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AG/DSI/255

LE GROUPE D'EXPERTS PLAIDE EN PREMIERE COMMISSION POUR L'UNIVERSALITE ET L'ACTUALISATION DU REGISTRE DES ARMES CLASSIQUES DES NATIONS UNIES

11 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/DSI/255


LE GROUPE D’EXPERTS PLAIDE EN PREMIERE COMMISSION POUR L’UNIVERSALITE ET L’ACTUALISATION DU REGISTRE DES ARMES CLASSIQUES DES NATIONS UNIES

20001011

La Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) a entendu ce matin la présentation, par le représentant de l’Argentine, du rapport du Groupe d’experts gouvernementaux relatif à l’élargissement du Registre des Nations Unies sur les armes classiques. Créé il a dix ans comme une mesure de promotion de la confiance et de transparence entre les Etats, le Registre consigne les exportations et importations de sept catégories d’armes classiques communiquées, à ce jour, par 149 Gouvernements. Soulignant la place importante qu’occupe désormais le Registre au coeur du paysage de la sécurité internationale, le représentant a néanmoins estimé que l’universalité du Registre devrait se voir accorder un rang de priorité élevé. Il a également mis en garde la Commission contre les risques d’obsolescence que court le Registre compte tenu de l’environnement technologique et sécuritaire actuel. Il a par ailleurs identifié une lacune, dans la mesure où le Registre porte sur des catégories d’armements qui sont parfois proches des armes légères et de petit calibre. Il a en outre souhaité que l’examen de la question relative à l’élargissement du Registre aux armes nucléaires soit renvoyé à l’Assemblée générale.

Le représentant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) avait auparavant attiré l’attention des membres de la Commission sur les ravages causés par les armes légères. Près de 750 000 enfants ont perdu la vie au cours de la dernière décennie en raison de la prolifération et de l’accumulation excessive de ce type d’armes. Il a appelé la Conférence de 2001 des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères à se pencher sur la situation des enfants et sur les conséquences humanitaires de ce phénomène. Il a demandé aux Etats de s’engager, à cette occasion, à ne pas fournir une aide militaire aux pays qui utilisent des enfants soldats.

Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Kirghizistan, Ethiopie, Myanmar, Tunisie, République arabe syrienne, Oman, Gabon, Thaïlande, République populaire démocratique lao et Argentine. Le représentant de l’UNICEF a fait une déclaration.

La Commission se réunira à nouveau demain jeudi 12 octobre, à 15 heures.

Débat général

Mme ELMIRA S. BRAIMOVA (Kirghizistan) a déclaré que le Sommet du millénaire et la Conférence chargée de réviser le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires témoignent de la détermination de la communauté internationale de maintenir et de renforcer le régime de la non-prolifération des armes nucléaires.

A cet égard, la création de zones exemptes d'armes nucléaires qui couvrent aujourd'hui l'ensemble de l'hémisphère Sud constitue l'une des plus importantes mesures visant à renforcer le processus de non-prolifération et de désarmement nucléaire a indiqué la représentante. La République Kirghize étant l'un des cinq Etats des pays d'Asie Centrale, la création d'une telle zone dans cette région permettra de renforcer la paix et la sécurité régionales et internationales. Elle a alors demandé que le Groupe de travail des Nations Unies porte une attention particulière à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale, et a exprimé sa gratitude à l'Organisation des Nations Unies, au Centre régional pour la paix et la sécurité, à l'Agence internationale de l'énergie atomique ainsi qu’au Gouvernement du Japon pour leur appui dans les négociations sur la création de cette zone. Elle a souhaité que les Etats et les organisations internationales concernés continuent à apporter leur aide dans ce processus de création d'une zone exempte d'armes nucléaires.

Abordant ensuite la question de la sécurité internationale, la représentante a qualifié le Traité sur la limitation des systèmes de missiles antimissile balistiques comme étant la pierre angulaire de la stabilité internationale. Elle a demandé une application universelle de ce traité et aux Etats Membres de confirmer leur rôle dans la sécurité internationale.

La sécurité internationale, a-t-elle déclaré, n'est pas seulement menacée par la prolifération des armes de destruction massive, elle est aussi mise en danger par d'autres fléaux tels que les conflits armés, le terrorisme international ainsi que par le commerce et le trafic illicite de la drogue et des petites armes. La lutte contre le terrorisme doit être conduite aux plans national, régional et international. Les organisations internationales perpétuent leurs activités criminelles en utilisant les territoires d'Asie centrale. Afin de lutter contre ces fléaux et de définir une action coordonnée pour une plus grande efficacité, diverses mesures au niveau régional ont été prises lors des différents Sommets qui se sont tenus dans la région d'Asie centrale.

Par ailleurs, rappelant la guerre civile en Afghanistan, la présence de groupes armés dans la région, ainsi que les effets négatifs d'une telle situation sur les pays de la région d'Asie centrale, la représentante a souhaité que la Conférence des Nations Unies sur les petites armes, qui se tiendra l'année prochaine, soit une opportunité pour consolider et renforcer la coopération internationale.

M. MEHERET GETAHOUN (Ethiopie) a souhaité que des efforts durables soient déployés en vue de renforcer la coopération internationale, régionale et sous- régionale pour lutter et éliminer le trafic illicite des armes légères. Le représentant a dit l’importance qu’il attache à la convocation de la Conférence de 2001 sur le commerce illicite des armes légères qui constituera un forum utile de discussions qui pourrait déboucher sur l’adoption de mesures concrètes de lutte contre ce phénomène. L’Ethiopie attache une importance particulière au rôle que joue l’Organisation de l’unité africaine (OUA) dans la promotion de la coopération. Le Centre des Nations Unies pour la paix et le développement en Afrique jouit également de toute notre confiance. Ce centre est en mesure de jouer un rôle central dans la promotion de la capacité de l’Afrique de coordonner ses politiques et de renforcer ses structures institutionnelles dans la lutte contre la prolifération, la circulation et le trafic des armes légères. Nous appuyons les recommandations élaborées par l’Organe consultatif international qui s’est réuni à Addis-Abbeba en juin 2000 et qui a demandé que l’OUA mette en oeuvre une approche coordonnée de la prévention et de la réduction du trafic illicite des armes légères et de petit calibre.

Le représentant s’est par ailleurs félicité des activités menées par le Département du désarmement. Les contributions financières des membres du Groupe des Etats intéressés au Fonds de contributions volontaires pour la consolidation de la paix à travers des mesures pratiques de désarmement sont louables. Le représentant a souligné par ailleurs l’importance de la Déclaration de Nairobi qui vise la mise en oeuvre des décisions pertinentes des Nations Unies, de l’OUA ainsi que des autres arrangements régionaux qui portent sur ce phénomène dans la sous-région. Il a appelé la communauté internationale à fournir un appui plus important aux programmes et initiatives visant à promouvoir la sécurité humaine et les conditions devant mener au développement, à la paix et à la stabilité.

S’agissant des mines antipersonnel, le représentant a rappelé que son pays est particulièrement affecté par ce fléau. Le gouvernement travaille à la mise en oeuvre d’activités de déminage mais les contraintes financières et techniques entravent ces efforts. Une autre source de préoccupation touche à l’absence d’aide adéquate à la réhabilitation des populations touchées par ces armes meurtrières. Les tendances que nous devons à la Convention d’Ottawa doivent être consolidées grâce à une coopération internationale renforcée. L’Ethiopie qui a signé la Convention en 1997, prend actuellement les mesures nécessaires à sa ratification.

U KYAW THU (Myanmar) a déclaré que sa délégation dans le but de réunir une Conférence internationale sur le désarmement nucléaire et sur tous ses aspects, soumettra cette année un projet de résolution qui reflètera non seulement les questions générales mais aussi les réalités et les priorités actuelles portant sur le processus de désarmement. La paix et la sécurité internationales, a-t-il déclaré, nécessitent aussi la création de zone exempte d'armes nucléaires et c’est pourquoi nous soutenons la déclaration de la Mongolie en tant qu'Etat exempte d'armes nucléaires.

Le représentant du Myanmar a en outre noté avec satisfaction les progrès réalisés dans le processus de désarmement nucléaire et notamment concrétisés par les ratifications de la Fédération de Russie du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT) et du Traité START II. Cependant, l'entrée en vigueur du Traité CTBT est menacée du fait d’une adhésion non universelle des Etats à ce dernier ainsi qu'à celui du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Une telle situation, a déclaré le représentant, affecte les négociations multilatérales et spécifiquement celles portant sur START III. Dans ce contexte, le Traité sur la limitation des systèmes de missiles antimissile balistiques

(Traité ABM) doit être considéré comme la pierre angulaire du maintien de la paix et de la sécurité internationales a déclaré le représentant qui a ajouté que la préservation du Traité ABM est une condition indispensable pour garantir un monde de sécurité et la décision des Etats-Unis d'un moratoire sur le déploiement d'un système de défense antimissile est une sage décision qui favorise le processus de désarmement.

Le représentant a conclu en abordant la question des armes légères et de petit calibre notant que ces dernières sont le plus souvent utilisées dans des conflits armés internes et a déclaré que la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères et de petit calibre sur tous ses aspects qui se tiendra en 2001, constituera une avancée importante dans la lutte contre ce fléau.

M. OTHMAN JERTANDI (Tunisie) a déclaré que l’élimination de toutes les armes de destruction massive, la maîtrise du trafic illicite des armes légères et l’universalisation de la Convention d’Ottawa comptent parmi les questions les plus urgentes. Il a déclaré que l’universalité du TNP, clef de voûte du système mondial de non-prolifération des armes nucléaires, est un facteur déterminant de sa force. Evoquant les engagements pris par les principales puissances nucléaires à l’issue de la Conférence de révision du TNP, le représentant a estimé qu’il s’agit-là d’un pas important et d’un point de départ pour atteindre effectivement les résultats escomptés. Dans ce contexte, le représentant a appuyé la proposition du Secrétaire général de convoquer une Conférence internationale pour identifier les moyens d’éliminer les dangers nucléaires. Le représentant a passé en revue les événements positifs intervenus en matière de désarmement nucléaire, mais a cependant observé que la communauté internationale attendait et espérait un engagement plus ferme et surtout plus convaincant en matière de désarmement général. Il importe de réaliser d’une manière concrète et sans délai les objectifs fixés, a-t-il ajouté. Dans ce contexte, le représentant a regretté que la Conférence du désarmement, seule instance de négociation multilatérale en matière de désarmement, ne soit toujours pas parvenue à s’entendre sur un programme de travail. Il est regrettable, a-t-il par ailleurs affirmé, que les négociations relatives au Traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles, ne soit toujours pas lancées. Poursuivant, le représentant a déclaré que sa délégation était préoccupée par le fait que le CTBT ne soit pas encore entré en vigueur. Il a suggéré qu’en attendant la réalisation du désarmement nucléaire, les Etats non dotés de cette arme puissent bénéficier de garanties efficaces contre l’utilisation ou la menace d’utilisation des armes nucléaires.

Le représentant a par ailleurs souligné l’importance des zones exemptes d’armes nucléaires. Dans ce contexte, il a stigmatisé le refus d’Israël d’adhérer au TNP et de soumettre ses installations nucléaires aux garanties de sécurité de l’AIEA.

Venant à la question des armes dites classiques, le représentant a souligné les mesures importantes prises lors du dernier Sommet de l’Organisation de l’unité africaine en matière de trafic illicite des armes légères. La Tunisie souhaite que la communauté internationale et l’ONU apportent leur soutien aux initiatives régionales afin que ces dernières soient étendues à d’autres régions. Enfin, la Tunisie accorde une grande importance au renforcement de la sécurité et de la coopération dans la Méditerranée. Elle oeuvre au renforcement du dialogue et de la coopération dans la région.

M. ADO VAHER (Fonds des Nations Unies pour l’enfance) a indiqué que la prolifération des armes légères est une question prioritaire pour l’UNICEF. Depuis 1990, 750 000 enfants ont été tués comme conséquences directes de la prolifération et de l’accumulation des armes légères et de petit calibre. Le Secrétaire général a clairement expliqué dans son Rapport du millénaire que ce phénomène touche non seulement à la sécurité humaine mais également aux droits de l’homme. De plus, le lien direct entre les armes légères et l’enrôlement des enfants dans les conflits est évident dans la mesure où de telles armes sont peu onéreuses, d’accès facile et au maniement aisé. Même dans les sociétés en paix, la prolifération des armes légères menace la sécurité des enfants. La possession généralisée de ce type d’armes crée une culture de violence. La situation doit changer, a souligné le représentant. Les embargos sur les armes doivent être strictement respectés et être assortis de mesures de suivi et de vérification. Toute violation doit être punie. Ceci exige l’engagement politique et le soutien juridique des Etats affectés, des Etats producteurs et des Etats tiers. Les embargos sur les armes devraient être imposés dans les situations où la population civile est délibérément prise pour cible où lorsque l’on sait que les parties sont responsables de violations des droits de l’homme, y compris l’enrôlement des enfants. Le représentant a plaidé en faveur de l’élaboration d’un code de conduite de la part du secteur industriel, à l’instar de ce qu’a fait Diamond Manufacturers Asociation à Antwerp en juillet dernier pour mettre un terme au financement de l’achat d’armes grâce à la vente de diamants et d’autres ressources. Un autre facteur troublant, a précisé le représentant, est la disponibilité accrue des armes légères dans les camps de réfugiés qui pose une menace à la sécurité et à la protection des enfants.

L’impact des armes de petit calibre se poursuit après la cessation formelle des conflits, a également relevé le représentant. La prolifération de ces armes entrave le relèvement des sociétés dans les situations post conflits et constitue une source de déstabilisation des sociétés en ce qu’elle favorise la criminalité et les activités de contrebande. Dans certains cas, l’accès à ces armes entretient le degré de violence que connaissaient les pays pendant le conflit. En outre, les anciens soldats bien souvent n’envisagent pas d’autres moyens de subsistance que le crime. Le représentant a souligné dans ce cadre l’importance d’inclure les mesures de réhabilitation et de démobilisation dans tout accord de paix qui doit aussi accorder une attention particulière à la question des enfants soldats. L’UNICEF mène actuellement des activités de démobilisation et de réintégration des enfants soldats en Sierra Leone. Le programme “armes contre développement” qu’ont mis en place les organisations régionales et les institutions spécialisées des Nations Unies est une approche pleine de promesses.

L’UNICEF soutient les initiatives régionales comme par exemple le moratoire de la CEDEAO et les initiatives de l’OUA qui méritent un soutien accru. Nous attendons avec un vif intérêt l’achèvement des négociations au sujet du protocole à la Convention sur la criminalité transnationale organisée, a indiqué le représentant qui a précisé que l’UNICEF mène actuellement une étude en coopération avec le Comité interinstitutions sur l’impact humanitaire des armes légères. La Conférence de Winnipeg sur les enfants touchés par les conflits a également demandé l’élaboration d’une étude. Ces deux documents mentionnés plus haut seront disponibles lors de la Conférence de 2001 sur le commerce illicite des armes légères. Cet événement, a précisé le représentant, devrait constituer un forum de discussions sur notamment les conséquences humanitaires du trafic illicite des armes légères. Nous demandons aux Etats Membres d’accorder une attention particulière à la situation des enfants. Les autres questions prioritaires devraient porter sur la réduction du commerce licite et l’élimination des ventes d’armes dans les régions en conflit, le renforcement des mécanismes de prévention, de contrôle du commerce illicite et de stockage des armes légères, la mise en oeuvre et la vérification des régimes d’embargo, l’engagement de ne pas fournir une aide militaire aux pays qui utilisent des enfants soldats.

M. FAYSSAL MEKDAD (Syrie) a déclaré que la fabrication, le stockage et l’utilisation des armes de destruction massive sont inadmissibles. Il faut déployer tous les efforts possibles pour mettre fin à ce phénomène, a affirmé le représentant. Tous les pays doivent être traités sur un pied d’égalité en ce qui concerne le désarmement et il faut donc se garder de toute politique de deux poids et deux mesures. Le représentant a déclaré que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires souffre de graves lacunes. Ce Traité devrait être applicable à tous les Etats et jouir d’une véritable universalité. Le représentant a également regretté l’absence de ratification universelle du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. La Syrie appuie la création de zones exemptes d’armes nucléaires partout dans le monde et déploie des efforts importants pour que le Moyen-Orient accède à un tel statut. La conduite d’Israël, qui refuse d’adhérer au TNP et de soumettre ses installations nucléaires aux garanties de sécurité de l’Agence internationale de l’énergie atomique, ne favorise pas l’instauration d’une telle zone dans la région. Israël, a ajouté le représentant, détient un arsenal supérieur à 300 missiles ainsi que des armes chimiques et biologiques. Il en résulte une grave menace à la paix et la sécurité régionales mais également internationales. La communauté internationale, plus que jamais, devrait exercer des pressions sur Israël pour qu’elle ratifie le TNP et soumette ses installations nucléaires aux garanties de sécurité de l’AIEA. Pour la Syrie, l’élimination des armes nucléaires constitue la priorité en matière de désarmement. La réalisation de cet objectif, réaffirmé dans la Déclaration du millénaire, passe par la mobilisation d’une véritable volonté politique et par le strict respect par tous des instruments internationaux pertinents. La Syrie appuie la tenue d’une Conférence sur l’élimination des dangers nucléaires. Elle est par ailleurs favorable à la convocation d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement. La Syrie considère par ailleurs que tout déploiement par un Etat d’un système de défense antimissile serait contraire au Traité ABM et provoquerait, à coup sûr, une relance de la course aux armements.

M. MOHAMED AL-HASSAN (Oman) a indiqué que son pays a adhéré à l’ensemble des traités sur les armes de destruction massive. En dépit de tous les efforts de la communauté internationale pour instaurer une paix et une coexistence pacifique entre les peuples, les armes nucléaires d’Israël continuent de menacer la paix au Moyen-Orient. Nous nous félicitons cependant des recommandations de la Conférence de révision du TNP ainsi que des initiatives prises par l’Egypte visant à faire de la région du Moyen-Orient une zone exempte d’armes de destruction massive. S’agissant du trafic illicite des armes légères, le représentant s’est félicité de l’appel lancé par la communauté internationale visant la tenue en 2001 d’une Conférence sur le commerce illicite des armes légères. Il faut que les

consultations reposent toutefois sur la Charte des Nations Unies pour ne pas mettre en question la souveraineté des Etats et leur droit à la légitime défense. Par ailleurs, le représentant a souhaité que le Département du désarmement des Nations Unies soit doté d’un mandat plus étendu afin qu’il soit en mesure de dépasser les limites et divergences créées par la guerre froide.

M. ALFRED MOUNGARA-MOUSSOTSI (Gabon) a relevé les problèmes de l’accumulation excessive, illicite et déstabilisatrice des armes légères et de petit calibre, précisant que ce phénomène concerne particulièrement le continent africain. Les petites armes sont les plus utilisées dans les conflits internes et provoquent la mort d’un grand nombre de personnes. Les caractéristiques de ces armes, à savoir, leur légèreté et la modicité de leur coût, en font des instruments de mort prisés par des groupuscules clandestins. Par ailleurs, a souligné le représentant, il est désormais établi qu’un lien très étroit existe entre le transfert illicite des petites armes, l’exploitation de pierres précieuses et la persistance des conflits en Afrique. C’est pourquoi le Gabon est d’avis que la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects sera l’occasion d’examiner les voies et moyens de mieux contrôler leur production et leur vente et d’aborder les aspects connexes de ces phénomènes. Le Gabon souhaiterait que des questions telles que le renforcement de la coopération internationale, la nécessité pour les gouvernements de contrôler le commerce national et les mouvements internationaux de petites armes, figurent en bonne place à l’ordre du jour de la future Conférence. Le Gabon salue par ailleurs les pays qui ont d’ores et déjà pris des initiatives en matière de trafic illicite des armes et se félicite de l’adoption par les Etats de l’Afrique de l’Ouest et ceux de l’Amérique latine d’un moratoire. Le représentant a enfin plaidé pour la réduction des budgets consacrés à la course aux armements et de l’affectation des sommes ainsi économisées au développement et à la lutte contre la pauvreté.

M. ASDA JAYANAMA (Thaïlande) s’est associé à la déclaration faite par le représentant du Viet Nam au nom de l’ANASE. Notre ratification le mois dernier de la Convention sur les armes chimiques est une preuve de notre engagement en faveur de l’élimination des armes de destruction massive, a-t-il indiqué. Il a salué la conclusion positive de la conférence de révision du TNP. L’engagement sans équivoque pris par les Etats nucléaires d´éliminer leurs arsenaux nucléaires est une décision d’une importance considérable. Il nous faut aujourd’hui traduire dans la pratique les nombreux objectifs fixés lors de la Conférence. A ce stade du désarmement nucléaire, il est crucial que les Etats dotés de l’arme nucléaire prennent des mesures de promotion de la confiance, comme par exemple des initiatives visant davantage de transparence et la mise hors d’alerte de leurs armes. Nous nous félicitons dans ce contexte de la proposition du Secrétaire général visant la tenue d’une Conférence sur les moyens d’éliminer le danger de l’arme nucléaire ainsi que les propositions visant à préparer la quatrième Session extraordinaire de l’Assemblée générale.

Le représentant a souligné la contribution des Zones exemptes de l’arme nucléaire (ZEAN) à la cause du désarmement nucléaire. Il a souhaité promouvoir le Traité de Bankgok grâce à la mise en place de procédures de travail plus claires par les organes exécutifs du Traité. Il a souhaité une coopération plus systématique entre toutes les zones exemptes d’armes nucléaires et il s’est félicité de la déclaration des cinq Etats dotés de l’arme nucléaire au sujet du statut d’Etat exempt de l’arme nucléaire de la Mongolie. Pour le représentant, toutes les ZEAN devraient bénéficier de telles garanties de sécurité. Il a par ailleurs souligné l’importance qu’il attache à la Conférence du désarmement. Il estime que l’élargissement de sa composition lui serait profitable, et c’est d’ailleurs pourquoi la Thaïlande a fait acte de candidature. Pour ce qui est du Centre des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique, le représentant a souscrit aux recommandations que formule le Secrétaire général dans son rapport.

S’agissant des mines antipersonnel, le représentant a précisé que son pays n’est pas le producteur mais la victime de telles armes. Nous soulignons la nécessité d’une approche complète qui englobe les activités de déminage et l’aide aux victimes. Un soutien financier est également vital pour les pays touchés pour qu’ils soient en mesure de respecter les engagements qu’ils ont pris à Ottawa.

M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao) a déclaré qu’il ne devrait généralement pas y avoir de place pour l’unilatéralisme dans les affaires internationales et qu’une telle idée s’impose avec une force particulière s’agissant de la paix et de la sécurité internationales. La recherche de la sécurité ne devrait jamais avoir pour fin la satisfaction d’intérêts égoïstes, a estimé le représentant qui a ajouté que la Conférence de révision du TNP avait permis de réaliser une avancée importante dans la voie du désarmement nucléaire. Pour la première fois dans l’histoire, a-t-il souligné, les Etats nucléaires se sont engagés à éliminer leurs arsenaux nucléaires. Un tel événement a fait naître de grands espoirs que seules des actions concrètes permettront de ne pas décevoir. Le représentant s’est par ailleurs félicité de la ratification de START II par la Fédération de Russie et de l’adhésion de ce pays au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. Il a donc invité tous les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier cet instrument. A cet égard, il a affirmé qu’en dépit de ses imperfections, le CTBT permettra, une fois qu’il sera entré en vigueur, de prévenir efficacement le renforcement et le développement des arsenaux nucléaires. Pour toutes ces raisons, la République démocratique populaire lao vient de déposer les instruments de ratification du CTBT. Toujours en ce qui concerne le désarmement nucléaire, le représentant a lancé un appel à tous les Etats pour qu’ils respectent pleinement leurs obligations au titre du Traité sur la limitation des systèmes de missiles antimissile. Il s’est également félicité de la décision américaine de ne pas déployer un système national de défense antimissile et a exprimé l’espoir que jamais un tel fait ne se produira.

La République démocratique populaire lao partage la préoccupation de la communauté internationale s’agissant de l’usage indiscriminé des mines antipersonnel et du commerce illicite des armes légères. Il souhaite toutefois rappeler que la Charte des Nations Unies reconnaît le droit des Etats à recourir aux armes pour assurer la défense de leur souveraineté. La République démocratique populaire lao appuie pleinement les initiatives, programmes et activités du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le développement en Asie et dans le Pacifique en matière de lutte contre le trafic illicite des armes légères. Le représentant a réaffirmé que les Etats devraient conjuguer leurs efforts et faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin aux menaces que font peser sur la survie de l’humanité, les armes de destruction massive.

M. RAFAEL MARIANO GROSSI (Argentine) a présenté le rapport relatif à l’élargissement du Registre des Nations Unies sur les armes classiques. Les experts qui avaient la charge de ce travail, a précisé le représentant, devaient examiner des données et informations soumises par les gouvernements au cours des huit dernières années, évaluer les problèmes et proposer des solutions. Le volume important de données a montré que le niveau de participation à cet instrument figurait parmi les plus élevés si on le compare à d’autres mécanismes internationaux. Le Registre a vu la participation de plus d’une centaine de pays sans que l’objectif d’une participation universelle ait été atteint. S’agissant de l’élargissement du Registre à d’autres catégories d’équipements et l’inclusion de données sur les avoirs et les achats militaires, comme le prévoyait la résolution 46/36 de l’Assemblée générale, le représentant a expliqué que le Groupe d’experts, conscient des divergences sur ce sujet, avait mené un examen détaillé des sept catégories d’armes que comprend le Registre. Pour la première fois depuis la création du Registre il y a dix ans, nous avons examiné les définitions qui prévalent actuellement afin de déterminer leur validité au sein de l’environnement technologique et sécuritaire actuel. L’obsolescence du Registre est un danger que nous voulons éviter.

S’agissant des aspects régionaux du Registre, le représentant a indiqué que le rapport comprend une évaluation des taux de participation au Registre région par région. Notre groupe d’experts a recommandé la tenue de séminaires régionaux ou sous-régionaux et d’ateliers de travail visant la promotion d’une plus grande participation au Registre. Ces activités, qui débuteront en début d’année prochaine, sont indispensables si l’on veut augmenter le nombre de participants. Nous sommes satisfaits de constater que des Etats importants jouent un rôle de premier plan en ce qui concerne la transparence dans le transfert des armements par le biais d’un soutien à nos activités promotionnelles, a ajouté le représentant. Le Registre fait maintenant partie intégrante du paysage de la sécurité internationale. Son fonctionnement couvre une grande partie du commerce licite de sept catégories d’armes classiques. Mais nous pouvons faire mieux. Nous voulons obtenir une quasi-universalité du Registre et c’est la raison pour laquelle nous devons faire un effort de promotion régionale.

Le Registre doit être actualisé pour garder toute sa pertinence. C’est également la raison pour laquelle nos délibérations techniques, qui pour certains sont bien tardives et qui pour d’autres sont prématurées, doivent être encouragées. Nos discussions ont également indiqué que dans certaines zones, le Registre touche à des catégories proches de celle relative aux armes légères et de petit calibre. Une lacune a été identifiée et il faudra y remédier. Evoquant les espoirs que la communauté internationale place dans la convocation d’une Conférence en 2001 sur le commerce illicite des armes légères, le représentant a précisé que le Groupe d’experts était préoccupé par les effets que pouvaient avoir les transferts de systèmes qui se trouvaient à cheval entre les catégories d’armes de petit calibre et de taille moyenne et entre les catégories que couvre le Registre des Nations Unies. La transparence des armes de destruction massive, a- t-il ajouté, est une question récurrente qui doit être examinée par l’Assemblée générale compte tenu du fait que le Registre ne couvre que les armes classiques.

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