AG/1096

L'ASSEMBLEE GENERALE DECIDE DE CONVOQUER DU 25 AU 27 JUIN 2001 UNE SESSION EXTRAORDINAIRE SUR LE VIH/SIDA

3 novembre 2000


Communiqué de Presse
AG/1096


L’ASSEMBLEE GENERALE DECIDE DE CONVOQUER DU 25 AU 27 JUIN 2001 UNE SESSION EXTRAORDINAIRE SUR LE VIH/SIDA

20001103

L’Assemblée générale, réunie ce matin en séance plénière, a adopté par consensus la résolution A/55/L.13, présentée par l’Ukraine et un groupe de pays, par laquelle elle décide de convoquer d’urgence une session extraordinaire pour examiner le problème du virus de l’immunodéficience humaine et du syndrome d’immunodéficience acquise sous tous ses aspects (VIH/sida) et pour lancer une action mondiale visant à s’y attaquer de façon systématique. L’Assemblée demande aux Etats Membres, aux observateurs ainsi qu’aux entités des Nations Unies de s’y faire représenter au niveau le plus élevé.

Cette session extraordinaire de l’Assemblée générale, qui se tiendra du 25 au 27 juin 2001, comprendra des séances plénières et des tables rondes interactives portant sur des questions telles que le financement et la coopération internationales, le développement des partenariats entre les secteurs publics et privés, l’impact social et économique de l’épidémie, les droits de l’homme et le sida et notamment l’impact sexospécifique ou encore la prévention du VIH/sida, y compris par la mise au point de microbicides.

Des consultations informelles plénières à composition non limitées se tiendront dans le cadre des préparatifs de la session et un rapport sera préparé par le Secrétaire général sur la situation de l’épidémie. Les pays sont également invités à fournir des contributions volontaires au Fonds d’affectation spéciale créé à cet effet.

Au cours du débat qui s’est achevé ce matin sur les problèmes posés par le VIH/sida, les intervenants ont à nouveau alerté l’Assemblée sur la gravité de la situation créée par l’épidémie. Le représentant du Japon a fait observer que ses ravages dépassaient toutes les prévisions et que dans certaines régions du monde, ils annihilaient les résultats de dix années d’efforts dans le domaine du développement.

Les résultats obtenus dans certains pays en développement ont été cités en exemple de ce qui pouvait être réalisé même dans un contexte de restrictions budgétaires. La conclusion qu’en ont tiré certains délégués, est que la propagation de l’épidémie résulte aussi d’une absence de détermination politique. La plupart des intervenants ont demandé instamment que la session extraordinaire ne se résume pas à des pourparlers mais qu’elle débouche sur les actions concrètes que réclament la gravité et l’urgence du problème.

Un représentant du Secrétariat du budget-programme a indiqué que l'adoption de la résolution A/55/L.13 n'aurait pas d'implication financière au-delà des 1 628 900 dollars mentionnés dans le rapport de la Cinquième Commission, intitulé «Incidences sur le budget-programme de la résolution 54/283 de l'Assemblée générale relative à l'examen du problème du virus de l'immunodéficience humaine et du syndrome d'immunodéficience acquise sous tous ses aspects» (A/55/529) (cf. Communiqué de presse AG/1095). Si toutefois, une fois la décision finale prise sur le processus préparatoire et la session extraordinaire elle-même, des ressources supplémentaires étaient nécessaires, le Secrétaire général devrait alors revenir sur cette question, a-t-il précisé.

Se sont exprimés sur cette question les représentants des pays suivants: Haïti, Ethiopie, Japon, Monaco, Malaisie, Botswana, République de Corée, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Chine, Saint-Kitts-et-Nevis, Fidji. L’Observateur permanent de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a pris la parole.

L’Assemblée générale a également adopté par consensus la résolution A/55/L.19 par laquelle elle décide de modifier l’article premier de son Règlement intérieur de façon à ce qu’il se lise «L’Assemblée générale se réunit en session ordinaire, chaque année, à partir du mardi suivant le deuxième lundi de septembre» et cela dès 2001. Par conséquent la cinquante-sixième session de l’Assemblée s’ouvrira le mardi 11 septembre.

Dans le cadre de l’examen de son point intitulé «Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation des Etats américains», l’Assemblée a adopté la résolution A/55/L.21, présentée par le Canada et un groupe de pays, par laquelle elle recommande qu’ait lieu en 2001 une réunion générale des organismes des Nations Unies et de l’Organisation des Etats américains pour poursuivre notamment l’évaluation des programmes de coopération.

Dans sa présentation, le représentant du Canada a fait valoir l’intérêt pour les deux organisations de travailler en étroite collaboration et de renforcer leurs activités pour relever les défis aux dimensions multiples avec lesquels sont aux prises les citoyens de l'hémisphère.

Les représentants de la France au nom de l’Union européenne et des pays associés, du Japon et du Brésil sont également intervenus dans le débat.

L’Assemblée générale se réunira à nouveau lundi prochain 6 novembre à 10 heures, pour examiner le premier rapport de la Commission de vérification des pouvoirs ainsi que le Rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique.

EXAMEN DU PROBLÈME DU VIRUS DE L’IMMUNODÉFICIENCE HUMAINE ET DU SYNDROME D’IMMUNODÉFICIENCE ACQUISE SOUS TOUS SES ASPECTS

Déclarations

M. PIERRE LELONG (Haïti) a déclaré, citant Nelson Mandela au Sommet économique de Davos en 1997, que «le sida tue ceux sur lesquels compte la société pour faire pousser les récoltes, travailler dans les mines et les usines, gouverner les nations». Le virus a été identifié il y a déjà une vingtaine d'années et à l'époque personne ne pensait que le sida deviendrait un problème mondial d'une gravité sans précédent. Le VIH/sida est en train de détruire nos populations et mon pays est frappé de plein fouet, a-t-il dit. Les rapports sexuels non protégés entre les hommes et les femmes constituent le moteur de la transmission de la maladie. En effet, d'un côté les jeunes femmes qui ne savent généralement pas comment se protéger ont tendance à croire qu'elles ne sont pas en danger, alors que les hommes âgés considèrent que les relations avec des jeunes femmes les librement de tout risque d'infection. A ce propos, le représentant a tenu a rappeler l’un des principes directeurs du programme VIH et développement du PNUD qui stipulent que pour que les femmes soient en mesure de se protéger contre l'infection et contre ses conséquences, il faut remédier au déséquilibre du rapport des forces dans les relations personnelles et au sein de la société, qui se traduit par la subordination de la femme.

A notre grand désespoir, a-t-il ajouté, les jeunes adultes affectés par le virus ont généralement des enfants en bas âge ou des parents à supporter. En Haïti, le VIH/sida n'est pas un simple problème de santé, c'est un obstacle social, économique, éducationnel, moral et culturel dans le sens qu'il se propage dans un contexte socio-économique et politique extrêmement délicat. L'épidémie ne fait qu'exacerber les inégalités et la pauvreté dont est victime la grande majorité de la population, a affirmé M. Lelong. Le tableau est sombre et les chiffres nous font frémir, l'épidémie est en train de nous voler notre futur alors que l'on dispose de moyens susceptibles de freiner sa course folle. Le sida qui n'est pas un ennemi au sens conventionnel du terme fait plus de victimes que n'importe quelle guerre. Mon pays, a encore déclaré le représentant d'Haïti, doit supporter qu'à chaque heure environ 6 personne soit infectées, 110 autres meurent du sida pendant que 110 nouveaux cas se développent chez les personnes déjà séropositives. On estime à 150 000 le nombre d'enfants qui seront orphelins d'ici la fin de l'année et ce chiffre risque de doubler d'ici à 2010.

Conscient de la gravité et de l'urgence de la situation, le Gouvernement haïtien a adopté toute une série d'initiatives pour faire face à cette situation. La tendance est aussi à utiliser les lieux publics traditionnels tels les églises, les écoles et les rallyes comme lieux de propagande. Le Centre GHEISKO (Groupe haïtien d'étude et d'information du Sarcome de Karposie et des infections opportunistes) a été la première institution des pays en développement et la deuxième dans le monde à s'être dévouée au traitement des personnes affectées par le sida et réalise des recherches pour trouver un vaccin contre le virus, a poursuivi le représentant. Ce centre a déjà développé un traitement pour atténuer la prévalence de la tuberculose chez les patients infectés par le sida.

Ce traitement connu sous le nom de l'«AZT des pauvres» est recommandé par l'Organisation mondiale de la santé. Haïti, comme beaucoup d'autres pays ravagés par le fléau du sida et la pauvreté, a besoin de l'aide de la communauté internationale pour appuyer ses initiatives internes. Le représentant s'est donc félicité de la convocation d'une session spéciale de l'Assemblée générale sur le VIH/sida pour définir des stratégies et les mesures requises pour lutter contre ce fléau.

M. ABDULMEJID HUSSEIN (Ethiopie) a déclaré que le sida affecte tous les groupes sociaux. Le virus n’épargne personne mais ce sont les jeunes qui en sont le plus fréquemment victimes. La perte des jeunes générations a un impact important sur l’économie et le développement. Le VIH/sida constitue une grave menace pour les générations présentes et futures ainsi que pour la survie de l’humanité, a-t-il affirmé. Pour combattre efficacement le sida, un partenariat entre les gouvernements, les organisations non gouvernementales, le secteur privé, les malades eux-mêmes et les groupes activistes dans le domaine du sida est nécessaire.

Le représentant a noté qu’en Afrique, l’épidémie de sida est devenue la principale cause de mortalité. L’impact socioéconomique de cette situation dépasse largement les problèmes de santé et ses ramifications immédiates. Le sida aujourd’hui menace la stabilité politique de l’Afrique et les perspectives de paix et de sécurité sur le continent, a-t-il dit. L’Ethiopie est convaincue que la tenue de la Session spéciale de l’Assemblée générale sur le VIH/sida est de nature à mobiliser la coopération et la coordination internationales nécessaires à lutter contre ce fléau. A ce sujet, le représentant a émis l’espoir que cette session établira des objectifs concrets, notamment en termes de réduction du niveau de l’infection, de prévention mais aussi pour que les pays développés travaillent avec leur industries pharmaceutiques à mettre au point des traitements et des vaccins peu coûteux.

M. KIYOTAKA AKSAKA (Japon) a attiré l’attention sur le fait que la propagation de l’épidémie du VIH/sida défie toutes les prédictions et qu’avec 16 millions de morts et 34 millions de personnes infectées, elle menace la sécurité humaine dans de nombreuses régions du monde. Elle a atteint des proportions dévastatrices en Afrique subsaharienne, a-t-il souligné. Dans de nombreux pays en développement, le fléau du sida annule les progrès effectués au cours des dix ans écoulés au prix d’efforts laborieux en faveur du développement social et économique.

La situation exige que l’on reconnaisse plus clairement à tous les niveaux la gravité du problème, a-t-il fait valoir. Dans les pays les plus touchés, elle exige aussi des prises de décision plus fermes pour combattre le fléau. Les évolutions récentes observées dans certains pays d’Afrique montrent que, quand cette volonté politique est présente, la situation se stabilise et s’améliore. Toutefois, l’ampleur du problème exige que ces efforts soient accompagnés d’un soutien et d’une coopération accrus de la part de la communauté internationale, dans la mesure où aucun pays du monde n’est épargné par l’épidémie.

Le représentant a rappelé que, dans le cadre du Sommet du G-8 qui s’est tenu à Okinawa en juillet dernier, le Japon a lancé l’Initiative d’Okinawa pour les maladies infectieuses au titre de laquelle il prévoit de débourser 3 milliards de dollars des Etats-Unis sur les cinq ans à venir pour améliorer l’aide aux mesures de lutte contre le VIH/sida et les autres maladies infectieuses et parasitaires. Il a indiqué que son pays prévoyait d’héberger, dans la lignée de l’Initiative d’Okinawa, la Conférence internationale sur les maladies infectieuses, en décembre, toujours à Okinawa. Il a rappelé également que le Japon a décidé d’octroyer une aide financière à hauteur de 900 millions de dollars des Etats- Unis, de 1999 à 2004, dans des domaines tels que l’éducation, les soins de santé et les services médicaux en Afrique. 32 milliards de yens ont déjà été débloqués dont 9,7 milliards (environ 97 millions de dollars) aux services médicaux et de santé.

Le Japon, a-t-il déclaré, est favorable à la tenue d’une session spéciale en juin. Nous espérons qu’elle ne cèdera pas au piège de la négociation pour la négociation mais qu’elle galvanisera les gouvernements, la société civile, le secteur privé, les organisations des Nations Unies et les personnes affectées par le sida et les incitera à respecter les engagements qu’ils ont pris et à agir.

M. JACQUES L. BOISSON (Monaco) a déclaré que la pandémie du VIH/sida constitue une véritable catastrophe humanitaire et l’un des défis majeurs du XXIème siècle pour la communauté internationale qui doit tout mettre en oeuvre pour parvenir à éliminer cette menace qui pèse sur son avenir et sur l’humanité dans son ensemble. Il a tenu à rappeler la situation très grave dans laquelle se trouve le continent africain dont la population est implacablement décimée par le VIH/sida. Il a regretté que de nombreuses nations africaines qui ont, au cours de la dernière décennie, accédé à la démocratie et entrepris des réformes économiques, voient leurs acquis gravement compromis par la propagation de cette pandémie. Il a également attiré l’attention des délégués sur la situation également alarmante en Europe de l’Est, région dans laquelle on constate une forte croissance du nombre d’infections, notamment chez les consommateurs de drogues injectables.

M. Boisson a souhaité que la lutte contre le sida ne soit pas isolée du contexte plus large du développement et de l’amélioration des systèmes de santé, préconisant des soins et traitements de suivi aux malades, la formation de médecins, la réduction de l’incidence des cas de transmission de la maladie de la mère à l’enfant. Il a ensuite recommandé un effort pour l’éducation, surtout celle des fillettes et des femmes afin qu’elles puissent prendre conscience des dangers qu’impliquent certains comportements sexuels à risques et qu’elles puissent avoir connaissance des moyens de protection existants. Il a poursuivi en appelant la communauté internationale à faire en sorte que l’accès aux moyens de prévention soit universel et abordable, apportant son soutien à la convocation d’une conférence sur l’accès aux médicaments contre le VIH/sida qui permettra, selon lui, de renforcer la démarche de l’Assemblée générale et de traiter la tragédie dans sa globalité. Il a approuvé l’idée d’associer les sociétés de

produits pharmaceutiques qui doivent, dès à présent, permettre l’accès le plus large possible aux traitements et faciliter la production de médicaments génériques. Il a en outre suggéré l’assouplissement des législations nationale et internationale en matière de brevets, tout en respectant les intérêts des sociétés de produits pharmaceutiques. Il a apporté son soutien à la clause de la résolution (A/55/L13) qui recommande la participation des sociétés pharmaceutiques aux travaux de la Session extraordinaire, souhaitant qu’à cette occasion, l’Assemblée générale puisse assumer son rôle de premier plan.

M. MOHAMAD YUSOF AHMAD (Malaisie) s’est félicité de l’examen de cette question au sein de l’Assemblée générale, ajoutant qu’il était urgent que les Nations Unies mettent en place un programme d’action efficace pour faire face à cette pandémie du VIH/sida qui n’est plus une crise de santé mais une crise de développement. Il a ajouté que cette maladie menace d’anéantir les bénéfices d’un demi-siècle de développement, regrettant que le sida affecte majoritairement des personnes jeunes. Il a ensuite déclaré que, si l’on ne fait rien, une génération entière est menacée et que le sida est une maladie étroitement liée à la pauvreté, 85% des personnes infectées étant dans des pays en développement. Il a souhaité que les pays riches fassent en sorte que les moyens nécessaires soient mis à la disposition des pays en développement, appelant également les sociétés pharmaceutiques multinationales afin qu’elles diminuent les coûts des traitements. Il a suggéré que le combat soit aussi centré sur la protection des femmes, leur éducation et leur sensibilisation sur les moyens de se protéger contre le sida. Il a déclaré que la démarche de l’UNESCO consistant à développer une approche culturelle du sida est importante car elle devrait permettre de mettre en oeuvre une stratégie proche des réalités de chaque communauté. Il a estimé que seuls l’ouverture et le partage peuvent aider à lutter contre le phénomène d’exclusion qui frappe les personnes infectées. Il a recommandé que la communauté internationale lance une approche multiple et concertée afin de promouvoir les soins et l’éducation dans sa stratégie globale. Il a cité le cas de la Malaisie qui compte 34 000 personnes infectées dont 86,4% sont des hommes et 76% sont des drogués, ajoutant que la population a encore du mal à admettre cette réalité. Il a enfin informé les délégués que la Malaisie a pris l’initiative de convoquer une conférence de l’ANASE sur le VIH/sida au Brunei Darussalam en 2001 pour promouvoir une coordination et une coopération accrues. Il a apporté son soutien à l’objectif du Secrétaire général de stopper la propagation d’ici à 2015, considérant que le rôle des Nations Unies pour mener cette lutte était important mais que cette mobilisation nécessitait un effort financier de la communauté internationale.

M. LEUTLWETSE MMUALEFE (Botswana) a déclaré que le VIH/sida se propage plus vite que les prévisions ne le laissaient entendre il y a 15 ans. Ce problème est passé de la sphère privée, discuté à voix basse dans le cercle familial, au rang de problème mondial discuté dans les forums nationaux et internationaux. Le sida qui été considéré il y a dix ans encore comme un problème grave de santé publique s'est transformé en crise internationale multisectorielle, a-t-il dit. Il est terrible de constater que l'Afrique, berceau de l'humanité, se réserve un avenir douloureux si des mesures efficaces ne sont pas prises pour diminuer l'impact du fléau sur le continent. Le représentant a constaté que dans la Corne méridionale de l'Afrique un adulte sur cinq vit avec le virus, alors que le sud du continent émerge à peine de plusieurs décennies de conflits et espérait bénéficier d'un

renouveau économique et social. Les plans ambitieux de la région sont maintenant menacés par la pandémie, a-t-il ajouté, précisant que dans son pays 35,8% des adultes sont infectés par le VIH/sida. Les progrès réalisés au cours des vingt- cinq dernières années dans le domaine du développement humain et de la démocratie au Botswana sont maintenant érodés par le fléau que représente le virus.

Des ressources considérables ont été détournées des projets pour le développement pour être consacrées à la lutte contre le VIH/sida, a poursuivi le représentant. A ce jour, le gouvernement finance 80% des activités concernant la prévention et les soins. Cette situation n'est pas tenable, a-t-il déclaré, estimant que le Botswana avait besoin de ressources extérieures au pays pour continuer de faire face à l'épidémie. Les pays en développement ne peuvent, seuls, gérer toute la pléthore de mesures requises dans ce domaine, que ce soit l'éducation, la sensibilisation des populations à risques, les tests, les programmes spécifiques pour les adolescents, la politique de prévention dans la transmission du virus de la mère à l'enfant, l'acquisition des médicaments pour soigner les populations concernées, a-t-il encore ajouté.

M. SUN JOUN-YUNG (République de Corée) a déclaré que le pandémie du VIH/sida pose un double défi à la communauté internationale, à la fois financier et scientifique. Alors que le monde est dans l’attente d’un vaccin contre la maladie, il a regretté que la majorité des ressources soient consacrées à la recherche de traitements, plutôt qu’à la recherche visant à élaborer un vaccin. Le représentant a déclaré que tous ces défis ne peuvent être relevés que si un partenariat est établi entre les pays en développement et les pays développés, et entre les secteurs privé et public. Il a salué à cet égard l’Alliance globale pour la vaccination créée en 1999 et les initiatives de plusieurs entreprises pharmaceutiques consistant à baisser le prix des médicaments dans certains pays pauvres durement touchés par la maladie. Cependant, le représentant a déclaré que de tels partenariats ne peuvent être renforcés sans soutien public important et qu’il est nécessaire de mettre fin au silence et à la honte qui accompagne parfois le SIDA, afin que l’information sur le SIDA puisse circuler largement. Le représentant s’est félicité de ce que le PNUD ait axé cette année sa quatrième campagne de lutte contre la pauvreté sur la nécessité de rompre ce silence.

Le représentant s’est félicité que les Nations Unies jouent un rôle de premier plan dans la lutte contre la pandémie du SIDA et accordent la priorité à sensibiliser l’opinion publique et aux conséquences socioéconomiques de la maladie. Il a en particulier évoqué le rôle de l’ONUSIDA et souhaité qu’ONUSIDA puisse véritablement coordonner les différentes initiatives de lutte contre la maladie, en collaboration étroite avec les partenaires gouvernementaux et non- gouvernementaux.

M. PETER DONIGI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) est intervenu au nom du Forum des Iles du Pacifique pour déclarer que la propagation du virus VIH/sida est un grave sujet d’inquiétude dans sa région. En effet, même si le nombre de personnes infectées reste relativement bas, la progression des taux de prévalence de la maladie est alarmante, surtout en Mélanésie. Mais nous manquons, pour l'instant, de statistiques fiables, d'une part, parce que les recherches entreprises s'avèrent insuffisantes et, d'autre part, parce que le public n'a pas encore pris réellement conscience du danger. Il faut savoir toutefois que les conditions socioéconomiques et sanitaires ainsi que le niveau d’éducation font de la région une zone vulnérable où le virus pourrait connaître une croissance fulgurante.

Compte tenu de cette situation, la Papouasie-Nouvelle-Guinée demande à la communauté internationale d’inclure la zone Pacifique dans ses diverses initiatives visant à combattre la maladie. Il est urgent, a-t-il dit, de compiler des données sanitaires et démographiques précises et complètes, et de soutenir les programmes de prévention du VIH/sida. Le représentant a également émis le souhait qu’ONUSIDA continue ses activités dans la région.

M. HUANG XUEQI (Chine) a déclaré que les 34 millions de personnes infectées font peser un lourd fardeau sur les pays dans lesquels ils vivent et que les conséquences sont lourdes pour les pays en développement, notamment en Afrique, dont les acquis des dernières années sont menacés. Il a considéré que, pour freiner la propagation de la pandémie de VIH/sida, il fallait une mobilisation générale de la communauté internationale et une coordination avec les organismes des Nations Unies tels que l’OMS, qui ont permis à certains pays de diminuer le taux de personnes infectées même s’il continue d’augmenter à l’échelle mondiale. Il a affirmé que toutes les nations doivent collaborer en vue de définir une politique globale et intégrée, notamment en matière de recherche scientifique afin de mettre au point un vaccin. Il a ensuite félicité l’ONUSIDA et l’OMS pour leur action en faveur d’une mobilisation des moyens notamment dans les pays riches afin de permettre de diminuer les coûts des traitements et de sensibiliser les opinions, en particulier les femmes, sur les risques et les moyens de prévention contre la pandémie du sida. Il a souhaité que la session extraordinaire de 2001 soit l’occasion d’élaborer une stratégie efficace de lutte contre le sida, grâce à des stratégies concertées, ajoutant que le Gouvernement chinois a pris et continue à prendre diverses mesures en faveur de la sensibilisation et de l’éducation impliquant le Gouvernement et les ONG dans des programmes de prévention. Il a conclu en assurant que la Chine voulait contribuer au processus préparatoire de la session extraordinaire en faisant une série de propositions.

MME ASTONA BROWNE (Saint-Kitts-et-Nevis) a pris la parole au nom des pays membres de la CARICOM et a rappelé que la pandémie dévastatrice du VIH/sida est entrain de ravager la population des petits Etats insulaires des Caraïbes, où selon les statistiques, plusieurs pays ont déjà atteint des taux de transmission qui, à l’exception de l’Afrique subsaharienne, comptent parmi les plus élevés au monde. Depuis l’apparition de l’épidémie, a-t-elle poursuivi, jusqu’à 1999, on estime que 160 000 personnes de la région des Caraïbes sont mortes des suites de cette maladie. Elle a expliqué que la longue période d’incubation de cette maladie rend l’identification des taux de prévalence de la maladie au sein des populations difficile, ajoutant que dans la région des Caraïbes cette difficulté se trouve renforcée par des systèmes épidémiologiques inadéquats, qui font que les statistiques actuelles ne reflètent sans doute pas exactement la gravité de la situation dans la région.

La représentante a cité le rapport du Sommet du millénaire du Secrétaire général, rappelant qu’il y appelle notamment les dirigeants du monde à travailler activement en vue de mettre un terme à la diffusion de cette maladie en définissant des cibles spécifiques. Il exhorte, en outre, la communauté internationale à faire en sorte d’atteindre cet objectif d’ici à l’an 2015, a-t- elle indiqué. Elle a également encouragé la communauté internationale à se mobiliser davantage pour faire face à ce défi et inverser la tendance actuelle de l’épidémie. A cet égard, elle a accueilli avec satisfaction le projet de résolution appelant la tenue d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale

consacrée à la pandémie du VIH/sida, exprimant l’espoir que tout sera fait pour que cette session soit un succès et qu’elle connaisse une participation de haut niveau. Mme Browne a par ailleurs déclaré que les Etats membres de la CARICOM sont très préoccupés que l’épidémie dans leur région, prend la vie des membres les plus productifs de la société, ce qui met, par conséquent, en danger les perspectives de développement durable de ces pays. Elle a également fait observer que le virus déchire le tissu social de la vie communautaire de ces Etats, tout en exacerbant les niveaux de pauvreté et portant atteinte à la stabilité sociale. C’est pourquoi, les Etats membres de la CARICOM se sont engagés à investir les ressources nécessaires au développement et à la mise en œuvre de plans stratégiques nationaux pour mettre un terme à la propagation de l’épidémie, a-t- elle conclu.

M. AMRAIYA NAIDU (Fidji) a rappelé que même si 70% des personnes infectées par le sida se trouvent en Afrique, le problème du VIH/sida est de dimension mondiale. Fidji compte aujourd'hui 59 cas de sida connus. Cependant, les capacités, l'expérience et le savoir limités dont dispose le pays explique en partie le problème, a-t-il dit. Ceux qui sont morts du VIH/sida ont souvent vécu dans la tragédie leurs derniers moments à cause de la stigmatisation et des mythes qui restent associés à la maladie. Fidji a mis en place un groupe de travail incluant tous les acteurs concernés par le virus et s'est engagée dans un programme éducationnel pour faire face au problème. Le représentant s'est félicité que les Nations Unies reconnaissent le travail accompli dans la région du Pacifique concernant le VIH/sida, même s'il est moins important que dans d'autres parties du monde.

M. Naidu a par ailleurs estimé que le débat sur la culture de paix tenu cette semaine devant l'Assemblée générale constitue un aspect important de la manière dont les Nations Unies doivent considérer la pandémie. La prévention, la tolérance, le soutien moral et physique des malades sont des valeurs que nous devons développer dans cette optique, a-t-il dit, constatant qu'une fois de plus la communauté internationale fait face à un problème grave de développement et de sécurité dans les pays en développement alors que ce sont les pays développés qui disposent des médicaments, des moyens de recherches et des moyens financiers pour y répondre.

M. ENCHO GOSPODINOV, chef de la délégation de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (CICR), a informé l’Assemblée générale du fait que le CICR ainsi que 52 sociétés africaines de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, avec plus de 2 millions de bénévoles, vont entamer une nouvelle action stratégique intitulée «African Red Cross and Red Crescent Health Initiative (ARCHI) 2010», avec le soutien de tous les ministères de la santé du continent et les principaux partenaires du système des Nations Unies. Ce plan d’action sur 10 ans, a-t-il poursuivi, se concentre sur les problèmes sanitaires africains les plus graves, le VIH/sida étant à traiter de façon prioritaire.

Il a expliqué que ce plan dispose notamment d’un volet de sensibilisation qui a pour objectif de convaincre les autorités de santé publique et les dirigeants politiques de reconnaître le VIH/sida comme une question urgente et de lui accorder la priorité. Il s’agit notamment, dans ce contexte, de cibler les comportements sexuels non-protégés, la discrimination à l’égard des malades et la vulnérabilité à la maladie selon les sexes. Ce plan d’action prévoit également une campagne de promotion de l’utilisation de préservatifs et leur distribution, notamment en zone rurale, ainsi qu’une campagne de sensibilisation en faveur de l’assistance à porter aux orphelins du sida. M. Gospodinov a conclu en indiquant que les principaux donateurs de la CICR se sont engagés à soutenir leurs collègues africains dans cette longue et difficile bataille, ajoutant que la CICR se prépare à mener une lutte longue et difficile contre cette maladie et exprimant l’espoir que les gouvernements et les principaux partenaires du système des Nations Unies appuieront la CICR.

COOPERATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET L’ORGANISATION DES ETATS AMERICAINS

Le rapport du Secrétaire général sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation des Etats américains (A/55/184) dresse tout d’abord le bilan de la coopération entre l’OEA et la Mission civile internationale en Haïti, devenue la MICAH depuis le 16 mars 2000, dans le cadre de l’appui au processus électoral en Haïti afin de coordonner leurs actions et également au Guatemala où l’OEA a collaboré avec la MINUGUA lors des élections générales de la fin 1999 et lors du référendum de mai 1999 sur les réformes visant à faire progresser l’application des accords de paix.

Par ailleurs, conformément à la résolution 53/9 de l’Assemblée générale, des consultations et échanges d’information entre les Nations Unies et l’OEA ont lieu régulièrement et sont coordonnées pour les Nations Unies par le Département des affaires politiques qui est en charge de la coordination avec les organisations régionales.

Le Département des affaires politiques recense, dans le rapport, les informations concernant la coopération entre les Nations Unies et l’OEA qu’il a reçues au cours des derniers mois du Secrétariat de l’ONU, à savoir: la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues, l’Organisation internationale du Travail, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, l’Organisation de l’aviation civile internationale, la Banque mondiale, l’Organisation maritime internationale en enfin l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel.

Le Secrétariat de l’ONU a informé le Département des affaires politiques de l’évolution des contacts et des travaux avec l’OEA sur les questions de désarmement, d’action humanitaire et de développement de l’information et de la communication. La Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes a pour sa part intensifié sa collaboration avec l’OEA dans les domaines de

l’intégration régionale, de la promotion féminine, du développement, en associant notamment la Banque interaméricaine de développement (BID) pour la définition des critères, par pays, permettant la création, à terme, d’une zone de libre-échange des Amériques (ZLEA). Le secrétariat de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) collabore avec l’OEA dans le cadre de la modernisation et de la réforme du secteur des douanes de ses Etats membres ainsi qu’à la définition d’un cadre multilatéral sur les investissements au sein de l’OEA. A son niveau, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés en collaboration avec l’OEA, tente de convaincre les Etats d’adopter des législations nationales établissant des procédures pour déterminer le statut des réfugiés et pour promouvoir l’adhésion des Etats aux instruments internationaux relatifs aux apatrides. Le HCR a par ailleurs signé des accords de coopération avec la Cour interaméricaine des droits de l’homme et collabore avec la Commission interaméricaine des droits de l’homme afin de promouvoir les droits des réfugiés et apatrides. Le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID) a collaboré avec la Commission interaméricaine de lutte contre l’abus des drogues (CICAD), notamment en qualité d’observateur pour l’élaboration et la mise en oeuvre, en 1999, du mécanisme multilatéral pour évaluer les efforts de lutte contre la drogue ainsi que les résultats et les besoins des Etats membres de l’OEA dans ce domaine. L’Organisation internationale du Travail (OIT) a participé à la onzième Conférence interaméricaine des ministres du travail tenue à Viña del Mar (Chili) en octobre 1998 et les deux organisations ont décidé de collaborer à la mise en oeuvre d’un plan d’action et de planification sur deux thèmes qui sont la mondialisation de l’économie et ses aspects sociaux ainsi que la modernisation de l’Etat et la gestion du travail dans divers secteurs d’activité. L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et l’OEA ont coopéré à la mise en oeuvre d’un projet de mobilisation de la société civile en vue de l’instauration d’un développement durable dans les Amériques, notamment dans les domaines de l’éducation, des énergies renouvelables et des ressources hydriques. L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et l’OEA se consultent régulièrement et échangent des documents. La Banque Mondiale a, pour sa part, collaboré avec l’OEA dans le cadre du lancement, en juin 2000, de la nouvelle coalition interaméricaine pour la prévention de la violence et travaille étroitement avec la Banque interaméricaine pour le développement au renforcement des systèmes de paiement, de compensation et de règlement. La coopération entre l’Organisation maritime internationale et l’OEA s’est renforcée, au cours de l’exercice 1999-2000, notamment concernant les questions relatives à la sécurité portuaire et au transport maritime international. Enfin, l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel a engagé, au début 2000, des discussions avec le Bureau de la science et de la technologie de l’OEA afin de définir un programme de coopération en matière de transferts technologiques qui associerait tant des structures privées que publiques, de même qu’un programme de promotion de microentreprises et de petites et moyennes entreprises.

Résolution (A/55/L.21)

Aux termes d’un projet de résolution sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation des Etats américains (A/55/L.21), l’Assemblée générale recommande qu’ait lieu en 2001 une réunion générale entre des représentants des organismes des Nations Unies et de l’Organisation des États américains pour poursuivre l’examen et l’évaluation des programmes de coopération et d’autres questions dont il sera décidé d’un commun accord. L’Assemblée générale souligne que la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation des États américains devrait être menée compte tenu du mandat et des domaines de compétence respectifs des deux organisations ainsi que de leur composition, et devrait être adaptée à chaque situation, conformément à la Charte des Nations Unies.

Déclarations

M. PAUL HEINBECKER (Canada) a présenté le projet de résolution sur la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Organisation des Etats américains. Il a déclaré qu'il sied tout à fait que le Canada présente ce projet puisque cette année marque le dixième anniversaire de son adhésion à l'OEA et que son pays assure actuellement la présidence du Conseil permanent de l'Organisation des Etats américains. Depuis qu'il est devenu membre de cette organisation, le Canada a renforcé ses rapports avec ses partenaires régionaux dans tous les domaines, du libre-échange à la sécurité commune en passant par les programmes de lutte contre la drogue. En tant qu'organisme régional des Nations Unies, l'OEA partage les objectifs fondamentaux visant à promouvoir la paix et la sécurité et à assurer le respect des droits de l'homme. Il importe donc que les deux organisations travaillent en étroite collaboration et renforcent leurs activités pour relever les défis aux dimensions multiples avec lesquels sont aux prises les citoyens de l'hémisphère, a affirmé le représentant. Une telle collaboration s'est développée, de façon impressionnante, notamment dans des activités importantes telles que l'observation du processus électoral, la gestion des catastrophes, la protection des réfugiés et les droits de l'homme. La poursuite d'une collaboration étroite entre les deux organisations ne pourra avoir que des effets bénéfiques sur la vie de nos populations, a-t-il dit.

M. YVES DOUTRIAUX (France) est intervenu au nom de l'Union européenne, des pays d'Europe centrale et orientale associés (Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie) et des pays associés (Chypre, Malte, Turquie), ainsi que la Norvège en tant que pays de l'AELE, membre de l'Espace Economique Européen. Il a déclaré que l'Union estime qu'une meilleure coordination des opérations entreprises entre les deux organisations est de nature à renforcer l'impact effectif des efforts engagés dans la région en faveur de la paix et du développement durables. L'Europe tient à saluer le rôle décisif exercé par l'OEA dans la prévention et la résolution des conflits, a-t-il dit, précisant que des enseignements pourraient en être utilement tirés pour d'autres régions du monde. Le représentant a noté le rôle joué par l'OEA dans un certain nombre de projets régionaux et interrégionaux, tout en déclarant que l'Union européenne entend poursuivre chaque fois que cela est possible ses propres efforts de coopération avec l'OEA, ainsi qu'avec la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC). Conformément à la doctrine qui est la sienne en matière de relations entre l'ONU et les organisations régionales, l'Union européenne ne peut donc qu'appeler de ses vœux un renforcement de la coopération entre l'ONU et l'OEA, a-t-il encore déclaré.

M. MOTOHIDE YOSHIKAWA (Japon) a rappelé que son pays avait toujours souligné l’importance de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et s’est réjoui des efforts déployés dans la coopération entre l’ONU et l’Organisation des Etats américains (OEA). Il a tenu à souligner les actions conjointes des deux organisations, tant au Guatemala qu’en Haïti, afin de renforcer la démocratie, ajoutant que le Japon avait mis des moyens financiers et des observateurs à la disposition de la MINUGUA et de la MICAH. Concernant Haïti, il s’est félicité de la contribution de l’OEA et des Nations Unies au rétablissement de la démocratie, regrettant que le processus soit menacé en ce moment et exhortant les parties à poursuivre les efforts pour mettre fin à la crise. Il a ensuite évoqué les sphères de coopération entre son pays et l’OEA, le Japon étant un observateur permanent au sein de l’Organisation depuis 1973. Le Japon a notamment procédé à l’envoi d’observateurs électoraux au Pérou et a contribué aux travaux de la Commission interaméricaine contre l’abus des drogues. Il a souhaité faire l’éloge de l’OEA pour le travail de stabilisation de la paix et de développement économique qu’elle poursuit en Amérique latine et dans les Caraïbes, souhaitant que la communauté internationale apporte son soutien aux efforts de l’Organisation.

M. JOAO CLEMENTE BAENA SOARES (Brésil) a déclaré que depuis l’inscription de ce point à l'ordre du jour, en 1987, la coopération entre les deux Organisations ne cesse de se renforcer. L'OEA est l'Organisation régionale la plus ancienne. C'est en 1948 qu'elle a adopté sa forme actuelle. La Charte des Nations Unies reconnaît dans son Chapitre 8, la contribution que les organismes régionaux peuvent apporter à la cause du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il existe une complémentarité entre les organismes régionaux et les institutions mondiales notamment en matière de santé ou de contrôle du trafic de drogues, a-t-il dit. Le représentant a également cité le domaine du développement, de la promotion de la femme et des droits de l'enfant, ainsi que l'éradication de la pauvreté, le relèvement du niveau de l'éducation et du transfert des technologies. L'OEA joue ce rôle complémentaire avec le travail des Nations Unies. Le représentant du Brésil a pris comme exemple la Convention sur la vente des armes classiques, avant d'affirmer que les Etats américains s'engagent aussi dans des activités pionnières qui ne sont encore qu'à l'état de projet dans l'enceinte de l'organisation universelle et notamment dans le domaine du trafic illicite des armes à feu de petit calibre ou la lutte contre le terrorisme dans les Amériques, a-t-il encore déclaré. Un autre domaine d'action qui montre le rôle pionnier de l'OEA est la défense de la démocratie consacrée dans la Charte de l'OEA datant de 1948, et qui permet des actions immédiates lors de la fin abrupte d'un processus démocratique. Le représentant s'est prononcé par ailleurs pour un renforcement des liens avec la CNUCED dans les domaines économique et de développement.

* *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.