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SG/SM/7635

LES ACTES DE VIOLENCE CONTRE LES FEMMES NE SAURAIENT ETRE TOLERES, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL A L'OCCASION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE CONSACREE A CE THEME

21 novembre 2000


Communiqué de Presse
SG/SM/7635
WOM/1239


LES ACTES DE VIOLENCE CONTRE LES FEMMES NE SAURAIENT ETRE TOLERES, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL A L'OCCASION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE CONSACREE A CE THEME

20001121

Veuillez trouver, ci-après, le message du Secrétaire général, M. Kofi Annan, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le 25 novembre 2000:

Aujourd’hui, pour la première fois, l’ONU célèbre la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. C’est l’occasion de réfléchir à la lutte que nous menons contre toutes les formes de violence dont les femmes sont victimes – violence au sein de la famille, viols, harcèlement sexuel, actes de torture et autres sévices infligés à des prisonnières, actes de violence dans le contexte de conflits armés. Nous devons sensibiliser le public aux multiples manifestations de ce fléau mondial pour qu’il soit partout unanimement condamné.

Depuis la fondation de l’ONU, on a pris de plus en plus clairement conscience que la jouissance des droits fondamentaux était une condition du bien- être et de l’épanouissement de l’individu et, partant, était essentielle pour la communauté, la nation et le monde. On a aussi progressivement reconnu les violations des droits des femmes et des filles. Malgré cela, une des violations les plus choquantes des droits de la personne reste très répandue. Je veux parler de la violence à l’égard des femmes, qui se moque des frontières et des clivages culturels ou socioéconomiques. Elle se produit en temps de guerre comme en temps de paix, à la maison et au travail comme dans la rue. C’est un obstacle omniprésent sur la voie de l’égalité, du développement, de la paix et de l’exercice par tous de leurs droits fondamentaux.

Les efforts que nous déployons pour éliminer cette violence ont déjà porté des fruits, tant au niveau international que national. Des États Membres de l’ONU ont adopté la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, qui propose des stratégies. Les statuts des tribunaux internationaux spéciaux pour l’ex-Yougoslavie, le Rwanda et la Sierra Leone, et le Statut de 1998 de la Cour pénale internationale reconnaissent les crimes à motivation sexiste perpétrés à l’encontre de femmes au cours de conflits. On a organisé une campagne mondiale de mobilisation contre les pratiques traditionnelles néfastes, tels les prétendus « crimes d’honneur » que je préfère qualifier de "crimes honteux".

Des États Membres ont adopté des textes de loi interdisant la violence à l’égard des femmes, lesquels couvrent le foyer, le lieu de travail et la société dans son ensemble. Ils ont mis en place des services de protection et formé des spécialistes. Ils ont lancé des campagnes d’information pour faire comprendre à tous les groupes de la société que la violence à l’égard des femmes est inacceptable, sous quelque forme que ce soit.

Mais cela ne suffit pas, tant s’en faut. Cette année, lorsque les États Membres se sont réunis en juin pour examiner les progrès accomplis dans la mise en oeuvre du Programme d’action de Beijing, ils se sont engagés à accorder une attention spéciale à la violence à l’égard des femmes dans le cadre de l'action qu'ils mènent pour atteindre les objectifs de l'égalité entre les sexes, du développement et de la paix. Ils se sont dits résolus à réviser leur législation, à poursuivre les auteurs d’actes de violence à l’égard des femmes et à étudier les causes profondes de ce fléau pour pouvoir élaborer des programmes de lutte efficaces. Ils sont convenus d’envisager l’organisation d’une campagne internationale destinée à faire comprendre à tous que la violence à l’égard des femmes ne sera plus du tout tolérée.

Je voudrais rappeler en conclusion que l’élimination de la violence à l'égard des femmes est l’affaire de tous : les organismes des Nations Unies, les États Membres, la société civile, chaque homme et chaque femme. En cette Journée internationale, qui est aussi la première des Seize journées d’action contre les violences à motivation sexiste, nous pouvons commencer à faire du nouveau millénaire un âge où les femmes et les filles ne seront plus victimes d’actes de violence car il sera clair pour tous que de tels actes ne sauraient être tolérés, ni excusés.

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