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AG/DSI/256

LA BULGARIE PRESENTE A LA PREMIERE COMMISSION UN PROJET DE TEXTE RECLAMANT LA RELANCE DANS LES MEILLEURS DELAIS DE LA CONFERENCE DU DESARMEMENT

12 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/DSI/256


LA BULGARIE PRESENTE A LA PREMIERE COMMISSION UN PROJET DE TEXTE RECLAMANT LA RELANCE DANS LES MEILLEURS DELAIS DE LA CONFERENCE DU DESARMEMENT

20001012

La Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) qui poursuivait cet après-midi son débat général sur l’ensemble des points inscrits à son ordre du jour a été saisie par le représentant de la Bulgarie d’un projet de résolution relatif au rapport de la Conférence du désarmement. Ce texte fait référence au rôle fondamental de la Conférence du désarmement en tant que forum unique de négociations multilatérales sur les questions de désarmement. Il attire par ailleurs l’attention sur l’urgence qu’il y a à faire pleinement usage de cette instance pour progresser sur les questions de fond en matière de désarmement.

En effet, lors de ses quatre sessions précédentes, la Conférence du désarmement n’est pas parvenue à s’entendre sur son programme de travail concernant le lancement de négociations sur un traité d’interdiction de la production de matières fissiles, la prévention d’une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique et le désarmement nucléaire.

Depuis l’ouverture du débat général de la Première Commission, les délégations ont été nombreuses à exprimer leur préoccupation face à la paralysie de la Conférence. Se prononçant aujourd’hui sur les causes de cette situation, le représentant de la Macédoine a estimé que les méthodes de travail de la Conférence qui étaient adaptées aux périodes de la guerre froide et de la coexistence pacifique sont aujourd’hui dépassées et inadaptées au contexte actuel de la mondialisation. L’absence d’universalité de la Conférence (seuls certains Etats Membres des Nations Unies ayant le droit d’y siéger) expliquerait également sa paralysie actuelle. Aussi, certains représentants ont-ils appelé de leurs voeux la réforme de l’institution. Exprimant également son inquiétude sur le sujet, le représentant de l’Ukraine a toutefois exprimé l’espoir que les résultats de la dernière Conférence de révision du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), portant notamment sur la conclusion d’ici à cinq ans d’un traité d’interdiction de la production de matières fissiles, auront un impact positif sur les travaux de la Conférence.

Les représentants des pays suivants ont fait une déclaration: Islande, Géorgie, Bulgarie, Macédoine, Bahreïn, Singapour, Kazakhstan, Arabie Saoudite, Madagascar, Chypre, Arménie, Ukraine et la République de Moldova.

La Première Commission poursuivra son débat général demain, vendredi 13 octobre, à 10 heures.

M. THORSTEINN INGÓLFSSON (Islande) a déclaré que le résultat de la Conférence chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires constitue un point culminant dans le processus de désarmement nucléaire (TNP). Bien que l’engagement sans équivoque des Etats dotés de l’arme nucléaire à éliminer leurs arsenaux nucléaires et à renforcer le régime de la non- prolifération des armes nucléaires témoigne des progrès réalisés dans le processus de désarmement nucléaire, il est aussi fondamental de promouvoir l’adhésion universelle de tous les Etats au Traité TNP. De même, le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires étant une condition essentielle de la lutte contre la prolifération des armes nucléaires, le représentant s’est félicité de la ratification par la Fédération de Russie de ce traité et a demandé que les Etats qui ne l’ont pas encore ratifié le fassent de manière à ce que le traité puisse entrer en vigueur.

Le représentant a ajouté que les négociations bilatérales entre les Etats- Unis et la Fédération de Russie sont centrales pour le renforcement des efforts en cours en matière de contrôle de la course aux armements dans l’espace et constituent la colonne vertébrale de l’équilibre des armes stratégiques dans le monde. La ratification de START II par la Fédération de Russie en avril dernier est une avancée importante du processus de désarmement et ouvre la voie à des négociations possible sur le traité START III qui vise à d’autres réductions des arsenaux nucléaires entre la Fédération de Russie et les Etats-Unis. La réaffirmation, par ces deux pays, de leur volonté de préserver le Traité sur la limitation des systèmes de missiles antimissile balistiques (traité ABM) est une décision bilatérale essentielle pour maintenir la stabilité stratégique dans le domaine du nucléaire.

Par ailleurs, conscient de la valeur d’un Traité interdisant la production de matières fissiles, le représentant a alors souhaité que les Etats s’engagent dès à présent dans des négociations afin de convenir à l’élaboration d’un Traité dans les cinq ans à venir.

Concernant la prolifération des armes légères et de petit calibre, et notamment les souffrances qu’elles engendrent dans plusieurs parties du monde, la Conférence sur le commerce illicite des armes légères et de petit calibre, qui se tiendra l’année prochaine, représente une avancée importante dans la lutte contre ce fléau et nous souhaitons une pleine participation des organisations non gouvernementales à cette conférence, a-t-il déclaré.

Le représentant a conclu, en rappelant que le Processus d’Ottawa interdisant l’utilisation des mines antipersonnel, a commencé à porter ses fruits puisqu’on observe des progrès importants notamment dans la diminution significative du nombre de victimes et, à cet égard, il a appelé à l’universalisation du Traité d’Ottawa.

M. PETER CHKHEIDZE (Géorgie) a déclaré que son pays est un petit pays marqué par des siècles de guerre et de destruction et qui connaît de ce fait la valeur de la paix. Il est évident a-t-il expliqué que les conflits armés sont accentués par les entrées d’armes de petit calibre et il faut à tout prix mettre en place un mécanisme efficace de lutte contre la prolifération de ce type d’armes. Parlant de la gravité de ce phénomène, il a alors révélé que le nombre de personnes tuées chaque année suite à des affrontements par armes légères, a considérablement augmenté et excède le nombre de personnes mortes sous les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. A cet égard, il souhaite que la Conférence de 2001 sur le commerce illicite des armes légères et de petit calibre permette de réaliser des progrès plus importants dans ce domaine.

Le représentant a aussi évoqué la nécessité de définir des normes internationales telles que celles proposées dans le document A/55/349 du Conseil de sécurité sur le contrôle des flux d’entrée et de sortie des armes de petit calibre dans les pays. Il faut également promouvoir la transparence grâce au Registre des Nations Unies sur les armes classiques. Rappelant que l’Abkhazie, la province occidentale de la Géorgie est toujours sous le contrôle des forces séparatistes, il a demandé que soient redoublés les efforts de la communauté internationale de manière à ce que soit trouvée une solution rapide à ce conflit car la persistance de cette situation est un environnement fertile à la prolifération de tous les types d’armes et à la constitution de groupes criminels. A ce problème des petites armes s’ajoute celui des mines antipersonnel qui se traduit par une augmentation du nombre de victimes. C’est pour cette raison qu’il est indispensable d’élaborer des mesures visant à lutter contre le trafic illicite des armes et de mettre en place des mécanismes permettant d’identifier les responsables de crimes dans la province occidentale de la Géorgie.

M. PETKO DRAGANOV (Bulgarie) a présenté le projet de résolution relatif au rapport de la Conférence du désarmement. Ce texte qui fait référence au rôle fondamental que joue la Conférence en tant que forum unique de négociations multilatérales sur les questions de désarmement, attire l’attention sur l’urgence qu’il y a à faire pleinement usage de ce forum pour progresser sur les questions de fond de ses travaux. Ce projet de texte accueille également avec satisfaction l’intérêt général qui a été exprimé en faveur d’une reprise dans les plus brefs délais des travaux de fond de la conférence. Il accueille également favorablement la décision prise par la Conférence de demander à ses Présidents actuels et futurs de mener des consultations intersessions afin d’atteindre cet objectif. Ce projet de texte encourage également l’Assemblée générale à continuer son examen de la composition de la Conférence.

M. NASTE CALOVSKI (Macédoine) a déclaré que la question de la mise en oeuvre des engagements contactés par les chefs d’Etat lors du Sommet du millénaire et lors de la Conférence de révision du TNP devrait être considérée par la Première Commission comme prioritaire. L’absence actuelle de volonté politique de faire avancer le désarmement, comme en témoigne l’absence de tout calendrier dans ce domaine, devrait interpeller cette instance, a ajouté le représentant. Il a déclaré que le XIXème siècle devrait être celui de la coopération et non de la confrontation, de l’intégration et non de la coexistence, de la sécurité et du développement et non celle des conflits et de la pauvreté. En tant qu’organisation mondiale, l’ONU a un rôle décisif à jouer à cet égard. Le représentant a notamment expliqué que la promotion d’un développement économique durable et l’élimination de la pauvreté sont également des éléments clefs de l’amélioration des relations internationales.

Prenant l’exemple de l’évolution récente de la situation en ex-République fédérale de Yougoslavie, le représentant a fait état d’une amélioration générale de la situation en Europe du Sud-Est. Les choses sont telles, que l’on peut envisager à l’heure actuelle une intégration de la région dans la structure euroatlantique. Il n’empêche que la situation dans cette région demeure préoccupante du fait de la prolifération des armes classiques qui s’y trouvent en trop grand nombre. Des mesures pratiques de désarmement rapide et de démilitarisation de la région devraient être mises en oeuvre très rapidement. La Macédoine se félicite de la décision de convoquer en 2001 une Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des petites armes. Aucun effort ne doit être épargné pour assurer le succès de cet événement, particulièrement important pour l’Europe du Sud-Est. Le représentant a estimé que la proposition franco- suisse d’adopter un instrument sur le marquage des armes mérite toute l’attention. Par ailleurs, la Macédoine insiste sur la nécessité de promouvoir l’universalité de la Convention d’Ottawa, importante tant du point de vue politique qu’humanitaire. Le représentant a en outre fait remarquer que les méthodes de travail de la Conférence sont obsolètes. Si le système était adapté lors des périodes de la guerre froide et de la coexistence pacifique, il ne l’est plus dans le contexte de la mondialisation, de la coopération et de l’intégration. Il est, par ailleurs, inadmissible que cette instance ne soit pas universelle et que certains Etats Membres de l’ONU aient le droit d’y siéger alors que d’autres se voient refuser ce droit. La Conférence n’a pas été instituée pour être un club réservé à certains Etats, a déclaré le représentant. Par conséquent, il faut procéder à une réforme de cette instance. Le représentant a réaffirmé que même si la région de l’Europe du Sud-Est est sortie de la crise, beaucoup reste encore à faire. La mise en oeuvre du Pacte de stabilité en Europe est essentielle à la réalisation des progrès futurs.

M. SALAH AL-MALKI (Bahreïn) a indiqué que la question des armes nucléaires a toujours constitué une source d’inquiétude pour l’humanité compte tenu de leur capacité de destruction et de division qu’elles introduisent entre les Etats qui en sont dotés et ceux qui n’en possèdent pas. Le représentant a soutenu la convocation d’une conférence internationale sur les moyens d’éliminer le danger nucléaire. Les conséquences de l’utilisation de ces armes dépassent de loin ce que l’on peut en retirer de par leur utilisation. Les puissances nucléaires malheureusement n’ont toujours pas réussi à se mettre d’accord sur la nécessité de réduire leurs arsenaux et de renoncer à leur doctrine de dissuasion nucléaire. Le représentant a évoqué le lien entre sécurité régionale et sécurité internationale et a plaidé en faveur de la création d’une zone exempte d’armes de destruction massive dans la région du Golfe et du Moyen-Orient. Le refus d’Israël de placer ses installations sous le régime de vérification de l’AIEA compromet gravement l’équilibre dans la région et constitue un camouflet pour la communauté internationale. Israël a utilisé des armes contre des civils innocents et contre des enfants. De tels agissements apportent la preuve que les forces israéliennes sont de nature offensive et non pas défensive. Les dirigeants du monde, en adoptant la Déclaration du Sommet du millénaire, ont manifesté leur volonté de détruire les armes nucléaires et de lutter contre la prolifération des armes légères. Cette déclaration nous dicte maintenant la nécessité de mettre en oeuvre les résolutions et conventions internationales visant la promotion du développement, de la paix et de la sécurité internationales.

Mme VANESSA CHAN (Singapour) a estimé que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), la Convention sur les armes chimiques ainsi que celle sur les armes biologiques constituent les exemples les plus saillants d’efforts concertés visant à conforter la primauté du droit dans l’environnement sécuritaire international. Nous estimons que le TNP est l’une des pierres angulaires du désarmement nucléaire. Nous soutenons, a précisé la représentante, le développement de protocoles de vérification efficaces aux autres traités de contrôle des armements, à l’instar de celui de la Convention sur les armes chimiques. Nous souhaitons que les Etats parties à la Convention sur les armes chimiques adoptent un tel protocole. En effet, l’édification de la confiance, grâce notamment aux procédures de vérification, est un aspect indispensable du régime de désarmement.

La représentante a estimé que les armes de destruction massive n’appartiennent pas à la catégorie d’armement susceptible d’accroître la sécurité des Etats. Bien au contraire, le potentiel de destruction de telles armes est immense. L’universalisation du TNP est le seul moyen dont dispose la communauté internationale pour se protéger de cette menace. La promotion de la primauté du droit est un élément fondamental de la politique de Singapour. C’est la raison pour laquelle nous demandons instamment aux pays qui ne l’ont pas encore fait d’adhérer au TNP, et aux conventions sur les armes chimiques et biologiques. Nous demandons également aux parties au Traité ABM de continuer à respecter ses dispositions.

En élaborant des régimes de contrôle des armements, a ajouté la représentante, les considérations suivantes doivent entrer en ligne de compte, que ce soit pour les armes conventionnelles comme pour les armes nucléaires. Une adhésion universelle est essentielle au bon fonctionnement de tels régimes. L’édification de mesures de confiance doit permettre à chaque Etat de savoir quelles sont les intentions d’un autre pays. Il n’est pas nécessairement bon de vouloir éliminer toute une catégorie d’armes classiques car un pays pourrait choisir ce prétexte pour ne pas participer à un régime de contrôle des armements estimant que cette élimination totale mettrait en danger sa sécurité. Tout régime de contrôle des armements doit tenir compte des spécificités de chaque région. Ces régimes doivent également tenir compte des besoins de développement économiques, de bonne gouvernance et de paix et de sécurité durables.

Mme MADINA B. JARBUCYNOVA (Kazakhstan) a souligné les contributions de son pays au désarmement nucléaire en rappelant que le Kazakhstan avait ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et en insistant sur le fait que son pays avait également renoncé à se doter de l’arme nucléaire. Elle a exprimé l’espoir que les résultats encourageants obtenus à l’issue de la Conférence de révision du TNP donneront un nouvel élan au processus mondial de désarmement nucléaire. A cet égard, elle s’est félicitée de la ratification de START II par la Fédération de Russie, tout en appelant les parties concernées à entamer des pourparlers en vue de négocier START III. La représentante a par ailleurs salué la décision du Président Clinton de ne pas déployer de système national de défense antimissile. Une telle décision, a-t-elle ajouté, préserve l’autorité d’un des traités essentiels de la stabilité stratégique mondiale, le Traité ABM. La représentante a toutefois fait remarquer que les principaux instruments relatifs au désarmement nucléaire ne jouissent pas encore de l’universalité. Elle a donc invité tous les Etats qui ne l’ont pas encore fait, à ratifier ces instruments. La représentante a, par ailleurs, fait observer que les armes nucléaires ne sont pas les seules armes de destruction massive. Aussi, conviendrait-il de mettre en place un mécanisme de contrôle visant à prévenir la mise au point de nouveaux types d’armes de destruction massive.

La représentante a également appelé de ses voeux le lancement de négociations relatives à un traité d’interdiction de la production de matières fissiles à des fins militaires, au sein de la Conférence du désarmement. Elle a également exprimé l’attachement de son pays à la mise en place de zones exemptes d’armes nucléaires. Le Kazakhstan accorde la plus grande importance à l’institution d’une telle zone en Asie centrale et déploiera tous les efforts en ce sens. Dans ce contexte, la représentante s’est félicitée des garanties de sécurité accordées par les membres permanents du Conseil de sécurité à la Mongolie afin de consolider son statut international d’Etat exempt de l’arme nucléaire. Enfin, le Kazakhstan se félicite de l’action du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement dans l’Asie et le Pacifique, s’agissant notamment de son action en faveur de l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région.

M. FAWZI BIN ABDUL MAJEED SHOBOKSHI (Arabie Saoudite) a indiqué que son pays a été l’un des premiers à avoir signé la Convention sur les armes chimiques et le TNP, attestant des efforts qu’il déploie en vue de l’élimination des armes de destruction massive. La création de zones exemptes d’armes nucléaires est également une contribution importante à cet objectif. Malheureusement, le Moyen- Orient n’est pas exempt de la menace de l’arme nucléaire en raison du refus d’Israël de renoncer à son programme nucléaire. Israël refuse également d’adhérer au TNP et de soumettre ses installations au régime de vérification de l’AIEA. Israël demeure donc le seul pays de la région à posséder des armes nucléaires et chimiques sans que la communauté internationale ne puisse exercer son contrôle. Bien que nous pensons que le régime du TNP gagnerait en efficacité si l’on renforçait le système de garanties de l’AIEA, nous estimons également qu’il est nécessaire de développer des mesures de contrôle de nature à promouvoir les mesures de désarmement.

S’agissant des mesures de transparence, le représentant a estimé que le Registre des Nations Unies sur les armes classiques constitue une première tentative de promotion de la transparence au niveau international. Le représentant a toutefois relevé que près de la moitié des Etats Membres ont refusé d’y participer. Nous sommes d’avis que l’élargissement du Registre aux armes classiques sophistiquées, aux armes de destruction massive, en particulier aux armes nucléaires et aux technologies avancées ayant des applications militaires, pourrait permettre d’en faire un outil plus équilibré, moins sélectif, ce qui inciterait plus de pays à y participer.

M. JEAN DELACROIX BAKONIARIVO (Madagascar) a souhaité qu’aucun effort ne soit épargné pour délivrer le monde du fléau de la guerre et pour éliminer les dangers posés par les armes de destruction massive. A cet égard, la sixième Conférence d’examen du TNP a ouvert la voie à des avancées significatives et tangibles dans le domaine du désarmement nucléaire. Par son attachement au label “océan Indien zone de paix”, mon pays, a-t-il déclaré, se félicite de l’adhésion récente au TNP de quatre pays de la région et souhaite que d’autres Etats de cette zone soient également parties au Traité.

Evoquant les dangers que font peser les armes nucléaires sur l’humanité, le représentant a indiqué que son pays souscrit à la proposition relative à la convocation d’une Conférence internationale en vue de définir les moyens d’éliminer les dangers nucléaires et espère l’engagement sans équivoque de tous les Etats dotés de l’arme nucléaire à éliminer leurs arsenaux nucléaires.

Il a déclaré que la paix et la sécurité internationales ne sauraient être fondées sur la course aux armements, mais sur des relations de confiance et d’estime réciproques entre les Etats. Ainsi, Madagascar a tenu à contribuer à la mise en oeuvre de la résolution relative à la transparence des dépenses militaires.

Le fléau de la prolifération des armes légères qui menace non seulement la paix et la sécurité internationales entrave aussi le développement économique. C’est pourquoi, mon pays a-t-il déclaré, souhaite que la Conférence de 2001 sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects aboutisse à la mise en place d’un cadre juridique international visant notamment à l’élaboration d’un code de conduite régissant les transactions en la matière. A cette occasion l’élaboration d’une norme internationale du marquage des armes légères serait une mesure indispensable.

M. SOTIRIOS ZACKHEOS (Chypre) a déclaré que la communauté internationale ne doit épargner aucun effort pour consolider les acquis de la dernière Conférence de révision du TNP et parvenir à la réalisation complète des objectifs définis par ce Traité. Chypre se félicite de la ratification par la Fédération de Russie de START II et appuie le lancement, le plus tôt possible, des négociations sur START III. Chypre soutient par ailleurs le renforcement des zones exemptes d’armes nucléaires existantes et attache la plus grande importance au développement de telles zones, particulièrement dans sa région. Le représentant s’est félicité de la décision des autorités turques de surseoir à la mise en oeuvre de la décision visant à se doter de l’arme nucléaire. Il a également fait état de la volonté de son pays de lutter contre le transfert illicite et la prolifération des armes de destruction massive. Le représentant a fait part de la volonté de son pays de participer aux travaux de la Conférence du désarmement et, il a expliqué à cet égard que l’élargissement de la composition de cette instance, loin de porter atteinte à son efficacité, pourrait lui donner un nouvel élan. S’agissant de la question du trafic illicite des armes légères, le représentant a souligné l’impérative nécessité de mettre un terme à la prolifération de ce type d’armes. Il a attiré l’attention sur le fait qu’en dépit de l’occupation de 40% de son territoire par des forces étrangères, son pays a signé la Convention d’Ottawa, se joignant ainsi aux efforts de la communauté internationale pour bannir les mines antipersonnel. Rappelant que son pays est actuellement engagé dans des pourparlers visant à apporter, sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, une solution juste et durable à ses difficultés, il a fait état de la proposition de démilitarisation du pays que vient de faire le Président de la République chypriote et qui envisage la création d’une force internationale dotée d’un mandat approprié du Conseil de sécurité. Pour le représentant une telle démarche offrira une opportunité unique d’instaurer la paix sur l’île et dans la région.

M. MOVSES ABELIAN (Arménie) a rappelé que la Conférence de révision du TNP a été couronnée de succès avec l’adoption par consensus d’un document final. L’un des résultats les plus remarquables de la Conférence s’est traduit par la nécessité qui a été exprimée de développer des mécanismes de vérification de mise en oeuvre des engagements. Le représentant a par ailleurs souligné l’importance de la Convention sur les armes chimiques qui est le seul instrument négocié au niveau multilatéral qui prévoit l’élimination de toute une catégorie d’armes de destruction massive. Sa portée et le système de vérification prévu pour sa mise en oeuvre sont sans précédent. Les leçons tirées de la mise en oeuvre de cet instrument devraient mener à d’autres initiatives similaires dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération. S’agissant de la Convention sur les armes biologiques, le représentant a rappelé que cet outil doit être complété de mesures de vérification.

Le représentant a souligné le rôle majeur que joue l’AIEA afin de permettre à la communauté internationale d’être en mesure de relever les défis de la paix et du développement. En prévenant la prolifération des armes nucléaires, en améliorant et en renforçant son régime de garanties et en aidant à promouvoir l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire pour le développement durable, l’Agence apporte une contribution essentielle à la prospérité dans le monde. L’Arménie a fourni la preuve de son engagement en faveur du régime de la non- prolifération. Elle a conclu en 1993 un accord de garanties général avec l’AIEA et a été l’un des premiers signataires du modèle de Protocole additionnel à ce régime. Cela nous a permis de réactiver notre programme de développement de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques avec l’aide de l’AIEA et de trouver une solution à notre crise énergétique.

S’agissant des armes classiques, le représentant a souligné le rôle que joue le Traité sur les armes conventionnelles en Europe en tant que pierre angulaire de la stabilité en Europe. Son pays a pris les mesures nécessaires à la ratification de ce traité. Il a par ailleurs indiqué que son pays envisage de devenir partie au Protocole II sur les mines à la Convention sur l’interdiction de certaines armes classiques.

M. VALERIY KUCHINSKIY (Ukraine) a déclaré que la question du désarmement demeurera au XXIème siècle l’un des principaux défis que la communauté internationale aura à relever. Il a rappelé que lors de son accession à l’indépendance, son pays avait solennellement exprimé sa volonté de ne pas produire et de ne pas acquérir l’arme nucléaire. Le temps qui s’est écoulé depuis a illustré la volonté de mon pays de mettre en oeuvre ces principes. Le retrait de toutes les ogives nucléaires du territoire de l’Ukraine en fournit une des preuves les plus éclatantes. Pour mon pays, a déclaré le représentant, la stabilité stratégique mondiale continue de reposer dans une large mesure sur le sort du Traité ABM. Et à cet égard, l’Ukraine se félicite de la décision du Président Clinton de reporter le déploiement d’un système national de défense antimissile. Mais l’incertitude demeure quant à la suite qui sera donnée à cette décision qui, si elle devait être mise en oeuvre, affecterait la viabilité et l’efficacité du Traité. Le représentant s’est par ailleurs félicité des résultats de la Conférence de révision du TNP, soulignant que toutes les difficultés en matière de non-prolifération nucléaire n’avaient pas été aplanies pour autant. En effet, des défis importants demeurent quant à la mise en oeuvre des engagements souscrits. Le représentant a néanmoins relevé que dans le document final de la Conférence de révision du TNP il y avait deux engagements importants qui ont trait à la Conférence du désarmement, à savoir, le lancement immédiat des négociations relatives à un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires et la création d’un organe subsidiaire. A cet égard, le représentant a fait part de l’inquiétude de son pays face au peu de progrès qui ont été réalisés en ce sens au sein de la Conférence. L’Ukraine continue toutefois d’espérer que les résultats de la Conférence de révision du TNP auront un impact positif sur les

négociations en cours au sein de la Conférence du désarmement. L’Ukraine attache également une importance particulière à la mise en oeuvre générale de la Convention relative aux armes chimiques. Il y va de l’intérêt de toute la communauté internationale que soit finalisé au plus vite le protocole de vérification d’application de la convention, a conclu le représentant.

M. ION BOTNARU (République de Moldova) a déclaré que la Conférence d’examen du TNP a renforcé les dispositions de base du TNP et a précisé les obligations des Etats parties conformément à l’article VI du Traité. Cet événement revêt une importance particulièrement pertinente dans la mesure où le TNP n’interdit que la prolifération des armes nucléaires. Nous estimons que cette évolution offre la possibilité de réaliser des avancées considérables dans le contrôle des armements. Nous devons maintenant profiter de la dynamique que la conférence a instauré pour mettre en oeuvre l’ensemble des décisions prises à cette occasion. Le représentant a fait part de sa préoccupation à l’idée que le processus de désarmement nucléaire pourrait être gêné par la stagnation du TICE et des risques que court le Traité ABM. Le représentant a également souligné l’importance que jouent les mesures de transparence en matière d’armement dans la mesure où elles contribuent à renforcer la confiance et la sécurité entre les Etats. Le Registre des armes classiques des Nations Unies et le système de communication normalisé des Nations Unies constituent de tels instruments visant la transparence des affaires militaires.

S’agissant des armes légères et de petit calibre, il a relevé que leur accumulation n’est pas la cause des conflits mais la source de leur exacerbation et un facteur de déstabilisation des sociétés des Etats, y compris le mien, a ajouté le représentant. Par le truchement de pays tiers, des armes de ce type sont parvenues à des mouvements terroristes et à des milices paramilitaires sécessionnistes qui opèrent dans une région frontalière de notre pays. Ce phénomène exige que nous agissions au plan international. La Conférence internationale sur le commerce illicite des armes légères nous permettra d’aborder cette question sous un angle complet et de mettre en place un plan d’action qui tienne compte des exigences nationales, régionales et internationales.

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