AG/1103

L'ASSEMBLEE GENERALE ADOPTE UNE RESOLUTION SUR LA COOPERATION ENTRE L'ONU ET LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE DES ETATS DE L'AFRIQUE CENTRALE

10 novembre 2000


Communiqué de Presse
AG/1103


L'ASSEMBLEE GENERALE ADOPTE UNE RESOLUTION SUR LA COOPERATION ENTRE L'ONU ET LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE DES ETATS DE L'AFRIQUE CENTRALE

20001110

Elle adopte aussi une résolution sur les incidences mondiales du problème informatique posé par le passage à l’an 2000

L'Assemblée générale a adopté cet après-midi par consensus la résolution A/55/L.6/Rev.1 fixant le cadre d'un renforcement de la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale. Elle demande notamment au Secrétaire général d'apporter l'assistance nécessaire à la réalisation des objectifs de la CEEAC de manière à faciliter le fonctionnement du mécanisme d'alerte rapide en Afrique centrale comme instrument de prévention des conflits armés et à établir un parlement sous- régional et un centre sous-régional des droits de l'homme et de la démocratie pour l'Afrique centrale.

«L'Afrique centrale sollicite de toutes ses forces cette coopération, a déclaré le Ministre des affaires étrangères, de la coopération internationale et de la francophonie de Guinée équatoriale, qui présentait la résolution au nom de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale, nous sommes pleinement conscients du fait que nous réussirons mieux si nous bénéficions de votre solidarité et de l'appui du système des Nations Unies».

Cette démarche a reçu le soutien du représentant de la France qui, s'exprimant au nom de l'Union européenne et des pays associés, a indiqué que l'inscription de ce nouveau point à l'ordre du jour de l'Assemblée générale était entièrement justifiée et que la CEEAC a connu depuis sa création une évolution exemplaire. «L'Union européenne, a-t-il déclaré, encourage l'intégration régionale en Afrique dans laquelle elle voit une des clés du développement et de la stabilité du continent». Le représentant du Gabon a vu un intérêt supplémentaire au renforcement de la coopération entre les deux organismes: «La dynamique nouvelle insufflée à la CEEAC vise aussi à mettre fin à la contradiction qui veut que l’une des sous-régions potentiellement la plus riche de l’Afrique soit aussi celle qui est la moins stable», a-t-il fait valoir.

L'Assemblée générale a également adopté par consensus une résolution sur les incidences mondiales du problème informatique posé par le passage à l’an 2000 par laquelle elle engage la communauté internationale à tirer les enseignements qui s’imposent de l’initiative prise pour résoudre le problème informatique de l’an 2000. Lors du débat sur ce point, il a été souligné que cela avait donné l'occasion de transferts de connaissances positifs entre pays technologiquement avancés et pays en développement.

Se sont exprimés dans le cadre de ce point le représentant du Lesotho qui présentait le projet de résolution ainsi que les représentants de l'Australie et de la Bulgarie.

L'Assemblée générale se réunira à nouveau lundi 13 novembre, à partir de 10 heures, pour examiner le point intitulé «Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations».

INCIDENCES MONDIALES DU PROBLÈME INFORMATIQUE POSÉ PAR LE PASSAGE À L’AN 2000

Le rapport Secrétaire général sur l’évaluation des résultats des mesures prises au sein des organismes des Nations Unies et avec les Etats Membres afin de résoudre le problème informatique du passage a l’an 2000 (A/55/387) expose de manière synthétique les communications des organismes, fonds, programmes et institutions spécialisées des Nations Unies concernant les activités ayant trait au bogue de l’an 2000 et les résultats obtenus.

On y apprend notamment qu’un groupe de gestion du passage à l’an 2000 et une cellule d’intervention ont été créés pour faire face aux problèmes posés par le bogue et coordonner l’action du système des Nations Unies en la matière. Le rapport répond à la demande figurant dans la résolution 54/114 de l’Assemblée générale au Secrétaire général de lui faire rapport des résultats obtenus. Sont traités: les résultats du Siège et des bureaux extérieurs et commissions régionales de l’ONU, des Fonds et programmes des Nations Unies, des institutions spécialisées et des Etats Membres.

Résolution (A/55/L.28)

Aux termes de la résolution sur les incidences mondiales du problème informatique posé par le passage à l’an 2000 (A/55/L.28), l’Assemblée générale se félicite de la coopération internationale sans précédent qui a contribué à l’issue heureuse du problème et de ce que la prise de conscience de l’interdépendance entre les États ait suscité une volonté d’entraide dans l’intérêt de tous. L’Assemblée générale se félicite en outre des partenariats qui ont été forgés entre les secteurs public et privé et engagerait instamment la communauté internationale à tirer les enseignements qui s’imposent de l’initiative prise pour résoudre le problème informatique de l’an 2000 pour faciliter la solution de problèmes techniques mondiaux complexes.

Déclarations

M. PERCY M. MANGOAELA (Lesotho) a indiqué, en présentant la résolution A/55/L.28 sur les incidences du problème informatique causé par le passage à l’an 2000, qu’en fin de compte, ce dernier ait pu se faire sans encombre, alors que des risques réels menaçaient les systèmes informatiques. En premier lieu, les entreprises, dont un nombre croissant d’opérations sont informatisées, étaient particulièrement vulnérables à cause de l’usage répandu des données informatisées dans leurs programmes. Le représentant s’est félicité d’autre part que l’on ait pu éviter des réactions de panique de la part du public et de ce que le passage à l’an 2000 n’ait pas affecté la stabilité politique. Enfin, le représentant a fait remarquer que la confiance générale dans les technologies de l’information n’a pas été ébranlée. Le passage à l’an 2000 a été l’occasion de prouver que la communauté internationale est capable de gérer un problème d’envergure mondiale, a-t-il ajouté, soulignant que l’information sur les manières pratiques de se préparer au passage à l’an 2000 ait été accessible à tous. Le représentant a finalement exhorté l’Assemblée nationale à adopter la résolution par consensus.

M. DAVID STUART (Australie) a déclaré que le Gouvernement australien était persuadé en 1997 que le problème informatique posé par le passage à l'an 2000 représentait une menace réelle. L'impact économique potentiel de cette menace, les risques qu'elle présentait pour la sécurité et les conséquences possibles d'une inaction en la matière ont mené le pays à appliquer une stratégie proactive

au travers d'actions spécifiques de simulation et de mesures de prévention. Cette stratégie multidimensionnelle a couvert de nombreux domaines. Elle a notamment permis d’attirer l’attention des secteurs clefs de l’industrie, d’observer les préparatifs dans les services publics et les secteurs bancaire, de la finance, de l’aviation, des télécommunications et de l’électricité, de communiquer des informations via l’Internet à destination du public australien et international et d’établir un lien entre le public australien, les médias et la communauté internationale sur le niveau de préparation de l’Australie dans tous les domaines.

En Australie, les départements du Gouvernement fédéral et le secteur privé ont finalement dénombré trois incidents mineurs dont l’impact a été limité, les problèmes ayant pu être réglés rapidement. Le problème informatique posé par le passage à l’an 2000 a constitué le premier défi mondial attribué à la technologie de l’information. De par sa nature, il a nécessité une action rapide et efficace, l’échéance étant immuable. Ne pas lui avoir accordé l’attention requise aurait pu provoquer l’interruption de services indispensables partout dans le monde. Les réseaux internationaux de coopération, de partage de l’information et les groupes de travail mis en place ont abouti à un succès unique, les nations les plus avancées technologiquement partageant leur science avec les autres, comme l’Australie l’a fait avec les Etats du Pacifique au travers des services de l’Agence internationale pour le développement. Le représentant a déclaré que son pays estime que la communauté internationale a beaucoup d’enseignements à tirer du défi relevé du problème informatique posé par le passage à l’an 2000. A cet égard, il a souligné la coopération entre les secteurs public et privé, l’amélioration des mécanismes de coordination et d’alerte rapide ainsi que le partenariat mondial qui en ont résulté. Il a estimé que cette question avait sonné le réveil de la communauté internationale sachant que notre vie quotidienne dépend des ordinateurs et que l’union mondiale pour le bien commun qui a pris corps à cette occasion, représente un début encourageant pour le siècle qui commence.

M. VLADIMIR SOTIROV (Bulgarie) a salué les efforts des Nations Unies pour résoudre le problème informatique posé par le passage à l'an 2000 et ceux de la communauté internationale en faveur des pays en transition pour financer les plans d'intervention. Il a ajouté que, en tant que coordinateur du Groupe des pays d'Europe centrale et orientale et des pays d'Asie centrale, la Bulgarie accordait une importance particulière à la coopération qui a permis aux Etats de répondre à temps aux défis posés par le problème informatique créé par le passage à l'an 2000. Il a précisé que le Centre régional de suivi des problèmes informatiques posés par le passage à l'an 2000 avait reçu le soutien actif du PNUD et stimulé un partenariat entre gouvernements et secteur privé pour identifier et résoudre les problèmes. Ce Centre a permis, selon lui, de diffuser l'information concernant ce problème. Il a ajouté que la stratégie de crise mise en place par le Groupe avait pour objectif d'identifier les secteurs vulnérables et les risques et de mettre en place des plans de développement ainsi que des mécanismes de prises de décision en cas de crise. Ainsi, a-t-il estimé, les pays ont réussi à amorcer une transition sûre vers l'an 2000, du fait notamment que les plans d'action avaient été préparés depuis 1998 et que l'information et les mesures à prendre avaient été entreprises suffisamment tôt. Il s'est également félicité de la coordination des programmes avec le secteur privé et de la coordination assurée par les Nations Unies entre pays développés, pays en développement et agences internationales.

COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LA COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE DES ETATS DE L’AFRIQUE CENTRALE

Projet de résolution (A/55/L.6/Rev.1)

Aux termes de sa résolution intitulée «Coopération entre l'Organisation des Nations Unies et la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale», l'Assemblée générale, consciente du fait que l'appui du système des Nations Unies et de la communauté internationale est indispensable pour assurer la réussite des efforts des pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale pour promouvoir le développement et l'intégration économique, ainsi que de consolider la paix, la démocratie et les droits de l'homme dans leur sous-région, demande au Secrétaire général de prendre les mesures appropriées visant à établir la coopération entre l'ONU et la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC). L'Assemblée demande également au Secrétaire général de poursuivre cet appui et de l'étendre à l'ensemble des domaines qui rentreront dans le cadre de la coopération entre le système des Nations Unies et la Communauté des Etats de l'Afrique centrale et d'apporter l'assistance nécessaire au renforcement des structures de la Communauté et à la réalisation de ses objectifs en faveur de la paix et la sécurité, la démocratie et les droits de l'homme, de manière à faciliter le fonctionnement du mécanisme d'alerte rapide en Afrique centrale comme instrument de prévention des conflits armés et à établir un parlement sous- régional et un centre sous-régional des droits de l'homme et de la démocratie pour l'Afrique centrale pour y promouvoir les valeurs et l'expérience démocratique et les droits de l'homme. En outre, elle souligne la nécessité d'une coordination accrue entre le système des Nations Unies, y compris des institutions de Bretton Woods, et la Communauté des Etats de l'Afrique centrale, en vue de mieux appuyer les programmes et projets de la communauté. Enfin, l'Assemblée lance un appel à tous les Etats Membres de la communauté internationale pour qu'ils contribuent aux efforts de la Communauté des Etats de l'Afrique centrale visant à réaliser l'intégration et le développement économiques, promouvoir la démocratie et les droits de l'homme et consolider la paix et la sécurité en Afrique centrale.

Déclarations

M. SANTIAGO NZOBEYA EFUMAN, Ministre des affaires étrangères, de la coopération internationale et de la francophonie de Guinée équatoriale, s’exprimant au nom de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale, a présenté la résolution A/55/L.6 intitulée «Coopération entre l'Organisation des Nations Unies et la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale». Il a fait observer que cette coopération n’était pas quelque chose de complètement nouveau puisque les Nations Unies viennent de conclure des accords de coopération avec d'autres communautés économiques régionales africaines, accords qui, selon lui, constituent autant de piliers sur la voie de l'édification de la Communauté économique africaine. Cette coopération avec l'Organisation des Nations Unies que l'Afrique centrale sollicite de toutes ses forces, se situe au moment où se mettent en place en son sein des réformes destinées à mieux la préparer aux nouvelles exigences du monde, a-t-il fait observer.

Le Ministre a rappelé que les chefs d'Etat, réunis pour le Sommet extraordinaire de Libreville en juin 2000, ont recommandé l'instauration d'une coopération directe et multisectorielle entre le système des Nations Unies et la CEEAC afin de promouvoir le développement et l'intégration économiques ainsi que de consolider la paix, la stabilité, la démocratie et le respect des droits de l'homme dans la sous-région.

En manifestant aujourd'hui de manière solennelle, auprès des Etats Membres de l'ONU, la volonté de l'Afrique centrale de mieux s'inscrire dans la dynamique de la mondialisation, nous sommes pleinement conscients du fait que nous réussirons mieux si nous bénéficions de votre solidarité et de l'appui du système des Nations Unies, a conclu le ministre.

M. YVES DOUTRIAUX (France), s'est exprimé au nom de l'Union européenne, des pays d'Europe centrale et orientale associés à l'Union européenne (Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie) et des autres pays associés (Chypre, Malte et Turquie). M. Doutriaux a déclaré que l'inscription de ce nouveau point à l'ordre du jour de l'Assemblée générale était entièrement justifiée. Il s'est félicité que l'intégration sous-régionale se poursuive en Afrique et devienne une donnée de plus en plus concrète de la vie du continent. Il a indiqué que depuis sa création en 1983, la CEEAC avait connu une évolution exemplaire, bien qu'inachevée, et qu'elle s'était dotée au début de cette année d'objectifs politiques: maintien de la paix, création d'un parlement communautaire et d'un centre sous-régional des droits de l'homme et de la démocratie. Avec la création du COPAX, le Conseil de paix et de sécurité de l'Afrique centrale, la CEEAC dispose désormais d'un organe qui devrait lui permettre de satisfaire ses ambitions légitimes dans le domaine du maintien de la paix, a ajouté le représentant.

Il a par ailleurs affirmé que l'Union européenne souhaite contribuer de façon concrète au renforcement de la CEEAC et de ses liens avec les Nations Unies. Il a rappelé que plusieurs Etats européens ont déjà pris part au renforcement des capacités de maintien de la paix de la sous-région, par ,notamment, l'exercice multinational «Gabon 2000» qui a rassemblé 10 pays de la CEEAC. Le représentant a indiqué que l'un des objectifs principaux de cette manoeuvre était de familiariser les Etats de la sous-région aux procédures onusiennes dans le domaine du maintien de la paix, afin de les mettre en mesure de prendre part à des opérations avec des Casque bleus ou à des forces multinationales autorisées par le Conseil de sécurité.

M. MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon), en sa qualité de représentant du pays qui abrite le siège de la CEEAC, a réaffirmé l’engagement du Gabon en faveur de la revitalisation de cette importante institution sous-régionale. Il a indiqué que redonner à la CEEAC les moyens de fonctionner normalement, c’est lui offrir toutes les chances d’être effectivement le moteur de l’intégration sous-régionale et l’instrument privilégié de l’instauration et de la consolidation de la paix en Afrique centrale. Il a déclaré que la dynamique nouvelle insufflée à la CEEAC visait aussi à mettre fin à la contradiction qui veut que l’une des sous-régions potentiellement la plus riche de l’Afrique soit aussi celle qui est la moins stable. Trop de conflits armés, a-t-il estimé, opposent encore des membres fondateurs de la CEEAC et empêchent l’organisation de contribuer pleinement au redressement économique des pays de la sous-région. Le représentant a déclaré qu’en créant le Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale (COPAX), les chefs d’Etat et de gouvernement ont voulu doter la CEEAC d’une réelle capacité d’action dans les domaines de la prévention et de la gestion des conflits. C’est ce même souci qui les a guidés lorsqu’ils ont décidé d’établir le mécanisme d’alerte rapide pour l’Afrique centrale (MARAC).

Le représentant a rappelé que, dès la fin des années 80, des consultations menées avec l’assistance de l’Organisation des Nations Unies avaient abouti à l’établissement, en 1992, du Comité consultatif permanent des Nations Unies sur les questions de sécurité en Afrique centrale. Il a salué ce Comité qui s’est révélé être un outil fort utile et en particulier son Secrétariat qui joue un rôle prépondérant dans l’établissement de mesures de confiance entre les Etats de la sous-région d’Afrique centrale. En témoigne la conclusion, en juin 1996, de l’Accord de non-agression entre les Etats d’Afrique centrale et l’organisation d’importantes réunions, telles que celle sur les petites armes qui a eu lieu au Tchad en octobre 1999, et celle portant sur les réfugiés qui s’est récemment tenue au Burundi, a-t-il ajouté. En conclusion, le représentant a lancé un appel non seulement aux partenaires de la sous-région, mais également à la Communauté des nations pour que s’exprime un appui ferme en faveur de la réalisation des objectifs que la CEEAC s’est fixés dans le cadre du présent projet de résolution.

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