TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE DE PRESSE DONNEE PAR M. KOFI ANNAN, SECRETAIRE GENERAL, AU SIEGE, LE 7 NOVEMBRE 2000
Communiqué de Presse
SG/SM/7617
TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE DE PRESSE DONNEE PAR M. KOFI ANNAN, SECRETAIRE GENERAL, AU SIEGE, LE 7 NOVEMBRE 2000
20001107Fred Eckhard, porte-parole du Secrétaire général : Un mot dabord sur le déroulement de la conférence de presse. Le Secrétaire général présentera brièvement lAmbassadeur Legwaila, son nouveau Représentant spécial en Éthiopie/Érythrée. Après quoi, il se retirera. LAmbassadeur Legwaila répondra à toutes les questions que vous aurez à lui poser. Je crois savoir quil part demain là où lappelle sa mission. Après quoi, nous aurons notre séance dinformation habituelle. Sue et moi-même vous ferons partager notre menu daujourdhui.
Le Secrétaire général sera ici dans une minute pour présenter lAmbassadeur Legwaila.
Le Secrétaire général : Bonjour Mesdames et Messieurs. Je suis venu vous présenter quelquun que vous connaissez tous, Joe Legwaila, qui a accepté dêtre mon Représentant spécial en Érythrée/Éthiopie. Cest un vieux routier des opérations de maintien de la paix. Je pense que la plupart dentre vous se souviennent de lui et du rôle quil a joué en Namibie. En outre, il a travaillé au Conseil de sécurité, quil connaît bien.
Nous avons de la chance davoir Joe comme Représentant spécial du Secrétaire général pour lopération Érythrée/Éthiopie. Cest une opération qui progresse de façon fort satisfaisante : le processus de paix et les négociations se déroulent au mieux. Nous avons des propositions satisfaisantes à présenter aux combattants.
Fort heureusement, nous navons pas avec lopération Érythrée/Éthiopie les problèmes que nous avons eus en Sierra Leone et je pense que nous disposons de toutes les troupes et de tous les observateurs quil nous faut, de sorte quil va prendre la relève dans une opération qui va sur la bonne voie.
Je me contenterai de vous le présenter et il répondra ensuite à vos questions, mais Fred ma fait savoir que vous avez peut-être une ou deux questions à me poser avant que je lui cède la place.
Question : Voudriez-vous sil vous plaît nous dire, alors que vous avez clairement spécifié lors de votre entrevue à Europe Un (Radio) que vous étiez opposé à la force de protection, si vous en avez parlé avec M. Arafat? Quel est son sentiment concernant votre prise de position? Quel message allez-vous porter aux musulmans lors du sommet auquel vous allez participer à Doha?
Le Secrétaire général : Je répondrai tout dabord à cette question en disant que nous avons besoin de laccord des deux parties. Dans toutes ces opérations, il nous faut laccord et la coopération des deux parties intéressées. Étant donné que le Gouvernement israélien a clairement fait savoir quil ne coopérerait pas, je ne vois pas comment on pourrait déployer cette force. Cest ce que jai dit, et je nai pas dit que jy étais opposé. Je vous ai expliqué quelle était la situation, parce que je pense très sincèrement que lon a besoin des deux parties.
Pour répondre à la question concernant le message que je vais délivrer à Doha, je dirai que je vais à Doha pour écouter les dirigeants. Nous aurons certainement de nombreux échanges de vues sur ce qui se passe au Moyen-Orient, et en particulier sur le conflit palestino-israélien. Mais jespère aussi que les dirigeants aborderont la question de lélargissement des efforts de paix, qui finira par déboucher sur une participation syrienne et libanaise.
Question : On a beaucoup dit quil fallait essayer de faire quelque chose à propos de lIraq. Aurez-vous loccasion, lors du sommet de Doha, de vous entretenir avec les hauts représentants iraquiens? Allez-vous essayer damener les Iraquiens à se prononcer sur la question de la résolution?
Le Secrétaire général : Non, jaurai loccasion de parler avec des dirigeants iraquiens à Doha et jai lieu de penser que les sujets abordés seront très nombreux. À mon avis, les Iraquiens, comme nombre dÉtats Membres de notre Organisation, souhaiteraient que soit surmontée limpasse dans laquelle nous nous trouvons et que nous allions de lavant. Jattends donc avec impatience loccasion de mentretenir avec eux à Doha.
Question : Vous rendez-vous à Doha avec des propositions defforts à faire pour faire avancer le processus?
Le Secrétaire général : Cest là une question dont traite le Conseil de sécurité et il est évident que toute proposition susceptible de contribuer à surmonter limpasse doit venir du Conseil de sécurité et bénéficier de son soutien.
Question : En ce qui concerne la présence, ou la non-présence, dune force de protection, en avez-vous parlé au Président Arafat? Quelle a été sa réponse? Êtes-vous régulièrement en contact avec les dirigeants de la région?
Le Secrétaire général : Je maintiens des contacts très réguliers avec les dirigeants de la région. Outre que nous discutons de la violence et de la nécessité dy mettre fin, nous abordons également la question de la commission denquête qui devrait être mise en place par le Président Clinton, en consultation avec moi-même, et qui sera chargée de tirer au clair les faits, dessayer dexpliquer ce qui nous a mis dans une telle situation, génératrice de violence, et de déterminer les dispositions que lon peut prendre pour éviter que cette situation ne se reproduise. Bien sûr, nous avons également évoqué les voyages que les deux [le Président Arafat et le Premier Ministre Barak] vont faire à Washington.
Je nai pas parlé au Président Arafat depuis mon entrevue dhier, et cest la partie de votre question à laquelle je nai pas répondu. Toutefois, nous espérons nous rencontrer et avons pris des dispositions pour nous voir à Doha, où jaurai donc loccasion de lui parler. Je ne serai pas aux États-Unis lorsquil va y venir dici à la fin de la semaine, mais nous aurons la possibilité de nous rencontrer à Doha.
Question : Quand va être créée la commission denquête?
Le Secrétaire général : Jespère quelle va être annoncée bientôt par Washington, parce que cest le Président Clinton qui était chargé au titre de laccord de la mettre en place et que beaucoup defforts ont été consacrés déjà à cette question. Jespère donc quelle sera annoncée sous peu.
Question : Avez-vous quelques espoirs concernant les réunions que le Président Clinton va tenir cette semaine avec le Premier Ministre Barak et avec le Président Arafat? Quels sont les résultats que vous en souhaitez?
Le Secrétaire général : Je pense que le fait que lun comme lautre se déplace est un bon signe. Le fait quils se parlent est un fait positif et jespère quils étudieront surtout les dispositions nouvelles à prendre pour mettre fin à la violence, calmer la situation et ouvrir en fin de compte la voie au dialogue et à la relance du processus de paix.
Question : Dans vos échanges de vues avec les dirigeants arabes, vous efforcerez-vous de mieux définir le rôle de lOrganisation des Nations Unies au cours des mois à venir en ce qui concerne le processus de paix?
Le Secrétaire général : Nous allons évidemment évoquer le processus de paix et les possibilités daller de lavant. Quant à savoir si je vais exposer en détail le rôle de lOrganisation des Nations Unies, je ne peux vraiment pas répondre pour le moment. Je pense toutefois que nous allons aborder diverses questions actuellement soulevées ça et là concernant le format du processus de paix, quil faudrait peut-être légèrement modifier. Je sais que cest le souhait du Président Arafat et de bon nombre de pays arabes, mais le médiateur, cest-à- dire les États-Unis et dautres, ainsi que toutes les parties, auront également leur mot à dire à ce sujet.
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