LA PREMIERE COMMISSION SAISIE DE PROJETS DE RESOLUTION SUR L'ELIMINATION DEFINITIVE DE L'ARME NUCLEAIRE ET LE TRAITE ABM
Communiqué de Presse
AG/DSI/261
LA PREMIERE COMMISSION SAISIE DE PROJETS DE RESOLUTION SUR LELIMINATION DEFINITIVE DE LARME NUCLEAIRE ET LE TRAITE ABM
20001018La Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) a entendu cet après-midi la présentation de près dune dizaine de projets de résolution.
Présenté par le représentant du Japon, le projet de résolution intitulé Vers lélimination définitive des armes nucléaires recommande une série de mesures dont notamment la signature et la ratification rapides du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) par tous les Etats en vue dassurer son entrée en vigueur avant 2003; louverture immédiate de négociations dans le cadre de la Conférence du désarmement en vue de la conclusion, avant 2005, d'un traité multilatéral interdisant la production de matières fissiles; linclusion du principe de lirréversibilité à appliquer au désarmement nucléaire et à la maîtrise des armes.
Le projet de résolution met également laccent sur lentrée en vigueur à bref délai et la pleine application du Traité sur de nouvelles réductions et limitations des armements stratégiques offensifs (START II) et la conclusion dun accord START III dès que possible, tout en préservant et en renforçant le Traité ABM; sur la réduction des arsenaux nucléaires par tous les Etats dotés darmes nucléaires ou encore la réduction du rôle des armes nucléaires dans les politiques de sécurité; sur le renforcement des capacités de vérification, y compris les garanties de lAgence internationale de lénergie atomique et son modèle de Protocole.
Le projet de résolution sur la préservation et le respect du Traité sur la limitation des systèmes antimissile balistiques (ABM), présenté par le représentant de la Fédération de Russie recommande à tous les Etats parties au Traité ABM de limiter le déploiement de systèmes antimissile balistiques et de s'abstenir de déployer de tels systèmes pour défendre leur territoire. Ce texte estime que la mise en oeuvre de toute mesure allant à l'encontre des objectifs et des dispositions du Traité compromet également la stabilité stratégique et la paix au niveau international, ainsi que la recherche de nouvelles réductions des armements nucléaires stratégiques
Le projet de résolution relatif à lassistance aux Etats pour larrêt de la circulation illicite et la collecte des armes légères, présenté par le représentant du Mali, recommande la mise sur pied dans les pays de la sous-région subsahélo-saharienne de commissions nationales contre la prolifération des armes légères.
Le représentant de la République islamique dIran a présenté le projet de résolution portant sur le rapport de la Commission du désarmement aux termes duquel, l'Assemblée générale recommanderait à la Commission du désarmement, à sa session d'organisation de 2000, d'adopter les questions suivantes aux fins d'examen à sa session de 2001: moyens de parvenir au désarmement nucléaire et mesures de confiance concrètes dans le domaine des armes classiques.
La Commission était également saisie de projets de résolution relatifs au renforcement du régime défini par le Traité visant l'interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes (Traité de Tlatelolco), présentés par le représentant du Mexique; à la transparence dans le domaine des armements, présenté par le représentant des Pays-Bas; au rôle de la science et de la technique dans le contexte de la sécurité internationale et du désarmement, présenté par le représentant de lInde; au Programme dinformation des Nations Unies sur le désarmement, présenté par la représentante du Mexique; à létude de lOrganisation des Nations Unies sur léducation en matière de désarmement et de non-prolifération, présenté par la représentante du Mexique et à la maîtrise des armes classiques aux niveaux régional et sous-régional, présenté par le représentant du Pakistan.
Les représentants des pays suivants ont fait des déclarations: Gabon, Pologne, Niger, Brésil au nom du MERCOSUR, République islamique dIran, Australie, Chine, Bélarus, Sri Lanka et Iraq.
La prochaine réunion de la Commission aura lieu le jeudi 19 octobre, à 10 heures.
Débat thématique sur tous les points de lordre du jour
Présentation de projets de résolution
Aux termes dun projet de résolution relatif à la transparence dans le domaine des armements (A/C.1/55/L.43), présenté par le représentant des Pays-Bas, lAssemblée générale réaffirmerait quelle est résolue à veiller à la bonne tenue du Registre des armes classiques de lONU. Elle approuverait le rapport du Secrétaire général sur la tenue du Registre des armes classiques et les modifications à y apporter et ferait siennes les recommandations y figurant. LAssemblée générale inviterait les Etats Membres, en vue de parvenir à une participation universelle, à fournir chaque année au Secrétaire général avant le 31 mai, les données et informations demandées pour le Registre. LAssemblée générale réafirmerait sa décision de continuer à examiner la portée du Registre ainsi que la participation à celui-ci, en vue de laméliorer encore. LAssemblée générale inviterait la Conférence du désarmement à envisager de poursuivre ses travaux sur la transparence dans le domaine des armements.
Aux termes dun projet de résolution relatif à lassistance aux Etats pour larrêt de la circulation illicite et la collecte des armes légères (A/C.1/55/L.11), présenté par le représentant du Mali, lAssemblée générale encouragerait la mise sur pied dans les pays de la sous-région subsahélo- saharienne de commissions nationales contre la prolifération des armes légères et inviterait la communauté internationale à apporter son appui au bon fonctionnement desdites commissions. LAssemblée générale recommanderait limplication des organisations et associations de la société civile dans le processus de lutte contre la prolifération des armes légères auprès des commissions nationales. Elle recommanderait à de telles organisations de participer à la mise en oeuvre du moratoire sur limportation, lexportation et la fabrication des armes légères. LAssemblée générale apporterait son plein appui à la convocation de la Conférence des chefs dEtat et de gouvernement de lOrganisation de lUnité africaine (OUA). LAssemblée générale encouragerait la collaboration entre les organes de lEtat, les organisations internationales et la société civile dans la lutte contre le mouvement illicite des armes légères et le soutien aux opérations de collectes des dites armes. LAssemblée générale apporterait enfin son plein soutien à la convocation de la Conférence internationale sur le commerce illicite des armes sous tous ses aspects au plus tard en 2001.
Aux termes du projet de résolution portant sur le rôle de la science et de la technique dans le contexte de la sécurité internationale et du désarmement (A/C.1/55/L.31), présenté par le représentant de lInde, lAssemblée générale inviterait les Etats Membres à redoubler defforts pour mettre la science et la technique au service du désarmement et fournir aux Etats intéressés des technologies ayant un lien avec le désarmement. Elle demanderait instamment aux Etats Membres dengager des négociations multilatérales afin délaborer des directives universellement acceptables et non discriminatoires concernant les transferts internationaux de produits et techniques à double usage et de technologie de pointe ayant des applications militaires. LAssemblée générale encouragerait les organismes des Nations Unies à contribuer, dans les limites de leurs attributions actuelles, à promouvoir lapplication de la science et de la technique à des fins pacifiques.
Aux termes dun projet de résolution relatif au Programme dinformation des Nations Unies sur le désarmement (A C.1 55 L.9), présenté par la représentante du Mexique, lAssemblée générale recommanderait que le Programme fasse porter principalement ses efforts sur linformation et léducation du public de façon concrète et objective pour lamener à comprendre combien il importe dappuyer laction multilatérale dans le domaine de la limitation des armements et du désarmement menée notamment par lONU et la Conférence du désarmement.
LAssemblée générale recommanderait en outre au Programme de continuer de coordonner, produire et gérer le site Internet sur le désarmement dans le cadre du site de lONU, de continuer de renforcer linteraction de lONU avec le public, et en premier lieu avec les ONG et les instituts de recherche. LAssemblée générale recommanderait en outre que le Programme continue dorganiser des débats sur des thèmes intéressant la limitation des armements et le désarmement en vue den faciliter la compréhension et de faciliter un échange de vues et dinformations entre les Etats Membres et la société civile.
LAssemblée générale soulignerait par ailleurs limportance du versement de contributions au Fonds daffectation spéciale pour le Programme et inviterait tous les Etats Membres à verser des contributions au Fonds.
Aux termes dun projet de résolution relatif à létude de lOrganisation des Nations Unies sur léducation en matière de désarmement et de non-prolifération (A/C.1/55/L.10), présenté par la représentante du Mexique, lAssemblée générale prierait le Secrétaire général de réaliser avec laide dun groupe dexperts gouvernementaux qualifiés, une étude sur le désarmement et la non-prolifération qui aurait notamment pour objet de définir un type déducation qui soit adapté aux réalités contemporaines et tenant compte du fait quil faut encourager une culture de non-violence et de paix. Elle prierait le Secrétaire général de faire le point de la situation actuelle dans le domaine de la formation en matière de désarmement et de non-prolifération dans lenseignement primaire, secondaire, universitaire et universitaire supérieur dans toutes les régions du monde.
Aux termes du projet de résolution sur le rapport de la Commission du désarmement (A/C.1/55/L.26), présenté par le représentant de la République islamique dIran, l'Assemblée générale réaffirmerait le rôle de la Commission en tant qu'organe délibérant spécialisé du mécanismes multilatéral des Nations Unies, rôle qui permet des délibérations approfondies sur des questions précises de désarmement, aboutissant à des recommandations concrètes. Elle prierait la Commission de faire tout son possible pour formuler des recommandations concrètes sur les questions inscrites à son ordre du jour, en tenant compte du texte adopté quant aux "Moyens d'améliorer le fonctionnement de la Commission du désarmement". Elle recommanderait à la Commission du désarmement, à sa session d'organisation de 2000, d'adopter les questions suivantes aux fins d'examen à sa session de 2001: moyens de parvenir au désarmement nucléaire et mesures de confiance concrètes dans le domaine des armes classiques.
LAssemblée générale prierait également le Secrétaire général de recommander les moyens de promouvoir léducation et la formation en matière de désarmement et de non-prolifération à tous les niveaux de lenseignement scolaire. LAssemblée générale prierait le Secrétaire général denvisager de tirer un meilleur parti de lévolution des méthodes pédagogiques, surtout de la révolution des techniques de linformation et de la communication telles que le télé-enseignement. Aux termes de ce projet de résolution lAssemblée générale prierait le Secrétaire général de recommander aux organismes des Nations Unies dotés de compétences particulières en matière de désarmement ou déducation, dharmoniser et de coordonner leurs efforts dans le domaine de lenseignement des questions de désarmement et de non- prolifération.
Aux termes dun projet de résolution intitulé Vers lélimination définitive des armes nucléaires (A/C.1/55/L.39), présenté par le représentant du Japon, lAssemblée générale réaffirmerait quil importe de parvenir à luniversalité du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et exhorterait les Etats qui ne sont pas parties au traité à y adhérer en tant quEtats non dotés darmes nucléaires sans retard et sans conditions. Elle réaffirmerait également quil importe que tous les Etats parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires sacquittent des obligations que leur impose ce Traité. LAssemblée générale soulignerait par ailleurs quil serait primordial que les Etats prennent des mesures pratiques dans le cadre des efforts systématiques et progressifs visant à appliquer larticle VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et les paragraphes 3 et 4 c) de la Décision de 1995 sur les Principes et objectifs de la non-prolifération et du désarmement nucléaires. Parmi ces mesures, lAssemblée générale insisterait sur la signature et la ratification rapides du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires par tous les Etats, en particulier ceux dont la ratification est indispensable à lentrée en vigueur du Traité. LAssemblée générale soulignerait également quil est primordial de prendre les mesures pratiques visant à assurer louverture immédiate de négociations dans le cadre de la Conférence du désarmement en vue de la conclusion, le plus rapidement possible avant 2005, d'un Traité multilatéral, non discriminatoire et internationalement et effectivement vérifiable interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication darmes et autres dispositifs explosifs nucléaires.
LAssemblée générale insisterait également sur la nécessité de créer un organe subsidiaire approprié chargé des questions de désarmement nucléaire à la Conférence du désarmement dans le cadre de lélaboration dun programme de travail et insisterait par ailleurs sur linclusion du principe de lirréversibilité à appliquer au désarmement nucléaire, à la maîtrise des armes nucléaires et connexes, et aux mesures de réduction. Par ailleurs, lAssemblée générale soulignerait quil est primordial de prendre les mesures pratiques visant lentrée en vigueur à bref délai et la pleine application du Traité sur de nouvelles réductions et limitations des armements stratégiques offensifs (START II) et la conclusion dun accord START III dès que possible, tout en préservant et en renforçant le Traité sur les systèmes antimissile balistiques en tant que pierre angulaire de la stabilité stratégique et base de nouvelles réductions des armements stratégiques offensifs. LAssemblée générale soulignerait quil est primordial que les Etats dotés darmes nucléaires adoptent des mesures en vue du désarmement nucléaire afin de promouvoir la stabilité internationale. A cet égard, lAssemblée générale insisterait sur la réduction de leurs arsenaux nucléaires par tous les Etats dotés darmes nucléaires ou encore la réduction du rôle des armes nucléaires dans les politiques de sécurité. LAssemblée générale reconnaîtrait également que linstauration dun monde exempt darmes nucléaires exigera que les Etats dotés darmes nucléaires poursuivent le processus de désarmement nucléaire au-delà de START III et réduisent leurs armes nucléaires de façon plus importante.
Toujours aux termes du présent projet de résolution, lAssemblée générale soulignerait quil est important de renforcer les capacités de vérification, y compris les garanties de lAIEA, qui seront nécessaires pour assurer le respect des accords de désarmement nucléaire, aux fins de linstauration et du maintien dun monde exempt darmes nucléaires. LAssemblée générale mettrait laccent sur limportance, pour la non-prolifération, du Protocole modèle de lAIEA, afin de renforcer la non-prolifération nucléaire et encouragerait tous les Etats qui ne lont pas encore fait à conclure dès que possible un protocole additionnel avec lAIEA. LAssemblée générale encouragerait enfin la société civile à continuer de jouer un rôle constructif dans la promotion de la non-prolifération et du désarmement nucléaires.
Par le projet de résolution relatif au renforcement du régime défini par le Traité visant l'interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes (Traité de Tlatelolco) (A/C.1/55/L.8), présenté par le Mexique, l'Assemblée générale accueillerait avec satisfaction les mesures concrètes que divers pays de la région ont prises au cours de l'année écoulée pour renforcer le régime de dénucléarisation militaire défini par le Traité. Elle demanderait instamment aux pays de la région qui ne l'ont pas encore fait de déposer leurs instruments de ratification des amendements au Traité de Tlatelolco approuvés par la Conférence générale de l'organisme pour l'interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Aux termes du projet de résolution sur la préservation et respect du Traité sur la limitation des systèmes antimissile balistiques (A/C.1/55/L.2), présenté par le représentant de la Fédération de Russie, l'Assemblée générale demanderait à tous les Etats parties au Traité sur la limitation des systèmes antimissile balistiques de redoubler d'efforts pour préserver et renforcer le Traité en veillant à ce qu'il soit strictement et intégralement respecté. Elle demanderait aux parties au Traité de limiter le déploiement de systèmes antimissile balistiques et de s'abstenir de déployer de tels systèmes pour défendre leur territoire, de ne pas créer les bases d'une telle défense et de ne pas transférer à d'autres Etats ni déployer hors de leur territoire national des systèmes antimissile balistiques ou leurs éléments limités par ce Traité.
L'Assemblée générale considèrerait que la mise en oeuvre de toute mesure allant à l'encontre des objectifs et des dispositions du Traité compromet également la stabilité stratégique et la paix au niveau international, ainsi que la recherche de nouvelles réductions des armements nucléaires stratégiques. Elle prierait instamment tous les Etats Membres d'appuyer les efforts visant à endiguer la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs.
Aux termes dun projet de résolution relatif à la maîtrise des armes classiques aux niveaux régional et sous-régional, (A/C.1/55/L.35), présenté par le représentant du Pakistan, lAssemblée générale déciderait de procéder durgence à lexamen des questions que pose la maîtrise des armes classiques aux niveaux régional et sous-régional. Elle prierait la Conférence du désarmement, pour commencer, denvisager de dégager les principes qui pourraient servir de cadre aux accords régionaux sur la maîtrise des armes classiques, et attend avec intérêt un rapport de la Conférence sur la question.
M. ALFRED (Gabon) évoquant les mesures de désarmement régionales et de confiance adoptées dans la sous-région de lAfrique centrale, a rappelé que le 8 juillet dernier les chefs dEtat et de gouvernement ont signé le pacte de non- agression aux termes duquel ils se sont engagés à résoudre tous les différends par des moyens pacifiques et à ne pas laisser utiliser leur territoire comme base arrière de déstabilisation dEtats tiers. Par ailleurs, ces Etats sattachent depuis plus de 10 ans à la promotion de la transparence de leurs acquisitions militaires. Ils ont en outre renoncé à acquérir, à produire et à transférer toutes armes de destruction massive. Pour ce qui est des armes classiques, ces Etats ont pris linitiative dune réunion sous régionale sur la prolifération des armes légères et leur commerce illicite. Le représentant a regretté quen raison de la situation de guerre que connaît un de ces pays, un instrument de contrôle dune telle prolifération nait pas pu être adopté. Il a précisé que le 26 février 1999, le Conseil supérieur de la paix et de la sécurité a été instauré par les Etats membres de la communauté économique des Etats dAfrique centrale qui comprend notamment un mécanisme dalerte rapide. Une conférence sous régionale sur la question des réfugiés à été organisée récemment au Burundi. Le représentant a demandé une aide financière et politique à la communauté internationale en appui à de telles initiatives.
M. KRZYSTOF JAKUBOWSKI (Pologne) a déclaré que si le danger nucléaire semble samenuiser, dautres types de menaces pèsent sur la sécurité et la stabilité mondiales. Lon assiste ainsi à lheure actuelle à de nombreux conflits dorigines ethniques ou religieuses, caractérisés par un degré de violence inouï et visant principalement les populations civiles. Le représentant a déclaré que la notion classique de stabilité est désormais révolue car la sécurité internationale revêt aujourdhui un caractère multidimensionnel. Cela ne signifie pas que le désarmement et le contrôle des armements sont devenus caducs ou ne jouent plus un rôle significatif dans la prévention des conflits. Limportance de la tâche quil reste à accomplir en matière de désarmement nucléaire ne saurait justifier que lon naccorde quune attention minime à la question des armes dites conventionnelles, a souligné le représentant. Ces armes, utilisées dans un nombre incalculable de conflits sont à lorigine dinfiniment plus de pertes en vie humaine que les armes de destruction massive, a-t-il ajouté. Le phénomène de laccumulation excessive des armes légères représente à lui seul une menace à la paix et à la sécurité internationales et saccompagne deffets dévastateurs du point de vue socioéconomique et humanitaire. Le représentant a affirmé que la Conférence du désarmement, seule instance de négociations multilatérales en matière de désarmement pourrait jouer un rôle important en définissant des mesures en matière darmes classiques. Il a expliqué que laction en matière darmes classiques est liée de façon inextricable au renforcement de la sécurité internationale et régionale. La sécurité internationale commence par la sécurité dans les régions et dans les Etats. Chacun devrait donc commencer par se pencher sur sa propre situation.
La Pologne appuie pleinement la définition dune politique européenne commune en matière de sécurité et la mise en place de forces de réaction rapides. Les convictions des pays européens qui souhaitent sengager dans ce processus devraient être pleinement prises en compte, a déclaré le représentant. Poursuivant, il a stigmatisé le manque de volonté politique dexploiter pleinement les potentialités de la Conférence du désarmement. Les efforts récemment déployés pour parvenir à un accord sur le programme de travail de la Conférence du désarmement prouvent bien que cest lexistence dune volonté politique qui est importante. La souplesse et limagination de certaines délégations avaient pratiquement permis de parvenir à un consensus qui, en dépit de ses imperfections, aurait tout de même pu être acceptable, a regretté le représentant. La Pologne espère toujours que la Première Commission favorisera la mobilisation dune volonté politique pour tirer pleinement parti des potentialités de cette institution.
M. ADO ALHADJI ABOU (Niger) a déclaré, au sujet de la résolution relative à lassistance aux Etats pour larrêt de la circulation illicite et la collecte des armes légères (A/C.1/55/L.11), que limportance du texte réside dans laide que la communauté internationale sera susceptible dapporter. Le Niger a témoigné de sa volonté de consolider la paix par des mesures concrètes de désarmement comme par exemple la cérémonie de la flamme de la paix qui sest déroulée à Agadez le 25 septembre 2000. Au cours de cette cérémonie, plus dun millier darmes ont été rendues par les anciens membres de la rébellion conformément aux accords de paix. Un autre fait marquant qui sest produit au cours de cette cérémonie a été la décision des ex-fronts de prononcer leur autodissolution.
La consolidation de la paix, a ajouté le représentant, implique la poursuite des actions de sensibilisation en particulier dans les zones les plus touchées par les conflits; la collecte des armes disséminées par les populations locales qui ont dû y avoir recours pour se défendre et la mise en oeuvre dactions de développement et de lutte contre la pauvreté et plus globalement de réhabilitation des zones concernées. Une des causes des conflits est en effet la rareté des ressources économiques et des infrastructures. Le représentant a indiqué que son gouvernement avait défini un cadre dintervention à travers notamment le Programme de développement de la zone pastorale mis en place conjointement avec le PNUD. De plus, la Commission nationale de collecte des armes poursuit ses activités avec de plus en plus de détermination. Le représentant a remercié le Groupe des pays intéressés pour leur aide financière et a invité dautres pays à le faire.
Mme CLEUZA MARIA PEREIRA (Brésil) au nom des pays du MERCOSUR, sest félicitée des progrès réalisés dans la ratification de la Convention sur linterdiction des armes chimiques même si lobjectif de son universalité na pas encore été atteint. Elle a précisé quau mois daoût dernier, tous les Etats membres du MERCOSUR avaient ratifié la Convention, ce qui témoigne de leur contribution aux mécanismes de désarmement multilatéraux. La représentante a mis laccent sur le rôle précurseur des Etats du MERCOSUR dans la lutte contre les armes chimiques en expliquant quen 1991, avant la conclusion de la Convention sur les armes chimiques, lArgentine, le Brésil et le Chili avait adopté la Déclaration de Mendoza qui interdit formellement les armes biologiques et chimiques. Ladhésion postérieure de la Bolivie, du Chili et du Paraguay confirme ce rôle de chef de file.
La représentante a expliqué que les pays du MERCOSUR et les pays associés avaient en 1998, par la Déclaration dUshuaia, créé dans la région une zone exempte darmes de destruction massive. Lintégration de lesprit et de la lettre de la Convention sur linterdiction des armes chimiques dans nos législations apporte une pièce additionnelle à nos initiatives. La présidence chilienne de la Cinquième Conférence de révision de la Convention en mai dernier et lélection du Chili au Conseil exécutif de lOrganisation de la Convention contre linterdiction
des armes chimiques prouvent la vitalité de lengagement des pays de la région envers lOrganisation. La représentante a également fait état de la contribution des Etats de la région aux mécanismes de vérification des dispositions de la Convention. Elle a appuyé le projet de résolution L.18 présenté par le Canada et la Pologne.
M. ZARIF (République islamique dIran) présentant le rapport de la Commission du désarmement, a déclaré que celle-ci peut permettre à tous les Etats Membres de lONU dapporter une contribution importante à la définition dun nouveau plan mondial de sécurité pour tous les Etats. Le représentant a expliqué que la Commission est un mécanisme important qui doit contribuer à dessiner les contours dun nouveau concept de sécurité. M. Zarif a déclaré que la question de lélimination des armes nucléaires devrait recevoir la priorité. Il faudrait engager des discussions et des négociations en ce sens, a-t-il ajouté. La Commission a consacré deux réunions à lexamen de la question relative aux voies et moyens de parvenir au désarmement nucléaire, question inscrite à lordre du jour de la Commission de façon opportune. Les délégations ont pu faire des commentaires sur les nombreux aspects du désarmement nucléaire, faire part de leur préoccupation et faire des propositions concrètes. Sur la base de ces discussions le Président du Groupe de travail a pu soumettre un document de travail prenant en compte les observations faites par les délégations. Ce document nengage que la responsabilité du Président du Groupe de travail et ne reflète pas une position commune négociée, a toutefois souligné M. Zarif. Ce document constitue néanmoins une bonne base pour la recherche dun consensus sur la question des voies et moyens de parvenir au désarmement nucléaire.
Les travaux relatifs à lélaboration de mesures de confiance concrètes dans le domaine des armes classiques nont pas permis daboutir à linscription en annexe au rapport de la Commission, dun document de travail du Président. Si les Etats ont fait preuve de souplesse sur cette question et ont montré quils sont prêts à travailler dans le sens dun accord sur cette question, ils ne sont toutefois pas parvenus à surmonter leurs différences. M. Zarif a exprimé lespoir que lincapacité des délégations à sentendre sur un document de travail du Président naffecteront pas négativement les travaux de la prochaine session et que les résultats de lan passé ne seront pas compromis. La Présidente du Groupe de travail sur cette question poursuivra ses consultations sur de telles questions au cours de la période intersessions.
M. LES LUCK (Australie) a rappelé que lannée dernière, son pays avait déjà appuyé le projet L.39 intitulé « Vers lélimination des armes nucléaires » que présentait le représentant du Japon. Ce projet reflète les éléments clefs du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et notamment les dispositions de son article VI. Nous nous félicitons que le paragraphe 3 a) de la résolution fixe une limite dans le temps à lentrée en vigueur du Traité dinterdiction complète des essais nucléaires (TICE), à savoir dici lannée 2003. Nous nous félicitons également de laccent placé dans le projet de résolution sur le lancement de négociations dun traité dinterdiction de la production de matières fissiles. Le représentant a également accueilli favorablement la ratification de START II et le lancement de négociations sur START III à condition
que le Traité ABM sur la limitation des systèmes de missiles antimissile soit préservé. Le représentant a appuyé également limportance accordée dans ce projet de texte au système renforcé de garanties de lAgence internationale de lénergie atomique (AIEA). Il a précisé que son pays a été lun des premiers à adopter le Modèle de protocole additionnel de lAIEA.
M. HU XIAODI (Chine) sexprimant sur le projet de résolution L.2 sur la préservation du Traité ABM sur la limitation des systèmes antimissile balistiques, a indiqué que ce traité risque actuellement dêtre affaibli ou abrogé. Il constitue pourtant la pierre angulaire de la stabilité stratégique dans le monde. Il est une condition préalable à une plus grande réduction des armes stratégiques. Un pays qui recherche une supériorité absolue insiste sur le développement de son programme de système de défense antimissile ce qui aurait des conséquences graves sur la confiance entre les Etats, le contrôle des processus de désarmement et le respect des accords multilatéraux. La mise en oeuvre de ce projet déclencherait une nouvelle course aux armements.
Le représentant a rappelé que lannée dernière déjà cette résolution avait été adoptée à une majorité écrasante. Depuis, de plus en plus de pays ont pris conscience des risques que comporte le système de défense antimissile et ont exprimé leurs préoccupations à cet égard. Certains prétendent que ces questions ne concernent que les Etats-Unis et la Fédération de Russie. Nous estimons en revanche que la sécurité est mutuelle. Dans le monde daujourdhui, les Etats ont de plus en plus dintérêts communs. Limportance de la préservation du Traité ABM dépasse largement le niveau bilatéral pour toucher à la sécurité de tous les Etats, petits ou grands, faibles ou puissants, Etats parties ou non au Traité ABM. Le représentant a fait observer que les traités conclus dans le passé sont encore adaptés à la situation internationale actuelle. Il a précisé que tout amendement au Traité ABM doit viser le renforcement de la paix et de la stabilité stratégique, ce que ne font pas les révisions proposées. Il a également appelé la communauté internationale à une vigilance accrue en ce que le projet de système de défense antimissile est en cours de développement.
M. LING (Bélarus) a déclaré que lévolution vers un monde dénucléarisé passe par ladoption de mesures concrètes visant au maintien de léquilibre stratégique dans le monde. La préservation du Traité ABM est à cet égard primordiale. Sa violation, a déclaré le représentant, entraînerait de graves conséquences. Le Bélarus est co-auteur du projet de résolution sur la préservation et le respect du Traité ABM car cet instrument a notamment contribué à arrêter une course aux armements nucléaires dangereuse. Ce Traité, signé et ratifié par les deux grandes puissances nucléaires est fondamental pour tout le système de désarmement nucléaire mondial. Le Bélarus prône le strict respect du Traité et soppose à toute révision de ses dispositions fondamentales. La décision de renvoyer la décision finale sur le déploiement dun système national de défense antimissile sexplique pour partie par laction vigoureuse des Etats Membres des Nations Unies. La mesure nétant que provisoire, le Traité ABM nest pas définitivement à labri. Les efforts de la communauté internationale doivent donc être maintenus.
Mme MENDIS (Sri Lanka) a déclaré que le trafic illicite des armes légères constitue une des plus graves menaces à la paix et à la sécurité internationales. Tout en se félicitant des initiatives prises en la matière au niveau régional, la représentante a déploré labsence de législations plus générales et plus efficaces aux niveaux national et international qui laissent une marge de manoeuvre aux organisations terroristes. Limportance du phénomène du trafic illicite des armes légères et sa dimension criminelle internationale nécessitent la mise en oeuvre dune coopération internationale et dune action résolue aux niveaux national, régional et international. A cet égard, la représentante a insisté sur limportance des échanges dinformations relatifs aux acteurs du commerce illicite et aux méthodes quils utilisent. Dans ce contexte, le Sri Lanka est davis que le document A/55/323 contient des éléments importants pour la préparation de la future Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects. Le Sri Lanka espère par ailleurs que le Département du désarmement poursuivra et intensifiera ses travaux relatifs au commerce illicite des armes légères, en insistant sur limportance des discussions intergouvernementales sur ce sujet. La représentante a par ailleurs exprimé lespoir que la Conférence de 2001 permettra daboutir à ladoption dun cadre mondial de coopération permettant de prévenir, maîtriser et finalement éliminer le commerce illicite des armes légères. Se lancer dans des discussions sur les nécessités de la légitime défense serait trop complexe et de surcroît, inutile, a déclaré la représentante. Les Nations Unies devraient jouer un rôle décisif dans la promotion dun régime de coopération internationale contre le trafic illicite des armes légères et dans ladoption de mesures concrètes en ce sens.
M. MOHAMMAD HUSSAIN (Iraq) a exprimé sa reconnaissance aux représentants de la Fédération de Russie, de la Chine et du Bélarus qui sont à lorigine du projet de résolution L.2 sur la préservation du Traité ABM. Le représentant a regretté que la résolution adoptée lannée dernière sur ce sujet nait pas dissuadé les Etats-Unis de développer leur programme de défense antimissile. Le Traité ABM connaît ainsi des remises en cause graves. Lobjectif des Etats-Unis est de renforcer sa suprématie stratégique en mettant au point un système qui nexclut pas de son champ daction lespace extra-atmosphérique. Les Etats-Unis, par ailleurs, ont de plus en plus recours à la menace de larme nucléaire, à la politique de la canonnière et aux violations du droit international. Les Etats- Unis et lentité sioniste travaillent de concert au développement de programmes antimissile, a ajouté le représentant qui a appelé les membres de la Commission à soutenir le projet de résolution.
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