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AG/SHC/475

LA COMMISSION SE PRONONCE POUR LA TENUE D'UNE DEUXIEME ASSEMBLEE MONDIALE SUR LE VIEILLISSEMENT A MADRID, DU 8 AU 12 AVRIL 2001

10 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/SHC/475


LA COMMISSION SE PRONONCE POUR LA TENUE D'UNE DEUXIEME ASSEMBLEE MONDIALE SUR LE VIEILLISSEMENT A MADRID, DU 8 AU 12 AVRIL 2001

20001010

La Troisième Commission (affaires sociales, humanitaires et culturelles) s'est prononcée, cet après-midi, en faveur de la tenue d'une deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement à Madrid, du 8 au 12 avril 2002. Elle a pris cette décision en adoptant sans vote une résolution sur la "suite donnée à l'Année internationale des personnes âgées. La Commission a également adopté une résolution relative à l'"Année internationale des volontaires" qui appelle notamment les Etats à intégrer la question du volontariat dans les réunions de haut niveau et autres qui auront lieu en 2001. Ces deux textes doivent encore être entérinés par la plénière de l'Assemblée générale. Un projet de résolution relatif à l'Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants a été présenté par le représentant du Lesotho, au nom des coauteurs.

Concluant ensuite le débat sur la promotion de la femme, Mme Angela E.V. King, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, a souligné l'impact sur la promotion de la femme des facteurs tels que la violence, l’impact du VIH/sida, la pauvreté. Elle a noté que les délégations dans leur ensemble ont accordé toute leur attention à ces questions. Elles ont aussi largement relevé certains effets de la mondialisation ainsi que la contribution que les femmes peuvent apporter aux processus de paix. Remerciant les délégations du soutien qu’elles ont apporté à l’INSTRAW, qui traverse une grave crise financière, Mme King a espéré que ce soutien se transformera sous peu en devises.

Par ailleurs, le représentant de la République dominicaine a expliqué au cours du débat que d’autres organismes des Nations Unies comme l’UNITAR et l’UNIFEM ont surmonté par le passé ce type de problèmes, dus essentiellement à la nature des contributions volontaires. Il a ajouté que si l’INSTRAW venait à fermer ses portes, la communauté internationale perdrait l’une des trois institutions des Nations Unies ayant leur siège dans le monde en développement. Quant à la représentante du Libéria, elle a jugé décourageant de constater que les structures établies pour renforcer la capacité des Etats à gérer les problèmes de promotion de la femme sont mises en péril. Les pays en développement qui ne possèdent ni la technologie ni les structures nécessaires à la recherche dans ce domaine ont besoin d’organismes tel que l'INSTRAW, a-t-elle souligné.

En outre, plusieurs représentants ont une nouvelle fois, à l'instar de celle de la Jamaïque, jugé préoccupant que les femmes ne soient les égales des hommes dans aucune région du monde en développement pour ce qui est des droits législatifs, sociaux et économiques. Entre autres défis, plusieurs délégations ont insisté sur le problème de la violence à l’encontre des femmes et des fillettes. Ce à quoi le représentant de la Jordanie a fait écho en annonçant que la Jordanie s'apprête à annuler l'Article 340 du Code pénal jordanien accordant des "circonstances atténuantes" aux coupables de crimes "d'honneur". Il a estimé que définir ces crimes comme des "pratiques traditionnelles ou coutumières" dénote une ignorance des préceptes de l'Islam et des coutumes tribales. Il a fait valoir que les crimes commis pour l'honneur ne surviennent pas uniquement dans les nations en développement, mais partout dans le monde et à chaque fois qu'un homme considère une femme comme sa propriété.

Les délégations des pays suivants ont pris la parole: Croatie, Mozambique, Myanmar, Thaïlande, République de Corée, Bahreïn, Arabie saoudite, Mali, Guatemala, Congo, Arménie, Islande, Turquie, République dominicaine, Libéria, Bhoutan, Jamahiriya arabe libyenne, Guinée, Cameroun, Botswana, Jamaïque, Malaisie, Jordanie, et Qatar. L'observateur de l’Organisation de la conférence islamique a également pris la parole.

La Troisième Commission entamera demain, mercredi 11 octobre 2000, à 10 heures, son débat sur la promotion et la protection des droits de l'enfant.

PREVENTION DU CRIME ET JUSTICE PENALE

Présentation d’un projet de résolution

Par un projet de résolution sur l’Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants (A/C.3/55/L.7) présenté par le représentant du Lesotho au nom des coauteurs, l’Assemblée générale exhorterait les Etats membres de l’Institut à faire tout leur possible pour s’acquitter de leurs obligations envers celui-ci; elle demanderait à tous les Etats Membres et à toutes les organisations non gouvernementales d’adopter des mesures pratiques concrètes afin d’aider l’Institut à se doter des moyens requis pour exécuter ses programmes et activités visant à renforcer les systèmes de prévention du crime et de justice pénale en Afrique. L’Assemblée prierait le Secrétaire général d’intensifier ses efforts pour mobiliser tous les organismes compétents des Nations Unies afin qu’ils apportent à l’Institut le soutien financier et technique dont il a besoin pour pouvoir s’acquitter des tâches qui lui incombent; elle le prierait également de s’employer à mobiliser les ressources financières nécessaires pour continuer d’assurer à l’Institut le cadre d’administrateurs dont il lui faut disposer afin de s’acquitter efficacement de ses obligations statuTaires.

DEVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES A LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES AGEES, AUX HANDICAPES ET A LA FAMILLE

Adoption d'un projet de résolution

Aux termes d'un projet de résolution intitulé "Année internationale des volontaires" (A/C.3/55/L.2), adopté sans vote, l'Assemblée générale, sur recommandation du Conseil économique et social, adopterait un texte par lequel considérant que le volontariat est l'un des principaux moyens pour les individus de participer au développement social, appellerait les Etats à promouvoir des conditions favorables à un examen des principales caractéristiques et tendances du bénévolat dans leurs propres sociétés, et à intégrer la question du volontariat dans les réunions de haut niveau et autres qui auront lieu en 2001. Elle inviterait les Etats à examiner tous les moyens dont on dispose pour que davantage de personnes, représentatives de segments plus vastes de la société participent à des activités volontaires; elle prierait la Commission du développement social de formuler des propositions et des recommandations appropriées à l'Assemblée générale, par l'intermédiaire du Conseil économique et social, en vue de renforcer la contribution du bénévolat au développement social.

Suite donnée à l’année internationale des personnes âgées

Adoption d’un projet de résolution

Au titre d’un projet sur cette question (A/C.3/55/L.6), adopté sans vote, l’Assemblée générale, déciderait que la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement se tiendra à Madrid du 8 au 12 avril 2002. L’Assemblée soulignant de nouveau que la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement devrait accorder une place particulière, entre autres, aux rapports entre le vieillissement et le développement, une attention spéciale étant accordée aux besoins, aux priorités et aux perspectives des pays en développement, prenant note de la dynamique qui a été créée, grâce à la célébration de l’Année internationale des personnes âgées, en vue de s’attaquer au problème du vieillissement et de tenir compte des préoccupations des personnes du troisième âge et de ce qu’elles apportent, inviterait les Etats Membres, le cas échéant, à envisager de proroger le mandat des comités nationaux ou des autres mécanismes créés à l’occasion de l’Année internationale afin qu’ils préparent sur le plan national la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement. Elle inviterait ceux qui n’ont pas de tels mécanismes à envisager les moyens leur permettant de préparer la deuxième Assemblée mondiale.

PROMOTION DE LA FEMME

SUITE DONNEE A LA QUATRIEME CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET A LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE L'ASSEMBLEE GENERALE INTITULEE "LES FEMMES EN L'AN 2000: EGALITE ENTRE LES SEXES, DEVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIe SIECLE"

Fin du débat général

MME DUBRAVKA SIMONOVIC (Croatie) a déclaré que les réalisations importantes en faveur de la promotion de la femme ne devraient pas entraîner une diminution de l’attention de la communauté internationale car de nombreux défis demeurent. Entre autres défis, la représentante a notamment évoqué la violence à l’encontre des femmes et des fillettes. Elle a poursuivi en soulignant qu’une participation insuffisante des femmes à la société est un obstacle majeur à la mise en œuvre des objectifs de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing. Mme Simonovic a dit la satisfaction de sa délégation au sujet des activités de l’INSTRAW, de l’UNIFEM et de la Conseillère spéciale du Secrétaire générale sur la parité entre les sexes et la promotion de la femme. Elle a cependant souligné le rôle central que l’ONU doit continuer à jouer dans la coordination des activités pour la promotion de la femme.

Attirant ensuite l’attention des autres délégations sur l’évolution de la situation en Croatie, la représentante a mentionné l’élaboration d’une nouvelle politique nationale pour la période 2001-2005, et a relevé l’important rôle que les ONG jouent dans son pays. Elle a affirmé que la proportion de 21% de femmes à la Chambre des représentants était encore insuffisante. Son pays, a-t-elle dit, a pris une série de mesures visant à promouvoir l’égalité entre les sexes, l’élimination de la discrimination fondée sur le sexe, le renforcement des instruments juridiques pour la promotion de la femme, et l’implication du Parlement dans ces processus.

MME ILDA RAIVOSO (Mozambique) a déclaré que la promotion de la femme est confrontée à de sérieux défis dans le cadre de la mondialisation, des politiques d'ajustement structurel, de transition économique, de libéralisation des échanges et de remboursement de la dette extérieure. Ces conditions ont un effet différent sur les femmes et sur les hommes, et les femmes pauvres en souffrent particulièrement.

Le Mozambique a mis en place un cadre politique, social et économique permettant de lutter contre ces tendances négatives et en vue de mettre en œuvre la Déclaration et le Programme d'action de Beijing. Il a également ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et a accédé à des accords régionaux tels que la Déclaration de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) sur les femmes. Dans le cadre des 12 domaines critiques identifiés à Beijing, le Mozambique a axé son action sur sept points, à savoir: les femmes, la pauvreté et le chômage; les femmes, l'environnement et l'agriculture; l'éducation et la formation; les femmes et la santé; les droits des femmes et la violence; les mécanismes institutionnels et la promotion de la femme; les femmes aux postes de direction et dans le processus de prise de décisions.

Pour mettre un terme à la féminisation de la pauvreté, le Mozambique a mis en place un cadre socioéconomique, politique et législatif en faveur des femmes qui favorise leur accès à l'emploi, à la terre et au crédit. La participation des femmes aux programmes d'agriculture durable a également été renforcée. Dans le domaine de l'éducation, un plan national stratégique se déroule avec de bons résultats. De 1994 à 1999, le taux d'accès à l'éducation des femmes et des filles est passé de 63 % à 82 %. Le représentant a ajouté que le Gouvernement mozambicain a concentré ses efforts dans le domaine de la santé, en s'efforçant de fournir aux femmes des soins de santé appropriés et en formant du personnel sanitaire. Un Comité national a également été créé pour coordonner la lutte contre le VIH/sida par le biais de l'éducation des membres de la société, notamment des fillettes, sur la santé reproductive et les pratiques sexuelles sûres.

Pour lutter contre la violence à l'égard des femmes, le gouvernement a revu ses différentes législations et y a incorporé les dispositions de la Convention des femmes. Un Ministère des femmes et de la coordination de l'action sociale a également été créé pour renforcer les mécanismes existants dédiés à la promotion de la femme.

DAW THAN THAN HTAY (Myanmar) s´est félicité de ce que la communauté internationale lors de la vingt-troisième session de la Session extraordinaire ne soit pas limitée à affirmer la dignité et les droits des femmes mais ait identifié également des mesures qui permettront de mettre en oeuvre ces droits et à surmonter les obstacles identifiés. Le représentant s’est réjoui de ce que, 166 Etats aient adhéré à la Convention sur l´élimination de toutes les formes de discrimination à l´égard des femmes. Il a rappelé que son pays a présenté un premier rapport lors de la 22ème session du Comité pour l´élimination de la discrimination à l´égard des femmes. Elle a par ailleurs souligné qu´au Myanmar aucune barrière sous la forme de normes ou de pratiques sociales n´empêche les femmes d´accéder à des postes de haut niveau.

Le représentant a rappelé les mesures prises par le Gouvernement du Myanmar pour promouvoir la réalisation des droits des femmes. En 1996, un Comité national chargé de mettre en oeuvre la Déclaration et le Programme d´action de Beijing a été mis en place. Des comités de travail ont été établis au niveau des villes et des Etats dans le but de promouvoir, en coordination avec les agences gouvernementales et non gouvernementales, l´avancement des femmes. Par ailleurs, le Gouvernement a pris les mesures nécessaires afin d´empêcher le trafic de femmes et de jeunes filles et a créé un centre de formation afin d´encourager les femmes et les jeunes filles à s´engager dans des activités rémunératrices.

M. KULKUMUT SINGHARA NA AYUDHAYA (Thaïlande) a déclaré que quels que soient les progrès enregistrés en ce qui concerne les droits de l’homme, ils devront être examinés dans la perspective des deux sexes. La Thaïlande, a affirmé le représentant, veut croire que la communauté internationale posera des actions concrètes et assurera un suivi sérieux pour la promotion de la femme.

Le représentant a indiqué que dans son pays, la lutte contre la violence à l’encontre des femmes, et notamment, ce qu’il a appelé la “traite des blanches”, constituent des priorités que les autorités examinent sur les plans politique et juridique. Il a précisé que la constitution du Royaume de Thaïlande stipule clairement que toutes les personnes sont égales devant la loi. Cette dernière, a-t-il dit, garantit l’égalité des femmes et des hommes. Il a ajouté que la promotion de la femme s’inscrit dans le développement de son pays. Faisant un lien entre la pauvreté, le marché de l’emploi –y compris la dimension de l’immigration-, la criminalité et la prostitution, M. Ayudhaya s’est inquiété du phénomène de la “traite des blanches”, lié selon lui à ces facteurs. Il a, au nom de son pays, appelé à une plus grande coopération internationale et au dévouement de tous, afin d’éliminer la discrimination à l’encontre des femmes et les autres fléaux dont elles sont les premières victimes.

MME HYO-CUN JENNY KIM (République de Corée) a déclaré que les droits des femmes sont des droits humains universels que tous les participants à la 23e session extraordinaire de l'Assemblée générale se sont engagés à mettre en œuvre. Elle a souligné que la persistance de pratiques traditionnelles ancrées dans les mentalités ne doit pas justifier des violations des droits des femmes. Les autorités doivent faire en sorte d'éliminer ces pratiques négatives et ne tolérer aucune violation, a-t-elle souligné. Poursuivant, elle a déclaré que le VIH/sida est le virus le plus dévastateur de notre époque et que son élimination justifie une coopération au niveau international. La représentante a appuyé la tenue d'une session extraordinaire sur ce thème.

Par ailleurs, la représentante a espéré que la future convention sur la criminalité transnationale organisée et ses trois protocoles seront rapidement ratifiés. Cependant, les gouvernements, les organisations régionales et internationales devront aussi intensifier leurs efforts de lutte contre la traite. La République de Corée est en train de créer un ministère de la condition de la femme qui sera une composante essentielle de ses efforts de promotion de la femme.

M. MOHAMMED AL-SUWAIDI (Bahreïn) a déclaré que la promotion de la femme implique la promotion de toute la société. Il a ajouté que la constitution dans son pays établit l’égalité entre tous les citoyens et l’égalité des chances, sans discrimination fondée sur l’origine, le sexe ou la religion. M. Al-Suwaidi a souligné que la femme est clairement mentionnée dans les directives de Son Altesse l’Émir du pays, en faveur de la promotion féminine, y compris la participation des femmes au processus électoral, en tant que candidates.

Le représentant a mentionné comme vitaux les secteurs de l’éducation, de la santé, du travail, de l’habitat, de l’information et de l’industrie dans le processus de participation de la femme au développement de la société, ajoutant que son pays accorde une attention particulière à une participation féminine accrue aux projets de développement. Ainsi, Bahreïn met sur pied des mécanismes nationaux pour l’élaboration de stratégies nationales et pour la recherche de solutions aux problèmes du développement durable.

M. Al-Suwaidi a expliqué que les associations féminines en particulier jouent un rôle prépondérant en aidant les femmes à élever leur niveau culturel et social afin qu’elles puissent s’adapter aux changements de la société. Il a par ailleurs indiqué que les moyens d’information ont également joué un rôle important dans la prise de conscience du public des droits légitimes de la femme. Ces droits, y compris les droits financiers et à l’héritage, sont garantis par la Loi islamique, a-t-il précisé. Le représentant a affirmé que le Golfe arabe vit des changements rapides dans tous les domaines. Il a annoncé qu’un centre d’information pour la femme et l’enfance a été créé dans son pays. Ce sera, a-t- il précisé, un lieu de recherches et de rencontres, qui hébergera aussi une base de données sur le monde arabe. M. Al-Suwaidi a regretté qu’alors que le monde arabe accorde un grand intérêt à la promotion de la femme, les femmes palestiniennes continuent à souffrir dans les territoires occupés, à cause de l’intransigeance israélienne.

M. FAWZI BIN ABDUL MAJEED SHOBOKSHI (Arabie Saoudite) a déclaré que certaines valeurs universelles doivent prévaloir dans toutes les sociétés, à savoir les valeurs de l'égalité et de la justice sans discrimination basée sur le sexe, la couleur ou la conviction. Il a expliqué que la société saoudienne garantit tous les droits des femmes et reconnaît à la femme des responsabilités majeures dans la famille, sans la priver de sa vie sociale, conformément à ses caractéristiques physiques et psychiques. Le Gouvernement a donné la priorité aux activités sociales et culturelles de la femme, ainsi qu'à son éducation à tous les niveaux. Les crédits affectés à l'enseignement constituent un quart du budget de l'Etat. En ce qui concerne l'insertion professionnelle des femmes saoudiennes, le représentant a indiqué qu'elles sont présentes dans les divers secteurs de l'Etat, qu'il s'agisse du secteur de la santé ou de l'administration. Conformément aux principes de l'Islam, la femme a une personnalité juridique et une indépendance financière qui lui donnent le droit de mener des activités commerciales, posséder des actions côtées en bourse, contracter un crédit pour s'acheter une maison ou encore créer leur propre entreprise. Par ailleurs, l'Etat saoudien garantit une aide financière aux femmes sans parent ni frère. Tout est fait pour garantir la dignité des femmes ainsi que pour les protéger, a souligné le représentant.

Le représentant a ensuite déploré la tragédie des femmes arabes des territoires palestiniens occupés par les forces israéliennes. Il a regretté que leurs droits soient bafoués, y compris ceux que leur garantissent les Conventions de Genève sur la protection des civils. Il s'est prononcé en faveur de l’application du principe de "Terre contre paix".

M. NOUHOUM SANGARE (Mali) a indiqué qu’une évaluation à mi-parcours de la politique de promotion de la femme appliquée par son pays révèle des progrès dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la promotion économique et de la participation des femmes à la vie publique. En dépit de résultats positifs, le taux d’analphabétisme des femmes et des filles auquel s’ajoutent les contraintes économiques du pays demeurent des facteurs non favorables à l’amélioration de la condition de la femme. Les pouvoirs publics ont élaboré et commencé à mettre en œuvre un plan stratégique 2000-2004 avec des objectifs spécifiques axés sur la promotion économique, l’amélioration de la santé et des services sanitaires; l’amélioration de l’accès des femmes à la formation professionnelle, à l’enseignement scientifique et technique et à l’éducation permanente formelle et non formelle en vue de leur intégration dans le processus de développement; et leur participation à la prise de décisions par l’intermédiaire des médias et des nouvelles technologies de la communication. A cet égard, le Mali salue l’initiative de la Fondation Pathfinder visant à sensibiliser les lycéennes aux nouvelles technologies de l’information et de la communication.

L’amélioration du statut juridique des femmes, à savoir la promotion de leurs droits et l’élimination des lois et pratiques discriminatoires à leur égard, est assurée dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, a poursuivi le représentant. D’autres mesures sont également prises visant notamment la participation accrue des femmes à la vie publique et à la prise de décisions, ainsi que la promotion de l’égalité des sexes, des droits de la petite fille et des mécanismes de concertation pour garantir une image équilibrée des femmes dans les médias.

La Première Dame du Mali, Mme Adam Ba Konaré, également Présidente de la Fondation Partage, a pris de nombreuses initiatives en faveur des femmes. La promotion des femmes est un défi, mais celle des femmes des pays en développement est une interpellation de la conscience universelle face aux nouvelles formes – ou de formes persistantes – des inégalités exacerbées par la féminisation de la pauvreté, l’analphabétisme et les normes et stéréotypes traditionnels. Constituant les groupes les plus vulnérables de ces pays aux conjonctures difficiles, elles souffrent davantage de l’impact négatif de la mondialisation et des programmes d’ajustement, du poids de la dette, des conditions discriminatoires du commerce international et de la baisse continue de l’aide publique au développement. C’est pourquoi, il est nécessaire, a estimé M. Sangaré, de renforcer les instruments stratégiques du système des Nations Unies tels que l’UNIFEM, le CEDAW et l’INSTRAW selon une approche dynamique intégrée. Alors qu’il incombe aux gouvernements d’honorer leurs engagements en faveur de la promotion des femmes, les Nations Unies doivent continuer d’appuyer ces gouvernements et assurer une meilleure coordination des actions nationales en

créant une synergie au niveau international. Le Mali est convaincu qu’il faut accorder la priorité à l’éducation des femmes car elle contribue à réduire le taux de mortalité infantile, à contrôler les naissances, à les rendre plus réceptives aux initiatives de développement et d’y prendre part, et à jouer un rôle dans la prise de décisions politiques et économiques aux niveaux communautaire, régional et national.

M. LUIS CARRANZA (Guatemala) a expliqué que la société guatémaltèque inclut quatre peuples qui possèdent des origines maya, ladino, garífuna et xinca. Cette hétérogénéité et cette richesse caractérisent l'organisation sociale du Guatemala, chacun de ces groupes ayant des intérêts, des besoins et des exigences différentes. Les femmes maya, garifuna et xinca souffrent d'une discrimination liée au fait qu’elles sont femmes mais aussi de discriminations liées à leur origine ethnique et à leur situation économique, a ajouté le représentant.

Pour répondre à son engagement d'élaborer des politiques publiques favorisant le développement des femmes, le Gouvernement du Guatemala a adopté un document intitulé "Politiques publiques", conjointement avec l'Office national de la femme. Ce document reconnaît notamment que la réalisation des droits sexuels et reproductifs des femmes sont une condition préalable à l'exercice de tous leurs droits humains. Il prévoit également le renforcement des mécanismes nationaux de défense des droits humains des femmes.

Etant donné la complexité de la situation de la femme au Guatemala, le Congrès a approuvé la création d'un Secrétariat de la femme qui sera chargé de coordonner les politiques de l'Etat dans ce domaine et d'élaborer des programmes spécifiques pour la promotion de la femme. Le Président du Guatemala a signé le Protocole facultatif se rapportant à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes le 7 septembre dernier.

Le représentant a souligné l'importance de l'action coordonnée de différentes délégations d'Amérique latine dans la réflexion sur la promotion de la femme qui est une expression évidente de l'engagement régional sur ce thème. Les expériences régionales ne doivent pas être considérées comme des efforts isolés sans but précis car, en réalité, elles reflètent les situations propres à chaque pays. Le représentant a ajouté que les accords de Lima et de Santiago ont servi de référence aux actions entreprises par les pays et ont permis de parvenir à une position homogène et solide parmi les pays de la région.

M. BASILE IKOUEBE (République du Congo) a déclaré que dans son pays, filles et garçons accèdent dans les mêmes conditions à l'éducation. Toutefois, suite à la combinaison de plusieurs facteurs notamment, la crise économique, les conflits armés, on observe un fort taux de déperdition chez les filles, au fur et à mesure que le niveau s'élève. Celle-ci est accentuée dans les disciplines scientifiques. Aussi, le gouvernement s'est-il fixé entre autres objectifs de faciliter l'accès des jeunes filles et des femmes à l'enseignement technique et professionnel; de réduire le taux d'analphabétisme féminin; de favoriser la réinsertion sociale des jeunes filles handicapées et des enfants en détresse.

Le Représentant a fait part de la préoccupation de son gouvernement quant à la propagation à un rythme alarmant de la pandémie du sida, qui provoque autant de décès que le paludisme. Le Congo s'est engagé à protéger les couches sociales vulnérables, particulièrement les femmes en âge de procréer par l'information, l'éducation et la communication. M. Ikouebe a souhaité que la communauté internationale apporte une assistance multiforme aux pays concernés par cette pandémie. C'est pour appuyer les efforts de la communauté internationale dans cette lutte, que le Gouvernement du Congo a versé une contribution volontaire au programme ONUSIDA en juillet 2000. C'est également dans cet esprit que ma délégation appuie l'initiative de la convocation de la session spéciale consacrée à cette pandémie en mai 2001.

A l'égalité entre l'homme et la femme prescrite par le droit moderne, la coutume oppose l'infériorité de la femme, a encore affirmé le Représentant. Ce qui justifie sa marginalisation et l'expose à diverses formes de violences. Le département en charge des questions relatives à la femme a fait de la lutte contre les violences à l'égard des femmes l'une des priorités de la politique nationale en matière de promotion de la femme en cette période post-conflit.

Les femmes ont énormément contribué au retour de la paix au Congo et se sont investies dans toutes les actions tendant à réinstaurer une paix durable. Ainsi, la mission de consolidation de la paix au Congo s'est penchée sur la question de la contribution de la femme au ramassage des armes, à la problématique de la violence à l'égard des femmes, aux problèmes des veuves et orphelins, des femmes réfugiées et déplacées. Les femmes ont intégré les organes de médiation. Elles ont créé des organisations non gouvernementales et associations telles que le Mouvement des femmes chrétiennes de l'Afrique Centrale pour la paix (MOPAX).

M. ARMAN AKOPIAN (Arménie), a regretté que les femmes qui sont plus nombreuses que les hommes apparaissent encore comme une minorité dans les statistiques sociales et politiques. Il a déclaré que l’égalité entre les sexes ne sera une réalité que lorsque les femmes ne seront plus perçues comme un groupe distinct et que leurs préoccupations feront intégralement partie des problématiques globales de développement. Il a regretté que la mondialisation, en ce qu’elle approfondit les inégalités économiques et sociales, risque d’aggraver la vulnérabilité des femmes et d’ériger de nouveaux obstacles à leur participation à la vie économique et politique.

M. Akopian a souligné que la transition vers la démocratie et l’économie de marché s’est traduite dans les pays d’Europe centrale et orientale par une diminution de la présence des femmes dans les sphères gouvernementales de haut niveau et par une plus forte vulnérabilité au chômage. Cette sous-représentation des femmes dans les positions de pouvoir est considérée en Arménie comme un phénomène temporaire. En effet, les difficultés liées à la transition économique, aux conflits politiques et aux désastres naturels ont favorisé l’émergence de “réflexes de défense” qui contribuent à renforcer le rôle des hommes. M. Akopian a rappelé que l’Arménie s’est engagée dans de nombreux programmes de promotion de la femme et qu’elle attache une grande importance à la coopération entre le Gouvernement et les organisations non gouvernementales. Ainsi, plus de 30 nouvelles ONG traitant des questions féminines ont été enregistrées en Arménie depuis la Conférence de Beijing et la plupart bénéficient du soutien du gouvernement, y compris celles qui ouvertement coopèrent avec l’opposition et critiquent la politique officielle sur les questions féminines.

M. THORSTEINN INGÓLFSON (Islande) a noté que l’on n’a pas encore atteint l’objectif de la ratification universelle de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, qui était souhaitée pour 2000. Il a rappelé que les droits de la femme sont des droits de l’homme, ajoutant qu’il est extrêmement important de passer à l’action à l’échelle mondiale. M. Ingólfson a déclaré que son pays se réjouit de noter que l’Arabie saoudite a ratifié la Convention.

Le représentant a affirmé que la xénophobie et la discrimination sur la base de la religion existent toujours. Il a rappelé que son pays a dénoncé la prévalence de ces deux fléaux en Europe. L’appui aux droits des femmes et à l’égalité entre les sexes ne sont pas des prises de position exclusivement en faveur des femmes, a-t-il précisé. Il a expliqué que dans son pays, les femmes constituent 80% de la population active et que la famille peut y vivre harmonieusement dans la mesure où les mêmes droits sont octroyés au père et à la mère, y compris les congés de maternité aux deux membres du couple, sur un pied d’égalité. Cette législation est en vigueur en Islande depuis l’an dernier.

Evoquant le prochain débat touchant les questions de la femme au Conseil de sécurité, le représentant a rappelé que son pays s’est engagé à appuyer la participation des femmes à tous les secteurs, y compris à la recherche de solutions aux conflits et dans le maintien de la paix.

M. HAKAN TEKIN (Turquie) a déclaré que son Gouvernement continue de prendre des mesures pour améliorer le statut des femmes turques. Il renforce également ses engagements internationaux dans ce domaine. A ce propos, le représentant a rappelé que la Turquie a retiré en septembre 1999 ses réserves portant sur l'article 15, paragraphes 2 et 4, ainsi qu'à l'article 16 paragraphes 1c, d, f, g à la Convention pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW). En septembre 2000, le Gouvernement turc a signé le Protocole facultatif de la CEDAW et espère le ratifier rapidement. Le Gouvernement travaille également à une série de mesures législatives visant à éliminer les dernières dispositions juridiques contraires au principe de l'égalité entre les sexes.

En Turquie, les femmes connaissent leurs droits, a poursuivi le représentant. Le système séculier turc, qui a permis d'immenses avancées de la condition de la femme sur une période relativement courte, est à la fois la garantie et le moteur du processus d'amélioration de la condition de la femme dans le pays. Ce système a également permis aux femmes d'atteindre leur situation actuelle sans mesures d'action positive, a-t-il déclaré. A présent, l'une des priorités du Gouvernement est d'intégrer le principe d'égalité entre les sexes dans toutes ses politiques et programmes. La création de mécanismes se consacrant au renforcement du statut et des droits de la femme par le gouvernement et par les organisations non gouvernementales (ONG) viennent appuyer ce processus. A cet égard, le représentant a souligné la nécessité d'inclure les ONG dans les efforts de renforcement des droits des femmes.

M. PEDRO PADILLA TONOS (République dominicaine) a consacré la totalité de sa déclaration à une plaidoirie en faveur de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW) qui connaît une crise financière sans précédent. Il a regretté que l’INSTRAW, dont il a souligné les réalisations remarquables, se trouve actuellement plongé dans une crise qui pourrait entraîner la fermeture définitive de ses portes à court terme. M. Padilla Tonos a affirmé que sa délégation ne partage pas l’opinion du Secrétariat sur cette question. Il a expliqué que d’autres organismes des Nations Unies comme l’UNITAR et l’UNIFEM ont surmonté par le passé ce type de problèmes, dus essentiellement à la nature des contributions volontaires.

Le représentant a rappelé que l’Assemblée générale avait demandé au Secrétaire général dans une résolution adoptée en décembre 1999 que dans la limite des ressources existantes, les organismes régionaux soient assistés, ce qui pourrait être appliqué à l’INSTRAW. Il a indiqué que le programme d’action de Beijing a également renforcé la position de l’INSTRAW, seule instance des Nations Unies entièrement dédiée à la recherche et à la formation sur la promotion de la femme. Si l’INSTRAW venait à fermer ses portes, la communauté internationale perdrait aussi l’une des trois institutions des Nations Unies ayant leur siège dans le monde en développement.

Mme RUTH CEASAR (Libéria) a déclaré qu'en tant que pays qui a connu un conflit, le Libéria considère que la promotion de la femme est essentielle au processus de réhabilitation et de reconstruction. Elle a ensuite estimé que les problèmes critiques tels que la pandémie du VIH/sida, l'intégration des questions de parité dans les politiques et programmes, la réalisation des droits humains des femmes tels que les droits reproductifs, ainsi que leur pleine participation au processus de prise de décision continuent de requérir l'attention des Etats Membres. Dans ce contexte, il est décourageant de constater que les structures établies pour renforcer la capacité des Etats à gérer ces problèmes soient mises en péril. Les pays en développement qui ne possèdent pas la technologie ni les structures nécessaires aux analyses des mesures favorables à l'instauration de l'égalité entre les sexes ont besoin d’organismes tel que l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW), a-t-elle souligné.

La représentante a ensuite déclaré que l'éradication de la pauvreté est indispensable à la stabilité du Libéria. Les crises civiles ont exacerbé l'analphabétisme, le chômage, les problèmes sanitaires, d'hygiène et environnementaux. Elles ont également exacerbé les injustes conditions de pauvreté dans lesquelles vivent les femmes. Pour cette raison, le Libéria considère crucial que les pays pauvres lourdement endettés soient libérés du fardeau de la dette.

Face à l'alarmante progression de l'épidémie de VIH/sida au Libéria, le Gouvernement a coopéré avec l’Organisations mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) pour revitaliser son Programme national de contrôle du VIH/sida. Cette stratégie a permis d'accroître la participation des organisations communautaires de femmes, de jeunes et d'autres groupes de la société civile, avec une amélioration de la prévention et du traitement nationaux de la maladie. Par ailleurs, le Gouvernement a créé une Commission nationale de l'environnement qui formule des politiques environnementales spécialement axées sur les besoins des femmes rurales ou encore des femmes chefs d'entreprises.

M. YESHEY DORJI (Bhoutan) a déclaré que la communauté internationale doit travailler résolument à atteindre les objectifs fixés à Beijing. Mais malgré les progrès enregistrés, le représentant a affirmé que beaucoup reste à faire, y compris par rapport aux nouveaux défis et obstacles générés par la mondialisation qui nécessiteront des efforts additionnels des gouvernements nationaux, de la communauté internationale et de la société civile.

M. Dorji a affirmé que la violence contre les femmes, y compris les mutilations génitales, ne peut être tolérée sous quelque forme que ce soit. Il a ajouté l’importance qu’une approche tenant compte de la problématique hommes/femmes pour combattre la pauvreté et les inégalités, ainsi que dans la lutte contre la pandémie du VIH/sida, notamment chez les femmes.

Le représentant a indiqué que la culture et la façon de vivre au Bhoutan ont donné quelques avantages au pays, dans la mesure où les hommes et les femmes y ont toujours été des partenaires égaux, que ce soit dans la famille, en matière d’héritage ou dans le mariage et en cas de divorce. Il a expliqué que tout en étant un petit pays dont les dirigeants sont engagés à se battre pour le bien-être du peuple, le Bhoutan a fait des progrès importants pour l’égalité entre les sexes. Mais M. Dorji a ajouté que, malgré cette détermination, son gouvernement est conscient que de plus grands efforts seront nécessaires dans la lutte pour l’avancement de la femme.

MME HANAN K. ZOGHBIA (Jamahiriya arabe libyenne) a réaffirmé l'engagement de son pays en faveur du Programme d'action de Beijing ainsi que de la mise en œuvre des actions identifiées lors de la 23e session extraordinaire de l'Assemblée générale. La représentante a déclaré que son Gouvernement s'est efforcé de fournir la même éducation à tous ses citoyens afin que ceux-ci, hommes et femmes, aient un accès égal à tous les secteurs y compris l'armée et la diplomatie. Les femmes sont considérées comme des citoyennes et non pas comme les membres de la population féminine. Elles jouissent pleinement des droits économiques et des droits à la propriété. La Jamahiriya arabe libyenne a aussi renforcé son engagement au niveau international en ratifiant les instruments internationaux de promotion de la femme.

La représentante a cependant déploré que les sanctions économiques imposées à son pays par une grande puissance depuis deux décennies de même que le blocus économique imposé par le Conseil de sécurité depuis environ 10 ans aient entravé les avancées socioéconomiques auxquelles travaille la société libyenne. Une coopération internationale s'impose pour parvenir à une élimination complète de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. En conclusion, la représentante a suggéré de mettre l'accent sur l'éducation des fillettes aux aspects de la promotion de la femme, car elles sont destinées à être mères et, à leur tour, transmettront cette information à des fillettes et des petits garçons.

M. PAUL GOA ZOUMANIGUI (Guinée) a souligné le rôle important de l'INSTRAW dans la recherche des politiques liées à la promotion de la femme et soutenu que les ressources de cette institution devaient être inscrites au budget ordinaire des Nations Unies plutôt que de reposer sur des contributions volontaires. Il a déclaré que, quatre mois après la tenue de la 23ème session extraordinaire de l'Assemblée générale, il était encore tôt pour dresser un bilan des politiques en faveur des femmes, suite aux recommandations de cette session, mais que la session de New York avait été l'occasion d'évaluer les acquis et de dégager de nouvelles perspectives pour les femmes du monde. Il a poursuivi en soulignant que la Déclaration du millénaire avait renouvelé l'engagement de la communauté internationale en faveur de la promotion de la femme et que la Commission de la condition de la Femme demeurait un cadre privilégié pour défendre efficacement les droits de la femme et la promotion de l'égalité. Rappelant que la question de la promotion de la femme et du suivi de Beijing relevait de la responsabilité des gouvernements, le représentant a informé les membres de la Commission que les autorités guinéennes avaient établi un mécanisme pour la protection et la promotion de la femme et pris des mesures appropriées afin que l'égalité entre l'homme et la femme et les droits qui en découlent soient intégrés dans tous les programmes nationaux.

Outre l'élévation, en 1996, du Secrétariat d'Etat chargé des affaires sociales en Ministère des affaires sociales, de la promotion féminine et de l'enfance, le représentant a cité, au titre des initiatives prises par les autorités guinéennes, l'élaboration, en 1997, d'une politique nationale de suivi d'un plan d'action de promotion féminine, complétée en 1998 par un Programme cadre genre et développement qui fait une large place à l'action de tous les acteurs nationaux, notamment les représentants de l'Etat, de la société civile et des ONG. Il a ensuite déclaré que, conformément aux conclusions de la 23ème session extraordinaire de l'Assemblée générale, son pays avait pris de nombreuses initiatives en faveur des femmes, pour la promotion de leurs droits et le développement de leurs activités socio-économiques telles que l'éradication de la pauvreté, la lutte contre l'analphabétisme, l'amélioration de la scolarisation de la petite fille et des centres de santé.

M. Zoumanigui, insistant ensuite sur les problèmes de la paix qui, en Afrique et ailleurs, demeurent le préalable à tout développement et rappelant qu'aucune politique de promotion des droits de l'homme ne pouvait se faire dans des conditions de guerre et de confrontations armées, a loué les efforts des femmes guinéennes qui, à travers différentes organisations, se mobilisent pour faire entendre leur voix. Il a notamment cité le Réseau des femmes africaines, ministres et parlementaires (REFAMP) à travers lequel les femmes guinéennes ont régulièrement participé à différentes réunions d'organisations féminines africaines pour la recherche de solution aux conflits dans la sous-région et particulièrement en Sierra Leone. Pour finir, il s'est félicité de la décision du Conseil de sécurité d'organiser, le 24 octobre 2000, un débat sur le thème: les femmes, la paix et la sécurité.

MME CATHERINE MAHOUVE SAME (Cameroun) s’est félicitée de ce que les efforts méritoires engagés aussi bien par les Gouvernements que par les Nations Unies aient permis des avancées importantes et appréciables dans des domaines tels que la santé, l’éducation et l’alphabétisation. Elle a cependant souligné que dans bien des secteurs les objectifs n’ont pas été atteints en raison de la faiblesse des ressources financières allouées au programme de développement social. Elle a regretté que la femme et la jeune fille continuent de faire l’objet dans divers pays de traite et d’exploitation sexuelle et soient sujettes à des pratiques traditionnelles avilissantes qui affectent leur santé. Elle a ajouté que les effets pervers de la mondialisation, notamment la tendance à l’accroissement de la féminisation de la pauvreté et la pandémie du VIH/SIDA viennent assombrir le tableau.

Mme Mahouve Same a rappelé que la promotion des droits de la femme et la garantie effective du principe de l’égalité entre les hommes constituent une priorité de la politique gouvernementale camerounaise. Au Cameroun, l’accès à l’éducation et à la formation est réservée sans aucune discrimination à toutes les catégories sociales et l’emploi est régi par le critère de la compétence et de l’égalité des chances. Sur le plan économique, elle a salué la création et la multiplication des coopératives gérées par les femmes. Ces coopératives facilitent l’accès des femmes au microcrédit dont les effets d’entraînement sont aujourd´hui très appréciés.

Sur le plan légal, une commission des réformes législatives et juridiques a été mise en place pour l’élaboration d’un nouveau code de la famille; le Ministère de la Condition Féminine, structure gouvernementale chargée de la promotion de la femme est en train d’élaborer un projet de loi sur la violence contre les femmes, notamment sur la question des mutilations génitales.

MME TSHENOLO MODISE (Botswana) a déclaré que son pays s’associe à la déclaration faite par l’Afrique du Sud au nom de la Communauté de développement des pays d’Afrique australe (SADC) et par le Nigéria au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Elle a ajouté que ces dernières années, le Botswana a été le témoin d’une transformation des attitudes à l’égard des femmes. Mme Modise a ajouté que son Gouvernement a mis en place un certain nombre de programmes contre la pauvreté et pour la promotion de la femme. Elle a exhorté la commande internationale à rester alerte par rapport à tout développement ayant un impact négatif sur la femme.

La représentante a indiqué qu’un grand nombre de femmes se sont présentées aux élections et que plus de femmes que d’hommes ont voté. Parmi les autres secteurs où l’action gouvernementale pour la démocratie et les droits de l’homme a été menée avec quelque succès, Mme Modise a cité le parlement, la fonction publique, et l’éducation. Par ailleurs, les ONG ont conçu pour les jeunes mères des programmes leur offrant une chance de terminer leurs études. D’autres activités portant sur la santé sexuelle, la transmission du VIH/sida ont entraîné une réduction du nombre de grossesses précoces.

La représentante a indiqué que le Gouvernement, pour sa part, a amendé le Code pénal et établi des refuges pour les femmes victimes de la violence familiale. Mais Mme Modise a affirmé que la pandémie de VIH/sida qui dévaste son pays, et affecte notamment les femmes, menace de faire reculer les réalisations enregistrées jusqu’ici dans le domaine du développement. Le Gouvernement a fait de la lutte contre cette pandémie une priorité dans tous ses programmes de développement, a-t-elle souligné. La représentante a conclu en affirmant que dans l’esprit de "Beijing +5", c’est seulement grâce à la mobilisation du pays tout entier et des autres nations que l’on pourra consolider les acquis, a-t-elle conclu.

MME DIANE M. QUARLESS (Jamaïque) a déploré que les femmes continuent de représenter 70% des pauvres dans le monde. Elle a également jugé préocupant que les femmes ne soient les égales des hommes dans aucune région du monde en développement pour ce qui est des droits législatifs, sociaux et économiques. Ces limites posées aux femmes aggravent le sous-développement et minent la capacité des pays en développement à briser le cycle de la pauvreté. Les inégalités entre les sexes dans l'accès aux ressources, y compris l'éducation, la terre et les ressources financières réduisent la productivité, l'efficacité et le progrès économique, a souligné la représentante.

Dans ce contexte, la Jamaïque a mis en place un certain nombre d'initiatives destinées à promouvoir l'égalité entre les sexes et l'intégration des femmes au développement national. Des programmes de formation ont notamment été créés pour lutter contre tous les aspects de la violence à l'égard des femmes. Par ailleurs, la représentante s'est dite préocuppée par la situation financière grave de l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion et la formation de la femme (INSTRAW) qui est menacé d'une fermeture imminente. Il s'agit du seul institut de formation du système des Nations Unies qui oeuvre dans ce domaine, a-t-elle souligné, avant d'encourager vivement les Etats Membres à fournir les nécessaires à la revitalisation à long terme de l'Institut.

M. MOHAMMAD KAMAL YAN YAHAYA (Malaisie) a déclaré que pour certains gouvernements le manque de ressources, le poids de la dette et la diminution des financements internationaux demeurent des obstacles à la réalisation des objectifs de promotion des femmes, a affirmé M. Yahaya. Il a ajouté que de nouvelles préoccupations ont surgi. Il a cité entre autres, le trafic des femmes et des enfants et la propagation du VIH/sida. Le représentant a réitéré la détermination de son Gouvernement à inclure les femmes malaisiennes dans tous les secteurs de la vie, grâce à une politique nationale axée sur la formation, la recherche, les échanges d’information, le droit et la promotion économique des femmes rurales et insulaires.

Mais le représentant a affirmé que la violence à l'égard des femmes est une grande préoccupation de son Gouvernement, en précisant qu'entraient dans cette catégorie l’emprisonnement arbitraire, les crimes, y compris ceux commis par l’Etat, les mutilations sexuelles, le viol. M. Yahaya a estimé que ce dernier devrait être considéré comme un crime de guerre. Concluant sa déclaration, le représentant a affirmé que la Malaisie, pays multiculturel et multiconfessionnel, est préoccupée par la politisation des cultures et des religions dans le monde. Il a expliqué que l’Islam n’est pas un obstacle à la promotion de la femme.

M. SAMER NABER (Jordanie) a estimé qu'il ne fait aucun doute que les pays s'efforcent de renforcer leurs mécanismes nationaux afin de mettre en oeuvre leurs engagements en faveur de la promotion de la femme, et qu'une coopération internationale efficace peut contribuer à remplir ces objectifs. Le représentant a concentré son intervention sur le phénomène des crimes commis au nom de l'honneur. Il a regretté que ce soit à la mode de condamner certains pays et régions particulières pour de tels crimes à travers les descriptions unidimensionnelles qu'en font les médias.

Les modes de diffusion mondiale de l'information font que la dramatisation d'anecdotes ou d'histoires individuelles sont bien plus efficaces que les raisonnements, le sens des proportions, les statistiques ou même que la vérité. Ces informations atteignent des centaines de millions de personnes en un instant. Car la télévision s'efforce d'évoquer l'amour, la haine, la peur, le rire ou d'autres émotions afin de stimuler constamment les spectateurs et de les pousser à ressentir plutôt qu'à réfléchir. Cet état de choses rend difficile toute tentative d'éclaircir cette question et ses causes.

Il a estimé que la définition de ces crimes d'honneur en tant que "pratiques traditionnelles ou coutumières" déforme les faits et dénote une ignorance de la Loi islamique, du droit des tribunaux bédouins et des lois coutumières. S'il existe une pression sociale en vue de commettre de tels crimes, elle résulte de l'ignorance des préceptes de l'Islam et des coutumes tribales. C'est pourquoi le Gouvernement jordanien condamne toutes les formes de violence à l'égard des femmes et va annuler l'article 340 du Code pénal jordanien qui prévoit des "circonstances atténuantes" aux rares coupables de tels crimes. Cette annulation préviendra également l'utilisation de cette disposition en cas de crime commis contre une femme. Le représentant a ainsi précisé que le nombre de crimes commis au nom de l'honneur était de 20 en 1997, comparé à 6 en 1998, alors que l'on a compté 577 morts par accident de la route en 1997, et 612 en 1998. Le représentant a mis en garde contre la confusion entre crimes d'honneur et crimes passionnels ou crimes religieux, qui n'ont rien à voir avec le tribalisme, les tribus nomades ou les bédouins. Il a fait valoir que les crimes commis pour l'honneur ne surviennent pas uniquement dans les nations en développement, mais partout dans le monde et à chaque fois qu'un homme considère une femme comme sa propriété.

M. ABDULLAH AL-MUHANANDI (Qatar) a déclaré que dans les croyances passées, la femme n’était pas seulement un citoyen qui n’avait que des devoirs. Aujourd'hui, au Qatar elle apporte une grande contribution, a-t-il ajouté. Voilà pourquoi, a-t-il expliqué, l’Émir a donné à la femme un rôle prépondérant dans la société. Le représentant a souligné que son pays a oeuvré à l’intégration de la femme dans tous les domaines, y compris le droit de se porter candidate aux élections et d’être élue.

Parlant des instances de son pays, le représentant a indiqué que le Conseil supérieur chargé de la famille, présidé par l’épouse de l’Emir est un mécanisme important de la promotion de la famille dans l’Etat du Qatar. Il a ajouté qu’en plus de l’assistance accordée aux nécessiteux et aux personnes âgées, l’État aspire à faire davantage pour la femme du Qatar. Le représentant a invité toute la communauté internationale à redoubler d’efforts afin de créer une société harmonieuse, homogène et saine.

M. Al-Muhanandi a affirmé qu’il ne peut passer sous silence les souffrances des femmes dans les territoires occupés en Palestine et dans le Golan syrien occupé. Les femmes, a-t-il déclaré, y sont agressées par l’occupation israélienne. Le représentant a annoncé que l’épouse de l’Emir du Qatar a octroyé un montant de 800,000 dollars pour les bourses des étudiants palestiniens réfugiés au Liban. Il en a appelé à la bonne foi de la communauté internationale.

M. SHAHID HUSAIN (Observateur de l'Organisation de la conférence islamique, OCI) a déclaré que la question de la promotion de la femme n'est pas seulement importante parce que les femmes représentent la moitié de la population mondiale, mais aussi à cause de leur rôle de pivot de la famille, et donc de la société, la famille étant l'unité de base de la société. Il a jugé nécessaire de continuer à mettre l'accent sur l'éducation des femmes, la justice sociale et d'éliminer les handicaps sociaux. Le représentant a également mis l'accent sur l'importance de l'accès aux services de santé, de l'autonomisation des femmes à travers les initiatives de développement économique afin qu'elles constituent une force de travail qualifiée. De telles mesures n'iront pas que dans le sens de l'intérêt des femmes mais aussi dans celui de la société qui s'en trouvera renforcée.

Le représentant a appelé à une mise en oeuvre complète de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing. Il a ensuite décrit les travaux menés sur ce thème dans le cadre de l'OCI en indiquant que les initiatives de l'Organisation s'inspireront des expériences collectives de ses Etats membres et seront fondées sur les besoins de ces Etats et sur leurs objectifs en matière de promotion de la femme.

La Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, MME ANGELA E.V. KING, Sous-Secrétaire générale, s'est félicitée de l'active participation des délégations au débat, en notant que la plupart d'entre elles ont relevé les facteurs fondamentaux tels que l’importance de la mondialisation, ou les problèmes de la violence à l'encontre des femmes, de l’impact du VIH/sida, de la pauvreté et de la participation des femmes aux processus de paix.

Elle s’est également félicitée du fait que l’on ait mis l’accent sur la sexospécificité, dont l’importance a été reconnue dans tous les aspects de la société. Mme King a aussi évoqué la problématique du financement du développement. Elle a noté que la Troisième Commission est de plus en plus consciente des multiples facettes et dimensions de la promotion de la femme. Elle a espéré que les projets de résolution reflèteront toutes les propositions qui ont été faites par les délégations, y compris sur le suivi des objectifs fixés depuis Beijing, notamment dans les domaines de l’éducation des filles et la tolérance zéro à la violence à l’encontre des femmes.

Mme King a enfin remercié les délégations du soutien qu’elles ont apporté au CEDAW, à l’UNIFEM et à l’INSTRAW. Pour ce dernier organisme qui connaît une crise financière, Mme King a espéré que ce soutien se transformera sous peu en dollars, pesos et autres devises. Mme King a conclu en affirmant qu’elle espère vivement que l’égalité entre les sexes sera réalisée le plus tôt possible.

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