LE DESARMEMENT NUCLEAIRE AU COEUR DES PROJETS DE RESOLUTION DONT EST SAISIE LA PREMIERE COMMISSION
Communiqué de Presse
AG/DSI/265
LE DESARMEMENT NUCLEAIRE AU COEUR DES PROJETS DE RESOLUTION DONT EST SAISIE LA PREMIERE COMMISSION
20001023La Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) a été saisie ce matin de près dune dizaine de projets de résolution portant en majorité sur le processus de désarmement nucléaire.
Présenté par le représentant du Myanmar, le projet de résolution relatif au « désarmement nucléaire » plaide en faveur de la réduction de limportance accordée au rôle des armes nucléaires dans les politiques de sécurité, de la cessation du perfectionnement, de la mise au point, de la fabrication et du stockage dogives nucléaires et de leurs vecteurs, de la levée immédiate de létat dalerte des armes nucléaires et de leur désactivation, de la réduction progressive de la menace nucléaire, de louverture immédiate dans le cadre de la Conférence du désarmement de négociations concernant un traité dinterdiction de la production de matières fissiles qui puissent être menées à terme dici cinq ans, de la conclusion dun instrument juridique international apportant des garanties de sécurité aux Etats non dotés de larme nucléaire et de la convocation à une date rapprochée, dune conférence internationale sur le désarmement nucléaire. Ce projet de texte contient également un appel à lintention des Etats dotés darmes nucléaires pour quils entament des négociations plurilatérales sur de nouvelles réductions substantielles des armements nucléaires
Le projet de résolution intitulé « vers un monde exempt darmes nucléaires: nécessité dun nouvel ordre du jour », présenté par le représentant de la Suède, se dit en faveur de limposition dun moratoire sur les explosions expérimentales darmes nucléaires ou toute autre explosion nucléaire en attendant lentrée en vigueur du Traité dinterdiction totale des essais nucléaires. Ce projet de texte est également en faveur de lapplication du principe de lirréversibilité au désarmement nucléaire, de la rapide entrée en vigueur et de la pleine mise en oeuvre de START II, de la conclusion dans les meilleurs délais de START III tout en préservant et renforçant le Traité sur les missiles antimissile balistiques. Ce projet demande le développement des capacités de vérification dans le cadre de la mise en oeuvre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et la conclusion avec l'Agence internationale de l'énergie atomique des accords de garantie intégrale et des protocoles additionnels sur la base du Modèle de protocole.
Le représentant de lEgypte a présenté le projet de résolution relatif au « risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient » qui constitue un appel à lintention dIsraël à adhérer sans plus tarder au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, à ne pas mettre au point, fabriquer, mettre à l'essai ou acquérir d'aucune autre manière des armes nucléaire, à renoncer à posséder de telles armes et à placer toutes ses installations nucléaires non soumises aux garanties sous les garanties intégrales de l'Agence internationale de l'énergie atomique.
La Commission était également saisie des projets de résolution suivants: activités du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale, présenté par le représentant du Burundi, lhémisphère Sud et zones adjacentes exempts darmes nucléaires, présenté par le Brésil, Traité dinterdiction complète des essais nucléaires, présenté par lAustralie, vingtième anniversaire de lInstitut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement, présenté par la France
Les représentants des pays suivants ont fait des déclarations: Iraq, Cameroun, Bélarus, Viet Nam, Nouvelle-Zélande, Japon, Etats-Unis, Pakistan, Guinée, République arabe syrienne et Népal. Les représentants dIsraël et de lEgypte ont exercé leur droit de réponse.
La prochaine réunion de la Commission aura lieu le mercredi 25 octobre, à 15 heures. La Commission entamera la dernière phase de ses travaux, à savoir ladoption de ses projets de résolution.
Débat thématique sur tous les points de lordre du jour
Présentation de projets de résolution
Aux termes dun projet de résolution relative au désarmement nucléaire (A/C.1/55/L.41), présenté par le représentant du Myanmar, lAssemblée générale estimerait quen raison de la situation politique, le moment est venu pour tous les Etats dotés darmes nucléaires de prendre des mesures effectives de désarmement en vue de lélimination totale de ces armes. Elle estimerait également quil importe véritablement de réduire limportance accordée au rôle des armes nucléaires dans les politiques de sécurité afin de réduire au minimum le risque de voir ces armes utilisées et de faciliter le processus de leur élimination totale. LAssemblée générale prierait instamment les Etats dotés de larme nucléaire de mettre immédiatement un terme au perfectionnement, à la mise au point, à la fabrication et au stockage dogives nucléaires et de leurs vecteurs. Elle prierait de même instamment les Etats dotés darmes nucléaires, à titre de mesures intérimaires, de lever immédiatement létat dalerte de leurs armes nucléaires et de désactiver ces armes et de prendre dautres mesures concrètes pour réduire davantage la capacité opérationnelle de leurs systèmes darmes nucléaires.
LAssemblée générale demanderait à nouveau aux Etats dotés de larme nucléaire de procéder à une réduction progressive de la menace nucléaire et de prendre des mesures effectives de désarmement nucléaire en vue de lélimination totale des armes nucléaires. Elle demanderait instamment aux Etats dotés darmes nucléaires dentamer en temps opportun des négociations plurilatérales sur de nouvelles réductions substantielles des armements nucléaires en tant que mesure effective de désarmement nucléaire. Par ailleurs, lAssemblée générale se féliciterait du résultat positif de la Conférence de 2000 des Etats parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et de lengagement sans réserve pris par les Etats dotés darmes nucléaires, dans le Document final de la Conférence, de procéder à une élimination totale de leurs stocks nucléaires devant aboutir au désarmement nucléaire, conformément à lArticle 6 du traité, et se féliciterait aussi de ce que les Etats Parties aient réaffirmé que lélimination totale des armes nucléaires est la seule garantie absolue contre lemploi ou la menace demploi darmes nucléaires et elle demanderait lapplication totale et effective des dispositions énoncées dans le Document final.
LAssemblée générale demanderait louverture immédiate dans le cadre de la Conférence du désarmement de négociations concernant un traité non discriminatoire, multilatéral, vérifiable efficacement sur le plan international, interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication darmes et autres dispositifs explosifs nucléaires, compte tenu du rapport du Coordonnateur spécial et du mandat qui y figure. LAssemblée générale prierait instamment la Conférence du désarmement de convenir dun programme de travail prévoyant que des négociations sur un traité de cette nature soient engagées immédiatement et puissent être menées à terme dici cinq ans. Elle demanderait que soit conclu un instrument juridique international apportant des garanties de sécurité adéquates aux Etats non dotés de larme nucléaire. LAssemblée générale demanderait lentrée en vigueur rapide et la stricte application du Traité dinterdiction complète des essais nucléaires. Elle demanderait à nouveau à la Conférence du désarmement de constituer, à titre prioritaire, un comité spécial du désarmement nucléaire chargé dentamer, début 2001, des négociations sur un programme échelonné de désarmement nucléaire, lobjectif étant déliminer définitivement les armes nucléaires. Elle demanderait que soit convoquée à une date rapprochée, une conférence internationale sur le désarmement nucléaire en vue de déterminer et de traiter des mesures concrètes de désarmement nucléaire.
Aux termes dun projet de résolution intitulé Mesures de confiance à léchelon régional: activités du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (A/C.1/55/L.12), présenté par le représentant du Burundi, lAssemblée générale réaffirmerait son soutien aux efforts visant à promouvoir les mesures de confiance aux niveaux régional et sous- régional afin datténuer les tensions et les conflits dans la région, et de promouvoir la paix, la stabilité et le développement durables en Afrique centrale. LAssemblée générale réaffirmerait également son soutien au programme de travail du Comité consultatif permanent.
Par ce projet, lAssemblée générale soulignerait également limportance dapporter aux Etats membres du comité consultatif permanent lappui indispensable dont ils ont besoin pour mener à bien lintégralité de leur programme dactivités. LAssemblée générale soulignerait par ailleurs la nécessité de rendre opérationnel le mécanisme dalerte rapide en Afrique centrale. Elle prierait en outre le Secrétaire général et le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de lhomme de continuer à prêter tout leur concours à la mise en place effective et au bon fonctionnement du centre sous-régional pour les droits de lhomme et la démocratie en Afrique centrale. LAssemblée générale prierait enfin le Secrétaire général de continuer à fournir une assistance aux Etats membres du comité consultatif permanent pour assurer la poursuite de leurs efforts.
Aux termes du projet de résolution relatif à lHémisphère Sud et zones adjacentes exempts darmes nucléaires (A/C.1/55/L.19), présenté par le Brésil, lAssemblée générale se féliciterait que le Traité sur lAntarctique et les Traités de Tlatelolco, de Rarotonga, de Bangkok et de Pelindaba, continuent de contribuer à libérer de la présence darmes nucléaires lhémisphère Sud et les régions adjacentes. Elle demanderait à tous les Etats de la région de ratifier les Traités de Tlatelolco, de Rarotonga, de Bangkok et de Pelindaba, et à tous les Etats concernés de continuer doeuvrer de concert pour faciliter ladhésion aux protocoles des traités. LAssemblée générale demanderait aux Etats Parties à ces traités et à leurs signataires détudier et de mettre en oeuvre dautres moyens de coopération entre eux et les organes créés en vertu de ces traités de manière à promouvoir les objectifs communs desdits traités ainsi que le statut de zone exempte darmes nucléaires de lhémisphère Sud et des zones adjacentes. Elle se féliciterait des efforts énergiques actuellement déployés par les Etats Parties et les signataires pour défendre leurs objectifs communs et considère quune conférence internationale des Etats parties à ces traités et de leurs signataires peut aider à promouvoir ces objectifs.
Aux termes dun projet de résolution relatif au Traité dinterdiction complète des essais nucléaires (A/C.1/55/L.37), présenté par lAustralie, lAssemblée générale soulignerait limportance et lurgence des signatures et des ratifications sans conditions, et conformément aux procédures constitutionnelles, afin dassurer rapidement lentrée en vigueur du Traité dinterdiction complète des essais nucléaires. Elle prierait instamment tous les Etats de maintenir leur moratoire sur les essais darmes nucléaires et toutes autres explosions nucléaires, en attendant lentrée en vigueur du traité. LAssemblée générale demanderait à tous les Etats qui nont pas encore signé le Traité de le signer et de le ratifier dès que possible, et de sabstenir dans lintervalle de tout acte contraire à son objet et à son but. Elle demanderait à tous les Etats qui ont signé le Traité mais ne lont pas encore ratifié, en particulier ceux dont la ratification est nécessaire pour quil entre en vigueur, daccélérer leur processus de ratification, afin de le mener à bien rapidement.
Aux termes du projet de résolution intitulé Vers un monde exempt darmes nucléaires: nécessité dun nouvel ordre du jour (A/C.1/55/L.4), présenté par le représentant de la Suède, lAssemblée générale demanderait limposition dun moratoire sur les explosions expérimentales darmes nucléaires ou toute autre explosion nucléaire en attendant lentrée en vigueur du Traité dinterdiction totale des essais nucléaires. Elle conviendrait de la nécessité de mener des négociations au sein de la Conférence du désarmement sur un traité non discriminatoire, multilatéral et internationalement vérifiable interdisant la production de matières fissiles et demanderait instamment à la Conférence de convenir dun programme de travail prévoyant louverture dans les cinq ans de négociations sur un traité de ce type. Elle conviendrait de la nécessité de créer au sein de la Conférence du désarmement un organe subsidiaire approprié chargé de traiter du désarmement nucléaire. La Conférence serait instamment priée de convenir dun programme de travail prévoyant la création immédiate dun organe de ce type. Elle demanderait que le principe de lirréversibilité sapplique au désarmement nucléaire et aux mesures de contrôle et de réduction des armes nucléaires et autres armes connexes.
L'Assemblée générale demanderait la rapide entrée en vigueur et la pleine mise en oeuvre de START II et la conclusion dans les meilleurs délais de START III tout en préservant et renforçant le Traité sur les missiles antimissile balistiques. Elle demanderait l'adoption et la mise en oeuvre de l'Initiative trilatérale entre les Etats-Unis, la Fédération de Russie et l'Agence internationale de l'énergie atomique. Elle demanderait la poursuite des efforts déployés par les Etat dotés d'armes nucléaires pour réduire unilatéralement leurs arsenaux militaires; le renforcement de la transparence de la part des Etats dotés de l'arme nucléaire pour ce qui est des capacités en matière d'armes nucléaires et de l'application des accords; une nouvelle réduction des armes nucléaires non stratégiques sur la base d'initiatives unilatérales; l'adoption de mesures concrètes permettant de réduire la capacité opérationnelle des systèmes d'armes nucléaires; la diminution de l'importance des armes nucléaires dans les politiques de sécurité et un engagement dès lors qu'il y aura lieu des Etats dotés d'armes nucléaires dans un processus débouchant sur l'élimination totale de leurs armes nucléaires.
L'Assemblée générale demanderait, dans le cadre du processus d'examen renforcé du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, des rapports réguliers de tous les Etats Parties sur la mise en oeuvre de l'Article VI et de l'alinéa c) du paragraphe 4 la la décision de 1995 intitulée "Principes et objectifs concernant la non-prolifération et le désarmement nucléaire". Il conviendrait de continuer à promouvoir le développement des capacités de vérification et demanderait aux Etats qui ne l'ont pas encore fait de conclure avec l'Agence internationale de l'énergie atomique des accords de garantie intégrale et des protocoles additionnels sur la base du Modèle de protocole.
L'Assemblée générale noterait que la sixième Conférence des parties chargée d'examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires a demandé au Comité préparatoire de présenter à la Conférence d'examen de 2005 des recommandations concernant des garanties de sécurité juridiquement contraignantes de la part des cinq Etats dotés de l'arme nucléaire en faveur des Etats non dotés de l'arme nucléaire qui sont parties au Traité. Elle appuierait la proposition tendant à créer des zones exemptes d'armes nucléaires là où il n'y en a pas encore, par exemple au Moyen-Orient et en Asie du Sud. L'Assemblée générale affirmerait qu'un monde exempt d'armes nucléaires devra en fin de compte reposer sur un instrument universel et contraignant négocié au niveau multilatéral ou s'inscrire dans un cadre englobant un ensemble d'instruments se renforçant mutuellement.
Aux termes dun projet de résolution relatif au Vingtième anniversaire de lInstitut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (A/C.1/55/L.3 Rev.1), présenté par la France, lAssemblée générale réitèrerait la conviction que lInstitut doit continuer à conduire des recherches indépendantes sur les problèmes relatifs au désarmement et à la sécurité et à entreprendre des recherches spécialisées demandant un degré élevé dexpertise. LAssemblée générale appellerait tous les Etats Membres à envisager dapporter des contributions financières à lInstitut afin dassurer à long terme sa viabilité et la qualité de ses travaux. Elle recommanderait que le Secrétaire général de lOrganisation des Nations Unies recherche, dans le cadre des ressources existantes, les moyens daccroître le financement de lInstitut.
Aux termes du projet de résolution relatif au risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient (A/C.1/55/L.29), présenté par l'Egypte, l'Assemblée générale demanderait à Israël, seul Etat de la région à n'être pas partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, d'y adhérer sans plus tarder, de ne pas mettre au point, fabriquer, mettre à l'essai ou acquérir d'aucune autre manière des armes nucléaire, de renoncer à posséder de telles armes et de placer toutes ses installations nucléaires non soumises aux garanties sous les garanties intégrales de l'Agence internationale de l'énergie atomique, ce qui constituerait une mesure de confiance importante entre tous les Etats de la région et un pas en avant vers le renforcement de la paix et de la sécurité.
Déclarations
M. MOHAMMAD (Iraq), sexprimant sur le projet de résolution L.41 a estimé que lutilisation des armes nucléaires est un crime contre lhumanité. Cest la raison pour laquelle le désarmement nucléaire doit constituer la priorité de la communauté internationale. Lobjectif visant à élaborer une convention sur le désarmement nucléaire nest pas de nature théorique dans la mesure où ces armes ont été utilisées à deux reprises et quelles existent toujours. Il incombe à tous les Etats dotés de larme nucléaire de faire en sorte que lon sabstienne du recours ou de la menace du recours à ces armes.
M. FERDINAND NGOH NGOH (Cameroun) a exprimé son soutien au projet de résolution L.12. Il a souligné le rôle appréciable joué par le Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale comme cadre de concertation, dédification de la confiance, de mise en place de mesures concrètes de désarmement et de coopération en matière de sécurité. Les actions du Comité permettent de dissiper les tensions et dagir dans les zones frontalières, dexaminer des questions spécifiques touchant à la paix et à la sécurité et de trouver des réponses concertées. Les rencontres organisées par le Comité se sont toujours soldées par ladoption dimportantes résolutions. Les conflits déchirent lAfrique centrale depuis trop longtemps. Les efforts menés par ces pays dans le cadre du Comité sont une manifestation claire de leur volonté de sortir du cycle de la violence et de créer les conditions propices au développement de leurs peuples. Le Comité a ainsi jeté les bases dun système de sécurité collective dans la sous-région comme en attestent la signature dun pacte de non-agression et dassistance mutuelle, la mise en place dun mécanisme dalerte rapide, la création dun centre sous-régional des droits de lhomme et de la démocratie. Il a estimé quune contribution conséquente au Fonds daffection spéciale du Comité constituerait un geste de solidarité.
M. RYBAKOV (Bélarus) évoquant les différentes négociations relatives à la création de zones dénucléarisées a déclaré que de telles initiatives permettent davancer sur la voie dun monde exempt darmes nucléaires. Pour le représentant, les mesures générales de contrôle des armements et de renforcement de la confiance prises au niveau international doivent être confortées par des mesures concrètes au niveau régional. Poursuivant, le représentant a rappelé linitiative lancée par le Président du Bélarus visant linstauration dune zone exempte darmes nucléaires en Europe centrale et orientale. Une telle zone apporterait une contribution majeure au renforcement de la sécurité de toute lEurope. Le représentant a fait observer que linitiative du Bélarus préserve tant les intérêts du continent européen que ceux de la communauté internationale dans son ensemble. Ladoption de cette proposition par la majorité des pays de la région nest pas possible pour le moment en raison dun certain nombre dobstacles politiques, a regretté le représentant. Le Bélarus garde toutefois espoir et travaille à lémergence dun consensus sur la création dune zone exempte darmes nucléaires en Europe centrale et orientale.
M. HOANG (Viet Nam) au nom de lAssociation des nations de lAsie du Sud-Est a exprimé le soutien de sa délégation aux projets de résolution L41 et L48, respectivement relatifs au désarmement nucléaire et à la suite à donner à lavis de la Cour internationale de Justice sur la licéité de lemploi ou de la menace de lemploi de larme nucléaire. Le représentant a déclaré que la communauté internationale doit travailler avec acharnement pour parvenir à lavènement dun monde exempt darmes nucléaires. Il sest par ailleurs félicité des efforts déployés par la Malaisie pour défendre lavis historique de la Cour internationale de Justice du 8 juillet 1996. Le représentant a, en outre, rappelé aux Etats le principe de bonne foi qui doit présider à toute négociation relative au désarmement nucléaire. Le Viet Nam appelle les Etats à lancer des négociations sur une convention internationale visant linterdiction de la fabrication, de lemploi et lélimination des armes nucléaires.
M. BORRIE (Nouvelle-Zélande) a déclaré que le Traité dinterdiction complète des essais nucléaires (TICE) nest toujours pas entré en vigueur. Il a lancé un appel à tous les Etats qui ne lont pas encore fait, pour quils ratifient linstrument. Le représentant a par ailleurs affirmé que les pays qui ont signé le TICE sont investis dune responsabilité particulière et se doivent de renouveler leur attachement au Traité en le ratifiant. Pour la Nouvelle-Zélande, la communauté internationale doit envoyer un signal dépourvu de toute équivoque sur le TICE.
M. YAMAGUCHI (Japon) a insisté sur la nécessité dassurer lentrée en vigueur, le plus rapidement possible, du traité dinterdiction complète des essais nucléaires. Il a rappelé que les Etats parties au TNP ont réaffirmé limportance de lentrée en vigueur de cet instrument dans le Document final adopté à lissue de la sixième Conférence de révision du TNP en 2000. Le Japon déploie des efforts importants pour que les pays, dont la ratification est nécessaire à lentrée en vigueur du Traité, y adhèrent. A cet égard, le représentant sest félicité des engagements pris en ce sens par lInde et le Pakistan. Le Japon se félicite par ailleurs des moratoires décrétés par plusieurs pays et insiste sur la nécessité pour ces Etats de les maintenir.
M. GRAY (Etats-Unis), sexprimant sur la question du désarmement nucléaire, a indiqué que la sixième Conférence de révision du TNP a constitué un jalon important dans la mesure où elle sest achevée par ladoption dun document final visant à étudier les moyens de parvenir à lélimination de larme nucléaire. Ce document est toutefois le résultat dun compromis délicat qui ne constitue pas un véritable consensus et ne permet pas de créer les bases dun ordre du jour en vue dun désarmement plus large. Les mesures pratiques contenues dans ce document final doivent être mises en oeuvre mais il faut se garder de faire des interprétations erronées de ces concepts, faute de quoi nous allons en perdre la substance. Le représentant a indiqué que son pays tente de trouver des mesures pratiques permettant de progresser vers un désarmement complet. Le projet de traité sur linterdiction de la production de matières fissiles reste malheureusement prisonnier de manoeuvres politiques. Pourquoi tant defforts de la part de trois pays visant à reporter lexamen de cette question, sest demandé le représentant. Le moment est venu de lancer immédiatement des négociations. Par ailleurs, le Traité ABM, le projet de défense antimissile, la prévention dune course aux armements dans lespace extra-atmosphérique ne sont pas des obstacles en soi à ces négociations, quoiquen disent ceux qui ne veulent pas aller de lavant. Le projet de résolution sur le Traité ABM est inutile. Il est inopportun pour lAssemblée générale dexaminer un traité conclu entre deux parties. Le Traité ABM conclu il y a 28 ans ne prévoyait pas les mutations que nous connaissons actuellement. Nous allons donc nous opposer au projet de résolution sur la préservation du Traité ABM qui ne contribue pas à renforcer la stabilité stratégique dans le monde.
M. AKRAM (Pakistan) a exprimé lespoir de son pays de voir se traduire en actions concrètes lengagement sans équivoque pris par les Etats dotés de larme nucléaire lors de la Conférence de révision du TNP, de détruire leurs arsenaux nucléaires. Le Pakistan se félicite dun tel engagement mais il nest pas particulièrement optimiste quant à la réalisation effective de cet objectif. Le représentant a déclaré que son pays partage les objectifs de la communauté internationale en ce qui concerne la promotion de la paix et de la sécurité internationales, particulièrement sagissant de lAsie du Sud. Le Pakistan souhaite éviter la guerre, promouvoir la stabilité régionale et rechercher des solutions équitables aux différends comme celui du Cachemire. Ceci étant, le Pakistan ne peut quobserver que la communauté internationale, grâce à certaines résolutions du Conseil de sécurité ou dans le cadre du Document final adopté à lissue de la Conférence de révision du TNP, aborde la question de lAsie du Sud de façon partielle et inéquitable. Plusieurs aspects du Document final sont tels que nous nous devions dexprimer notre profond désaccord. En premier lieu, a relevé le représentant les pays concernés nont pas été conviés à participer aux négociations et discussions. Ensuite, nous ne saurions accepter que des indications, recommandations extérieures viennent empiéter sur notre sécurité nationale. On critique les essais nucléaires de 1998, a fait remarquer le représentant, mais ce nest pas mon pays qui a pris linitiative de ces essais. Le Pakistan na fait que répondre aux actions conduites dans ce domaine par notre voisin et nos essais nont fait que rétablir léquilibre stratégique de la région. Il a estimé que les dispositions du Document final sont de nature discriminatoire et ne reflètent pas la réalité de la situation dans la région. Ainsi, en est-il de lappel au moratoire sur la production de matières fissiles qui ne concerne que lAsie du Sud alors que ce dont la communauté internationale a besoin cest dun instrument universel. Nous naccepterons pas une obligation fondée sur des critères arbitraires, inéquitables et discriminatoires, a réitéré le représentant.
Les armes nucléaires sont devenues une réalité en Asie du Sud, a déclaré le représentant. La plupart des Etats nucléaires semblent avoir accepté les ambitions militaires et nucléaires de notre voisin. Pour le Pakistan, les dispositions du Document final de la Conférence de révision du TNP ont des répercussions sur la sécurité de mon pays et doivent par conséquent être dénoncées. De même, le consensus du TNP comporte des omissions de taille, ainsi il ne fait pas mention de la seule question qui pourrait menacer la paix et la sécurité, à savoir, les projets de certains Etats de déployer des systèmes de défense antimissile balistiques. Pour toutes ces raisons le Pakistan ne pourra pas appuyer un projet de résolution qui se félicite des résultats de la Conférence du TNP.
M. KABA ARAFAN (Guinée) a appuyé le projet de résolution L.11 portant sur lassistance aux Etats pour larrêt de la circulation illicite des armes légères. Il a précisé quau moment où se déroulent les délibérations de la Première Commission, son pays est la victime dattaques de bandes armées provenant de pays voisins en situation de conflit. Laccumulation inconsidérée et la circulation illicite des armes légères en Afrique de louest fait de plus en plus redouter le spectre de la violence. Cette situation a conduit à une dégradation significative du climat de confiance et de bonnes relations entre les Etats. Dans ce contexte, lappui des Nations Unies aux efforts de la CEDEAO contribuera à favoriser la concertation entre différents acteurs. Le moratoire de Bamako, les flammes de la paix de Tombouctou au Mali, celles dAgadez au Niger ainsi que les actions similaires de collecte et de destruction darmes légères menées en Afrique du Sud témoignent de la même volonté de nos pays de mettre un terme à la circulation illicite des armes légères et de promouvoir un meilleur climat de confiance entre les Etats. Le représentant a, dans ce contexte, appuyé la convocation de la Conférence des Nations Unie sur le commerce illicite des armes légères.
M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) sexprimant au nom des pays de la Ligue arabe sur le projet de résolution L.29, a indiqué que la tension qui prévaut au Moyen-Orient exige de la communauté internationale quelle fasse pression sur Israël pour quelle signe le TNP. Les résultats de la Conférence de révision de mai dernier témoignent de la volonté de la communauté internationale de mettre un terme à la menace de larme nucléaire. Ce message était très clair et il ny a pas lieu de linterpréter différemment. Les justifications avancées par Israël sont inacceptables. La région du Moyen-Orient est actuellement sujette à de vives tensions en raison des actes de violence commis par Israël. Nous souhaitons que la communauté internationale redouble ses appels à lintention dIsraël pour quelle adhère au TNP et soumette ses installations nucléaires au régime de garantie de lAIEA.
M. HIRA B. THAPA (Népal), sexprimant au sujet du projet de résolution L.41, a rappelé que lélimination de la menace de larme nucléaire a été réaffirmée comme une priorité à loccasion de la sixième Conférence de révision du TNP ainsi que dans le cadre de la Déclaration du Sommet du millénaire.
Droits de réponse
Le représentant dIsraël a exercé son droit de réponse sagissant du projet de résolution intitulé Le risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient. Le projet de résolution a-t-il déclaré favorise la division, a estimé le représentant. Le véritable risque de prolifération vient du fait que certains Etats parties au TNP ne respectent pas leurs obligations au titre de cet instrument. Il a estimé que les amendements apportés au texte du projet sont très défavorables à Israël. Le représentant a appelé tous les Membres des Nations Unies à voter contre un tel projet.
Le représentant de lEgypte a déclaré que ce projet prie Israël daccéder au TNP comme les autres Etats de la région lont fait et à prendre toutes les mesures susceptibles dempêcher la remise en cause la paix et la sécurité internationales. La résolution fait part de la préoccupation de la communauté internationale face à la poursuite dactivités nucléaires non surveillées dans la région.
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