En cours au Siège de l'ONU

AG/1079

DE NOMBREUX DELEGUES RECLAMENT A NOUVEAU PLUS D'EFFICACITE ET DE TRANSPARENCE DE LA PART DU CONSEIL DE SECURITE

18 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/1079


DE NOMBREUX DELEGUES RECLAMENT A NOUVEAU PLUS D'EFFICACITE ET DE TRANSPARENCE DE LA PART DU CONSEIL DE SECURITE

20001018

L'Assemblée générale a poursuivi ce matin son examen du rapport du Conseil de sécurité. A nouveau, la question de la transparence des travaux du Conseil a fait l'objet de nombreuses remarques. Des critiques ont été exprimées sur la forme adoptée par le rapport et plusieurs représentants ont demandé que dans le futur, il soit plus analytique et ne se contente pas de présenter une compilation de documents déjà connus. Le représentant de Chypre a repris la proposition consistant à inclure dans le rapport une évaluation de l'utilité et de l'efficacité des actions du Conseil faite hier par le délégué de l'Inde ainsi que celle du délégué de l'Allemagne qui demandait que des explications soient données à l'Assemblée générale en cas d'utilisation du droit de veto. Le représentant du Royaume-Uni, membre permanent du Conseil de sécurité, s'est lui aussi prononcé en faveur d'un renforcement des contacts entre les membres du Conseil et les autres Etats.

Autre sujet de préoccupation, l'amélioration de l'efficacité du Conseil a fait l'objet de nombreuses déclarations. Plusieurs représentants ont exprimé leur conviction que le Conseil de sécurité devrait travailler en collaboration plus étroite avec d'autres institutions du système des Nations Unies et notamment l'Assemblée générale. Pour certains, l’Assemblée ne devrait pas simplement prendre note de ce qui s’est fait mais devrait donner son avis sur le travail du Conseil. L'idée que le Conseil devrait également renforcer ses relations avec l'ECOSOC, les organisations régionales, les institutions financières internationales, a été maintes fois formulée. Toujours au chapitre de l'efficacité, le représentant du Canada s'est prononcé en faveur d'un élargissement du Conseil de sécurité limité aux seuls membres non-permanents. "Accorder le droit de veto à un plus grand nombre de pays ne pourra qu'entraîner une sclérose politique du Conseil de sécurité", a-t-il déclaré.

Il a été reconnu toutefois que des améliorations avaient été apportées avec la multiplication des réunions publiques ou encore avec la mise en place de nouvelles procédures, telles que le nouveau système de contrôle de la mise en œuvre des sanctions pour l'Angola. Le représentant du Tadjikistan a décrit la situation dans son pays où la paix était revenue et des élections multipartites s'étaient tenues pour la première fois dans son histoire. Il a déclaré que rien de tout cela n'aurait été possible sans la communauté internationale et les Nations Unies et qu'il fallait rendre hommage au Conseil de sécurité pour son rôle à cet égard.

Ont également pris la parole au cours de cette séance le Ministre des affaires étrangères du Nigéria ainsi que les représentants des pays suivants: Royaume-Uni, Jamahiriya arabe libyenne, Myanmar, République de Corée, Mongolie, Angola, Nouvelle-Zélande, Bangladesh, Tunisie, Pakistan, Soudan, Malte, Afrique du Sud.

L'Assemblée poursuivra l'examen du rapport du Conseil de sécurité demain jeudi 19 octobre à partir de 10 heures, au titre du premier point de son ordre du jour. Elle se réunira à nouveau cet après midi à 15 heures pour une session extraordinaire d'urgence consacrée aux mesures illégales prises par les autorités israéliennes à Jérusalem-Est occupée ainsi que dans le reste du Territoire palestinien occupé.

Rapport du Conseil de sécurité (A/55/2)

Déclarations

M. CONSTANTINE MOUSHOUTAS (Chypre) a indiqué que la présentation du rapport par le Conseil de sécurité témoigne de sa responsabilité devant les Etats Membres des Nations Unies. Il a fait observer que les méthodes de travail du Conseil s'étaient sans aucun doute améliorées mais qu'il reste encore beaucoup de progrès à faire. A cet égard, il s'est félicité de l'inclusion dans l'additif du rapport des évaluations mensuelles des présidents sortants et du fait que de plus en plus de non membres du Conseil assistent aux réunions d'information quotidiennes organisées par la présidence à l'attention des délégations. Reconnaissant qu'il peut y avoir des raisons pour que le Conseil tienne des consultations privées, il a fait remarquer qu'aucune réunion d'information après les consultations ne peut compenser une transparence entière et la présence aux réunions publiques. Il a indiqué que l'ouverture est surtout importante en matière d'examen des opérations de maintien de la paix pour lesquelles le pays d'accueil des forces et les pays contributeurs ont le droit d'être consultés lors de l'examen de ces opérations. Il a par ailleurs déclaré qu'il ne doit pas y avoir de sélectivité dans la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité à qui incombe la responsabilité première de maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Afin de donner au Conseil de sécurité la capacité de répondre aux nouveaux défis du siècle qui s'ouvre, Chypre estime que l'élargissement de ses membres, permanents et non permanents, sur la base d'une représentation géographique équitable, donnera au Conseil plus de légitimité et renforcera son efficacité. M. Moushoutas a également fait valoir l'importance de la disponibilité des ressources et du personnel comme condition préalable à un Conseil de sécurité solide. Il a fait observer que le Conseil devrait faire preuve de plus de retenue dans l'examen des questions qui relèvent de l'Assemblée générale et a souligné l'importance de la coordination entre ces deux organes principaux de l'ONU. M. Moushoutas a estimé que le Conseil devait accorder une plus grande attention à l'impact humanitaire des sanctions et a appuyé l'examen du régime des sanctions dans son ensemble. Il a appuyé la proposition indienne d'incorporer dans le rapport une évaluation de l'utilité et de l'efficacité des actions du Conseil ainsi que la proposition allemande visant à ce que soient données des explications à l'Assemblée générale après l'usage du droit de veto. Il a encouragé une plus grande collaboration entre les Nations Unies et les organisations régionales sur la base de la Charte. Il a conclu en indiquant que la réforme sera d'autant plus efficace que le Conseil de sécurité fera preuve de détermination dans la mise en œuvre de ses résolutions et de ses décisions.

M. JEREMY GREENSTOCK (Royaume-Uni) a déclaré que si le Conseil de sécurité avait du mal à apporter des solutions aux conflits sur le continent africain, c’est parce qu’il ne s’agit pas de conflits entre Etats, mais parce qu’ils présentent plutôt une dimension à la fois interne et externe. Il a ajouté que, en Afrique plus qu’ailleurs, la paix et le développement allaient de pair et a souligné l’intérêt des recommandations du rapport Brahimi à cet égard. Il s’est déclaré en faveur d’une évolution du Conseil de sécurité dans son approche des conflits sur le continent africain, à l’instar de l’expérience en cours au Royaume-Uni où les ministères en charge des affaires étrangères, de la défense et du développement travaillent de concert et ont mis en place un fonds de prévention des conflits. Il a recommandé que les Nations Unies aient une approche conjointe

de la prévention des conflits, en coordination avec les institutions financières internationales et les pays donateurs d’une aide bilatérale. Il s’est réjoui du fait que des leaders africains s’engagent pour la paix et le développement, à l’instar de Nelson Mandela, et a souhaité que le Conseil de sécurité et les Nations Unies, à leur tour, se mettent davantage au service de la paix et du développement sur le continent africain.

Evoquant les méthodes de travail du Conseil, le représentant a souhaité que ses membres s’efforcent le plus souvent possible de recourir aux séances publiques afin de garantir un maximum de transparence. Il s’est réjoui du fait qu’au cours de l’année écoulée, de nombreuses séances publiques aient été organisées tant sur les questions du Proche-Orient que des Balkans ou des conflits en Afrique. Reconnaissant que des efforts supplémentaires devaient être faits pour accroître la participation des Etats non membres, le représentant a souhaité que toutes les innovations possibles soient entreprises pour améliorer les contacts entre les Etats membres du Conseil et les autres Etats, en particulier les contributeurs de troupes aux missions de paix.

M. GUMA AMER (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré que la discussion sur le rapport annuel du Conseil de sécurité offre l’occasion de se pencher sur les questions de maintien de la paix et de la sécurité internationales, celles-ci constituant la tâche principale de l’Organisation. Au cours de la période couverte par le rapport, de nombreux conflits ont éclaté que la communauté internationale n’a pas encore pu régler. Dans ce domaine, le Conseil pourrait obtenir de meilleurs résultats en coopérant avec d’autres organes des Nations Unies dont l’Assemblée générale. Une coopération véritable entre ces deux organes permettrait de résoudre des crises qui n’ont pas, jusqu’à présent, trouvé de solution, a affirmé le représentant.

Le fait que la pratique de la consultation des pays contributeurs de troupes et des séances officieuses figure effectivement dans le rapport ne suffit pas pour que la transparence des travaux du Conseil soit jugée acceptable. Le rapport ne donne pas d’informations de fond sur ce qui se passe lors des consultations officieuses. La Jamahiriya arabe libyenne souhaiterait connaître moins le nombre d’heures qu’elles ont duré que ce qui s’y est dit. De plus, nous ne sommes pas convaincus que l’Assemblée doit simplement prendre note de ce qui s’est fait, mais qu’elle devrait plutôt donner son avis sur le travail du Conseil selon les articles pertinents de la Charte, a encore estimé le représentant.

Les questions africaines ont beaucoup occupé le Conseil lors de la période concernée. Malgré cela, une plus grande attention doit être accordée à l’Afrique pour endiguer la pauvreté et la maladie sur le continent africain. Ainsi, les mesures économiques coercitives devraient être annulées tout comme le fardeau de la dette africaine vis-à-vis du reste du monde et en particulier de ceux qui ont pillé ses ressources. Le représentant a noté que le Conseil de sécurité a examiné la levée des sanctions à l’égard de son pays, mais que le consensus n’a pas été obtenu bien que le procès de l’attentat de Lockerbye se soit ouvert. Certains membres ont jugé important de ne pas politiser cette question. Pourtant, plus d’une année s’est écoulée et malheureusement les Etats-Unis empêchent toujours l’adoption d’une résolution allant dans le sens de la levée des sanctions sous prétexte que la Jamahiriya arabe libyenne soutient le terrorisme international. Le non-paiement de compensations aux familles des victimes de l’attentat est

également invoqué alors que le processus judiciaire n’est pas terminé, ce qui va à l’encontre des décisions judiciaires à venir. Le fait que la Jamahiriya arabe libyenne remplit toutes les conditions du Conseil figure dans le rapport et de ce fait les sanctions devraient être levées, ce qui permettrait au Conseil de gagner en crédibilité, a conclu le représentant.

U WIN MRA (Myanmar) a déclaré que des opérations de maintien de la paix efficaces sont essentielles pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Ces opérations sont devenues de plus en plus complexes et exigeantes pour notre organisation aux ressources limitées. La manière dont elles sont menées met parfois en danger non seulement la mission elle-même, mais aussi la sécurité personnelle de ses membres. Il est inacceptable que nos "croisés de la paix" soient ainsi menacés. Les événements de l'an passé démontrent l'importance de la prise de mesures pour équiper correctement notre personnel, afin qu'il puisse travailler avec un sentiment de plus grande sécurité. Les opérations de maintien de la paix ont besoin d'une capacité de dissuasion crédible et de règles d'engagement fermes.

Le représentant s'est félicité de l'approche coordonnée dont la communauté internationale fait preuve face à deux questions préoccupantes: le sida et les petites armes. Il s'est félicité que le Conseil de sécurité ait traité des deux problèmes à l'occasion de ses débats thématiques ouverts. Le représentant a rappelé toutefois que ces débats thématiques ne doivent pas permettre insidieusement au Conseil de sécurité de s'immiscer dans des domaines qui sont de la compétence d'autres forums du Système des Nations Unies. De tels débats doivent être limités aux aspects qui concernent la paix et la sécurité internationales.

U Win Mra a rappelé que, si le Conseil de sécurité est l'organe du Système des Nations Unies investi à titre principal du maintien de la paix et de la sécurité internationales, ce mandat lui est conféré en tant qu'organe collectif et non à des membres pris individuellement. C'est le Conseil dans son ensemble qui doit déterminer les cas de menaces contre la paix et la sécurité internationales, et non un membre ou un groupe de membres. Comme le travail du Conseil l'an dernier l'a montré, il existe des situations graves qui requièrent une réaction immédiate du Conseil. Toutefois, impliquer le Conseil de sécurité dans des questions qui relèvent clairement de juridictions internes au nom d'une certaine perception de la menace contre la paix et la sécurité est hautement contestable et fait sérieusement douter des motivations réelles de telles tentatives. De telles mesures portent atteinte à la crédibilité du Conseil.

Le représentant a estimé qu'il est à l'évidence nécessaire pour les Nations Unies de coopérer avec les organisations régionales dans les situations complexes. Ces relations peuvent prendre des formes différentes selon les régions et les moments. Toutefois, la coopération avec les organisations régionales porte généralement sur des questions extrêmement sensibles. La coopération n'est donc pas toujours facile. Heureusement, la Charte a clairement fixé les règles concernant les relations entre les Nations Unies et les organisations régionales et confié le rôle principal à l'ONU. Sans dénigrer le rôle important des organisations régionales, tout examen concernant le rôle d'une organisation régionale doit être fondé strictement sur les dispositions de la Charte, a ajouté le représentant.

M. SUN JOUN-YUNG (République de Corée) a fait observer que les sanctions imposées par les Nations Unies se traduisent par des souffrances inutiles infligées non seulement aux cibles visées mais également à des civils innocents et aux pays voisins. Le délégué estime par conséquent que le régime des sanctions actuel devrait être amélioré. Il a également déploré les attaques délibérées contre le personnel des Nations Unies et s'est prononcé en faveur de mandats améliorés et de ressources suffisantes pour les missions de maintien de la paix, ce qui permettrait de garantir leur sécurité et leur succès. Il a indiqué que le rapport Brahimi fournissait une base de discussion bienvenue, mais que le poids financier qu'impliquent ses propositions, devrait être réparti de façon équilibrée.

A propos de la réforme du Conseil de sécurité, il a indiqué que les discussions du Groupe de travail à composition non limitée n'avaient pas encore abouti. Il a insisté sur l'importance de la participation des pays contributeurs de troupes au processus de décision concernant les opérations du maintien de la paix. Il a exprimé l'espoir que les réunions publiques du Conseil de sécurité deviendraient plus fréquentes de façon à améliorer la transparence du Conseil et à mieux informer les pays non membres.

M. JARGALSAIKHANY ENKHSAIKHAN (Mongolie) s’est étonné que les nombreuses propositions formulées dans le passé par l’Assemblée générale et visant à améliorer le fonctionnement du Conseil de sécurité soient restées sans suite. Le représentant de la Mongolie a demandé au Conseil de sécurité s’il serait possible d’obtenir des informations en retour sur ces propositions. Il a par ailleurs regretté le manque de transparence des travaux du Conseil et recommandé que dans le futur le rapport soit plus analytique et ne se contente pas de présenter une compilation de documents déjà connus.

M. Enkhsaikhan a déclaré que les opérations de maintien de la paix doivent être renforcées et améliorées. Les leçons tirées des expériences de Srebrenica, du Rwanda et de la Sierra Leone soulignent si besoin en était que les opérations de maintien de la paix doivent être soumises à un examen critique si l’on souhaite qu’elles remplissent les fonctions qui leur sont octroyées par la Charte. Et bien que le principe de souveraineté ne doive en aucun cas permettre de couvrir des violations des droits de l’homme, a-t-il ajouté, le respect de la souveraineté des Etats doit rester un principe de l’action de l’ONU. Enfin, le représentant de la Mongolie s’est prononcé en faveur d’un accroissement du nombre des membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité et d’une limitation du droit de veto.

M. JOAQUIM A.B.B. MANGUEIRA (Angola) a exprimé des réserves relatives à l´efficacité des actions du Conseil de sécurité en faveur du maintien de la paix et de la sécurité. Le Conseil de sécurité se doit aujourd´hui de rechercher des mécanismes plus efficaces de prévention des conflits, notamment en Afrique où les conflits sont de plus en plus meurtriers. A cette fin, le rôle du Conseil de sécurité, ainsi que celui de l´Assemblée générale et du Secrétaire général, dans la résolution des crises et des conflits doivent être renforcés pour qu´ils puissent remplir leur mandat, a ajouté le représentant de l´Angola. Il serait également souhaitable que le Conseil de sécurité renforce ses relations avec les organisations régionales comme l´Organisation de l´unité africaine. Par ailleurs, M. Mangueira s´est félicité de l´adoption de la résolution 1295 concernant son pays, mais il a regretté que le Conseil de sécurité ne fasse pas davantage en demandant l´application effective des sanctions par les Etats et les organisations privées.

M. PAUL HEINBECKER (Canada) a déclaré que la protection des civils dans les conflits armés figure de plus en plus en bonne place tant dans les déclarations du Conseil de sécurité que dans les mesures qu’il prescrit. Il convient toutefois que le Conseil veille à ce que son engagement dans ce domaine ne soit pas purement rhétorique mais profond et concret. A l’ère de la mondialisation, les persécutions massives ne peuvent pas être tolérées. La souveraineté des Etats ne saurait constituer un bouclier derrière lequel de tels actes sont perpétrés en toute impunité. Le Canada demeure préoccupé par le fait que les mandats ne correspondent pas toujours aux réalités sur le terrain et que les ressources fournies pour s’acquitter de ces mandats ne sont pas toujours suffisantes. Trop souvent, les opérations de maintien de la paix sont influencées excessivement par des considérations politiques ou financières externes plutôt que d’être régies par des nécessités opérationnelles. Il se pose à l’ONU de graves problèmes de capacités qui doivent également être réglés, a poursuivi le représentant.

Le nouveau mécanisme de contrôle pour promouvoir le respect du régime de sanction concernant l’Angola fournit un modèle qui devrait être appliqué aux autres régimes de sanction afin de les rendre plus crédibles et plus efficaces, a- t-il ajouté en espérant que le Conseil de sécurité continuera de s’inspirer de ce précédent. Le Canada se félicite également des débats menés récemment au Conseil qui ont contribué à créer une culture de prévention. Lorsque malgré les efforts déployés il est impossible de prévenir un conflit, la communauté internationale devra répondre à la question de savoir s’il convient d’intervenir pour y mettre fin ou pour le résoudre et décider de la manière de procéder. Ce dilemme devient plus difficile à résoudre dans le cas des conflits internes, en particulier ceux caractérisés par des violations des droits de l’homme et des situations d’urgence humanitaire, a encore estimé M. Heinbecker, soulignant le lancement de la Commission internationale de l’intervention et de la souveraineté des Etats par le Canada pour faire avancer le débat sur cette question qui constitue un des défis majeurs de la communauté internationale en matière de sécurité.

Selon le représentant, le Conseil de sécurité doit refléter la tendance mondiale à une plus grande ouverture et à plus de démocratie. A cet égard, l’élargissement du nombre des membres du Conseil de sécurité devrait être limité à la catégorie des membres non permanents. Le Conseil doit certes mieux refléter la composition de l’Organisation dans son ensemble mais il importe tout autant que les membres du Conseil soient démocratiquement élus et rendent des comptes à l’ensemble des Membres de l’Organisation et non pas seulement à leurs propres gouvernements. Accorder le droit de veto à un plus grand nombre de pays ne pourra qu’entraîner une sclérose politique du Conseil de sécurité, a encore affirmé le représentant.

Quant aux méthodes de travail, la crédibilité du Conseil et des mesures qu’il prescrit ne peuvent que bénéficier d’une plus grande interaction avec ceux qui doivent en dernier ressort donner effet à ses décisions, et qu’il convient donc d’associer davantage aux travaux. Enfin, depuis que le Canada siège au Conseil, des mesures positives ont été prises pour adopter des formats de réunions plus souples et plus inclusifs et mener des débats plus thématiques ouvert à l’ensemble des Membres de l’Organisation. Des brèches ont été ouvertes dans le mode d’opération traditionnellement secret du Conseil. Ces progrès doivent être soigneusement entretenus et continuellement mis à profit par d’autres membres du Conseil soucieux d’apporter des réformes, a-t-il ajouté.

M. MICHAEL POWLES (Nouvelle-Zélande) s'est félicité des initiatives prises par le Conseil en organisant notamment des missions au Timor oriental, en Indonésie, en République démocratique du Congo, au Kosovo, et en Afrique de l'Ouest. Il s'est également félicité de la mise en place d'un Groupe de travail du Conseil chargé de réviser et de faire des recommandations sur des questions d'importance spécifique telles que la protection des civils dans des situations de conflit armé ou encore les voies et les moyens de rendre plus efficaces les sanctions imposées par les Nations Unies.

Il a évoqué les consultations informelles qui continuent d'être une caractéristique de la façon dont le Conseil conduit ses affaires et a reconnu que cette pratique peut être utile parfois. Mais il n’y a pas de raison pour que le Conseil se réunisse à huis clos. Les activités réelles du Conseil doivent être publiques conformément à l’Article 48 de ses règles de procédure. A cet égard, il a indiqué que les réunions du Conseil, d'une façon générale, devraient être publiques et qu'en revanche les consultations informelles ou privées ne devraient se tenir que dans des circonstances exceptionnelles. Le représentant a, par ailleurs, rappelé que le Conseil de sécurité est composé de 15 membres et la pratique selon laquelle, sur certains sujets, les consultations sont restreintes aux cinq membres permanents seulement, doit s’arrêter.

M. RASHID ALIMOV (Tadjikistan) a rappelé qu’il incombe au Conseil de sécurité de veiller au maintien de la paix et de la sécurité internationales. Le rapport, a fait observer le représentant, présente une liste impressionnante des activités du Conseil de sécurité et reflète un volume toujours plus important de son travail, mais également les aspirations croissantes de la communauté internationale. Le Conseil a vu s'allonger son ordre du jour et a dû traiter de nouveaux thèmes qui ont de ce fait reçu un large écho dans le monde et ont permis de mettre en place de nouvelles méthodologies.

Au XXIe siècle, le Conseil devra multiplier ses efforts pour alléger les souffrances de l'humanité, a déclaré M. Alimov. La délégation du Tadjikistan estime que l'expérience accumulée par le Conseil dans ce domaine devrait faire l'objet d'une analyse et d'une réflexion approfondies. Le monde a changé et le Conseil a réagi avec dynamisme et créativité à ces nouvelles réalités, notamment en pratiquant une plus grande transparence. Si l’on considère le point du rapport consacré à la situation au Tadjikistan, on constate qu’aujourd’hui la paix y règne, le pouvoir s'y consolide grâce aux élections multipartites qui s'y sont tenues pour la première fois dans son histoire. Le Tadjikistan n’aurait pu parvenir seul à un tel résultat. L'aide internationale a joué un rôle considérable et tout particulièrement le Conseil de sécurité et l'Organisation tout entière. Tous peuvent s'enorgueillir d'avoir à leur actif la fin du conflit armé au Tadjikistan et un hommage doit être rendu au Conseil de sécurité pour ce qu'il a accompli dans ce domaine.

M. DUBEM ONYIA (Ministre d'Etat aux affaires étrangères du Nigéria) a indiqué que de la lecture du rapport il ressort que les mesures prises par le Conseil concernant les situations de conflit en Afrique, en République démocratique du Congo, au Rwanda, au Burundi, en Ethiopie et Erythrée, et en Sierra Leone en particulier, commencent à avoir des effets salutaires. A cet égard, il s'est félicité des visites effectuées par les membres du Conseil, notamment celle menée par M. Holbrooke en Afrique centrale et orientale en avril et celle menée dernièrement par M. Greenstock en Afrique australe. Il a également rappelé la rencontre d'un certain nombre de dirigeants africains avec les membres du Conseil de sécurité concernant le retour à la paix dans la région des Grands

Lacs, et en République démocratique du Congo notamment ainsi que la présence à deux reprises, au titre de ses efforts en faveur d'un retour à la paix au Burundi, de M. Mandela au Conseil de sécurité. Il a en outre cité les consultations menées entre la médiation ministérielle de la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le Comité de sécurité sur la Sierra Leone et les membres du Conseil de sécurité sur la situation actuelle en Sierra Leone. A cet égard, il a estimé que ces visites et contacts ont permis de mieux évaluer les conflits dans la région et de renouveler la confiance de cette sous-région dans la responsabilité du Conseil de sécurité pour le maintien de la paix et de la sécurité. Cette pratique devra être poursuivie, a-t-il ajouté.

Faisant remarquer que les efforts pour résoudre les situations de conflit n'engrangeront pas les résultats escomptés, si on ne répond pas parallèlement aux nouveaux défis que constituent la pauvreté et les maladies, l'intolérance et la discrimination, les violations des droits de l'homme et le non-respect de la règle de droit, il s'est félicité de l'attention croissante portée par le Conseil de sécurité aux menaces non militaires à la paix, telle que l'épidémie de Sida. Il a fait observer que de l'avis de la délégation nigériane le paludisme constitue une menace du même ordre que celle du sida. Il s'est par ailleurs félicité des initiatives du Conseil de sécurité concernant la situation des femmes et des enfants en situation de conflit et s'est déclaré convaincu que dès lors que sera assurée l'impunité des crimes commis notamment à l'égard des femmes et des enfants, les auteurs de ces crimes seront découragés.

Il a par ailleurs évoqué la tenue de la Conférence ministérielle africaine sur la sécurité, la stabilité, le développement et la coopération en Afrique (CSSDCA) dont l'objectif est de renforcer la capacité de prévention, de gestion et de résolution des conflits dans le cadre de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et a lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle soutienne cette initiative. Il a en outre fait observer que la situation politique actuelle dans la sous-région, et en particulier en Côte d'Ivoire, en Guinée et au Libéria, appelle l'attention particulière de la communauté internationale. A cet égard, il a estimé que les membres du Conseil de sécurité pourraient et devraient jouer un rôle majeur dans le soutien aux efforts de la CEDEAO et des dirigeants africains visant au règlement de la crise en Côte d'Ivoire. Il a ajouté que l'ONU devrait prendre des mesures urgentes en ce sens, notamment en envoyant une mission de bons offices dans ce pays. Evoquant les responsabilités régionales qu'assume la CEDEAO en matière de maintien de la paix dans la sous-région, notamment au travers de son Groupe de contrôle (ECOMOG), il a lancé un appel pour que de telles initiatives régionales soient soutenues afin qu'elles puissent remplir leur mandat. Il s'est par ailleurs félicité des recommandations du Groupe de réflexion sur les opérations de paix et a souligné, qu'en tant que contributeur de troupes, le Nigeria ne tolèrerait aucune situation où la sécurité et la sûreté du personnel de maintien de la paix sont compromises. Il a conclu en soulignant que le Conseil de sécurité doit être réellement représentatif des Membres de l'Organisation et que ses méthodes de travail doivent être plus transparentes afin d'en renforcer la légitimité et le soutien qu'il obtient des Etats Membres.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a rappelé que l’année écoulée avait été significative pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales et que le Conseil avait eu à jouer un rôle central dans les crises en cours au Kosovo, au Timor oriental, en Sierra Leone et en République démocratique du Congo, notamment par l’envoi de missions spéciales. Il a évoqué la crise entre l’Ethiopie et l’Erythrée, soulignant qu’elle avait démontré une fois de plus que la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales était importante.

Le représentant a ensuite souligné les avancées du Conseil dans sa conception du maintien de la paix et de la sécurité internationales, développant une approche préventive et durable qui associe tous les acteurs, tant les institutions de Bretton Woods que des ONG et la société civile, afin de se pencher sur les causes profondes des conflits, notamment la pauvreté. Abordant le régime des sanctions, il a rappelé que le Conseil de sécurité avait mis en place un Groupe de travail spécial chargé de réfléchir à une réforme de ce régime. Il a souligné notamment que les sanctions imposées dans le cas de l’Angola et de la Sierra Leone étaient mieux ciblées que par le passé. Evoquant les procédures de fonctionnement du Conseil, il a poursuivi en déclarant que, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, son pays avait milité en faveur d’une association accrue des pays non membres à certaines délibérations du Conseil et que, sous sa présidence, le Conseil avait informé les pays non membres après chacune de ses consultations informelles. Il a souhaité que ces contacts entre Etats Membres et pays non membres se poursuivent afin de renforcer la transparence dans le fonctionnement du Conseil de sécurité.

Il a conclu en évoquant la responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité internationales qui incombe au Conseil de sécurité, soulignant que, sans l’engagement des Etats à contribuer aux missions de paix, il serait difficile de mettre en œuvre les recommandations novatrices du rapport Brahimi. Il a proposé que, afin de rendre plus efficaces et opérationnelles ces missions de paix, les Etats membres permanents du Conseil de sécurité s’engagent à mettre à la disposition de ces opérations, au moins 5% des effectifs dans chaque cas. Une telle démarche garantirait la présence de troupes mieux équipées et mieux entraînées sur le terrain selon lui.

M. SAID BEN MUSTAPHA (Tunisie) a déclaré que l’examen du rapport est l’occasion de renforcer les relations entre le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale en matière de maintien de la paix et ce, conformément aux termes de la Charte. La Tunisie se réjouit de constater que le Conseil a accordé l’attention requise au règlement des conflits en Afrique. Le représentant s’est félicité des efforts fournis par le Conseil pour régler des problèmes qui n’avaient pas trouvé de solution, comme au Sud-Liban par exemple. Il a insisté sur l’adoption de la résolution 1322 à propos de la situation au Moyen-Orient, considérant que l’importance du Conseil reste vitale dans le travail de l’Organisation concernant cette question. En matière de paix et de sécurité internationales, le représentant a espéré que le Conseil consacrerait les engagements pris lors du Sommet du mois de septembre dernier étant donné que le maintien de la paix et de la sécurité internationales restent la tâche primordiale de l’Organisation. Par ailleurs, il a souhaité que le Conseil et l’Assemblée générale accordent une attention particulière aux recommandations du rapport Brahimi.

M. Ben Mustapha a également noté les efforts fournis en vue d’une plus grande transparence des travaux du Conseil qui a notamment eu recours plus souvent à des séances publiques. Les mesures prises pour améliorer les méthodes de travail ont contribué à ce que le Conseil s’acquitte de ses charges de manière plus efficace notamment en donnant la parole aux parties au conflit. Les missions du Conseil sur le terrain sont, à cet égard, aussi d’une importance particulière d’autant que leurs résultats sont évoqués en séances plénières. La Tunisie estime qu’il incombe au Conseil d’améliorer son rapport annuel pour qu’il tende à donner plus d’analyses des raisons qui ont motivé ses prises de décisions. La réforme du Conseil devrait aussi prévoir d’autoriser les pays non membres à participer à ses travaux, de faire participer les parties au conflit ou qui ont des intérêts en jeu aux discussions sur ces conflits, de faire participer les pays contributeurs de troupes à ses travaux et de réviser le système des sanctions. A cet égard, des critères objectifs doivent être définis notamment sur leur limitations dans le temps, surtout lorsque ces sanctions ont des répercussions sur des pays tiers. Enfin, le représentant tunisien a considéré que l’initiative de l’examen de la levée des sanctions contre la Libye est positive et doit se poursuivre jusqu’à la levée effective des sanctions contre ce pays.

M. SHAMSHAD AHMAD (Pakistan) a déclaré que le Conseil de sécurité était sorti de l’inertie de la Guerre froide pour jouer un rôle plus actif dans le règlement des conflits. Le Pakistan considère que le Conseil de sécurité doit assumer son rôle de prévention et de résolution des conflits en réaffirmant son pouvoir, afin que ses résolutions soient respectées par les patries en conflit et afin qu’on ne lui reproche plus d’être sélectif dans la gestion des crises. Il a souligné l’intérêt du rapport Brahimi et les efforts à entreprendre pour améliorer les opérations de maintien de la paix, préconisant au passage une plus étroite coopération avec les organisations régionales.

Il a regretté que le rapport du Conseil de sécurité n’identifie pas les “crises politiques” comme cause de conflits et se contente de mentionner les “problèmes économiques, sociaux, culturels, ou humanitaires comme causes de conflits armés”. Il a ajouté que le Conseil de sécurité avait tendance à empiéter sur les responsabilités de l’Assemblée générale, en ajoutant à son ordre du jour des questions telles que le VIH/sida ou le rôle des enfants dans les conflits. Il s’est opposé au régime des sanctions qui le plus souvent affectent injustement les conditions de vie des populations civiles des pays concernés.

Enfin, abordant le mode de fonctionnement du Conseil de sécurité, il a regretté que la pratique des consultations privées demeure une pratique permanente et non une exception, qualifiant cette pratique de contraire aux règles de transparence. Il s’est interrogé sur l’utilité des séances publiques, regrettant que les résolutions ou déclarations soient le plus souvent finalisées avant l’ouverture de ces débats. Il a conclu en déclarant que, ces derniers mois, le Conseil de sécurité avait fait des efforts de transparence à l’égard des pays non membres mais que, conformément aux recommandations du Sommet du millénaire, il fallait poursuivre ces démarches et procéder à une réforme du Conseil qui le rende plus démocratique et représentatif.

M. ELFATIH MOHAMED AHMED ERWA (Soudan) a renouvelé l´appel du Sommet du millénaire visant à réaffirmer le rôle de l´Assemblée générale en tant qu´organe suprême de l´Organisation des Nations Unies. Le représentant du Soudan a regretté que le rapport ne permette pas d´établir une interaction efficace entre le Conseil de sécurité et l´Assemblée générale, alors même que cette interaction est essentielle. En effet, le rapport n´est jamais qu´une liste chronologique des événements qui omet de rendre compte de ce qui se passe dans les couloirs. Or, a déclaré M. Erwa, les discussions de couloir sont devenues la base des travaux du Conseil de sécurité. Le rapport ne reflète donc pas les débats, confirme le caractère secret des travaux du Conseil et est malheureusement sans grande utilité pour l´Assemblée générale.

Le représentant du Soudan a rappelé que plusieurs propositions concrètes dans le sens d´une réforme du Conseil et d´une réhabilitation du rôle de l´Assemblée générale ont été faites: le développement de consultations entre les présidents, des consultations avec tous les membres de l´ONU en cas de crises, ou la présentation de rapports périodiques à l´Assemblée générale. Aucune des ces propositions n´a abouti. Il a également rappelé que conformément à la Charte, le mandat a été confié au Conseil de sécurité par l´ensemble des membres de l´ONU. C´est donc un devoir du Conseil de sécurité de rendre compte de manière exhaustive et transparente de ses activités, ainsi que de prendre en compte les avis et recommandations de l´Assemblée générale lorsque des questions sont débattues en même temps au Conseil de sécurité et à l´Assemblée générale.

M. WALTER BALZAN (Malte) a regretté les échecs récents du Conseil de sécurité dans son rôle de garant de la paix et de la sécurité. Il a également salué la publication l´année dernière des rapports incisifs du Secrétaire général sur le Rwanda et Srebrenica car ils proposent une tentative d´identifier les causes et la vraie nature des conflits, et en cela ils constituent une véritable avancée dans la réflexion sur les causes des échecs du Conseil. L´étape suivante a été constituée par la publication du rapport Brahimi. Le représentant s´est félicité que ce rapport formule des indications précises sur les décisions difficiles qui doivent être prises aux niveaux politique, technique, organisationnel et procédural si l´on veut que le Conseil remplisse de façon satisfaisante son mandat de maintien de la paix.

M. Balzan a par ailleurs indiqué que l´impératif d´impartialité ne doit pas empêcher le Conseil de dénoncer clairement les actions de l´une ou l´autre partie à un conflit. Rien ne nuit davantage à la crédibilité des Nations Unies dans leur mission de maintien de la paix que la réticence à distinguer les victimes des agresseurs, a déclaré M. Balzan, reprenant une des conclusions du rapport Brahimi. En conclusion, il a déploré le manque de ressources à la disposition des Nations Unies pour les opérations de maintien de la paix et a rappelé la décision de Malte d´augmenter significativement sa contribution au budget de maintien de la paix.

M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud) s’est dit persuadé de la nécessité de répondre aux questions de la pauvreté et du sous-développement pour minimiser l’éventualité de voir apparaître des conflits. Selon lui, le Conseil de sécurité doit créer les conditions de paix et de sécurité de manière à ce que l’Organisation puisse remplir sa tâche primordiale en matière d’élimination de la pauvreté et de promotion du développement. Dans cette optique, l’Afrique du Sud estime particulièrement importantes les recommandations du rapport Brahimi selon lesquelles il faut renforcer l’efficacité des Nations Unies à tous les stades des conflits, de la prévention au règlement, jusqu’à la phase de consolidation de la paix après les conflits. Par ailleurs, le représentant a souhaité que le Conseil

soutienne les efforts fournis pour l’interdiction totale des mines antipersonnel et contre la prolifération et le trafic illégal des armes de petit calibre et légères. Ces armes qui sont utilisées non seulement lors des conflits mais également, longtemps après leur résolution, par les trafiquants de drogue. Des armes qui tuent plus d’innocents que les armes de destruction de masse.

L’Afrique du Sud se félicite de l’intérêt renouvelé du Conseil concernant les conflits en Afrique, mais s’inquiète cependant du manque de volonté politique et de ressources dans ce domaine. Selon le représentant, la démocratie et le développement durable dépendent de la paix et de la stabilité sur le continent. Dans cette optique, la responsabilité de la communauté internationale ne s’arrête pas avec la fin des hostilités ou même la tenue d’élections. Elle requiert une assistance durable en vue d’une bonne gouvernance et d’un développement économique en même temps qu'une aide d’après-guerre adéquate. Par ailleurs, le Conseil de sécurité doit revoir les modalités d’impositions des sanctions de manière à protéger les populations civiles.

Le représentant a prié instamment le Conseil de multiplier le nombre des séances publiques et des débats ouverts dans l’accomplissement de ses travaux. Il a également insisté sur l’inexistence dans le rapport d’une analyse détaillée du travail du Conseil pourtant comptable de son activité devant l’Assemblée générale. Il s'agit là d'une carence ou du reflet de la mauvaise volonté de certains à agir.

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