront rapidement mis en place. Elle a recommandé que la demande tendant à obtenir le concours dexperts internationaux soit examinée. Au Timor occidental et à Jakarta, elle a insisté sur la nécessité darrêter et de poursuivre les responsables du décès au Timor oriental des Casques bleus Leonard William Manning et Devi Ram Jaishi. Elle espère que des progrès seront bientôt accomplis pour traduire en justice les responsables de leur mort. La Mission encourage le Gouvernement indonésien à aider à obtenir des dénonciations publiques de la violence comme moyen de réaliser des objectifs politiques, ainsi que lacceptation des résultats de la consultation populaire. Soulignant que la réconciliation ne doit pas se limiter aux dirigeants politiques, la Mission se félicite de linitiative prise récemment en commun par lEvêque Anton Ratu dAtambua en vue de faciliter les contacts entre les Est-Timorais restés au Timor oriental et les réfugiés au Timor occidental constitue un effort louable quil convient dappuyer pleinement.
Convaincue que la mise en place de mécanismes bilatéraux et le recours effectif à ces derniers sont essentiels pour normaliser pleinement les relations entre lIndonésie et le Timor oriental, la Mission juge également importante la création dun couloir entre lenclave dOecussi et le reste du Timor oriental, et prie instamment le Gouvernement indonésien de collaborer avec lATNUTO à cette fin. Elle espère que les futures réunions de la Commission frontalière mixte contribueront à la réalisation de ces objectifs.
Exposé du Représentant spécial du Secrétaire général pour le Timor oriental
M. SERGIO VIEIRA DE MELLO, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Timor oriental, rendant compte de l'évolution de la situation sur le terrain, a fait observer que le secteur de la justice a rencontré de nombreux obstacles pour s'acquitter de son mandat, tant en termes de ressources financières que de ressources humaines. Des ressources allouées à d'autres secteurs ont été réaffectées pour accélérer notamment les procédures d'enquêtes sur les crimes graves commis au Timor oriental. A cet égard, M. Vieira de Mello a indiqué que le procès d'Eurico Gutterres et des suspects des meurtres commis à Atambua pourrait commencer très prochainement. Il va sans dire qu'il est impératif que des progrès intangibles doivent être réalisés par l'Indonésie.
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Soulignant que la défense constitue un autre élément crucial de la transition vers l'indépendance, M. Vieira de Mello a indiqué que des plans pour la création d'une Force de défense au Timor oriental ont été examinés de manière approfondie, dans le cadre d'une conférence réunissant, la semaine dernière à Dili, douze pays fournisseurs de troupes. L'Australie et le Portugal se sont engagés à jouer un rôle moteur pour mettre en oeuvre un programme initial de formation d'ici le mois de janvier 2001. Le rythme auquel on peut retirer les soldats de la paix dépendra des progrès accomplis sur le terrain. C'est pourquoi, M. Vieira de Mello a estimé qu'il faudrait maintenir une présence des Nations Unies jusqu'à la fin de 2003. Le Représentant spécial a indiqué que la semaine prochaine, il participera à Bruxelles à une Réunion, organisée par l'Union européenne et coprésidée par la Banque mondiale et l'ATNUTO, qui axera ses travaux sur l'élaboration d'une stratégie intégrée vers l'indépendance. La "timorisation" ne pourra réussir sans la formation d'un personnel d'encadrement.La transition vers l'indépendance est entrée dans une nouvelle phase cette année avec la consultation populaire et ensuite l'adoption par le Conseil de sécurité de sa résolution 1272, donnant lieu à la formation du Conseil national timorais. Le Cabinet transitoire, mis en place en juillet 2000, a été élargi en octobre dernier avec la participation de M. Jose Ramos Horta. Ce Cabinet et la constitution du Conseil national représentent tous deux une nouvelle phase importante dans le processus de transition vers l'autonomie est-timoraise. M. Vieira de Mello s'est déclaré fermement convaincu que le succès de cette transition exige que les Est-Timorais soient progressivement investis des pouvoirs exécutifs et législatifs, afin que le jour de l'indépendance marque le point culminant d'une transition souple. Le calendrier politique pour la phase finale de la transition, dont la date cruciale est l'élection démocratique d'un gouvernement légitime est-timorais, a fait l'objet de discussions approfondies avec les membres du Cabinet, du Conseil national, et d'autres dirigeants est- timorais. Les élections générales pour la formation d'une assemblée constituante seront l'évènement clef de l'année prochaine, qui sera chargée d'élaborer et d'adopter une Constitution. A ce stade, il est encore prématuré de déclarer qu'un référendum sera organisé pour ratifier cette constitution. Les élections présidentielles, la formation d'un gouvernement et la déclaration de l'indépendance du Timor oriental devraient intervenir au cours du dernier trimestre de 2001.
Pour assister l'Assemblée constituante, M. Xanana Gusmao a suggéré que le Conseil national établisse un Comité spécial chargé des affaires constitutionnelles et électorales, qui sera composé de membres du Conseil national, de l'ATNUTO et de représentants de la société civile est-timoraise. Le Cabinet entamera la semaine prochaine des délibérations sur l'élaboration d'un règlement sur les partis politiques. L'état-civil, l'inscription sur les listes électorales et l'éducation civique seront mis en oeuvre au début de l'année prochaine. Comme l'ont souligné la Mission du Conseil de sécurité et l'Indonésie, le succès de la "timorisation" de l'administration est étroitement lié à la capacité de l'ATNUTO de renforcer les compétences des Est-Timorais les plus qualifiés. Cet effort est crucial avant que la transition ne puisse s'achever avec succès, mais sera également nécessaire bien après l'indépendance. Le rôle des Nations Unies au Timor oriental prendra fin avec l'expiration finale du mandat de l'ATNUTO.
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M. Vieira de Mello s'est déclaré convaincu que l'on se trouve maintenant en face des difficultés que pose la transition vers l'indépendance et que les mesures en suspens seront accomplies avec succès afin de garantir une transition souple au cours de l'année prochaine. Le succès de cette transition politique dépendra de l'engagement continu des Nations Unies et des pays donateurs en faveur de l'indépendance du Timor oriental.
Déclarations
Mme NANCY SODENBERG (Etats-Unis) a exprimé sa reconnaissance à l'ATNUTO pour les efforts déployés au Timor oriental qui contribuent à une tâche émouvante, celle " de la naissance d'un nouveau pays". Membre de la Mission du Conseil, la représentante a souligné l'importance qu'il y a à poursuivre le dialogue entre le Conseil et les membres de l'ATNUTO. La situation n'est pas facile, a-t-elle reconnu en assurant le Représentant spécial du Secrétaire général de la disposition de son pays à participer activement à la recherche de solutions. Elle a souligné, à cet égard, la nécessité de planifier, dès maintenant, la présence internationale qu'il faudra mettre en place après l'indépendance. En la matière, elle a jugé particulièrement opportune la présence aujourd'hui du Représentant spécial du Secrétaire général. L'autre question particulièrement importante est celle de la justice et de la réconciliation qui sera cruciale pour l'avenir d'un Timor oriental indépendant, a estimé la représentante en insistant sur le fait que sans justice, aucune réconciliation ne sera possible. Il faut s'assurer que l'ATNUTO et le système judiciaire disposent de moyens permettant de poursuivre des enquêtes et de traduire les coupables en justice, a dit la représentante en souhaitant que le Conseil prenne la décision d'envoyer une équipe sur place conformément à la requête du Représentant spécial. Il est tout aussi fondamental en la matière que le Gouvernement indonésien assume aussi sa part de responsabilités, a ajouté la représentante en parlant particulièrement des milices armées qui continuent leurs activités. La communauté internationale a la responsabilité de faire en sorte que justice soit faite et il faut espérer que le Gouvernement indonésien acceptera ses responsabilités, a insisté la représentant. A cet égard, elle a souligné la responsabilité particulière de l'Indonésie dans le démantèlement des milices. Concluant sur la question du retour des réfugiés, la représentante a mis l'accent sur l'importance qu'il y a à assurer une certaine impartialité au programme d'enregistrement. Elle a plaidé pour que la communauté internationale soit présente au Timor occidental dans les conditions de sécurité requises avant de demander au Représentant spécial des précisions sur le cours des travaux du Comité conjoint frontalier et du Comité mixte, deux instances permettant de maintenir des relations entre le Timor oriental et l'Indonésie.
M. MARTIN ANDJABA (Namibie), s'exprimant en sa qualité de chef de la Mission du Conseil au Timor oriental, a rappelé que le rapport de la Mission couvre une large gamme d'activités de l'ATNUTO tout comme il met l'accent sur les progrès réalisés. Il a estimé qu'un des moyens de traiter les questions préoccupantes soulevées par le rapport consiste à proroger le mandat de la Mission. Il a dit espérer que les organes des Nations Unies feront davantage pour éliminer les obstacles procéduraux qui compromettent le travail de l'Administration.
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Le représentant a fait état de sa satisfaction face au processus de "timorisation" des institutions et de renforcement des capacités nationales à la veille de l'indépendance. Il a rappelé, à cet égard, que le Conseil national et le Cabinet, aux côtés de l'Administration transitoire, sont désormais chargés de la tâche importante qui consiste à préparer le processus électoral. Prônant le déploiement d'une présence internationale après l'indépendance, en particulier dans les domaines du développement, de la sécurité, de la loi et de l'ordre, le représentant a jugé essentiel de planifier les choses le plus tôt possible. Soulignant l'importance qu'il y a à apporter une solution à la question des réfugiés et de la réconciliation, le représentant a appelé le Gouvernement indonésien à contribuer aux efforts visant à réinstaller les réfugiés qui souhaitent rester en Indonésie, "étant donné qu'il s'agit là d'un élément important de la solution au problème global des réfugiés". Il a encouragé l'établissement de relations bilatérales entre le Timor oriental et l'Indonésie et a estimé que ce qui est important aujourd'hui, c'est de faire en sorte que la communauté internationale, le Conseil et les parties timoraises travaillent ensemble et recherchent la manière d'appliquer au mieux les recommandations du rapport de la Mission du Conseil.
M. STEWART ELDON (Royaume-Uni) a déclaré que le Timor oriental est arrivé à une étape cruciale qui exige une franche discussion au sein du Conseil de sécurité. Faisant part de ses impressions lors de sa visite dans la région, le représentant a dit avoir été frappé par les liens intrinsèques qui unissent le Timor oriental et l'Indonésie. Il a jugé important que les deux parties établissent des relations fructueuses en se félicitant, à cet égard, qu'une date ait été fixée pour la réunion du Comité conjoint frontalier. Il est important, a poursuivi le représentant, que ce cadre de coopération et d'autres soient pleinement utilisés pour résoudre rapidement certaines des questions mentionnées dans le rapport de la Mission telles que le paiement des retraites, élément important de la stabilisation de l'économie du Timor oriental. Abordant la question du Timor occidental et celle des réfugiés, le représentant s'est félicité de la décision de l'Indonésie de déployer davantage d'efforts pour mettre un terme aux actes d'intimidation perpétrés par les milices dans les camps de réfugiés. Il a souligné, à cet égard, l'importance qu'il y a à assurer la présence des organismes internationaux dans les camps dans les conditions de sécurité requises. Le représentant a plaidé auprès du Conseil pour qu'il dépêche des experts de l'ONU en sécurité pour évaluer la situation sur place. Une fois que les institutions de l'ONU seront retournées au Timor occidental, il sera important, a estimé le représentant, que toutes les parties demeurent vigilantes pour assurer la prise de mesures appropriées au cas où la situation se détériorerait et qu'elles maintiennent les relations requises avec le Gouvernement indonésien. A cet égard, le représentant a souhaité que les organismes internationaux aient notamment pour tâche de vérifier le processus d'enregistrement des réfugiés afin de lui garantir une certaine impartialité.
Revenant au Timor oriental, le représentant a pris note des informations relatives aux enquêtes sur les crimes graves. Il a dit attendre avec impatience les détails sur le financement dont l'Administration aura besoin. Rappelant la tenue, la semaine prochaine à Bruxelles, de la prochaine réunion des donateurs, le représentant a soumis une liste de questions qui devront être examinées à cette occasion.
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Le représentant a cité celles de la reconstruction, de l'élaboration d'une stratégie politique claire et viable, de la "timorisation" et du budget. Souscrivant, à son tour, à l'idée d'une présence internationale au Timor oriental après l'indépendance, le représentant a souligné l'urgence qu'il y a à entamer une réflexion sur la question.
M. VALERI KUCHYNSKI (Ukraine) a salué les efforts accomplis par M. Vieira de Mello au Timor oriental. Sa délégation note avec satisfaction l'accélération du processus de "timorisation" de l'administration. Il est particulièrement important que l'ATNUTO établisse, sous la direction de M. Vieira de Mello, des contacts directs avec les responsables est-timorais. La situation générale en matière de sécurité s'est considérablement améliorée. Le retour des réfugiés du Timor occidental au Timor oriental continue de préoccuper gravement, a fait observer le représentant. C'est pourquoi, il est essentiel de redoubler d'efforts pour garantir le retour en toute sécurité des réfugiés. La solution des problèmes liés aux activités des milices est étroitement liée à celle de la réconciliation. Notant les bonnes relations que le Représentant spécial entretient avec le Gouvernement de l'Indonésie, M. Kuchynski s'est dit encouragé par les mesures positives prises par ce dernier. Les réunions du Conseil de sécurité avec des membres du Gouvernement indonésien contribuent à régler les problèmes existants.
M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a noté que le rapport présenté ce matin par le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Timor oriental, M. Sergio Vieira de Mello, adresse un message clair. Il s'agit de la nécessité de maintenir pendant une certaine période une présence internationale au Timor oriental, après l'indépendance du territoire. Dans d'autres domaines, il est nécessaire que la communauté internationale prenne un engagement ferme en faveur d'une assistance financière et technique. Sa délégation appuie la recommandation visant à former une force nationale de police, qui se substituerait à la force de police internationale. Elle appelle en outre à un appui financier du renforcement du secteur de la justice. La délégation du Bangladesh se félicite qu'une action ferme et décisive des soldats de l'ATNUTO ait réussi à réduire les activités des milices. La question des réfugiés continue d'être une grave source de préoccupation, a souligné M. Chowdhury. A cet égard, il a noté avec satisfaction que les Ministres indonésiens ont assuré la Mission du Conseil de leur engagement pour régler cette question. Le rapatriement récent des réfugiés du Timor occidental illustre bien cet engagement. Appuyant la relance des pourparlers bilatéraux entre le Gouvernement indonésien et l'ATNUTO, le Bangladesh se félicite des efforts accomplis en vue de prévenir les incursions transfrontières au Timor oriental. M. Chowdhury s'est déclaré fermement convaincu que la base de relations durables et pacifiques entre le Timor oriental et l'Indonésie réside dans la création de relations harmonieuses entre les peuples du Timor oriental et du Timor occidental.
M. LUIS ENRIQUE CAPPAGLI (Argentine) s'exprimant en sa qualité de membre du Conseil de sécurité, a qualifié de remarquables les progrès réalisés au Timor oriental par l'ATNUTO. Ne souhaitant pas pour autant sous-estimer les difficultés actuelles, le représentant a souligné l'importance d'un engagement continu de la communauté internationale.
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Evoquant la visite de la Mission au Timor occidental, le représentant a estimé qu'en la matière les problèmes à résoudre sont liés à la question des réfugiés, à l'amélioration des conditions de sécurité, et à la mise en place d'un processus visant à traduire en justice les responsables des actes de violence en 1999 et de l'assassinat du personnel international. Le représentant a aussi mis l'accent sur l'importance qu'il y a à faciliter de bonnes relations entre le Timor oriental et l'Indonésie en se félicitant, à cet égard, des réunions prochaines du Comité conjoint frontalier et du Comité mixte.
M. PAUL HEINBECKER (Canada) s'est félicité que l'Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental (ATNUTO) a réussi à réduire les activités de la milice au Timor oriental. Quel rôle envisagez-vous pour que la communauté internationale réponde aux besoins en matière de sécurité au Timor oriental lorsque ce territoire deviendra indépendant, étant donné qu'il devra disposer d'une force nationale de police et éventuellement d'une force nationale de défense? La délégation canadienne est encouragée par le retour, ces dernières semaines, de près de 400 réfugiés du Timor occidental, premier rapatriement depuis le départ du personnel humanitaire intervenu en septembre dernier. L'ATNUTO a développé des plans de contingents appropriés, en coordination avec les institutions humanitaires, afin d'assurer le retour d'un nombre important de réfugiés. A cet égard, le Gouvernement de l'Indonésie a créé une équipe spéciale chargée de mettre en place des projets d'enregistrement. Pour sa part, le Canada appuie les conclusions de la mission du Conseil de sécurité qui s'était rendue récemment au Timor oriental et en Indonésie, selon lesquelles ces mesures doivent être exemptes de toute influence pro-intégration et comporter du personnel international.
Le représentant s'est déclaré d'avis qu'il faut souligner la nécessité d'instituer une force nationale de police et de renforcer la capacité judiciaire. Il s'est félicité que la Cinquième Commission de l'Assemblée générale examine actuellement les amendements au budget de l'ATNUTO afin d'allouer des ressources supplémentaires à la justice. M. Vieira de Mello a estimé que l'on peut accomplir davantage sur la base des ressources mises en recouvrement, étant donné l'étendue du mandat de l'Administration transitoire, a dit le représentant.
M. WANG YINGFAN (Chine) a noté que l'ATNUTO a accompli des progrès remarquables au cours de l'année en cours. Il a appelé la communauté internationale à continuer d'apporter son assistance au Timor oriental, même après l'indépendance. Dans son rapport, la Mission du Conseil de sécurité recommande le renforcement des capacités du peuple est-timorais en vue d'assurer une transition souple vers l'indépendance. La délégation chinoise exprime sa sympathie à l'égard de la situation des réfugiés dans les camps de réfugiés au Timor occidental. La mise en oeuvre des recommandations formulées par la Mission du Conseil de sécurité ne pourra se concrétiser sans le consentement du Gouvernement indonésien. La Chine continuera à apporter, pour sa part, son assistance bilatérale et multilatérale au Timor oriental.
M. HASMY AGAM (Malaisie) s'est dit impressionné par les progrès réalisés par l'ATNUTO dans de nombreux domaines dont la "timorisation" des institutions tout en reconnaissant que les progrès n'ont pas été sans problèmes. Le représentant a mis l'accent sur l'immensité de la tâche qui reste à accomplir avant l'indépendance.
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A cet égard, il s'est dit préoccupé par la situation des réfugiés au Timor occidental en se félicitant, en conséquence, des discussions visant à assurer le retour des organisations internationales. Toutes les phases de rapatriement doivent se dérouler dans la sécurité et le processus d'enregistrement doit commencer au plus tôt, a insisté le représentant en soulignant que la paix dans un Timor oriental indépendant dépendra du degré de réconciliation entre Timorais mais aussi entre Timorais et Indonésiens. Il a salué les efforts de l'ATNUTO dans ce sens en l'appelant à redoubler d'efforts pour assurer la traduction en justice des responsables des actes de violence
M. ANDREI GRANOVSKI (Fédération de Russie) a réaffirmé que son pays appuie les efforts accomplis par le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Timor oriental, M. Vieira de Mello. L'ATNUTO joue un rôle crucial pour assurer une transition souple vers l'indépendance du Timor oriental. Quelles sont les élections qui devront être organisées en premier lieu au Timor oriental? A l'instar des autres délégations, la Fédération de Russie se déclare satisfaite de la mission du Conseil de sécurité au Timor oriental et en Indonésie. Concernant la situation des réfugiés, la délégation russe se dit profondément préoccupée par le sort des réfugiés, toujours victimes des actes d'intimidation des milices. Le représentant a souligné que la coopération étroite entre l'ATNUTO et le Gouvernement indonésien est le fondement même du succès de la transition vers l'indépendance.
M. OTHMAN JERANDI (Tunisie) a estimé que la visite de la Mission du Conseil au Timor oriental et en Indonésie est une initiative qui doit permettre d'aller de l'avant dans la pacification de la région. Dans ce contexte, le représentant en a appelé à la volonté politique des autorités des deux pays pour qu'elles commencent une nouvelle page dans leur relation bilatérale qui devra être appuyée par la communauté internationale aux plans politique et financier. En tant que membre de la Mission du Conseil, le représentant a rendu un hommage appuyé aux activités de l'ATNUTO. Il a jugé nécessaire pour la communauté internationale d'appuyer davantage ces activités, en particulier dans le domaine de la justice, élément essentiel de la réconciliation nationale. Le représentant a salué l'Indonésie pour sa décision de déployer davantage d'efforts pour démanteler les milices, traduire en justice les responsables d'actes de violence et mettre fin aux activités de ces milices. A cet égard, le représentant a jugé essentiel de renforcer la coopération entre l'ATNUTO en appelant la communauté internationale à suivre de près cette coopération pour mettre en oeuvre une stratégie visant à régler la question des réfugiés et à commencer le processus d'enregistrement. Toutes les actions doivent être coordonnées par toutes les parties concernées notamment dans le cadre d'instances comme le Comité conjoint frontalier ou la Commission mixte, a insisté le représentant avant de plaider pour la fourniture des moyens appropriés. Il pourrait être préjudiciable, a-t-il ajouté, de disséquer les priorités sans tenir compte de l'environnement politique local. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit de l'émergence d'un nouvel Etat et que des frontières provinciales sont devenues des frontières nationales avec tout ce que cela implique, a souligné le représentant avant d'appeler à un appui continu aux Timorais "comme le fait remarquablement l'ATNUTO".
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M. CURTIS WARD (Jamaïque) a exprimé sa gratitude à M. Sergio Vieira de Mello pour l'excellent exposé qu'il a fait ce matin sur l'évolution de la situation au Timor oriental. L'ATNUTO doit contribuer, avec le ferme appui de la communauté internationale, à renforcer les capacités du peuple est-timorais afin de lui permettre de parvenir à l'indépendance de son territoire. De l'avis de sa délégation, une présence internationale sera nécessaire au Timor oriental, même après son indépendance. Il sera indispensable de combler les vides que laissera l'ATNUTO. Par ailleurs, il faut continuer à encourager les efforts accomplis en vue de garantir le retour en toute sécurité des réfugiés. Le représentant a regretté qu'en l'absence de ressources financières et humaines, le secteur de la justice n'a pu être développé et fonctionner efficacement. A cet égard, il a émis l'espoir qu'une assistance appropriée sera apportée. L'avenir d'un Timor oriental indépendant doit dépendre de bases solides.
M. CHEICKNA KEITA (Mali) a estimé que la vigilance doit rester de mise et s'est dit d'avis qu'il faudra suivre l'évolution du Timor oriental même après l'indépendance du territoire. Pour l'heure, il a exhorté la communauté internationale à maintenir son action au sein de l'ATNUTO jusqu'à l'aboutissement "de la noble mission consistant à créer un Timor oriental indépendant et stable". Le représentant a poursuivi en appuyant les recommandations de la Mission du Conseil sur la question des réfugiés en jugeant important que toutes les actions soient coordonnées avec le Gouvernement indonésien pour assurer le retour des réfugiés et l'exercice de la justice à l'endroit de ceux qui se sont rendus coupables de violations graves des droits de l'homme au Timor oriental. En la matière, le représentant a voulu que l'ATNUTO déploie davantage d'efforts pour consolider ses bonnes relations avec l'Indonésie.
M. YVES DOUTRIAUX (France) a souscrit aux recommandations de la Mission du Conseil au Timor oriental et estimé que, dans la perspective de l'indépendance prévue l'an prochain, il convient de développer systématiquement une politique de renforcement des capacités nationales afin de faciliter au mieux la transition. Cette prise de la gestion des affaires par les Timorais doit aussi être accompagnée d'une restructuration de l'ATNUTO et d'une réflexion sur la définition de l'assistance économique, financière, technique et dans le domaine de la sécurité, qui devra être apportée au Timor oriental par la communauté internationale après l'indépendance. Il a souligné, à cet égard, l'importance qu'il y a à ce que le Secrétariat des Nations Unies, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et les autres organismes compétents commencent à planifier la présence future des Nations Unies après le départ de l'ATNUTO. Le représentant a jugé impératif que le rapatriement ou la réinstallation des réfugiés qui se trouvent au Timor occidental s'effectue rapidement dans un cadre où leur sécurité et leur liberté de choix puissent être effectivement garanties. Evoquant la question des milices, le représentant a appelé le Gouvernement indonésien à poursuivre tous les efforts nécessaires pour traduire en justice les coupables des crimes contre les populations ou contre le personnel international. Pour ce qui est des relations entre le Timor oriental et l'Indonésie, le représentant a dit espérer qu'une réunion du Comité conjoint frontalier associant l'ATNUTO et le Gouvernement indonésien pourra se tenir dans une atmosphère positive.
- 12 - CS/2071 28 novembre 2000
Pour conclure, le représentant a rappelé l'engagement sans faille de l'Union européenne aux côtés des dirigeants et du peuple timorais. La prochaine réunion des donateurs qui se tiendra à Bruxelles au début du mois de décembre sera pour l'Union européenne l'occasion de réaffirmer cet attachement, a dit le représentant avant d'appeler les autres pays et organismes donateurs à participer activement à cette Réunion. Le représentant est revenu sur les propos du Représentant spécial pour demander quel sera le montant exact des ressources nécessaires pour financer les activités liées à la création de la nouvelle administration timoraise et s'il s'agira d'un redéploiement au sein du budget actuel de l'ATNUTO ou d'une somme additionnelle.
M. PETER VAN WALSUM (Pays-Bas) a déclaré que M. Sergio Vieira de Mello et tout le personnel de l'ATNUTO s'acquittent de manière remarquable de leur mandat, en dépit des difficultés auxquelles ils sont confrontés. Comment mettre un terme à une opération de maintien de la paix alors que son mandat vient à expiration, s'est interrogé devant le Conseil de sécurité, il y a quelques jour, le ministre néerlandais des affaires étrangères?
Répondant aux observations formulées par les délégations, M. VIEIRA DE MELLO a exprimé sa gratitude aux délégations pour leur soutien. Concernant la nécessité d'améliorer les ressources et les capacités de l'ATNUTO dans le domaine judiciaire, M. Vieira de Mello s'est félicité de l'initiative des Etats-Unis qui viserait une étude approfondie sur la question. Il est indispensable que la communauté internationale réponde d'urgence à l'appel lancé par l'ATNUTO en faveur de contributions financières supplémentaires pour lui permettre de s'acquitter efficacement de son mandat. S'agissant de la situation des réfugiés, M. Vieira de Mello a assuré que l'Administration transitoire redoublera d'efforts. Il a souligné l'importance de la coopération étroite entre l'ATNUTO et le Gouvernement de l'Indonésie et a dit qu'il n'était pas à ce stade en mesure de donner des précisions sur le montant des ressources nécessaires à la mise en place de la nouvelle administration au Timor oriental. Il présentera, en temps voulu, à la Cinquième Commission et au CCQAB des propositions concrètes. Faisant référence aux relations bilatérales avec l'Indonésie, M. Vieira de Mello a fait remarquer que l'ATNUTO n'a pas tenu récemment de rencontres, mais envisage de le faire dès que possible. Des dates seront proposées par les responsables affectés à la frontière. Il a assuré la Namibie qu'un plan sur la présence internationale après l'indépendance du Timor oriental sera présenté le moment venu. Pour ce qui est du recrutement de fonctionnaires internationaux, M. Vieira de Mello a assuré qu'il donne à cette question la plus haute priorité. La situation d'insécurité du mois de septembre dernier doit être réglée de toute urgence. Toutes les mesures prises en ce sens exigent de nouvelles ressources financières que M. Vieira de Mello demandera la semaine prochaine à Bruxelles, lors de la réunion des donateurs.
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