AG/DSI/265

LE DESARMEMENT NUCLEAIRE AU COEUR DES PROJETS DE RESOLUTION DONT EST SAISIE LA PREMIERE COMMISSION

23 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/DSI/265


LE DESARMEMENT NUCLEAIRE AU COEUR DES PROJETS DE RESOLUTION DONT EST SAISIE LA PREMIERE COMMISSION

20001023

La Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) a été saisie ce matin de près d’une dizaine de projets de résolution portant en majorité sur le processus de désarmement nucléaire.

Présenté par le représentant du Myanmar, le projet de résolution relatif au « désarmement nucléaire » plaide en faveur de la réduction de l’importance accordée au rôle des armes nucléaires dans les politiques de sécurité, de la cessation du perfectionnement, de la mise au point, de la fabrication et du stockage d’ogives nucléaires et de leurs vecteurs, de la levée immédiate de l’état d’alerte des armes nucléaires et de leur désactivation, de la réduction progressive de la menace nucléaire, de l’ouverture immédiate dans le cadre de la Conférence du désarmement de négociations concernant un traité d’interdiction de la production de matières fissiles qui puissent être menées à terme d’ici cinq ans, de la conclusion d’un instrument juridique international apportant des garanties de sécurité aux Etats non dotés de l’arme nucléaire et de la convocation à une date rapprochée, d’une conférence internationale sur le désarmement nucléaire. Ce projet de texte contient également un appel à l’intention des Etats dotés d’armes nucléaires pour qu’ils entament des négociations plurilatérales sur de nouvelles réductions substantielles des armements nucléaires

Le projet de résolution intitulé « vers un monde exempt d’armes nucléaires: nécessité d’un nouvel ordre du jour », présenté par le représentant de la Suède, se dit en faveur de l’imposition d’un moratoire sur les explosions expérimentales d’armes nucléaires ou toute autre explosion nucléaire en attendant l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction totale des essais nucléaires. Ce projet de texte est également en faveur de l’application du principe de l’irréversibilité au désarmement nucléaire, de la rapide entrée en vigueur et de la pleine mise en oeuvre de START II, de la conclusion dans les meilleurs délais de START III tout en préservant et renforçant le Traité sur les missiles antimissile balistiques. Ce projet demande le développement des capacités de vérification dans le cadre de la mise en oeuvre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et la conclusion avec l'Agence internationale de l'énergie atomique des accords de garantie intégrale et des protocoles additionnels sur la base du Modèle de protocole.

Le représentant de l’Egypte a présenté le projet de résolution relatif au « risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient » qui constitue un appel à l’intention d’Israël à adhérer sans plus tarder au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, à ne pas mettre au point, fabriquer, mettre à l'essai ou acquérir d'aucune autre manière des armes nucléaire, à renoncer à posséder de telles armes et à placer toutes ses installations nucléaires non soumises aux garanties sous les garanties intégrales de l'Agence internationale de l'énergie atomique.

La Commission était également saisie des projets de résolution suivants: activités du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale, présenté par le représentant du Burundi, l’hémisphère Sud et zones adjacentes exempts d’armes nucléaires, présenté par le Brésil, Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, présenté par l’Australie, vingtième anniversaire de l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement, présenté par la France

Les représentants des pays suivants ont fait des déclarations: Iraq, Cameroun, Bélarus, Viet Nam, Nouvelle-Zélande, Japon, Etats-Unis, Pakistan, Guinée, République arabe syrienne et Népal. Les représentants d’Israël et de l’Egypte ont exercé leur droit de réponse.

La prochaine réunion de la Commission aura lieu le mercredi 25 octobre, à 15 heures. La Commission entamera la dernière phase de ses travaux, à savoir l’adoption de ses projets de résolution.

Débat thématique sur tous les points de l’ordre du jour

Présentation de projets de résolution

Aux termes d’un projet de résolution relative au désarmement nucléaire (A/C.1/55/L.41), présenté par le représentant du Myanmar, l’Assemblée générale estimerait qu’en raison de la situation politique, le moment est venu pour tous les Etats dotés d’armes nucléaires de prendre des mesures effectives de désarmement en vue de l’élimination totale de ces armes. Elle estimerait également qu’il importe véritablement de réduire l’importance accordée au rôle des armes nucléaires dans les politiques de sécurité afin de réduire au minimum le risque de voir ces armes utilisées et de faciliter le processus de leur élimination totale. L’Assemblée générale prierait instamment les Etats dotés de l’arme nucléaire de mettre immédiatement un terme au perfectionnement, à la mise au point, à la fabrication et au stockage d’ogives nucléaires et de leurs vecteurs. Elle prierait de même instamment les Etats dotés d’armes nucléaires, à titre de mesures intérimaires, de lever immédiatement l’état d’alerte de leurs armes nucléaires et de désactiver ces armes et de prendre d’autres mesures concrètes pour réduire davantage la capacité opérationnelle de leurs systèmes d’armes nucléaires.

L’Assemblée générale demanderait à nouveau aux Etats dotés de l’arme nucléaire de procéder à une réduction progressive de la menace nucléaire et de prendre des mesures effectives de désarmement nucléaire en vue de l’élimination totale des armes nucléaires. Elle demanderait instamment aux Etats dotés d’armes nucléaires d’entamer en temps opportun des négociations plurilatérales sur de nouvelles réductions substantielles des armements nucléaires en tant que mesure effective de désarmement nucléaire. Par ailleurs, l’Assemblée générale se féliciterait du résultat positif de la Conférence de 2000 des Etats parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et de l’engagement sans réserve pris par les Etats dotés d’armes nucléaires, dans le Document final de la Conférence, de procéder à une élimination totale de leurs stocks nucléaires devant aboutir au désarmement nucléaire, conformément à l’Article 6 du traité, et se féliciterait aussi de ce que les Etats Parties aient réaffirmé que l’élimination totale des armes nucléaires est la seule garantie absolue contre l’emploi ou la menace d’emploi d’armes nucléaires et elle demanderait l’application totale et effective des dispositions énoncées dans le Document final.

L’Assemblée générale demanderait l’ouverture immédiate dans le cadre de la Conférence du désarmement de négociations concernant un traité non discriminatoire, multilatéral, vérifiable efficacement sur le plan international, interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et autres dispositifs explosifs nucléaires, compte tenu du rapport du Coordonnateur spécial et du mandat qui y figure. L’Assemblée générale prierait instamment la Conférence du désarmement de convenir d’un programme de travail prévoyant que des négociations sur un traité de cette nature soient engagées immédiatement et puissent être menées à terme d’ici cinq ans. Elle demanderait que soit conclu un instrument juridique international apportant des garanties de sécurité adéquates aux Etats non dotés de l’arme nucléaire. L’Assemblée générale demanderait l’entrée en vigueur rapide et la stricte application du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. Elle demanderait à nouveau à la Conférence du désarmement de constituer, à titre prioritaire, un comité spécial du désarmement nucléaire chargé d’entamer, début 2001, des négociations sur un programme échelonné de désarmement nucléaire, l’objectif étant d’éliminer définitivement les armes nucléaires. Elle demanderait que soit convoquée à une date rapprochée, une conférence internationale sur le désarmement nucléaire en vue de déterminer et de traiter des mesures concrètes de désarmement nucléaire.

Aux termes d’un projet de résolution intitulé “ Mesures de confiance à l’échelon régional: activités du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale” (A/C.1/55/L.12), présenté par le représentant du Burundi, l’Assemblée générale réaffirmerait son soutien aux efforts visant à promouvoir les mesures de confiance aux niveaux régional et sous- régional afin d’atténuer les tensions et les conflits dans la région, et de promouvoir la paix, la stabilité et le développement durables en Afrique centrale. L’Assemblée générale réaffirmerait également son soutien au programme de travail du Comité consultatif permanent.

Par ce projet, l’Assemblée générale soulignerait également l’importance d’apporter aux Etats membres du comité consultatif permanent l’appui indispensable dont ils ont besoin pour mener à bien l’intégralité de leur programme d’activités. L’Assemblée générale soulignerait par ailleurs la nécessité de rendre opérationnel le mécanisme d’alerte rapide en Afrique centrale. Elle prierait en outre le Secrétaire général et le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme de continuer à prêter tout leur concours à la mise en place effective et au bon fonctionnement du centre sous-régional pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale. L’Assemblée générale prierait enfin le Secrétaire général de continuer à fournir une assistance aux Etats membres du comité consultatif permanent pour assurer la poursuite de leurs efforts.

Aux termes du projet de résolution relatif à l’Hémisphère Sud et zones adjacentes exempts d’armes nucléaires (A/C.1/55/L.19), présenté par le Brésil, l’Assemblée générale se féliciterait que le Traité sur l’Antarctique et les Traités de Tlatelolco, de Rarotonga, de Bangkok et de Pelindaba, continuent de contribuer à libérer de la présence d’armes nucléaires l’hémisphère Sud et les régions adjacentes. Elle demanderait à tous les Etats de la région de ratifier les Traités de Tlatelolco, de Rarotonga, de Bangkok et de Pelindaba, et à tous les Etats concernés de continuer d’oeuvrer de concert pour faciliter l’adhésion aux protocoles des traités. L’Assemblée générale demanderait aux Etats Parties à ces traités et à leurs signataires d’étudier et de mettre en oeuvre d’autres moyens de coopération entre eux et les organes créés en vertu de ces traités de manière à promouvoir les objectifs communs desdits traités ainsi que le statut de zone exempte d’armes nucléaires de l’hémisphère Sud et des zones adjacentes. Elle se féliciterait des efforts énergiques actuellement déployés par les Etats Parties et les signataires pour défendre leurs objectifs communs et considère qu’une conférence internationale des Etats parties à ces traités et de leurs signataires peut aider à promouvoir ces objectifs.

Aux termes d’un projet de résolution relatif au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (A/C.1/55/L.37), présenté par l’Australie, l’Assemblée générale soulignerait l’importance et l’urgence des signatures et des ratifications sans conditions, et conformément aux procédures constitutionnelles, afin d’assurer rapidement l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. Elle prierait instamment tous les Etats de maintenir leur moratoire sur les essais d’armes nucléaires et toutes autres explosions nucléaires, en attendant l’entrée en vigueur du traité. L’Assemblée générale demanderait à tous les Etats qui n’ont pas encore signé le Traité de le signer et de le ratifier dès que possible, et de s’abstenir dans l’intervalle de tout acte contraire à son objet et à son but. Elle demanderait à tous les Etats qui ont signé le Traité mais ne l’ont pas encore ratifié, en particulier ceux dont la ratification est nécessaire pour qu’il entre en vigueur, d’accélérer leur processus de ratification, afin de le mener à bien rapidement.

Aux termes du projet de résolution intitulé Vers un monde exempt d’armes nucléaires: nécessité d’un nouvel ordre du jour (A/C.1/55/L.4), présenté par le représentant de la Suède, l’Assemblée générale demanderait l’imposition d’un moratoire sur les explosions expérimentales d’armes nucléaires ou toute autre explosion nucléaire en attendant l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction totale des essais nucléaires. Elle conviendrait de la nécessité de mener des négociations au sein de la Conférence du désarmement sur un traité non discriminatoire, multilatéral et internationalement vérifiable interdisant la production de matières fissiles et demanderait instamment à la Conférence de convenir d’un programme de travail prévoyant l’ouverture dans les cinq ans de négociations sur un traité de ce type. Elle conviendrait de la nécessité de créer au sein de la Conférence du désarmement un organe subsidiaire approprié chargé de traiter du désarmement nucléaire. La Conférence serait instamment priée de convenir d’un programme de travail prévoyant la création immédiate d’un organe de ce type. Elle demanderait que le principe de l’irréversibilité s’applique au désarmement nucléaire et aux mesures de contrôle et de réduction des armes nucléaires et autres armes connexes.

L'Assemblée générale demanderait la rapide entrée en vigueur et la pleine mise en oeuvre de START II et la conclusion dans les meilleurs délais de START III tout en préservant et renforçant le Traité sur les missiles antimissile balistiques. Elle demanderait l'adoption et la mise en oeuvre de l'Initiative trilatérale entre les Etats-Unis, la Fédération de Russie et l'Agence internationale de l'énergie atomique. Elle demanderait la poursuite des efforts déployés par les Etat dotés d'armes nucléaires pour réduire unilatéralement leurs arsenaux militaires; le renforcement de la transparence de la part des Etats dotés de l'arme nucléaire pour ce qui est des capacités en matière d'armes nucléaires et de l'application des accords; une nouvelle réduction des armes nucléaires non stratégiques sur la base d'initiatives unilatérales; l'adoption de mesures concrètes permettant de réduire la capacité opérationnelle des systèmes d'armes nucléaires; la diminution de l'importance des armes nucléaires dans les politiques de sécurité et un engagement dès lors qu'il y aura lieu des Etats dotés d'armes nucléaires dans un processus débouchant sur l'élimination totale de leurs armes nucléaires.

L'Assemblée générale demanderait, dans le cadre du processus d'examen renforcé du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, des rapports réguliers de tous les Etats Parties sur la mise en oeuvre de l'Article VI et de l'alinéa c) du paragraphe 4 la la décision de 1995 intitulée "Principes et objectifs concernant la non-prolifération et le désarmement nucléaire". Il conviendrait de continuer à promouvoir le développement des capacités de vérification et demanderait aux Etats qui ne l'ont pas encore fait de conclure avec l'Agence internationale de l'énergie atomique des accords de garantie intégrale et des protocoles additionnels sur la base du Modèle de protocole.

L'Assemblée générale noterait que la sixième Conférence des parties chargée d'examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires a demandé au Comité préparatoire de présenter à la Conférence d'examen de 2005 des recommandations concernant des garanties de sécurité juridiquement contraignantes de la part des cinq Etats dotés de l'arme nucléaire en faveur des Etats non dotés de l'arme nucléaire qui sont parties au Traité. Elle appuierait la proposition tendant à créer des zones exemptes d'armes nucléaires là où il n'y en a pas encore, par exemple au Moyen-Orient et en Asie du Sud. L'Assemblée générale affirmerait qu'un monde exempt d'armes nucléaires devra en fin de compte reposer sur un instrument universel et contraignant négocié au niveau multilatéral ou s'inscrire dans un cadre englobant un ensemble d'instruments se renforçant mutuellement.

Aux termes d’un projet de résolution relatif au Vingtième anniversaire de l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (A/C.1/55/L.3 Rev.1), présenté par la France, l’Assemblée générale réitèrerait la conviction que l’Institut doit continuer à conduire des recherches indépendantes sur les problèmes relatifs au désarmement et à la sécurité et à entreprendre des recherches spécialisées demandant un degré élevé d’expertise. L’Assemblée générale appellerait tous les Etats Membres à envisager d’apporter des contributions financières à l’Institut afin d’assurer à long terme sa viabilité et la qualité de ses travaux. Elle recommanderait que le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies recherche, dans le cadre des ressources existantes, les moyens d’accroître le financement de l’Institut.

Aux termes du projet de résolution relatif au risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient (A/C.1/55/L.29), présenté par l'Egypte, l'Assemblée générale demanderait à Israël, seul Etat de la région à n'être pas partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, d'y adhérer sans plus tarder, de ne pas mettre au point, fabriquer, mettre à l'essai ou acquérir d'aucune autre manière des armes nucléaire, de renoncer à posséder de telles armes et de placer toutes ses installations nucléaires non soumises aux garanties sous les garanties intégrales de l'Agence internationale de l'énergie atomique, ce qui constituerait une mesure de confiance importante entre tous les Etats de la région et un pas en avant vers le renforcement de la paix et de la sécurité.

Déclarations

M. MOHAMMAD (Iraq), s’exprimant sur le projet de résolution L.41 a estimé que l’utilisation des armes nucléaires est un crime contre l’humanité. C’est la raison pour laquelle le désarmement nucléaire doit constituer la priorité de la communauté internationale. L’objectif visant à élaborer une convention sur le désarmement nucléaire n’est pas de nature théorique dans la mesure où ces armes ont été utilisées à deux reprises et qu’elles existent toujours. Il incombe à tous les Etats dotés de l’arme nucléaire de faire en sorte que l’on s’abstienne du recours ou de la menace du recours à ces armes.

M. FERDINAND NGOH NGOH (Cameroun) a exprimé son soutien au projet de résolution L.12. Il a souligné le rôle appréciable joué par le Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale comme cadre de concertation, d’édification de la confiance, de mise en place de mesures concrètes de désarmement et de coopération en matière de sécurité. Les actions du Comité permettent de dissiper les tensions et d’agir dans les zones frontalières, d’examiner des questions spécifiques touchant à la paix et à la sécurité et de trouver des réponses concertées. Les rencontres organisées par le Comité se sont toujours soldées par l’adoption d’importantes résolutions. Les conflits déchirent l’Afrique centrale depuis trop longtemps. Les efforts menés par ces pays dans le cadre du Comité sont une manifestation claire de leur volonté de sortir du cycle de la violence et de créer les conditions propices au développement de leurs peuples. Le Comité a ainsi jeté les bases d’un système de sécurité collective dans la sous-région comme en attestent la signature d’un pacte de non-agression et d’assistance mutuelle, la mise en place d’un mécanisme d’alerte rapide, la création d’un centre sous-régional des droits de l’homme et de la démocratie. Il a estimé qu’une contribution conséquente au Fonds d’affection spéciale du Comité constituerait un geste de solidarité.

M. RYBAKOV (Bélarus) évoquant les différentes négociations relatives à la création de zones dénucléarisées a déclaré que de telles initiatives permettent d’avancer sur la voie d’un monde exempt d’armes nucléaires. Pour le représentant, les mesures générales de contrôle des armements et de renforcement de la confiance prises au niveau international doivent être confortées par des mesures concrètes au niveau régional. Poursuivant, le représentant a rappelé l’initiative lancée par le Président du Bélarus visant l’instauration d’une zone exempte d’armes nucléaires en Europe centrale et orientale. Une telle zone apporterait une contribution majeure au renforcement de la sécurité de toute l’Europe. Le représentant a fait observer que l’initiative du Bélarus préserve tant les intérêts du continent européen que ceux de la communauté internationale dans son ensemble. L’adoption de cette proposition par la majorité des pays de la région n’est pas possible pour le moment en raison d’un certain nombre d’obstacles politiques, a regretté le représentant. Le Bélarus garde toutefois espoir et travaille à l’émergence d’un consensus sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Europe centrale et orientale.

M. HOANG (Viet Nam) au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est a exprimé le soutien de sa délégation aux projets de résolution L41 et L48, respectivement relatifs au désarmement nucléaire et à la suite à donner à l’avis de la Cour internationale de Justice sur la licéité de l’emploi ou de la menace de l’emploi de l’arme nucléaire. Le représentant a déclaré que la communauté internationale doit travailler avec acharnement pour parvenir à l’avènement d’un monde exempt d’armes nucléaires. Il s’est par ailleurs félicité des efforts déployés par la Malaisie pour défendre l’avis historique de la Cour internationale de Justice du 8 juillet 1996. Le représentant a, en outre, rappelé aux Etats le principe de “bonne foi” qui doit présider à toute négociation relative au désarmement nucléaire. Le Viet Nam appelle les Etats à lancer des négociations sur une convention internationale visant l’interdiction de la fabrication, de l’emploi et l’élimination des armes nucléaires.

M. BORRIE (Nouvelle-Zélande) a déclaré que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) n’est toujours pas entré en vigueur. Il a lancé un appel à tous les Etats qui ne l’ont pas encore fait, pour qu’ils ratifient l’instrument. Le représentant a par ailleurs affirmé que les pays qui ont signé le TICE sont investis d’une responsabilité particulière et se doivent de renouveler leur attachement au Traité en le ratifiant. Pour la Nouvelle-Zélande, la communauté internationale doit envoyer un signal dépourvu de toute équivoque sur le TICE.

M. YAMAGUCHI (Japon) a insisté sur la nécessité d’assurer l’entrée en vigueur, le plus rapidement possible, du traité d’interdiction complète des essais nucléaires. Il a rappelé que les Etats parties au TNP ont réaffirmé l’importance de l’entrée en vigueur de cet instrument dans le Document final adopté à l’issue de la sixième Conférence de révision du TNP en 2000. Le Japon déploie des efforts importants pour que les pays, dont la ratification est nécessaire à l’entrée en vigueur du Traité, y adhèrent. A cet égard, le représentant s’est félicité des engagements pris en ce sens par l’Inde et le Pakistan. Le Japon se félicite par ailleurs des moratoires décrétés par plusieurs pays et insiste sur la nécessité pour ces Etats de les maintenir.

M. GRAY (Etats-Unis), s’exprimant sur la question du désarmement nucléaire, a indiqué que la sixième Conférence de révision du TNP a constitué un jalon important dans la mesure où elle s’est achevée par l’adoption d’un document final visant à étudier les moyens de parvenir à l’élimination de l’arme nucléaire. Ce document est toutefois le résultat d’un compromis délicat qui ne constitue pas un véritable consensus et ne permet pas de créer les bases d’un ordre du jour en vue d’un désarmement plus large. Les mesures pratiques contenues dans ce document final doivent être mises en oeuvre mais il faut se garder de faire des interprétations erronées de ces concepts, faute de quoi nous allons en perdre la substance. Le représentant a indiqué que son pays tente de trouver des mesures pratiques permettant de progresser vers un désarmement complet. Le projet de traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles reste malheureusement prisonnier de manoeuvres politiques. Pourquoi tant d’efforts de la part de trois pays visant à reporter l’examen de cette question, s’est demandé le représentant. Le moment est venu de lancer immédiatement des négociations. Par ailleurs, le Traité ABM, le projet de défense antimissile, la prévention d’une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique ne sont pas des obstacles en soi à ces négociations, quoiqu’en disent ceux qui ne veulent pas aller de l’avant. Le projet de résolution sur le Traité ABM est inutile. Il est inopportun pour l’Assemblée générale d’examiner un traité conclu entre deux parties. Le Traité ABM conclu il y a 28 ans ne prévoyait pas les mutations que nous connaissons actuellement. Nous allons donc nous opposer au projet de résolution sur la préservation du Traité ABM qui ne contribue pas à renforcer la stabilité stratégique dans le monde.

M. AKRAM (Pakistan) a exprimé l’espoir de son pays de voir se traduire en actions concrètes l’engagement sans équivoque pris par les Etats dotés de l’arme nucléaire lors de la Conférence de révision du TNP, de détruire leurs arsenaux nucléaires. Le Pakistan se félicite d’un tel engagement mais il n’est pas particulièrement optimiste quant à la réalisation effective de cet objectif. Le représentant a déclaré que son pays partage les objectifs de la communauté internationale en ce qui concerne la promotion de la paix et de la sécurité internationales, particulièrement s’agissant de l’Asie du Sud. Le Pakistan souhaite éviter la guerre, promouvoir la stabilité régionale et rechercher des solutions équitables aux différends comme celui du Cachemire. Ceci étant, le Pakistan ne peut qu’observer que la communauté internationale, grâce à certaines résolutions du Conseil de sécurité ou dans le cadre du Document final adopté à l’issue de la Conférence de révision du TNP, aborde la question de l’Asie du Sud de façon partielle et inéquitable. Plusieurs aspects du Document final sont tels que nous nous devions d’exprimer notre profond désaccord. En premier lieu, a relevé le représentant les pays concernés n’ont pas été conviés à participer aux négociations et discussions. Ensuite, nous ne saurions accepter que des indications, recommandations extérieures viennent empiéter sur notre sécurité nationale. On critique les essais nucléaires de 1998, a fait remarquer le représentant, mais ce n’est pas mon pays qui a pris l’initiative de ces essais. Le Pakistan n’a fait que répondre aux actions conduites dans ce domaine par notre voisin et nos essais n’ont fait que rétablir l’équilibre stratégique de la région. Il a estimé que les dispositions du Document final sont de nature discriminatoire et ne reflètent pas la réalité de la situation dans la région. Ainsi, en est-il de l’appel au moratoire sur la production de matières fissiles qui ne concerne que l’Asie du Sud alors que ce dont la communauté internationale a besoin c’est d’un instrument universel. Nous n’accepterons pas une obligation fondée sur des critères arbitraires, inéquitables et discriminatoires, a réitéré le représentant.

Les armes nucléaires sont devenues une réalité en Asie du Sud, a déclaré le représentant. La plupart des Etats nucléaires semblent avoir accepté les ambitions militaires et nucléaires de notre voisin. Pour le Pakistan, les dispositions du Document final de la Conférence de révision du TNP ont des répercussions sur la sécurité de mon pays et doivent par conséquent être dénoncées. De même, le consensus du TNP comporte des omissions de taille, ainsi il ne fait pas mention de la seule question qui pourrait menacer la paix et la sécurité, à savoir, les projets de certains Etats de déployer des systèmes de défense antimissile balistiques. Pour toutes ces raisons le Pakistan ne pourra pas appuyer un projet de résolution qui se félicite des résultats de la Conférence du TNP.

M. KABA ARAFAN (Guinée) a appuyé le projet de résolution L.11 portant sur l’assistance aux Etats pour l’arrêt de la circulation illicite des armes légères. Il a précisé qu’au moment où se déroulent les délibérations de la Première Commission, son pays est la victime d’attaques de bandes armées provenant de pays voisins en situation de conflit. L’accumulation inconsidérée et la circulation illicite des armes légères en Afrique de l’ouest fait de plus en plus redouter le spectre de la violence. Cette situation a conduit à une dégradation significative du climat de confiance et de bonnes relations entre les Etats. Dans ce contexte, l’appui des Nations Unies aux efforts de la CEDEAO contribuera à favoriser la concertation entre différents acteurs. Le moratoire de Bamako, les flammes de la paix de Tombouctou au Mali, celles d’Agadez au Niger ainsi que les actions similaires de collecte et de destruction d’armes légères menées en Afrique du Sud témoignent de la même volonté de nos pays de mettre un terme à la circulation illicite des armes légères et de promouvoir un meilleur climat de confiance entre les Etats. Le représentant a, dans ce contexte, appuyé la convocation de la Conférence des Nations Unie sur le commerce illicite des armes légères.

M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) s’exprimant au nom des pays de la Ligue arabe sur le projet de résolution L.29, a indiqué que la tension qui prévaut au Moyen-Orient exige de la communauté internationale qu’elle fasse pression sur Israël pour qu’elle signe le TNP. Les résultats de la Conférence de révision de mai dernier témoignent de la volonté de la communauté internationale de mettre un terme à la menace de l’arme nucléaire. Ce message était très clair et il n’y a pas lieu de l’interpréter différemment. Les justifications avancées par Israël sont inacceptables. La région du Moyen-Orient est actuellement sujette à de vives tensions en raison des actes de violence commis par Israël. Nous souhaitons que la communauté internationale redouble ses appels à l’intention d’Israël pour qu’elle adhère au TNP et soumette ses installations nucléaires au régime de garantie de l’AIEA.

M. HIRA B. THAPA (Népal), s’exprimant au sujet du projet de résolution L.41, a rappelé que l’élimination de la menace de l’arme nucléaire a été réaffirmée comme une priorité à l’occasion de la sixième Conférence de révision du TNP ainsi que dans le cadre de la Déclaration du Sommet du millénaire.

Droits de réponse

Le représentant d’Israël a exercé son droit de réponse s’agissant du projet de résolution intitulé “Le risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient”. Le projet de résolution a-t-il déclaré favorise la division, a estimé le représentant. Le véritable risque de prolifération vient du fait que certains Etats parties au TNP ne respectent pas leurs obligations au titre de cet instrument. Il a estimé que les amendements apportés au texte du projet sont très défavorables à Israël. Le représentant a appelé tous les Membres des Nations Unies à voter contre un tel projet.

Le représentant de l’Egypte a déclaré que ce projet prie Israël d’accéder au TNP comme les autres Etats de la région l’ont fait et à prendre toutes les mesures susceptibles d’empêcher la remise en cause la paix et la sécurité internationales. La résolution fait part de la préoccupation de la communauté internationale face à la poursuite d’activités nucléaires non surveillées dans la région.

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