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SG/SM/7627

LE SECRETAIRE GENERAL DEMANDE AUX RESPONSABLES DES MEDIAS D'INFORMATION ELECTRONIQUE DE NE PAS LAISSER TOMBER L'AFRIQUE

16 novembre 2000


Communiqué de Presse
SG/SM/7627


LE SECRETAIRE GENERAL DEMANDE AUX RESPONSABLES DES MEDIAS D’INFORMATION ELECTRONIQUE DE NE PAS LAISSER TOMBER L’AFRIQUE

20001116

On trouvera ci-dessous le texte d’un message que le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a communiqué par satellite aux participants à la conférence «News World», qui réunit à Barcelone (Espagne) les responsables des médias d’information électroniques:

Je suis profondément troublé par la façon dont la presse mondiale semble s’être désinvestie de l’Afrique ou ne rendre compte de l’actualité du continent que de manière sporadique, et je me félicite de ce que vous ayez décidé d’aborder cette question pendant vos débats. Quand on regarde la télévision dans un pays occidental, on a l’impression que les caméras ne se rendent en Afrique que lorsqu’on y signale quelque grave convulsion – et qu’elles en repartent aussitôt.

Je me dis parfois qu’une absence complète de couverture de presse vaudrait mieux que cette couverture sporadique qui donne à l’ensemble du continent l’apparence d’un désastre permanent, où toute tentative d’aide venue de l’extérieur est vouée à l’échec.

Je suis convaincu, cependant, que vous auriez tort de laisser tomber l’Afrique, et je vous supplie de ne pas le faire. Vous désinvestir de l’Afrique causerait un tort profond non seulement à ce continent, mais au monde entier. Les habitants des pays plus fortunés n’ont pas seulement l’obligation morale, mais aussi de puissantes raisons de se soucier de l’Afrique, des raisons qui tiennent à leur intérêt propre. En ces temps de mondialisation, aucune région du monde ne peut s’isoler complètement des épreuves et des souffrances des autres. L’Europe tout particulièrement devrait se préoccuper de l’Afrique, car les Africains qui fuient le sida, la misère ou l’oppression prennent généralement la direction du nord. Et les Européens ont besoin d’être informés non seulement des difficultés de l’Afrique, mais aussi des efforts qu’elle déploie pour promouvoir la paix, pour devenir plus démocratique et pour être plus autonome.

Il y a deux mois, au Sommet du millénaire, les dirigeants du monde entier ont résolu d’accorder la priorité aux besoins particuliers de l’Afrique. Ce n’est donc vraiment pas le moment pour les médias de détourner leurs projecteurs de ces besoins. Les gouvernements seront beaucoup plus enclins à tenir leurs bonnes résolutions si, de votre côté, vous tenez leurs électeurs informés en diffusant des informations régulières et équilibrées.

En bref, l’Afrique dépend de vous. Et j’espère que vous ne la laisserez pas tomber.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.