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AG/SHC/479

LA COMMISSION EST EN FAVEUR D'UN INSTRUMENT JURIDIQUE EFFICACE CONTRE LA CORRUPTION INDEPENDANT DE LA CONVENTION SUR LA CRIMINALITE TRANSNATIONALE ORGANISEE

12 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/SHC/479


LA COMMISSION EST EN FAVEUR D'UN INSTRUMENT JURIDIQUE EFFICACE CONTRE LA CORRUPTION INDEPENDANT DE LA CONVENTION SUR LA CRIMINALITE TRANSNATIONALE ORGANISEE

20001012

La Commission des affaires sociales, humanitaires et culturelles s’est prononcée, cet après-midi, en faveur de l’élaboration d’un instrument juridique efficace contre la corruption, indépendant de la convention contre la criminalité transnationale organisée, qui doit être adoptée durant cette Assemblée du millénaire. Elle a adopté sans vote quatre autres résolutions sur la prévention du crime et la justice pénale, dont trois étaient recommandées pour adoption par le Conseil économique et social, ainsi qu’une résolution appelant au renforcement de la coopération internationale pour le contrôle international des drogues.

Ces projets doivent encore être adoptés en Assemblée plénière. Aux termes de l'un, l’Assemblée générale ferait sienne la "Déclaration de Vienne sur la criminalité et la justice: relever les défis du XXIe siècle" adoptée par le dixième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, dans laquelle les gouvernements s'engagent, entre autres, à renforcer la coopération internationale afin d’éradiquer le fléau que constitue le trafic de personnes, en particulier de femmes et d’enfants, et le trafic de migrants. Par un texte sur l’Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants, l’Assemblée générale demanderait à tous les Etats Membres et à toutes les organisations non gouvernementales d’adopter des mesures pratiques concrètes afin d’aider l’Institut à se doter des moyens requis pour exécuter ses programmes et activités en Afrique.

Au cours de la poursuite du débat sur la protection et la promotion des droits de l'enfant, les délégations ont une nouvelle fois estimé que la pauvreté, le VIH/sida, la discrimination et les conflits armés demeurent de formidables défis qui entravent la réalisation de tous les droits des enfants.

La représentante du Libéria a souligné qu'il est essentiel de s'attaquer aux causes profondes des conflits telles que la pauvreté, le mépris des droits de l'homme et la mauvaise gouvernance, car celles-ci exacerbent les souffrances des groupes vulnérables comme les femmes et les enfants. Elle a fait remarquer que la tendance à retenir, suspendre ou annuler complètement l'assistance, et à utiliser ces moyens comme mécanisme de résolution des conflits sape tout effort sérieux pour s’attaquer à ces causes. A l'instar d'autres représentants, celui de l'Islande a exhorté les Etats Membres à porter à 18 ans au moins, l’âge minimum du recrutement dans l’armée. Il a ajouté que malgré la ratification de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, et compte tenu de la situation des enfants dans le monde, il faut mettre en place des mécanismes efficaces pour assurer que les Etats Membres assument concrètement leurs responsabilités quant à l’application de la Convention, au niveau national, tant sur le plan des mesures pratiques que sur le plan de la législation et de la répression.

Par ailleurs, la représentante de Fidji a estimé que le rapport sur la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant des enfants, soumis par le Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme sur ces questions, Mme Ofelia Calcetas-Santos, ne donne pas une image fidèle des progrès accomplis par son pays dans la réalisation des droits de l'enfant, compte tenu de la situation géographique et économique vulnérable de cet archipel. Elle a regretté que le rapport ne fasse pas état des précisions fournies par Fidji sur ces questions.

Les représentants des pays suivants ont pris la parole: République populaire démocratique de Corée; Equateur; Maroc; Islande; Ethiopie; Viet Nam; Nouvelle-Zélande; République de Corée; Burkina Faso; Libéria et Fidji.

La Commission poursuivra son examen des questions relatives à la promotion et à la protection des droits de l'enfant demain vendredi 13 octobre 2000, à 10 heures.

PREVENTION DU CRIME ET JUSTICE PENALE

Adoption de projets de résolutions

Aux termes d’un projet de résolution intitulé “Déclaration de Vienne sur la criminalité et la justice: relever les défis du XXIe siècle” (A/C.3/55/L.3), adopté sans vote, l’Assemblée générale ferait sienne la Déclaration adoptée par le dixième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale tenu à Vienne du 10 au 17 avril 2000. Par le texte de la Déclaration, qui figure en annexe du projet de résolution, les États Membres de l’Organisation des Nations Unies, préoccupés par l’impact de la criminalité transnationale organisée et les liens qui existent entre ses diverses formes sur la société, convaincus de l’importance fondamentale des programmes de prévention et de la nécessité d’un système de justice pénale juste, fiable, moral et efficace pour la promotion du développement économique et social, reconnaissent la nécessité d’assurer entre États une coordination et une coopération plus étroites dans la lutte contre le problème de la criminalité dans le monde.

Les gouvernements s'y engagent, entre autres, à renforcer la coopération internationale, à mettre en oeuvre des moyens plus efficaces de collaborer entre eux afin d’éradiquer le fléau que constitue le trafic de personnes, en particulier de femmes et d’enfants, et le trafic de migrants et fixeraient à 2005 la date butoir pour parvenir à une diminution sensible de l’incidence de ces formes de criminalité dans le monde. Ils s'engagent aussi à renforcer la coopération internationale et l'entraide judiciaire dans la lutte contre la fabrication et le trafic illicites d'armes à feu ainsi qu'à intensifier la lutte internationale contre la corruption. Ils déciderent d'élaborer des recommandations concrètes sur la prévention et la répression des délits informatiques, d'enquêter sur ces délits et d'en poursuivre leurs auteurs.

Aux termes d’un projet de résolution intitulé “Suite à donner au dixième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants” (A/C.3/55/L.4), adopté sans vote, l’Assemblée générale inviterait instamment les gouvernements, dans leurs efforts à prévenir et combattre la criminalité, en particulier la criminalité transnationale, et pour maintenir des systèmes de justice pénale efficaces, à s’inspirer des résultats du dixième Congrès tenu à Vienne du 18 au 20 avril 2000.

Par un projet de résolution portant sur Un instrument juridique efficace contre la corruption (A/C.3/55/L.5),adopté sans vote, l'Assemblée générale, entre autres, déciderait de commencer à Vienne au siège du Centre pour la prévention du crime de l'Office des Nations Unies pour le contrôle des drogues et la prévention du crime, l'élaboration d'un instrument juridique international efficace contre la corruption, indépendant de la convention contre la criminalité transnationale organisée. Elle prierait le Secrétaire général de convoquer un groupe d'experts intergouvernemental à composition non limitée chargé d'examiner et d'élaborer un projet de mandat pour les négociations concernant ce futur instrument et de le présenter à l'Assemblée générale à sa cinquante-sixième session; elle déciderait de créer un comité spécial chargé de la négociation d'un tel instrument, qui commencerait ses travaux à Vienne dès que le projet de mandat pour ces négociations sera adopté.

Par un projet de résolution sur l’Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants (A/C.3/55/L.7) adopté sans vote, l’Assemblée générale exhorterait les Etats membres de l’Institut à faire tout leur possible pour s’acquitter de leurs obligations envers celui-ci; elle demanderait à tous les Etats Membres et à toutes les organisations non gouvernementales d’adopter des mesures pratiques concrètes afin d’aider l’Institut à se doter des moyens requis pour exécuter ses programmes et activités visant à renforcer les systèmes de prévention du crime et de justice pénale en Afrique. L’Assemblée prierait le Secrétaire général d’intensifier ses efforts pour mobiliser tous les organismes compétents des Nations Unies afin qu’ils apportent à l’Institut le soutien financier et technique dont il a besoin pour pouvoir s’acquitter des tâches qui lui incombent; elle le prierait également de s’employer à mobiliser les ressources financières nécessaires pour continuer d’assurer à l’Institut le cadre d’administrateurs dont il lui faut disposer afin de s’acquitter efficacement de ses obligations statutaires.

Aux termes d'un projet de résolution sur le Renforcement du Programme des Nations Unies en matière de prévention du crime et de justice pénale, en particulier de ses moyens de coopération technique (A/C3/55/L.9), adopté sans vote, l'Assemblée générale demanderait instamment aux Etats et aux institutions de financement de revoir, selon qu'il conviendra, leurs politiques de financement de l'aide au développement et d'inclure dans cette aide la prévention du crime et la justice pénale; elle inviterait les Etats à commencer à verser des contributions au Fonds des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale afin de renforcer la capacité qu'a le Centre pour la prévention du crime et la justice pénale d'apporter une assistance technique aux Etats qui le demandent pour s'acquitter des engagements qu'ils ont pris au dixième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants. L'Assemblée encouragerait les Etats à verser régulièrement des contributions d'un niveau suffisant pour l'application de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et des protocoles y relatifs, qui seront ouverts à la signature à Palerme (Italie) le 12 décembre 2000.

CONTROLE INTERNATIONAL DES DROGUES

Adoption d'un projet de résolution

Aux termes d'un projet de résolution sur la Coopération internationale dans la lutte contre le problème mondial de la drogue(A/C.3/55/L.10), adopté sans vote, l'Assemblée générale réaffirmerait que la lutte contre le problème mondial de la drogue est une responsabilité commune et partagée et qu'elle doit être menée dans le plein respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des Etats, de la non-ingérence dans leurs affaires intérieures ainsi que des droits de l'homme et des libertés fondamentales; elle inviterait tous les Etats à prendre des mesures additionnelles pour promouvoir une coopération efficace aux niveaux international et régional dans la lutte contre le problème mondial de la drogue afin de contribuer à l'instauration d'un climat propice à la réalisation de l'objectif visé. Elle demanderait instamment à tous les Etats de ratifier la Convention unique sur les stupéfiants de 1961 telle que modifiée par le Protocole de 1972, la Convention sur les substances psychotropes de 1971 et la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988 ou d'y adhérer et d'en appliquer toutes les dispositions.

L'Assemblée générale exhorterait les autorités compétentes à renforcer la coopération internationale pour faire face au problème mondial de la drogue. Elle exhorterait tous les Etats Membres à appliquer le Plan d'action pour la mise en œuvre de la Déclaration sur les principes fondamentaux de la réduction de la demande de drogues dans les mesures qu'ils prennent chacun sur les plans national, régional et international et à renforcer les efforts qu'ils déploient pour combattre l'usage de drogues illicites dans la population, en particulier parmi les enfants et les jeunes. L'Assemblée prierait instamment les gouvernements, les organes compétents des Nations Unies, les institutions spécialisées et les autres organisations internationales d'aider et soutenir, à leur demande, les Etats de transit, notamment les pays en développement qui ont besoin d'aide et de soutien pour renforcer leurs capacités en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants de substances psychotropes. Elle demanderait aux Etats où sont cultivées et produites des plantes servant à fabriquer des drogues illicites, de mettre en place des mécanismes qui permettent de contrôler et de vérifier les cultures illicites; prierait instamment tous les Etats de donner la priorité aux activités visant à prévenir l'abus de drogues et de substances inhalées chez les enfants et les jeunes.

Pour ce qui est de l'action à entreprendre dans le cadre du système des Nations Unies, l'Assemblée générale inviterait les gouvernements et le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues à accorder une priorité élevée à l'amélioration de la coordination des activités des Nations Unies liées au problème mondial de la drogue afin d'éviter les doubles emplois, d'accroître l'efficacité.

En ce qui concerne le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues, l'Assemblée générale demanderait instamment à tous les gouvernements de fournir au Programme l'appui financier et politique le plus vaste possible.

Suite du débat

M. MUN JONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) a salué l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 1314 (2000) sur les enfants et les conflits armés, l'adoption par l'Organisation internationale du Travail de la Convention sur les pires formes de travail ainsi que les protocoles facultatifs sur l'implication des enfants dans les conflits armés et sur la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant les enfants. Cependant, il a rappelé qu'aujourd´hui 130 millions d'enfants en âge d'être scolarisés sont analphabètes, qu'un million d'enfants souffrent du virus VIH/sida et que des millions d'enfants doivent travailler.

M. Mun Jong Chol a déclaré que la République populaire démocratique de Corée place l'enfant au centre des préoccupations des politiques publiques et que tous les enfants de Corée bénéficient d'un accès gratuit aux services de santé et aux services éducatifs.

MME MONICA MARTINEZ (Equateur) a déclaré que la pauvreté porte directement atteinte au plein exercice des droits humains, en particulier aux droits des filles et des garçons de vivre pleinement leurs premières années de formation et de préparation à une intégration productive dans la société. De tous les terribles visages de la pauvreté, le travail des enfants est sans aucun doute le facteur qui conditionne et limite le développement des mineurs de nombreux pays. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement de l’Equateur s'efforce d'appliquer une politique nationale assurant l'abolition effective du travail des enfants et compte élever progressivement l'âge minimum requis pour travailler. L'Equateur a en outre ratifié les conventions Nos 138 et 182 de l'Organisation internationale du Travail (OIT) sur l'âge minimum requis pour exercer un emploi et sur les pires formes de travail des enfants. Le Congrès national étudie actuellement un projet de nouvelle législation sur les enfants et les adolescents.

Par ailleurs, la représentante s'est félicitée de la collaboration permanente entre l'Equateur et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et a salué les travaux de la Directrice exécutive du Fonds, Mme Carol Bellamy, ainsi que ceux de Mme Yoriko Yasukawa, représentante du Fonds en Equateur. Nous sommes convaincus que grâce à l'aide du Fonds, la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le suivi du Sommet mondial de l'enfance sera un succès, a-t-elle déclaré.

En dépit de ses problèmes, l'Equateur est un pays qui vit en paix, a déclaré la représentante. Elle a cependant déploré les conséquences des conflits armés sur les enfants, qui sont réfugiés par millions ou déplacés à l'intérieur de leur propre pays, obligés de fuir les horreurs de la torture et de la mort. La représentante a ensuite exprimé son accord avec les recommandations contenues dans l'étude de Mme Graça Machel et réitéré leur appui à M. Olara Otunnu, Représentant spécial du Secrétaire général sur la question des enfants et des conflits armés. Elle a ajouté que le mandat de M. Otunnu est clair et sa tâche concrète, à savoir être l'avocat, la "voix morale" s'exprimant au nom des millions d'enfants touchés par les conflits armés, la voix qui propose des initiatives de protection concrètes. Il est de la responsabilité de tous d'écouter ses paroles et de mettre en pratique des initiatives qui réalisent les principes consacrés par la Convention relative aux droits de l'enfant, avec l'appui de la communauté internationale et des organismes du système des Nations Unies. La représentante a également indiqué que l'Equateur a signé les Protocoles facultatifs à la Convention.

MME AICHA AFIFI (Maroc) a déclaré que, dans le domaine de la protection des droits de l’enfant et de la réalisation des engagements pris lors du Sommet mondial pour les enfants en 1990, des progrès ont été réalisés notamment grâce au renforcement de l’arsenal juridique international avec le Statut de la Cour pénale internationale et les Conventions Nos 138 et 182 de l’Organisation internationale du Travail (OIT). Elle s’est félicitée de la réalisation de ces progrès grâce aux efforts considérables de la communauté internationale, à la volonté politique ferme des Etats, à la contribution effective et efficace de la société civile et de la mobilisation des ONG œuvrant au profit de l’enfance.

Mme Afifi a cependant fait remarquer que les échecs subis résultent principalement de l’aggravation des inégalités dues à la pauvreté et la persistance de la discrimination qui se manifeste sous diverses formes, de la prolifération des conflits et de la violence, des catastrophes naturelles et de la pandémie du HIV/sida. Elle a rappelé que vers la fin de ce siècle, 13 millions d’enfants dont la majorité vivent en Afrique auront perdu au moins l’un de leurs parents à cause du sida.

Le Maroc accorde un intérêt particulier à l’enfant, a déclaré Mme Afifi. Ainsi, le Maroc a créé un Ministère chargé des droits de l’homme, un Observatoire national des droits de l’enfant et un Ministère délégué chargé de la protection sociale, de la famille et de l’enfance.

M. THORSTEINN INGÓLFSSON (Islande) a déclaré qu’il est décevant de constater que la communauté internationale refusait d’aller plus loin que les dispositions prévues dans le Protocole sur les enfants et les conflits armés, et c’est dans cet esprit qu’il a exhorté les Etats Membres à porter à 18 ans au moins, l’âge butoir du recrutement des enfants dans l’armée. Il a ajouté que malgré la ratification de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, et compte tenu de la situation des enfants dans le monde, il faut mettre en place des mécanismes visant à assurer que les États Membres assument concrètement leurs responsabilités quant à l’application de la Convention, au niveau national, tant sur le plan des mesures pratiques que sur le plan de la législation et de la répression.

M. Ingólfsson a évoqué la tragédie du VIH/sida qui affecte un grand nombre d’enfants, soit qu’ils aient été infectés, soit qu’ils aient perdu un ou deux parents des suites de la maladie. Il a expliqué que cette pandémie qui mérite de figurer au sommet des priorités, aura à long terme des conséquences imprévisibles sur le tissu social et économique de toutes les sociétés. Le représentant a par ailleurs affirmé que la pauvreté est l’une des causes fondamentales qui empêche que les enfants jouissent des droits qui leur sont reconnus dans la Convention internationale. La protection des enfants, dans les situations d’urgences complexes, doit également être garantie, a-t-il ajouté. Le représentant a également évoqué la nécessité d’assurer l’accès égal aux filles et aux garçons à l’éducation. Il a aussi noté l’incidence négative des stupéfiants, expliquant que les enfants soldats et les enfants prostitués sont souvent obligés d’avoir recours aux drogues. Le fléau mondial des drogues exige des mesures vigoureuses.

MME SELAMAWIT ALI (Ethiopie) a souligné que le futur de tout pays, développé ou en développement, dépend de la manière dont il élève ses enfants. Les pays en développement, en particulier en Afrique, ne peuvent espérer de réussites ni de développement futur s'ils n'accordent pas l'attention qui s'impose au bien-être de leurs enfants, a-t-elle ajouté. Il est clair que le premier défi auquel est confronté notre continent est de se débarrasser de la malnutrition, des maladies, de l'analphabétisme, ainsi que du fléau des conflits internes et entre les Etats, qui érodent l'unité et la cohésion de nos peuples et entravent leurs efforts de développement et leur progrès.

La représentante a indiqué que le Gouvernement éthiopien a pris de nombreuses mesures concrètes de promotion et de protection des droits de l'enfant, conformément aux dispositions de la Convention relative aux droits de l'enfant. Elle a notamment expliqué que des comités pour les droits de l'enfant ont été créés dans les structures gouvernementales, nationales et régionales. La politique en matière de santé et le Programme à long terme de développement du secteur sanitaire accordent une attention spéciale aux besoins sanitaires de la famille, en particulier des femmes et des enfants. La nouvelle politique sur l'éducation a instauré une éducation primaire gratuite. Les cas de délinquance juvénile sont traités par des tribunaux spéciaux et le personnel de la police reçoit une formation sur le traitement des délinquants. Un forum national sur le travail des enfants a été créé par le Gouvernement, avec la participation des organisations internationales et des organisations non gouvernementales concernées. Le Gouvernement éthiopien s'emploie également à faire en sorte que les enfants ne souffrent pas dans des circonstances difficiles ou à cause de pratiques traditionnelles ou coutumières nocives.

MME THANH HA NGUYEN (Viet Nam) a déclaré que malgré l’élan positif encourageant et les efforts concertés pour la promotion et la protection des droits de l’enfant dans la communauté internationale, sa délégation est très troublée par la persistance et l’aggravation des privations et des abus dans le monde. Elle a ajouté que son pays partage l’opinion de l’UNICEF selon laquelle la pauvreté, le VIH/sida, la discrimination et les conflits armés demeurent de formidables défis qui empêchent que les enfants jouissent pleinement de leurs droits. De plus amples efforts sont nécessaires, a-t-elle déclaré.

Evoquant les enjeux de la mondialisation, Mme Nguyen a affirmé que le Viet Nam est déterminé à poursuivre ses objectifs de développement économique et social et de stabilité politique, en vue de faire du bien être des enfants une priorité permanente. La représentante a indiqué qu’avec l’aide et la coopération de l’UNICEF, de diverses organisations et pays, le Viet Nam a réalisé avec succès plusieurs projets du Programme d’action nationale pour les enfants. Par ailleurs, son gouvernement accorde une grande attention à la lutte que la société tout entière mène contre les fléaux qui ont des effets néfastes sur les enfants, a-t- elle déclaré. Après avoir indiqué que son pays poursuit des réformes visant à renforcer les mesures législatives et judiciaires contre les trafiquants d’enfants et leurs intermédiaires, tout en collaborant dans divers autres domaines sur le plan régional de l’Association des pays de l’Asie du sud est (ASEAN), Mme Nguyen a conclu en exhortant tous les pays concernés et les organisations internationales à accroître leur soutien aux efforts du Viet Nam dans la résolution de ces fléaux.

MME SARAH PATERSON (Nouvelle-Zélande) a indiqué que la Nouvelle-Zélande a signé les deux Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l'enfant pendant le Sommet du millénaire. Elle a appelé la communauté internationale à démontrer sa volonté politique de répondre aux besoins de tous les enfants pris dans les conflits. La représentante a salué, à cet égard, la tenue de la Conférence internationale sur les enfants touchés par la guerre, qui s'est réunie à Winnipeg en septembre dernier. Elle a espéré que le Programme pour les enfants touchés par la guerre adopté lors de la Conférence servirait de point de départ à la protection des enfants en temps de guerre.

Les effets des conflits armés sur les enfants doivent être examinés dans le cadre de toutes les activités menées par les Nations Unies, a poursuivi la représentante. Le Conseil de sécurité a pris des mesures constructives en incorporant les questions relatives aux enfants à ses travaux. La nomination de conseillers sur la protection des enfants dans les missions de maintien de la paix déployées par les Nations Unies en Sierra Leone et en République démocratique du Congo est également un fait positif. Il faudrait en faire de même dans toutes les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, a préconisé la représentante.

La représentante a également reconnu le rôle des organisations non gouvernementales dans la promotion du Protocole facultatif sur les enfants impliqués dans les conflits armés, et dans la sensibilisation sur ces questions. Elle a par ailleurs estimé qu'il faut s'attaquer aux causes fondamentales du travail des enfants. La pauvreté des enfants et de leur famille est une menace continuelle aux droits de l'enfant. La représentante a indiqué que la Nouvelle- Zélande va formuler une politique sur les enfants dans son programme officiel d'assistance au développement.

MME HYO-EUN JENNY KIM (République de Corée) a noté que les questions relatives aux enfants occupent maintenant une place prioritaire pratiquement dans toutes les conférences et programmes liés aux Nations Unies. Mais malgré ces progrès, beaucoup reste à faire, a-t-elle affirmé. Evoquant les facteurs qui empêchent que les enfants jouissent de leurs droits à travers le monde, la représentante a relevé la pauvreté, qui affecte plus de 600 millions d’enfants qui vivent avec moins d’un dollar par jour, la pandémie du VIH/sida, les conflits armés, les catastrophes humanitaires, le travail forcé, et les diverses autres formes d’exploitation.

Mme Kim a par ailleurs vivement demandé qu’il y ait une plus grande coordination des activités entre les organismes et les instances compétents, afin que les droits de l’enfant soient systématiquement inclus dans leurs mandats et activités respectifs. A cet égard, elle s’est félicitée du rôle que jouent les ONG et la société civile dans la défense des droits de l’enfant. Elle a ajouté que les gouvernements nationaux et la communauté internationale, en collaboration avec la société civile, doivent redoubler d’efforts pour protéger les enfants contre la violence au foyer. Mme Kim a conclu en affirmant que la protection des adolescents, relativement délaissée, doit devenir une priorité.

MME ZOUANSO SOULAMA/COULIBALY (Burkina Faso) a déploré que la situation de bon nombre d´enfants reste précaire dans certaines régions du monde minées par la pauvreté, les pandémies et les conflits armés. Elle s´est félicitée que face à ces multiples préoccupations, la communauté internationale se soit mobilisée pour la recherche de solutions. Cependant, s´il est évident que l´adoption d´instruments juridiques est importante, elle n´en demeure pas moins insuffisante, a-t-elle ajouté. C´est pourquoi, dans le cadre même de la coopération internationale, il est nécessaire de renforcer les capacités nationales et locales en termes d´élaboration des programmes d´action, de planification, d´exécution et de suivi des activités à long terme.

Le gouvernement du Burkina Faso s´est résolument engagé dans cette voie et plusieurs programmes d´action ont été élaborés en collaboration avec ses différents partenaires, notamment le programme d´action pour la promotion de l´éducation de base qui est soutenu par le Fonds des Nations Unies pour l´enfance (UNICEF), les gouvernements de la Norvège et des Pays-Bas; le plan d´action de la réduction de la pauvreté élaboré en 1999 avec la collaboration des institutions de Bretton Woods et de la communauté des bailleurs de fonds.

MME RUTH G. CEASAR (Libéria) a déclaré qu'en tant que pays qui se relève d'un conflit, le Libéria a une expérience directe du problème des enfants dans les conflits armés et le considère essentiel à sa sécurité et à son développement. Elle a estimé que le Protocole sur les enfants impliqués dans les conflits armés est un instrument important pour la protection des droits des enfants mais aussi un instrument d'intervention.

La représentante a notamment décrit les programmes spéciaux et d'intervention mis en place pour tous les enfants libériens ayant été touchés par la guerre, telle que le programme national sur l'alphabétisation et l'intervention spéciale axée sur les fillettes soldats.

La persistance de conditions sociales, économiques et politiques, qui sont la cause des conflits, exige des efforts mondiaux afin de mobiliser les ressources techniques, humaines et financières nécessaires à leur atténuation. La représentante a noté la tendance à retenir ou annuler complètement l'assistance et à l’utiliser comme un mécanisme pour résoudre les conflits. Ceci entrave les efforts sérieux qui sont faits pour s’attaquer aux causes profondes des conflits, tels que la pauvreté, le mépris des droits de l'homme et la mauvaise gouvernance, et exacerbe les souffrances des groupes vulnérables comme les femmes et les enfants.

MME ASENACA ULUIVITI (Fidji) a déclaré que sa délégation s’associe aux délégations qui ont relevé l’absence de Mme Ofelia Calcetas-Santos, Rapporteur spécial sur la vente des enfants, la prostitution impliquant des enfants et le trafic des enfants à propos du contenu du rapport soumis par cette dernière. A cet égard, la représentante a indiqué que ce qui est avancé dans ce rapport n’est pas fidèle à la situation dans son pays, si l’on considère les progrès enregistrés à Fidji en faveur des enfants, et si l’on tient compte de la petite taille de son économie en développement. Mme Uluiviti a tenu à souligner que la délégation de Fidji doit rétablir les faits sur les réalisations de son pays dans ce domaine. Elle a ajouté que pour tout État Membre, il est important de refléter l’évolution de la situation, le progrès ou l’absence de progrès.

La représentante a déploré que le Rapporteur spécial n’ait pas tenu compte des observations, commentaires ni des éléments supplémentaires qu’elle a elle-même apportés à cette Assemblée générale. Elle a affirmé qu’à la grande surprise de sa délégation, le rapport a été publié sans que les modifications requises aient été incluses, ce qui a mis son gouvernement dans une position embarrassante. En tant qu’Etat souverain, Fidji exige un certain respect, a-t-elle souligné. Mme Uluiviti a ajouté que ses déclarations ont été faites dans un esprit d’humilité, avec les meilleures intentions, afin de continuer à respecter les procédures nécessaires à la recherche de solutions durables aux nouveaux défis auxquels le monde est confronté.

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