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AG/DSI/267

LA PREMIERE COMMISSION EXHORTE A L'ADOPTION DE MESURES URGENTES VISANT A FAIRE DU MOYEN-ORIENT UNE ZONE EXEMPTE D'ARMES NUCLEAIRES

26 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/DSI/267


LA PREMIERE COMMISSION EXHORTE A L’ADOPTION DE MESURES URGENTES VISANT A FAIRE DU MOYEN-ORIENT UNE ZONE EXEMPTE D'ARMES NUCLEAIRES

20001026

La Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) a poursuivi ce matin l'adoption de ses projets de résolution avant de les soumettre pour approbation à l'Assemblée générale.

Le projet de résolution sur la création d'une zone exempte d'armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient, qui avait été présenté par le représentant de l'Egypte lors d'une session précédente, a été adopté sans vote. La Commission y prie instamment toutes les parties directement intéressées d'envisager sérieusement de prendre d'urgence les mesures concrètes voulues pour donner effet à la proposition tendant à créer une telle zone. Elle invite tous les Etats de la région, en attendant la création de cette zone, à s'abstenir de mettre au point, fabriquer, mettre à l'essai ou acquérir, d'aucune manière, des armes nucléaires ou d'autoriser l'implantation sur leur territoire, ou sur des territoires placés sous leur contrôle, d'armes nucléaires ou dispositifs explosifs nucléaires.

Le représentant d'Israël s'est joint au consensus lors du vote, tout en précisant que les questions de sécurité nucléaire devraient être abordées dans le cadre du processus de paix. La création d'une telle zone, a-t-il ajouté, passe en premier lieu par l'instauration de relations pacifiques et de négociations directes entre les Etats de la région.

En adoptant par 127 voix pour et 22 abstentions le projet de résolution portant sur la mise en oeuvre de la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, la Commission a lancé une invitation à tous les Etats qui n’ont pas signé la Convention à y adhérer sans tarder. Elle a également exhorté tous les Etats, qui ont signé la Convention mais ne l’ont pas ratifié, à le faire sans tarder.

Les délégations qui se sont abstenues lors de ce vote ont expliqué que tout en partageant les préoccupations humanitaires de la Convention, elles ne sont pas en mesure d'y adhérer en raison d'impératifs de sécurité nationale.

La Commission a également adopté un projet de résolution relatif à la maîtrise des armes classiques aux niveaux régional et sous-régional par 146 voix pour, une contre (Inde) et une abstention (Bhoutan). Elle a adopté sans vote les projets de résolution suivants: mesures de confiance à l’échelon régional; activités du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale; vingtième anniversaire de l’Institut des Nations

Unies pour la recherche sur le désarmement; rapport de la Conférence du désarmement; programme d’information des Nations Unies sur le désarmement; bourses d’études, formation et services consultatifs des Nations Unies en matière de désarmement; Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique; Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes; convocation de la quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement; centres régionaux des Nations Unies pour la paix et le désarmement, rapport de la Commission du désarmement et Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique.

Les représentants des pays suivants ont fait des déclarations et des commentaires généraux: Népal et Pérou. Les représentants d'Israël, de l'Egypte, de la République de Corée, de la Libye, de la Turquie, du Myanmar, de Singapour, de Cuba, de l'Inde, du Pakistan, de la République islamique d'Iran, de la République arabe syrienne, du Cameroun et du Gabon ont expliqué leur vote.

La prochaine réunion de la Commission aura lieu vendredi 27 octobre, à 10 heures.

Adoption de projets de résolution

Armes nucléaires

Aux termes du projet de résolution sur la création d'une zone exempte d'armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient (A/C.1/55/L.16), présenté par l'Egypte, adopté sans vote, l'Assemblée générale prierait instamment toutes les parties directement intéressées d'envisager sérieusement de prendre d'urgence les mesures concrètes voulues pour donner effet à la proposition tendant à créer une zone exempte d'armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient et, pour aider à atteindre cet objectif, invite les pays intéressés à adhérer au Traité sur la non- prolifération des armes nucléaires. Elle demanderait à tous les pays de la région qui ne l'ont pas encore fait d'accepter, en attendant la création d'une telle zone, de soumettre toutes leurs activités nucléaires aux garanties de l'Agence internationale de l'énergie atomique.

L'Assemblée générale inviterait tous les Etats de la région à déclarer, en attendant la création d'une zone exempte d'armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient, leur appui à la création d'une telle zone, et à déposer leurs déclarations auprès du Conseil de sécurité. Elle inviterait également ces pays à s'abstenir, en attendant la création de la zone, de mettre au point, fabriquer, mettre à l'essai ou acquérir, d'aucune manière, des armes nucléaires ou d'autoriser l'implantation sur leur territoire, ou sur des territoires placés sous leur contrôle, d'armes nucléaires ou dispositifs explosifs nucléaires. Elle inviterait les Etats dotés d'armes nucléaires et tous les autres Etats à prêter leur concours à la création de la zone et à s'abstenir en même temps de toute action contraire à l'esprit et à la lettre de la présente résolution.

Armes classiques

Aux termes du projet de résolution portant sur la mise en oeuvre de la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction (A/C.1/55/L.44), présenté par la Norvège et adopté par 127 voix pour et 22 abstentions, l’Assemblée générale inviterait tous les Etats qui n’ont pas signé la Convention à y adhérer sans tarder. Elle exhorterait tous les Etats qui ont signé la Convention mais ne l’ont pas ratifié à le faire sans tarder. Elle demanderait instamment à tous les Etats parties de communiquer au Secrétaire général des informations complètes à ce jour afin d’améliorer la transparence et de promouvoir le respect de la Convention. Elle demanderait de nouveau à tous les Etats et aux autres parties concernées de collaborer pour promouvoir, soutenir et améliorer les soins aux victimes des mines, leur réinsertion sociale et économique et les programmes de sensibilisation au danger des mines ainsi que l’enlèvement et la garantie de destruction des mines disséminées dans le monde. L’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de procéder aux préparatifs nécessaires pour convoquer la troisième assemblée des Etats parties à la Convention à Managua du 18 au 21 septembre 2001.

Désarmement régional et sécurité

Aux termes d’un projet de résolution relatif à la maîtrise des armes classiques aux niveaux régional et sous-régional, (A/C.1/55/L.35), adopté par 146 voix pour, une contre (Inde) et une abstention (Bhoutan)l’Assemblée générale déciderait de procéder d’urgence à l’examen des questions que pose la maîtrise des armes classiques aux niveaux et sous-régional. Elle prierait la Conférence du désarmement, pour commencer, d’envisager de dégager les principes qui pourraient servir de cadre aux accords régionaux sur la maîtrise des armes classiques, et attend avec intérêt un rapport de la Conférence sur la question.

Mesures de confiance y compris la transparence dans le domaine des armements

Aux termes d’un projet de résolution intitulé “ Mesures de confiance à l’échelon régional: activités du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale” (A/C.1/55/L.12), présenté par le représentant du Burundi et adopté sans vote, l’Assemblée générale réaffirmerait son soutien aux efforts visant à promouvoir les mesures de confiance aux niveaux régional et sous-régional afin d’atténuer les tensions et les conflits dans la région, et de promouvoir la paix, la stabilité et le développement durables en Afrique centrale. L’Assemblée générale réaffirmerait également son soutien au programme de travail du Comité consultatif permanent. Par ce projet, l’Assemblée générale soulignerait également l’importance d’apporter aux Etats membres du comité consultatif permanent l’appui indispensable dont ils ont besoin pour mener à bien l’intégralité de leur programme d’activités. L’Assemblée générale soulignerait par ailleurs la nécessité de rendre opérationnel le mécanisme d’alerte rapide en Afrique centrale. Elle prierait en outre le Secrétaire général et le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme de continuer à prêter tout leur concours à la mise en place effective et au bon fonctionnement du centre sous-régional pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale. L’Assemblée générale prierait enfin le Secrétaire général de continuer à fournir une assistance aux Etats membres du comité consultatif permanent pour assurer la poursuite de leurs efforts.

Mécanismes de désarmement

Aux termes d’un projet de résolution relatif au Vingtième anniversaire de l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (A/C.1/55/L.3 Rev.1), adopté sans vote, réitèrerait la conviction que l’Institut doit continuer à conduire des recherches indépendantes sur les problèmes relatifs au désarmement et à la sécurité et à entreprendre des recherches spécialisées demandant un degré élevé d’expertise. L’Assemblée générale appellerait tous les Etats Membres à envisager d’apporter des contributions financières à l’Institut afin d’assurer à long terme sa viabilité et la qualité de ses travaux. Elle recommanderait que le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies recherche, dans le cadre des ressources existantes, les moyens d’accroître le financement de l’Institut.

Aux termes du projet de résolution sur le rapport de la Conférence du désarmement (A/C.1/55/L.5), adopté sans vote, l'Assemblée générale engagerait la Conférence à poursuivre l'examen de sa composition, de son ordre du jour et de ses méthodes de travail.

Aux termes d’un projet de résolution relatif au Programme d’information des Nations Unies sur le désarmement (A C.1 55 L.9), adopté sans vote, l’Assemblée générale recommanderait que le Programme fasse porter principalement ses efforts sur l’information et l’éducation du public de façon concrète et objective pour l’amener à comprendre combien il importe d’appuyer l’action multilatérale dans le domaine de la limitation des armements et du désarmement menée notamment par l’ONU et la Conférence du désarmement.

L’Assemblée générale recommanderait en outre au Programme de continuer de coordonner, produire et gérer le site Internet sur le désarmement dans le cadre du site de l’ONU, de continuer de renforcer l’interaction de l’ONU avec le public, et en premier lieu avec les ONG et les instituts de recherche. L’Assemblée générale recommanderait en outre que le Programme continue d’organiser des débats sur des thèmes intéressant la limitation des armements et le désarmement en vue d’en faciliter la compréhension et de faciliter un échange de vues et d’informations entre les Etats Membres et la société civile.

L’Assemblée générale soulignerait par ailleurs l’importance du versement de contributions au Fonds d’affectation spéciale pour le Programme et inviterait tous les Etats Membres à verser des contributions au Fonds.

Aux termes d’un projet de résolution intitulé “Bourses d’études, formation et services consultatifs des Nations Unies en matière de désarmement” (A/C.1/55/L.13), adopté sans vote, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de continuer dans les limites des ressources existantes, à exécuter chaque année le programme organisé à Genève et de lui présenter un rapport à ce sujet à sa 57ème session.

Aux termes du projet de résolution relatif au Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (A/C.1/55/L.14 Rev.2), adopté sans vote, l'Assemblée générale réaffirmerait son appui énergique à la revitalisation du Centre régional et engagerait une fois de plus tous les Etats ainsi que les organisations internationales, gouvernementales et non gouvernementales et les fondations, à verser des contributions volontaires en vue de renforcer les programmes et activités du Centre régional et d’en faciliter l’exécution. Elle prierait le Secrétaire général de continuer de fournir au Centre régional tout l'appui nécessaire, dans la limite des ressources existantes, afin de lui permettre d'améliorer ses prestations. Elle prierait également le Secrétaire général d'oeuvre de faciliter l'instauration d'une coopération étroite entre le Centre régional et l'Organisation de l'Unité africaine, en particulier dans le domaine de la paix, de la sécurité et du développement.

Aux termes du projet de résolution sur le Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes (A/C.1/55/L.17), adopté sans vote, l'Assemblée générale inviterait tous les Etats de la région à s'associer aux activités du Centre régional et à l'élaboration de son programme de travail en faisant davantage appel aux moyens dont il dispose pour aider à résoudre les problèmes que la communauté internationale rencontre actuellement dans la réalisation des objectifs de la Charte des Nations Unies, en matière de paix, de désarmement et de développement,

et en tirant meilleur parti. Elle exhorterait les Etats Membres, en particulier les Etats d'Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que les organisations gouvernementales et non gouvernementales internationales et les fondations, à apporter au Centre régional les contributions volontaires qui lui sont nécessaires pour renforcer son programme d'activité et en assurer l'exécution.

Aux termes du projet de résolution relatif à la Convocation de la Quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement (A/C.1/55/L.23), adopté sans vote, présenté par le représentant de l’Afrique du Sud au nom du Mouvement des non-alignés, l’Assemblée générale, prenant acte du rapport de la Commission du désarmement et constatant qu’il n’y a pas eu de consensus sur cette question, déciderait de convoquer sa quatrième session extraordinaire consacrée au désarmement sous réserve de la réalisation d’un consensus sur ses objectifs et son ordre du jour. Elle prierait le Secrétaire général de solliciter les vues des Etats Membres de l’Organisation des Nations Unies sur les objectifs, l’ordre du jour et le calendrier de la session extraordinaire et de lui rendre compte à sa cinquante-sixième session.

Aux termes du projet de résolution sur les Centres régionaux des Nations Unies pour la paix et le désarmement (A/C.1/55/L.24), présenté par le représentant de l’Afrique du Sud au nom du Mouvement des non-alignés et adopté sans vote, l’Assemblée générale engagerait les Etats Membres de chaque région et ceux qui sont en mesure de le faire, ainsi que les organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales et les fondations, à apporter des contributions volontaires aux centres régionaux situés dans leur région afin de renforcer et d’exécuter leurs programmes d’activité.

Aux termes du projet de résolution sur le rapport de la Commission du désarmement (A/C.1/55/L.26), adopté sans vote, l'Assemblée générale réaffirmerait le rôle de la Commission en tant qu'organe délibérant spécialisé du mécanismes multilatéral des Nations Unies, rôle qui permet des délibérations approfondies sur des questions précises de désarmement, aboutissant à des recommandations concrètes. Elle prierait la Commission de faire tout son possible pour formuler des recommandations concrètes sur les questions inscrites à son ordre du jour, en tenant compte du texte adopté quant aux "Moyens d'améliorer le fonctionnement de la Commission du désarmement". Elle recommanderait à la Commission du désarmement, à sa session d'organisation de 2000, d'adopter les questions suivantes aux fins d'examen à sa session de 2001: moyens de parvenir au désarmement nucléaire et mesures de confiance concrètes dans le domaine des armes classiques.

Aux termes d’un projet de résolution intitulé “Centre régional des Nations Unies pour la paix et désarmement en Asie et dans le Pacifique” (A/C.1/55/L.33), adopté sans vote, l’Assemblée générale réaffirmerait son appui énergique à la poursuite des activités et au renforcement du Centre. Elle soulignerait l’importance du processus de Katmandou en tant que moyen puissant de développer la pratique du dialogue sur la sécurité et le développement à l’échelle de la région. L’Assemblée générale engagerait par ailleurs les Etats Membres, en particulier ceux de la région de l’Asie et du Pacifique, ainsi que les organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales et les fondations, à verser des contributions volontaires pour renforcer le programme d’activité du Centre et son exécution. Aux termes de ce même projet de résolution, l’Assemblée générale se féliciterait de l’offre généreuse du Gouvernement du Royaume du Népal de prendre à sa charge les dépenses d’exploitation pour qu’il fonctionne à partir de Katmandou. Elle prierait enfin le Secrétaire général de poursuivre ses consultations avec les autres Etats Membres concernés et les institutions intéressées et l’engagerait à les achever pour le 31 juillet 2001, afin d’évaluer la possibilité de faire fonctionner efficacement le centre à partir de Katmandou, le plus tôt possible.

Déclarations et commentaires généraux sur le groupe de projets de résolution relatif aux armes classiques

Le représentant d’Israël a appuyé le projet de résolution L.16 relatif à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient. Il a toutefois exprimé les réserves de sa délégation sur certains éléments du texte. Les questions de sécurité nucléaire devraient être abordées dans le contexte du processus de paix. Israël appuie la création d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient et estime que cette entreprise devrait commencer par l’adoption de mesures de confiance et de mesures pacifiques. L’instauration d’une zone exempte d’armes nucléaires doit être fondée sur des accords librement conclus par les Etats de la région. Une telle zone ne peut être instituée que par des négociations directes entre les Etats de la région. Le représentant a insisté sur la nécessité pour les Etats de la région d’instaurer en premier lieu des relations pacifiques entre Etats or, au Moyen-Orient, des menaces constantes à l’existence même d’un Etat existent toujours.

Explications de position sur le groupe de résolution relatif aux armes classiques

Le représentant de l’Egypte, intervenant sur le projet de résolution L.44, relatif à la mise en oeuvre de la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, a indiqué que son pays est un des pays les plus touchés par de telles armes. Il sait donc que la Convention d’Ottawa ne répond pas à toutes les préoccupations de son pays. En effet, la Convention ne prévoit pas l’assistance nécessaire pour le déminage. Par ailleurs, la convention ne tient pas compte du droit des Etats à la légitime défense et donc la faculté de recourir à ce type d’armes pour garantir sa sécurité. Dans ces conditions, l’Egypte continuera donc de s’abstenir sur un tel projet.

Le représentant de la République de Corée, expliquant son vote sur le projet de résolution L.44 a fait part de la préoccupation que lui inspirent les mines antipersonnel. C'est la raison pour laquelle son pays a contribué à de nombreux programmes de déminage. Néanmoins, cette question n'est pas seulement une question humanitaire mais également de sécurité. La République de Corée n'est pas en mesure d'adhérer à cette Convention car elle a recours à des mines dans des zones non peuplées ce qui ne pose pas de danger pour la population civile. Nous avons l'intention d'adhérer au Protocole II à la Convention sur l'interdiction de certaines armes classiques.

Le représentant d'Israël a expliqué que sa délégation appuyait les objectifs humanitaires du projet de résolution L.44. Israël a pris des mesures concrètes pour faire face aux effets délétères des mines. Nous avons ratifié le Protocole II à la Convention sur l'interdiction de certaines armes classiques. Depuis 1994, nous avons déclaré un moratoire sur la production des mines et étudions la possibilité de le proroger indéfiniment. Nous appuyons un processus régional graduel dans le cadre d'une coopération régionale. Mais en raison d'impératifs de sécurité, nous ne sommes pas en mesure d'adhérer à la Convention sur l'interdiction totale des mines antipersonnel. Nous ne sommes donc pas en mesure d'appuyer ce projet de résolution.

Le représentant de la Libye a regretté que le projet de résolution L.44 ne demande pas un engagement de la part des Etats d'éliminer ces mines et c'est la raison pour laquelle son pays s'est abstenu.

La représentante du Sri Lanka, s'exprimant sur le projet L.44, a appuyé les objectifs humanitaires de ce projet de texte. Elle a expliqué qu'en raison d'impératifs de sécurité, son pays n'est pas en mesure d'adhérer à la Convention.

Le représentant de la Turquie a appuyé le projet de résolution relatif à la mise en oeuvre de la Convention d’Ottawa. La Turquie est pleinement consciente des souffrances provoquées par le recours aux mines antipersonnel. Toutefois, la situation en Turquie est très différente de celle envisagée par les auteurs de l’instrument. Cela ne nous a pourtant pas empêché de ratifier la Convention. Le représentant s’est félicité de l’adoption d’un moratoire sur la vente et le transfert des mines antipersonnel qui sera prorogé jusqu’en 2002. Il a également préconisé la mise en place de régimes spéciaux afin d’assurer l’existence de frontières exemptes de telles armes.

Le représentant du Myanmar a déclaré que son pays n’est pas partie à la Convention d’Ottawa mais en respecte les dispositions. Il a fait observer cependant que les Etats ne sauraient être privés de leur droit à la légitime défense. Il a néanmoins reconnu que le recours aveugle aux mines antipersonnel provoque de grandes souffrances humaines, et c’est pourquoi il importe de restreindre le trafic illicite et d’en interdire l’accès aux acteurs non étatiques. Des lois nationales devraient être adoptées en ce sens. Ce sont pour toutes ces raisons que ma délégation s’est abstenue.

Le représentant de Singapour a déclaré que son pays appuie toute initiative visant à condamner le recours aux mines antipersonnel. Mon pays a déclaré un moratoire sur toutes les mines antipersonnel, a-t-il souligné. Ce moratoire est prolongé de façon indéfinie. Singapour appuie également tous les efforts humanitaires déployés dans ce domaine et continuera à travailler de concert avec la communauté internationale pour éliminer ce type d’armement.

Le représentant de Cuba a indiqué que son pays s'est abstenu lors du vote du projet de résolution L.44. Bien que son pays partage les préoccupations humanitaires qu'inspirent les mines, il estime cependant que ces armes sont encore indispensables pour assurer la légitime défense des Etats, en particulier des Etats en développement qui n'ont pas les ressources nécessaires pour assurer la défense de leur souveraineté et de leur intégrité territoriale par d'autres moyens. Il a regretté que le projet ne tienne pas compte de ces préoccupations.

Le représentant de l'Inde a indiqué que l'abstention sur le projet de texte L.44 tient au fait que son pays défend une approche graduelle dans l’élimination des mines en particulier pour les Etats ayant des frontières importantes et périlleuses. Nous sommes en faveur de négociations lors de la Conférence du désarmement qui doit tenir compte des préoccupations de toutes les délégations.

Le représentant du Pakistan, expliquant l'abstention de son pays lors du vote sur le projet de résolution L.44, a indiqué que son pays a été l'un des pays à adhérer à la Convention sur l'interdiction de certaines armes classiques. Malheureusement, le Pakistan a une très longue frontière et vit sous la menace du recours à la force de pays voisins. La communauté internationale devrait à l'heure actuelle s'attacher à l'universalisation du Protocole II à la Convention sur certaines armes classiques. Nous estimons également que la Conférence du désarmement pourrait prendre des initiatives visant par exemple à interdire les exportations de mines sans pour autant porter atteinte au droit à la légitime défense des Etats.

Le représentant de la République islamique d’Iran a souligné la nécessité de mettre un terme aux menaces que font peser les mines antipersonnel sur les populations civiles. Le grand nombre de mines utilisées de façon irresponsable est une source majeure de déstabilisation dans certaines régions et de la perte de nombreuses vies humaines. Cette situation est inacceptable, a déclaré le représentant. Si la Convention d'Ottawa n’est pas parfaite, elle a néanmoins permis de réaliser des progrès importants. Les mines antipersonnel restent toutefois un moyen pour les Etats de protéger leurs frontières. C’est pourquoi mon pays s’est abstenu sur le projet de résolution, a expliqué le représentant. Poursuivant, il a appelé de ses voeux la recherche de nouvelles règles qui limiteraient les poses de mines dans certaines zones et protègeraient les populations civiles. Il a également plaidé en faveur d’une accélération des mesures de déminage en intensifiant la coopération internationale en vue de mesures concrètes en ce sens.

Explications de vote sur le groupe de projets de résolution portant sur le désarmement régional et la sécurité

Le représentant de l'Inde, expliquant son vote négatif sur le projet de résolution L.35, a déclaré qu’il avait des doutes sur l’intérêt du deuxième paragraphe du dispositif qui prie la Conférence du désarmement d'envisager de dégager les principes qui pourraient servir de cadre aux accords régionaux sur la maîtrise des armes classiques. Le sixième alinéa du préambule par ailleurs fait référence aux propositions faites dans le contexte de l'Asie du Sud. Cette approche est beaucoup trop exclusive, a estimé le représentant.

Déclarations et commentaires généraux sur le groupe de projets de résolution relatif aux mécanismes de désarmement

Le représentant du Népal se référant au projet de résolution L.33 a expliqué que ce texte comprend des éléments nouveaux compte tenu des réalités que les Etats Membres voulaient refléter cette année. Le paragraphe 6 du dispositif est nouveau. Il porte sur la prise en charge des dépenses de fonctionnement du Centre par le Royaume du Népal qui témoigne de l'engagement du Gouvernement du Népal en faveur du fonctionnement du Centre à partir de Katmandou.

Le représentant du Pérou a souhaité que le projet de résolution L.17 bénéficie de l'appui de l'Assemblée générale. Un an après la reprise des activités du centre de Lima, la région pourra en sentir les bénéfices surtout en ce qui concerne la préparation des négociations sur le désarmement qui se dérouleront prochainement.

Explications de position sur le groupe de projets de résolution relatif aux mécanismes de désarmement

Le représentant de Cuba a attiré l’attention sur les résultats positifs qui peuvent être obtenus lorsque des ressources nécessaires sont affectées à des programmes de bourses d’études des Nations Unies. Le représentant a expliqué qu’au cours de l’année passée, les boursiers devaient effectuer une visite au Nouveau Mexique et à Washington. Mais le Gouvernement des Etats-Unis a pris la décision de ne pas autoriser la visite des boursiers cubains et des boursiers de deux autres pays. Ces pratiques discriminatoires sont absurdes, a déclaré le représentant. Elles défient toute explication raisonnable et ont des répercussions directes sur la formation des boursiers. Le représentant s’est élevé contre la pratique par les autorités américaines de la “délivrance tardive” des visas. Cuba demande aux Etats-Unis d’honorer leurs obligations en tant que pays hôte.

Le représentant de la République arabe syrienne a apporté le soutien de sa délégation au projet de résolution relatif aux bourses d’études des Nations Unies en matière de désarmement. Il est du devoir de tous les pays de traiter de cette question avec la transparence et l’objectivité nécessaires, sans tenir compte de l’origine géographique de ceux qui sont appelés à bénéficier de ces formations. Malheureusement, a regretté le représentant, les Etats-Unis n’ont pas permis à un ressortissant de mon pays de se rendre à New York en dépit d’un accord qui avait été donné au préalable. Cette situation est inqualifiable et discriminatoire, contraire aux objectifs des programmes de bourses. Le représentant a exprimé l’espoir que le pays hôte coopèrera à l’avenir avec le Secrétariat général des Nations Unies afin que de telles situations ne se reproduisent plus.

Le représentant du Cameroun, s'exprimant sur le projet de résolution L.14/Rev.2 a indiqué que le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique joue un rôle appréciable malgré ses ressources insuffisantes. Nous appuyons donc ce projet de texte qui souligne la nécessité de lui accorder les ressources nécessaires à l'accomplissement de son mandat

Le représentant du Gabon, s'exprimant sur le projet de texte L.14/Rev.2, a souligné l'utilité du Centre régional en Afrique. Il a également demandé que plus de ressources soient allouées au Centre.

Le représentant d’Oman a apporté le soutien de sa délégation au projet de résolution relatif au Centre des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique. Oman approuve les dernières mesures adoptées en vue du fonctionnement de ce centre qui contribue à promouvoir la coopération dans la région. Le représentant a rendu hommage aux efforts déployés par le Népal pour prendre en charge les dépenses de fonctionnement du Centre de Katmandou. C’est pourquoi Oman appuie pleinement le projet de résolution et espère que toutes les mesures seront prises pour assurer son entrée en fonction le plus rapidement possible. Il en va de l’intérêt de tous les pays de la région.

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