En cours au Siège de l'ONU

AG/1099

LE REPRESENTANT D'ISR'L APPUIE LES PROPOS DE ½SON COLLEGUE PALESTINIENE ET SE JOINT AU CONSENSUS SUR BETHLEEM 2000

7 novembre 2000


Communiqué de Presse
AG/1099


LE REPRESENTANT D’ISRAEL APPUIE LES PROPOS DE «SON COLLEGUE PALESTINIEN» ET SE JOINT AU CONSENSUS SUR BETHLEEM 2000

20001107

De nombreuses délégations déplorent que l’examen de cette question survienne dans un contexte de violence au Moyen-Orient

«Nous sommes face à une chance qui se présente une fois tous les mille ans», a déclaré le représentant d’Israël devant l’Assemblée générale, qui, réunie en séance plénière, examinait son point de l’ordre du jour intitulé Bethléem 2000. Le représentant israélien a également indiqué qu’il souhaitait «se joindre à son collègue palestinien qui s’est référé à la nécessité de restaurer la paix sur la terre de la paix».

«Faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour préserver l’élévation spirituelle propre à Bethléem 2000 et ne laissons pas les accusations politiques et le langage accusateur et méprisant ternir ce moment, a-t-il déclaré. Ces événements sont l’occasion de réunir les peuples dans un esprit de paix et de réconciliation». Il a indiqué en conclusion qu’Israël se joignait au consensus sur la résolution présentée à l’Assemblée en dépit de ses réserves.

C’est donc par consensus que l'Assemblée a adopté la résolution intitulée «Bethléem 2000» par laquelle elle demande à l'ensemble de la communauté internationale, y compris le secteur privé, de maintenir son appui et son engagement en faveur du projet Bethléem 2000 afin d'en assurer le succès et décide de clore l'examen de la question intitulée «Bethléem 2000» à la présente session.

Le représentant du Sénégal, qui présentait le projet de résolution, a indiqué que Bethléem 2000 a permis de mobiliser une aide substantielle de la communauté internationale et constitue un projet pilote en matière de restauration de sites historiques et religieux qui pourrait contribuer à lancer des projets analogues dans de nombreuses localités palestiniennes.

De nombreux intervenants ont regretté que l’examen de cette question survienne dans le contexte de la reprise des affrontements au Moyen-Orient et des nombreuses pertes humaines qui en résultent. Le représentant de la France a notamment fait état de «la profonde préoccupation et de l’émotion de l’Union européenne face au très lourd bilan des violences dans les territoires palestiniens comme en Israël, au sein de toutes les communautés qui vivent en Terre sainte». L’Observateur permanent de la Palestine a évoqué «les attaques israéliennes» dont Bethléem était aujourd’hui l’objet et la «campagne effrénée» qui avait fait plus de 150 morts et de 3 000 blessés en quelques semaines, regrettant que dans le contexte actuel, les commémorations prévues ne puissent avoir lieu.

Se sont exprimés au cours du débat le représentant du Sénégal, l’Observateur de la Palestine, les représentants de Cuba, de l’Afghanistan, de la France au nom de l’Union européenne et des pays associés, de Chypre, du Burkina Faso, du Qatar, de la Norvège, de l’Egypte, l’Observateur permanent de l’Ordre militaire souverain de Malte, le représentant d’Israël et l’Observateur permanent du Saint-Siège.

Dans le cadre de l’examen du premier point de son ordre du jour, intitulé «Coopération entre les Nations Unies et la Communauté des Caraïbes», l'Assemblée générale a également adopté par consensus une résolution par laquelle elle demande au Secrétaire général de l'ONU de continuer d'apporter son concours, en consultation avec le Secrétaire général de la Communauté des Caraïbes, à la promotion du maintien de la paix et de la sécurité dans les Caraïbes. Elle était également saisie du rapport du Secrétaire général sur ce point.

Au cours du débat sur cette question, l’Assemblée a entendu la représentante d’Antigua-et-Barbuda, qui présentait la résolution, au nom de la Communauté des Caraïbes et des pays coauteurs, ainsi que les représentants des pays suivants: France, au nom de l’Union européenne et des pays associés, Japon, Jamaïque. Elle a également entendu la Vice-Secrétaire générale de la Communauté des Caraïbes.

Les délégués, qui sont intervenus au cours du débat sur cette question, ont insisté sur la nécessité d’appuyer la Communauté des Caraïbes dans ses efforts visant à mettre en place une économie intégrée et un marché unique. Ils ont souligné le rôle d’alerte capital que jouaient les Etats insulaires en matière d’environnement et de protection du milieu marin notamment.

L’Assemblée générale se réunira à nouveau demain à partir de 10 heures pour examiner le point de son ordre du jour consacré à la Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Union interparlementaire.

COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LA COMMUNAUTÉ DES CARAÏBES

Rapport du Secrétaire général (A/55/215)

Ce rapport rend compte de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Communauté des Caraïbes (CARICOM). Lors de la deuxième réunion générale entre les représentants de la CARICOM et l’ONU en mars 2000, les participants se sont déclaré favorables à l’idée d’explorer et de définir de nouveaux domaines de coopération. Au niveau du Secrétariat de l’ONU, le Bureau des services de contrôle interne collabore directement, depuis le début de 1998, avec le secrétariat de la CARICOM, à la demande de ce dernier, en vue d’assurer un contrôle interne efficace. Par ailleurs, le Département des affaires politiques maintient des contacts étroits avec le secrétariat de la CARICOM. Il faut également noter que l’Annuaire des Nations Unies a continué à faire état d’activités de coopération entre l’ONU et la CARICOM et que la Chronique des Nations Unies a publié des articles sur la coopération entre les deux organisations. Le rapport fait état de la coopération entre la CARICOM et les institutions suivantes du système des Nations Unies: la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, le Programme des Nations Unies pour le développement, le Programme des Nations Unies pour l’environnement, le Fonds des Nations Unies pour la population, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues, l’Organisation internationale du Travail, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, l’Organisation de l’aviation civile internationale, la Banque mondiale, l’Union postale universelle, l’Organisation maritime internationale et l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel.

Résolution (A/55/L.24/Rev.1)

Par sa résolution intitulée «Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Communauté des Caraïbes», présenté par Antigua-et-Barbuda, au nom de la Communauté des Caraïbes, l’Assemblée générale se félicite que le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies et le Secrétaire général de la Communauté des Caraïbes aient signé, le 27 mai 1997, un accord de coopération entre les secrétariats des deux organisations; elle demande au Secrétaire général de l’ONU de continuer d’apporter son concours, en consultation avec le Secrétaire général de la Communauté des Caraïbes, à la promotion et au maintien de la paix et de la sécurité dans les Caraïbes.

L’Assemblée se félicite des initiatives prises par les Etats Membres pour faciliter la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et la Communauté des Caraïbes; elle recommande aux représentants de la Communauté des Caraïbes et de ses institutions associées et à ceux du système des Nations Unies de tenir leur troisième réunion générale en 2002 à New York et décide d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa cinquante-septième session la question intitulée «Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Communauté des Caraïbes».

Déclarations

Au nom des Etats membres de la CARICOM, Mme DEBORAH-MAE LOVELL (Antigua-et- Barbuda), a présenté la résolution intitulée «Coopération entre les Nations Unies et la Communauté des Caraïbes» (A/55/L.24/Rev.1). La représentante s'est félicitée de la coopération entre la CARICOM et les institutions spécialisées des Nations Unies, et notamment la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), et a déclaré être dans l'attente d'une mise en oeuvre plus rapide et plus dynamique du Programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement. La représentante s'est félicitée que cette coopération permet aux Etats de la CARICOM de bénéficier d'une aide scientifique et technique dans les domaines de l'agriculture, de l'énergie et des affaires maritimes. La représentante a signalé que la coopération avec la CNUCED et avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) est également d'une grande importance. Elle a en particulier salué les programmes de la CNUCED portant sur les systèmes de gestion informatisés des douanes qui permettent d'améliorer l'efficacité des transports et des douanes. Elle s'est également félicitée du soutien du PNUD en ce qui concerne la gestion et la préparation aux désastres naturels, cette année même où des ouragans ont touché Belize et le Suriname.

M. PHILIPPE BOSSIERE (France) s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays d’Europe centrale et orientale associés (Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie) et les pays associés (Chypre et Malte) ainsi que l’Islande, a dit que la Déclaration commune adoptée à la Réunion de Nassau des 27 et 28 mars 2000 entre les organisations du système des Nations Unies et le Secrétariat de la CARICOM constitue un cadre de travail utile pour le développement futur des relations entre les deux organisations. Il s’est félicité de l’appui apporté par les Nations Unies à la CARICOM dans les domaines, d’une part, de l’achèvement du cadre directeur pour la création d’un marché et d’une économie uniques dans les Caraïbes et, d’autre part, de l’application du Programme d’action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement. Il a ajouté que l’Union européenne est disposée pour sa part à poursuivre une coopération dans ces secteurs avec la CARICOM et à fournir une assistance technique et financière en appui aux efforts de la CARICOM. Il a conclu en assurant que l’Union européenne souhaite marquer sa disponibilité à travailler avec tous les pays membres de la CARICOM afin de lutter contre les méfaits des trafics de drogue et des transactions financières internationales liées à des activités criminelles, ajoutant que l’Union européenne connaissait l’engagement des pays de la CARICOM en la matière et souhaitait les épauler.

M. HIDEAKI KOBAYASHI (Japon) a fait observer que la Communauté des Caraïbes, dont l'objectif est de parvenir à une plus grande intégration économique régionale, une meilleure coordination en matière de politique étrangère et une coopération accrue dans les domaines de la santé, des soins médicaux et de l'éducation, a récemment coordonné une réponse régionale à des questions nationales ainsi qu'à des controverses parmi ses Etats membres sur leurs limites frontalières. Elle a également pris des initiatives louables pour créer un marché unique régional et une Cour caraïbe de justice, a-t-il indiqué.

Le Japon qui est lui-même une nation insulaire, connaît bien la sensibilité particulière des nations insulaires à des problèmes qui affectent l'humanité tout entière tels que le réchauffement de l'atmosphère ou la pollution marine, a-t-il déclaré. Il revient donc à des pays comme le Japon ou aux membres de la Communauté des Caraïbes d'alerter la communauté internationale dans son ensemble sur les problèmes à venir. Le représentant a indiqué que le Japon avait tenu depuis 1993 des consultations de haut niveau avec les nations des Caraïbes et que, demain 8 novembre, se réunit à Tokyo une Conférence au niveau ministériel à laquelle participeront quatorze Etats membres de la CARICOM. C'est la première fois que se tient une réunion au niveau ministériel, a-t-il fait valoir, et nous espérons qu'elle renforcera le partenariat du Japon et de la CARICOM, en particulier dans les domaines du développement économique et social des pays des Caraïbes.

Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque) s’est félicitée des progrès enregistrés dans la coopération et la coordination des activités des différents organes de l’ONU et de la Communauté des Caraïbes dans les domaines du développement et des initiatives humanitaires. Elle a notamment cité le travail effectué par le FNUAP dans son pays et souligné la nécessité de créer des mécanismes d’intervention urgente dans la région des Caraïbes particulièrement vulnérable aux ouragans et aux catastrophes naturelles. La représentante s’est inquiétée de la protection et de la préservation des ressources de la mer des Caraïbes. A cet égard, elle a qualifié de positifs les programmes destinés à prendre en compte le développement maritime spécifique de sa sous-région.

La représentante de la Jamaïque s’est également prononcée en faveur d’un soutien substantiel des Nations Unies aux efforts déployés pour mettre un terme aux fléaux qui menacent la sécurité des Caraïbes, à savoir: le trafic de stupéfiants et la prolifération des armes de petit calibre. Mme Durrant a encore appelé de ses voeux une collaboration accrue entre la Communauté des Caraïbes et la CNUCED pour que les Etats de la région puissent relever les défis de la mondialisation et de la libéralisation du commerce.

Mme CARLA BARNETT, Vice-Secrétaire générale de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a fait valoir que les évolutions récentes dans l'hémisphère et dans le monde avaient fait naître de nouveaux défis et de nouvelles opportunités pour le développement humain, social et économique de la région. La Communauté des Caraïbes a mis les populations au centre de son ordre du jour, a-t-elle indiqué. Elle a décidé de renforcer ses institutions et de les équiper de façon à fonctionner efficacement dans une économie mondiale sans cesse plus compétitive. La bonne gouvernance et la démocratie resteront les clefs de voûte de notre développement. Mme Barnett a invité la communauté internationale à partager la vision de la Communauté des Caraïbes, une vision qui donne la priorité au potentiel humain et qui rejoint l'accent mis par le Sommet du millénaire sur les peuples du monde.

Depuis quelque temps déjà, les nations des Caraïbes demandent que l'on attache plus d'importance à l'Agenda pour le développement qui associe développement et équité, a-t-elle fait observer. Nous notons avec plaisir que le système des Nations Unies a lancé avec succès une campagne pour élargir les bases de comparaisons utilisées dans l'évaluation du développement, qu'il a fait prendre conscience à la communauté internationale de la notion de bien public international et qu'il a plaidé en faveur d'une plus grande concertation des efforts visant à réduire la pauvreté et à intégrer les questions liées à l'égalité des sexes.

La pauvreté est la pire forme de violence contre l'humanité, a-t-elle déclaré. Elle peut être éliminée en dotant les pauvres de techniques de survie et grâce à des investissements sociaux et économiques. L'aide et l'allègement de la dette, bien que nécessaires, ne suffiront pas à améliorer les conditions de vie des pauvres du monde. Dans ce contexte, nous soutenons fermement l'initiative des Nations Unies consistant à réunir, au début de 2001, un événement de haut niveau sur le financement du développement et engageons la communauté internationale à considérer cette initiative avec tout le sérieux qu'elle mérite.

La Vice-Secrétaire générale a engagé les Nations Unies et ses institutions spécialisées ainsi que la communauté internationale à apporter leur soutien aux efforts de la région visant notamment à créer un marché et une économie uniques.

BETHLÉEM 2000

Résolution (A/55/L.3)

Aux termes de la résolution intitulée «Bethléem 2000», l’Assemblée générale prend note avec gratitude du soutien apporté de par le monde au projet Bethléem 2000 et demande à l’ensemble de la communauté internationale, y compris au secteur privé, de maintenir son appui et son engagement en faveur du projet, afin d’assurer le succès du projet et de cette manifestation extraordinaire.

L’Assemblée prie le Secrétaire général de continuer à mobiliser les organisations et institutions compétentes des Nations Unies pour qu’elles redoublent d’efforts afin d’assurer le succès du projet Bethléem 2000.

Déclarations

M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal), Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a regretté que la discussion sur ce point n’ait pas lieu dans des circonstances plus détendues. Il a rappelé que l’Autorité palestinienne a lancé depuis 1997 le projet Bethléem 2000, qui devait permettre la restauration de nombreux sites religieux et historiques de la ville ainsi que la reconstruction de l’infrastructure de la cité pour les célébrations du Millénaire. La région ayant connu des années de conflit, a-t-il indiqué, la rénovation de la ville fut une tâche extrêmement ardue car, dès le départ, la bonne exécution du projet, dans les délais, exigeait une assistance internationale, diverse et bien coordonnée.

Pour aider le peuple palestinien à mener à bien cette entreprise, le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien s’est employé à promouvoir le projet et à sensibiliser l’opinion internationale autour des objectifs du projet, a également rappelé le représentant. A la demande du Comité et compte tenu de l’importance universelle du projet, l’Assemblée générale a décidé d’inscrire à l’ordre du jour de ses cinquante-troisième et cinquante- quatrième sessions un point intitulé «Bethléem 2000». Il est particulièrement encourageant de noter que le souverain pontife Jean-Paul II, lors de son voyage historique en Terre Sainte, s’est réjoui de l’adoption à l’unanimité par la communauté internationale des résolutions sur Bethléem 2000.

L’action de sensibilisation menée pour mieux faire connaître le projet et ses objectifs à l’échelle mondiale, a contribué à obtenir des contributions substantielles d’Etats Membres, d’organisations intergouvernementales et de la société civile, a-t-il déclaré. Il reste cependant beaucoup à faire au cours des années à venir aussi bien dans la ville de Bethléem que dans les autres municipalités palestiniennes de Cisjordanie et de la bande de Gaza. Nous considérons Bethléem 2000 comme un projet pilote qui pourrait contribuer à lancer des projets de développement analogues dans de nombreuses localités palestiniennes.

Le représentant a lancé un appel à la communauté internationale, au nom du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, pour qu’elle poursuive son appui et son assistance au projet Bethléem 2000 et aux autres municipalités palestiniennes.

M. NASSER AL-KIDWA (Observateur de la Palestine) a déclaré que la ville palestinienne de Bethléem où naquit Jésus-Christ est aujourd’hui la cible d’attaques israéliennes et de graves accrochages dont le bilan, en quelques semaines, est de 150 morts et plus de 3000 blessés. Il a regretté que le débat sur Bethléem 2000 se tienne dans un tel contexte. M. Al-Kidwa a affirmé que la partie palestinienne et le monde entier n’avaient ménagé aucun effort pour aboutir à la paix à l’aube du IIIème millénaire. L’Observateur a rappelé que le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien avait demandé l’ajout de ce point à l’ordre du jour de l’Assemblée générale.

Se félicitant de l’appui apporté par les Nations Unies à cette initiative, l’Observateur a ajouté que depuis la dernière session, de nombreux dirigeants avaient participé aux célébrations de Noël aux côtés du Président Arafat en 1999. Il a évoqué la messe célébrée par S.S. le pape Jean-Paul II sur la place de la Nativité au début de l’année 2000. Il a ajouté que l’Autorité palestinienne souhaitait initialement poursuivre ces commémorations jusqu’à la Pâques 2001 et que le peuple palestinien était très enthousiaste, car il voyait dans ce processus l’espoir de la fin de sa souffrance. Il a regretté que, dans le contexte actuel, aucune célébration ne puisse être envisagée, souhaitant néanmoins l’adoption de la résolution par consensus au sein de l’Assemblée générale. Il a déclaré que les Palestiniens n’avaient pas perdu l’espoir de célébrer Noël dans le cadre de Bethléem 2000, avant de souhaiter que la paix soit rétablie sur la terre de la paix, à savoir la cité de Bethléem.

M. RAFAEL DAUSA CESPEDES (Cuba) a regretté que le débat sur un thème si noble, Bethléem 2000, prenne place à un moment de l'histoire où le processus de paix s'apparente davantage à une chimère qu'à une réalité, du fait de la brutale agression perpétrée par Israël contre la population palestinienne. Il a déclaré que le projet Bethléem 2000 est devenu une occasion d'exprimer une quête d'espoir et de paix pour tous les peuples du monde, et en particulier pour le peuple palestinien. Il a regretté que l'escalade de la violence déclenchée par les forces israéliennes dans les dernières semaines n'ait pas épargné Bethléem, qui elle aussi a payé son tribut de morts et de blessés. Il a souligné que la ville de Bethléem, un lieu d'une grande richesse historique, culturelle et religieuse, a souffert de graves dommages au niveau de son infrastructure du fait de l'occupation qui dure depuis des années. C'était justement un des objectifs de Bethléem 2000 que de restaurer les sites historiques et religieux de la ville, a- t-il déclaré. A cet égard, il s'est félicité des progrès accomplis grâce au concours de nombreux pays et des institutions des Nations Unies et a exhorté la communauté internationale à continuer à fournir tout l'appui possible au projet et à en faire une occasion de restaurer la paix.

M. RAVAN FARAHDI (Afghanistan) a rappelé qu’en février/mars derniers, a eu lieu à Rome une conférence extrêmement importante à laquelle ont participé des fidèles de différentes religions: des Musulmans, des Coptes, des Chrétiens. Avec la célébration de la naissance de Jésus-Christ, l’objet de la résolution qui est de promouvoir la tolérance, a été atteint. De nombreuses personnalités religieuses, sa Sainteté Jean-Paul II, des personnalités protestantes, ont en effet participé à cette célébration.

Le représentant a rendu hommage à la communauté internationale et à l’UNESCO qui ont soutenu le projet ainsi qu’à la Jordanie et à la Palestine pour leurs bons offices en matière de sécurité pendant la célébration. Les Lieux saints en Palestine sont visités par tous les croyants qui recherchent le Bien, a-t-il déclaré. L’histoire contemporaine se souviendra de ceux qui ne cherchent que le mal, les oppresseurs, ceux qui ont les mains ensanglantées par le sang des innocents.

Il a exprimé le souhait de sa délégation de voir le projet de résolution adopté par consensus.

M. JEAN-DAVID LEVITTE (France) s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays d’Europe centrale et orientale associés (Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie) et les pays associés (Chypre et Malte), a rappelé que le débat sur le projet de résolution présenté par le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien se tient dans des circonstances tragiques. M. Levitte a renouvelé la profonde préoccupation et l’émotion de l’Union européenne face au très lourd bilan des violences dans les territoires palestiniens comme en Israël, au sein de toutes les communautés qui vivent en Terre sainte. Il a ajouté que l’Union européenne salue les efforts de chacun pour aboutir à un règlement final

et qu’elle souhaite marquer en particulier son appui à l’action diplomatique entreprise par le Secrétaire général des Nations Unies dans l’esprit de la résolution 1322 du Conseil de sécurité. Il s’est ensuite félicité de la tenue du Sommet de Charm el-Cheikh, des accords intervenus à cette occasion entre les deux parties et de l’accord récent conclu entre MM. Arafat et Pérès. Il a jugé que ces résultats allaient dans le sens de l’appel solennel lancé par les dirigeants européens réunis à Biarritz le 13 octobre, aux dirigeants et aux peuples israéliens et palestiniens pour l’arrêt de l’escalade et la cessation immédiate de toutes les violences.

Dans ce contexte, le représentant a considéré que le triple message dont la présente résolution est porteuse est d’autant plus appréciable et il a affirmé que l’Union européenne soutient pleinement le projet «Bethléem 2000» lancé par l’Autorité palestinienne, la municipalité de Bethléem et l’UNESCO, en vue de préparer la cité de Bethléem au troisième millénaire. M. Levitte a notamment précisé que l’Union européenne avait fait de l’essor de la région de Bethléem une des priorités dans les territoires palestiniens ajoutant qu’elle avait été fortement impliquée dans la préparation du projet “Bethléem 2000” lors des Conférences qui se sont tenues en mai 1998 à Bruxelles et en février 1999 à Rome. Il a poursuivi en se félicitant de la réussite spectaculaire du projet qui a véritablement transformé la ville au profit de son développement touristique, grâce à la mobilisation de l’Autorité palestinienne et au soutien de la communauté internationale, avant de souhaiter que le succès de Bethléem 2000 serve, dans les territoires palestiniens comme dans la région, de modèle de coopération internationale et d’emblème d’une réalisation du tourisme au service de la paix. Il a conclu son propos en réaffirmant le ferme engagement de l’Union européenne envers une paix juste, durable et globale au Proche-Orient, fondée sur les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et dans l'esprit des progrès accomplis dans le cadre du processus de paix. Reconnaissant l’importance d’une économie solide pour assurer la stabilité sociale et politique, le représentant a assuré que l’Union européenne entend poursuivre son aide économique et technique considérable aux Palestiniens en vue de contribuer à un avenir plus sûr et prospère pour eux dans le nouveau millénaire.

M. CONSTANTINE MOUSHOUTAS (Chypre) a souligné la proximité, à la fois géographique et spirituelle, qui relie son pays à Bethléem. Il a salué les célébrations qui ont pris place à Bethléem pour le millénaire et qui ont réuni des milliers de personnes et de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement, ainsi que le Pape Jean-Paul II et le patriarche Bartholomé, et il s'est réjoui du fait que ces manifestations contribuent à la compréhension entre les peuples et les religions. Il a souligné que Chypre, du fait de son emplacement géographique, est directement affectée par toutes les avancées et les reculs de la paix dans la région et vit avec la vision d'une île libre et pacifiée, débarrassée des troupes d'occupation et des fils barbelés. Le représentant a émis le souhait que toute avancée de la paix dans la région bénéficiera également à Chypre. Il a déclaré que son pays appuie les appels du Conseil de sécurité afin de faire cesser les hostilités et qu'il souhaite que les négociations reprennent dans les plus brefs délais. Il a également exprimé son inquiétude face aux milliers de touristes qui visitent Bethléem chaque année et devraient pouvoir continuer de le faire en toute sécurité. La Terre sainte doit rester un lieu d'harmonie, de paix et d'espoir, a- t-il conclu.

M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a déclaré que dans le contexte des émeutes de ces dernières semaines au Moyen-Orient, Bethléem 2000 apparaît comme une manifestation hautement significative et digne du plus grand intérêt, une lueur d’espoir devant aider à dissiper les rancœurs et la haine nées de l’incompréhension entre les hommes. Conçu comme une manifestation historique et culturelle pour inaugurer le nouveau millénaire et célébrer du même coup les 2000 ans de la naissance du Christ, cet événement – au-delà du symbole – devait promouvoir l’esprit de dialogue, de réconciliation et de fraternité entre les peuples de la même région, singulièrement entre Palestiniens et Israéliens. Et c’est en raison, précisément, de la contribution qu’elle peut apporter, en termes de rapprochement des deux communautés, que le Burkina Faso salue cette manifestation dont l’heureuse initiative revient à l’Autorité palestinienne et dont le caractère éminemment culturel et religieux ne peut que servir la paix des cœurs, sur cette terre trois fois sainte, puisqu'elle est le carrefour des trois religions révélées que sont l’islam, le judaïsme et le christianisme.

Rendant hommage aux efforts inlassables du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien pour avoir développé un programme ambitieux d’activités à l’occasion de cet événement, M. Kafando s’est déclaré convaincu que le programme de Bethléem 2000 sera couronné de succès. De l’avis de sa délégation, le caractère exceptionnel de Bethléem 2000 réside avant tout dans sa vision transcendante car il représente une symbiose du mysticisme et du réalisme, de la croyance et de la rationalité, toutes les vertus pouvant favoriser la paix des cœurs, la paix des braves si impérieuses, comme jamais, au Moyen-Orient. Comme le déclarait le Cardinal Etchegaray lors du Forum international Bethléem 2000, l’année dernière, «Le message de Bethléem est un message universel. Tous les descendants d’Abraham, père des croyants juifs, chrétiens et musulmans qui constituent de façon compacte la population de ce Proche-Orient, se doivent de donner, face à un monde désenchanté et désarticulé, le témoignage d’une vraie fraternité».

M. ABDULLA AL-SULAITI (Qatar) a rappelé que Bethléem 2000 avait une dimension historique, culturelle et religieuse et que, lors de son lancement, cette initiative avait suscité l’espoir des peuples du monde entier et apportait le témoignage que l’ère des guerres était révolue au Proche-Orient et que le monde allait s'installer dans la paix. Le représentant a ensuite regretté que le contexte actuel jette une ombre sur cette commémoration et menace le processus de paix, engagé depuis 7 ans. Le Qatar condamne les massacres de civils palestiniens par les forces israéliennes, et estime qu’un tel usage de la force provoque des réactions violentes de la part des Palestiniens. Le délégué a souhaité que toutes les parties s’engagent de manière impartiale, notamment les parrains du processus de paix; il a appelé les Nations Unies et la communauté internationale à s’opposer aux dangers qui menacent la sécurité internationale. Le délégué a considéré que les Nations Unies doivent assumer leur rôle central dans ce processus et exercer des pressions sur Israël pour qu’il accepte le principe d’une Commission d'établissement des faits sur les violences perpétrées, comme le demande la résolution adoptée le 19 octobre par la Commission des droits de l’homme des Nations Unies. Le Qatar est prêt à financer cette enquête. Il a souhaité que la communauté internationale apporte une aide matérielle et politique à Bethléem 2000 qui représente un flambeau pour tous ceux qui souhaitent la paix et le renoncement à la violence.

M. ARNE B. HONNINGSTAD (Norvège) a déploré l'explosion de violence qui a embrasé la région dans les dernières semaines et causé la perte de nombreuses vies humaines. Se félicitant de la massive participation internationale aux célébrations, il a rappelé que l'objectif d'origine de Bethléem 2000 était de construire un avenir meilleur pour Bethléem et pour les Palestiniens, dans le cadre de la construction nationale. Il a amèrement regretté que la population de Bethléem et des environs n'ait pu jouir des résultats de cet événement. Le représentant s'est inquiété de ce que le processus de paix se soit enlisé et a déclaré que là est la cause des émeutes, car les Palestiniens ne ressentent aucun des effets positifs de la paix.

Par ailleurs, le représentant a déclaré que la Norvège a pris une part active aux célébrations de Bethléem 2000, en suivant les préparatifs avec le plus vif intérêt, en soutenant les travaux de restauration de la ville et en considérant cet événement comme une opportunité pour élargir l'engagement des bailleurs de fonds en faveur de la réconciliation et de la paix à Bethléem. Il a en conclusion souhaité que le projet Bethléem 2000 survive à la crise actuelle et participe à la construction d'un avenir meilleur pour Bethléem et l'ensemble du territoire palestinien.

M. REDA BEBARS (Egypte) a regretté que Bethléem soit depuis cinq semaines le théâtre d'actes d'agression et de représailles militaires d'Israël, alors que le climat était positif au départ et que la communauté internationale, comme l'Autorité palestinienne, souhaitaient que ces célébrations pacifiques se poursuivent jusqu'aux Pâques 2001. Le représentant a vivement dénoncé le fait qu'Israël soumette le peuple palestinien à une campagne d'oppression militaire et a regretté de ne pouvoir célébrer Bethléem 2000 dans un climat pacifique.

M. JOSE ANTONIO LINATI-BOSCH, Observateur permanent de l’Ordre militaire souverain de Malte, rappelant les activités de l’Ordre en Terre Sainte, a indiqué que l’Hôpital de la Sainte Famille à Bethléem accorde la plus haute priorité au droit à la vie – un des droits de l’homme les plus précieux – conformément à l’esprit de l’Article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il s’est déclaré par ailleurs préoccupé par l’escalade de la violence en Palestine, affectant gravement la sécurité du personnel de l’Ordre militaire souverain de Malte qui œuvre dans le cadre de l’action humanitaire. Les Nations Unies, en tant que première et principale organisation internationale, doit trouver un équilibre entre les projets et la réalité. Pour que les efforts de l’ONU soient couronnés de succès, il est nécessaire pour la communauté internationale d’adopter des mesures concrètes et coordonnées en faveur de l’humanité. Les Nations Unies doivent jouer un rôle dynamique non pas pour faire de Bethléem 2000 un événement isolé, mais pour que cet événement constitue la pierre angulaire de l’espoir, de la paix, de la coexistence et de la prospérité. En doctrine juridique, dans l’histoire et dans les normes en vigueur du droit international, on peut trouver des formules visant à garantir le statut juridique et le développement pacifique des peuples impliqués dans les problèmes de Palestine dans le cadre de l’autodétermination, de la souveraineté nationale et de l’indépendance. Le règlement final de la question de Palestine doit inclure des mesures financières, juridiques et techniques si l’on doit adresser, grâce à la coopération israélo-palestinienne, un message universel pour que la famille humaine puisse vivre en harmonie et dans la paix. M. Linati-Bosch a souligné que Bethléem 2000 peut marquer non seulement une date ou un projet de bonne volonté mais également le point de départ pour un règlement permanent d’un long conflit violent.

M. YEHUDA LANCRI (Israël) a fait observer qu’Israël a accueilli et continue d’accueillir cette année des milliers de pèlerins chrétiens venus célébrer les 2000 ans de la naissance du Christ. Il a indiqué que le Gouvernement israélien a oeuvré sans relâche pour améliorer les équipements, les Lieux saints, les hôtels et les routes de façon à préparer les festivités et qu’il a investi à cet effet un milliard de dollars. Il a également précisé qu’Israël et les Palestiniens ont mis en oeuvre des plans communs pour améliorer et étendre la principale voie reliant Jérusalem et Bethléem.

Ces efforts sont dans la lignée de la tradition israélienne en faveur de la liberté religieuse, a-t-il fait valoir. Il a ajouté que, depuis sa création, l’Etat d’Israël a permis à tous les groupes d’accéder sans entraves aux Lieux saints, comme cela est le cas depuis deux millénaires.

Le représentant a conclu en indiquant qu’il souhaitait se joindre à son collègue palestinien qui a souligné la nécessité de restaurer la paix sur la terre de la paix. J’ai confiance dans le fait que, en dépit de la crise actuelle en Terre sainte, l’esprit de coopération entre les peuples et les religions, reflété dans les plans communs pour l’An 2000, finira par prévaloir, a-t-il ajouté. Il a également souhaité que les deux peuples puissent se rejoindre à ce moment propice de l’histoire pour atteindre les nobles objectifs des célébrations de Bethléem 2000 et de l’ensemble des festivités du millénaire. Faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour préserver l’élévation spirituelle propre à Bethléem 2000 et ne laissons pas les accusations politiques et le langage accusateur et méprisant ternir ce moment, a-t-il déclaré. Rappelant que ces événements sont l’occasion de réunir les peuples dans un esprit de paix et de réconciliation, il a déclaré qu'une telle chance ne se présente qu'une fois tous les mille ans et qu'Israël se joint au consensus sur cette résolution en dépit de ses réserves.

L'ARCHEVEQUE RENATO R. MARTINO (Observateur du Saint-Siège) a considéré que, par ce débat, l’Assemblée générale reconnaÎt l’importance de la célébration de la naissance de Jésus-Christ à Bethléem ajoutant qu’elle est au cœur de la célébration du nouveau millénaire et du Jubilé de l’Eglise catholique. Il a rappelé que l’histoire de l’humanité est celle de nos familles et de leur destinée et il s’est interrogé sur le temps qu’il faudrait encore aux populations vivant aux alentours de Bethléem pour entendre des nouvelles de joie et de paix. Il a souligné que la Déclaration du millénaire, adoptée il y a quelques semaines, avait été l’occasion de réaffirmer la nécessité pour les nations du monde de vivre en harmonie pour le bien-être de tous et de chacun et que la commémoration de Bethléem 2000 rappelait au monde que Bethléem était la cité de tous les peuples, de tous les âges, et de la paix.

Il a poursuivi en souhaitant que la paix continue de progresser au Proche- Orient en garantissant la liberté de mouvement et d’accès aux Lieux saints à Bethléem et dans toute la région, réitérant les appels lancés par le Pape Jean- Paul II, ces dernières semaines, souhaitant que la Terre sainte demeure une terre de paix et de fraternité et que les parties reprennent le chemin de la négociation dans une atmosphère de paix et de réconciliation. Mgr. Martino a rappelé que Jésus-Christ était venu comme «le Prince de la Paix», pour tous les peuples, pour tous les temps. Le Saint-Siège continuera à œuvrer pour cette paix.

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