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ENV/DEV/467

SUSPENDUES A LA HAYE APRES DEUX SEMAINES INTENSIVES, LES NEGOCIATIONS SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES REPRENDRONT EN 2001

27 novembre 2000


Communiqué de Presse
ENV/DEV/467


SUSPENDUES A LA HAYE APRES DEUX SEMAINES INTENSIVES, LES NEGOCIATIONS SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES REPRENDRONT EN 2001

20001127

La Haye, novembre 2000 (UNFCCC) - Réunie sous la présidence du Ministre néerlandais de l’environnement, M. Jan Pronk, la Sixième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 6) a suspendu ses travaux le 25 novembre 2000 à la Haye, avec l’intention de les reprendre en 2001.

Après deux semaines de négociations intenses, les ministres et les diplomates ont donc suspendu leurs discussions sur les modalités de la mise en oeuvre du Protocole de Kyoto adopté en 1997 et qui prévoit la réduction des émissions de gaz à effet de serre. M. Pronk a déclaré qu’il était extrêmement décevant que les leaders politiques n’aient pu parvenir à un accord. Toutefois, convaincu que «la volonté politique d’aboutir demeure», le Ministre néerlandais s’est dit confiant qu’un accord sur le système de contrôle des émissions de gaz et permettant de protéger les pays les plus vulnérables du réchauffement climatique sera conclu dans un proche avenir. Le Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement, M. Klaus Töpfer, a quant à lui déclaré qu’il est préférable de suspendre les pourparlers et de les reprendre ultérieurement, que de se précipiter dans une mauvaise direction.

A cet effet, un texte de compromis soumis par M. Pronk sera envoyé aux délégations en tant que contribution à la reprise des travaux de COP 6, en 2001, éventuellement à Bonn, Siège du Secrétariat sur les changements climatiques. Le Secrétaire exécutif de la Convention relative aux changements climatiques, M. Michael Zammit Cutajar, a affirmé que l’effet de serre est l’un des défis majeurs du XXIe siècle. Selon lui, la réaction du public va inciter les gouvernements à aboutir le plus vite possible à un accord à la prochaine occasion.

La Conférence, qui a réuni quelque 7 000 participants de 182 pays, s’était ouverte le 13 novembre. A cette occasion, le Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, avait, dans un message vidéo, rappelé les engagements pris lors du Sommet du millénaire par les leaders mondiaux sur la nécessité d’assurer l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto à partir de 2002. M. Annan avait exhorté les participants, et notamment les pays industrialisés, à adopter des changements radicaux afin de réduire les gaz à effet de serre à des niveaux plus acceptables. Le Secrétaire général avait ajouté que la conférence devait envoyer un signal convainquant au secteur privé, lui intimant que la réduction de l’effet de serre sera rentable.

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Après des négociations menées dans un premier temps par les fonctionnaires, les experts et les diplomates des pays représentés, les discussions sont passées au niveau politique avec l’implication de plus de 100 ministres et autres hauts responsables. Le segment de haut niveau avait été ouvert le 20 novembre par la Reine Béatrice des Pays-Bas. Dans un discours prononcé le même jour devant la Conférence, le Président français, Jacques Chirac, évoquant, les terribles conséquences qu’auraient à terme inertie et atermoiements, avait souligné que le temps est à l’action. M. Chirac avait affirmé que si la capacité d’agir manque au Sud, la volonté d’agir manque trop souvent au Nord. Tout en reconnaissant l’engagement personnel du Président Clinton, le Chef de l’Etat français, rappelant la réalité des chiffres, avait affirmé que les États-Unis produisent à eux seuls un quart des émissions mondiales. C’est d’abord vers les Américains que se porte l’espoir d’une limitation des gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, avait-il estimé. Le Président français avait annoncé que les Quinze ratifieront le Protocole de Kyoto en 2002. L’Europe, avait-il insisté, est déterminée à mettre en oeuvre les dispositions de ce texte. Il avait plaidé pour qu’un accord équitable, c’est-à-dire un accord où chacun est engagé à hauteur de ses responsabilités, soit obtenu à La Haye, en soulignant que les pays de l’OCDE et les pays en transition doivent réduire effectivement leurs émissions et qu’alors seulement ils pourront attendre des pays en développement des engagements similaires.

La suspension des négociations lors d’une grande conférence sur l’environnement a un précédent qui pousse à l’optimisme. En février 1999, les gouvernements rassemblés à Cartagena en Colombie avaient en effet suspendu leurs pourparlers sur le Protocole de biosécurité se rapportant à la Convention sur la diversité biologique, avant d’aboutir en janvier 2000 à un accord acclamé par tous sur les organismes génétiquement modifiés. Lors de la Conférence de la Haye, des progrès ont été enregistrés sur la question du soutien financier et du transfert des technologiques en faveur des pays en développement en vue d’aider ceux-ci à contribuer à l’action globale sur les changements climatiques. Cependant, d’importantes questions politiques n’ont pas pu être résolues, telles qu’un marché international, des permis d’émissions, un mécanisme de développement propre, les modalités pour mesurer la réduction des émissions des puits de séquestration du carbone (forêts), et un régime de respect des obligations.

Outre les représentants des gouvernements, 323 délégués d’organisations intergouvernementales et non gouvernementales ainsi que 443 journalistes ont participé à la Conférence.

Note aux correspondants: pour plus d’information, veuillez contacter Michael Williams à Genève au (41-22) 917 8242/244/111 ; télécopie, (41-22) 797 3464 ; e-mail: . Les documents officiels peuvent être consultés sur le site Internet .

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