AG/1117

L'ASSEMBLEE GENERALE ENCOURAGE LES ETATS MEMBRES A SOUTENIR LES EFFORTS DE DEVELOPPEMENT DES DEMOCRATIES NOUVELLES OU RETABLIES

27 novembre 2000


Communiqué de Presse
AG/1117


L'ASSEMBLEE GENERALE ENCOURAGE LES ETATS MEMBRES A SOUTENIR LES EFFORTS DE DEVELOPPEMENT DES DEMOCRATIES NOUVELLES OU RETABLIES

20001127

Elle entame l'examen du renforcement de la coordination de l'aide humanitaire et des secours en cas de catastrophes fournis par l'ONU

L'Assemblée générale a adopté ce matin par consensus une résolution concernant l'appui du système des Nations Unies aux efforts déployés par les gouvernements pour promouvoir et consolider les démocraties nouvelles ou rétablies. Aux termes de cette résolution, l'Assemblée considère que l'Organisation a un rôle important à jouer en fournissant en temps opportun un appui approprié et cohérent aux mesures prises par les gouvernements, afin d'assurer la démocratisation dans le cadre de leurs efforts de développement. L'Assemblée générale encourage aussi les Etats Membres à servir la cause de la démocratisation et à s'attacher davantage à définir les mesures qui pourraient être prises, afin d'appuyer les efforts déployés par les gouvernements pour promouvoir et consolider les démocraties nouvelles ou rétablies. Le représentant du Bangladesh a prononcé une allocution. La Pologne a expliqué son vote.

L'Assemblée générale a ensuite entamé l'examen de la question intitulée «Renforcement de la coordination de l'aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par l'Organisation des Nations Unies, y compris l'assistance économique spéciale». Plusieurs délégations ont saisi l'occasion du débat sur ce point pour constater l'augmentation du nombre de catastrophes naturelles dans de nombreuses régions du monde au cours des dernières années et leurs conséquences négatives sur le développement des pays où elles se sont produites, déjà en proie à des situations économiques difficiles. La question des réfugiés et des personnes déplacées résultant de conflits internes et régionaux a également été citée comme étant un des défis à relever par la communauté internationale et par les Nations Unies en particulier, les populations civiles étant devenues les premières cibles des conflits contemporains. Certaines délégations ont affirmé, à l'instar du Canada, que la capacité de l'Organisation à réagir efficacement à ces situations est d'une importance vitale dans la mesure où elle influe directement et de façon tangible sur la vie ou la mort de millions de personnes dans le besoin. A cet égard, la capacité de la communauté internationale à mobiliser les moyens financiers, technologiques et autres pour répondre aux situations d'urgence complexes et aux catastrophes naturelles, a plusieurs fois été mise en avant comme un gage de réussite des opérations sur le terrain. Le représentant du Pakistan, comme d'autres, s'est félicité de la multiplication des acteurs intervenant dans les situations d'urgence. Cependant, il a estimé que la coordination du travail constitue un défi de plus en plus important. La clef du développement réside dans

une réponse efficace aux situations de crise en renforçant la coordination de l'assistance humanitaire quelle qu'en soit la provenance a-t-il dit, considérant par ailleurs que les Nations Unies ont les moyens de répondre aux attentes et aux défis que constituent les situations d’urgence. Il a recommandé une approche intégrée qui tienne compte des besoins immédiats des victimes en cas de catastrophes mais aussi de la gestion politique des problèmes.

La question du financement des opérations humanitaires a également été abordée. Le représentant de la France, s'exprimant au nom de l'Union européenne, qui est le principal contributeur au financement de l'action humanitaire, a estimé qu'il n'est pas satisfaisant que le fonctionnement du Bureau de coordination des affaires humanitaires ne soit pas assuré dans sa majeure partie par le budget régulier des Nations Unies. La faiblesse des moyens et l'insuffisance en personnel conduisent trop souvent ce Bureau à ne pouvoir pleinement assumer ses fonctions de coordination, d'analyse et d'information au siège ou dans d'autres pays, a-t-il affirmé, souhaitant par ailleurs que le Bureau puisse bénéficier d'un cadre lui permettant de remplir au mieux ses missions.

Plusieurs délégations ont par ailleurs insisté sur le lien qui existe entre l'assistance humanitaire et la sécurité des personnels, estimant que sans garantie suffisante de sécurité, il n'est pas possible d'apporter aux populations vulnérables les secours auxquels elles ont droit. Il a été rappelé que 198 fonctionnaires des Nations Unies ont été tués depuis 1992, 21 pour la seule année écoulée. De plus, dans la grande majorité des cas, les crimes commis contre ces personnels demeurent impunis. L'Union européenne estime que cette situation n'est pas tolérable. Elle se félicite que le statut de la Cour pénale internationale qualifie de crime le fait d'attaquer des personnels employés dans le cadre d'une mission humanitaire et réclame un renforcement de la coopération sur le terrain, afin que les équipes chargées de la sécurité dans les situations à risque soient parfaitement intégrées au dispositif des Nations Unies, améliorant ainsi leur efficacité.

Les représentants des pays suivants se sont exprimés au cours du débat sur ce point: Tadjikistan pour présenter le projet de résolution concernant l'assistance internationale d'urgence pour le rétablissement de la paix et de la normalité au Tadjikistan et le relèvement du pays; Kazakhstan pour présenter le projet de résolution concernant la coopération et la coordination internationales en vue du rétablissement de la santé de la population, de la régénération de l'environnement et du développement économique de la région de Semipalatinsk; Brésil, Canada, Venezuela, Norvège, France au nom de l'Union européenne et des pays associés, Mexique, Pakistan, Afrique du Sud, Bangladesh, Japon, Mongolie, Fédération de Russie, Inde.

Au titre de ce point et concernant le renforcement de la coordination de l'aide humanitaire d'urgence fournie par l'ONU, l'Assemblée est saisie de trois rapports du Secrétaire général et d'un projet de résolution. S'agissant de l'assistance économique spéciale à certains pays ou régions, l'Assemblée est saisie de quatorze rapports du Secrétaire général et de quatre projets de résolution. Elle est également saisie d'un rapport du Secrétaire général concernant l'assistance au peuple palestinien.

L'Assemblée générale terminera l'examen du point 20 de son ordre du jour cet après-midi à partir de 15 heures.

APPUI DU SYSTEME DES NATIONS UNIES AUX EFFORTS DEPLOYES PAR LES GOUVERNEMENTS POUR PROMOUVOIR ET CONSOLIDER LES DEMOCRATIES NOUVELLES OU RETABLIES

Les rapports du Secrétaire général A/55/489 et A/55/520 ainsi que la résolution A/55/L.32/Rev.1 ont été présentés mercredi le 22 novembre dans notre communiqué de presse AG/1116.

Déclaration

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a déclaré que seule la démocratisation peut aider les Etats à faire face aux défis du monde d'aujourd'hui. La démocratie et le développement sont inséparables et dépendent en grande partie du soutien et de la coopération de la communauté internationale. Les Nations Unies peuvent jouer un rôle proactif important dans cette tâche. La promotion de la démocratie devrait être l'un des objectifs clés des activités de l'Organisation et de ses agences, a estimé le représentant. Le Bangladesh a mis en place les institutions et les lois qui permettent de renforcer la démocratie et de promouvoir la bonne gouvernance tout en insistant sur la cohésion et l'intégration sociale et en assurant la participation du peuple. Le représentant a ajouté que son pays a misé sur la primauté du droit au développement au sein d'un régime respectueux des droits de l'homme. Il a demandé que l'ONU renforce sa capacité à répondre efficacement aux demandes des Etats Membres pour soutenir leurs efforts de démocratisation. Ce faisant, nous reconnaissons la responsabilité de chaque pays à assurer la paix, la justice, l'équité, les droits de l'homme, la liberté individuelle, la règle de droit, le pluralisme, le développement et de meilleures conditions de vie. Dans ce contexte, nous devons aussi garder à l'esprit le fait que la démocratie est basée sur la libre expression des peuples à déterminer leurs propres systèmes politique, économique, social et culturel, a-t-il dit. Selon lui, il faut reconnaître que les valeurs essentielles de la démocratie telles que des élections libres et transparentes, le développement et la paix ne sont menacés d'aucune manière.

Explication de vote

M. JANUSZ STANCZYK (Pologne) a pris la parole au nom du Groupe de la Communauté des démocraties (Chili, République tchèque, Inde, Mali, Portugal, République de Corée, Etats-Unis et Pologne) pour déclarer qu’il se félicite de l’adoption de la résolution intitulée «Appui du système des Nations Unies aux efforts déployés par les gouvernements pour promouvoir et consolider les démocraties nouvelles ou rétablies»; il note avec satisfaction que tous les membres des Nations Unies se sont prononcés d’une seule voix en faveur de la démocratie. Dans le prolongement du Sommet du millénaire, le Groupe pense qu’il est important pour les Etats de mettre en oeuvre les principes et pratiques démocratiques. Il a annoncé que les pays membres du Groupe participeront activement à la quatrième Conférence internationale sur les démocraties nouvelles ou rétablies et demandé aux autres Etats de participer au plus haut niveau à cette rencontre. Il a conclu en renouvelant l’engagement du Groupe en faveur de la promotion et du renforcement de la démocratie dans le monde.

RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES, Y COMPRIS L’ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE

Renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par l’Organisation des Nations Unies

Rapports du Secrétaire général

Le rapport du Secrétaire général (A/55/82) présente un bilan de l'aide d'urgence et de la coordination de l'aide humanitaire dispensée par l'ONU en 1999- 2000 et livre des recommandations visant à améliorer l'efficacité de cette aide.

Face à l'augmentation du nombre et de l'ampleur des situations d'urgence complexes, qu'il s'agisse de conflits armés ou de catastrophes naturelles, il réitère la nécessité pour les institutions humanitaires de disposer de plans d'urgence efficaces et d'une capacité de réaction rapide. Le rapport insiste sur deux points: la nécessité de privilégier les voies multilatérales (alors qu'une proportion croissante de l'aide est fournie par des voies bilatérales) et l'importance de coordonner les actions des différentes agences d'aide. Sur ce dernier point, des progrès notables ont été enregistrés dans l'année écoulée, notamment grâce à l'action du Comité permanent interorganisations et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires du Secrétariat. Par ailleurs, l'ONU a pris un certain nombre de mesures en vue d'une plus grande cohérence entre les actions entreprises dans les domaines humanitaire, politique et des droits de l'homme. Cependant, la réflexion sur les instruments de coordination doit être poursuivie.

En ce qui concerne les situations d'urgence dues aux catastrophes naturelles, l'accent a été mis sur le renforcement des systèmes d'alerte précoces et la réduction des vulnérabilités. A cette fin, il est souligné que la technologie peut jouer un rôle précieux en aidant les gouvernements et les organisations internationales à faire face aux catastrophes.

Le rapport conclut par une série de recommandations relatives à l'intervention coordonnée en cas de catastrophe naturelle et de situation complexe d'urgence, à la protection de civils lors de conflits armés, au rôle des technologies et à l'intervention coordonnée en cas de déplacement de population. Il est essentiel qu'en cas d'urgence, les organisations puissent intervenir rapidement et avec efficacité. Pour ce faire, les différents organismes et le bureau de la coordination des affaires humanitaires ont besoin de ressources disponibles immédiatement et doivent pouvoir s'appuyer sur des règles et des procédures facilitant les interventions rapides. Le rapport souligne qu'aucune de ces conditions n'est réunie pour l'instant et qu'il est essentiel que les Etats Membres s'engagent de nouveau à assurer la direction multilatérale de l'action humanitaire, que des ressources suffisantes soient mises à disposition et que des procédures administratives efficaces soient mises en place.

Dans son rapport sur la Sûreté et sécurité du personnel des Nations Unies (A/55/494), rédigé en application de la résolution 54/192 de l'Assemblée générale, le Secrétaire général rappelle que le système actuel de gestion des services de sécurité a été conçu pour répondre aux besoins opérationnels du système des nations Unies tel qu'il existait il y a 20 ans. Ces dernières années, pour exécuter les mandats qui lui ont été confiés par les Etats membres, les fonctionnaires des Nations Unies ont été de plus en plus appelés à fournir une assistance dans un climat d'affrontements et d’hostilités. De ce fait, entre le 1er janvier 1992 et le 18 septembre 2000, 198 fonctionnaires appartenant à des organismes des Nations Unies ont ainsi perdu la vie et quatre autres entre le 1er juillet et le 18 septembre. Depuis le 1er janvier 1994, quelque 240 fonctionnaires des Nations Unies ont été pris en otage ou enlevés à l'occasion de 63 incidents. Les cas de viols, agressions sexuelles, vols à main armée, attaques de véhicules, harcèlements, arrestations et détentions se sont également multipliés.

L'an dernier, tant l'Assemblée générale que le Conseil de sécurité ont prêté une attention particulière à la question de la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé, est-il précisé. Dans sa résolution 54/192, l'Assemblée générale a rappelé qu'en droit international, la responsabilité principale de la protection du personnel des Nations unies incombait aux gouvernements hôtes et prié instamment toutes les parties à des conflits armés de garantir la sécurité du personnel humanitaire. Dans une déclaration du 2 février 2000, le Conseil de sécurité s'est dit profondément préoccupé par les attaques dont le personnel des Nations Unies et le personnel associé ainsi que le personnel des organismes humanitaires continuaient d'être victimes.

Tous reconnaissent que la sécurité des fonctionnaires ne peut être assurée que si ceux-ci reçoivent une formation spécialisée, s'ils disposent de matériel de transmission et si, dans des situations dangereuses, des spécialistes de la sécurité peuvent leur donner conseils et directives, est-il noté. A l'heure actuelle, le Siège ne dispose que de huit administrateurs chargés de la coordination et de la gestion d'un système de sécurité qui concerne 70 000 fonctionnaires et leurs familles en poste dans plus de 150 lieux d'affectation. Sur le terrain, on ne compte que 60 responsables de la sécurité dont les postes sont financés en commun par les organismes du système des Nations Unies alors qu'il existe quelque 80 lieux d'affectation à haut risque où la présence d'au moins un responsable de la sécurité serait justifiée. Cette situation est intenable et exige d'urgence des mesures correctives, fait valoir le Secrétaire général.

Le rapport décrit l'organisation actuelle de la sécurité au sein du système. Il souligne par ailleurs le fait qu'à ce jour, sur les 177 cas de mort violente de membres du personnel des Nations Unies, trois seulement ont été portés en justice. Cela représente un degré d'impunité inacceptable, indique le Secrétaire général.

A titre provisoire, en vue de répondre aux besoins les plus immédiats de renforcement de la sécurité du personnel des Nations Unies, il est demandé à l'Assemblée générale d'approuver les propositions précises suivantes pour l'exercice biennal 2000-2001 de créer, avec effet au 1er janvier 2001, un poste de coordonnateur des Nations Unies pour les questions de sécurité ayant rang de sous- secrétaire général. Le rapport précise également le nombre des postes supplémentaires nécessaires à titre provisoire au renforcement du Bureau du Coordonnateur ainsi que les coûts afférents qui seraient à imputer aux budgets- programmes 2000-2001 et 2002-2003.

Le rapport du Secrétaire général sur la portée de la protection juridique offerte par la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé (A/55/637) fait suite à la prise de conscience des limites de la Convention de 1994 sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé et les carences de la protection juridique qu’elle prévoit. Le Secrétaire général rappelle qu’il a recommandé au Conseil de sécurité d’inviter l’Assemblée générale à entreprendre d’élaborer un protocole qui étendrait la portée de la protection juridique offerte par la Convention à tous les membres du personnel des Nations Unies et du personnel associé auxquels elle n’est pas actuellement applicable.

Le rapport indique que durant les six ans qui se sont écoulés depuis l’adoption de la Convention, les limites de son champ d’application aux opérations ainsi qu’au personnel des Nations Unies et au personnel associé sont devenues apparentes. La Convention n’est pas applicable aux opérations des Nations Unies que l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité n’a pas déclarées comme comportant un risque exceptionnel. En pratique, aucune déclaration de ce genre n’a jamais été faite par un organe quel qu’il soit, malgré le besoin qui s’en fait effectivement sentir dans de nombreuses opérations des Nations Unies. La Convention n’est pas non plus applicable aux organisations non gouvernementales humanitaires qui n’ont pas conclu d’accord d’«exécution» ou de «partenariat» avec l’Organisation des Nations Unies ou ses institutions spécialisées, bien qu’elles aient dans la pratique tout aussi besoin d’une protection. Enfin, elle n’est pas applicable aux opérations humanitaires se déroulant indépendamment des Nations Unies, et il n’a jamais été prévu qu’elle le soit. La solution de loin la plus satisfaisante reste un protocole qui supprimerait la nécessité d’une «déclaration» dans le cas des opérations des Nations Unies et rendrait superflue l’existence d’un lien entre une organisation non gouvernementale à vocation humanitaire et l’Organisation des Nations Unies en tant que condition applicable à la protection au titre de la Convention.

Projet de résolution

Aux termes du projet de résolution concernant la coopération internationale en matière d’aide humanitaire à la suite de catastrophes naturelles: de la phase des secours à celle de l’aide au développement (A/55/L.38), l’Assemblée générale se déclarerait vivement préoccupée par la multiplication et l’aggravation des catastrophes naturelles, qui causent d’immenses pertes humaines et matérielles dans le monde entier, en particulier dans les pays vulnérables qui n’ont pas les moyens de mener une action efficace en vue d’atténuer les répercussions à long terme de ces catastrophes sur les plans social, économique et écologique. L’Assemblée inviterait les États Membres à envisager d’élaborer un cadre d’action pour la fourniture d’une assistance humanitaire internationale à la suite de catastrophes naturelles, dans lequel serait soulignées les responsabilités incombant aux pays qui reçoivent une telle assistance et à ceux qui la fournissent.

L’Assemblée générale soulignerait par ailleurs la nécessité d’un partenariat entre les gouvernements des pays touchés, les organisations humanitaires compétentes et les entreprises spécialisées pour promouvoir le transfert et l’utilisation de technologies afin de renforcer la planification préalable et les interventions en cas de catastrophe, et demanderait instamment que les technologies requises soient transférées aux pays en développement à des conditions libérales et préférentielles.

Assistance économique spéciale à certains pays ou régions

Rapports du Secrétaire général

Le rapport sur l’assistance pour le redressement et la reconstruction du Liberia (A/55/90) fait le bilan de l'assistance internationale octroyée au Liberia dans le but de renforcer les bases d'une gouvernance participative et de rétablir un filet de sécurité sociale pour la population. Le rapport souligne l'existence de problèmes persistants de gouvernance et regrette que l'aide extérieure apportée au programme de reconstruction du pays soit insuffisante, et ce malgré la fin des hostilités et la reprise des activités normales de développement depuis deux ans et demi maintenant.

Des résultats ont été obtenus en ce qui concerne le relogement des populations touchées par le conflit, la remise en état de l'infrastructure sociale ravagée par la guerre et la stabilisation macroéconomique. Le processus de pacification, entrepris avec la collaboration des agences des Nations Unies, notamment le HCR, a assuré le rapatriement des réfugiés et aidé à reloger les personnes déplacées.

Cependant, un certain nombre de problèmes demeurent: l'étroitesse de la base économique ne suffit pas pour atténuer durablement la pauvreté et la situation politique dans la sous-région représente une menace sur la stabilité à long terme. Pour ces raisons, le rapport demande à l'Assemblée générale d'accorder au Libéria un appui supplémentaire en faveur du relèvement et de la reconstruction.

Le rapport du Secrétaire général sur l’assistance économique d’urgence aux Comores (A/55/92) procède à une évaluation de l’aide internationale reçue par les Comores suite à la résolution 53/1 F de l’Assemblée générale. Il décrit la situation critique des Comores suite au coup d’Etat militaire du 30 avril 1999 qui a porté le chef de l’armée au pouvoir. Aujourd´hui le pays est de fait partagé en deux et l’île d’Anjouan est administrée en dehors de la République. Cette situation s’est traduite par une baisse de l’aide extérieure, au moment même où la situation économique est particulièrement préoccupante: la pauvreté a augmenté et le revenu par tête a diminué pendant les trois dernières années.

Le rapport fait le point sur les principales initiatives du système des Nations Unies (PNUD, BIT, FNUAP, UNICEF, PAM, FENU, OMS, FAO) et sur l’appui reçu des donateurs. Il souligne que la mise en oeuvre des différents programmes d’aide a été rendue difficile par la situation des Comores et l’instabilité institutionnelle. Il recommande néanmoins que soit maintenue la résolution 53/1 F du 16 novembre 1998 de l’Assemblée générale et que cette résolution soit transmise au Conseil économique et social afin de mettre sur pied un programme de reconstruction et de réhabilitation.

Le rapport sur l’assistance au Mozambique dévasté par les inondations (A/55/123), établi à la demande l'Assemblée générale (résolution 54/96 L du 10 mars 2000), fait le bilan de l'aide humanitaire fournie par l'ONU suite aux inondations qui ont dévasté le sud du Mozambique en février et mars 2000.

Prenant conscience de l'étendue de la catastrophe, l'Institut national de gestion des catastrophes (INGC), l'organisme public chargé des situations d'urgence, a mis en place une structure de coordination avec l'assistance du système des Nations Unies. Pour la première fois, des forces militaires internationales ont accepté d'être coordonnées par des civils et par l'ONU et pour la première fois, le Secrétaire général a désigné un envoyé humanitaire spécial. Des groupes de travail sectoriels composés de représentants du Gouvernement, des organismes des Nations Unies, des institutions bilatérales et des organisations non-gouvernementales ont été créés dans les secteurs suivants: approvisionnement alimentaire, eau et assainissement, santé et éducation, agriculture, hébergement et secours, actions de déminage, opérations aériennes. Lors de la Conférence internationale sur la reconstruction tenue à Rome en mai 2000, initiative conjointe du Mozambique et de l'ONU, un appel a été lancé à la communauté internationale pour qu'elle fournisse des secours d'urgence; cette Conférence a été un succès.

Pendant la crise, l'ONU a joué un rôle central en mobilisant l'appui de la communauté des bailleurs de fonds. L’ONU a ensuite aidé le gouvernement à coordonner les secours apportés par la communauté internationale. Cependant, plutôt que de créer des systèmes parallèles ou de substitution, le rôle central du Gouvernement en matière de protection civile a été renforcé; ainsi, c'est le Ministre des affaires étrangères qui a assumé la responsabilité directe de la gestion des opérations. Il faut souhaiter que le partenariat remarquable qui s'est établi entre le Gouvernement et les Nations Unies servira de modèle aux initiatives futures.

Le rapport sur l’assistance à Madagascar à la suite des cyclones tropicaux (A/55/124) rend compte des dispositifs mis en place par les Nations Unies, le gouvernement et les partenaires financiers et techniques pour faire face aux trois cataclysmes qui ont frappé Madagascar en 2000, occasionnant des dégâts considérables; outre les pertes humaines, la sécurité alimentaire dans certaines zones et les conditions d'accès aux services sociaux de base ont été affectés. Des régions entières ne sont toujours pas accessibles par terre.

La réponse de l'ensemble des agences de l'ONU a été supervisée par un coordonnateur résident qui a élaboré une stratégie d'intervention à trois niveaux: une réponse d'urgence immédiate pour secourir les victimes, une réponse à court terme et un dispositif commun pour répondre aux urgences en général.

Le rapport souligne que le dispositif humain et technique mis en place par le Gouvernement n'a pas permis de répondre efficacement aux besoins d'urgence compte tenu des problèmes logistiques et des moyens insuffisants pour faire face à une telle situation de crise. Les partenaires financiers et techniques se sont efficacement organisés.

Plusieurs missions (CNC -Conseil National de coordination des dégâts cycloniques-, FAO et Banque Mondiale) ont évalué les moyens à mettre en œuvre pour permettre une reconstruction rapide et durable. Cette évaluation devra aboutir à la formulation d'un plan unique de financement des besoins en réhabilitation des infrastructures dans les secteurs les plus touchés tels que l'agriculture, les transports, l'éducation et la santé.

Le rapport sur l’assistance internationale pour le relèvement et la reconstruction du Nicaragua: séquelles de la guerre et des catastrophes naturelles (A/55/125), présente les stratégies nationales de développement au Nicaragua, suite à la résolution 53/1 D de l'Assemblée générale qui encourageait les programmes visant à consolider et à stabiliser la démocratie.

Des programmes visant à améliorer la protection des droits de l'homme ont été mis en œuvre et un Procureur chargé des droits de l'homme a été élu; des mesures ont également été prises afin de régler les conflits relatifs à la propriété foncière et renforcer la primauté du droit. Alors que l'exécution de certains programmes a été retardée (ainsi, les actions antimine ont été entravées par l'ouragan Mitch), d'autres ont pu suivre leur cours, notamment la réinsertion professionnelle des anciens combattants et la réintégration des Nicaraguayens en exil. Suite à l'ouragan Mitch, et avec l'aide du PNUD, le Nicaragua s'est doté d'un système intégré d'intervention et de prévention des catastrophes naturelles. Le programme de décentralisation et de développement local a connu des avancées sectorielles, grâce au soutien du PNUD et de DANIDA (Agence Danoise de développement international) mais, sur ce point, le rapport conclut qu'une politique globale et intégrale de décentralisation n'est pas réaliste à court terme. Enfin, des programmes ont été mis en œuvre dans le cadre de la politique démographique nationale et de la gestion de l'environnement.

Le rapport coopération et coordination internationales pour la protection de la santé, la régénération de l'environnement et le développement économique de la région de Semipalatinsk au Kazakhstan (A/55/212) fait état de l’avancement du plan d’action général préparé conjointement par les autorités kazakhes et les Nations Unies et identifiant les besoins humanitaires, économiques et écologiques de la région de Semipalatinsk au Kazakhstan qui servait auparavant de polygone d’essais nucléaires. Un programme intégré comprenant 38 projets prioritaires et conçu par une équipe d’experts des Nations Unies a été soumis aux bailleurs de fonds réunis à la Conférence de Tokyo en septembre 1999 au cours de laquelle une série d’initiatives ont été prises afin de porter assistance à la région de Semipalatinsk. Ce programme couvre les domaines de la santé, de l’action humanitaire, du développement économique et de la protection de l’environnement. Un groupe de coordination a été mis en place, regroupant des représentant des bailleurs de fonds, du Gouvernement et des organisations non gouvernementales afin de mettre en oeuvre les résolutions prises par la Conférence de Tokyo.

Le rapport du Secrétaire général souligne les efforts de la communauté internationale, au cours des deux dernières années, qui a mobilisé un peu plus de 20 millions de dollars afin de financer le programme intégré de réhabilitation de la région de Semipalatinsk.

Le rapport sur l’assistance au Mozambique (A/55/317) présente l'évolution de la situation en Mozambique en 1999, les initiatives engagées et le rôle des Nations Unies dans le processus en cours. Il décrit notamment le remarquable redressement économique et politique du Mozambique qui, après une guerre économique qui a duré 16 ans, s'est poursuivi en 1999. La croissance du produit intérieur brut (PIB) par habitant au cours des trois dernières années aurait été de 8,8%, 9,7% et 7,3% respectivement, alors que l'inflation tombait au-dessous de 6%. Pour le Mozambique, 1999 a été l'année où ont été posées les bases d'un décollage qui, en l'absence de chocs imprévus, devrait amener ce pays à sortir des rangs des pays les plus pauvres.

Au plan politique, la deuxième consultation électorale pluraliste a eu lieu en décembre 1999 ; elle a marqué une importante étape vers le retour à la normalité et a démontré que l'implantation d'une démocratie pluraliste était en bonne voie. Le scrutin a eu lieu dans de bonnes conditions et a valu au Mozambique les félicitations des observateurs internationaux comme des observateurs nationaux qui ont participé, en grand nombre, au contrôle des élections pour la première fois. Une fois de plus, le Front de libération du Mozambique (FRELIMO) et son président M. Joaquim Chissano, ont été réélus; M. Chissano a obtenu 52,3% des voix mais son avance sur le chef de l'opposition (RENAMO), Alfonso Dhlakama, s'est amenuisée par rapport à 1994.

Bien que le système des Nations Unies reste un donateur modeste en termes financiers, est-il indiqué, il a un rôle important à jouer en matière de sensibilisation, de coordination des apports financiers des bailleurs de fonds et d'assistance technique. Ces points forts ont été soulignés en novembre 1999 dans l'examen commun par le Gouvernement et les Nations Unies de l'Objectif stratégique 1 du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement.

Le rapport précise enfin que la réconciliation au Mozambique et le relèvement du pays ont été remarquables mais restent fragiles et incomplets. Au moment de sa rédaction, en février-mars 2000, le Mozambique subissait des inondations dévastatrices dans le sud et le centre du pays et environ 490 000 personnes se trouvaient déplacées ou bloquées dans des régions isolées. S'ajoutant à une aide d'urgence considérable, le Mozambique aura besoin d'une assistance substantielle pour la remise en état ou la reconstruction des routes, des voies ferrées, des réseaux d'irrigation et des usines et pour la reconstitution des moyens de subsistance du plus grand nombre. Les Nations Unies, conclut-t-il, doivent continuer à jouer leur rôle vital d'appui au Gouvernement dans le domaine des activités de sensibilisation, de l'établissement des priorités, de la mobilisation et de l'orientation de l'aide vers le développement humain au sens large du terme.

Le rapport du Secrétaire général sur l’assistance spéciale pour le redressement économique et la reconstruction de la République démocratique du Congo (A/55/319) décrit l'assistance financière et matérielle fournie par le système des Nations Unies à la République démocratique du Congo dans le cadre de son processus de relèvement économique et de reconstruction. Le rapport rappelle le contexte général du pays, indique le niveau de production, y compris l'inflation et le taux de change, la situation monétaire, la dette extérieure et l'aide au développement ainsi que la situation sociale et humanitaire. Figurent également dans le rapport les mesures et options économiques de la République démocratique du Congo, la situation et les défis en matière de gouvernance, de développement économique et humain durable. Sont encore évoquées la coopération entre la République démocratique du Congo et l'ONU, la stratégie humanitaire des Nations Unies ainsi que les perspectives de reconstruction tenant compte des facteurs de paix, sécurité et réconciliation, de la préparation d'une stratégie de stabilisation, de reconstruction, de relance et de la reprise de la coopération structurelle dans le pays.

Le rapport du Secrétaire général sur l'aide d'urgence aux pays touches par les cyclones José et Lenny (A/55/333) évalue l'ampleur des dégâts causés par le passage des cyclones, en octobre et novembre 1999, sur de nombreux petits Etats et territoires insulaires des Caraïbes orientales. Il dresse également le bilan des actions menées par la communauté internationale en appui aux efforts des pouvoirs publics des pays touchés pour faire face à cette catastrophe. Le Groupe des donateurs des Caraïbes orientales, qui coordonne les secours des organismes internationaux, est intervenu, en étroite collaboration avec les organismes des Nations Unies présents dans la région, de même qu'avec de nombreuses agences de coopération bilatérales et l'Union européenne afin dévaluer, dès le mois de novembre 1999, les besoins occasionnés par ces deux catastrophes naturelles. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires a publié huit rapports de situation sur les dégâts constatés, les besoins existants et les contributions des donateurs.

Le passage de ces cyclones a souligné la vulnérabilité de ces pays des Caraïbes face aux catastrophes naturelles, bien que certains de ces pays aient été mieux préparés que les fois précédentes grâce à des plans nationaux d'intervention et de préparation élaborés préalablement. Cependant, le rapport du Secrétaire général note que des ressources beaucoup plus importantes devraient être mobilisées en vue de la mise en place, au niveau régional, de capacités renforcées de planification et d'intervention dans tous les domaines. Pour sa part, le PNUD s'est engagé à coordonner les interventions de planification des programmes de relèvement à l'échelle régionale.

Le rapport du Secrétaire général sur l’assistance internationale d’urgence pour le rétablissement de la paix et de la normalité au Tadjikistan et le relèvement de ce pays (A/55/347) couvre l’évolution de la situation humanitaire pour la période allant du 1er juillet 1999 au 30 juin 2000. Le rapport se subdivise en six parties dont la partie introductive présentant le rapport.

La seconde partie traite de la situation actuelle au Tadjikistan et du rôle de la présence politique des Nations Unies dans le pays à l’avenir. A ce titre, le rapport précise que les principales dispositions de l’Accord général sur l’instauration de la paix et de l’entente nationale au Tadjikistan ont été appliquées et que la période de transition s’est achevée avec les premières élections parlementaires multipartites et la première session du parlement professionnel. Les trois facteurs qui ont contribué à la réussite du processus de paix sont, selon le Secrétaire général, l’intervention rapide des Nations Unies qui ont déployé la Mission d’observation des Nations Unies au Tadjikistan (MONUT), le soutien ferme et prolongé des pays garants de l’Accord général qui sont aussi membres du Groupe de contact dirigé par l’ONU et enfin la volonté politique des deux partis politiques tadjiks et de leur direction de surmonter leurs divergences par le dialogue. Le rapport souligne l’importante contribution de l’ONU qui a joué un rôle déterminant dans le processus de négociation et dans la mise en oeuvre de l’Accord et considère que le Tadjikistan est maintenant entré dans une nouvelle phase de consolidation de la paix après le conflit. Cependant, le processus est menacé par des problèmes intérieurs aussi bien qu’extérieurs et le rapport ajoute que le Tadjikistan a besoin d’une aide qui ne soit pas exclusivement humanitaire. Il considère que le programme de redressement socioéconomique et de changements structurels, incluant la poursuite du processus de démocratisation et des réformes économiques, requiert une aide internationale au développement à la fois rapide et massive. A ce titre, le rapport précise que le Bureau d’appui des Nations Unies créé en juin 2000 a pour mandat d’établir une infrastructure et une autorité politiques capables de diriger les activités de consolidation de la paix menées par le système des Nations Unies dans le pays en coordination avec les institutions de Bretton Woods pour parvenir à une harmonisation dans l’élaboration et la mise en oeuvre des programmes de consolidation de la paix.

La troisième partie dresse un état de la situation économique actuelle au Tadjikistan et salue les efforts accomplis par le Gouvernement pour réaliser les changements structurels, en particulier dans le cadre du processus de privatisation, qui ont permis d’atteindre un taux de croissance de 3,7% du PIB en 1999. Malgré ces résultats, le rapport déplore que la situation s’aggrave de plus en plus dans les zones rurales et urbaines et que de nombreux groupes vulnérables continuent de dépendre de l’aide humanitaire internationale.

La quatrième partie traite des opérations humanitaires des Nations Unies et de la communauté internationale au Tadjikistan dont la coordination a été assurée par le Bureau de coordination des affaires humanitaires dirigé par le représentant résident et coordonnateur pour les affaires humanitaires. Cette partie évoque également les incidences de la situation en matière de sécurité sur l’action humanitaire de même que les activités des organisations non gouvernementales, l’aide alimentaire d’urgence, l’appui à l’agriculture, le rapatriement et l’aide aux réfugiés, la santé et l’alimentation, l’approvisionnement en eau et l’assainissement, l’éducation, la protection de l’enfance le relèvement et le développement et enfin la lutte contre les drogues.

La cinquième partie a trait à l’aide internationale et souligne que, alors que l’appel global interinstitutions en faveur du Tadjikistan en 1999 sollicitait 30,3 millions de dollars américains, seuls 20 millions ont été réunis par les donateurs. Pour l’an 2000, la situation est encore plus décevante puisque sur les 34,8 millions de dollars demandés, moins de 2,6 millions ont été réunis, ce déficit ayant des conséquences dramatiques sur la situation humanitaire, le pays étant menacé par une sécheresse qui affecte 3 millions de personnes. Concernant les autres institutions, le rapport mentionne un prêt de la Banque mondiale de 93,4 millions de dollars sur trois ans au titre de la coopération technique avec un don de 100 000 dollars. Les autres institutions internationales, FMI, Union européenne ont accordé des prêts au Tadjikistan pour équilibrer sa balance des paiements ou financer des programmes de relèvement ou de développement.

Enfin, en conclusion, le rapport souligne que les progrès enregistrés dans les secteurs social et économique sont limités et que l’aide sur le plan humanitaire et en matière de relèvement reste indispensable, non seulement pour permettre au pays de vivre, mais encore pour promouvoir le développement et empêcher une reprise du conflit. Le rapport ajoute qu’une vraie chance de consolider la paix au Tadjikistan s’est présentée à la communauté internationale et conclue en rappelant que le Tadjikistan aborde une étape critique de son développement et doit pouvoir compter sur l’appui régulier de la communauté internationale pour surmonter la présente crise et forger pour son peuple un avenir solide.

Le rapport sur l’application du nouvel ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l’Afrique dans les années 90 (A/55/415) soumis en application de la résolution 54/96 D de l'Assemblée générale du 8 décembre 1999, présente un résumé de l'assistance humanitaire et l'aide au redressement fournies par les Nations Unies et par ses partenaires entre 1999 et juillet 2000 ainsi qu'une indication des domaines prioritaires pour l'aide qui sera fournie au cours des prochains mois. Il met en avant la volonté remarquable de rétablir la paix et d'encourager une bonne administration du pays reflétée par les travaux de la Conférence nationale pour la paix en Somalie ainsi que le sens des responsabilités de groupes issus de la société civile. En revanche, il signale que l'autorité politique de nombreux dirigeants de faction semble décliner, l'ordre public n'est toujours pas assuré et dans de nombreuses régions du pays, en particulier en Somalie centrale et méridionale, la violence peut de nouveau éclater à tout moment.

Il y est également rappelé qu'Abdidasim Salad Hassan a été élu Président de la Somalie aux côtés d'une Assemblée nationale provisoire de 245 membres, à l'issue de la Conférence nationale pour la paix en Somalie qui s'est tenue à Arta (Djibouti). Certains groupes n'en demeurent pas moins en dehors du processus. C'est notamment le cas de l'administration du Somaliland et du Puntland qui n'en ont pas moins rétabli, dans les deux régions concernées, l'ordre public et la stabilité financière permettant l'activité du secteur privé et l'intervention des organismes d'aide.

L'aide à la Somalie est pour le moment compliquée par la situation instable au plan de la sécurité. Sept agents humanitaires de l'ONU ou d'ONG ont trouvé la mort au cours des douze derniers mois et dix ONG se sont retirées ou ont été forcées d'évacuer le terrain pendant les six derniers mois. En raison de l'insécurité et des problèmes de financement, le nombre d'organismes d'aide en Somalie a diminué de façon spectaculaire depuis le départ de l'Opération des Nations Unies en Somalie (ONUSOM). Pour cette raison, les organismes des Nations Unies font en sorte que les fonctions de coordination, de prise de décision soient davantage exercées sur place dans le cadre de plans d'"engagement progressif" avec les communautés somaliennes, conformément aux principes d'engagement des Nations Unies adoptées par tous les organismes des Nations Unies en novembre 1999.

Le rapport fournit des indications sur la situation du pays au plan de la santé et de la nutrition. Il indique notamment que le taux de mortalité maternelle comme le taux de tuberculose sont parmi les plus élevés du monde, que le choléra est endémique et que les taux globaux de malnutrition sont supérieurs à 20%. Il présente les trois scénarios sur lesquelles s'appuient les organismes des Nations Unies pour établir leurs priorités et coordonner leurs interventions. Le scénario le plus favorable prévoit que le nombre de personnes ayant un besoin immédiat de secours baissera de 30% pour s'établir à 526 000 d'ici à la fin de l'année. Un scénario intermédiaire, la population vulnérable augmenterait de 60% pour se chiffrer à environ 1,2 million de personnes. Le scénario le plus défavorable établit la population vulnérable à 1,5 million de personnes pour 2000, en augmentation de 100% par rapport à son chiffre actuel. Les organismes des Nations unies ont mis au point une série de plans d'intervention d'urgence en vue d'adapter le niveau de l'aide au scénario qui s'actualisera au cours des prochains mois.

Le rapport du Secrétaire général sur l'assistance humanitaire à la République fédérale de Yougoslavie (A/55/416) rappelle que la République fédérale de Yougoslavie est constituée par les Républiques de Serbie (comprenant la Serbie centrale, le Kosovo et la Voïvodine) et du Monténégro. Le Kosovo étant administré par l'Organisation des Nations Unies en application de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité. La situation dans cette province est d'ailleurs traitée dans des paragraphes distincts. Ce rapport a été rédigé avant les élections présidentielles et les changements politiques intervenus en République fédérale de Yougoslavie.

En Serbie et au Monténégro, l'action humanitaire se déploie dans un contexte politique complexe. Compte tenu de son isolement international, notamment des sanctions, la Serbie n'a bénéficié que d'une assistance humanitaire. Le Monténégro commence actuellement à mettre en oeuvre des initiatives transitoires que la communauté internationale appuie fermement, notamment des moyens d'aide bilatérale directe prenant la forme d'une aide budgétaire et d'une assistance technique à la réforme des institutions. Dans les deux républiques, l'absence d'acteurs économiques internationaux rend plus difficiles le resserrement des liens entre les secours, le redressement et le développement - élément capital pour instaurer une paix durable et rétablir la stabilité en RFY et dans la région. On ne peut donc que s'inquiéter du fait que la Serbie continue d'être exclue des efforts de paix et de reconstruction déployés à l'échelle régionale.

La République fédérale de Yougoslavie devra probablement faire face à des problèmes humanitaires importants, voire de plus en plus importants, dans un avenir prévisible. En Serbie, il est probable que dans l'immédiat, l'économie continuera à s'affaiblir, ce qui aura pour effet d'augmenter le nombre de personnes vulnérables, de compromettre les moyens de leur venir en aide et de réorganiser davantage encore les services publics. Au Monténégro, il est peu probable que le Gouvernement sera en mesure, à court terme, de s'occuper de toutes les personnes ayant besoin d'une assistance humanitaire. Il continuera donc de nécessiter l'appui de la communauté internationale pour évaluer les besoins, acheminer les secours, mener les activités de sensibilisation et pouvoir ainsi apporter toute l'assistance voulue aux personnes déplacées et aux personnes démunies. Des efforts sont faits actuellement pour mieux cibler les groupes les plus vulnérables, compte tenu en particulier du nombre de cas sociaux. Il sera peut-être nécessaire de donner une moindre priorité aux secours à apporter aux réfugiés, qui devront en ce cas être revus à la baisse, l'accent étant mis davantage désormais sur la promotion de solutions durables. Il faut continuer à venir en aide aux réfugiés kosovars, la possibilité pour eux de retourner dans leur pays restant incertaine.

On s'attache aussi pour l'instant à l'heure actuelle à passer progressivement de la distribution de secours à une assistance transitoire à long terme, ce qui suppose, tant en Serbie qu'au Monténégro, que certains éléments soient réunis : stabilité politique, respect des droits de l'homme fondamentaux et règlement durable des problèmes des réfugiés et des personnes déplacées. Tant que cela ne sera pas le cas, la distribution de secours restera nécessaire. Les organismes humanitaires internationaux présents en République fédérale de Yougoslavie s'inquiètent de la politisation de l'aide humanitaire. La fourniture de cette aide devrait être fonction des besoins des groupes les plus vulnérables et non pas être soumise à des conditions politiques. Il est donc demandé instamment à la communauté internationale de réaffirmer son engagement en faveur des principes humanitaires et de maintenir une nette distinction entre les programmes humanitaires et les autres.

La communauté internationale a mené une action impressionnante au Kosovo. La MINUK et les organismes locaux qui lui sont associés assument une responsabilité de plus en plus grande dans la coordination et la fourniture des services essentiels, en particulier ceux concernant la santé, la protection sociale, l'éducation et la reconstruction de logements. La MINUK assumant désormais la responsabilité des services publics de base, les organismes humanitaires internationaux s'occuperont probablement avant tout de protéger les populations minoritaires et de leur fournir des biens et des services. Par ailleurs, la promotion de la tolérance et de la coexistence pacifique entre groupes ethniques au Kosovo a du mal à se concrétiser. De ce fait, les personnes appartenant à des groupes minoritaires continuent de quitter la province et ceux qui l'ont déjà fait sont peu disposés à y retourner. Le retour de toutes les personnes déplacées doit rester l'une des toutes premières priorités. L'ONU reste vivement préoccupée par la situation humanitaire qui règne dans toute la République fédérale de Yougoslavie. Elle continuera à s'efforcer de répondre aux besoins urgents des populations touchées jusqu'à ce que le problème politique et économique qui est à l'origine de cette situation puisse être résolu.

Le rapport se divise en six chapitres consacrés respectivement à l’introduction; la situation humanitaire; la situation socioéconomique; l’évolution de la situation des droits de l’homme; l’assistance fournie par l’ONU et ses partenaires; l’assistance fournie par les Etats Membres et aux observations finales.

Le rapport concernant le secours humanitaire et aide au relèvement et au développement pour le Timor oriental (A/55/418) note que la création de la force multinationale de maintien de la paix (INTERFET), décidée par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1264 (1999) du 15 septembre 1999, a permis de rétablir un environnement de travail sûr et d’acheminer l’assistance humanitaire immédiate dans tout le territoire, grâce aux efforts collectifs du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), des organismes des Nations Unies, des organisations non gouvernementales et des donateurs. La bonne coordination entre l’INTERFET et la communauté d’aide humanitaire a rendu ces interventions plus efficaces, et la collaboration étroite entre les partenaires civils et les forces militaires ont contribué au succès global de l’effort humanitaire au Timor oriental. L’INTERFET a réussi très vite à toucher des secteurs éloignés et difficiles d’accès et à acquérir et communiquer d’utiles informations sur l’état des populations touchées. Dans nombre de cas, l’INTERFET a apporté immédiatement des secours à mesure qu’elle se déployait. Les organismes humanitaires ont suivi et apporté un appui supplémentaire.

Le rapport fait état de l’aide fournie par l’Organisation des Nations Unies et ses partenaires dans différents secteurs. En ce qui concerne la situation alimentaire, le rapport note que l’insécurité alimentaire continuera de planer sur un grand nombre de personnes dans les derniers mois de 2000 et les mois d’avant la moisson de 2001. Dans le domaine de la santé, de nombreux problèmes persistent, dus notamment à la pénurie de personnel qualifié. Le rapport fait également mention des progrès accomplis grâce aux différents programmes d’aide (FNUAP, OMS, UNICEF). L’aide humanitaire comprend également un volet de soutien à l’éducation et d’aide au rapatriement des réfugiés. Ce dernier point est loin d’être résolu; en septembre 2000, le nombre des réfugiés est-timorais au Timor occidental était estimé à entre 100 000 et 120 000 personnes et le retour continuait de poser des problèmes liés à l’insécurité et à l’état conflictuel des relations

intercommunautaires. En ce qui concerne le développement communautaire, la reprise économique et le relèvement, le rapport mentionne que de nombreux programmes ont été mis en œuvre, par l’USAID, la JICA (Agence japonaise de coopération internationale) et d’autres bailleurs de fonds internationaux. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a notamment élaboré un plan d’action pour la remise en état et la gestion des infrastructures essentielles au Timor oriental et a réparé des centrales électriques et des routes.

Le rapport précise que la crise humanitaire immédiate étant maintenant passée, les organismes des Nations Unies axent à présent le gros de leurs activités sur le relèvement et le développement à plus long terme. Le Coordonnateur des activités de développement des Nations Unies a lancé une opération de bilan commun de pays, qui aidera à assurer une stratégie et une perspective communes. En conclusion, le rapport salue la rapidité et la générosité de la réponse apportée par les donateurs aux besoins nés de la crise. Il note que les ressources sont arrivées à un stade suffisamment précoce pour empêcher la détérioration de l’état physique de la population bénéficiaire.

Le rapport du Secrétaire général consacré à l’assistance économique aux Etats d'Europe de l'Est qui subissent le contrecoup des événements survenus dans les Balkans (A/55/620) rappelle que cette assistance s'inscrit dans un contexte politique et économique complexe résultant de l'évolution de la situation dans la région. En dehors des conséquences néfastes des conflits militaires, des sanctions économiques et autres dysfonctionnements intervenus pendant la période de transition qui a suivi l'éclatement de l'ex-République fédérale socialiste de Yougoslavie, la crise du Kosovo a eu des conséquences dévastatrices sur les économies fragiles de l'Europe du Sud-Est et au-delà. De ce fait, certains pays les plus touchés de la région et la communauté internationale des donateurs ont dû faire face aux défis nouveaux et plus vastes imposés par la situation humanitaire d'urgence et par les besoins de la reconstruction, du relèvement et de la stabilisation de la région des Balkans à l'issue des conflits. Avec un large appui de la communauté internationale, les pays touchés de la région ont entrepris une transition difficile sur la voie de la réforme et la reprise économique et sociale, et fait des efforts spéciaux pour surmonter pleinement les conséquences de la crise au Kosovo. Tout récemment, l'évolution démocratique intervenue en Yougoslavie a ouvert la voie à la fin de l'isolement international du pays et à la reprise de la coopération régionale, notamment en ce qui concerne les réseaux de transport et les liens économiques traditionnels dans l'ensemble des Balkans et avec le reste de l'Europe. Toutefois, assurer une stabilité durable et un développement viable en Europe du Sud-Est est un processus difficile et de longue haleine qui exigera des efforts continus et concertés des pays de la région et des partenaires internationaux de développement.

Des évaluations effectuées récemment par les organismes internationaux qui opèrent dans la région indiquent que les pays touchés de l'Europe du Sud-Est continuent de faire face à des problèmes d'ajustement liés à des facteurs intérieurs et extérieurs divers dont, notamment, les conséquences à long terme des grandes transformations systémiques, des conflits violents et des sanctions économiques. Le processus de reconstruction et de stabilisation, ainsi que les programmes de coopération régionale ont déjà donné des résultats positifs dans les pays les plus gravement touchés, et devraient ultérieurement être bénéfiques pour tous les pays de la région. Les entités compétentes du système des Nations Unies,

et notamment les institutions financières internationales, continuent à mettre en œuvre, dans le cadre de leurs mandats respectifs et la limite des moyens et ressources disponibles, d'importants programmes d'aide financière et d'assistance technique dans les pays touchés. Ces programmes ont été renforcés de manière à tenir compte dans la mesure du possible des besoins et du contexte particulier des pays touchés, l'objectif étant d'appuyer leurs efforts de relance économique, d'ajustement structurel et de développement. Des initiatives régionales ont été prises et des dispositifs d'assistance ont été mis en place sous l'égide de l'Union européenne et en coopération avec d'autres organisations régionales, afin de remédier aux problèmes particuliers que rencontrent les pays touchés dans les domaines du développement des transports et des infrastructures, de la promotion du commerce et des investissements.

Des ressources supplémentaires importantes ont été mises à la disposition de la région occidentale des Balkans pour faciliter la transition d'un stade où il s'agissait d'apporter une aide d'urgence et de satisfaire les besoins de financement à court terme des pays touchés par la crise à un stade nouveau où il s'agit de promouvoir une approche globale et à long terme de stabilisation et de consolidation de l'Europe du Sud-Est en vue d'une intégration plus poussée de ces pays dans les structures européennes et mondiales.

Projets de résolution

Aux termes du projet de résolution (A/55/L.16) concernant la Coopération et coordination internationales en vue du rétablissement de la santé de la population, de la régénération de l’environnement et du développement économique de la région de Semipalatinsk au Kazakhstan, l’Assemblée générale inviterait tous les États, les organisations financières multilatérales compétentes et autres entités de la communauté internationale, y compris les organisations non gouvernementales, à offrir leurs connaissances et leur expérience pour contribuer au rétablissement de la santé de la population, à la régénération de l’environnement et au développement économique de la région de Semipalatinsk. Elle inviterait aussi tous les Etats Membres, en particulier les pays donateurs, et les organes et organismes compétents des Nations Unies, y compris les fonds et programmes, à contribuer au relèvement de la région de Semipalatinsk.

Aux termes d’un projet de résolution sur l’assistance d’urgence au Belize (A/55/L.35) l’Assemblée générale prierait instamment les Etats Membres de concourir d’urgence, avec générosité, aux efforts d’assistance et à la restauration et la reconstruction du pays; elle prierait également le Secrétaire général, en collaboration avec les institutions financières internationales et les organes et organismes des Nations Unies, d’aider le Gouvernement bélizien à déterminer ses besoins à moyen et à long terme et à mobiliser des ressources, et d’aider aussi à la tâche de relèvement et de reconstruction des régions sinistrées.

Aux termes d’un projet de résolution sur l’assistance spéciale pour le relèvement économique et la reconstruction de la République démocratique du Congo (A/55/L.36), l’Assemblée générale demanderait instamment à toutes les parties en cause dans la région de cesser toutes les activités militaires en République démocratique du Congo qui sont contraires au cessez-le-feu institué par l’Accord de cessez-le-feu de Lusaka et le Plan de désengagement de Kampala. Elle engagerait le Gouvernement de la République démocratique du Congo à appliquer de saines politiques macroéconomiques, à gérer les affaires publiques de façon avisée et à veiller au respect de la légalité.

L’Assemblée générale engagerait également toutes les parties à respecter pleinement les dispositions du droit international humanitaire, et dans cet esprit de garantir au personnel humanitaire l’accès libre et sans entraves à toutes les populations touchées dans l’ensemble du territoire de la République démocratique du Congo, et la sécurité des agents des Nations Unies et du personnel humanitaire. Enfin, elle inviterait les gouvernements à continuer de fournir un appui à la République démocratique du Congo et prierait le Secrétaire général de continuer, compte tenu de l’urgence de la question, de consulter les dirigeants de la région, en coordination avec le Secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine, quant aux moyens de parvenir à un règlement pacifique et durable du conflit.

Aux termes d’un projet de résolution sur l’assistance internationale d’urgence pour le rétablissement de la paix et de la normalité au Tadjikistan et le relèvement du pays (A/55/L.41), présentée par le Tadjikistan au nom des coauteurs, l’Assemblée générale engagerait les États Membres et les autres parties concernées à continuer de fournir une assistance pour faire face aux besoins humanitaires pressants du Tadjikistan et à apporter leur soutien au pays en vue du relèvement après le conflit et de la relance de son économie. Elle prierait le Secrétaire général de réévaluer en 2001 toutes les activités d’aide humanitaire au Tadjikistan, en vue de s’attaquer aux problèmes que pose le développement à plus long terme. Elle le prierait également de continuer d’accorder une attention particulière, dans le dialogue avec les organismes multilatéraux de crédit, aux conséquences humanitaires des programmes d’ajustement qu’ils mettent en oeuvre au Tadjikistan.

Assistance au peuple palestinien

Rapport du Secrétaire général

Le rapport sur l’assistance au peuple palestinien (A/55/137) rend compte de l'application de la résolution 54/116 de l'Assemblée générale en date du 15 décembre 1999. Il fait le point sur la situation concernant le développement et l'aide au développement dans le Territoire palestinien occupé.

L'aide au territoire palestinien occupé est substantielle; cependant la baisse progressive des annonces de contributions des donneurs est préoccupante. Un Plan de développement palestinien a été élaboré pour 1999-2003, et les agences de l'ONU y apportent un large soutien. Ce Plan comporte quatre grandes priorités sectorielles : les infrastructures et la gestion des ressources naturelles, le renforcement des capacités institutionnelles, la mise en valeur des ressources humaines et le développement social, et le soutien aux secteurs productifs.

Le rapport présente l'évolution de l'assistance fournie par le système des Nations Unies et d'autres sources au territoire palestinien; un montant total d'environ 2.75 milliards de dollars a été décaissé entre 1993 et 1999. De manière générale, les progrès se sont poursuivis pour ce qui est de satisfaire les besoins prioritaires les plus urgents et les plus importants de l'Autorité palestinienne et du peuple palestinien. En conclusion, le rapport invite la communauté internationale à fournir les ressources nécessaires et à faire preuve de souplesse en appuyant les programmes de développement en faveur du peuple palestinien.

Déclarations

M. RASHID ALIMOV (Tadjikistan), présentant le projet de résolution A/55/L.41, a déclaré que son pays accorde une importance particulière à l’aide humanitaire apportée par les Nations Unies et la communauté internationale. Il a tenu à rappeler que les opérations humanitaires doivent se faire dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des Etats. Le représentant a ensuite souligné les limites humanitaires des sanctions internationales qui doivent selon lui être humanisées, estimant que les organisations internationales humanitaires ne doivent pas tomber sous le coup des sanctions en ce qui concerne les produits alimentaires et sanitaires à destination des populations civiles. Il a recommandé un renforcement des mécanismes de coordination en ce qui concerne l’assistance humanitaire, afin notamment qu’il n’y ait pas de concurrence entre assistance bilatérale et multilatérale. Il a regretté le faible taux de recouvrement des appels interinstitutions qui n’est que de 27% en 2000, ce qui implique que d’autres sources de financement doivent être mobilisées pour l’assistance humanitaire au Tadjikistan. Le représentant a souhaité que les institutions spécialisées procèdent à une utilisation effective de toutes les technologies de pointe pour lutter contre les catastrophes naturelles et également pour les opérations de secours, notamment en matière d’alerte rapide. Il a recommandé un inventaire des potentiels technologiques existants. Il a conclu en déclarant que l’aide humanitaire doit être mobilisée pour tous les Etats qui en ont besoin et a affirmé que l’adoption de la résolution permettra de renforcer le processus de paix au Tadjikistan et de consolider son cheminement vers un développement durable.

Mme MADINA B. JARBUSSYNOVA (Kazakhstan) a déclaré, en présentant le projet de résolution A/55/L.16, que la question de l'assistance à la région de Semipalatinsk reste préoccupante pour les populations et l'environnement de cette partie de son pays. Elle a estimé qu'il faut améliorer la coopération internationale pour faire face à la réalité de cette région. La situation de Semipalatinsk reste particulièrement complexe, a-t-elle dit. Les conséquences à long terme des rayonnements et des explosions nucléaires font que la population de l'endroit n'est pas en mesure de relever les défis de son développement. Les niveaux actuels de radiations sont 600 fois supérieurs à ceux enregistrés à Hiroshima après l'explosion de la bombe, c'est pourquoi le Gouvernement kazakh demande une assistance internationale pour faire face à cette situation. Dans ce contexte, la représentante a souligné la collaboration fructueuse entre son pays et le Japon qui s’est traduite notamment par l'organisation d'une Conférence qui a permis d'attirer l'attention de l'opinion publique sur la réalité de la région de Semipalatinsk. Elle a encore souhaité que la communauté internationale partage son expérience et son savoir pour la réhabilitation de cette région.

M. GELSON FONSECA (Brésil) a déclaré que les stratégies de l’assistance humanitaire doivent être centrées sur la prévention du conflit, les opérations de maintien de la paix et la reconstruction après les conflits. Les crises humanitaires exigent une approche globale et interdisciplinaire, a-t-il indiqué.

Le représentant du Brésil a par ailleurs mis en évidence certains aspects de l’assistance humanitaire qu’il considère comme essentiels. Evoquant la question de la coordination, il a estimé que les différentes organisations humanitaires devraient travailler ensemble dans un cadre coordonné. Il a précisé que l’action de ces organisations devrait reposer sur les principes de la responsabilité partagée et de la mise en commun des efforts visant à s’attaquer aux problèmes humanitaires. Même si la nature des mandats diffère, les activités de tous les organismes humanitaires et de développement, y compris celles des principaux organes des Nations Unies, demeurent interdépendantes, aussi longtemps que leur principal objectif s’inscrit dans le plein respect des droits fondamentaux de l’homme.

Soulignant la question de l’accès du personnel humanitaire à ceux qui en ont besoin, il a indiqué que dans plusieurs situations de conflits armés le non-accès intentionnel est une arme puissante contre les civils et qu’il est en violation du droit humanitaire international. Bien que les Etats aient la responsabilité de fournir une aide d’urgence à leur population, ils doivent tenir compte de leurs obligations internationales et faciliter le travail du personnel humanitaire. Les Etats ont le devoir de s’assurer que leurs citoyens reçoivent l’aide humanitaire nécessaire et que leurs droits humains ainsi que leurs libertés fondamentales soient respectés.

Concernant la sécurité des personnels humanitaires, il a indiqué qu’ils sont de plus en plus la cible dans les situations de conflit armé et deviennent les victimes de violence délibérée. Il a indiqué que depuis 1992, 198 personnes travaillant pour les Nations Unies ont été tuées, mais que le nombre ne reflète pas la réalité, car il faut aussi tenir compte des autres travailleurs humanitaires qui ne sont pas rattachés à l’Organisation des Nations Unies. Evoquant la déclaration de Mme Sadako Ogata, faite au Conseil de sécurité ce mois dernier, il a déclaré que la question qui se pose n’est pas de savoir comment mobiliser rapidement et efficacement les organismes humanitaires, mais plutôt de créer un environnement sûr pour les interventions humanitaires. A cet égard, certaines mesures peuvent et doivent être prises en concertation avec les gouvernements concernés.

M. PAUL HEINBECKER (Canada) a regretté que les capacités de réaction de la communauté internationale soient limitées face aux catastrophes humanitaires et naturelles qui se sont multipliées au cours des deux dernières années comme l’ont illustré les conflits au Timor oriental, au Burundi, en Erythrée ou encore les inondations au Mozambique. Il a appelé les Etats Membres à répondre aux objectifs fixés par les chefs d’Etat et de gouvernement au cours du Sommet du millénaire concernant la protection des populations civiles, notamment celles qui sont affectées par les guerres. Il a émis l’espoir que les Nations Unies contribueront comme elles l’ont toujours fait, à créer les conditions propices à une paix durable et au développement socioéconomique. Il a demandé qu’il soit mis un terme à certaines pratiques courantes en cas de conflits telles que les déplacements

forcés; il a regretté l’impact des conflits sur les femmes et les enfants en priorité. Le représentant a encouragé les Nations Unies à promouvoir la protection des populations civiles, de plus en plus victimes des conflits, tout comme les agents des organisations internationales humanitaires qui les protègent, notamment ceux des Nations Unies et de la Croix-Rouge. A ce titre, il a rappelé que 198 agents des Nations Unies sont morts depuis 1992 dont 25 en l’an 2000, ajoutant qu’il appartient aux Etats Membres de suivre les recommandations du Secrétaire général et que l’Assemblée générale doit jouer un rôle actif. Il s’est félicité des aménagements intervenus visant à améliorer les mécanismes de fonctionnement de l’OCHA et des appels interinstitutions et souhaité que les Nations Unies redoublent d’efforts pour renforcer les capacités humanitaires des Nations Unies. Par ailleurs, il a recommandé une approche encore plus cohérente d’OCHA avec les autres partenaires impliqués dans les droits de l’homme et l’action humanitaire. Le représentant a ensuite suggéré que les Etats Membres mettent de l’ordre dans leurs politiques d’assistance humanitaire bilatérale et a suggéré qu’elles soient coordonnées avec les institutions internationales. Il a conclu en réaffirmant que sa délégation se félicite des efforts déployés en termes de réformes pour relever les défis humanitaires, appelant les Nations Unies à faire preuve de dynamisme, de souplesse et d’imagination.

Mme JULIA LOPEZ-CAMACARO (Venezuela) a exprimé sa reconnaissance à la communauté internationale et aux organismes gouvernementaux et non gouvernementaux pour l’aide reçue à la suite de la tragédie qui a frappé son pays le 17 décembre 1999. Il a précisé que le Venezuela avait accentué ses efforts destinés à améliorer son système de gestion des catastrophes. Sous les auspices du Ministère de la science et de la technologie, il a constitué un Groupe de travail qui lui permet d’aborder la gestion du risque à partir d’une plate-forme scientifique, multidisciplinaire et intégrée. Nous travaillons également de façon intégrée à réorienter les processus de gestion des risques en insistant sur les moyens de prévention et d’atténuation sans sous-estimer l’importance de la gestion de l’urgence, a-t-il indiqué.

Le Gouvernement du Venezuela travaille à ce processus de relèvement et de planification, conjointement avec le secteur privé, a déclaré le représentant. Il n’est toutefois pas parvenu à achever l’ensemble des étapes de relèvement et de reconstruction des zones touchées. Les pluies continuent aujourd’hui à provoquer des inondations sur la quasi-totalité du territoire national avec dans certains cas, de graves conséquences. C’est ainsi que le Gouvernement a déclaré l’état d’urgence dans onze Etats où les pluies ont laissé 2400 familles sans abri. Il a fait valoir qu’une partie du défi résidait dans l’accès à la technologie, qui implique l’affectation de ressources financières et la formation de ressources humaines hautement spécialisées. Il a lancé un appel à la communauté internationale et en particulier aux pays technologiquement avancés pour leur aide dans ce domaine.

M. ARNE B. HONNINGSTAD (Norvège) a rappelé que les situations humanitaires d’urgence se sont multipliées au cours des dernières années et que davantage de ressources sont nécessaires pour réagir efficacement. Le représentant a regretté que les moyens déployés soient insuffisants et a appelé les donateurs à s’engager davantage et les Nations Unies à assurer une meilleure coordination. A ce titre, il a estimé que l’élargissement du Cadre de coordination interagences des Nations Unies constitue une étape significative vers une meilleure coordination, de même que toutes les démarche entreprises en vue d’une meilleure coordination qui contribuent à renforcer le mécanisme d’alerte rapide et la prévention des catastrophes humanitaires. Par ailleurs, il a rappelé le lien étroit existant entre assistance humanitaire et conflit armé, se félicitant des mesures prises pour accroître la protection des civils, notamment les femmes et les enfants. Il a précisé que les mesures prises par le Comité interagences a permis aux Nations Unies de renforcer ses capacités d’intervention dans certains domaines. Abordant la question des appels consolidés, il a rappelé qu’au cours des prochains jours, ils seraient lancés dans huit capitales du monde afin de réunir 2 milliards de dollars pour 2001 qui permettront d’apporter une assistance à plus de 35 millions de personnes. Reconnaissant que ces moyens sont insuffisants, il a néanmoins souhaité que les Etats y répondent massivement, ajoutant que la Norvège accorde une importance particulière au mécanisme d’appels consolidés. Il a regretté que, pour l’an 2000, seuls 55% des besoins aient été couverts à la mi-novembre et souhaité que le dialogue se renforce entre les pays donateurs et les institutions spécialisées des Nations Unies.

Le représentant a poursuivi en se félicitant des progrès réalisés en matière de coordination de l’assistance humanitaire avant d’ajouter que la communauté internationale peut faire davantage. Il a souhaité par exemple que les gouvernements, au plan national, et les Nations Unies, à l’échelle internationale, accordent une place plus importante aux organisations non gouvernementales qui peuvent renforcer la capacité opérationnelle des Nations Unies sur le terrain. Il a également souligné l’importance de la protection du personnel humanitaire des Nations Unies et des autres agences humanitaires, regrettant que 198 personnes aient trouvé la mort au cours de la dernière décennie. A ce titre, il a recommandé que les Etats Membres adressent un message clair concernant la protection des personnels qui se sont engagés au service des Nations Unies et qualifient ces actes d’intolérables et d’inacceptables. Il a proposé que soit désigné un Coordinateur des Nations Unies chargé spécialement de la sécurité des personnels sur le terrain.

M. JEAN-DAVID LEVITTE (France) au nom de l'Union européenne, des pays d'Europe centrale et orientale associés (Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie) et des pays associés (Chypre et Malte), a déclaré qu'il est primordial d'apporter aux victimes des urgences complexes et des catastrophes naturelles l'assistance et les secours dont elles ont besoin. L'Union européenne salue le travail effectué par le Bureau de Coordination des affaires humanitaires pour accroître l'efficacité et l'interaction des opérations menées en leur faveur, ainsi que pour favoriser la transition entre l'urgence humanitaire et la reconstruction. L'assistance humanitaire et la sécurité des personnels sont indissociables, a affirmé le représentant. Sans garantie suffisante de sécurité, il n'est pas possible d'apporter aux populations vulnérables les secours auxquels elles ont droit.

Il a rappelé qu'en un an, 21 fonctionnaires des Nations Unies ont perdu la vie et a souligné que les crimes commis contre ces personnels demeurent impunis dans leur quasi totalité. L'Union européenne estime que cette situation n'est pas tolérable. Elle se félicite que le statut de la Cour pénale internationale qualifie de crime le fait d'attaquer des personnels employés dans le cadre d'une mission humanitaire. Le représentant a appelé au renforcement de la coopération sur le terrain afin que les équipes chargées de la sécurité dans les situations à risque soient parfaitement intégrées au dispositif des Nations Unies améliorant ainsi leur efficacité. L'Union européenne examinera avec toute l'attention requise les recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général dans ce domaine. Elle est particulièrement attentive à toutes les mesures visant à renforcer la formation des personnels, notamment ceux qui sont affectés pour la première fois dans une situation difficile, afin de leur permettre de mieux cerner les risques et gérer les situations de crise.

Le représentant a noté que le Comité permanent interorganisations a engagé au cours de l'année écoulée une vaste réflexion sur la situation des personnes déplacées à l'intérieur de leur pays, qui relèvent de la responsabilité première de l'Etat concerné. Ces populations doivent pouvoir bénéficier de la protection et de l'assistance auxquelles elles ont droit, ce qui n'est pas toujours le cas actuellement, a estimé le représentant de la France. La troisième session du segment humanitaire de l'ECOSOC n'a pas pu, a-t-il ajouté, aboutir à l'adoption de conclusions agréées. Cette expérience doit nous amener à réfléchir sur les objectifs que nous souhaitons assigner à ce segment humanitaire, dont l'Union européenne estime que l'intérêt fondamental est de permettre aux Etats de mieux appréhender les problématiques humanitaires, de démontrer leur engagement commun pour le respect des principes humanitaires et de marquer leur soutien au Secrétaire général et à son équipe en vue d'une réponse efficace et d'une coordination améliorée dans les crises humanitaires. C'est pourquoi l'Union européenne souhaite que le segment humanitaire soit le lieu d'échanges sur les réalités et les difficultés de la coordination humanitaire et s'appuie sur une volonté de dialogue.

Le représentant a constaté que les dernières années ont démontré qu'il restait beaucoup à faire dans le domaine des catastrophes naturelles qui accroissent la vulnérabilité des pays qui rencontrent par ailleurs des difficultés économiques. La lutte pour la réduction des catastrophes constitue un domaine où la coopération internationale trouve tout son sens et il importe de la renforcer pour contribuer d'une manière encore plus efficace au développement durable et à la protection des ressources naturelles et prévenir ainsi la souffrance humaine, a-t-il dit. La coordination des activités et la capacité de réponse, souvent dans l'urgence, suppose du personnel stable et bien formé ainsi que des procédures adéquates. En tant que principal contributeur au financement de l'action humanitaire, l'Union européenne estime qu'il n'est pas satisfaisant que le fonctionnement du Bureau de coordination des affaires humanitaires ne soit pas assuré dans sa majeure partie par le budget régulier des Nations Unies. La faiblesse des moyens et l'insuffisance en personnel conduisent trop souvent ce Bureau à ne pouvoir pleinement assumer ses fonctions de coordination, d'analyse et d'information au siège ou dans d'autres pays, a encore ajouté le représentant, souhaitant que le Bureau puisse bénéficier d'un cadre lui permettant de remplir au mieux ses difficiles missions.

M. MANUEL TELLO (Mexique) a déclaré qu’aujourd’hui il n’existe ni mandats clairs, ni consensus ni critères universellement acceptés permettant de faire face aux situations qui ont de graves conséquences humanitaires. Il a rappelé que le Mexique rejette fermement l’existence ou la légitimité du prétendu droit d’ingérence, surtout quand il est soutenu par des décisions unilatérales ou par un petit groupe de pays. Il a reconnu que la communauté internationale ne peut, ni ne doit, rester à la marge des tragédies et des horreurs qui sont le lot des crises humanitaires; cependant, toute action doit être fondée sur des principes et des règles acceptés universellement, a-t-il affirmé. M. Tello a déclaré qu’il est capital de trouver un équilibre entre l’urgence d’une réponse appropriée et le respect de la souveraineté des Etats, avant d’ajouter que l’assistance humanitaire doit être délivrée en conformité avec les principes d’humanité, de neutralité et d’impartialité. Cette aide doit être octroyée dans un cadre qui respecte la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’unité nationale des Etats, et toujours à la demande ou avec le consentement de l’Etat récipiendaire, a-t-il insisté. M. Tello a par ailleurs fait remarquer que dans les dernières années, l’impact des désastres naturels a augmenté de façon significative en termes de nombre de catastrophes et de nombre de victimes, affectant profondément le développement économique des nations affectées. Pour cette raison, il a prié la communauté internationale d’abandonner sa démarche réactive et de passer à une stratégie intégrale qui prenne en compte la perspective du développement durable à l’échelle globale et apporte une attention spéciale à la prévention et à la réduction des désastres naturels. Il a déclaré que l’Organisation des Nations Unies est appelée à jouer un rôle fondamental dans la mise en place d’une telle stratégie.

M. SHAMSHAD AHMAD (Pakistan) a constaté qu'au cours des dernières années, le nombre de situations requérant une assistance humanitaire a fortement augmenté. Il a ajouté que la communauté internationale doit déployer des efforts soutenus pour faire face aux conséquences humanitaires des situations d'urgence complexes, des catastrophes naturelles et des autres crises humanitaires. Le représentant s'est félicité de la multiplication des acteurs intervenant dans les situations d'urgence pour répondre aux besoins des personnes affectées par les crises. Cependant, il a estimé que la coordination du travail constitue un défi de plus en plus important. La clé du développement réside dans une réponse efficace aux situations de crise en renforçant la coordination de l'assistance humanitaire quelle qu'en soit la provenance. Il considère par ailleurs que les Nations Unies ont les moyens de répondre aux attentes et aux défis que constituent les situations d’urgence. Il a recommandé une approche intégrée qui tienne compte des besoins immédiats des victimes en cas de catastrophes mais aussi de la gestion politique des problèmes. Il a ajouté qu’une approche intégrée des conflits devait nécessairement conduire à s'attaquer aux racines du conflit. Le représentant a en outre suggéré que les activités humanitaires des Nations Unies soient indépendantes et impartiales, ajoutant que l'Organisation peut renforcer son efficacité dans les procédures visant à accéder aux populations civiles en cas de conflits. Il s’est félicité des mesures prises par les Nations Unies pour renforcer la protection physique et juridique des civils en cas de conflits armés, estimant que de nombreux instruments juridiques permettent désormais d’assurer cette protection.

Il a cependant rappelé qu’il est difficile de protéger les civils dans les situations de conflits surtout lorsque «la machine» gouvernementale est impliquée dans les tueries. Il a émis l'espoir que des mesures concrètes seront prises pour répondre à ces situations, notamment les violations des droits de l’homme par les forces armées d’un pays au plan national mais aussi dans les situations d’occupation de territoires étrangers. Le représentant a poursuivi en regrettant que l’Afrique ait été le théâtre, au cours de la dernière décennie, de situations d’urgence complexes et que la réponse de la communauté internationale n’ait pas été véritablement à la hauteur de ce que l'on attendait d'elle. Il a appelé les Etats Membres à apporter une aide considérable à l’Afrique, soulignant également les conséquences des catastrophes naturelles. A ce titre, il a recommandé que des efforts soient faits en matière de prévention et de systèmes d’alerte rapide, notamment pour les petits Etats insulaires en développement. Il a ensuite souhaité que les institutions spécialisées des Nations Unies améliorent leur coordination. Il a regretté que l'accroissement de l’aide humanitaire se fasse davantage au plan bilatéral et au détriment du multilatéral, ce qui rend, selon lui, les interventions plus difficiles. Il a ensuite rappelé que son pays accueille près de 2,6 millions de réfugiés afghans qui n’ont jamais bénéficié selon lui de l’assistance des pays riches alors qu’ils ont contribué à mettre un terme à la guerre froide. Il a conclu en sollicitant l’assistance de la communauté internationale en faveur de ces réfugiés.

M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud) a attiré l’attention sur le sort du personnel des Nations Unies chargé de mettre en application les actions décidées par les Etats Membres. Ces équipes sont confrontées en permanence à la perspective d’être attaquées, violées et assassinées en toute impunité, a-t-il fait observer. Cette situation est intenable et exige une action concrète. Il a indiqué que sa délégation soutenait les propositions du Secrétaire général à cet égard et a lancé un appel aux Etats Membres pour qu’ils fassent de même.

Le représentant a rappelé que l’Afrique australe, et tout particulièrement le Mozambique, avait été dévastée par des inondations d’une ampleur sans équivalent dans l’histoire de la région. Il a insisté sur la nécessité de tirer les leçons de cette expérience ou d’expériences similaires pour mieux se préparer aux calamités futures. Les inondations en Afrique australe soulignent l’intérêt du recours aux canaux multilatéraux, a-t-il fait valoir. Elles mettent aussi en évidence le manque de financement des institutions d’aide. Malgré le concours généreux des pays donateurs, il a fallu des semaines pour mobiliser ces ressources. Une réponse rapide aux catastrophes, des plans d’action nationaux et des politiques de gestion des catastrophes sont également nécessaires. Tout cela signifie d’abord une chose: des ressources.

Le représentant a déploré que la question des personnes déplacées à l’intérieur de leurs frontières n’ait pas abouti à un accord au sein de l’ECOSOC. Nous ne pouvons continuer à nous satisfaire d’approches parcellaires sur cette question alors que des millions de personnes en Afrique ou ailleurs souffrent. Nous lançons un appel aux Etats Membres pour qu’ils mettent de côté leurs inflexibilités idéologiques et s’impliquent dans un débat sérieux sur cette question, a-t-il conclu.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh), reprenant les observations faites par le Secrétaire général, a souligné l’importance de coordonner les différents flux de l’assistance humanitaire. En effet, au fur et à mesure que les situations d’urgence se font plus nombreuses, le nombre des organisations impliquées dans la gestion des crises augmente et leur nature se diversifie, a déclaré le représentant. Les besoins des personnes affectées augmentent également, et, afin qu’une réponse efficace soit apportée à ces besoins, la coordination des différentes interventions est un impératif, a ajouté le représentant. Il s’est également inquiété de la baisse du taux de réponse aux appels d’assistance humanitaire. Alors qu’en 1999, le taux de réponse avait été satisfaisant et avait atteint 75%, il n’était que de 25% en mai 2000. M. Chowdhury a appelé la communauté internationale à augmenter l’aide octroyée afin de répondre aux situations d’urgence humanitaire. Il a également demandé aux pays donateurs d’accorder la priorité à la République du Congo, à la Somalie et au Tadjikistan, pays dont les appels à l’assistance humanitaire ont été peu entendus l’année dernière.

Le représentant a par ailleurs reconnu que dans les dernières années, les agences multilatérales ont été considérablement sollicitées pour répondre à des situations d’urgence humanitaire de plus en plus complexes et prenant place dans des contextes de plus en plus variés. Pour cette raison, il a souligné qu’il est nécessaire que leur capacité soit renforcée. Le représentant a, en conclusion, déploré que l’aide multilatérale connaisse une certaine érosion. L’augmentation de l’assistance bilatérale ne devrait jamais se faire aux dépens des mécanismes multilatéraux, a-t-il conclu.

M. HIDEAKI KOBAYASHI (Japon) a déclaré que des activités humanitaires efficaces ne peuvent prendre place que dans un environnement où le personnel humanitaire peut s’acquitter de ses responsabilités sans être empêché dans ses actes ni craindre pour sa vie. C’est pourquoi il est nécessaire et urgent de renforcer les dispositifs relatifs à la sûreté et à la sécurité du personnel des Nations Unies, a affirmé le représentant. Il a fait remarquer qu’une formation appropriée et efficace est un élément essentiel à la sûreté et à la sécurité du personnel. Il a en outre souligné l’importance que son pays accorde à l’établissement d’un cadre légal assurant la sécurité du personnel humanitaire. Rappelant que la responsabilité première de la sécurité du personnel humanitaire incombe aux gouvernements des Etats hôtes, il a exhorté les Etats Membres qui ne l’ont pas encore fait à ratifier la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et, dans l’attente d’un protocole supplémentaire, il a demandé à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité de faire de façon systématique une «déclaration», afin que toutes les opérations humanitaires dans les pays concernés bénéficient d’une protection. Le représentant a par ailleurs insisté sur la nécessité de renforcer les mécanismes de coordination de l’assistance humanitaire et de l’aide d’urgence. Ce besoin est d’autant plus pressant que le nombre des acteurs impliqués augmente, a ajouté le représentant, ainsi que la complexité des situations et les besoins différenciés des victimes. Il est non seulement nécessaire de mettre en place des mécanismes de coordination horizontale, a conclu le représentant, afin de créer une synergie entre les acteurs, mais également d’établir une continuité entre l’assistance humanitaire d’urgence et l’aide à la reconstruction.

M. JARGALSAIKHANY ENKHSAIKHAN (Mongolie) a rappelé que l’aide humanitaire est déterminée sur la base des besoins se faisant jour à la suite de chaque catastrophe naturelle. Dans le cas de mon pays, a-t-il indiqué, les tempêtes de neige et les très basses températures de l’hiver 1999/2000 ont entraîné la perte de près de 3 millions de têtes de bétail soit 9% de la totalité du cheptel.

Plus d’un cinquième de la population a été touché par cette catastrophe, la pire que la Mongolie ait connue en trente ans. L’élevage est la principale ressource économique pour la plupart des familles rurales touchées. Plus alarmante encore est la blessure morale que la mort de leurs troupeaux a infligé à ces familles nomades. Le territoire de la Mongolie est vaste et il n’est pas facile d’acheminer l’aide jusqu’aux localités reculées touchées par la catastrophe. Les réponses apportées à la suite de notre appel par la communauté internationale nous ont considérablement aidés et je voudrais saisir cette occasion pour exprimer la profonde gratitude des Mongols pour ce soutien, a-t-il déclaré.

Le représentant a mis l’accent sur la nécessité d’étudier des mécanismes innovants pour améliorer la réaction internationale à la suite de catastrophes naturelles et sur le rôle important que les Nations Unies seront toujours appelées à jouer en matière d’aide humanitaire.

M. YURIY IVAKOV (Fédération de Russie) a déclaré que son pays accorde une importance particulière à l’assistance humanitaire des Nations Unies et se félicite des progrès réalisés par le Bureau de la coordination humanitaire dans la définition des activités prioritaires. Il a rappelé que la communauté internationale a dû, au cours des dernières années, faire face à un nombre croissant de situations d’urgence consécutives à des catastrophes humanitaires et naturelles. Il a rappelé les principes qui doivent guider les interventions humanitaires, à savoir la neutralité, l’impartialité, le respect de la souveraineté des Etats, ajoutant que seul le respect des ces principes peut renforcer la légitimité de l’assistance humanitaire. Le représentant a ensuite mentionné la dernière session de l’ECOSOC qui a recommandé que l’assistance humanitaire dépende en priorité d’une approche constructive de tous les partenaires et souhaité davantage de coordination dans les activités des Nations Unies. Il a ajouté que dans le cadre des activités humanitaires, les institutions des Nations Unies doivent éviter toute approche politique. Il a suggéré ensuite d’augmenter le potentiel de coordination afin de perfectionner les méthodes de fonctionnement des Nations Unies. Au titre des évolutions positives, le représentant a cité les appels interinstitutions consolidés lançant un appel à la communauté des donateurs afin qu’ils tiennent compte des situations d’urgence pour l’année 2001. Il a regretté les problèmes posés par la concurrence entre aide bilatérale et aide multilatérale et recommandé à ce titre une meilleure coordination entre les Etats Membres et les Nations Unies. Abordant la question des menaces qui pèsent sur le personnel des Nations Unies et les autres organisations humanitaires il a qualifié cette situation d’intolérable et estimé qu’il est impératif pour les parties en conflit de respecter les principes humanitaires de base. A ce titre, il a apporté son soutien aux recommandations du Secrétaire général.

Le représentant a recommandé en outre que les nouvelles technologies soient mises à profit pour gérer les conséquences des catastrophes humanitaires et consolider les mécanismes d’alerte précoce afin de prévenir de telles catastrophes. Il a proposé de faire un inventaire des capacités de chaque Etat et de créer un mécanisme de coordination et de prévention des catastrophes naturelles à l’échelle mondiale. Il a également évoqué les conséquences des sanctions qui doivent être humanisées et mieux ciblées afin de ne plus peser sur les conditions de vie des populations les plus vulnérables.

M. ATUL KHARE (Inde) a déploré que le principe selon lequel l’aide humanitaire doit respecter les besoins et les intérêts des personnes concernées soit profondément altéré par l’attitude des donateurs. En effet, la destination et les montants de l’aide humanitaire dépendent largement des besoins des donateurs de se donner bonne conscience et de ceux des organisations non- gouvernementales de redorer leurs blasons, a dénoncé le représentant. Il a déclaré qu’il est urgent de prendre des mesures afin de remédier à la répartition extrêmement inégalitaire de l’aide, tant aux niveaux géographiques que sectoriels, car cela mine les fondements même de l’assistance humanitaire, à savoir la mise à disposition de l’aide indépendamment de considérations politiques.

Le représentant a regretté qu’un certain nombre de questions d’importance ne soient ni discutées dans l’enceinte de l’Assemblée générale ni mentionnées dans les rapports. A titre d’exemple, il a indiqué que des médicaments périmés, ou inappropriés sont envoyés dans les zones nécessiteuses. Il y a également, a-t-il ajouté, la question épineuse de l’aide humanitaire dans des zones où des opérations de maintien de la paix des Nations Unies sont déployées, la question de l’utilisation des forces armées pour permettre à l’aide humanitaire d’être déployée, de même que celle de la dépendance croissante vis-à-vis du secteur privé et des entreprises multinationales, alors que ces institutions sont mues par des intérêts commerciaux et par la perspective de pénétrer des marchés solvables.

En ce qui concerne le rapport du Secrétaire général, le représentant s’est élevé contre le paragraphe 12 qui indique que plusieurs institutions des Nations Unies cherchent à améliorer les mécanismes d’alerte rapide et la préparation nécessaires aux situations humanitaires complexes. Ces institutions n’ont aucun mandat en ce sens, a souligné le représentant, avant d’affirmer qu’elles feraient mieux de se concentrer sur leur tâche principale qui consiste à promouvoir le développement. Par ailleurs, le représentant a demandé qu’une distinction claire soit faite entre les composantes politique, humanitaire et relative aux droits de l’homme de l’action des Nations unies et a rappelé que le Conseil de sécurité n’a aucun rôle en ce qui concerne le développement ou la mise en oeuvre du droit international humanitaire. Il a également regretté que le rapport fasse mention de concepts tel que celui des «opérations intégrées de paix» alors qu’aucun consensus n’existe sur la définition à donner à ce terme.

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