En cours au Siège de l'ONU

AG/1091

LA MONDIALISATION ET LE POIDS DE LA DETTE HYPOTHEQUENT LE DEVELOPPEMENT SOCIAL ESTIMENT DE NOMBREUSES DELEGATIONS

31 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/1091


LA MONDIALISATION ET LE POIDS DE LA DETTE HYPOTHEQUENT LE DEVELOPPEMENT SOCIAL ESTIMENT DE NOMBREUSES DELEGATIONS

20001031

L’Assemblée générale a terminé cet après-midi l’examen du point de son ordre du jour intitulé «Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée à ce sujet». Les délégués ont dans leur grande majorité commenté la teneur des engagements pris lors de la session extraordinaire, tenue à Genève en juin 2000, ainsi que le rapport du Secrétaire général intitulé «Sommet mondial pour le développement social et au-delà: le développement social pour tous à l’heure de la mondialisation».

C’est précisément au phénomène de la mondialisation et aux crises économiques survenues en Amérique latine et en Asie que de nombreuses délégations ont imputé les retards dans la mise en oeuvre des recommandations du Sommet de Copenhague. Le représentant de la Malaisie a ainsi fait observer que l’analyse développée au cours de la session extraordinaire de Genève avait mis en évidence le fait que les problèmes du chômage, de la pauvreté, des inégalités, de l’exclusion sociale et des crises économiques, loin de s’être atténués, étaient devenus encore plus critiques au cours des cinq années écoulées depuis le Sommet de Copenhague sur le développement social.

Répondant aux délégués qui avaient mis en cause la mondialisation, le représentant des Etats-Unis a considéré qu’elle n’était pas un choix de politique économique mais bien une réalité irréversible à même de révolutionner le monde et de générer des bénéfices considérables pour les pays en développement, notamment en favorisant le commerce, en adaptant les nouvelles technologies telles que le e-commerce, ou encore en encourageant l'enseignement à distance. Il a ensuite considéré que les pays en développement ne bénéficiaient pas de façon égale de ses avantages en raison de structures fondées sur la discrimination, certains groupes plus vulnérables, notamment les femmes, n’ayant pas accès aux avantages apportés par la mondialisation, ni même à un niveau d'éducation qui leur permettraient de participer pleinement à la nouvelle économie.

Poursuivant le débat, plusieurs délégations ont souhaité que les engagements pris au cours de la session extraordinaire de juin 2000 à Genève en faveur du développement économique et social soient respectés, rappelant qu’un consensus avait été obtenu sur le principe du lancement d’une campagne mondiale contre la pauvreté, pour la mise en oeuvre de mesures d’allègement de la dette, ainsi que pour la recherche de nouvelles sources de financement en faveur du développement économique et social. A ce titre, de nombreuses délégations ont mis en avant une série d’obstacles qui hypothèquent leurs efforts en faveur de la mise en oeuvre de

politiques sociales, à l’instar du représentant de la République-Unie de Tanzanie qui a rappelé que, depuis son indépendance, son pays avait favorisé le développement social et qu’au lendemain du Sommet de Copenhague, son Gouvernement avait adopté une stratégie pour l’éradication de la pauvreté et le développement social. Il a cependant regretté qu’au moment où son Gouvernement allouait davantage de budget aux politiques sociales, l’aide publique au développement octroyée par les pays développés soit en déclin, ajoutant que le poids de la dette publique compromettait davantage ces politiques sociales, le seul service de la dette mobilisant 30% du revenu national tanzanien.

Enfin, de nombreuses délégations de pays en développement ont souhaité comme, par exemple, le représentant de Cuba que “les plus riches jouent leur rôle dans le cadre des engagements pris et ne se dérobent pas à une telle responsabilité», avant de plaider pour davantage de cohérence dans les politiques mises en oeuvre par les Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et les pays riches, afin de promouvoir une dynamique de développement social devant conduire à l’éradication de la pauvreté d’ici 2015.

Les représentants des pays suivants ont également pris la parole au cours de ce débat: Emirats arabes unis, Egypte, Inde, Japon, Colombie, Sénégal, Mozambique, République de Corée, Pérou, Ukraine, Chine, Brésil, Guyana, Botswana, République arabe syrienne, Tunisie, Norvège, République populaire démocratique de Corée, Pakistan, Bangladesh, Philippines, Fédération de Russie, Mexique, Indonésie, Nigéria (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Pologne, Bénin et Népal. Les Observateurs permanents de la Palestine, du Saint-Siège et de la Suisse ont également fait une déclaration. Les représentants d’Israël et de la République arabe syrienne ainsi que l’Observatrice permanente de la Palestine ont exercé leur droit de réponse.

Le Président M. Harri Holkeri a informé l’Assemblée que le projet de résolution relatif à ce point serait examiné ultérieurement.

L’Assemblée générale reprendra ses travaux demain, mercredi 1er novembre à partir de 10 heures, avec l’examen du point intitulé “Les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durable en Afrique”. Le Président Holkeri, a par ailleurs annoncé que demain après-midi l’Assemblée se saisirait de la question de l’admission de la République fédérale de Yougoslavie en tant qu’Etat Membre des Nations Unies.

SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE CONSACRÉE À CE SUJET

Déclarations

M. MOHAMMED RASHID AL-ABSI (Emirats arabes unis) a exprimé le soutien de son pays aux recommandations de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée à la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social tenue à Genève en juin 2000. Ajoutant que malgré les efforts déployés pour lutter contre la pauvreté, plus d’1,25 milliard d’êtres humains souffrent encore d’extrême pauvreté sur la planète, il a regretté que les réponses apportées soient insuffisantes au regard des objectifs à atteindre dans le domaine du développement économique et social. Les problèmes sociaux et de développement nécessitent la mise en oeuvre de dispositions pertinentes telles que la réduction du fardeau de la dette, le transfert de technologies, l’ouverture des marchés des pays développés, et imposent également de trouver les moyens de financer les activités de développement. Le représentant a ajouté qu’il fallait promouvoir un environnement international juste et équitable et il a précisé que, dans ce but, les Emirats arabes unis avaient mis en place des politiques de développement en direction des secteurs de la santé, de l’éducation et de la culture, reposant notamment sur le principe d’égalité des sexes. Il a ajouté qu’il fallait tenir compte des préoccupations des personnes âgées et des jeunes qui sont des acteurs clés du développement. Il a ensuite rappelé que son pays avait accordé des crédits aux pays en développement pour la construction d’écoles ou d’hôpitaux. Il a conclu en souhaitant une mise en oeuvre rapide et efficace des recommandations du Sommet de Copenhague de 1995 et de la Déclaration de Genève de juin 2000, afin de poser les fondements d’un effort international en faveur du développement économique et social.

M. AHMED ABOULGHEIT (Egypte) a rappelé que lors de la réunion de l'Assemblée générale, en juin dernier, les pays se sont engagés à faire des aspects sociaux du développement une priorité et ont souligné que le développement social constitue un tout indivisible avec le développement économique. La pauvreté représente aujourd'hui le défi le plus important que la communauté internationale doit relever, et l'Egypte exprime donc le souhait que les engagements pris ne restent pas lettre morte, tout en rappelant que le développement national est étroitement lié à la question de la mobilisation et de la répartition des ressources.

En effet, a souligné le représentant, le développement social exige des programmes en faveur de l'éducation, de la formation, de l'emploi, et cela suppose des financements et des ressources en provenance non seulement des pays en développement, mais aussi de la communauté internationale. Les politiques sociales reposent sur des politiques économiques de croissance. Des critères de développement injustes peuvent déstabiliser la paix et la sécurité internationales. Les politiques de développement social ne peuvent être mises en oeuvre que si l'environnement international est propice et clément.

Le représentant a rappelé que l'Egypte travaille à la mise en place d'un nouveau contrat social sur la base d'un partenariat entre le Gouvernement et la société civile. Dans cet ordre d'idée, il a recommandé que les pays réfléchissent ensemble à un mécanisme qui ferait des petits projets un moteur de développement. La stratégie de l'Egypte est fondée sur le renforcement des politiques de croissance et la maîtrise du taux d'accroissement de la population, l'approfondissement des pratiques démocratiques et la protection des droits de l'homme. Pour le représentant, la communauté internationale souhaite réellement mettre en oeuvre les recommandations de Copenhague, pour cela, il faut que les efforts nationaux et internationaux soient conjugués et que les pays développés offrent une aide technique aux pays en développement.

M. ANANT G. GEETE (Inde) a rappelé que la 24ème session extraordinaire de l'Assemblée générale a offert aux gouvernements l'occasion de tracer les grandes lignes d’une action future après avoir examiné les progrès réalisés dans la mise en oeuvre des dix points d’engagement de la Déclaration de Copenhague. Cet examen, a-t-il continué, a permis de faire ressortir le fait que, la plupart, sinon tous ces engagements n'ont pas été atteints, expliquant cet échec collectif par l'insuffisance de la coopération internationale. Cela semble extraordinaire, a-t-il indiqué, étant donné qu'entre le Sommet de Copenhague et la session extraordinaire, la mondialisation s'est encore renforcée, a connu une crise et a été soumise à un examen minutieux. L'effet contagieux de la crise financière, intervenue au milieu des années 90, a montré qu'aucun pays, aucun groupe de pays ne peut s'isoler des problèmes des autres, a-t-il déclaré. Le représentant a fait observer que cette crise a aussi démontré que tandis que les premiers symptômes d'une crise apparaissent dans les secteurs financier et économique, ses effets les plus dévastateurs pèsent sur le tissu social et la stabilité politique. A cet égard, il a mis l'accent sur la nécessité de promouvoir le plus vite possible la mondialisation, tout en mettant en garde contre ses effets négatifs, de même que le développement social.

M. Geete a cité différents exemples illustrant le manque de volonté politique pour travailler ensemble à la mise en oeuvre des engagements pris sans contrainte par la communauté internationale à Copenhague. Le représentant a également repris les propos prononcés hier lors d'une réunion de l'ECOSOC, selon lesquels pour atteindre l'objectif visant à réduire de moitié le nombre des personnes souffrant de la faim d'ici à 2015, il faudrait réduire ce nombre de 20 millions de personnes chaque année, au lieu des 8 millions par an enregistrés au cours des années 90. Le représentant a néanmoins estimé que le rapport du Secrétaire général sur cette question comporte deux points positifs, à savoir l'engament pris par deux pays d'élever à 1% de leur PNB leur Aide publique au développement (APD) et le renforcement de l'initiative HIPC. Ces mesures sont les bienvenues, mais sont loin de répondre complètement au problème, a-t-il ajouté. Le représentant a estimé que le déclin de la coopération internationale pour le développement ne se reflète pas uniquement dans la baisse continue de l'APD. Nos partenaires du monde développé devraient avoir la volonté d'aborder des questions structurelles fondamentales telles que le protectionnisme qui entrave les exportations des pays en développement, les mécanismes régulatoires de contrôle des mouvements de capitaux à court terme, la transparence dans le fonctionnement des institutions financières internationales y compris les banques commerciales transnationales, la levée progressive des subventions agricoles et un accès plus important aux innovations technologiques, notamment dans le secteur de la santé, afin d'équilibrer les droits de propriété intellectuelle avec les besoins des malades des pays en développement, a-t-il conclu.

M. HIDEAKI KOBAYASHI (Japon), a estimé que le thème de la session spéciale «Le développement social pour tous à l’heure de la mondialisation» était particulièrement approprié dans la mesure où il a contribué à aiguiller la discussion sur les mesures concrètes à envisager pour répondre aux défis posés par la mondialisation.

Il a rappelé que le Premier Ministre japonais Mori avait annoncé pendant le Sommet du millénaire une contribution supplémentaire au Fonds pour la sécurité humaine, créé pour mettre en oeuvre une approche des problèmes principaux de la communauté internationale centrée sur l’être humain. La délégation japonaise insiste sur la nécessité de prendre des mesures concrètes dans l’application des actions suggérées dans les Nouvelles initiatives pour le développement social. A cet égard, le Japon est prêt à financer un programme de coopération à l’intention des pays en développement pour un montant de 15 milliards de dollars dans le domaine des technologies de l’information ainsi que des actions dans le domaine des maladies infectieuses et parasitaires à hauteur de 3 milliards de dollars sur cinq ans.

Le représentant a fait observer qu’il était essentiel pour les principaux acteurs dont les Nations Unies, les Etats Membres, les organisations internationales et la société civile, de s’engager dans un suivi effectif en renforçant leur coordination et en partageant leur expérience.

M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie), s’exprimant au nom des pays d’Amérique latine et des Caraïbes membres du Groupe de Rio, a fait valoir que la session spéciale où ont été proposées des actions et des initiatives novatrices destinées à accélérer l’application des Accords passés à Copenhague, était un succès dont tous les Membres de l’Organisation pouvaient être fiers. Il a déclaré que les pays membres du Groupe de Rio réaffirmaient devant l’Assemblée générale la décision de leurs gouvernements de mener des politiques économiques et sociales qui placent l’être humain au centre des préoccupations et qui conduisent leurs pays sur la voie du développement durable. Il a également indiqué que les pays du Groupe de Rio souhaitaient dire à nouveau qu’ils s’engageait à recourir à des formes transparentes de gouvernement qui puissent être évaluées par leurs concitoyens. Ils poursuivront également leur combat contre la corruption, un fléau qui affecte de la même façon pays développés et pays en développement, a-t-il déclaré.

Le représentant a par ailleurs indiqué que l’Amérique latine dans son ensemble avait réalisé des progrès notables dans la recherche de solutions pour répondre à la pauvreté qui y prévaut mais qu’il existait encore de larges secteurs de la population qui ne bénéficiaient pas de ces progrès ou des bénéfices de la mondialisation. Dans la Déclaration de Carthagène, adoptée lors la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement qui s’est tenue en juin à Carthagène, en Colombie, les coauteurs mettent en avant l’engagement de la région à l’égard de la dimension humaine du développement et définissent des mécanismes pour réduire l’inégalité économique et l’incidence élevée de la pauvreté sur les nations de la région. A cette occasion, nous avons également insisté sur la nécessité d’accroître les flux commerciaux et d’abolir les mesures protectionnistes mis en place par les pays industrialisés particulièrement dans le secteur agricole, a-t-il rappelé. Un appel a également été lancé à cette occasion pour que soit trouvée une solution juste et durable au problème de la dette.

M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal) a rappelé que le document final de la 24ème session extraordinaire, intitulé "Nouvelles initiatives" souligne la responsabilité de la communauté internationale dans le contrôle d'une mondialisation à double vitesse, dans les traitements de la crise de la dette, de l'accès au marché des produits d'exportation des pays du Sud ainsi que de l'accroissement substantiel et qualitatif de l'Aide publique au développement (APD). La Déclaration politique adoptée par la session extraordinaire de Genève, a-t-il poursuivi, souligne que l'insécurité, les crises financières, la pauvreté, les inégalités sociales, l'exclusion et la marginalisation d'un nombre important de personnes dans de nombreux pays sont visiblement aujourd'hui des obstacles à l'intégration des pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, dans l'économie mondialisée. L'élimination de la pauvreté, l'emploi productif et l'intégration sociale sont des objectifs fondamentaux pour nos gouvernements et il est par conséquent essentiel, de renforcer la coopération internationale à cette fin pour que puisse être atteint l'objectif de la réduction de moitié, d'ici à 2015, de la proportion de la population vivant dans un état d'extrême pauvreté, a-t-il déclaré.

Le représentant a indiqué que sa délégation considère que l'on devrait accorder un intérêt prioritaire à la mobilisation de ressources additionnelles en faveur de l'éducation afin d'atteindre notamment les objectifs convenus lors du Forum mondial pour l'éducation, tenu à Dakar en avril 2000. En ce qui concerne l'objectif de scolarisation universelle, a-t-il ajouté, il importe que la communauté internationale lance, avec effet immédiat, une initiative mondiale visant à élaborer des stratégies aptes à mobiliser les ressources nécessaires pour apporter un soutien effectif aux efforts nationaux que nos gouvernements déploient. M. Ka a affirmé que si l'on veut parvenir à l'éducation pour tous, il faudra accroître l'APD et procéder à un allègement de la dette de quelque 8 milliards de dollars par an. Les mêmes efforts devraient être fournis en faveur de la santé, en facilitant l'accès aux soins de santé grâce à des prix abordables et à une lutte mondiale déterminée et coordonnée contre le Sida, en Afrique et ailleurs. Le représentant a conclu en indiquant que son Gouvernement, avec l'appui de ses partenaires bilatéraux et multilatéraux, s'emploie activement à redéfinir sa stratégie nationale de lutte contre la pauvreté en mettant l'accent sur le renforcement des capacités des populations et la promotion de l'autoprise en charge, en ciblant particulièrement les jeunes et les femmes des zones vulnérables.

M. HIPOLITO ZOZIMO PATRICIO, Vice-Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Mozambique, s'est associé aux déclarations faites par le représentant du Botswana au nom de la Communauté de développement de l'Afrique australe et par le représentant du Nigéria au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a déclaré que le rapport sur la mise en oeuvre du Sommet mondial pour le développement social est l'occasion d’évaluer les progrès et les revers que connaît la mise en oeuvre de la Déclaration de Copenhague et le Programme d'action. Il s'est déclaré encouragé par les progrès enregistrés, notamment en matière d'alphabétisation, d'espérance de vie, de parité et d'allocation de ressources nationales au développement social. Il s'est déclaré préoccupé par le fait que la pauvreté ait continué à croître et le fardeau de la dette à s'alourdir. Pour renverser cette situation, il convient notamment de prendre des mesures pour mettre en œuvre les décisions prises à la vingt-quatrième session extraordinaire des Nations Unies sur le développement social qui s'est tenue en juin dernier à Genève. Il a rappelé qu'à l'occasion du Sommet du millénaire les

gouvernements se sont engagés à œuvrer pour réduire la pauvreté qui touche plus de 1,2 milliard de personnes dans le monde. A cet égard, il a estimé que l'adoption et la mise en œuvre de mesures efficaces pour promouvoir le développement et réduire la pauvreté requièrent une l'adoption d'une approche multidimensionnelle par les acteurs nationaux et internationaux. La volonté politique des gouvernements est un élément fondamental du succès, a-t-il poursuivi, indiquant que l'annulation de la dette extérieure des pays fortement endettés est une des mesures les plus importantes à prendre. Il a expliqué que l'accélération de l'allègement de la dette est crucial pour assurer le développement durable, notamment si on prend en compte que l'épargne qui en résulte peut être utilisée pour améliorer les secteurs sociaux comme cela est le cas au Mozambique, qui bénéficie de mesures d'allègement de la dette, notamment de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).

Il a indiqué que la pauvreté absolue touche 69,4% de la population du Mozambique et qu'ainsi plus de deux tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Il a fait état des progrès enregistrés à la suite de l'adoption du Plan quinquennal de son pays pour la période 1995-1999, notamment en matière de santé, d'éducation de sécurité alimentaire, de services de fourniture d'eau et de création d'emploi. Il a notamment expliqué que, dans ce cadre, quelque 90 000 ménages qui vivent dans la pauvreté absolue ont bénéficié des programmes d'aide alimentaire et de projets de création de revenus. Le problème de la pauvreté est néanmoins loin d'être résolu, a-t-il déclaré, en estimant qu'il est temps de mettre en oeuvre les engagements déjà pris, surtout dans le contexte des graves inondations qui ont touché les provinces du Sud et du centre du Mozambique et qui ont eu un impact négatif sur la croissance économique. A cet égard, il a indiqué que le Mozambique a adopté un plan quinquennal pour la période 2000-2004 ayant pour objectif premier l'élaboration d'activités coordonnées et efficaces de réduction de la pauvreté à moyen terme et d'élimination de la pauvreté à long terme. Ce plan comprend le maintien de la stabilité macroéconomique et de la croissance et l'harmonisation entre le Plan d’action et les différentes politiques en matière de population, de sécurité alimentaire, de lutte contre le sida, de mise en oeuvre du Plan d'action de Beijing, d'action sociale, d'emploi et de jeunesse. Il comprend également une politique budgétaire à moyen terme, y compris un cadre fiscal à moyen terme. Ce programme vise en outre à garantir la coordination institutionnelle et les partenariats entre le Gouvernement et les organisations non gouvernementales, religieuses et le secteur privé. Le représentant s'est déclaré encouragé par le fait qu'un nombre de plus en plus important d'Etats examinent l'élimination de la dette des pays qui ont fait montre de détermination pour améliorer la vie de leurs citoyens. C'est un pas important vers le développement, a-t-il déclaré en citant la Déclaration du millénaire. Il s'est enfin félicité de la décision de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international concernant l'éligibilité des pays pauvres dans le cadre de l'Initiative PPTE.

M. SUH DAE-WON (République de Corée) a déclaré qu'en matière de développement social, pour faire face aux trois objectifs principaux définis à Copenhague et lors de la session spéciale extraordinaire, la communauté internationale se doit de relever plusieurs défis. Il y a d’abord la “mondialisation” qui, d’une part, est citée en exemple pour les opportunités qu’elle offre et qui, d’autre part, est rendue responsable des récentes tragédies de notre temps. Avec la mondialisation, les pays riches s’enrichissent davantage tandis que les pays pauvres s’appauvrissent toujours plus. Il ne fait aucun doute

que les bénéfices de la mondialisation sont à double tranchant, a estimé le représentant. Il relève donc de la responsabilité des Nations Unies de veiller à ce que ces bénéfices soient distribués équitablement au sein des groupes qui en ont été exclus du fait de leur manque de ressources ou de savoir faire à l’exploiter.

Ensuite, nous sommes de plus en plus souvent témoins de conflits armés et de crises humanitaires dans diverses parties du monde, qui menacent les principes même du développement dans nos sociétés. Le crime organisé et l’usage abusif des drogues restent aussi d’autres obstacles importants et, ce, malgré le travail effectué dans ces domaines pour lesquels la République de Corée recommande une approche coordonnée et des programmes d’assistance technique spécifiques. Enfin, le VIH/sida est devenu l’épidémie la plus dévastatrice de notre temps et requiert une coopération internationale d’urgence. Le représentant a exprimé l’espoir que la session spéciale de l’Assemblée générale sur le VIH/sida en 2001 sera l’occasion de définir toutes les mesures nécessaires non seulement pour prévenir de futures infections mais aussi pour permettre de soigner ceux qui souffrent déjà de la maladie.

Les Etats seuls ne peuvent relever ces défis énormes. A cet égard, le représentant a cité quelques-unes des décisions prises par son Gouvermement en République de Corée notant que le secteur privé joue un rôle important dans le développement social, en permettant aux pays de se relever rapidement de la récession et en instaurant les bases juridiques et structurelles des réseaux de sécurité sociale.

M. JORGE LUIS VALDEZ CARRILLO (Pérou) a affirmé qu'il n'existe pas de stratégies toutes faites et de formules ou mesures uniques faciles à appliquer pour éliminer la pauvreté, car cet objectif touche à toutes les expressions du développement humain. Dans ce contexte, a-t-il indiqué, les identités culturelle, ethnique et historique, de même que la stabilité économique et politique des peuples et des pays doivent être prises en compte pour déterminer des politiques et des mesures ayant des chances de réussir. Il a ajouté que la lutte contre la pauvreté exige également l'existence d'institutions solides, de ressources financières adéquates qui permettent aux mesures de durer dans le temps. Cette lutte, a-t-il poursuivi, nécessite aussi des programmes spécifiques qui identifient des régions et des domaines particuliers de pauvreté ainsi que la volonté politique des gouvernements. En l'absence d'un de ces éléments le cercle vicieux de la pauvreté ne peut être brisé, de même qu'on ne peut parvenir à offrir une meilleure qualité de vie à ses citoyens.

Le représentant, évoquant l'examen de la mise en œuvre des engagements pris lors du Sommet mondial de Copenhague, a rappelé que la mondialisation et les ajustements structurels ont été au centre des débats, tout en estimant qu'ils devraient y rester. A cet égard, il a mis l'accent sur la nécessité de prendre conscience des aspects positifs et négatifs de la mondialisation. Le représentant a par ailleurs déclaré que dans ce nouveau contexte mondialisé, il convient d'engager un dialogue portant sur les modèles économiques, les institutions pertinentes et les mécanismes à même de répondre à cette nouvelle situation. Le représentant a également fait valoir que la question des ressources financières et de la réduction de l'Aide publique au développement reflète une position rigide, estimant que cette question serait certainement au centre des négociations

relatives au financement pour le développement et de celles qui auront lieu lors de la Conférence sur les pays les moins avancés, qui doit se tenir l'année prochaine. Estimant que cette question n'a pour l'instant pas été résolue, il a invité les bailleurs de fonds et les récipiendaires à se pencher ensemble sur le problème du développement social.

M. VALERY KUCHYNSKI (Ukraine) a déclaré que le Sommet de Copenhague de 1995 avait marqué un tournant dans la conception du développement social car pour la première fois, la communauté internationale avait porté un intérêt à des questions jusque là laissées de côté telles que la pauvreté, l’emploi, les maladies, l’illettrisme et la condition des plus démunis. Il a ajouté que, depuis Copenhague, la mondialisation s’était accentuée, causant une fracture entre pays riches et pays pauvres et il a considéré que la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée à la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social tenue à Genève en juin 2000 marquait une nouvelle étape dans l’engagement de la communauté internationale à oeuvrer pour le développement durable et l’éradication de la pauvreté. Il a poursuivi en s’interrogeant sur les moyens à mettre en oeuvre pour atteindre ces objectifs, ajoutant que les conditions préalables à une sécurité sociale pour tous étaient l’existence d’un Etat démocratique avec une économie de marché, une société civile reconnue et où les droits de l’homme et les libertés seraient respectés. Il a considéré que dans le monde interdépendant actuel, il était difficile de penser le développement durable d’un pays sans coopération internationale.

Abordant la situation de son pays, le représentant a expliqué que son gouvernement avait adopté un programme intitulé «Ukraine 2010» qui traduit les orientations définies au plan international dans les secteurs sociaux et du développement. Il a ajouté que l’éradication de la pauvreté était au centre des préoccupations du Gouvernement ukrainien et que les orientations des politiques sociales étaient orientées vers le plein emploi, l’investissement, la redéfinition des lois sociales et fiscales afin de favoriser les entreprises et de consolider une économie sociale de marché. Au-delà des réformes engagées par le Gouvernement ukrainien, il a cité un certain nombre de problèmes auxquels est confronté son pays tels que les conséquences humaines de la catastrophe de Tchernobyl qui coûtent des milliards de dollars à l’Ukraine, évoquant la mise en place d’un système de mesures anti-crise pour répondre à ces défis. Il a souhaité que son pays soit davantage favorisé au plan international en matière d’accès aux marchés, avant de se féliciter de la synergie existant entre les Nations Unies, les institutions de Bretton Woods, les Etats membres, les ONG, le secteur privé afin d’agir de concert pour le développement social.

M. BRUNO RODRIGUEZ PARRILLA (Cuba) a fait observer que la session extraordinaire de l’Assemblée générale qui s’est tenue à Genève pour examiner les suites données au Sommet de Copenhague a malheureusement été l’occasion de réaliser combien la possibilité de respecter les engagements pris au Sommet est plus irréalisable que jamais. Il a également fait remarquer que les doutes sur les possibilités réelles de parvenir à un développement social sont devenus une tendance générale. A l’appui de ce constat, il a indiqué que beaucoup de chefs d’Etat et de gouvernement ont, à l’occasion du Sommet du millénaire, fait apparaître clairement que le fossé et les disparités entre les pays en développement et les pays développés, et entre le groupe à hauts revenus et des désavantagés s’étaient accrus plutôt que résorbés. Dans le monde d’aujourd’hui,

tout est mondialisé sauf la richesse, et le développement social et économique, a- t-il déclaré indiquant que la pauvreté et le chômage, la santé, la nutrition et la sécurité continuent de se détériorer dans le contexte paradoxal de la baisse de l’aide publique au développement et des flux d’investissements en direction des pays du tiers monde et de l’aggravation du fardeau de la dette.

Ceux qui sont plus riches doivent jouer leur rôle dans le cadre des engagements pris à Copenhague et ne pas se dérober à une telle responsabilité, a- t-il poursuivi. Il a estimé qu’il n'est nul besoin de prendre des engagements différents de ceux pris il y a cinq ans et s’est félicité, à cet égard, du fait que le document final de la session extraordinaire de Genève n’ait pas mis en doute les résultats de Copenhague. A la fin du processus de suivi, le rôle de chef de file joué par le Sommet sur le développement social est plus clair que jamais auparavant, a-t-il affirmé. Evoquant notamment la baisse continue de l’aide publique au développement, l’imposition de programmes d’ajustement structurel, il a estimé que seule une scène internationale propre au développement social permettrait aux économies des pays en développement d’être en mesure d’effectuer les différents changements structurels qui rendront possible la formulation de politiques visant au progrès social.

Il a par ailleurs évoqué les politiques et stratégies sociales mises en œuvre par Cuba sur la base de la distribution plus juste et équitable des ressources. Il a notamment fait mention du fait que 100% de la population cubaine profite d’un accès libre à la santé et à l’éducation, de l’espérance de vie de 75 ans, du taux de mortalité infantile de 6,4 pour 1000 naissances, de la protection de 100% des enfants contre 11 maladies prévisibles, d'une moyenne d'un médecin pour 169 habitants, du fait que 99% des enfants vont à l’école primaire. Il a expliqué que ces résultats proviennent de l’allocation prioritaire par le Gouvernement cubain de ressources aux activités à caractère social et a estimé qu’ils témoignaient de la validité de leur conception. Ces progrès ont été réalisés en dépit des effets négatifs de la guerre économique imposée à Cuba par le Gouvernement des Etats-Unis qui a entraîné plus de 67 milliards de dollars de pertes économiques, a-t-il ajouté. Il a par ailleurs affirmé que pour aller de l’avant vers un monde de justice sociale, il convenait de renforcer la coopération et la solidarité. A cet égard, il a évoqué les programmes de coopération auxquels participe Cuba en Amérique latine, en Afrique et en Asie. Il a notamment cité l’établissement d’une école de médecine latino-américaine et d’une autre école dans les Caraïbes.

M. SHEN GUOFANG (Chine) a déclaré que ces dernières années la communauté internationale a porté une attention toute particulière à la question du développement social. L'influence croissante de la communauté internationale dans les stratégies de développement des pays a abouti à des progrès différents selon les pays. Le représentant a indiqué qu'il reste des défis à surmonter notamment en tenant compte de l'accès inégal aux bénéfices de la mondialisation ou encore du fossé qui sépare le Nord et le Sud. Les efforts des gouvernements, des peuples et de la communauté internationale doivent être renforcés afin de réaliser le développement social mondial et promouvoir une prospérité pour toute l'humanité.

Rappelant le document final de la Conférence sur le Développement social, à Genève, et les objectifs spécifiques définis lors de la Déclaration du millénaire, le représentant de la Chine a déclaré qu'il est de notre responsabilité commune de prendre des mesures concrètes pour remplir nos engagements et de faire de nos propositions une réalité. A cet égard,

l'élimination de la pauvreté est la tâche la plus importante du développement social. Les pays développés doivent promouvoir le bien-être à toute la communauté mondiale notamment en apportant une assistance financière et technologique aux pays en développement et en les aidant à atteindre leurs objectifs de développement. L'éducation est en outre une condition fondamentale au développement social. Le niveau d'éducation détermine la qualité et le rythme du développement social. Le représentant a appelé les pays développés à un soutien réel et sincère aux pays en développement dans le domaine de l'éducation. Le représentant de la Chine a aussi noté qu'un meilleur accès aux soins est une composante importante du développement social et des efforts devraient particulièrement être déployés pour freiner l'évolution rapide des personnes contaminées par le VIH/sida.

Concluant, le représentant de la Chine a noté que son pays a surmonté plusieurs difficultés et réalisé des progrès importants dans son développement socioéconomique. Il a indiqué que son Gouvernement continuera de remplir ses engagements dans le domaine du développement social et de soutenir un développement économique et social coordonné et durable. A cet égard, il a déclaré que son pays souhaite travailler avec les autres pays, pour atteindre l'objectif d'un développement social pour tous dans un contexte de mondialisation.

M. GELSON FONSECA (Brésil) s’exprimant au nom des pays membres du Mercosur et des pays associés (Bolivie et Chili) a qualifié les engagements pris à Copenhague de nouveau contrat social, ajoutant qu’il y a trois mois, de nouvelles initiatives avaient été prises pour le développement social à Genève. Il a regretté que, depuis 1995, le monde ait connu des crises économiques sur chaque continent et que les conséquences du phénomène de la mondialisation aient été génératrices de nouvelles inégalités. Il a regretté la réduction paradoxale des montants de l’aide publique au développement. Il a ajouté que les Etats Membres avaient décidé en juin 2000 à Genève de donner suite aux engagements pris au Sommet de Copenhague et que de leur côté, les pays du Mercosur et pays associés ont choisi de souscrire sans réserve à la dynamique du développement social et des droits humains. Il a considéré ensuite que la participation de la société civile et un contexte international propice étaient indispensables dans la mise en oeuvre de programme sociaux. Pour cela, il a préconisé des échanges internationaux ouverts à tous les Etats et sans discrimination, en estimant que le défi considérable consistant à éliminer la pauvreté passait par la promotion du plein emploi et l’intégration sociale. Il a informé les délégués du fait qu’au sein du Mercosur et des pays associés un programme commun avait été élaboré afin de parvenir au développement social, ajoutant qu’une telle dynamique exigeait l’engagement de toute la communauté internationale et que les pays développés devaient de façon cohérente et constante s’engager en faveur du développement social. Il a recommandé une synergie d’efforts pour réaliser les conditions propices à la mise en oeuvre des recommandations de Copenhague et de Genève pour atteindre un monde plus juste, libre et démocratique.

M. MOHAMMAD KAMAL YAN YAHAYA (Malaisie) a fait observer que l’analyse effectuée pendant la Session spéciale mettait en évidence que les problèmes de chômage, de pauvreté, d’inégalité, d’exclusion sociale, de discrimination ainsi que ceux liés aux maladies parasitaires et infectieuses, aux crises économiques systémiques et aux conflits civils, loin de s’améliorer, étaient devenus plus aigus au cours des cinq années écoulées depuis le Sommet de Copenhague. Il s’est toutefois félicité de ce que, en dépit des différences politiques entre les Etats Membres sur les questions internationales, telles que les droits de l’homme, la

gouvernance et la mondialisation, la session spéciale soit parvenue à une série d’Accords portant sur le lancement d’une campagne mondiale contre la pauvreté, la mise en oeuvre de mesures d’allègement de la dette, l’accès des pauvres au microcrédit, la garantie d’accès aux services sociaux même par temps de crises financières et la recherche de sources de financement du développement, nouvelles et novatrices.

Le représentant a évoqué le programme national de développement mis en place par son pays qui met l’accent sur le concept de développement équilibré. Le Gouvernement malaisien, a-t-il indiqué, est particulièrement attentif aux stratégies qui génèrent une croissance économique rapide et durable comme à celles qui assurent une répartition équitable de la croissance entre tous les Malaisiens appartenant à tous les groupes ethniques dans les zones rurales et urbaines.

Il a fait observer par ailleurs, que si le rôle des organisations régionales et internationales, de même que celui des ONG, dans le processus du développement était pertinent, la première responsabilité du succès des programmes sociaux en faveur du développement reste entre les mains des gouvernements. Ils sont seuls capables de remplir les objectifs de programmes globaux, a-t-il fait valoir.

MME SONIA FELICITY ELLIOTT (Guyana) a déclaré, au nom des Etats de la CARICOM, que le Sommet de Copenhague représente une contribution importante pour le développement social. Elle a déploré la plaie que constitue la pauvreté pour le développement de nombreuses personnes à travers le monde malgré une économie qualifiée de “dynamique”. Le sous-emploi, le chômage, le montant élevé de la dette ont grevé les capacités des pays en développement à faire face aux problèmes rencontrés par leurs populations dans ce domaine. Croissance économique et politique sociale réelle se renforcent mutuellement. Dans cette optique, les Etats de la CARICOM ont mis en œuvre de nombreuses mesures, notamment pour financer la protection sociale. Mais l’assistance est devenue de plus en plus ciblée et fondée sur les revenus. Les primes élevées réclamées par le secteur privé, les rendent inaccessibles pour les revenus les plus bas de la société, a constaté la représentante.

Les avantages du développement social sont concentrés dans un petit nombre de pays alors que la pauvreté continue d’augmenter, a-t-elle dit, ajoutant que le cinquième de la population du monde possède 86% du PNB mondial. Les disparités à l’échelle de la planète et la concentration des richesses dans certains pays doivent être surmontées si nous voulons réduire l’insécurité rencontrée par de nombreuses populations mondiales dans leur vie de tous les jours, a poursuivi la représentante du Guyana. Dans cette optique l’annulation de la dette et des intérêts de cette dette, dans certains cas, doivent être envisagés dans les programmes de lutte contre la pauvreté, de même que doit être traitée la question cruciale du VIH/sida.

La communauté internationale est consciente que malgré l’économie florissante un grand nombre de pays donateurs ne dépassent pas les 0,2% de leur PNB pour l’aide au développement. Avec un environnement international propice et un environnement national stable, les recommandations du Sommet de Copenhague sont pourtant réalisables, a-t-elle affirmé. A cet égard, la représentante a encore cité l’accès sans restriction des pays en développement aux marchés à l’exportation, l’importance de la démocratie et d’une bonne gouvernance pour accéder au développement social.

M. LEUTLWETSE MMUALEFE (Botswana), au nom de la Communauté de développement de l'Afrique australe, s'est associé à la déclaration faite par le Nigéria au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a déclaré que, bien que la responsabilité première du développement social incombe aux gouvernements nationaux, il faut encourager des partenariats avec les acteurs non gouvernementaux afin de promouvoir le développement durable, de réduire de moitié la pauvreté, de promouvoir l'emploi et le développement social. La CEDEAO estime qu'il convient, dans le cadre du système des Nations Unies, de parvenir à un accord concret sur un modèle de mondialisation qui serait inclusif et viserait non pas seulement à accroître les flux financiers et commerciaux mais également à améliorer les conditions de vie des citoyens. A cet égard, la CEDEAO veut croire que la Conférence internationale sur le financement du développement qui se tiendra en 2001 se concentrera sur les questions de mondialisation. Il a évoqué les mesures concrètes prises par les Etats membres de la CEDEAO pour améliorer le commerce régional et mondial, notamment l'adoption d'un "Protocole commercial" en septembre dernier.

Il a expliqué que, selon le rapport de la CEDEAO sur le développement humain de 1998, 40% de la population de la région est touchée par la pauvreté, en particulier les femmes et les enfants. Il a expliqué que les catastrophes naturelles, notamment les graves inondations, qu'a connu la région ont constitué un revers pour le développement. Il a indiqué que les conflits en République démocratique du Congo et en Angola sont également un obstacle au développement et que les dirigeants des Etats membres de la CEDEAO se préoccupent de leur règlement pacifique, convaincus que sans la paix, le progrès économique et social est improbable. Il a par ailleurs expliqué que le sida est une tragédie humaine et un défi au développement pour l'Afrique australe qui est la région la plus touchée par l'épidémie. Il s'est félicité du fait que le système des Nations Unies a identifié le sida comme une priorité. La Conférence de suivi de Copenhague a été plus loin en invitant l'Organisation mondiale de la santé, les entreprises pharmaceutiques et d'autres à fournir les médicaments essentiels du traitement contre le sida à des prix raisonnables, a-t-il poursuivi, en indiquant qu'un dialogue du même ordre est en cours dans le contexte du cadre stratégique VIH/sida de la CEDEAO. Il s'est félicité que la question du sida soit en tête des préoccupations du Sommet du millénaire et a accueilli favorablement la décision visant à organiser une session extraordinaire sur le VIH/sida.

Il a, par ailleurs, fait observer que le service de la dette détourne des ressources du développement social. Il a regretté qu'un certain montant de la dette soit lié à des créances d'organisations internationales et s'est félicité du fait que des donateurs bilatéraux ont annulé leurs créances. Il a également indiqué que la CEDEAO est engagée à promouvoir l'éducation pour tous dans un laps de temps aussi court que possible et il s'est félicité de la tenue du débat de haut niveau de l'ECOSOC sur les technologies de l'information. A cet égard, il a lancé un appel aux partenaires du développement pour rendre les technologies plus accessibles et combler le fossé numérique. Il s'est déclaré préoccupé par le déclin de l'aide publique au développement et a lancé un appel aux donateurs les plus importants pour qu'ils respectent l’objectif visant à ce que 0,7% du PNB soit consacré à l'aide au développement.

M. AHMAD AL-HARIRI (Syrie) a déclaré que la 24ème session extraordinaire visait à réaffirmer les engagements pris lors du Sommet de Copenhague dans la lutte contre la pauvreté, fléau qui menace la paix et la sécurité internationales. Il a regretté que les pays développés n’aient pas respecté leurs engagements, notamment en matière d’aide publique au développement et que la mondialisation ait fragilisé les économies des pays en développement en raison notamment de la détérioration des termes de l’échange. Il a souhaité que les avantages du développement économique profitent réellement à tous afin d’éviter toute discrimination et de favoriser une meilleure répartition des richesses.

Il a indiqué que son pays déployait d'importants efforts de développement avec une priorité accordée à l’homme dans les plans de développement socioéconomiques notamment en matière de santé et de développement humain. Il a ajouté que le Gouvernement syrien avait, dans des secteurs plus vulnérables, travaillé étroitement avec les organisations non gouvernementales, l’OMS et le PNUD afin par exemple de lutter contre la malnutrition. Il a également évoqué un plan d’action contre la pauvreté dans les zones rurales de même que les dispositions prises pour garantir l’emploi des jeunes, des femmes et une plus grande parité et égalité entre les sexes. Il a ajouté qu’une bonne éducation pour tous constituait une garantie de démocratie et de bonne gouvernance, ajoutant que le sous-développement et l’analphabétisme étaient étroitement liés. Il a conclu en déclarant que son pays souffrait des problèmes avec Israël dans la mesure où, pour faire face à l’occupation du Golan, il devait mobiliser des moyens militaires considérables et coûteux qui hypothèquent les programmes socioéconomiques en faveur des populations les plus vulnérables, appelant la communauté internationale à faire pression sur Israël afin de résoudre ce problème.

M. SAID BEN MUSTAPHA (Tunisie) a déclaré que le suivi du Sommet social de Copenhague est l'occasion de faire le point sur les progrès réalisés et d'identifier les obstacles pour parvenir à un développement social durable. Le représentant a noté qu'alors que la mondialisation devrait créer plus de richesses et réorienter les flux des capitaux, elle a en fait accentué les déséquilibres. Il a déclaré qu'il est aujourd'hui temps d'aborder courageusement les effets de la mondialisation et de reconnaître le droit au développement dans la réalité, ainsi que le soulignaient les recommandations du Sommet de Copenhague, insistant sur le fait qu'un programme de développement durable doit prendre en compte non seulement les aspects socioéconomiques du développement mais également la protection des droits de l'homme, la participation de la société civile et la solidarité intergénérationnelle. Or, le représentant a regretté le peu de progrès accomplis dans ces domaines et espéré que suite au Sommet du millénaire, qui a établi la lutte contre la pauvreté comme priorité et tablé sur les valeurs de la solidarité, des initiatives réelles seront prises. A cet égard, le représentant a mentionné l'initiative de M. Ben Ali, Président de la Tunisie, consistant à créer un fonds de solidarité destiné à lutter contre les poches de pauvreté et a déclaré que la Tunisie attend un retour sur ce projet humanitaire. Il a enfin déclaré que la Tunisie participe aux travaux de la Troisième Commission et votera en faveur de résolutions visant à lutter contre la pauvreté. En effet, la pauvreté et le dénuement sont des causes d'instabilité, a déclaré le représentant, et lutter contre ces fléaux constitue une cause valable de mobilisation politique.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a déclaré que puisqu’il y a un milliard de personnes dans le monde vivant avec moins d’un dollar par jour, il faudrait que la communauté internationale agisse vigoureusement pour modifier cet état de choses. De même, les proportions désastreuses prises par la pandémie du VIH/sida dans les régions du monde qui peuvent le moins y faire face érode les bénéfices engrangés au cours des décennies précédentes, même dans certains pays qui avaient réussi a augmenter considérablement l’espérance de vie de leurs populations. Il est impossible de répondre aux engagements pris à Copenhague si nous ne faisons pas face à ces défis, a estimé le représentant. Dans cette optique, la Norvège a décidé de doubler son assistance aux programmes multilatéraux de lutte contre le sida et de s’engager plus avant dans la problématique posée par l’épidémie dans le domaine du développement.

Selon le représentant de la Norvège, le financement du développement social est essentiel en particulier pour l’Afrique et les pays en développement. A cet égard, il a appelé les pays donateurs à remplir leurs engagements aux termes des accords conclus avec les Nations Unies et même de les dépasser. La Norvège s’engage a passer de 0,9% de son PNB versés pour l’aide au développement à 1% à l’avenir. Par ailleurs, le représentant a estimé que la manière dont l’aide au développement est utilisée est aussi très importante. Un cadre international plus favorable au développement est nécessaire en matière de commerce et d’investissement, a-t-il poursuivi.

L’annulation de la dette est un autre défi majeur, tandis que les efforts déployés par de nombreux pays pour mettre au point des stratégies de réduction de la pauvreté doivent être soutenus par la communauté internationale, a déclaré M. Kolby. Nous devons renforcer les Nations Unies pour leur permettre de remplir efficacement et pleinement leur rôle dans ce domaine, a-t-il encore affirmé. Combattre la pauvreté, le chômage et l’exclusion sociale sont des tâches qui relèvent non seulement de la compétence des gouvernements et de la communauté internationale, mais aussi du secteur privé et de la société civile. Il faut rapprocher ces acteurs pour qu’ils oeuvrent ensemble à atteindre un objectif commun, a-t-il dit.

M. KIM CHANG GUK (République populaire démocratique de Corée) s'est inquiété que les objectifs du Sommet mondial pour le développement social n'aient toujours pas été matérialisés et que certains indicateurs du développement se soient même détériorés à cause des effets négatifs de la mondialisation. Il a noté que le nombre de pauvres a augmenté et atteint désormais 1,4 milliards de personnes, que plus d'un milliard de personnes sont au chômage et que les mêmes fléaux sociaux continuent de sévir.

Le représentant a souligné que son pays est fermement en faveur des politiques sociales assurant aux populations un accès gratuit aux services d'éducation et de santé, même si le pays en question est en proie à des difficultés dues à des sanctions économiques imposées de l'extérieur avec l'objectif de paralyser le système. Il a souligné qu'aujourd'hui, la République populaire démocratique de Corée œuvre afin d'améliorer le niveau de vie de sa population grâce à une croissance économique nationale autosuffisante.

Le représentant a déclaré que la mondialisation ne devrait pas être imposée aux pays en développement et qu'il est urgent de mettre en oeuvre un ordre économique mondial équitable. Pour ce faire, il a déclaré que les politiques commerciales ainsi que les politiques de financement internationales doivent être revues et coordonnées, et que le fardeau de la dette doit être allégé.

M. SHAMSHAD AHMAD (Pakistan) a déclaré que le développement social relève du renforcement de la personne humaine. Il influence la vie de tout un chacun. La Déclaration universelle des droits de l’homme précise que tout homme a droit à des conditions de vie acceptables dans les domaines de la santé et du bien-être pour lui et pour sa famille, y compris la nourriture, les vêtements, un abri, des soins médicaux et des services sociaux. Le Sommet de Copenhague a permis d’identifier les trois points essentiels que sont l’éradication de la pauvreté, le plein emploi et l’intégration sociale pour traduire ces principes dans la réalité. L’examen de la situation lors de la session spéciale de l’Assemblée générale de Genève, au mois de juin dernier, a permis de constater que depuis cinq ans les inégalités entre les pays, la pauvreté, l’exclusion et la désintégration sociale se sont aggravées. Plus de 4,4 milliards de personnes vivent dans les pays en développement. Trois cinquièmes ne disposent pas de l’accès aux conditions d’hygiène de base, un tiers ne dispose pas d’eau potable et un cinquième n’a pas accès aux soins de santé les plus élémentaires. La pauvreté est le premier prédateur des droits et de la dignité de l’homme, a encore estimé le représentant.

A Copenhague, la communauté internationale a reconnu qu’une croissance économique soutenue et reposant sur des bases solides est la condition indispensable à l’éradication de la pauvreté et à la promotion du développement. Une réalité réaffirmée lors de la réunion de Copenhague + 5. Malheureusement, l’environnement international empêche les pays en développement de créer les conditions permettant de créer cette croissance dans une économie de plus en plus intégrée, a constaté le représentant. Les graves problèmes soulevés quand il s’agit d’honorer la dette extérieure, ne permettent pas aux pays en développement d’investir dans le développement social. En épongeant la dette extérieure, les sommes ainsi économisées pourraient être consacrées au secteur social, et en particulier à l’éducation et aux soins de santé. Par ailleurs, la tendance à la diminution persistante des montants alloués à l’aide publique au développement devrait être inversée et les pays en développement devraient pouvoir accéder aux marchés internationaux pour obtenir les ressources nécessaires à leur développement économique et social. Le représentant du Pakistan a encore cité le conflit non résolu du Jammu-et-Cachemire comme étant un facteur affectant le développement de la région tout entière.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a déclaré que l'amélioration des indicateurs de développement social ne pouvait avoir lieu dans l'isolement et passait par la création d'un environnement mondial favorable. Or le représentant a fait remarquer qu'à l'heure de la mondialisation de l'économie et des régimes commerciaux, la marginalisation et l'exclusion persistent. L'aide au développement a diminué, la dette a augmenté et les systèmes financiers internationaux n'ont intégré aucun objectif social. Au Sommet de Copenhague, les pays avaient promis qu'ils allaient partager l'information, aider à la formation, réduire le fardeau de la dette et les effets négatifs des turbulences de la finance internationale. Toutes ces promesses doivent encore être tenues.

En second lieu, le représentant a réitéré l'importance des programmes visant à éradiquer la pauvreté et a souligné l'efficacité des programmes qui facilitent l'accès au microcrédit. Il a déclaré qu'au Bangladesh, des microcrédits, combinés avec d'autres initiatives en matière de logement et d'éducation, ont permis d'améliorer la situation des pauvres et des sans-abri, et plus spécifiquement des femmes.

Le représentant a également déclaré que le développement social nécessite l'intervention d'Etats forts. Alors qu'il est fréquent d'entendre que le rôle de l'Etat dans le développement est amené à diminuer, M. Chowdhury a, au contraire, affirmé que seuls des Etats forts sont capables d'édifier des partenariats efficaces avec la communauté et la société civile susceptibles de garantir une participation démocratique.

MME MARY JO B. ARAGON (Philippines) a rappelé que l'examen des engagements pris au Sommet de Copenhague a été l'occasion de réaliser, aussi bien individuellement que collectivement, que beaucoup reste encore à faire pour que tous les peuples bénéficient du progrès et de la prospérité, et notamment les 1,2 milliard de personnes vivant avec moins d'un dollar par jour. Cet examen, a-t- elle poursuivi, nous a également permis de nous rendre compte que les besoins spécifiques des personnes vulnérables, désavantagées et marginalisées de nos sociétés doivent être abordés, et qu'à cette fin, des ressources sont nécessaires pour parvenir à atteindre l'objectif de développement social fixé il y a cinq ans. La représentante a rappelé que cette session extraordinaire a notamment mis l'accent sur la nécessité de présenter des mesures permettant d'augmenter les offres d'emploi pour les femmes par le biais de formation et de l'enseignement, de même que de faciliter l'accès des femmes au microcrédit, de façon à venir en aide au petites et moyennes entreprises qu'elles créent.

Mme Aragon a expliqué qu'aux Philippines les stratégies en faveur des pauvres sont partie intégrante des plans de développement. Mon pays, a-t-elle ajouté, cherche à réduire la pauvreté en adoptant et mettant en oeuvre des mesures au sein du cadre de travail général de formation d'un capital humain, et ce, en améliorant les services sociaux de base, en élargissant le microcrédit et en renforçant le pouvoir des pauvres. Nous avons pour objectif de réduire notre taux de pauvreté et de le faire passer de 31,8% en 1997 à 25-28% en 2004. La représentante a aussi engagé les autres Etats Membres à ne pas reléguer les engagements pris il y a quelques mois au rang d'archive de l'Organisation. Elle a, par ailleurs, indiqué que sa délégation estime que la réunion de haut-niveau consacrée au financement du développement qui se tiendra l'année prochaine constituera un événement des plus importants, étant donné qu'elle doit être l'occasion de débattre des actions nécessaires pour parvenir à achever l'objectif du développement pour tous. A cet égard, elle a exprimé l'espoir que cette réunion se penchera sur la question des ressources, question essentielle en vue de mener à bien les plans et actions relatifs à la pauvreté et de faire en sorte que le plus grand nombre accède au progrès et à la prospérité.

M. DMITRY V. KNYAZHINSKIY (Fédération de Russie) a déclaré que la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le développement social a été le point culminant de la réflexion des Nations Unies dans ce domaine. Ce large débat a permis de tirer les leçons des soubresauts économiques et sociaux rencontrés au XXe siècle et de confirmer que le processus de mondialisation contient des problèmes sociaux, mais aussi de nouveaux risques et de nouveaux enjeux pour la communauté internationale. Le représentant a évoqué les trafics d’armes et de stupéfiants et les nombreux phénomènes qui perpétuent l’insécurité des pays en développement et sapent leur capacité à promouvoir le développement. Selon lui, seul un petit nombre de pays développés ont tiré les bénéfices de la mondialisation.

Il faut combler le fossé entre les riches et les pauvres, a dit le représentant, estimant que l’éradication de la pauvreté passe par la promotion du développement économique et social. La Russie se félicite de voir que certaines initiatives positives pour les pays à l’économie en transition ont été mises en place. Il a, par ailleurs, insisté sur le rôle des gouvernements dans la création des conditions du développement durable. Le Gouvernement russe est, en ce qui le concerne, passé à une stratégie à long terme basée sur une croissance économique durable, sans abaissement du niveau de vie de la population et sur la stabilité politique. Les initiatives évoquées à Copenhague et Genève servent de principes directeurs importants pour arriver à un ordre économique mondial plus équitable, a-t-il encore déclaré.

M. ENRIQUE GONZALEZ TIBURCIO (Mexique) a indiqué que la politique sociale du Mexique avait effectué d’importantes avancées dans les domaines pris en compte par le Sommet social. L’espérance de vie est passée à plus de 75 ans, la moyenne scolaire est de 7,8 classes, le taux d’analphabétisme est en diminution et se situe à 10%, la mortalité des moins de cinq ans a baissé et se situe aujourd’hui à 28 pour mille, le chômage dans les zones urbaines a diminué significativement. La participation responsable de la société dans les actions sociales a eu une influence évidente dans ces résultats. L’égalité des sexes a constitué une ligne d’action importante dans la politique sociale. Différents programmes de lutte contre la pauvreté ont mobilisé 50% de leurs ressources aux besoins spécifiques des femmes.

Le représentant a fait observer que les engagements de Copenhague, repris à Genève, obligent l’ensemble des nations à mettre en oeuvre des actions plus énergiques en faveur de la population en situation de pauvreté. Il a déclaré que sa délégation soutenait la proposition de réduire le niveau de l’extrême pauvreté de moitié d’ici à 2015.

M. DAUDI N. MWAKAWAGO (République-Unie de Tanzanie) a rappelé qu’après le Sommet de Copenhague de 1995 sur le développement social, la Conférence de Genève de juin 2000 avait adopté une déclaration intitulée “Nouvelles initiatives pour le développement social”, renouvelant et renforçant l’engagement de la communauté internationale à lutter pour l’éradication de la pauvreté, à promouvoir le plein emploi productif, à contribuer à l’intégration sociale afin de parvenir à des sociétés plus justes et plus équitables. Il a poursuivi en expliquant que l’introduction, au plan national, de l’économie de marché avait fragilisé la capacité d’intervention de l’Etat en faveur des politiques sociales, soulignant qu’un consensus apparaissait de nouveau sur la nécessité de renforcer les institutions publiques afin de créer le cadre d’une stratégie de développement social qui devrait, selon le représentant, être orientée vers les questions de formation, de santé, d’emploi, et de services sociaux envers les populations les plus vulnérables. Il a ajouté que le manque de ressources et d’infrastructures, la détérioration des termes de l’échange et le fardeau de la dette étaient autant de facteurs hypothéquant les efforts déployés pour éradiquer la pauvreté. Ajoutant que le manque d’accès à l’éducation et aux services de santé était aussi au nombre des obstacles, le représentant a souhaité un effort accru de la communauté internationale.

Abordant la situation de son pays, il a rappelé que, depuis son indépendance, la République-Unie de Tanzanie avait promu le développement social et que, après le Sommet de Copenhague, elle avait adopté une stratégie pour l’éradication de la pauvreté et le développement économique et social. Il a regretté qu’au moment où son Gouvernement allouait davantage de budget aux politiques sociales, l’aide au développement soit en déclin. Il a ajouté que la mise en œuvre des recommandations du Sommet de Copenhague avait été compromise par le poids de la dette publique, le seul service de la dette mobilisant 30% du revenu national tanzanien. Il a ensuite abordé la question des réfugiés que son pays accueille, de même que le problème du VIH/sida et des problèmes de santé qui nécessitent des investissements considérables de la part de son Gouvernement. Il a conclu en se félicitant de l’accession de son pays au rang des pays pauvres les plus endettés, espérant que cette mesure lui permettra de bénéficier de fonds nécessaires au financement de programmes d’éradication de la pauvreté.

M. LARRY CARP (Etats-Unis) a déclaré que de nombreuses barrières empêchent encore la pleine réalisation des recommandations de Copenhague et que l'attention doit désormais être portée sur les mesures à prendre pour que les engagements pris à Copenhague deviennent réalité. Le représentant a déclaré que les politiques économiques ne peuvent être envisagées séparément du contexte économique et social dans lequel elles sont mises en œuvre et a insisté sur l'importance de la bonne gouvernance comme facteur de développement social. Il a souligné que les Etats- Unis soutiennent la tendance qui se fait jour dans la communauté internationale ainsi que dans les institutions multilatérales de financement du développement, et qui consiste à prendre en compte les conséquences sociales des programmes d'ajustement structurel. Cependant, il a déclaré être convaincu que des élections régulières et libres, la primauté du droit, la transparence des processus politiques, la responsabilité des gouvernements et l'indépendance des médias constituent les bases d'une société stable.

Sur le sujet de la mondialisation, le représentant a déclaré que celle-ci est une réalité et non une option de politique économique et qu'à ce titre elle est irréversible et ne peut être évitée. La mondialisation révolutionne le monde et peut générer des bénéfices considérables pour les pays en voie de développement, en favorisant le commerce, par exemple, ou adaptant les nouvelles technologies, telles que le e-commerce, l'enseignement à distance et l'information sur la santé, aux conditions locales. Cependant, le représentant a reconnu que tous les pays en développement ne bénéficient pas de façon égale de ses avantages. A cause de structures fondées sur la discrimination, il existe des groupes plus vulnérables, notamment les femmes, qui n'ont pas accès aux avantages apportés par la mondialisation, ni même à un niveau d'éducation qui leur permettent de participer pleinement à la nouvelle économie. C'est la raison pour laquelle il est important que chaque pays mette en œuvre des politiques sociales qui favorisent l'éducation, le développement du secteur privé et la circulation de l'information afin que chacun, y compris les femmes, puissent profiter des avantages de la mondialisation économique.

Le représentant a néanmoins reconnu que les pays en développement ne peuvent entreprendre cette tâche seuls et que l'aide internationale demeure nécessaire notamment dans des domaines tels que le formation au commerce, l'allègement de la dette, le développement des capacités numériques. Par ailleurs, le représentant a déclaré que son pays travaille avec le Japon et l'Union européenne afin de

promouvoir l'intégration des pays en développement dans le commerce international et a précisé que les Etats-Unis et l'Union européenne ont fait des propositions consistant à offrir à toutes les exportations en provenance des pays en développement un accès sans droits de douane à leurs marchés.

M. SUDJANANAN PARNOHADININGRAT (Indonésie) a déclaré que la session extraordinaire de l’Assemblée générale, consacrée à la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social, qui s’est tenue à Genève en juin 2000, avait permis d’aborder la question des conséquences de la mondialisation sur le développement social. Il a ajouté qu’au cours de cette rencontre, le constat avait été fait que la pauvreté augmentait et que les services sociaux étaient en déclin. Il a donc apporté le soutien de son pays aux initiatives consistant à établir un consensus entre les acteurs du développement sur les mesures à prendre afin de réduire le nombre de personnes vivant en situation d’extrême pauvreté d’ici à 2015. Au rang des obstacles au développement économique et social, le représentant a cité le fardeau de la dette, souhaitant également que l’aide publique au développement soit effectivement portée à 0,7% du PNB des pays développés et que les initiatives régionales de développement économique et social soient renforcées. Il a ensuite estimé que sans revenus et sans emplois, le développement ne peut être atteint et il a expliqué que les bases du développement social étaient la mise en place d’un droit du travail, la garantie de l’égalité entre hommes et femmes devant le travail, l’assurance d’une protection sociale pour tous et la promotion du dialogue social. Il a poursuivi en se félicitant de l’attention portée par l’Organisation internationale du Travail à la condition féminine et à la féminisation de la pauvreté et a par ailleurs regretté le déclin de l’assistance apportée par l’UNICEF à l’Indonésie dans son programme pour le bien-être des femmes et des enfants pour l’exercice 2001-2005. Il a conclu en déclarant que son pays était un fervent partisan du développement social.

M. ARTHUR C. I. MBANEFO (Nigéria), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé que malgré des avancées positives constatées dans les domaines économique et social, le fossé entre les pays développés et les pays en développement, en termes de répartition des biens, a continué de s’élargir au cours des cinq dernières années. Plusieurs phénomènes ont été identifiés comme étant responsables de cet état de fait et, notamment, les défis de la mondialisation et la diminution des montants alloués à l’aide publique au développement. Le représentant s’est félicité des mesures prises pour réduire l’impact social négatif des turbulences financières au niveau international et le renforcement de la participation des pays en développement au processus de prise de décisions dans les matières relevant de l’économie internationale. M. Mbanefo s’est aussi prononcé en faveur d’un accès sans restriction au marché à l’exportation des pays en développement ce qui, selon lui, devrait renforcer la croissance, créer des emplois et réduire la pauvreté.

La dette extérieure est un autre thème qui réclame une attention urgente, a poursuivi le représentant du Nigéria. Les montants affectés au remboursement restent très élevés, rendant presque impossible la mobilisation des ressources locales pour les affecter au renouvellement social et à l’éradication de la pauvreté. La dette constitue aujourd’hui l’obstacle majeur à l’élimination du chômage et du sous-emploi dans les pays en développement, a-t-il ajouté, estimant que l’annulation de la dette doit être envisagée pour libérer les ressources qui permettront de construire les bases d’un renouvellement de l’économie et du développement social. Le représentant a encore mentionné la pauvreté extrême de

l’Afrique subsaharienne et l’impact dévastateur du VIH/sida sur le continent africain. Selon lui, l’éducation est le facteur clef d’une économie mondiale technologique qui peut fournir aux pays en développement l’occasion de surmonter les obstacles qui les empêchent d’atteindre leurs objectifs de développement social.

M. PIOTR OGONOWSKI (Pologne) a indiqué que son pays s’associait à la déclaration de la France au nom de l’Union européenne et des pays associés. Il a réaffirmé le soutien sans réserve du Gouvernement polonais aux objectifs de la Déclaration de Copenhague sur le développement social ainsi qu’au Programme d’action et au document publié à l’issue de la 24ème Session spéciale de l’Assemblée générale. Il a mis en avant les actions menées dans ce domaine par le Gouvernement polonais. Les objectifs identifiés à Copenhague ont amené le Gouvernement polonais à faire porter ses efforts sur la réduction de la pauvreté, la promotion de l’emploi productif et l’intégration sociale. Il a introduit quatre réformes structurelles majeures dans les secteurs de l’administration, de l’assurance sociale, des soins médicaux et de l’éducation. Il a déclaré prioritaires dans la politique sociale du gouvernement la réduction de la pauvreté et de l’exclusion sociale.

Le représentant a indiqué que la Pologne avait accepté les principes d’allègement de la dette des pays les plus endettés et décidé de participer activement à ce processus. Etant elle-même en voie d’achever sa transition vers une économie de marché, la Pologne est elle-même un pays qui doit faire face à de nombreux défis économiques et sociaux, a-t-il fait observer. Se joindre à l’initiative en faveur des pays les plus endettés pour marquer sa solidarité avec les pays les plus pauvres est donc un effort significatif de sa part qui s’élèvera à 240 millions de dollars.

MME NICOLE ELISHA (Bénin) a rappelé les sept objectifs de développement interdépendants retenus par les institutions internationales de développement (l'OCDE, la Banque mondiale et le FMI) et a appelé à l'accélération du processus de leur mise en œuvre. Elle a déclaré croire fermement que les remises et annulation de dette donneront un répit aux pays en difficulté mais ne régleront pas tous les problèmes. En effet, dans l'ordre actuel des relations économiques internationales, si la dette est remise aujourd'hui, le cycle de la dette se remet en marche demain prenant ainsi continuellement en otage les économies des pays en difficulté.

La représentante a souligné qu'il est donc important de réformer le système économique international et de l'améliorer de façon à endiguer la dette et à enrayer le service de la dette. Elle a cependant déclaré que les réformes économiques à elles seules ne suffiront pas pour relancer l'économie des pays les moins avancés. Plus que de la volonté, il faudra aussi de la générosité de la part des partenaires car le développement économique, social et culturel, pour être rapide et concluant, nécessite de gros efforts d'investissement.

MME SOMAIA S. BARGHOUTI, Observatrice permanente de la Palestine auprès des Nations Unies, a déclaré que le thème examiné aujourd’hui par l’Assemblée générale est d’une importance particulière, alors que le monde connaît des problèmes qui exigent une collaboration internationale pour trouver une solution. La situation internationale ne s’est pas améliorée comme on pouvait l’espérer depuis le Sommet de Copenhague, a constaté l’Observateur. La pauvreté a triplé, le chômage a

augmenté de manière importante, les problèmes d’occupation, d’absence de démocratisation constituant autant d’entraves au développement. La Palestine est un pays occupé dont la situation est rendue difficile à cause de l’occupation israélienne et des pratiques d’oppression qui y sont exercées, a affirmé l’Observateur. Le peuple palestinien est confronté à une situation tragique qui menace son avenir. Israël utilise des armes contre des civils dans tous les territoires occupés depuis le 28 septembre, ce qui s’est traduit par le martyr de 114 personnes, de nombreuses autres étant blessées, a poursuivi Mme Barghouti.

Israël fait une guerre contre la population palestinienne qui s’oppose à la profanation de ses Lieux saints, à l’occupation de son territoire, au siège de nombreuses villes et sites sacrés, a-t-elle ajouté. Une situation qui crée de nombreux problèmes pour la vie des Palestiniens dont un quart vit sous le seuil de pauvreté, tandis que le taux de chômage atteint les 20%. Il n’y a pas d’investissement du fait de cette occupation qui a donc un impact négatif sur le développement de la Palestine. En continuant d’occuper certains territoires, Israël nie aux Palestiniens leur droit au développement et à revenir chez eux, comme le prévoient certains textes officiels des Nations Unies, ainsi que le retour des personnes déplacées, a encore estimé l’Observateur, insistant sur le fait qu’il ne peut y avoir de développement sous occupation. Le seul moyen de parvenir à cette fin est de permettre l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. Un soutien de la communauté internationale est également nécessaire alors que les Nations Unies doivent continuer de remplir leur tâche pour un retour à la paix dans la région, a encore déclaré Mme Barghouti.

L’archevêque RENATO R. MARTINO, Observateur permanent du Saint-Siège, a fait valoir le caractère unique du Sommet de Copenhague, qui entre tous les sommets et conférences internationales, est le seul qui ait abordé la question du développement social de façon holistique, en se concentrant sur la centralité des êtres humains dans le processus de développement. Le Sommet de Copenhague a mis l’accent sur le fait que le travail joue un rôle central dans quel que programme de développement social que ce soit, a-t-il fait observer. Les politiques de l’emploi ne peuvent être séparées du sujet du travail qui est l’être humain. Il a été porté récemment, notamment au sein de l’Organisation mondiale du Travail, une attention renouvelée aux conditions de travail. Le Saint-Siège soutient les efforts visant à assurer une protection accrue des droits des travailleurs du monde entier, à améliorer les conditions de travail et à éliminer rapidement les pires formes du travail des enfants.

Le chômage de longue durée et le chômage des jeunes restent un grand défi du développement social, a déclaré l’Observateur. Le Saint-Siège espère que les institutions des Nations Unies, y compris les institutions financières internationales et le monde des affaires, aborderont ce problème de manière concertée dans les années qui viennent.

JENO C. A. STAEHELIN, Observateur permanent de la Suisse auprès des Nations Unies, a déclaré qu’en invitant à Genève la 24ème session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au suivi du Sommet social, la Suisse s’était fixée comme objectif de promouvoir le dialogue entre les organisations internationales, les gouvernements et les ONG. Un objectif qui présentait deux volets principaux, l’un organisationnel et l’autre politique. En ce qui concerne le volet organisationnel, et plus particulièrement la mise en place d’une plate-forme pour

le dialogue, la volonté de la Suisse était de renouer le dialogue entre tous les acteurs de la société sur la dimension sociale de la mondialisation. La session de Genève s’est déroulée dans un bon climat de discussion, a constaté l’Observateur. Ces débats ont en plus permis d’intégrer la société civile dans un dialogue constructif et d’éviter toute démonstration de violence.

En ce qui concerne le volet politique, il s’agissait pour nous de lancer une initiative multilatérale pour favoriser les synergies et la collaboration entre les organisations internationales chargées des dimensions sociales de la mondialisation, a-t-il dit. Le but poursuivi était de créer un dialogue renforcé entre l’OMC, le FMI, la Banque mondiale, l’OIT et la CNUCED d’une part, et les gouvernements et la société civile, d’autre part. Malheureusement, il n’a pas été possible d’aboutir, a regretté l’Observateur, tout en constatant que la Conférence a pu sensibiliser un certain nombre d’acteurs quant à l’importance de promouvoir la discussion entre les organisations internationales. Il est temps maintenant de se tourner résolument vers l’avenir et d’élaborer de meilleures solutions pour assurer un suivi optimal de Copenhague et de Genève, a-t-il encore déclaré.

M. RAMBHAKTA PB THAKUR (Népal) a rappelé que la plupart des pays en développement sont aujourd'hui engagés dans des processus douloureux de réformes qui ont réduit le contrôle des gouvernements sur leurs propres économies et les ont exposées à la volatilité des marchés internationaux. En conséquence, le fossé entre les riches et les pauvres s'est accru, la pauvreté dans les pays pauvres s'est étendue, et la concurrence pour l'accès à des ressources qui se raréfient est de plus en plus vive.

Le Népal a déclaré approuver les initiatives prises lors du Sommet de Copenhague en faveur de la promotion du plein emploi. Sans emploi productif, la pauvreté ne pourra jamais disparaître et la justice restera lettre morte. C'est la raison pour laquelle le Népal a mis en œuvre un certain nombre de programmes spécifiques tels que les microcrédits pour les pauvres et pense aujourd'hui que le renforcement des compétences de l'ONU dans cette matière constituera la façon la plus efficace de promouvoir l'intégration sociale.

Enfin, le représentant a exprimé son inquiétude face à la baisse de l'aide publique au développement. Satisfait du fait que quelques pays aient réaffirmé leur engagement à consacrer 0,7% de leur produit national brut à l'aide au développement, il s'est cependant inquiété qu'une large partie des ressources des pays en développement soit absorbée par la dette et le service de la dette, ce qui réduit d'autant la capacité d'investissement. Le représentant a engagé ses partenaires créditeurs à élargir les initiatives de réduction de la dette et de façon générale, il a demandé aux pays riches de libéraliser l'accès à leurs marchés.

Droits de réponse

Le représentant d’Israël a exprimé le regret de sa délégation de voir qu’un débat aussi important que celui sur le développement social soit utilisé, par l’Observatrice de la Palestine, pour politiser la question, ce qui ne peut que détourner notre énergie des mesures à mettre en œuvre pour la promotion du développement social, a-t-il dit. Selon le représentant israélien, les enfants palestiniens ont été éduqués à la haine à l’intérieur même de leurs livres scolaires. Ils sont envoyés dans des camps notamment pour apprendre à tirer au

fusil, ils sont donc privés d’une éducation légitime et jetés à la rue pour se livrer à la violence. Certains ont ouvert le feu contre des soldats israéliens avant de se plaindre des violences dont ils sont victimes, a-t-il ajouté. Israël regrette les souffrances du peuple palestinien et se prononce toujours en faveur d’un règlement pacifique du conflit.

Selon le représentant, dans les périodes de calme relatif dans la région, notamment dans les années 80, les relations économiques et le développement économique et social ont été positifs pour les Palestiniens également. Une réalité qui a été rendue possible grâce aux relations de bon voisinage entre Israéliens et Palestiniens. En choisissant d’avoir recours à la violence les Palestiniens amènent la catastrophe économique délibérément, a poursuivi le représentant israélien, estimant qu’ils se rendront peut-être compte, cette fois, que la violence ne paye pas. Si un accord avait pu être conclu à l’issue des dernières négociations de Camp David, le peuple palestinien aurait pu bénéficier d'avantages économiques importants mais, a constaté le représentant, ce sont ceux qui ont refusé l’accord qui rejettent aujourd’hui la faute sur Israël. La situation actuelle fait que nous devons sauvegarder notre population et nous espérons pouvoir revenir au calme indispensable pour arranger les choses, a encore déclaré le représentant.

L’Observatrice permanente de la Palestine a déclaré qu’elle se devait d’apporter quelques précisions aux déclarations faites par le représentant israélien. Israël cherche à nous convaincre qu’il existe une occupation “bénigne” alors qu’elle constitue le facteur le plus dévastateur du tissu social de la Palestine, a-t-elle dit. Quant aux allégations concernant les enfants palestiniens qui ne vont pas à l’école, il faut admettre que les territoires palestiniens se trouvent sous occupation et que c’est cette occupation, avec le siège des villes notamment, qui empêche les enfants de se rendre à l’école. Le Gouvernement d’Israël a par ailleurs mis un terme aux négociations de paix, a ajouté l’Observatrice. C’est lui qui a décidé d’une pause dans les négociations, notre Gouvernement s’est engagé en faveur du processus de paix et réaffirme qu’il est prêt à travailler à le mettre en œuvre, a-t-elle encore affirmé.

Le représentant de la République arabe syrienne, exerçant son droit de réponse, a rappelé que lors du Sommet de Copenhague et lors de la session extraordinaire de l'Assemblée générale, il avait été clairement établi que l'occupation constitue un obstacle au développement social. Il a précisé que l'occupation du Golan a provoqué le déplacement de plus de 500 000 Syriens, que leurs maisons ont été détruites et que ces personnes ont été privées de leurs droits, ce qui a un impact dévastateur sur le développement social. Il a déclaré qu'on peut à ce sujet parler de terrorisme collectif. Il a enfin déclaré qu'Israël pose un défi à la communauté internationale et que le respect des résolutions de l'ONU devrait être une condition pour siéger dans cette Assemblée.

Le représentant d'Israël a repris la parole et précisé que la logique naturelle de la cause et de l'effet semble échapper à la Palestine. En effet, c'est la Palestine qui a décidé de recourir à la violence alors que la solution réside dans la négociation et non dans la confrontation.

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