AG/SHC/477

LES DELEGATIONS DEPLORENT QUE L'EXISTENCE QUOTIDIENNE DE MILLIONS D'ENFANTS SOIT MENACEE PAR LA MISERE

11 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/SHC/477


LES DELEGATIONS DEPLORENT QUE L'EXISTENCE QUOTIDIENNE DE MILLIONS D'ENFANTS SOIT MENACEE PAR LA MISERE

20001011

Dans le cadre du débat sur la promotion et la protection des droits de l'enfant qui s'est poursuivi, cet après-midi, à la Commission des affaires sociales, humanitaires et culturelles, les délégations ont estimé que l'adoption et l'ouverture à la signature et à la ratification au printemps dernier des deux Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l'enfant portant sur l’implication des enfants dans les conflits armés et sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, sont les avancées les plus significatives de ces dernières années dans le domaine de la protection des enfants. Le Saint-Siège a annoncé qu'il a signé ces deux intruments hier, mardi 10 octobre 2000.

Pour la plupart des délégations, il est temps, après le développement de ces normes internationales, de passer à leur application et de respecter les engagements pris dans les instances internationales.

Par ailleurs, les représentants ont tous reconnu que la survie des enfants est menacée par la pauvreté et déploré le fait que les besoins fondamentaux de millions d'entre eux en matière de nourriture, de vêtements, de logement, de santé et d'éducation continuent à ne pas être satisfaits.

Plusieurs représentants ont évoqué la nécessité de mettre fin au travail des enfants, dont la représentante de Saint-Marin, qui a souligné que 250 millions d’enfants, âgés de 5 à 14 ans, travaillent à travers le monde, et que 50 à 60 millions d’entre eux sont chargés de tâches dangereuses. Le représentant du Bangladesh a indiqué que les gouvernements d'Asie du Sud-Est se sont engagés à éliminer cette pratique avant 2010. Il a salué l'adoption de la Convention de l'Organisation internationale du Travail (OIT) sur les pires formes de travail des enfants. Le représentant de l'Indonésie a pour sa part estimé que l'une des solutions à ce problème serait de fournir des programmes d'éducation à ces enfants et une assistance financière à leurs parents. Le représentant de la Côte d'Ivoire a lui fait état de la signature en septembre dernier par les autorités maliennes et ivoiriennes d'un Protocole d'accord pour la lutte contre le trafic d'enfants entre les deux pays. "L'Accord, a-t-il dit, représente un tournant décisif dans la lutte contre ce trafic honteux".

Un projet de résolution sur la "Coopération internationale dans la lutte contre le problème mondial de la drogue" (A/C.3/55/L.10) a été présenté par le représentant du Mexique, au nom des coauteurs. Le représentant de l'Italie a également présenté et amendé oralement, au nom des coauteurs, un projet de résolution sur le "Renforcement du Programme des Nations Unies en matière de prévention du crime et de justice pénale, en particulier de ses moyens de coopération technique" (A/C3/55/L.9). La Commission se prononcera sur ces textes, ainsi que sur d'autres projets de résolutions, demain après-midi.

Les représentants des pays suivants ont participé au débat: Bangladesh, Norvège, Malaisie au nom de l'Association des pays d'Asie du Sud-Est (ANASE), Côte d'Ivoire, Fédération de Russie, République islamique d'Iran, Algérie, Oman, Saint- Marin, Koweït, Monaco, et Israël. L'Observateur du Saint-Siège a également pris la parole.

La Troisième Commission poursuivra son examen de la protection et la promotion des droits de l'enfant demain, jeudi 12 octobre, à partir de 10 heures.

PREVENTION DU CRIME ET JUSTICE PENALE

Présentation d’un projet de résolution

Aux termes d'un projet de résolution sur le "Renforcement du Programme des Nations Unies en matière de prévention du crime et de justice pénale, en particulier de ses moyens de coopération technique" (A/C3/55/L.9) présenté par l’Italie, au nom des coauteurs et amendé oralement, l'Assemblée générale demanderait instamment aux Etats et aux institutions de financement de revoir, selon qu'il conviendra, leurs politiques de financement de l'aide au développement et d'inclure dans cette aide la prévention du crime et la justice pénale; elle inviterait les Etats à commencer à verser des contributions au Fonds des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale afin de renforcer la capacité qu'a le Centre pour la prévention du crime et la justice pénale d'apporter une assistance technique aux Etats qui le demandent pour s'acquitter des engagements qu'ils ont pris au dixième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants. L'Assemblée encouragerait les Etats à verser régulièrement des contributions d'un niveau suffisant pour l'application de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et des protocoles y relatifs, qui seront ouverts à la signature à Palerme (Italie) le 12 décembre 2000.

CONTROLE INTERNATIONAL DES DROGUES

Présentation d’un projet de résolution

Aux termes d'un projet de résolution Coopération internationale dans la lutte contre le problème mondial de la drogue (A/C.3/55/L.10) présenté par le Représentant du Mexique au nom des coauteurs, l'Assemblée générale inviterait tous les Etats à prendre des mesures additionnelles pour promouvoir une coopération efficace aux niveaux international et régional dans la lutte contre le problème mondial de la drogue afin de contribuer à l'instauration d'un climat propice à la réalisation de l'objectif visé. Elle demanderait instamment à tous les Etats de ratifier la Convention unique sur les stupéfiants de 1961 telle que modifiée par le Protocole de 1972, la Convention sur les substances psychotropes de 1971 et la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988 ou d'y adhérer et d'en appliquer toutes les dispositions.

L'Assemblée générale exhorterait les autorités compétentes à renforcer la coopération internationale pour faire face au problème mondial de la drogue. Elle exhorterait tous les Etats Membres à appliquer le Plan d'action pour la mise en œuvre de la Déclaration sur les principes fondamentaux de la réduction de la demande de drogues dans les mesures qu'ils prennent chacun sur les plans national, régional et international et à renforcer les efforts qu'ils déploient pour combattre l'usage de drogues illicites dans la population, en particulier parmi les enfants et les jeunes. L'Assemblée prierait instamment les gouvernements, les organes compétents des Nations Unies, les institutions spécialisées et les autres organisations internationales d'aider et soutenir, à leur demande, les Etats de

transit, notamment les pays en développement qui ont besoin d'aide et de soutien pour renforcer leurs capacités en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants de substances psychotropes. Elle demanderait aux Etats où sont cultivées et produites des plantes servant à fabriquer des drogues illicites, de mettre en place des mécanismes qui permettent de contrôler et de vérifier les cultures illicites; prierait instamment tous les Etats de donner la priorité aux activités visant à prévenir l'abus de drogues et de substances inhalées chez les enfants et les jeunes.

Pour ce qui est de l'action à entreprendre dans le cadre du système des Nations Unies, l'Assemblée générale inviterait les gouvernements et le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues à accorder une priorité élevée à l'amélioration de la coordination des activités des Nations Unies liées au problème mondial de la drogue afin d'éviter les doubles emplois, d'accroître l'efficacité.

En ce qui concerne le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues, l'Assemblée générale demanderait instamment à tous les gouvernements de fournir au Programme l'appui financier et politique le plus vaste possible.

PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L'ENFANT

Suite du débat

Dr. A. K. AZAD CHOWDHURY (Bangladesh) a reconnu que des progrès considérables ont été enregistrés dans le domaine de la protection des enfants dans les 10 dernières années, depuis le Sommet mondial de l’enfance. Les deux protocoles facultatifs à la Convention, concernant l’implication des enfants dans les conflits armés et la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, sont à cet égard les deux avancées les plus significatives. Le Bangladesh a signé et a ratifié les deux protocoles.

Par ailleurs, M. Chowdhury a salué le travail réalisé par les organisations régionales et sous-régionales pour promouvoir la cause des enfants affectés par des conflits armés. Les régions touchées par les guerres ont l’avantage de pouvoir contribuer à développer une approche pratique des problèmes.

Enfin, M. Chowdhury a déclaré que tant que la pauvreté régnera, les enfants continueront de souffrir d’abus et leurs droits seront bafoués. La Convention de l´OIT sur les pires formes de travail des enfants doit contribuer à éliminer le travail des enfants, qui constitue une atteinte majeure aux droits des enfants. En Asie du sud-est, les gouvernements se sont engagés à éliminer avant 2010 le travail des enfants. Au Bangladesh, le travail des enfants dans le secteur de l´habillement, le premier secteur exportateur du pays, a été interdit.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a déclaré que entre autres questions, son pays se préoccupe des enfants affectés par des conflits armés et a félicité le Gouvernement canadien qui a pris l’initiative d’organiser une conférence à Winnipeg le mois dernier en faveur des enfants. L’ONU, les organisations régionales comme l’OSCE, les gouvernements, les organisations internationales et divers groupes nationaux accordent de plus en plus la priorité aux droits de l’enfant, a-t-il dit. Le représentant a ajouté que, dans quelques mois, son pays financera la tenue, en Ouganda, de consultations régionales sur les enfants et les conflits armés dans la région africaine des Grands Lacs.

A propos des droits des enfants, le représentant a affirmé que le défi est que la pratique soit à la hauteur de la rhétorique. Il a souligné l’importance de l’éducation et de la santé et a relevé la pandémie du VIH/sida, qu’il a considérée comme l’une des plus grandes menaces. Il a ajouté que le rôle du Haut Commissaire aux droits de l’homme est décisif, y compris sur l’incidence du VIH/sida. La Norvège, a-t-il dit, apprécie les activités du Haut Commissaire notamment dans les domaines de l’éducation pour tous, surtout pour la fillette, de la santé et de la priorité accordée à la question des enfants soldats dans les conflits armés. Tout en relevant que la responsabilité des droits de l’enfant incombe à l’Etat, le représentant a loué les efforts de nombre d’organisations de l’ONU, et il a souhaité une meilleure collaboration dans tout le système onusien. La Norvège, a- t-il conclu, réaffirme sa volonté de faire des droits des enfants une réalité universelle et invite les autres pays à se joindre à elle.

M. MOHAMAD YUSOF AHMAD (Malaisie, au nom de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est, ANASE) a précisé que tous les Etats membres de l'ANASE sont parties à la Convention relative aux droits de l'enfant. Ils sont conscients du fait que la survie des enfants est menacée par la pauvreté et le manque d'accès aux services sociaux de base tels que la nourriture, les vêtements, le logement, la santé et l'éducation. Ces Etats sont tombés d'accord sur la nécessité de protéger les enfants des abus, de la négligence et de l'exploitation, ainsi que de la violence et de l'abandon, entre autres dangers. Les membres de l'ANASE se sont également fixés comme haute priorité de lutter contre la traite des enfants. Reconnaissant qu'un pays ne peut lutter isolément contre ces problèmes, ils ont décidé de coopérer dans des programmes de lutte contre la traite menés simultanément dans chacun des pays de l’Association. Des mesures ont été prises pour que les enfants victimes d'abus, de négligence ou d'exploitation, ainsi que les enfants handicapés reçoivent des soins spéciaux.

Pour favoriser le développement des enfants, l'ANASE s'est donnée comme objectif de susciter une prise de conscience au sein de la société du fait que tous ses membres peuvent contribuer à ce développement. Des stratégies ont été formulées dans chaque domaine prioritaire, tels que la santé et l'éducation mais aussi l'emploi qui donne aux parents les moyens de prendre soin de leurs enfants, et le développement de réseaux d'organismes surveillant l'application des lois de protection des enfants. Les membres de l'ANASE estiment que le travail des enfants peut, dans certains cas, empêcher les enfants de réaliser pleinement leur potentiel physique et mental. L'une des solutions à ce problème serait de fournir des programmes d'éducation à ces enfants et une assistance financière à leurs parents. A cet égard, le représentant a salué le programme d'éducation des enfants qui travaillent, élaboré par l'Organisation internationale du travail. Le représentant a également souligné le lien très fort entre la réalisation des droits de la femme et le bien-être de l'enfant.

M. ERIC N'DRY (Côte d'Ivoire) a fait part de la coopération entre la Côte d'Ivoire et le Mali pour lutter contre le trafic d'enfants maliens emmenés pour servir de main-d'œuvre bon marché en Côte d'Ivoire. Il a notamment mentionné que la collaboration avec le Mali a abouti à la signature en septembre dernier par les autorités maliennes et ivoiriennes d'un protocole d'accord pour la lutte contre le trafic d'enfants entre les deux pays. Ces initiatives sont en harmonie avec l'article 11 de la Convention relative aux droits de l'enfant qui recommande aux Etats parties de conclure des accords bilatéraux en vue de lutter contre les déplacements et les non-retours illicites d'enfants à l'étranger.

Par ailleurs, M. N'dry a souligné qu'en Côte d'Ivoire les forces de l'ordre ont été largement sensibilisées sur la nécessité de stopper le trafic transfrontalier d'enfants, et que ce travail de sensibilisation a déjà permis d'intercepter le mois dernier un car transportant 34 enfants en provenance d'un pays voisin. Enfin, il a rappelé que la Côte d'Ivoire a participé en février dernier à Libreville, au Gabon, à une consultation sous-régionale visant à élaborer des stratégies de lutte contre le trafic des enfants exploités comme main-d'œuvre en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale.

M. KIRILL M. BARSKIY (Fédération de Russie) a informé la Commission que Mme Ofelia Calcetas-Santos, Rapporteur spécial de la Commission sur les droits de l’homme, se trouve actuellement en Russie pour une série de réunions et de consultations. La Russie, a dit son représentant, est heureuse de constater que la coopération régionale dans les pays de la Communauté des états indépendants (CEI) s’est accrue. Mais le représentant a regretté de constater que quelques acquis avaient reculé notamment dans certains secteurs de la santé comme la mortalité infantile, et dans l’éducation.

Par ailleurs, il a affirmé que la communauté internationale est préoccupée par le problème des enfants victimes des conflits armés. Il a estimé que la réunion de Wininpeg organisée à ce sujet par le Gouvernement du Canada, le mois dernier, a été très utile. Mais il a ajouté que les activités des Nations Unies dans le domaine de la protection des enfants ne doit pas se limiter aux conflits armés mais doit comprendre d’autres questions comme la peine de mort et la pédophilie. Il a souhaité que la communauté internationale élabore des programmes visant à assurer que ces fléaux ne s’étendent pas. Il a expliqué que le monde a besoin d’une nouvelle génération apte au travail. La Russie, pour sa part, a fait de la lutte contre les maux qui affectent les enfants et de l’amélioration effective de leur condition, une priorité nationale.

MME PAIMANEH HASTAIE (République islamique d'Iran) a déclaré que la République islamique d'Iran, en tant que partie à la Convention relative aux droits de l'enfant, et conformément aux nobles valeurs et aux principes juridiques établis par sa Constitution accorde une attention particulière aux enfants en s'efforçant notamment de protéger leurs droits sociaux et civils. En outre, les devoirs moraux et religieux de la majorité de la population iranienne exigent le respect des droits de l'enfant. Par ailleurs, un grand nombre d'organisations gouvernementales et non gouvernementales aident les enfants à s'épanouir mentalement et physiquement.

La représentante s'est félicitée de l'adoption des deux Protocoles facultatifs à la Convention qui concernent respectivement les enfants impliqués dans les conflits armés et la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant des enfants. Elle a déclaré que son pays a fait tout son possible pour protéger et promouvoir les droits des enfants iraniens, en dépit d'un vaste territoire et d'une situation exigeant des mesures spéciales, à quoi se sont ajoutées les difficultés liées à une guerre imposée pendant huit ans et à l'afflux de millions de réfugiés en provenance des pays voisins. La représentante a ajouté que son Gouvernement a considérablement progressé dans la réalisation des objectifs fixés lors du Sommet mondial sur les enfants. Elle a expliqué que les facteurs qui favorisent ces progrès sont une forte volonté politique, un riche héritage culturel islamique, des liens familiaux solides, complétés par une compréhension mutuelle et une coopération entre le Gouvernement iranien et les organes des Nations Unies chargés de ces questions.

M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a déclaré que malgré les progrès réalisés ainsi que l’intérêt accru que suscitent les droits de l’enfant, la réalité interpelle la communauté internationale sur le sort de millions d’enfants du Sud qui continuent de vivre sans soins, sans éducation, ni protection, et livrés à eux-mêmes, exposés à tous les dangers, aux conflits, à la maladie et à la misère. Dans les pays en développement, plus de 11 millions d’enfants âgés de 5 ans continuent de mourir des suites de maladies évitables. Avec d’autres statistiques à l’appui, le représentant a expliqué l’ampleur du drame dans lequel de très nombreux enfants sont plongés. Il ne s’agit plus pour nous d’élaborer de nouvelles normes juridiques, a-t-il dit. Il nous faut plutôt mettre en œuvre les engagements déjà contactés à tous les niveaux. Cette situation, a-t-il ajouté, s’est trouvée aggravée par la multiplication des conflits. Evoquant le phénomène déshumanisant de la misère, il a affirmé que tout enfant doit bénéficier de l’attention et des soins auxquels il a droit, y compris les soins primaires et l’éducation.

L’Algérie fait siens les engagements pris lors du Sommet du millénaire, a poursuivi le représentant. Il a cependant noté que ces objectifs ne seront suivis d’effet que si des ressources financières additionnelles sont mobilisées. Il a expliqué que la détérioration chronique des termes de l’échange, le fardeau de la dette extérieure et les effets des pandémies qui affectent le continent africain, aggravent un peu plus la situation des enfants qui souffrent de malnutrition, de maladies, d’analphabétisme, de pauvreté et des conflits armés, malgré les mesures prises par les pays membres de l’Organisation de l’unité africaine en faveur de la protection et de la promotion des droits de l’enfant. Le représentant a annoncé que l’Algérie a décidé, le 8 octobre dernier, de procéder à la ratification de la Convention 182 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur les pires formes de travail des enfants, tout en indiquant que le pays ne connaît pas de situation d’exploitation des enfants. La Constitution et le Code pénal algérien prennent en charge les aspects de protection et de promotion des droits de l’enfant.

M. ABDUL MUHSIN AL-OJAILI (Oman) a déclaré que le Sultanat d'Oman a ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant. Le Sultanat respecte tous les instruments internationaux relatifs à la protection de l'enfant. Cela a notamment abouti à la mise en place de conditions de vie qui ont fait considérablement baisser les taux de mortalité infantile et de malnutrition. A cet égard, le représentant a rappelé que le Fonds des Nations Unies pour l'enfance a salué les réalisations d'Oman en matière de promotion des droits de l'enfant. Cela encourage le Sultanat à aller de l'avant et à poursuivre toutes les mesures mises en place pour garantir le bien-être et le développement de tous ses citoyens.

MME ELENA MOLARONI (Saint-Marin) a souligné qu’au moment où la Convention relative aux droits de l’enfant fête son dixième anniversaire, 250 millions d’enfants, âgés de 5 à 14 ans, travaillent à travers le monde, et que 50 à 60 millions d’entre eux sont chargés de tâches dangereuses. Saint-Marin a signé la Convention de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants et se réjouit de la Session extraordinaire sur les enfants qui se tiendra en septembre 2001.

Dans un monde où 130 millions d’enfants n’ont pas accès à l’éducation, Saint-Marin a prié tous les gouvernements de doter les programmes en faveur des enfants de davantage de ressources et de lutter contre toutes les formes de discrimination sexuelle. Enfin, la représentante a émis le souhait que les pays fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour lutter contre l’infection VIH/sida et rendre les traitements gratuitement disponibles aux malades.

MGR FRANCIS CHULLIKATT (Saint-Siège) a déclaré que, tout au long de son histoire, l’Eglise catholique a toujours promu le bien être et la dignité des enfants, par l’entremise de ses œuvres de charité à travers le monde. Il a annoncé que le Saint-Siège avait signé, hier, les 2 protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant. Par ailleurs, il a regretté de constater, qu’au cours des dix dernières années, des violations inacceptables des droits de l’enfant ont continué dans le cadre de conflits armés, malgré la ratification quasi universelle de la Convention. Tout en exprimant l’appui du Saint-Siège aux recommandations faites dans le rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés, l’Observateur a souligné la situation des millions d’enfants déplacés qui ont dû fuir leur foyer. Certains sont devenus la proie d’un recrutement forcé en tant qu’enfants-soldats ou victimes de diverses formes d’exploitations.

Mgr Chullikatt a rappelé que les gouvernements ont la responsabilité d’éliminer le trafic illicite d’armes légères, car ces armes sont utilisées en fin de compte par des enfants et souvent contre les enfants. Il a aussi évoqué l’impact de la vente illicite des ressources minérales, notamment du diamant, dans la dynamique des conflits armés. Il a également mentionné les méfaits des mines et la nécessité de rééduquer les victimes. Il a souligné qu’il faut accorder aux enfants victimes de sévices, y compris les sévices sexuels, une attention et une assistance adéquates. A propos de la traite des femmes et des enfants, il a demandé que l’on adopte des lois vigoureuses et que l’on prenne des mesures visant à s’attaquer aux causes profondes de ce fléau.

M. NAWAF ALENEZI (Koweït) a déclaré que la lutte contre la pauvreté et l’amélioration des conditions sociales et économiques rendues désastreuses par les maladies et les conflits armés relèvent à la fois de la responsabilité des Etats et de la communauté internationale. Il a indiqué que son pays a ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant. L'Etat du Koweït est fier d'être en tête parmi les pays arabes dans le classement du rapport sur le développement humain en 2000. Le représentant a décrit toutes les mesures prises pour assurer un développement harmonieux à l'enfant et pour que les mères reçoivent les soins appropriés pendant et après leur grossesse.

Le représentant a ajouté que la communauté internationale doit à présent appliquer les instruments internationaux de protection des droits de l'enfant et réfléchir aux manières de les perfectionner. Il s'est félicité de la tenue d'une session extraordinaire sur les enfants en 2001.

M. JACQUES L. BOISSON (Monaco) a espéré que les deux protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l'enfant qui concernent respectivement les enfants dans les conflits armés et la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, entreront rapidement en vigueur. Ils devraient permettre d'accroître la protection juridique internationale des enfants et des adolescents. Il a salué le rapport du Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme sur la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant des enfants, Mme Ofelia Calcetas-Santos. Ce rapport confirme notamment le rôle fondamental de la famille en tant que facteur de stabilité pour l'enfant. La pauvreté, le défaut d'éducation et la violence familiale sont, dans la plupart des cas, de véritables catalyseurs de l'exploitation des enfants. Il est désolant de constater que c'est souvent parce qu'ils recherchent affection et sécurité économique, que ne leur procure pas un foyer, que les enfants sont livrés à eux-mêmes, exposés à la prostitution et à l'exploitation.

Dans ce combat en faveur de l'enfance meurtrie, a poursuivi le représentant, l'action des médias doit être privilégiée. Par ailleurs, il a espéré que l'étude du rôle du secteur privé permettra d'accroître la pression sur les entités et les entreprises qui investissent dans les pays qui font peu de cas des droits de l'homme et des enfants. Le contrat mondial lancé à Davos dans le cadre du Forum économique mondial pourrait servir de modèle en la matière. Le renforcement des législations et la mise en place de procédures judiciaires adéquates sont aussi des outils indispensables à développer. Le représentant a ensuite salué l'adoption du Programme pour les enfants touchés par la guerre, qui intègre les objectifs tirés de l'étude critique de Graça Machel, lors de la Conférence internationale sur ce thème qui vient de se tenir à Winnipeg.

MME SIMONA FRANKEL (Israël) a déclaré qu’au cours des deux dernières décennies, la perception des questions liées aux enfants a beaucoup évolué. Les enfants sont de plus en plus reconnus comme des citoyens à part entière, séparément de leurs parents. Ces nouvelles idées ont entraîné des tensions dans de nombreux pays, y compris en Israël. Elle a ajouté qu’en Israël, les droits de l’enfant sont protégés au niveau de la Loi fondamentale depuis l’adhésion à la Convention relative aux droits de l’enfant en 1991 et ceci a ouvert la voie à un nombre important de décisions de justice reflétant l’esprit de la Convention. La représentante a expliqué que ces mesures ont établi de fortes peines sanctionnant des délits commis contres les enfants.

Le Gouvernement israélien est actuellement en train de conduire une réforme complète dans le domaine des droits de l’enfant, a-t-elle dit. Une loi adoptée récemment par la Knesset établit des Commissions sur le statut de l’enfant dans chaque municipalité. Chaque année, l’Ombudsman pour les enfants reçoit près de 8 000 requêtes. Mais la représentante a reconnu qu’il existe encore un grand nombre d’obstacles à surmonter. Les enfants sont trop souvent exploités, beaucoup d’entre eux sont trop souvent battus. La façon dont une société traite ses enfants et d’autres groupes vulnérables est fort indicative de ses valeurs.

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